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Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Les sept fléaux qui frappent l'agriculture française, 12/10/2022
Le Figaro, Pourquoi la pizza nous rend fous, 07/10/2022
LSA, Poiscaille, le spécialiste des produits de la mer en circuit court lève 8 M€, 13/10/2022
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, « Une explosion de l’offre végétale » : à Paris, le Salon de l’agroalimentaire révèle ses nouveautés, 15/10/2022
Comme l’a précisé Nicolas Trentesaux, directeur général du SIAL, “le fait marquant cette année est l’explosion de l’offre végétale”. D’ailleurs les chiffres le prouvent : sur 2000 innovations présentées au SIAL cette année, environ un quart “a un lien avec un substitut végétal à la viande mais aussi aux produits laitiers ou au poisson”.
Mais, comme le dit bien l’article, c’est également le terrain de jeu de nombreuses startups foodtech, permis lesquelles les Françaises La Vie, HappyVore, Les Nouveaux Affineurs, Kokiriki, Onami Foods ou Hari & Co. Selon le consultant Xavier Terlet, “ces produits combinent le côté transition écologique, éthique, et la dimension santé auprès des consommateurs”.
Toutefois, Nicolas Trentesaux explique que c’est un marché bataillé “car la majorité des produits végétaux sont des copies” et “veulent ressembler à des produits carnés ou laitiers, mais n’en sont pas”. De plus, ce sont souvent des produits “ultra-transformés, avec des listes d’ingrédients complexes, des prix assez élevés” et ce alors même que “que le consommateur veut du vrai”.
Comme j’irai également faire un tour au SIAL j’essaierai de vous en faire un petit compte-rendu dans la prochaine newsletter ;)
Le Figaro, Agroalimentaire: les industriels contraints de limiter les nouveautés, 14/10/2022
Le contexte actuel qui combine inflation galopante, hausse des coûts de production mais également contexte géopolitique incertain a modifié les habitudes d’achats des consommateurs et rend les industriels en ce qui concerne les innovations. Les entreprises hésitent de plus en plus à miser beaucoup d’argent sur des “innovations rupturistes” et préfèrent plutôt “consolider leurs gammes”.
Ainsi, comme l’explique le consultant Xavier Terlet, “les entreprises ont modifié leur plan d’innovation, et certaines retardent leurs lancements”. C’est le cas par exemple de D’Aucy qui vient de décider de décaler un gros lancement produit initialement prévu au printemps 2023.
D’ailleurs, le panéliste IRI a analysé les tickets de caisse et observe “depuis quatre mois un arrêt du phénomène de montée en gamme observé depuis des années”. Le panéliste affirme même que “le marché va désormais se dévaloriser”.
Néanmoins, à moyen terme, comme le dit bien Xavier Terlet, “le vrai risque (pour les industriels) serait de ne plus innover”.
Le Figaro, Pourquoi la pizza nous rend fous, 07/10/2022
Un article consacré à l'engouement grandissant pour la pizza depuis quelques années, entre la déclinaison de la fameuse série documentaire Chef's Table sur la pizza, le lancement du guide 50 Top Pizza ou encore la sortie du pavé Modernist Pizza (1 700 pages, plus de 1 000 recettes et près de 4 000 photographies vendu pas moins de 375 euros).
L’article s’interroge donc “cette spécialité populaire, si simple d'apparence, mérite-t-elle autant d'égards ?”.
Selon Modernist Pizza la première recette remonte à 1875, rapportée par un voyageur français et il faudra attendre 1930 pour en trouver une rédigée en italien.
À Paris, les nouvelles adresses se multiplient tous les mois mais, comme le regrette Gennaro Nasti, “cela devient difficile d'ouvrir une pizzeria de qualité dans les grandes villes. Toutes ces ouvertures détruisent le marché, avec des pizzas instagrammables vendues comme des plats d'excellence mais réalisées avec des produits de qualité moyenne”.
Le Figaro Madame, La «planche à beurre», la dernière tendance culinaire TikTok qui pourrait bien nous séduire, 30/09/2022
Oubliez les planches de charcuterie car la nouvelle tendance ce sont les #butterboards. Il s’agit ni plus ni moins que “du beurre demi-sel joliment présenté, flanqué de garnitures colorées”. Reste que chez Eat’s Business on vous parle de toutes les tendances food, même les plus farfelues.
Selon l’article, cette tendance a été lancée mi septembre par Justine Doiron, une influenceuse food suivie par 1,9 million d'abonnés sur TikTok.
Que Choisir, Fromages AOP. La sécheresse change la donne, 30/09/2022
Suite à la canicule et au manque d’eau, les éleveurs ne peuvent plus respecter certaines exigences touchant à l’alimentation des animaux, que soit la durée minimale de pâturage ou encore la part minimale d’herbe pâturée dans la ration ou l’origine locale des aliments.
Avec la canicule et le manque d’eau, l’herbe n’a plus poussé. Il était donc impossible de nourrir vaches, chèvres et brebis uniquement au pâturage et il a fallu apporter du foin ou de l’ensilage.
Plusieurs produits sous signe officiel de qualité ont par conséquent demander à bénéficier de modifications temporaires de leur cahier des charges auprès de l’Inao.
À ce jour, les demandes concernent 11 fromages et un beurre sous AOP :
saint-nectaire
banon
bleu du Vercors-Sassenage
abondance
beaufort
reblochon
tomme des Bauges
fourme de Montbrison
laguiole
cantal
salers
beurre Charente-Poitou
Ainsi que trois IGP des Alpes :
tomme de Savoie
raclette de Savoie
emmental de Savoie
Les Échos, Bières : l'âge d'or des brasseries artisanales, 08/10/2022
Comme le résume l’article, “la bière vit un nouvel âge d'or marqué par le terroir et le circuit court”. En effet, selon une étude Xerfi, le nombre de brasseries en France a été multiplié par 4,6 entre 2014 et 2021.
Cela s’explique notamment par le fait que “d'un produit populaire et bon marché, (la bière) est passée à une boisson plus branchée et plus jeune”. La multiplication des microbrasseries a été tirée par des personnes souhaitant “changer de vie” mais également par “la facilité d'installation” (cela nécessite un investissement compris entre 150.000 et 300.000 euros). La bonne nouvelle c’est que le consommateur répond présent car, bien que la bière artisanale pèse moins de 10% du marché de la bière, son essor est rapide.
Théodore Becquart, fondateur de l'agence conseil Brewing Theory, précise toutefois que « les petites unités brassicoles citadines viennent irriguer un foyer de consommation locale” car “c'est aussi là où on marge le plus”. Surtout, celles-ci doivent “impérativement accueillir du public si elles veulent perdurer” selon Mathieu Lesenne, fondateur de la Brasserie du Pays Flamand.
Les Échos, Les sept fléaux qui frappent l'agriculture française, 12/10/2022
Une phrase résume bien l’article : “rarement, sans doute jamais, l'agriculture a dû résoudre autant de problèmes à la fois”.
L’article détaille 7 problèmes auxquels l’agriculture française fait face actuellement :
les aléas climatiques : rarement une année aura vu autant de catastrophes météorologiques que 2022
l'envolée des tarifs de l'énergie : suite à la hausse exponentielle des prix de l’énergie, certains agriculteurs envisagent de stopper leur production
une pénurie d’engrais : avec l’envolée des prix du gaz, qui représente 90 % du prix des engrais azotés, de nombreux producteurs européens d'engrais ont réduit leur production ou purement et simplement stoppé leur activité
flambée de l'alimentation animale : alors que les céréales représentent de 55 à 65 % des coûts de revient de l'élevage hors sol, l’envolée des prix des céréales suite au conflit ukrainien a, par effet boule de neige, entraîné une hausse des prix de l’alimentation animale
grippe aviaire : depuis 2015, la grippe aviaire sévit et a entraîné des millions d'abattages de volailles
la crise du bio : entre janvier et fin août 2022, les ventes de produits bio en valeur ont reculé de 5,6 % en grandes surfaces et de 4,8 % dans les chaînes spécialisées. Par ailleurs, avec la crise du pouvoir d'achat, les enseignes de la grande distribution ont massivement déréférencé le bio, au profit des premiers prix.
bouclier défaillant : les effets attendus de la loi Egalim ont été contrecarrés par l'inflation en cours
LSA, Poiscaille, le spécialiste des produits de la mer en circuit court lève 8 M€, 13/10/2022
Fondée en 2015, la startup de vente de produits de la mer en ligne Poiscaille vient de clôturer sa deuxième levée de fonds afin de “recruter des abonnés supplémentaires” et d’améliorer sa technologie.
Poiscaille se démarque en mettant en avant une pêche éthique et le fait qu’elle travaille en circuit court. En effet, elle achète des produits de la mer auprès de 240 pêcheurs partout en France. Ces derniers n’utilisent pas de chalut ni de de drague mais pratiquent la pêche à la ligne, le casier ou la pêche en plongée.
En échange, Poiscaille leur achète les produits à un prix plus élevé de 20 à 30% en moyenne par rapport au prix de la criée. De cette manière, les pêcheurs “ne sont pas tentés de faire des volumes”.
Poiscaille fonctionne avec 3 formules d'abonnement : hebdomadaire pour 19 €, à la quinzaine pour 22,90€ ou au mois pour 24,90€. Et le succès est au rendez-vous : depuis 2019, le nombre d’abonnés a été multiplié par 7 (21 000 en 2022) pour un chiffre d’affaires estimé de 14 millions d’euros en 2022. En tout, Poiscaille traite 45 000 commandes par mois et 95% des abonnés viennent retirer leurs casiers dans un des 1600 points relais partenaires.
Avec la levée de fonds, Poiscaille vise les 80 000 abonnés d'ici 2026.
Vitisphère, Le premier verre d’alcool n’est plus dangereux pour la santé (et pour le Lancet), 15/10/2022
Le Lancet a mis de l’eau dans son vin.
Petit rappel des faits : un article paru dans la revue en 2018 affirmait que les risques pour la santé étant présents dès la première gorgée de vin, bière ou spiritueux. Cette étude avait d’ailleurs été pas mal critiquée dans le milieu.
La publication cet été d’une nouvelle étude réalisée par la même équipe de chercheurs sur la même base de données actualisée est toutefois plus nuancée. Ainsi, la consommation modérée de boissons alcoolisées pourrait même avoir des effets bénéfiques sur la santé (via le suivi de 22 maladies et de la consommation d’alcool dans 204 pays).
Financial Times, New York’s Eleven Madison becomes first three-star vegan restaurant, 08/10/2022
Daniel Humm, le chef du restaurant new-yorkais Eleven Madison Park, a obtenu ses trois étoiles Michelin en 2011, avant de se voir décerner le titre de meilleur restaurant du monde six ans plus tard.
Mais cette semaine le chef a franchi une nouvelle étape, puisque Eleven Madison Park, désormais tourné vers la cuisine végétale, est devenu le premier restaurant végan à recevoir trois étoiles Michelin. L’article explique qu’après la fermeture du restaurant pendant 16 mois suite à la pandémie, Humm et ses collègues ont décidé de réorienter le restaurant vers un menu à base de plantes, en réponse à la menace que représente le changement climatique.
Le guide New York 2022 a précisé que “le menu à base de plantes est une vision audacieuse de la restauration de luxe”.
The Grocer, Will Getir gobble up Gorillas and how rapid grocery delivery is getting gory, 11/10/2022
D’après Bloomberg, Getir et Gorillas seraient en pourparlers avancés en vue d'une acquisition du second par le premier. Si le deal se fait, il s'agira de la première grande opération de concentration dans ce secteur encore en plein essor.
A ce jour aucune entreprise du Q-commerce n'est rentable. Tout au plus, elles affirment qu'un ou deux dark stores fonctionnent de manière rentable, mais la majorité ne le fait pas.
Comme l’explique l’article, tout dépend de la densité des commandes. Pour gagner de l'argent, il faut qu'il y ait un grand nombre de clients dans une zone autour du dark store qui peut être atteinte par les livreurs en un temps raisonnable (qui était autrefois de 15 minutes, mais qui est maintenant passé à moins d'une demi-heure).
Un consultant spécialiste de ce secteur précise "en termes simples, le q-commerce peut être rentable si le même livreur prend plusieurs commandes et les livre dans ou autour du même voisinage. Cela permet de réduire le temps de trajet entre chaque commande, et donc de diminuer fortement le coût de la main-d'œuvre pour l'entreprise”. Dans ce secteur, “le plus gros problème qui empêche cela est qu'il y a trop de concurrence sur le marché. La densité de commande est peut-être suffisante dans l'industrie, mais les commandes sont réparties entre trop d'entreprises, ce qui fait qu'il n'y a pas assez de densité par entreprise”.
Food Politics, FDA proposes to decide what foods are “healthy, 05/10/2022 + Food Politics, More on FDA’s proposed definition of “healthy”, 11/10/2022
Alors qu’en Europe nous débattons sur le Nutriscore, aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) vient d’annoncer une proposition de règlement pour une allégation "healthy" (sain) sur les emballages alimentaires. La FDA est également à la recherche du meilleur logo à apposer sur les emballages pour illustrer l'allégation "healthy".
La proposition comporte deux exigences pour que l'allégation "healthy" soit valable :
les produits doivent “contenir une certaine quantité significative d'aliments provenant d'au moins un des groupes ou sous-groupes alimentaires (par exemple, fruits, légumes, produits laitiers, etc.) recommandés par les Dietary Guidelines”.
les produits doivent “respecter des limites spécifiques pour certains nutriments, tels que les graisses saturées, le sodium et les sucres ajoutés. Le seuil des limites est basé sur un pourcentage de la valeur quotidienne (VQ) du nutriment et varie selon l'aliment et le groupe alimentaire. La limite pour le sodium est de 10 % de la VQ par portion (230 milligrammes par portion).
Voici un exemple donné par la FDA pour pouvoir bénéficier de l'allégation "healthy" : une portion de céréales pour petit-déjeuner devrait contenir au moins trois quarts d'once de céréales complètes et ne pourrait pas contenir plus d'un gramme de graisses saturées, 230 milligrammes de sodium et 2,5 grammes de sucres ajoutés. Ces règles excluraient donc presque toutes les céréales commercialisées auprès des enfants.
Selon l’auteur, cette proposition de la FDA rendra difficile les allégations "healthy" pour de nombreux produits actuellement commercialisés avec une aura de santé comme les antioxydants ou les sans gluten. Cette mesure est la dernière des tentatives en date de la FDA pour simplifier les informations figurant sur les étiquettes des produits alimentaires afin que les consommateurs puissent plus facilement choisir des aliments plus sains.
La FDA cherche également à éviter ce que les entreprises agroalimentaires américaines ne veulent absolument pas : des étiquettes d'avertissement comme celles utilisées au Chili, au Brésil et dans plusieurs autres pays.
Futuribles, Etude Vigie Alimentation 2022
Un peu de promo pour une étude à laquelle j’ai collaboré.
Cette étude analyse en profondeur et avec un recul critique, les transformations majeures à l’œuvre dans l’ensemble des maillons de la chaîne alimentaire.
Les 10 transformations majeures mises en avant dans l’étude : La montée du snacking, La végétalisation des régimes alimentaires : végétarisme, véganisme, flexitarisme, Les substituts aux produits animaux, Les nouvelles sources de protéines, Vers une démocratisation du bio ?, Des aliments-santé à la nutrition personnalisée, Produits locaux et circuits courts : la consommation locavore, La révolution de l’e-commerce, La bataille de la livraison de repas, L’obligation de transparence
Le bon de commande est ici.
Un record que je me devais de mettre en avant ;)
Un nouveau logo a fait son apparition chez Lidl
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey