🌾🍇🐄 Eat's business on the beach 🍕🍷🧀 2024-4
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Le géant Mars engloutit le propriétaire de Pringles pour 36 milliards de dollars, 14/08/2024 + Le Figaro, Le Figaro, Mars : de Milky Way à Pringles, l’appétit d’ogre d’un empire secret, 14/08/2024
Eater, New York Pizza Is an Evolution in Four Acts, 06/08/2024
New York Times, Ask TikTok’s ‘Cucumber Boy’ How to Prepare a Cucumber, 14/08/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Un peu d’autopromo pendant ces vacances d’été.
Rapport disponible à la vente ici : www.tendancesfood.com
Les Échos, Le géant Mars engloutit le propriétaire de Pringles pour 36 milliards de dollars, 14/08/2024 + Le Figaro, Le Figaro, Mars : de Milky Way à Pringles, l’appétit d’ogre d’un empire secret, 14/08/2024
Le géant américain de l'agroalimentaire Mars, connu pour ses barres chocolatées et ses aliments pour animaux, s'apprête à réaliser une acquisition historique en rachetant Kellanova pour 35,9 milliards de dollars. Cette opération, l'une des plus importantes jamais réalisées dans le secteur, permettra à Mars d'entrer sur le marché en pleine croissance des en-cas salés avec des marques comme Pringles et Cheez-It. Cette acquisition s'inscrit dans la stratégie de croissance à long terme de Mars, entreprise familiale fondée en 1911 et réputée pour sa discrétion. Quatrième plus grande entreprise privée aux États-Unis selon Forbes, Mars cultive le secret, notamment sur ses finances et ses performances commerciales. Cette culture du secret est illustrée par son siège anonyme à McLean, en Virginie, souvent comparé au Kremlin.
L'histoire de Mars est marquée par l'innovation et l'expansion. De Milky Way à M&M's, en passant par Uncle Ben's et la nourriture pour animaux, le groupe a su diversifier ses activités et connaître une croissance rapide. En moins de 30 ans, son chiffre d'affaires est passé de 10 à plus de 50 milliards de dollars. La famille Mars, deuxième famille la plus riche des États-Unis avec une fortune estimée à 117 milliards de dollars, privilégie le réinvestissement des bénéfices dans l'entreprise plutôt que la distribution de dividendes. Cette approche, couplée à l'absence de cotation en bourse, permet au groupe de prendre des décisions à long terme sans pression des marchés financiers.
La culture d'entreprise de Mars, basée sur cinq principes (qualité, mutualité, responsabilité, efficacité, liberté), met l'accent sur la confiance, la bienveillance et le respect mutuel. Les employés sont considérés comme des "associés" et sont encouragés à contribuer à l'amélioration continue de l'entreprise. Malgré sa discrétion, Mars s'engage dans des initiatives de développement durable, avec un investissement d'un milliard de dollars dans un programme aligné sur les objectifs de l'ONU et de l'Accord de Paris sur le climat.
L'acquisition de Kellanova, qui devrait être finalisée au premier semestre 2025, marque une nouvelle étape dans l'expansion de Mars. Elle pourrait déclencher un mouvement de consolidation dans le secteur agroalimentaire, tout en renforçant la position de Mars comme acteur majeur de l'industrie.
Les Échos, Mars : l'histoire d'un géant américain ultra-secret, 14/08/2024
Malgré sa taille impressionnante (un chiffre d'affaires de 50 milliards de dollars en 2023, soit plus que Coca-Cola) Mars reste une entreprise familiale discrète. Son histoire remonte à 1911, lorsque Frank Mars commença à fabriquer des chocolats dans sa cuisine. C'est cependant son fils, Forrest, qui propulsa l'entreprise vers le succès avec la création de la Milky Way en 1923, suivie des célèbres M&M's en 1941.
Au fil des décennies, Mars s'est diversifié, investissant notamment dans les chewing-gums et la nourriture pour animaux. Cette dernière activité s'est révélée particulièrement lucrative, Mars partageant aujourd'hui 80% du marché avec Nestlé. Le groupe s'est également lancé dans le secteur des cliniques vétérinaires, possédant près de 3 000 établissements dans le monde.
Malgré son envergure, Mars cultive une culture du secret. Non cotée en bourse, l'entreprise privilégie son indépendance financière, lui permettant de penser à long terme plutôt qu'en fonction des résultats trimestriels. Comme mentionné plus haut, cette discrétion s'étend jusqu'à son siège social, situé dans une banlieue de Washington, dépourvu de toute signalisation. La famille Mars a longtemps évité les projecteurs. Cependant, les récentes acquisitions du groupe commencent à attirer l'attention médiatique. En 2018, l'ancien président Stephen Badger reconnaissait que les temps avaient changé et que les consommateurs désiraient en savoir plus sur les marques qu'ils achètent.
L'acquisition potentielle de Kellanova, si elle se concrétise, marquerait un nouveau tournant pour Mars. En plus de renforcer sa position dans le secteur du snacking avec l'ajout de marques populaires comme Pringles et Cheez-It, elle pourrait aussi signaler un changement dans la stratégie de communication de Mars, l'exposant davantage au regard du public et des médias. Alors que le groupe s'apprête à franchir une nouvelle étape de son développement, il sera intéressant d'observer comment il conciliera sa culture traditionnelle de discrétion avec les exigences de transparence du marché moderne.
Les Échos, Saison d'enfer pour le blé, pire récolte des 40 dernières années, 09/08/2024
L’article dresse un bilan catastrophique de la récolte de blé en France pour l'année 2024, la qualifiant de "pire récolte des 40 dernières années". Les chiffres sont sans appel : la production est estimée à 26,3 millions de tonnes, soit une baisse de 23,9% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Pour trouver un niveau aussi bas, il faut remonter à 1987. Certaines estimations sont encore plus pessimistes, prévoyant jusqu'à 27% de baisse.
Les causes de cette débâcle sont multiples : pluies diluviennes, manque d'ensoleillement, prolifération de mauvaises herbes et de maladies. Les conditions météorologiques défavorables ont empêché l'utilisation efficace des produits phytosanitaires, aggravant la situation. Le blé n'est d’ailleurs pas la seule culture touchée. L'orge, l'escourgeon et les oléagineux accusent également des baisses importantes. Seul le colza semble avoir limité les dégâts, mais avec des rendements en chute libre.
Les conséquences économiques sont sévères pour les agriculteurs, avec des pertes pouvant dépasser six chiffres dans certaines exploitations. La qualité du blé est également affectée, compliquant les exportations. Sur le plan international, malgré des récoltes abondantes dans d'autres pays exportateurs, les prix du blé sont au plus bas depuis quatre ans. La France verra ses exportations fortement réduites, passant de 16 millions de tonnes l'an dernier à environ 11 millions cette année. L'article souligne que cette situation met en lumière la vulnérabilité de l'agriculture face au changement climatique et pose des défis majeurs pour l'avenir du secteur céréalier français.
Le Figaro, Mauvaises récoltes de blé : la baguette de pain va-t-elle bientôt coûter plus cher ?, 08/08/2024
L’article s’interroge sur l'impact potentiel de la mauvaise récolte de blé 2024 sur le prix de la baguette en France.
L'expert Thierry Pouch minimise le risque d'une hausse significative. Il explique que le coût du blé ne représente qu'une petite partie du prix final du pain.
Le marché international du blé est actuellement à la baisse, en raison d'une forte concurrence et de bonnes récoltes dans d'autres pays exportateurs comme les États-Unis et la Russie.
L'article conclut en évoquant la nécessité probable d'aides publiques pour soutenir les agriculteurs face à cette situation difficile. Le ministère de l'Agriculture doit publier prochainement des estimations plus détaillées sur la production céréalière française.
Libération, Avec les agriculteurs qui produisent leurs propres glaces : «Je veux faire un produit dont je sois fier», 07/08/2024
De plus en plus d'agriculteurs français se lancent dans la production de glaces artisanales à la ferme. Cette tendance, apparue vers 2009, permet aux éleveurs laitiers et producteurs de fruits de valoriser autrement leur production tout en diversifiant leurs revenus.
La fabrication de glaces présente plusieurs avantages pour les agriculteurs : une recette relativement simple, un stockage aisé, et un rendement intéressant puisqu'un litre de lait permet d'obtenir plus d'un litre de glace. De nombreux acteurs accompagnent cette nouvelle filière, des chambres d'agriculture aux vendeurs de matériel, en passant par des réseaux proposant des concepts clés en main. Bien que le phénomène soit difficile à quantifier précisément, la plateforme “Frais et local” recense une cinquantaine de producteurs, principalement dans le quart nord-ouest de la France et les zones touristiques. Les agriculteurs proposent une grande variété de saveurs, des classiques aux plus originales, en valorisant souvent les produits locaux. Cette diversification permet d'augmenter l'emploi sur les exploitations. À La Bouëxière, en Ille-et-Vilaine, la ferme de la Grande Fontaine est ainsi passée de 1,5 à 3,5 équivalents temps plein depuis le lancement de son atelier glaces en 2014.
Cependant, la production de glaces artisanales n'est pas sans défis. Elle nécessite un investissement conséquent en matériel et demande beaucoup de travail, notamment en été lorsque les pics d'activité agricole et glacière coïncident. De plus, l'utilisation de matières premières de qualité impacte les coûts de production et donc les prix de vente. Malgré ces difficultés, les agriculteurs-glaciers soulignent l'aspect gratifiant de cette activité. La vente directe, notamment lors d'événements locaux ou dans des zones touristiques, leur permet d'avoir un retour immédiat sur la qualité de leurs produits et de sensibiliser le grand public à l'agriculture biologique.
Si le contexte économique actuel, marqué par l'inflation et la hausse des coûts de production, freine quelque peu l'engouement pour cette diversification, le potentiel des zones touristiques continue d'attirer de nouveaux producteurs. La glace à la ferme s'impose ainsi comme un nouveau débouché prometteur pour l'agriculture française, alliant valorisation des produits locaux et plaisir gustatif.
Les Échos, Dans la grande distribution, le prix est redevenu le nerf de la guerre, 08/08/2024
La grande distribution française connaît un retour en force de la guerre des prix, mettant fin à une période de relative accalmie instaurée par les lois Egalim. Cette nouvelle dynamique, provoquée par l'inflation post-invasion de l'Ukraine, redessine le paysage concurrentiel du secteur.
Les lois Egalim, entrées en vigueur en 2018 et renforcées en 2021, visaient à protéger les agriculteurs et les producteurs en interdisant la vente à perte et en rendant non négociables les tarifs des matières premières agricoles. Elles avaient réussi à enrayer une décennie de déflation dans le secteur alimentaire. Cependant, la guerre en Ukraine a engendré une hyperinflation, faisant grimper les prix alimentaires de plus de 20% en deux ans. Face à cette situation, les enseignes de la grande distribution ont relancé la concurrence sur les prix pour répondre aux attentes des consommateurs.
Cette tendance se manifeste de diverses manières. Carrefour, par exemple, promet des baisses de prix d'au moins 15% dans les anciens magasins Casino qu'il reprend. Le groupe lance également Atacadao, un concept de cash-and-carry aux prix planchers. Auchan, de son côté, annonce vouloir "répondre à la première attente des clients, le prix". La reconfiguration du marché s'accélère : Carrefour a racheté Cora, Intermarché a repris 300 magasins Casino, et Auchan en a acquis une centaine. Ces mouvements visent tous à gagner en puissance d'achat pour négocier des conditions plus avantageuses avec les fournisseurs et ainsi proposer des prix plus bas.
Dans ce contexte, E.Leclerc, fidèle à son positionnement discount, a vu sa part de marché grimper jusqu'à 24%. Les alliances se multiplient également, comme celle entre Auchan et Intermarché pour les achats. Si l'inflation alimentaire recule depuis début 2024, les prix restent élevés et les professionnels s'accordent à dire qu'un retour au niveau d'avant-crise est improbable. Cette situation impacte les volumes de vente et intensifie la concurrence entre enseignes. Ce phénomène de retour au prix comme argument principal de vente s'observe dans d'autres secteurs du commerce, à l'exception du luxe. Dans l'habillement, par exemple, un vêtement sur deux se vend désormais en promotion ou en soldes. Dans l'alimentaire, la tendance à la montée en gamme vers le bio et le local marque le pas. Les distributeurs, qui avaient espéré se différencier par leur offre et de nouvelles gammes de produits, se voient contraints de replacer le prix au cœur de leurs stratégies.
The Guardian, The rise of ‘ento-veganism’: how eating crickets could help save the world, 07/08/2024
L’article explore l'émergence de "l'ento-véganisme" et le potentiel des insectes comestibles comme solution durable à nos besoins alimentaires. L'auteur débute par une expérience culinaire au restaurant londonien Yum Bug, spécialisé dans la transformation de grillons en substituts de viande. Les fondateurs, Aaron Thomas et Leo Taylor, expliquent que leur produit ressemble au bœuf ou à l'agneau, tout en offrant un bilan carbone nettement inférieur.
L'article souligne que malgré les prédictions optimistes sur l'adoption des insectes comestibles, le marché peine encore à décoller. Yum Bug tente de surmonter la résistance du public en proposant des alternatives à la viande plutôt que des insectes entiers.
L’article aborde également les défis de l'approvisionnement et de la production à grande échelle. Contrairement aux idées reçues, l'élevage local d'insectes n'est pas toujours le plus durable, les grandes exploitations à l'étranger pouvant avoir une empreinte carbone moins élevée. Il évoque aussi les obstacles réglementaires, notamment au Royaume-Uni post-Brexit, qui freinent le développement de l'industrie. Malgré cela, des entrepreneurs comme Adam Banks de Bugvita continuent à innover dans le domaine des snacks à base d'insectes.
Enfin, l’article aborde les considérations éthiques, notant l'émergence de "l'ento-véganisme" comme compromis entre le véganisme strict et la consommation d'insectes. Il conclut en soulignant que, malgré son potentiel, l'industrie des insectes comestibles doit encore surmonter des obstacles culturels et logistiques importants pour s'imposer dans l'alimentation grand public.
Modern Farmer, On the Ground With Apps Preventing Food Waste, 05/08/2024
Entre 30% et 40% de la nourriture finit gaspillée aux États-Unis. Une nouvelle génération d'applications mobiles s'attaque à ce problème croissant. Ces solutions technologiques visent à redistribuer les excédents alimentaires et à réduire les déchets, tout en sensibilisant le public à l'importance de la lutte contre le gaspillage.
Too Good To Go, que l’on connaît bien chez nous, est présente dans 30 villes américaines et dans toutes les provinces canadiennes. Lancée au Danemark en 2016, l'application revendique aujourd'hui 90 millions d'utilisateurs dans le monde. Aux États-Unis, elle aurait permis aux consommateurs d'économiser 127 millions de dollars et aux entreprises de gagner 41 millions de dollars sur des aliments qui auraient autrement été jetés.
Food Rescue US, créée en 2011 dans le Connecticut, adopte une approche différente. L'application met en relation entreprises donatrices, organisations caritatives et bénévoles pour organiser la collecte et la livraison de nourriture excédentaire. Depuis sa création, l'organisation s'est étendue à 23 États, a fourni 152 millions de repas aux personnes dans le besoin et a empêché 183 millions de livres de nourriture de finir à la décharge.
Misfits Market, quant à elle, s'attaque au gaspillage alimentaire à la source. L'entreprise achète des fruits et légumes "imparfaits" rejetés par les détaillants traditionnels et les propose aux consommateurs sous forme de paniers livrés à domicile. Les abonnés peuvent espérer réaliser jusqu'à 30% d'économies par rapport aux prix des supermarchés. En 2023, Misfits a évité le gaspillage de plus de 12 000 tonnes de nourriture aux États-Unis.
Ces applications ne se contentent pas de réduire le gaspillage alimentaire ; elles sensibilisent également les utilisateurs à l'impact environnemental de leurs choix. Too Good To Go, par exemple, indique à chaque utilisateur la quantité de CO2 qu'il a évité d'émettre grâce à ses achats. Bien que ces initiatives soient prometteuses, les experts soulignent qu'un changement durable des mentalités prendra du temps. Néanmoins, ces applications constituent un pas important vers une gestion plus responsable de nos ressources alimentaires. Elles offrent une solution concrète à un problème complexe, tout en créant une communauté engagée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Food and Wine, Sitcoms Led Me to Believe I'd Be Eating a Lot of Takeout Pizza When I Grew Up, 09/08/2024
L’article explore l'influence des sitcoms des années 90 et 2000 sur la perception de l'âge adulte, en se concentrant sur un élément récurrent : la pizza à emporter. L'auteure raconte comment des séries comme "Friends" et "Seinfeld" ont façonné son imaginaire, associant la pizza livrée à domicile à un symbole de maturité et d'indépendance. Elle décrit avec humour comment ces séries présentaient la pizza de manière idéalisée, loin des réalités moins glamour qu'elle connaissait adolescente.
Elle explique que cette représentation de la pizza incarnait pour elle la promesse d'une vie adulte excitante, remplie d'amitiés profondes et de moments de convivialité spontanés. Elle avoue avoir longtemps cru que ce désir ardent pour la pizza à l'écran s'estomperait une fois devenue adulte. Cependant, elle révèle que même après avoir atteint l'âge adulte et vécu à New York, scène de tant de séries, son envie irrépressible de pizza persiste chaque fois qu'elle en voit à l'écran. Elle analyse ce phénomène, suggérant que la pizza représente le confort dans l'échec et la célébration du quotidien.
Fitzgerald établit un parallèle entre la banalité des personnages de séries et la nature ordinaire de la plupart des gens, soulignant que l'amitié transforme le banal en exceptionnel. Elle conclut que la vraie valeur de l'âge adulte réside dans ces moments simples et accessibles, comme partager une pizza, plutôt que dans de grands accomplissements.
Eater, New York Pizza Is an Evolution in Four Acts, 06/08/2024
La pizza new-yorkaise, jadis simple repas ouvrier, est devenue un mets apprécié par toutes les classes sociales, reflétant l'évolution de la ville elle-même. Cette diversité de styles et d'approches fait de New York la ville la plus dynamique au monde en matière de pizza, où tradition et innovation coexistent harmonieusement. La ville a vu son emblématique mets évoluer en quatre grandes étapes au cours du dernier siècle, reflétant l'histoire de la ville et les avancées technologiques.
La première étape a lieu au début des années 1900 avec la pizza cuite au four à charbon, popularisée par Lombardi's. Caractérisée par une croûte sèche et tachetée, elle établit les bases du style new-yorkais. Des établissements comme John's of Bleecker Street perpétuent encore cette tradition.
La deuxième phase survient dans les années 1940 avec l'invention du four à gaz Bakers Pride. Cette innovation permet l'essor de la vente à la part, rendant la pizza plus accessible et portable. Joe's Pizza, ouvert en 1975, incarne parfaitement ce style : une part grande, souple et huileuse.
Les années 1990-2000 marquent la troisième étape avec l'arrivée des pizzas napolitaines cuites au feu de bois. Des pionniers comme Anthony Mangieri et son Una Pizza Napoletana introduisent des ingrédients de qualité supérieure et une approche plus gastronomique. Roberta's, ouvert en 2008 à Bushwick, révolutionne le concept en faisant de la pizza un véritable style de vie, mélangeant tradition et innovation.
Enfin, l'ère actuelle, qualifiée de "new wave", voit une diversification sans précédent des styles et des ingrédients. Influencée par le mouvement boulanger, cette nouvelle vague met l'accent sur la qualité de la pâte, avec des établissements comme L'Industrie et Scarr's qui utilisent des farines fraîchement moulues. On observe également une fusion des cultures culinaires et une attention accrue portée aux ingrédients.
Cette évolution a non seulement transformé le paysage gastronomique new-yorkais, mais a aussi influencé les pizzerias traditionnelles qui diversifient leurs offres pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs. Malgré ces changements, la nostalgie joue toujours un rôle important. Des pizzaiolos comme Chris Hansell de Chrissy's Pizza s'inspirent des saveurs de leur enfance tout en les modernisant avec des ingrédients de qualité supérieure.
Fast Company, René Redzepi talks life after Noma and his new show, ‘Omnivore’, 10/08/2024
Le célèbre chef René Redzepi discute de sa vie après la fermeture de Noma et de son nouveau projet télévisuel, "Omnivore", dans un article de Fast Company. Son restaurant Noma à Copenhague a maintes fois été classé parmi les meilleurs au monde. Le chef a annoncé sa fermeture pour fin 2024.
Il se tourne maintenant vers de nouveaux horizons, notamment une série télévisée sur Apple TV+ et une ligne de produits de consommation. "Omnivore", décrit comme un mélange entre "Parts Unknown" d'Anthony Bourdain et "Planet Earth", explore l'histoire, la culture et l'impact environnemental d'ingrédients courants à travers 16 pays. Redzepi, inspiré par David Attenborough, se positionne comme un guide plutôt qu'un protagoniste principal. Le chef explique que la fermeture de Noma est motivée par un besoin de croissance et de durabilité, tant pour l'équipe que pour la créativité. Le futur de Noma, baptisé "Noma 3.0", impliquera des pop-ups internationaux et la vente de produits dérivés plus accessibles.
Redzepi aborde également les défis de la restauration gastronomique durable et rentable, espérant que son nouveau modèle d'affaires permettra une plus grande résilience financière et créative. L'interview touche aussi à la culture foodie moderne, avec Redzepi partageant ses réflexions sur la tendance des clients à filmer leurs expériences culinaires et sur la représentation de la cuisine dans les médias.
Financial Times, China’s milk producers target adults as population ages, 12/08/2024
Face à la baisse du taux de natalité et au vieillissement rapide de la population en Chine, les producteurs laitiers opèrent un changement stratégique majeur en ciblant désormais les adultes et les personnes âgées plutôt que les bébés. La société néo-zélandaise A2 Milk Company a récemment lancé de nouveaux produits de lait en poudre destinés à la "population adulte et vieillissante" chinoise. Cette initiative s'inscrit dans une tendance plus large, avec des géants comme Danone, Abbott, Fonterra, Nestlé, ainsi que des marques locales telles que Yili et Feihe, qui proposent déjà des produits similaires.
Conor O'Sullivan, responsable Chine pour Bord Bia, l'organisme irlandais de promotion des produits alimentaires, souligne l'attention croissante portée à la nutrition des seniors et des sportifs. Cette diversification répond à la nécessité de trouver de nouveaux relais de croissance dans un contexte de suroffre et de faible demande dans de nombreux segments de l'industrie alimentaire chinoise. Les chiffres sont éloquents : le taux de natalité en Chine a atteint un plus bas historique de 6,4 naissances pour 1 000 habitants en 2023. Rabobank prévoit une croissance annuelle de 2,4 % de la demande en produits laitiers en Chine jusqu'en 2032, mais anticipe une croissance négative pour le lait infantile dans les années à venir.
Ce virage stratégique intervient dans un contexte de concurrence accrue sur le marché chinois du lait. Autrefois dominé par les marques étrangères, le secteur voit désormais les producteurs locaux gagner en parts de marché, soutenus par une volonté gouvernementale d'améliorer l'autosuffisance et le contrôle réglementaire, notamment dans le domaine sensible du lait infantile. La saturation du marché a poussé certaines entreprises étrangères à se retirer ou à se réorienter. Abbott a ainsi fermé son activité de lait infantile en Chine fin 2022 pour se concentrer sur les produits pour adultes, tandis que Nestlé a fermé une usine en Irlande l'année dernière, en partie en raison des pressions sur le marché chinois.
Les nouveaux produits pour adultes et personnes âgées mettent l'accent sur des bénéfices spécifiques tels que le soutien du système immunitaire, la santé osseuse, articulaire et musculaire. Certaines marques, comme Feihe, proposent même des formules à faible index glycémique pour répondre aux besoins particuliers des personnes âgées. Cette évolution du marché laitier reflète les changements démographiques profonds que connaît la Chine, avec des implications majeures pour l'économie et les marchés de consommation du pays.
Forbes, Walmart, Amazon In High-Tech Food Fight, 12/08/2024
Aux Etats-Unis, Walmart et Amazon intensifient leur rivalité technologique en lançant des assistants d'achat numériques propulsés par l'intelligence artificielle. Cette nouvelle étape dans leur compétition vise à améliorer l'expérience client et à stimuler les ventes. Amazon a ainsi récemment introduit Rufus, un assistant virtuel doté d'IA, tandis que Walmart a dévoilé son propre outil similaire. Ces innovations s'inscrivent dans une stratégie plus large d'intégration technologique, incluant l'automatisation de la chaîne d'approvisionnement et le développement de solutions pour accroître la commodité et réduire les coûts. Cette course à l'innovation porte ses fruits : Amazon a enregistré une croissance de 10% de ses ventes au deuxième trimestre 2024, atteignant 148,67 milliards de dollars, tandis que Walmart a vu ses ventes du premier trimestre augmenter de 6% pour atteindre 161,5 milliards de dollars.
L'IA est au cœur de cette révolution du commerce de détail. Les assistants virtuels utilisent les données des consommateurs pour recommander des produits et augmenter les ventes. Walmart met en avant sa capacité à comprendre les besoins des clients "à un niveau encore plus profond" grâce à l'IA, tandis que Rufus d'Amazon a contribué au succès record du dernier Prime Day. En magasin, les deux géants continuent d'innover. Amazon a remplacé sa technologie "Just Walk Out" par le système Dash Cart dans ses épiceries Amazon Fresh, permettant aux clients de scanner et payer leurs achats via leur téléphone. Walmart, quant à lui, poursuit la rénovation de ses magasins et explore de nouveaux formats.
La livraison rapide reste un enjeu majeur. Walmart a récemment lancé un service de livraison matinale, disponible dès 7h00 et en 30 minutes dans certains cas. Amazon maintient son avantage avec la livraison gratuite pour les membres Prime. Les deux groupes investissent également massivement dans la logistique. Les deux groupes développent également leurs marques propres pour offrir des options plus abordables face à l'inflation. Walmart a lancé bettergoods, sa plus grande gamme alimentaire en MDD depuis 20 ans, tandis que Whole Foods (qui est la propriété d’Amazon) étend sa gamme 365.
Cette intensification de la concurrence entre Walmart et Amazon, axée sur la technologie et l'innovation, redéfinit le paysage du commerce de détail, offrant aux consommateurs des expériences d'achat toujours plus personnalisées et efficaces.
Washington Post, Blue crab invasion upends Italy’s culinary traditions and ecology, 12/08/2024
L'invasion du crabe bleu atlantique bouleverse l'écologie et les traditions culinaires italiennes. Arrivé clandestinement dans les eaux de ballast des navires, ce crustacé a été repéré pour la première fois en 2012 dans le delta de l'Èbre en Espagne. Favorisée par le changement climatique, sa prolifération est devenue incontrôlable, notamment dans la lagune de Venise où il ne rencontre aucun prédateur naturel. Les conséquences sont dramatiques pour l'écosystème marin et l'économie locale. Le crabe bleu décime en effet les populations de palourdes, moules et huîtres, menaçant la survie des petits pêcheurs. Face à cette situation, le gouvernement italien a débloqué 2,9 millions d'euros pour protéger les pêcheries locales.
Cette invasion remet également en question les traditions culinaires de la région. Les chefs vénitiens, habitués à travailler avec des crabes locaux comme le granseola ou le moeche, doivent s'adapter. Certains, comme Denis Begiqi du Ristorante Adriatica, voient dans le crabe bleu une opportunité de créer de nouvelles recettes tout en contribuant à la préservation de l'écosystème lagunaire. D'autres chefs de la région, tels que Giorgio Schifferegger du JW Marriott Venice Resort & Spa ou Chiara Pavan du restaurant étoilé Venissa, intègrent également le crabe bleu à leurs menus. Ils soulignent sa polyvalence et son prix abordable, tout en notant que sa saveur s'est améliorée au fil du temps grâce à son adaptation à l'environnement méditerranéen.
Cependant, l'avenir reste incertain. Si le crabe bleu devient aussi populaire en Vénétie que sur la côte atlantique américaine, ses prix pourraient augmenter significativement. De plus, son impact sur les autres fruits de mer se fait déjà sentir, avec une hausse notable du prix des palourdes. Face à cette situation, les jeunes chefs italiens se voient investis d'une mission : créer de nouvelles recettes accessibles à tous, intégrant le crabe bleu à la cuisine traditionnelle vénitienne. Un défi de taille, alors que l'invasion de ce crustacé ne montre aucun signe de ralentissement et continue de transformer le paysage culinaire et écologique de la région.
New York Times, Ask TikTok’s ‘Cucumber Boy’ How to Prepare a Cucumber, 14/08/2024
Un phénomène inattendu secoue actuellement les réseaux sociaux : Logan Moffitt, surnommé "Cucumber Boy", est devenu une véritable star sur TikTok grâce à ses vidéos mettant en scène le concombre. Ce jeune créateur de contenu de 23 ans, basé à Ottawa, a conquis des millions d'internautes avec ses recettes inventives autour de ce légume d'été.
Tout a commencé début juillet, lorsqu’il a partagé une vidéo de sa salade de concombre. Depuis, il a publié des dizaines de variations sur ce thème, accumulant jusqu'à 27 millions de vues pour une seule vidéo. Son secret ? Transformer un ingrédient abordable en une multitude de combinaisons savoureuses, encourageant ainsi ses followers à expérimenter dans leur cuisine. Sa méthode est simple mais efficace : il tranche un concombre entier à la mandoline, le place dans un récipient en plastique avec divers assaisonnements, secoue vigoureusement, et déguste à l'aide de baguettes. Ses créations vont de la salade façon jalapeño popper à celle au saumon fumé et assaisonnement pour bagel.
Ce succès viral s'explique en partie par la saisonnalité du concombre dans l'hémisphère nord, mais aussi par un changement de perception. Amanda Brennan, consultante en tendances, souligne que le concombre, autrefois associé aux régimes restrictifs, est maintenant présenté comme un aliment à savourer. Elle compare le concept de Moffitt à un mème : un modèle de base (le concombre) qui peut être décliné à l'infini.
L'engouement est tel que certains fans, comme Ryan Foster en Irlande du Nord, mangent désormais un concombre entier chaque jour. Cette tendance se reflète dans les ventes : FreshDirect, un épicier en ligne new-yorkais, a enregistré une augmentation de 172% des ventes de concombres bio en juillet par rapport à l'année précédente. Moffitt, qui s'inspire de chefs comme Jamie Oliver et Maangchi, consomme actuellement deux à trois concombres par jour pour alimenter sa chaîne. Il prévoit déjà sa prochaine création : une salade inspirée du cocktail Bloody Mary. Reste à savoir si cette tendance perdurera au-delà de la saison des concombres. En attendant, Moffitt continue de captiver son audience avec ses créations rafraîchissantes, parfaitement adaptées aux vagues de chaleur que connaissent actuellement l'Amérique du Nord et le Royaume-Uni. On attend désormais l’arrivée de l’influenceur ou l’influenceuse “courgette”.
Les institutions du monde entier appellent à des actions conjointes de multiples acteurs dans le cadre de partenariats afin d'accélérer la transition vers des systèmes alimentaires durables et d'atteindre la sécurité alimentaire pour tous, à tout moment. Pour ce faire, il est nécessaire de comprendre les processus de co-création.
Dans ce papier de recherche, 52 exemples de systèmes alimentaires européens ont été analysés avec une méthodologie basée sur la structure du jeu pour standardiser la collecte des données et extraire des conclusions génériques et spécifiques à chaque cas. Les éléments constitutifs du jeu correspondent aux éléments clés des processus de co-création, tels que la définition d'objectifs mutuellement acceptés, l'engagement dans des types d'activités et l'utilisation efficace des ressources, des conditions limites, des calendriers et des échelles d'opérations.
Les résultats indiquent que différents types de partenariats inclusifs émergent, dans lesquels des acteurs privés particulièrement innovants, y compris des petits exploitants, et des acteurs universitaires cocréent de la valeur, contribuant tous à la durabilité. Les acteurs publics et de la société civile se révèlent être d'importants initiateurs, facilitateurs et organisateurs d'échelles d'interaction, ce qui permet de générer des effets boule de neige. Les conclusions conduisent à un concept adapté pour la cocréation de partenariats dans les systèmes alimentaires et à des recommandations pour le partenariat européen sur les systèmes alimentaires durables.
Une analyse intéressante du fondateur de Mapstr sur l’utilisation des IA génératives pour la suggestion de restaurants
L’été c’est aussi la saison des records. A vous de jouer pour le battre ;)
C’est tout pour aujourd’hui.
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A dans 2 semaines!
O. Frey