🌾🍇🐄 Eat's business on the beach 🍕🍷🧀 2024-2
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
L’Usine Nouvelle, La France se dirige vers une restructuration saignante de ses filières viande, 10/07/2024
Les Échos, Faire autre chose que du vin avec le raisin : le crève-coeur des viticulteurs français, 14/07/2024
Fast Company, 11 startups using tech to change the way we eat, 18/07/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Un peu d’autopromo pendant ces vacances d’été.
Rapport disponible à la vente ici : www.tendancesfood.com
L’Usine Nouvelle, La France se dirige vers une restructuration saignante de ses filières viande, 10/07/2024
Une étude publiée le 9 juillet par l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) dresse un tableau préoccupant de l'avenir des filières viandes en France. Selon les projections, d'ici 2035, le secteur pourrait connaître une restructuration majeure, avec des conséquences importantes sur l'emploi et la production nationale.
L'étude prévoit une baisse significative du nombre d'exploitations d'élevage (-34%) et des emplois associés (-31%). Le secteur agro-industriel ne serait pas épargné, avec une réduction de 20% des outils d'abattage-découpe et 14% des emplois. Cette tendance s'accompagnerait d'une diminution du taux d'autosuffisance en viande, qui passerait de 97% en 2020 à 88% en 2035.
Face à une concurrence européenne accrue et une demande de plus en plus indifférenciée, les filières françaises peinent à maintenir leur compétitivité. La pression sur les coûts entraîne une concentration des élevages, notamment dans le Grand-Ouest, au détriment d'une agriculture plus diversifiée. Malgré ces efforts, l'écart de productivité avec certains voisins européens reste important, notamment dans le secteur de la volaille.
Les auteurs de l'étude soulignent l'urgence de repenser le modèle actuel, trop axé sur la compétitivité-prix. Ils mettent en garde contre les conséquences environnementales d'une simple délocalisation de la production, rappelant que l'importation de viandes à faible bilan carbone peut masquer d'autres impacts négatifs sur la biodiversité et la qualité des eaux dans les pays producteurs.
Paradoxalement, les efforts des filières françaises pour développer l'autonomie alimentaire des élevages ne se traduisent pas par un avantage compétitif. Cependant, la hausse des cours des matières premières pourrait changer la donne.
L'étude appelle à une réflexion collective pour tracer un avenir plus désirable pour le secteur. Sans une évolution des conditions politiques et de marché, il deviendra de plus en plus difficile de concilier les enjeux économiques, sociaux et environnementaux liés à l'élevage. Le défi pour les filières viandes françaises est désormais de faire valoir leurs spécificités dans un marché dominé par la recherche du moindre coût.
Les Échos, Faire autre chose que du vin avec le raisin : le crève-coeur des viticulteurs français, 14/07/2024
La filière viticole française traverse une crise majeure, confrontée à une surproduction chronique et une baisse constante de la consommation de vin. Face à ce défi, un ambitieux programme d'arrachage de vignes a été lancé, visant à réduire de 100.000 hectares la surface du vignoble national, soit 13% de sa superficie actuelle. Malgré une prime incitative de 6.000 euros par hectare, le programme peine à atteindre ses objectifs. Samuel Montgermont, viticulteur et négociant de la Vallée du Rhône, estime que seuls 60.000 hectares seront finalement arrachés, un chiffre insuffisant pour résorber les excédents.
La déconsommation de vin est une réalité incontournable, avec plus d'un tiers des Français déclarant ne jamais en boire. Cette tendance, couplée à des problèmes de rentabilité et de succession dans les exploitations, pousse la filière à explorer de nouvelles pistes pour valoriser le raisin. Parmi les options envisagées, l'industrie cosmétique s'intéresse aux propriétés anti-oxydantes du raisin. L'utilisation de moûts comme édulcorant naturel dans certains jus de fruits est également à l'étude. Certains viticulteurs se tournent vers des cultures alternatives comme les oliviers ou les pistachiers.
La révolution touche aussi la façon de penser et de présenter le vin. Les professionnels appellent à "décomplexifier" le vin pour le rendre plus accessible aux consommateurs, notamment aux jeunes. Une nouvelle génération de vignerons commence à s'affranchir des appellations traditionnelles, jugées trop rigides face aux évolutions du marché. Du côté de la distribution, qui commercialise encore plus de la moitié des vins en France, une réflexion est en cours pour simplifier la présentation des vins en magasin. L'idée d'un classement par couleur plutôt que par région est notamment évoquée. L'innovation dans le packaging est également à l'ordre du jour, avec des propositions comme la canette, bien que cette option divise la profession. La communication autour de l'accord mets-vins est perçue comme un levier prometteur pour développer la consommation.
Le Monde, Les influenceurs, nouveaux VRP du vin, 15/07/2024
La filière viticole française, confrontée à une baisse de la consommation et à la nécessité de rajeunir son image, se tourne désormais vers les influenceurs pour promouvoir ses produits. Cette stratégie, largement utilisée dans d'autres secteurs comme le luxe et la mode, fait son entrée dans le monde du vin, avec pour objectif de séduire une clientèle plus jeune et de dynamiser les ventes.
De grands domaines comme le château Cos d'Estournel, un grand cru classé de Saint-Estèphe, n'hésitent plus à collaborer avec des influenceurs mode et lifestyle pour toucher un public en quête de contenus moins techniques sur le vin. D'autres marques, telles que Gérard Bertrand ou Papoté du groupe Castel, misent sur des partenariats avec des influenceurs food ou lifestyle pour promouvoir leurs cuvées. Instagram s'impose comme la plateforme de prédilection pour ces campagnes, malgré la montée en puissance de TikTok. Les marques y voient un moyen de moderniser leur communication, en privilégiant des formats courts et ludiques comme les "reels", plus adaptés aux habitudes de consommation des jeunes générations. Cette approche marketing s'étend également à l'organisation de "voyages d'influence", calqués sur le modèle des voyages de presse traditionnels. L'objectif est de créer une expérience immersive pour ces nouveaux prescripteurs et de générer du contenu attractif pour leurs communautés.
Cependant, cette stratégie n'est pas sans risque. La filière viticole doit composer avec les contraintes de la loi Evin, qui encadre strictement la publicité pour l'alcool. Un récent jugement du tribunal correctionnel de Paris, condamnant le producteur Gérard Bertrand et une influenceuse pour une campagne jugée trop incitative, rappelle les limites légales de ces pratiques. Les professionnels du marketing d'influence dans le secteur viticole doivent donc naviguer avec précaution entre l'envie de moderniser leur image et le respect du cadre légal. La loi interdit notamment les associations entre alcool et célébrités, ce qui peut poser problème dans le choix des influenceurs.
Malgré ces défis, la filière viticole semble déterminée à poursuivre sur cette voie, considérant les réseaux sociaux comme un canal de communication incontournable pour toucher les nouvelles générations de consommateurs. L'enjeu est de taille : réussir à rajeunir l'image du vin tout en respectant les contraintes légales et éthiques liées à la promotion de l'alcool.
Le Monde, La Barbade, le berceau du rhum, 12/07/2024
La Barbade, petit État insulaire des Caraïbes, revendique fièrement son statut de berceau du rhum. C'est sur cette île que le mot "rum" est apparu pour la première fois au XVIIe siècle, et où se trouve la plus ancienne distillerie en activité au monde, Mount Gay, fondée en 1703.
L'histoire du rhum barbadien est intimement liée à celle de la canne à sucre, introduite sur l'île en 1637. Les conditions naturelles favorables - relief plat, richesse en eau, vents constants - ont permis l'essor rapide de cette culture. Cependant, cette prospérité s'est construite sur l'exploitation des esclaves, une réalité historique que l'île ne cherche pas à occulter. Malgré des périodes difficiles, notamment au XIXe siècle, l'industrie du rhum a su se maintenir grâce à l'innovation et à l'adaptation. Aujourd'hui, la Barbade compte plusieurs distilleries prestigieuses comme West Indies Rum Distillery (WIRD), Mount Gay, Foursquare, ainsi que de nouveaux acteurs comme St. Nicholas Abbey et Hopewell. Le style barbadien se caractérise par un équilibre entre fruit et notes de vieillissement, reflet d'une longue tradition d'assemblage. Cette culture du mélange, comparable à celle du whisky écossais, a forgé la réputation des rhums de l'île.
Le renouveau du marché du rhum, amorcé dans les années 2000, a insufflé une nouvelle dynamique à l'industrie locale. Les distilleries misent sur la premiumisation, l'innovation et le respect des traditions. Certaines, comme Foursquare, revendiquent des rhums sans additifs, tandis que d'autres, comme WIRD, explorent de nouvelles techniques d'assemblage et de vieillissement. Le tourisme joue également un rôle important dans cette renaissance, avec des distilleries qui s'ouvrent aux visites et proposent des expériences "spiri-touristiques" alliant patrimoine et dégustation. Cependant, ce renouveau fait face à des défis. La quasi-disparition de la production sucrière locale oblige les distilleries à importer une grande partie de leurs mélasses. Pour y remédier, certaines entreprises replantent leurs propres champs de canne.
Enfin, la question d'une indication géographique (IG) pour le rhum de la Barbade fait débat. Si tous s'accordent sur l'importance de protéger ce patrimoine, les avis divergent sur les critères à retenir, entre tradition stricte et flexibilité permettant l'innovation.
Les Échos, Blé : une récolte laminée par des mois de pluie en France, 09/07/2024
La récolte de blé 2024 en France s'annonce comme l'une des plus faibles de la dernière décennie, selon les premières estimations de l'Institut de recherche Arvalis et de l'interprofession Intercéréales. Les conditions météorologiques exceptionnellement pluvieuses de l'hiver et du printemps sont à l'origine de cette situation préoccupante.
Le rendement prévu est de 64 quintaux par hectare, en baisse de 13% par rapport à l'année précédente et de 11% par rapport à la moyenne des dix dernières années. La production totale pourrait chuter à 29 millions de tonnes, contre 35 millions en 2023, soit une diminution de 17%. Cette baisse est accentuée par une réduction de 11% des surfaces cultivées, qui s'établissent à 4,2 millions d'hectares. Les précipitations, supérieures de 40% à la moyenne des vingt dernières années, ont perturbé l'ensemble du cycle de culture, des semis à la récolte. Le manque de rayonnement solaire, en déficit de 7% sur la même période, a également affecté le développement des plants. Ces conditions ont favorisé la prolifération de maladies et d'adventices, compliquant davantage la tâche des agriculteurs.
L'impact de ces intempéries varie selon les régions. Les zones océaniques, Atlantique et Manche, ont été particulièrement touchées, avec les Pays de la Loire subissant la plus forte baisse de rendement (-23%). Les Hauts-de-France, habituellement parmi les meilleures régions productrices, ont également souffert. En revanche, l'Est du pays et le sud de la Loire pourraient s'en sortir mieux que prévu. La qualité de la récolte reste incertaine à ce stade. Les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes pour la densité des grains et la qualité de la farine. Une récolte sous la pluie pourrait affecter la qualité boulangère du blé. Malgré ces perspectives peu encourageantes, Jean-François Loiseau, président d'Intercéréales, se veut rassurant quant à la souveraineté alimentaire de la France en matière de blé, grâce aux stocks existants de fin de campagne.
Les Échos, Georgelin, la « pépite » de la confiture, s'accroche face à Bonne Maman, 15/07/2024
Lucien Georgelin, fondateur et patron de l'entreprise de confitures éponyme, continue de diriger sa société avec détermination malgré les difficultés récentes. Deuxième acteur du marché français de la confiture derrière Andros, l'entreprise lot-et-garonnaise a traversé une période tumultueuse mais semble retrouver un nouveau souffle.
Il y a un an, écrasée par une dette de plus de 45 millions d'euros, la société a été placée en redressement judiciaire. Aujourd'hui, grâce à la compréhension du tribunal et au soutien de ses partenaires, elle reprend pied. Avec un chiffre d'affaires annuel de 78 millions d'euros et jusqu'à 350 employés, Georgelin reste un acteur majeur du secteur, occupant la deuxième place sur un marché d'environ 400 millions d'euros.
L'histoire de Lucien Georgelin est celle d'un paysan devenu industriel. Arrivé de Bretagne dans le Lot-et-Garonne à l'âge de 6 ans, il a d'abord été agriculteur avant de se lancer dans la transformation de sa production en 1982. Sa philosophie : "Lorsque c'est bon, ça se vend". Cette approche, combinée à un marketing soigneusement réfléchi malgré son apparente simplicité, a conquis la grande distribution. L'entreprise a diversifié ses activités au fil des ans, s'étendant aux céréales du petit-déjeuner, au miel, aux bonbons et même aux produits salés. Aujourd'hui, la confiture ne représente plus que la moitié de l'activité, suivie par les produits salés (20%) et la pâte à tartiner (17%).
Malgré les difficultés financières, Georgelin a bénéficié du soutien de la grande distribution, qui lui a accordé des facilités de paiement et financé des opérations promotionnelles. La région Nouvelle-Aquitaine s'est également montrée prête à apporter son aide, sous condition d'une ouverture du capital et d'une délégation accrue de la gestion. Cependant, Lucien Georgelin, qui détient 80% de l'entreprise (les 20% restants appartenant à son frère Patrick), s'est longtemps montré réticent à ces changements. Aujourd'hui, à 77 ans, il semble plus ouvert à l'évolution, les relations avec l'exécutif régional étant décrites comme "très constructives".
Challenges, Les producteurs français de tomates cerises voient rouge face à la concurrence marocaine, 14/07/2024
La tomate cerise marocaine, vendue à bas prix dans les supermarchés français, suscite la colère des producteurs hexagonaux. Ce produit, exempté de droits de douane grâce à un accord entre l'Union européenne et le Maroc, connaît un succès grandissant auprès des consommateurs français, avec des ventes en hausse de 60% en cinq ans.
Les maraîchers français dénoncent une concurrence déloyale, pointant du doigt le coût de la main-d'œuvre au Maroc (0,97 euro/heure) nettement inférieur à celui en France (13,50 euros/heure). Malgré les frais de transport, la tomate marocaine reste jusqu'à 200% moins chère que son équivalent français. Le principal acteur de cette production est la marque Azura, détenue par la famille Tazi, qui réalise un chiffre d'affaires annuel de 500 millions d'euros. L'entreprise se présente comme franco-marocaine, employant 200 salariés à Perpignan et 18 000 au Maroc.
Les producteurs français soulèvent plusieurs points de contentieux. Ils contestent le dépassement du quota d'importation initialement fixé, dénoncent les conditions de travail au Maroc, et s'inquiètent de l'utilisation des ressources en eau pour cette culture intensive. Ils critiquent également le manque de visibilité de l'origine marocaine sur les emballages. La grande distribution, accusée de favoriser ces importations, se trouve dans une position délicate. Les enseignes réalisent des marges importantes sur ces produits qui dynamisent l'ensemble du rayon fruits et légumes. Certaines, comme Carrefour et Lidl, commencent à réagir en proposant des alternatives françaises à prix compétitifs.
Face à cette concurrence, le leader français Savéol contre-attaque en misant sur le bio, la lutte intégrée et l'élimination des pesticides de synthèse. La mention "zéro pesticide" reste un argument de vente efficace, malgré la perte d'attrait du label bio.
Financial Times, From Erewhon to Bayley & Sage, luxury grocers are back in fashion, 12/07/202’
Les épiceries de luxe connaissent un regain de popularité dans les quartiers aisés de certaines grandes métropoles. Ces établissements, à l'image d'Erewhon à Los Angeles et de Bayley & Sage à Londres, se distinguent par leur offre de produits haut de gamme et leur ambiance unique.
Erewhon, né d'un simple stand d'alimentation naturelle dans les années 60, est devenu un véritable phénomène à Los Angeles. Avec ses dix points de vente, la chaîne attire une clientèle jeune et branchée, friande de smoothies à 23 dollars et de mets biologiques sophistiqués. De l'autre côté de l'Atlantique, Bayley & Sage s'est imposé comme le repaire des gourmets londoniens, proposant des fraises françaises à 8,50 livres la barquette et attirant même des joueurs de tennis lors du tournoi de Wimbledon.
Ces enseignes partagent trois caractéristiques clés :
un focus sur la santé et le bien-être,
un ancrage local fort,
une notoriété disproportionnée par rapport à leur taille.
Elles misent sur des produits naturels, biologiques et traçables, justifiant ainsi des prix élevés. Leur implantation dans des quartiers "villages" renforce leur attrait communautaire. Enfin, leur présence sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, amplifie leur statut culte auprès des jeunes consommateurs.
Malgré des chiffres d'affaires en hausse - Bayley & Sage a vu ses revenus augmenter de 29% l'année dernière - la rentabilité reste un défi. La gérante de Bayley & Sage, Jennie Allen, admet que l'épicerie est "un secteur à faible marge, quoi qu'on fasse". Daylesford Organic, une autre chaîne britannique, a même enregistré des pertes de 3,6 millions de livres l'an passé. L'histoire nous rappelle que le succès de ces épiceries haut de gamme peut être éphémère. Des enseignes comme Dean & DeLuca ou Fairway ont connu des difficultés après une expansion trop rapide. Le défi pour Erewhon, qui envisage de s'implanter à New York, et ses homologues sera de maintenir leur attrait exclusif tout en se développant.
Dans un marché de l'alimentation en pleine mutation, ces épiceries de luxe semblent avoir trouvé leur place. Reste à voir si elles sauront pérenniser leur modèle face aux défis économiques et aux évolutions des tendances de consommation.
Financial Times, Coffee prices set to rise even higher, warns Italian roaster Lavazza, 09/07/2024
Le géant italien du café Lavazza met en garde contre une nouvelle hausse des prix du café, déjà à des niveaux record. Giuseppe Lavazza, président du groupe, prévoit une augmentation pouvant atteindre 10% d'ici l'année prochaine, s'ajoutant à la hausse de 15% déjà observée cette année dans les rayons des supermarchés britanniques.
Cette augmentation est principalement due à la flambée des cours du café robusta, qui ont grimpé d'environ 70% au cours de l'année écoulée. Les contrats à terme sur le robusta à Londres ont atteint un record de 4 844 dollars la tonne, en raison de mauvaises récoltes dans les principaux pays producteurs d'Asie du Sud-Est.
Lavazza souligne que le changement climatique a particulièrement affecté la production dans les principaux pays producteurs de robusta, notamment le Vietnam et l'Indonésie, réduisant considérablement les quantités disponibles. Les prévisions météorologiques suggèrent que la prochaine récolte vietnamienne ne permettra pas de reconstituer les stocks.
Outre les problèmes climatiques, d'autres facteurs contribuent à la hausse des prix. Les perturbations du transport maritime, notamment dues aux attaques des rebelles Houthis en mer Rouge, ont augmenté les coûts d'expédition. De plus, la spéculation financière sur les marchés à terme amplifie la hausse des prix.
Lavazza révèle que ces hausses ont coûté 800 millions de dollars supplémentaires à l'entreprise depuis 2022, soit 2,5 fois son EBITDA. En conséquence, le résultat net de Lavazza a chuté de 95 millions d'euros en 2022 à 68 millions d'euros en 2023.
Un autre défi se profile avec l'entrée en vigueur de nouvelles réglementations de l'UE en 2025, interdisant l'importation de café et d'autres produits issus de zones déforestées. Selon Lavazza, seulement 20% des producteurs de café sont prêts à se conformer à ces règles, ce qui pourrait contraindre les torréfacteurs européens à s'approvisionner presque exclusivement au Brésil, seul pays préparé à ces nouvelles exigences. Lavazza met en garde contre les conséquences potentielles de ces réglementations, qui pourraient priver environ 8 millions de producteurs de café de l'accès au marché européen. Le groupe espère que les récentes élections européennes, qui ont poussé le Parlement européen vers la droite, pourraient ouvrir la possibilité d'amender cette législation.
Food and Wine, Coffee Experts Agree, Freezing Your Coffee Beans Keeps Them Fresher for Longer, 09/07/2024
L’article révèle une tendance croissante dans le monde du café de spécialité : la congélation des grains de café pour préserver leur fraîcheur. Cette méthode, autrefois considérée comme tabou, est désormais adoptée par certains des meilleurs cafés et baristas du monde, marquant ainsi un tournant dans les pratiques de l'industrie du café haut de gamme.
Esben Piper, fondateur de la société de café danoise La Cabra, prévoit d'intégrer un "menu surgelé" dans ses nouvelles torréfactions à Brooklyn et Copenhague. Ce menu proposera des lots rares et limités, acquis via des enchères et des partenariats de longue date avec des producteurs. Kyle Ramage, copropriétaire de Black & White Roasters en Caroline du Nord, utilise la congélation pour préserver les cafés favoris de la marque. Cette méthode, initialement expérimentée pour les concours, sera bientôt appliquée dans leurs cafés avec un menu de 20 à 25 cafés congelés.Matt Lewin, d'ONA Coffee en Australie, recommande de congeler les grains de café 10 jours après leur torréfaction, moment où l'équilibre entre CO2 et oxygène est optimal pour préserver les arômes. Il conseille d'expulser l'air du sac avant la congélation et de couvrir la valve unidirectionnelle avec du ruban adhésif pour empêcher l'entrée d'air.
Pour une conservation optimale à domicile, les experts suggèrent l'utilisation de sacs sous vide. Alejandra Jaimes, d'Estellar Coffee, utilise une machine de mise sous vide pour conserver les cafés qu'elle rapporte de leur ferme en Colombie. Michael Phillips, champion du monde de barista 2010 et directeur de l'éducation chez Blue Bottle Coffee, va même jusqu’à utiliser des tubes pour stocker des doses individuelles de café.
Concernant la préparation du café congelé, les avis divergent. Certains experts, recommandent de moudre les grains directement sortis du congélateur, tandis que d'autres préfèrent les ramener à température ambiante.
The Guardian, UK drinks maker Britvic agrees £3.3bn takeover by Carlsberg, 08/07/2024
Le brasseurs danois Carlsberg s'apprête à acquérir le fabricant britannique de boissons non alcoolisées Britvic (qui détient notamment la marque Teisseire) pour 3,3 milliards de livres sterling, marquant une consolidation majeure dans l'industrie des boissons au Royaume-Uni.
Cette acquisition stratégique permettra à Carlsberg d'étendre son portefeuille au-delà de la bière, en intégrant les marques emblématiques de Britvic telles que J20, Robinsons et R White's. La nouvelle entité, baptisée Carlsberg Britvic, bénéficiera également de l'accord de licence exclusive de Britvic avec PepsiCo pour la production et la distribution de marques comme Pepsi Max et 7UP au Royaume-Uni et en Irlande.
Le PDG de Carlsberg, Jacob Aarup-Andersen, a souligné les synergies attendues entre le portefeuille de boissons non alcoolisées de haute qualité de Britvic et les capacités de distribution de Carlsberg. L'entreprise prévoit des économies annuelles d'environ 100 millions de livres sur cinq ans, notamment grâce à l'optimisation des achats et de la chaîne d'approvisionnement. Parallèlement, Carlsberg a annoncé l'acquisition de la participation minoritaire de Marston's dans leur coentreprise de brassage au Royaume-Uni, Carlsberg Marston's. Cette opération renforce la position de Carlsberg sur le marché britannique de la bière, tout en maintenant un partenariat stratégique avec Marston's pour la distribution.
Ces transactions s'inscrivent dans un contexte de consolidation croissante du secteur des boissons, comme l'a souligné Ian Durant, président non exécutif de Britvic. Elles permettront au groupe élargi de mieux répondre aux opportunités de croissance dans divers segments du marché des boissons. L'accord est soumis à l'approbation de 75% des actionnaires de Britvic lors d'un vote à venir.
Financial Times, UK becomes first European country to approve lab-grown meat, 17/07/2024
Le Royaume-Uni s'apprête à devenir le premier pays européen à commercialiser de la viande cultivée en laboratoire. Cette avancée fait suite à l'approbation par les régulateurs britanniques de l'utilisation de poulet cultivé à partir de cellules animales dans l'alimentation pour animaux de compagnie. La start-up britannique Meatly, spécialisée dans la petfood, est à l'origine de cette innovation et prévoit de commencer la vente de son poulet cultivé aux fabricants dès cette année. Owen Ensor, PDG et co-fondateur de Meatly, attribue cette opportunité au Brexit, qui permet une divergence par rapport aux réglementations de l'UE, ainsi qu'à l'accent mis par le précédent gouvernement sur les biotechnologies et l'innovation.
Bien que le Royaume-Uni n'ait pas encore approuvé ces produits pour la consommation humaine, d'autres pays comme Israël, Singapour et les États-Unis l'ont déjà fait. L'alimentation pour animaux de compagnie est considérée comme un point de départ naturel pour le marché de la viande cultivée. Une étude de l'Université de Winchester a révélé que 50% des propriétaires d'animaux interrogés seraient prêts à nourrir leurs animaux avec de la viande cultivée, et 32% la consommeraient eux-mêmes. Cependant, cette avancée technologique suscite une vive opposition dans certains pays comme l'Italie, la France et l'Autriche, et a même conduit à des interdictions pures et simples dans certains États américains. Les opposants, soutenus par l'industrie de la viande traditionnelle, arguent que cette technologie menace l'élevage.
Le secteur des alternatives à la viande a connu une croissance importante au cours de la dernière décennie, en réponse aux préoccupations concernant les émissions agricoles. L'agriculture animale produit jusqu'à un cinquième des émissions réchauffant la planète, et la consommation de viande devrait augmenter de 50% d'ici 2050, selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement. Malgré ces perspectives, le secteur de la viande cultivée fait face à des défis. L'investissement mondial dans les entreprises de viande et de fruits de mer cultivés a chuté de 922,3 millions de dollars en 2022 à 225,9 millions de dollars en 2023. Des entreprises pionnières comme Aleph Farms et Upside Food ont récemment procédé à des licenciements en raison d'un environnement macro-économique incertain.
Modern Farmer, Inside Florida’s Ban on Lab-Grown Meat, 12/07/2024
De son côté, la Floride est devenue le premier État américain à interdire la viande cultivée en laboratoire, ouvrant la voie à une controverse nationale sur cette technologie émergente. Le gouverneur Ron DeSantis a signé la loi SB 1084 le 1er mai, rendant illégale la vente, la distribution, la création ou la possession de viande de synthèse dans l'État. Cette décision s'inscrit dans un contexte plus large de résistance à l'encontre des protéines alternatives, avec l'Alabama qui a suivi l'exemple de la Floride, et d'autres États comme l'Arizona et le Tennessee qui envisagent des mesures similaires.
Les opposants à la viande de synthèse avancent des arguments controversés, allant du déni du changement climatique à des théories du complot impliquant les élites mondiales. Ces narratifs, largement répandus sur les réseaux sociaux, contredisent souvent les preuves scientifiques sur l'impact climatique de l'élevage traditionnel. Malgré ces oppositions, la science derrière la viande cultivée est bien établie. Les chercheurs soulignent que cette technologie pourrait contribuer à réduire l'empreinte environnementale de la production de viande, tout en répondant à la demande croissante de protéines.
Cependant, l'industrie de la viande cultivée fait face à des défis importants en termes de production à grande échelle et de viabilité économique. Avec seulement 3,1 milliards de dollars d'investissements, elle reste minuscule comparée à l'industrie de la viande traditionnelle, qui pèse 1,3 billion de dollars. De plus, les lobbies agricoles, particulièrement influents dans des États comme la Floride, jouent un rôle clé dans l'opposition à cette technologie. Ils expriment des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire et à la menace perçue pour les moyens de subsistance des agriculteurs.
Certains experts suggèrent que l'intégration de la technologie de la viande cultivée dans l'agriculture traditionnelle pourrait offrir une voie médiane, permettant de réduire l'impact environnemental tout en préservant les emplois agricoles.
Fast Company, 11 startups using tech to change the way we eat, 18/07/2024
L’article présente un panorama des innovations technologiques dans l'industrie alimentaire, observées lors du récent Fancy Food Show à New York. Ces startups réinventent notre façon de consommer, alliant créativité et technologie pour proposer des produits novateurs.
Maungo Craft, basée au Botswana, utilise l'intelligence artificielle pour ajuster ses recettes de confitures et sauces en cas de pénurie d'ingrédients. L'IA assiste également la production en l'absence des managers.
Ziba, spécialisée dans les fruits secs afghans, intègre la technologie d'une manière originale : un code Spotify permet aux consommateurs d'écouter de la musique afghane tout en dégustant leurs produits.
Grain De Sail se démarque par son approche écologique, transportant ses chocolats biologiques exclusivement par voiliers pour réduire l'empreinte carbone.
RoboSousChef représente l'avancée de la robotique dans la cuisine. Ce robot-chef prépare des plats en 12 minutes à partir d'ingrédients bruts, offrant une solution potentielle pour les familles occupées et la restauration collective.
Nepal Tea Collective utilise des QR codes sur ses sachets de thé, permettant aux consommateurs de connaître et même de donner un pourboire aux cueilleurs de thé, améliorant ainsi leurs conditions de travail.
Parmi les innovations plus ludiques, on trouve le Food Crayon, un "crayon" comestible pour assaisonner les plats, et Let Them Eat Candles, qui propose des bougies en chocolat pour gâteaux.
Amos TastySounds innove avec des sucettes audio : grâce à la conduction osseuse, elles permettent d'entendre de la musique en les dégustant.
Dans le domaine des boissons, Cometeer révolutionne le café avec des capsules de café congelé à l'azote liquide, tandis que Solato propose des capsules de glace fraîche à la demande. Enfin, Saltverk produit du sel de mer islandais en utilisant 100% d'énergie géothermique, combinant une méthode traditionnelle du 17e siècle avec des technologies de pointe.
Ces innovations reflètent une tendance croissante dans l'industrie alimentaire à intégrer la technologie pour améliorer non seulement les produits, mais aussi les processus de production et l'expérience du consommateur. Elles répondent à des préoccupations diverses telles que la durabilité, la traçabilité, la personnalisation et l'efficacité. Bien que certaines de ces innovations puissent sembler gadgets, elles illustrent la créativité et l'esprit d'entreprise qui animent le secteur alimentaire. Elles ouvrent également des perspectives intéressantes sur l'avenir de notre alimentation, où la technologie jouera un rôle de plus en plus important dans la production, la distribution et la consommation de nos aliments.
Eater, In Case of Emergency, Eat Saigaishoku, 12/07/2024
Au Japon, pays fréquemment touché par des catastrophes naturelles, le "saigaishoku" ou nourriture de survie, est devenu bien plus qu'une simple précaution : c'est un véritable phénomène culturel et une industrie en plein essor. Traditionnellement limitée à quelques produits basiques, l'offre de saigaishoku s'est considérablement diversifiée ces dernières années. On trouve désormais une grande variété de plats allant du riz déshydraté aux curry en passant par des desserts comme le cheesecake au matcha en conserve. Cette évolution répond à une demande croissante de la population pour des aliments de survie plus savoureux et adaptés à différents régimes alimentaires.
L'industrie du saigaishoku a connu un tournant majeur après le séisme de Kobe en 1995, lorsque les autorités ont cherché des alternatives aux traditionnels biscuits durs, jugés peu appétissants par les sinistrés. Depuis, le marché n'a cessé de croître, stimulé par les catastrophes naturelles récurrentes et la pandémie de COVID-19. Les prévisions indiquent que les ventes pourraient atteindre 32 milliards de yens (210 millions de dollars) d'ici 2027, soit plus du double qu'il y a dix ans.
Le saigaishoku n'est plus seulement réservé aux situations d'urgence. Il est désormais consommé par des alpinistes, des astronautes, et même par des familles pressées cherchant des repas rapides. Cette popularité croissante se reflète dans la multiplication des recettes en ligne, des vidéos de dégustation sur YouTube et des guides de stockage sur Instagram. Le gouvernement japonais encourage activement l'intégration du saigaishoku dans la vie quotidienne des citoyens. Il promeut le concept de "rolling stock", consistant à utiliser et renouveler régulièrement ses réserves, et organise des dîners thématiques pour familiariser la population avec ces aliments. Cependant, une consommation prolongée de saigaishoku peut poser des problèmes de santé en raison de sa teneur élevée en sel et en matières grasses. Des initiatives sont en cours pour inclure des aliments plus équilibrés dans les réserves d'urgence.
Malgré ces défis, le saigaishoku reste un élément essentiel de la préparation aux catastrophes au Japon. Au-delà de sa fonction nutritive, il joue un rôle psychologique important en offrant un réconfort familier dans des situations de crise.
New York Times, Why Do So Many Food Documentaries Seem to Think We’re Stupid?, 10/07/2024
Les documentaires sur l'alimentation sont de plus en plus nombreux, mais leur approche pédagogique soulève des questions. L’article s'interroge sur la pertinence de ces programmes qui semblent considérer leur audience comme ignorante des bases de la nutrition.
Prenant pour exemple la série Netflix "You Are What You Eat: A Twin Experiment", l'auteur souligne que ces émissions répètent souvent des informations élémentaires, comme les bienfaits des fruits et légumes ou de l'exercice physique. Cette approche, bien qu'apparemment bienveillante, peut sembler condescendante envers un public déjà informé de ces réalités depuis l'enfance.
L’article pointe du doigt le décalage entre ces programmes et la réalité des habitudes alimentaires. Alors que la plupart des gens sont conscients de l'importance d'une alimentation équilibrée, ils continuent de faire des choix basés sur le goût, la praticité ou le budget, plutôt que sur la seule recherche d'une santé optimale.
L'article critique également la tendance de ces émissions à présenter l'alimentation principalement sous l'angle de ses bénéfices pour la santé et l'environnement, négligeant ainsi l'aspect plaisir et culturel de la nourriture. L'auteur cite l'exemple des "zones bleues", ces régions du monde où l'on vit le plus longtemps, soulignant que leurs habitants n'ont pas adopté leur régime alimentaire pour des raisons de santé, mais par tradition et plaisir.
L’article explique que ces documentaires manquent une opportunité importante : celle de montrer comment on peut apprendre à aimer une alimentation saine. L'article conclut en suggérant que les émissions de cuisine traditionnelles pourraient être plus efficaces pour promouvoir une alimentation saine. Contrairement aux documentaires nutritionnels, elles mettent l'accent sur le plaisir de la préparation et de la dégustation, sans jugement ni condescendance. Elles peuvent ainsi inspirer de nouvelles façons d'apprécier la nourriture, ouvrant potentiellement la voie à un mode de vie plus sain.
New York Times, How Janet Yellen Became an Unlikely Culinary Diplomat, 13/07/2024
Janet Yellen, la secrétaire au Trésor américain, s'est révélée être une diplomate culinaire inattendue. Au cours des trois dernières années, elle a parcouru plus de 300 000 miles, combinant ses responsabilités économiques avec des expériences culinaires variées. De la mayonnaise aux fourmis à Mexico aux champignons hallucinogènes à Pékin, ses aventures gastronomiques ont fait les gros titres de la presse.
Bien que Janet Yellen affirme que ce n'est pas une stratégie délibérée de diplomatie, ses repas ont souvent servi de cadre à des moments importants. Par exemple, elle a convaincu le ministre irlandais des Finances de rejoindre un accord fiscal international autour de pâtisseries à Bruxelles, et a finalisé un plan pour plafonner le prix du pétrole russe lors d'un dîner de travail à Washington. L'intérêt médiatique pour ses habitudes alimentaires a atteint son apogée lors de son voyage en Chine, où les médias d'État ont loué son utilisation des baguettes. Janet Yellen théorise que cette fascination provient du fait que les hauts fonctionnaires ne sont généralement pas vus en train de manger en public.
Au-delà de la diplomatie, ces expériences culinaires servent également à renforcer les liens avec son équipe et à mieux comprendre les économies locales. Janet Yellen prend soin de rechercher personnellement les options de restauration, consultant les critiques sur son téléphone lors de ses déplacements. Ces aventures gastronomiques ne se limitent pas à l'étranger. Aux États-Unis, elle a été aperçue commandant un cheeseburger chez In-N-Out et dégustant un sandwich au porc effiloché dans un restaurant de barbecue en Caroline du Nord.
Selon elle, ces interactions avec les populations locales l'aident à mieux comprendre la réalité économique sur le terrain, complétant ainsi les données nationales qu'elle utilise dans son travail. Cette facette inattendue de sa personnalité ajoute une dimension humaine à son rôle de haut responsable économique, tout en servant subtilement les intérêts diplomatiques des États-Unis.
Boston Consulting Group, What the Alternative Protein Industry Can Learn from EV Companies, 11/07/2024
Les gouvernements et les acteurs des protéines alternatives devraient suivre trois leçons qui ont donné un coup de pouce à la croissance de l’industrie des véhicules électriques.
L’industrie des protéines alternatives doit innover pour atteindre la parité avec la viande animale en termes de qualité et de coût, solliciter des politiques gouvernementales de soutien et obtenir des investissements publics et privés pour construire les infrastructures nécessaires.
L’action est cruciale car les protéines alternatives pourraient réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre encore plus que les véhicules électriques. L’agriculture animale représente environ 15 % à 20 % des émissions de GES—plus que la production combinée de carbone des voitures, motos et autres véhicules légers de transport de passagers.
Si les protéines alternatives pouvaient capturer la moitié du marché mondial des protéines, y compris les produits laitiers, ce changement permettrait de réduire 5 gigatonnes d’équivalents CO2 par an.
Confrontée à une inflation sans précédent depuis des décennies, la France a vu revenir en force la question des prix bas dans l’offre alimentaire. La mission du CGAAER a analysé la compétitivité prix de l’agriculture et de l’agroalimentaire français et leur place sur ce segment de marché.
Parmi les recommandations de l’étude :
Disposer d’un observatoire de l’écosystème alimentaire s’appuyant sur les données existantes (OFPM, analyses de filière ou Agreste) et intégrant une caractérisation des produits et des acteurs économiques pour chaque segment de marché
Lancer en urgence une étude visant à recueillir par enquête les informations qui seront présentes dans le futur observatoire. Ces travaux pourront être conduits par l’organisme qui aura été choisi pour créer ce dernier
Intégrer dans toute politique publique la question de la concurrence prix et donc de la compétitivité prix. Au sein de la concurrence prix, une concurrence qualité pourrait être introduite sur des caractéristiques d’origine
Lancer en urgence une politique industrielle interministérielle intégrant le MASA visant à promouvoir la diversité de l’offre alimentaire depuis les premiers prix jusqu’au haut de gamme. Pour cela, faciliter l’agrandissement des entreprises et la création de grosses PME ou ETI, réparties sur le territoire, pourvoyeuses d’emplois, capables de produire dans la durée à bas coûts, et associées aux réflexions collectives sur les politiques publiques territoriales et nationales
Iddri, Des filières viandes françaises sous tension : entre pressions compétitives et accès à la biomasse, Juillet 2024
L’étude mentionnée dans le tout premier article de cette newsletter.
La revanche peut parfois prendre une tournure originale
La nouvelle tendance TikTok à éviter
C’est tout pour aujourd’hui.
Si vous appréciez cette newsletter n’hésitez pas à la partager.
Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A dans 2 semaines !
O. Frey