Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Pourquoi les fermes urbaines ont du mal à pousser en France comme en Europe, 22/07/2023
The Guardian, Vegan diet massively cuts environmental damage, study shows, 20/07/2023
The Economist, Why Walmart is trouncing Amazon in the grocery wars, 24/07/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, Les défis de Daniel Kretinsky, nouveau maître de Casino, 18/07/2023
Ça y est, la fin du feuilleton Casino semble proche.
Le conseil d'administration du Groupe Casino a annoncé que des négociations de recapitalisation sont en cours avec Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor. Ils envisagent d'injecter 1,2 milliard d'euros dans le capital de l'entreprise en difficulté et d'effacer 4,7 milliards d'euros de dettes, sur un total de 7,6 milliards d'euros. Les autres candidats, Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, ont retiré leur offre il y a quelques jours.
L'objectif est de parvenir à un accord avec les créanciers d'ici la fin du mois de juillet pour restructurer la dette et mettre en place de nouveaux financements. Daniel Kretinsky détient déjà des participations dans Fnac Darty, le détaillant britannique Sainsbury's et des opérateurs postaux au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, ainsi qu'une ancienne participation de 10 % dans Casino.
Pour relancer l'activité de Casino, le consortium prévoit d'investir 2,4 milliards d'euros sur cinq ans, notamment en réduisant les prix et en modernisant les magasins.
Les Échos, Le préfou de Vendée en quête du label IGP, 18/07/2023
Le préfou vendéen, un pain chaud servi à l'apéritif, est devenu très populaire et les industriels de la boulangerie ont créé différentes variantes, telles que chorizo, sardine et tomate. Cependant, le directeur de Vendée Qualité, Jean-Marc Loizeau, insiste que ces versions ne sont pas de véritables préfous mais des pains apéritifs. Le préfou est en effet une sorte de pain presque sans levain, préparé avec du beurre Poitou-Charentes et de l'ail des marais (ou ail des ours). Il servait d’ailleurs à vérifier la température du four à bois avant d'y enfourner le pain, d'où son nom.
Pour préserver le préfou original, Vendée Qualité s'est donc associée à la Fédération de la boulangerie vendéenne, l'office pour le patrimoine culturel immatériel et l'association Développement arts culture et traditions en Sud Vendée (Dactrad). Leur objectif est d'obtenir une IGP pour protéger la recette et le périmètre de fabrication du préfou vendéen, qui trouve son origine dans le sud Vendée.
Pour étayer leur demande d'IGP auprès de l'INAO et de Bruxelles, les partenaires ont lancé une enquête auprès des consommateurs pour évaluer leur attachement au préfou et connaître les différentes façons de le préparer et de le déguster.
L’Usine Nouvelle, Le confiturier Lucien Georgelin placé en redressement judiciaire mais confiant sur son avenir, 19/07/2023
Lucien Georgelin, numéro deux de la confiture en France derrière Andros, fait face à des difficultés financières (une dette de plus de 45 millions d'euros) et a été placé en redressement judiciaire.
Les problèmes rencontrés par l'entreprise sont multiples : des investissements importants dans de nouvelles lignes de production pour être aux normes et proposer des produits innovants, les perturbations liées à la pandémie, un problème informatique pendant cinq ans qui a affecté la gestion des stocks et des commandes, et surtout une hausse significative du coût des matières premières telles que le sucre (+100%) et le verre (+50%).
En 2022, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros avec un déficit de 4 millions d'euros. Malgré ces difficultés, Lucien Georgelin se montre optimiste, car l'entreprise a connu une croissance annuelle de 10 à 20% depuis plusieurs exercices et peut honorer les nombreuses commandes reçues, notamment de la grande distribution qui continue de lui faire confiance.
Le dirigeant assure que le chiffre d'affaires progressera en 2023 et affirme qu'aucun des 350 emplois n'est menacé. Au contraire, l'entreprise prévoit même d'embaucher 10 à 20 personnes supplémentaires pour répondre à la demande croissante de production. La priorité est donc de résoudre les problèmes de trésorerie pour assurer un avenir prometteur à Lucien Georgelin.
Les Échos, Aspartame : 5 choses à savoir sur cet édulcorant « peut-être cancérigène » ,14/07/2023
L'aspartame a été découvert par hasard en 1965 par un chimiste américain. Il est très prisé dans l'industrie agroalimentaire pour son pouvoir sucrant élevé et sa faible teneur en calories. On le retrouve dans de nombreux aliments sans sucre tels que les boissons gazeuses, les yaourts, les jus de fruits et les chewing-gums.
Malgré son utilisation répandue, l'aspartame est controversé depuis longtemps. Un récent rapport de l'OMS vient de classer l'aspartame dans la catégorie "peut-être cancérigène", en raison d'indications limitées de risques de cancer chez l'homme, notamment pour le carcinome hépatocellulaire, un type de cancer du foie. Cependant, l'OMS maintient que les entreprises n'ont pas besoin de retirer leurs produits contenant de l'aspartame et que les consommateurs ne doivent pas arrêter complètement leur consommation.
La dose journalière acceptable pour l'aspartame est de 40 milligrammes par kilogramme de poids corporel. Il est identifiable sur les étiquettes grâce à la lettre E ou sa dénomination complète (E951 ou aspartame). Malgré les inquiétudes, les experts recommandent une alimentation variée et sans excès pour réduire les risques liés à l'aspartame.
Le Parisien, Les brasseries artisanales boivent la tasse : « On n’en serait pas là sans ces crises successives », 19/03/2023
Les brasseries artisanales traversent une période difficile en raison de la hausse des prix des matières premières et de l'énergie. La situation est inquiétante pour le secteur, avec des cessations d'activité en série.
Ainsi, la brasserie HUB de Roubaix a par exemple récemment fermé ses portes après quatre ans d'activité, attribuant sa situation défavorable à des difficultés économiques aggravées par la pandémie et une trésorerie insuffisante malgré l'aide reçue.
La montée en flèche des coûts de production, notamment pour l'énergie et les matières premières comme le malt et le verre, ainsi que l'inflation, ont contribué aux difficultés financières des brasseries artisanales. Certaines entreprises en difficulté ont lancé des procédures collectives pour éviter la cessation de paiement et la liquidation.
Du côté des consommateurs, comme le note Jean-Pierre Giannoni de la LCBV, “la clientèle aisée qui n'hésitait pas à dépenser dans des bières chères est beaucoup plus frileuse qu'avant, note le professionnel. Certains se reportent alors sur des bières de qualité moindre vendues en supermarché”.
Les brasseries artisanales doivent également faire face à la concurrence des géants du secteur qui investissent dans le secteur pour accroître leur part de marché. Heineken, par exemple, a racheté la brasserie artisanale Gallia à Pantin.
Malgré les défis actuels, certaines études prospectives, comme celles d'Heineken, prévoient un rebond de l'activité à partir du printemps 2024, en anticipant un effet positif des Jeux olympiques de Paris sur le marché des brasseries artisanales.
L’Express, Livraison express : Getir et Gorillas liquidés, 1300 emplois supprimés, 19/07/2023
Cette fois c’est vraiment la fin du Q-commerce en France.
En effet, Getir et Gorillas ont été liquidés par le tribunal de commerce de Paris il y a quelques jours, entraînant la suppression de plus de 1300 emplois en France.
La situation des salariés des entreprises liquidées est préoccupante, car leurs salaires et leur avenir professionnel sont maintenant incertains. Certains plans de sauvegarde de l'emploi ont été rendus caduques et le fondateur de Getir est accusé de ne pas avoir respecté ses engagements envers les employés.
Le secteur du "quick commerce" pourrait encore connaître d'autres suppressions d'emplois, car le tribunal de commerce de Paris doit examiner à la fin de l'été les solutions de reprise de Flink France, avec seulement une petite moitié des effectifs actuels envisagée pour être repris. En Espagne, Getir fait également face à des difficultés, menaçant plus de 1500 emplois dans ce pays.
Le Figaro, Alimentaire: les Français contraints à la déconsommation, 19/07/2023
L'inflation alimentaire de près de 21 % sur deux ans a entraîné une "déconsommation" chez les Français. Ils achètent moins et optent pour des produits moins chers, notamment les marques de distributeur et les produits premiers prix. Les volumes d'achats dans les grandes surfaces ont chuté de 4,1 % au cours des six premiers mois de l'année, soit deux fois plus qu'en 2022 (- 2,2 %). Cette tendance s'explique en partie par les conséquences résiduelles du Covid-19, une météo moins favorable au printemps dernier mais aussi par une prise de conscience accrue des problèmes environnementaux et nutritionnels.
Les Français adoptent des habitudes d'achats plus sobres et luttent contre le gaspillage, notamment en utilisant des applis comme Too Good To Go, ce qui se traduit par une baisse des achats de certains produits. Néanmoins, les achats plaisir, tels que les biscuits, les glaces et les bonbons, restent stables. Les magasins de proximité et l'e-commerce ont enregistré une hausse de leurs volumes, tandis que les supermarchés ont vu leurs ventes diminuer.
Face à cette nouvelle réalité, les industriels et les distributeurs ajustent leur offre en privilégiant les marques premiers prix et en réduisant le nombre de références. Les Français préfèrent acheter moins, mais mieux, et sont de moins en moins enclins à payer cher pour des labels dont ils remettent en question les bienfaits nutritionnels et environnementaux. Cette tendance de "moins mais mieux" se manifeste également dans d'autres secteurs, tels que l'hygiène et la beauté, ainsi que dans le commerce spécialisé, notamment l'habillement.
La Tribune, Alimentation : Stokelp s'attaque au gaspillage astronomique des industriels, 13/07/2023
En matière de gaspillage alimentaire, on parle souvent du gaspillage chez les consommateurs. Mais celui-ci est également important chez les industriels de l'agroalimentaire. C’est à ce niveau de la chaîne que la startup française Stokelp s'attaque en proposant une plateforme de vente et d'achat en ligne pour leurs surstocks de viande, poissons et légumes.
Le problème des surstocks dans l'industrie agroalimentaire est considéré comme une aberration écologique et financière. Actuellement, en Europe, ce sont 1,6 million de tonnes de matières premières excédentaires en raison d'aléas de production, de mécanismes de référencement sur le marché, et d'une chute de la demande qui sont tout simplement incinérées. L’ambition de Stokelp est de réduire ce gaspillage de moitié. Stokelp permet donc aux industriels de revendre leurs surplus de matières premières à d'autres acteurs du secteur, qui peuvent ainsi bénéficier de prix environ 30% moins chers que ceux du marché. Stokelp gère également les aspects administratifs, les négociations et le transport des surplus.
Stokelp ambitionne de réduire de moitié le gaspillage de matières premières grâce à son écosystème de revente. Actuellement, elle compte plus de 2 000 industriels sur sa plateforme, dont 10% sont basés à l'étranger. Pour atteindre ses objectifs ambitieux, Stokelp envisage de repenser les relations avec les fournisseurs et de proposer des alternatives locales aux industriels.
La startup vient de lever 3 millions d'euros pour accélérer son déploiement en Europe, notamment sur le marché allemand, et prévoit de doubler ses effectifs d'ici la fin de l'année. En plus de l'objectif de réduction du gaspillage, la startup prévoit de multiplier par six son chiffre d'affaires pour atteindre 20 millions d'euros dès 2024.
Le Monde, Pourquoi les fermes urbaines ont du mal à pousser en France comme en Europe, 22/07/2023
Encore un secteur qui pâtit de la fin de l’argent pas cher et des nouvelles attentes des fonds d’investissement en matière de rentabilité.
Les fermes urbaines en France et en Europe sont à la peine depuis quelques mois. En 2021, les levées de fonds se multipliaient encore à coup de dizaines, voire même centaines de millions d’euros. Les projets étaient encore très prometteurs et attiraient de nombreux investisseurs. Cependant, deux ans plus tard, la situation a radicalement changé. Plusieurs start-up, telles que les françaises Agripolis, Agricool, Sous les fraises ou encore l’allemande Infarm, ont connu des difficultés financières, qui ont pour certaines menées à une liquidation judiciaire. De son côté, Jungle espérait boucler une nouvelle levée de fonds le mois dernier mais a dû reporter l’échéance en fin d’année.
La ferme verticale, qui nécessite des équipements sophistiqués, est le modèle le plus coûteux. Les investisseurs, qui privilégiaient autrefois les projets à croissance rapide, sont désormais plus attentifs à la rentabilité. La pandémie de Covid-19 et la hausse des prix de l'énergie ont également affecté ces entreprises, qui doivent en plus développer des modèles économiques innovants dans le domaine de l'agriculture urbaine.
Ainsi, les revenus des fermes urbaines sont souvent loin des prévisions, ce qui entraîne une révision à la baisse de leurs ambitions internationales. Des start-up comme Infarm et Peas and Love ont dû se séparer de nombreux employés et réduire leurs activités.
Pourtant, certaines réussissent malgré les difficultés en trouvant des modèles économiques adaptés et en répondant à des besoins spécifiques du marché. Celles qui trouvent une niche spécifique, comme la production de safran pour BienElevées ou de champignons bio pour Cycloponics, et adoptent des pratiques low-tech, parviennent à atteindre la rentabilité. La clé réside dans l'identification de marchés spécifiques et la maîtrise des coûts de production.
Le Figaro, Inflation : manger 5 fruits et légumes par jour peut coûter 241€ par mois, selon une association, 26/07/2023
Manger des fruits et légumes coûtent malheureusement de plus en plus cher.
Selon l'observatoire de Familles Rurales, les prix des fruits et légumes ont augmenté de près de 16 % en un an. Cette hausse s'ajoute à une précédente augmentation de 11 % entre 2021 et 2022. Les fruits et légumes conventionnels ont particulièrement augmenté, avec une banane à 2,51 euros le kilogramme (30 % de plus qu'un an plus tôt), des fraises rondes bio à 15,23 euros le kilo (+22 %) et des carottes bio à 2,96 euros le kilo (+35 %).
Des bénévoles de l'association ont relevé les prix dans différents types de commerces, montrant une augmentation de 14 % pour le panier de fruits conventionnels et de 8 % pour le panier de fruits bio, ainsi que de 17 % pour le panier de légumes conventionnels et de 15 % pour le panier de légumes bio.
Ces hausses de prix ont un impact sur le budget des ménages, car pour manger 5 fruits et légumes par jour par personne et respecter les recommandations du Plan national nutrition santé, une famille de 2 adultes et 2 enfants doit dépenser entre 134 et 241 euros par mois, soit entre 10 % et 18 % d'un SMIC net mensuel. Même en optant pour les 5 fruits et légumes les moins chers de l'été, cela représente encore entre 65 euros (conventionnel) et 100 euros (bio) par mois pour cette famille.
Depuis 2013, les prix des fruits ont augmenté de 43 % et ceux des légumes de 73 %. Familles Rurales milite pour l'instauration d'une allocation alimentaire dédiée aux produits sains, d'un montant de 65 euros par mois pour les ménages les moins favorisés, et appelle également à une meilleure régulation des marges pour ne pas pénaliser à la fois les consommateurs et les producteurs.
Les Échos, Avec Carbon Maps, Patrick Asdaghi veut aider la filière agroalimentaire à réduire son impact environnemental, 21/07/2023
Patrick Asdaghi, ex-cofondateur de FoodChéri, s’est lancé dans une nouvelle aventure en co-fondant Carbon Maps fin 2022. Le but de cette Startup est d'aider l'industrie agroalimentaire à réduire son impact environnemental. Carbon Maps développe un système de gestion et de pilotage de la performance environnementale en utilisant des modèles scientifiques et des algorithmes d'intelligence artificielle pour quantifier l'impact environnemental des produits agroalimentaires. Pour ce faire une vingtaine d'indicateurs sont pris en compte, tels que la mesure carbone, la consommation d'eau, l'impact sur la biodiversité et le bien-être animal.
La start-up a levé 4 millions d'euros en amorçage et compte actuellement plus d'une quinzaine de membres dans l'équipe et une dizaine de clients, dont des coopératives, des marques grand public et des distributeurs. Carbon Maps a livré des pilotes de son système à ses clients et mène une expérimentation avec un syndicat de producteurs de lait pour modéliser des indicateurs d'impact environnemental à l'échelle des fermes.
L'objectif de Carbon Maps est d'équiper tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire pour leur permettre d'échanger et de collaborer plus facilement. Les équipes de la startup anticipent une évolution rapide du cadre réglementaire concernant le reporting extra-financier sur l'impact environnemental, ce qui amènera les directions financières et RSE à rendre compte de leur impact sur toute la chaîne de valeur et à s'engager sur une trajectoire de progrès avec leurs fournisseurs.
The Guardian, Vegan diet massively cuts environmental damage, study shows, 20/07/2023
D’après une récente étude publiée dans Nature Food, le régime vegan réduirait massivement les dommages causés à l'environnement par la production alimentaire. Cette recherche a notamment montré que les régimes vegans entraînaient 75 % d'émissions de gaz à effet de serre, de pollution de l'eau et d'utilisation des terres en moins que les régimes où plus de 100 g de viande étaient consommés chaque jour. Les régimes végans réduiraient également la destruction de la faune et de la flore de 66 % et l'utilisation de l'eau de 54 %, selon l'étude.
L'impact environnemental de la viande et des produits laitiers est bien connu, et les populations des pays riches devront réduire leur consommation de viande pour atteindre les trajectoires de réduction des gaz à effet de serre que ces Etats se sont fixés. Cependant, les études antérieures ont utilisé des régimes alimentaires modèles et des valeurs moyennes pour l'impact de chaque type d'aliment.
En revanche, cette nouvelle étude a analysé les régimes réels de 55 000 personnes au Royaume-Uni. Elle a également utilisé des données provenant de 38 000 exploitations agricoles dans 119 pays pour tenir compte des différences dans l'impact des aliments produits de différentes manières et dans différents endroits, ce qui renforce considérablement la confiance dans les conclusions.
Il s'est avéré que ce qui était consommé était beaucoup plus important en termes d'impact environnemental que l'endroit et la manière dont il était produit. Les recherches antérieures ont montré que même la viande à faible impact, comme le porc bio, est responsable de huit fois plus d’impact sur le climat que les plantes à fort impact, comme les oléagineux.
L'étude a également montré que les régimes à faible teneur en viande, soit moins de 50 g par jour, avaient moitié moins d’impact des régimes riches en viande sur les émissions de gaz à effet de serre, la pollution de l'eau et l'utilisation des terres. Cependant, les différences entre les régimes à faible teneur en viande, les régimes pescétariens et les régimes végétariens étaient relativement faibles.
La plus grande différence observée dans l'étude concernait les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre produit par les bovins et les moutons, qui étaient 93 % inférieures pour les régimes végans par rapport aux régimes riches en viande.
Time, A High Steaks Game: Can Beyond Save the Alt-Meat Industry?, 20/07/2023
Une interview du fondateur de Beyond Meat qui revient sur les difficultés rencontrées par son entreprise depuis plusieurs mois ainsi que sa stratégie à court terme pour relancer l’entreprise.
Beyond Meat a connu un succès fulgurant avec son introduction en bourse en 2019 mais fait désormais face à des défis importants. Au début, Beyond Meat était acclamée pour son concept de hamburgers à base de plantes, présentés comme une alternative écologique, saine et éthique à la viande traditionnelle. Cependant, l'entreprise a du mal à atteindre la rentabilité, ce qui suscite encore de nos jours des inquiétudes chez les analystes financiers et les journalistes.
Les hausses de prix alimentaires ont découragé les consommateurs d'opter pour des alternatives coûteuses à la viande, tandis que le moindre intérêt des investisseurs a limité les fonds disponibles pour les startups du secteur des alternatives à la viande. Au cours des derniers mois, de nombreuses entreprises concurrentes de Beyond Meat ont dû mettre la clé sous la porte. L'action de Beyond Meat a également fortement chuté depuis son pic en 2019 (elle est passée de 234 dollars en 2019 à moins de 16 dollars ce mois-ci) et l'entreprise a enregistré des pertes importantes en 2022 (366 millions de dollars). De plus, elle a enregistré une baisse de presque 10% de ses ventes au niveau mondial.
Néanmoins, le fondateur et PDG Ethan Brown reste optimiste. Il considère que les difficultés actuelles sont normales pour une entreprise perturbatrice qui s'attaque à un secteur aussi énorme que l'industrie de la viande. Beyond Meat a récemment publié des résultats financiers montrant des progrès modestes dans la réduction de ses dépenses, ce qui laisse entrevoir une amélioration future.
Pour rester compétitif, Beyond Meat travaille également sur de nouveaux produits, dont un steak végétal qui semble être très prometteur. Cependant, l'entreprise garde les détails de la fabrication de ce steak confidentiels et prévoit de le lancer l'année prochaine.
Beyond Meat se concentre actuellement sur la rentabilité et se prépare à une lutte acharnée avec l'industrie de la viande traditionnelle pour gagner des parts de marché. Malgré les critiques sur la santé et le prix de ses produits, la société reste déterminée à prouver que les alternatives à base de plantes peuvent contribuer à résoudre les problèmes liés à la viande conventionnelle et à son impact sur l'environnement et la santé humaine.
The Guardian, How food companies ‘sweetened the world’ – and increased the risk of disease, 14/07/2023
L’article s’intéresse à la commercialisation trompeuse d'aliments ultra-transformés riches en sucre et en sel dans les pays en développement, notamment en Inde. Les entreprises agroalimentaires utilisent des slogans et des publicités trompeuses pour promouvoir des boissons et des snacks comme bénéfiques pour la santé, la croissance, l'énergie, etc. Cependant, ces produits contribuent à la crise des maladies non transmissibles (MNT) en Inde, telles que le diabète et l'hypertension, ainsi qu'à la malnutrition chez les enfants.
L'OMS a récemment émis des directives recommandant aux gouvernements de restreindre la commercialisation des aliments riches en gras, sucre et sel aux enfants en raison de leur impact néfaste sur la santé et la nutrition.
L'article met en évidence des exemples tels que la boisson énergétique Sting de PepsiCo, qui affiche le message “Stimule l'esprit, dynamise le corps” sur sa bouteille mais qui en fait contient beaucoup de sucre (17g pour 25cl) mais ne comporte pas d'avertissement sur son étiquette et précise seulement en petits caractères que la boisson n'est pas recommandée pour les enfants. Un autre exemple est Supermilk, un produit à base de protéines de petit-lait destiné aux enfants à partir de 4 ans, mais qui contient également beaucoup de sucre (50,8 g de sucre pour 100 g) et de protéines, pouvant être nocif pour la santé.
Les entreprises utilisent des tactiques agressives de marketing pour cibler les enfants et les parents, en exploitant leurs aspirations à une meilleure santé et à une croissance réussie. Les aliments ultra-transformés deviennent ainsi une source majeure de calories pour de nombreux enfants, conduisant à une augmentation des MNT.
Les chercheurs et les militants de la santé publique soulignent que les entreprises agroalimentaires devraient être tenues responsables de la crise des MNT et que les gouvernements devraient restreindre la commercialisation trompeuse de ces produits aux enfants et aux familles.
The Economist, Why Walmart is trouncing Amazon in the grocery wars, 24/07/2023
Un article qui s’intéresse à la rivalité entre Walmart et Amazon dans le commerce alimentaire.
Pour The Economist, Walmart est une menace plus importante pour Amazon dans la guerre du commerce alimentaire que l'inverse. Lorsque Amazon a acquis Whole Foods Market pour 13,7 milliards de dollars en 2017, cela a été perçu comme une tentative d'améliorer son activité de commerce alimentaire. Cependant, Amazon a traité le commerce alimentaire comme une expérience scientifique plutôt que comme une séduction, avec des résultats mitigés chez Whole Foods et dans d'autres formats.
Pour rivaliser avec Walmart, Amazon a embauché Tony Hoggett, un ancien cadre de Tesco, une chaîne de supermarchés britannique, pour apporter son expertise dans l'épicerie. Amazon essaie de rendre ses magasins Fresh moins impersonnels en réintégrant des caissiers humains et des caisses en libre-service. Toutefois, Walmart est toujours en avance sur Amazon dans le secteur des supermarchés physiques, avec environ 4 700 magasins contre 530 Whole Foods, 44 Amazon Fresh et 22 Amazon Go.
Bien que Walmart ait une présence plus importante dans les magasins physiques, Amazon espère compenser cela grâce à son programme de fidélité Prime, qui compte environ 170 millions de membres aux États-Unis. Cependant, les clients préfèrent souvent voir, toucher et sentir les produits d'épicerie avant de les acheter, ce qui pose un problème pour Amazon en raison de son nombre restreint de magasins. Amazon pourrait accroître sa présence en achetant une grande chaîne de supermarchés, mais cela pourrait être entravé par les pressions antitrust sur les grandes entreprises technologiques. En attendant, Walmart semble faire des progrès plus importants dans les ventes en ligne et la publicité, ce qui rend la concurrence entre les deux géants de la vente au détail plus intense.
Ministère de l’Agriculture, Géographie logistique du système alimentaire français : tendances et perspectives d’évolution - Document de travail n°17, 13/07/2023
Ce document traite des évolutions géographiques de la logistique du système alimentaire français. Il repose sur une analyse de la bibliographie et des données disponibles, et sur la consultation d'experts.
Six grandes tendances sont successivement abordées : l’allongement des itinéraires logistiques ; la massification des flux, facteurs d’uniformisation des paysages ; la réorganisation des circuits et modalités d’approvisionnement, sous l’effet du changement climatique ; l’émergence de contraintes nouvelles résultant de la mise à l’agenda de problèmes publics (émissions carbone du transport, bien-être animal, etc.) ; la réorganisation des circuits courts et de proximité, en contrepoint de la mondialisation des échanges ; l’avènement d’une logistique de la data alimentaire.
Fondation Carasso, Nouvelles formes d'accès à l'alimentation de qualité pour toutes et tous : Quels modèles socio-économiques ?, Juin 2023
Une étude qui doit permettre aux structures mettant en œuvre de nouvelles formes d’accès à l’alimentation et aux acteurs qui les soutiennent, d’identifier des pistes de renforcement de leur modèle économique qui soient compatibles avec leur projet social et politique. Cette étude porte aussi l’ambition plus large de défendre une autre approche de la valeur de l’alimentation.
13 cas d'études sélectionnés sur trois critères : une activité principalement dédiée à l’accès digne et inclusif à l’alimentation, la vente d’aliments de qualité, et l’accès effectif des publics en précarité alimentaire à ces produits.
8 fiches leviers opérationnelles : pour permettre à chaque initiative de saisir les marges de manœuvre et les arbitrages pour mettre en cohérence ses objectifs sociétaux et la réalité économique des ressources financières et non financières auxquelles elle a accès ( Les approvisionnements alimentaires ; La politique tarifaire ; Les activités et services ; Les richesses humaines ; Les ressources financières et non-monétaires ; Les statuts juridiques et la fiscalité ; Les alliances territoriales et la mutualisation ; Les nouvelles approches de la valeur).
6 apprentissages pour faciliter le dialogue avec les financeurs et accompagnateurs de ces initiatives :
Des ambitions communes aux initiatives de transformer les systèmes alimentaires
Un foisonnement de modèles socio-économiques : pas de modèles types
Une nécessité de prendre en compte l’ensemble des valeurs produites
Des besoins d’investissements dans la formation et la durée
Les limites d’une action sociale auto-financée
Les pouvoirs publics peuvent contribuer autrement que par des financements en créant des environnements favorables.
Conseil des Prélèvements Obligatoires, La Fiscalité nutritionnelle, 27/07/2023
Pour rendre la fiscalité nutritionnelle plus efficace dans la lutte contre l'obésité, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) recommande de l'élargir à d'autres produits que les boissons sucrées ou édulcorées et d'en augmenter les barèmes.
Il préconise d'étendre l'assiette de la taxe aux boissons à base de soja ou aux sirops, jusqu'ici exclus, voire d'en élargir à terme le champ. Il cite ainsi les produits à teneur élevée en sucres comme les céréales et les confiseries et ceux contenant des additifs nocifs, à condition de tenir compte des économies en matière de santé et pas uniquement du rendement à court terme, et de prévoir une offre alternative plus saine et abordable.
En 6 ans seulement, Julie Chapon et ses associés Benoît et François, se sont inscrits avec succès dans le paysage de la Food Tech française avec leur application dédiée au mieux-manger. Cet épisode cherche à comprendre comment ces trois entrepreneurs soucieux d’avoir de l’impact ont réussi à bousculer les codes de l’industrie agroalimentaire et à engager une communauté de plus de 40 millions d’utilisateurs.
Si vous avez d’en savoir un peu plus sur le modèle économique de Yuka, l’impact de Yuka sur l’industrie agroalimentaire et les relations que la startup entretient avec les industriels.
A noter également le lancement d’un nouveau podcast sur la restauration par le célèbre critique gastronomique François Simon, accompagné de son compère, le Dwichtorialist Hirmane Abdoulhakime. Il propose de partir à la rencontre de ceux qui sont à l’origine des restaurants.
Non pas les grands chefs dont la magie opère en cuisine, mais les restaurateurs qui pensent un projet de A à Z. De la recherche d’un lieu à l’élaboration de la carte en passant par la décoration et la gestion de l’établissement, les restaurateurs sont ceux sans lesquels un restaurant n’existerait pas.
Le premier épisode vient de sortir :
Building a $70 Million Chocolate Factory | Nick Saltarelli (Co-founder, Mid-Day Squares) (podcast en anglais)
Nick Saltarelli est le cofondateur de Mid-Day Squares, une barre chocolatée saine et fonctionnelle. Nick, sa femme Lezlie et son frère Jake ont lancé l'entreprise en 2018 depuis leur cuisine à Montréal, et ont depuis construit leur propre usine et ont fait croître l'entreprise jusqu'à un chiffre d'affaires de 26 millions de dollars.
Dans cet épisode, on parle notamment de :
L'histoire du marché du chocolat, qui pèse 200 milliards de dollars
La concurrence de monopoles vieux de plus de 100 ans
La découverte d'une énorme opportunité dans le chocolat plus sain
Les secrets de la fabrication en sous-traitance
Pourquoi personne ne sait comment fabriquer une barre Snickers et pourquoi Coca-Cola n'a pas de brevet ?
Comment construire un fossé dans le secteur des produits de grande consommation
Pourquoi les carrés Mid-Day ont dû construire leur propre usine
Fabriquer du chocolat comme Tesla fabrique des voitures
Copier la stratégie de lancement de Facebook
Mesurer l'adéquation produit-marché dans les produits de grande consommation
Presque à court d'argent pendant le COVID
Pourquoi chaque équipe fondatrice devrait suivre une thérapie
Survivre à une chute de 85 % des revenus
Comment lever un tour de table
Construire une marque durable
Pourquoi les spécialistes du marketing devraient étudier l'industrie musicale
Le truc à la mode sur les réseaux sociaux : congeler des fruits et les râper ensuite à la Microplane…
C’est tout pour aujourd’hui.
Si vous appréciez cette newsletter n’hésitez pas à la partager.
Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A dans deux semaines !
O. Frey