🌾🍇🐄 Eat's business on the beach 🍕🍷🧀 2023-1
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Figaro, Carrefour rachète Cora et Match pour rattraper E.Leclerc, 12/07/2023
Les Échos, Le plan des industriels pour relancer la sauce tomate à la française, 04/07/2023
Foodbev, Gipsy Hill creates offset-free carbon negative beer, 10/07/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, Carrefour rachète Cora et Match pour rattraper E.Leclerc, 12/07/2023
Alors que l’on parle depuis des mois des déboires de Casino voilà un deal qui rebat encore un peu plus les cartes de la grande distribution en France.
Le groupe Carrefour vient en effet d’annoncer son intention d'acquérir les enseignes Cora et Match du distributeur belge Louis Delhaize pour un montant de 1,05 milliard d'euros. Cette acquisition représente la plus importante pour Carrefour en France depuis la fusion avec Promodès en 1999. Elle permettra à Carrefour de se positionner à égalité avec son principal rival, E.Leclerc, qui lui avait pris la première place sur le marché français en 2017. Au total, les enseignes Cora et Match représentent 60 hypermarchés et 115 supermarchés en France pour un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros en 2022.
Cette opération permet également à Carrefour de maintenir à distance le groupe Les Mousquetaires, dont l'enseigne Intermarché est en train de racheter plus de 100 magasins Casino. De nombreux observateurs spéculaient sur un éventuel intérêt de Carrefour pour certains actifs de Casino, notamment Monoprix. Cependant, Carrefour a opté pour l'acquisition de Cora et Match, ce qui lui permet de renforcer sa présence dans le Nord et l'Est de la France.
Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, voit cette acquisition comme une opération stratégique et transformante, permettant de rester réactif dans un marché en consolidation où les actifs de qualité sont rares. Il met en avant la résilience de l'enseigne Cora malgré sa taille modeste et souligne l'importance de privilégier les rachats de groupes dans des situations saines.
La question du maintien des enseignes Cora et Match n'a pas encore été tranchée. La finalisation de l'opération est prévue d'ici un an.
Le Monde, Les moissons céréalières s’annoncent plantureuses en France, 06/07/2023
Selon les estimations de l'interprofession céréalière française, la production de blé pour la campagne 2023 en France devrait atteindre 35,25 millions de tonnes, avec un rendement de 75 quintaux par hectare, en hausse de 5 % par rapport à la moyenne des dix dernières années. Les surfaces cultivées ont également augmenté de 1,8 %, atteignant 4,7 millions d'hectares. La récolte d'orge devrait quant à elle atteindre 9,1 millions de tonnes, en hausse de 4,4 % par rapport à 2022.
Les moissons céréalières s'annoncent donc prometteuses en France cette année. Cependant, les agriculteurs restent prudents et attendent la fin de la récolte avant de se réjouir, conscients des aléas météorologiques qui pourraient compromettre leurs espoirs. Malgré quelques hétérogénéités entre les parcelles, les agriculteurs se montrent généralement satisfaits du rendement et de la qualité des cultures.
Les températures élevées et les orages de juin ont légèrement affecté le potentiel des cultures de blé, mais à la fin du mois, la qualité de 80 % des cultures était considérée comme bonne, voire très bonne. Les agriculteurs espèrent donc une bonne année, bien que le calendrier des moissons ait été perturbé par les conditions météorologiques.
En ce qui concerne les prix des céréales, le blé français reste moins compétitif que le blé russe en raison de l'offre abondante de ce dernier. L'évolution des prix dépendra également de facteurs tels que la météo et la situation géopolitique, notamment l'accord céréalier entre l'Ukraine et la Russie, qui arrive à échéance et pourrait influencer les exportations de céréales.
Malgré le recul des prix par rapport à leur niveau record de l'année précédente, les agriculteurs soulignent que les prix actuels ne couvrent pas les coûts de production, notamment en raison de l'augmentation des prix des engrais en 2022. Cependant, grâce aux bénéfices réalisés l'année précédente, les agriculteurs abordent la nouvelle campagne avec une relative sérénité, ayant pu reconstituer leurs trésoreries.
L’Usine Nouvelle, La viande de synthèse s'invite au menu d'un restaurant aux Etats-Unis, le début d'une nouvelle ère ?, 07/07/2023
La croquette de poulet de synthèse de chez UPSIDE Foods vient de faire son apparition sur le menu de Bar Crenn, l’un des restaurants de la cheffe trois étoiles Dominique Crenn. Décrit comme “un tempura pané chic et cosmopolite” (voir la photo ici), le lancement de ce plat le 1er juillet marque une “nouvelle ère potentielle” pour le secteur après les 2 approbations successives de la FDA en janvier et en mars puis le feu vert du département de l'agriculture américain le 12 juin, pour son étiquetage commercial officiel de « cultured meat ».
L’article s’interroge donc : “Faut-il voir dans cette guerre des « promos » la consécration de la vraie fausse viande, alternative à l'élevage animal responsable de 15% des émissions à effet de serre ?”.
Avec l'émergence de nombreuses start-up spécialisées dans la viande alternative, basée sur des protéines végétales ou produite par culture cellulaire, des investissements importants ont été réalisés dans ce secteur. Cependant, les investisseurs semblent être plus prudents quant à l'acceptation des produits à base de protéines végétales par les consommateurs.
Malgré cela, la viande de synthèse basée sur la culture cellulaire progresse rapidement, attirant près de la moitié des investissements réalisés dans ce domaine. Upside Foods et Eat Just sont parmi les entreprises les plus prometteuses, bénéficiant du soutien de personnalités telles que Bill Gates, Richard Branson ou de grands groupes comme Cargill. Elles ont déjà ouvert des usines de production à Singapour et près de San Francisco.
Cependant, l'industrialisation de cette viande de synthèse rencontre encore des défis majeurs. L'un d'entre eux est le manque d'un vecteur biologique adéquat pour la multiplication des cellules animales à l'intérieur des bioréacteurs. Bien que le sérum bovin ait été utilisé précédemment, il est maintenant possible de le remplacer par un mélange d'acides aminés, de sucre et de sel, plus éthique. Cependant, cette version synthétique ne peut pas encore être produite en quantité suffisante. Upside Foods admet toujours devoir utiliser partiellement le sérum bovin. De plus, le coût de la viande de synthèse reste encore trois à six fois plus élevé que celui de la viande traditionnelle, ce qui nécessite une augmentation de la production pour le réduire.
Le Monde, Matières premières : « Le pécule du tubercule », 09/07/2023
L'année dernière, la récolte de pommes de terre a été affectée par les conditions météorologiques, entraînant une diminution de 11 % par rapport à 2021, soit 8 millions de tonnes récoltées. Cette baisse a suscité des inquiétudes quant à une possible pénurie.
En effet, bien que les rayons des supermarchés n'aient jamais été vides, les fabricants de chips, frites et purées ont été confrontés à des difficultés d'approvisionnement. La demande est élevée, d'autant plus que les industriels belges et néerlandais se tournent également vers les stocks français. Plus de 2 millions de tonnes ont ainsi été exportées au cours des huit premiers mois de la campagne.
Comme d’habitude, cette forte demande a entraîné une hausse des prix. Le sac de 10 kilos de pommes de terre de variété bintje a par exemple augmenté de plus de 50 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. De leur côté, les fabricants espèrent répercuter ces hausses de prix sur les distributeurs et demandent une nouvelle augmentation de 8 % à 10 % ce mois-ci, après une précédente hausse de 10 % à 12 % en mars dernier. Les producteurs de pommes de terre sont donc très sollicités pour la prochaine récolte, mais la filière féculière française perd du terrain.
Ainsi, malgré une augmentation de 2,9 % des surfaces plantées en pommes de terre de consommation, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre déplore la perte de terrain de la filière féculière. Certains acteurs, à l’image de la coopérative Tereos, envisagent même la fermeture de sites de transformation en fécule. En réponse à ces inquiétudes, l'État a annoncé une aide de 5 millions d'euros pour soutenir les agriculteurs. Il s'agit d'une mesure visant à préserver la filière et éviter que la production de pommes de terre féculières ne soit compromise.
Les Échos, Le plan des industriels pour relancer la sauce tomate à la française, 04/07/2023
La France ne parvient à couvrir que 10 % de sa demande en tomates d’industrie (qui sont destinées à être transformées par opposition aux tomates fraîches), ce qui entraîne une dépendance aux importations pour les fabricants français de sauces et de ketchup. Encore une fois les chiffres parlent d’eux mêmes : la production française de tomates destinées à l'industrie est passée de 400 000 tonnes en 1985 à 150 000 tonnes en 2022, alors que dans le même temps la demande a augmenté de 50 %. En conséquence, la France est devenue le troisième importateur mondial de sauce tomate. Panzani, par exemple, importe d'Espagne et d'Italie environ 100 000 tonnes de tomates par an pour ses sauces. Comme l’explique Albert Mathieu, le directeur général de Panzani, “nous sommes un des premiers opérateurs sur ce marché. Or la production française n'est pas suffisante. Il faut la relancer”.
Pour restaurer la souveraineté alimentaire de la filière, l'interprofession Sonito a proposé le projet Tommates, qui fait partie du plan France 2030 visant à rattraper le retard industriel français. Le projet vise à augmenter la production de tomates destinées à l'industrie, tout en combinant la culture de légumineuses et de cultures locales telles que les céréales, les légumes, le riz et les semences. Le projet prévoit également la création d'un méthaniseur pour fournir des usines en énergie renouvelable.
La France compte actuellement seulement environ 200 agriculteurs produisant des tomates destinées à l'industrie. Les volumes de production ont diminué en raison de la concurrence chinoise et espagnole ainsi que du vieillissement de l'outil industriel français. Cependant, en raison d'une baisse de l'offre causée par le manque d'eau en Espagne, les prix ont augmenté, ce qui pousse les industriels comme Panzani à diversifier leurs approvisionnements. L'objectif est de doubler la production française d'ici trois à cinq ans afin d’augmenter l’autonomie de 40 % à 50 % dans les dix prochaines années.
Cependant, atteindre cet objectif nécessitera des investissements importants, notamment dans des machines spéciales pour la plantation et la récolte des tomates.
Les Échos, Mutti, le champion de la sauce tomate, encaisse le choc de l'inflation et de la sécheresse, 05/07/2023
L’article s’intéresse au groupe italien Mutti, leader européen dans le domaine des produits dérivés de la tomate, qui utilise exclusivement des tomates italiennes pour ses produits. En 2022, son chiffre d'affaires a augmenté de 16 % pour atteindre 563 millions d'euros, avec plus de 60 000 tonnes de tomates transformées. Les volumes d'exportation de Mutti ont dépassé ceux vendus en Italie pour la première fois, et l'entreprise possède une filiale en France depuis dix ans.
Au niveau de la production, la Californie reste le principal producteur mondial de tomates industrielles, mais la Chine a regagné la deuxième place depuis l'année dernière. La culture de la tomate y a été initiée dans les années 1990 par l'État dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays. Cependant, la production a chuté après la suspension des aides de l'État il y a environ dix ans. La Chine produit désormais environ 9 millions de tonnes de tomates de qualité inférieure utilisées pour les sauces et les ketchups bon marché. En Europe, les mauvaises conditions climatiques ont également affecté la production de tomates. L'Espagne a vu son rendement réduit d'un tiers en raison de la sécheresse en 2022, et les problèmes persistent cette année. L'Italie, quant à elle, a été touchée par de fortes chaleurs et des inondations, mais la production de tomates n'a pas été trop affectée. L'Italie toutefois reste le troisième plus grand producteur mondial, avec près de 6 millions de tonnes.
Au niveau de la consommation, la consommation mondiale de tomates industrielles connaît une croissance lente d'environ 2 % par an. Les principales demandes proviennent des sauces pour pizzas, pour les pâtes et du ketchup. Si la consommation de ketchup diminue aux États-Unis, elle augmente en Chine. En France, les consommateurs sont de plus en plus à la recherche de produits de qualité, et le groupe Mutti en a fait son principal marché d'exportation avec une croissance de 24 % en valeur en 2022.
L'industrie de la tomate a rencontré plusieurs obstacles en 2022, notamment une hausse sans précédent de ses coûts. Les prix des boîtes de conserve et du verre ont augmenté de 40 % à 60 % en raison du manque d'acier et de verre. De plus, le prix des tomates a augmenté de 65 % à 150 euros la tonne en raison du manque de production en Espagne. Malgré une augmentation d'environ 10 % du prix des produits en magasin, les entreprises n'ont pas pu répercuter pleinement l'inflation des coûts sur les consommateurs, ce qui a entraîné une baisse de rentabilité et une augmentation de l'endettement.
Le Monde, Adam et Eve étaient-ils végétariens ?, 05/07/2023
Deux livres récents explorent la controverse autour du végétarisme dans le contexte de la pénurie alimentaire. Le premier livre, Renaissance Vegetarianism de Cecilia Muratori, se concentre sur la redécouverte du traité de Porphyre sur l'abstinence au XVIe siècle. Il examine les débats autour du sacrifice rituel d'animaux, de la santé et des dangers de la consommation de viande, ainsi que des pratiques alimentaires des cultures non européennes, y compris l'anthropophagie.
Le deuxième livre, Adam et Eve, le paradis, la viande et les légumes d'Olivier Christin et Guillaume Alonge, se penche sur la controverse autour de l'alimentation d'Adam et Eve au paradis aux XVIIe et XVIIIe siècles. Cette querelle, qui a mobilisé théologiens, médecins, chimistes et juristes, portait sur l'interprétation des régimes alimentaires de la Bible et de la consommation de viande. Les débats ont également abordé la question de la consommation de viande cuite versus crue et ont servi à marquer les frontières entre catholicisme et protestantisme, ainsi qu'entre christianisme et judaïsme.
Ces controverses alimentaires étaient loin d'être neutres, car elles reflétaient les tensions religieuses et idéologiques de l'époque, notamment dans le contexte de la Contre-Réforme catholique. Les disputes ont également été liées au contrôle des mœurs, à la santé publique et à l'ordre social. Les savants des Lumières ont tenté de résoudre ces débats en utilisant des expérimentations scientifiques sur la digestion, remettant ainsi en question l'autorité de la Bible.
Les livres mettent en évidence l'importance des disputes et des controverses publiques pour comprendre l'évolution des problématiques scientifiques. Ils soulignent également la manière dont les débats alimentaires se sont naturalisés en recourant à l'expertise médicale et en collectant des observations sur les pratiques végétariennes dans différentes cultures, remettant ainsi en question l'universalité de la consommation de viande.
Le Figaro, Derrière le scandale Alan FoodChallenge, l’attrait malsain des internautes pour les défis extrêmes, 12/07/2023
Ami(e)s de la gastronomie, passez votre chemin.
Cet article met en lumière le scandale impliquant le Youtubeur Alan Food Challenge. Ce dernier, qui compte pas moins de 800 000 abonnés est “connu pour ingurgiter en un temps record de la nourriture en tout genre, comme des tacos ou des hamburgers”. En résumé, c’est un influenceur de la bonne bouffe... Mais, en plus de faire la promotion d’une alimentation saine à vos ados, ce dernier vient d’être accusé de truquer ses vidéos en les accélérant et en coupant des passages. Après avoir tenté de prouver le contraire en faisant un live sur Twitch, il s’est avoué vaincu après avoir ingurgité un giga tacos et demi. Suite à cela, il a subi un harcèlement massif en ligne. C’est donc tout le juteux business de cet influenceur qui est en train de s’écrouler.
L’article nous explique que le business d’Alan s'inscrit dans la tendance croissante du "Mukbang", un phénomène où les vidéastes préparent et mangent des quantités exagérées de nourriture devant la caméra. Le Mukbang est devenu populaire sur YouTube depuis 2016 et a créé une catégorie dédiée sur Twitch appelée "Social eating". Ce phénomène s'est répandu en dehors de la Corée, d'où il est originaire, en raison de la solitude croissante et de la généralisation de cette tendance pendant la pandémie.
Sentant le bon filon pour attirer des ados en quête de junk food, les marques n'hésitent pas à sponsoriser ces vidéos, ce qui fait en retour les choux gras de ces créateurs de contenu. Les défis alimentaires sont ainsi souvent réalisés en partenariat avec des restaurants, offrant ainsi une opportunité de gagner de l'argent et d'attirer une audience plus large. Ainsi, le défi consistant à « Manger 50 Smashburger» a été réalisé en partenariat avec le Resto BUN’S de Paris, celui sur la dégustation des « 5 giga tacos» avec le O’TACOS de Nanterre. McDonald's est également régulièrement mis à l’honneur dans ses productions.
Aux Etats-Unis, la star du genre se nomme Nikocado Avocado. Ce dernier a gagné en popularité (et en poids) en mangeant des quantités astronomiques de fast-food devant la caméra. Son succès repose sur l'envie pervers du public de voir quelqu'un souffrir ou échouer dans ses défis alimentaires. Malgré les conséquences néfastes sur sa santé, il a acquis des millions d'abonnés (près de 4 millions) et a réalisé des profits importants grâce à cette “activité”.
Le Fooding, Être une femme engagée (tu sais c’est pas si facile), 12/07/2023
Cet article explore la relation entre la durabilité et le genre dans le domaine de la cuisine. Il met en lumière plusieurs femmes chefs et entrepreneuses culinaires qui sont engagées dans des pratiques alimentaires durables, notamment la cuisine végétalienne et l'utilisation de produits locaux. Les auteurs soulignent que les femmes sont souvent associées à une approche plus consciente de l'alimentation et de l'environnement, mais ils remettent en question cette généralisation.
Les femmes chefs interrogées expriment leur désir de ne pas être étiquetées ou enfermées dans des catégories prédéfinies en raison de leurs pratiques culinaires durables. Elles soulignent que leurs choix alimentaires sont basés sur leurs valeurs personnelles et ne devraient pas être associés à des caractéristiques de genre.
L'article explore également les attentes et les stéréotypes liés aux femmes chefs. Les femmes sont souvent perçues comme des gestionnaires de foyer qui maîtrisent les courses alimentaires, tandis que les chefs masculins sont souvent considérés comme ayant plus de liberté dans leurs choix de fournisseurs. Les médias ont contribué à façonner une image de la cheffe engagée et exemplaire, en opposition au chef masculin traditionnel.
Les femmes travaillant dans l'industrie vinicole sont également confrontées à des attentes similaires, étant souvent perçues comme des féministes et des écologistes en raison de leur engagement dans la viticulture biologique. Cela peut parfois les amener à être sollicitées davantage pour leur activisme que pour leurs compétences en tant que professionnelles.
Les femmes chefs et entrepreneuses interrogées expriment leur frustration quant à l'idée d'être utilisées comme un « quota » pour représenter la durabilité et la diversité dans l'industrie alimentaire. Elles souhaitent être reconnues pour leurs compétences et leur créativité, indépendamment de leur genre.
Modern Farmer, Turning Empty Offices Into Vertical Farms, 04/07/2023
La pandémie a entraîné une augmentation du nombre de bureaux vides dans le monde. Cette situation offre une opportunité de transformer ces bureaux en fermes verticales.
Les fermes verticales sont des systèmes de production agricole qui cultivent des plantes dans des environnements contrôlés. Elles peuvent être construites dans des bâtiments existants, tels que des bureaux vides, ce qui permet de les exploiter de manière plus efficace et rentable.
Les fermes verticales présentent de nombreux avantages par rapport aux fermes traditionnelles. Elles utilisent moins d'eau, de pesticides et d'engrais. Elles produisent également des aliments plus frais et plus sains.
De plus, les fermes verticales peuvent être situées dans des zones urbaines, ce qui permet de rapprocher la production alimentaire des consommateurs. Cela peut contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer la résilience alimentaire.
Certaines entreprises commencent déjà à transformer les bureaux vides en fermes verticales. Par exemple, la société AeroFarms a transformé un ancien entrepôt de 100 000 pieds carrés à Newark, dans le New Jersey, en une ferme verticale. La ferme produit plus de 900 livres de légumes par jour, qui sont vendus dans des magasins locaux.
La transformation des bureaux vides en fermes verticales est une idée prometteuse qui pourrait contribuer à résoudre certains des problèmes liés à l'alimentation mondiale.
Foodbev, Gipsy Hill creates offset-free carbon negative beer, 10/07/2023
Un article qui aurait pu s’intituler : “Tu veux lutter contre le changement climatique? Bois une bière!”.
En effet, Gipsy Hill Brewing, une brasserie artisanale britannique, a annoncé le lancement de sa première bière négative en carbone sans compensation. Petite précision supplémentaire : cette bière est créée sans utiliser de compensation carbone, un processus par lequel les entreprises réduisent l'empreinte carbone des produits grâce à des activités sans rapport avec leur production, telles que la plantation d'arbres dans une autre partie du monde.
La bière, appelée "Carbon Neutral", est fabriquée à partir d'ingrédients locaux et est fermentée avec de la levure neutre en carbone. La brasserie utilise également des énergies renouvelables pour alimenter ses opérations et plante des arbres pour compenser les émissions de gaz à effet de serre de la production de la bière.
L’empreinte carbone est de -40gCO2e par pinte pour Swell Lager et -30gCO2e par pinte pour Trail Pale.
The Telegraph, Carlsberg cuts alcohol in beer ahead of duty increase, 11/07/2023
Carlsberg, le deuxième plus grand brasseur au monde, a annoncé qu'il réduirait la teneur en alcool de certaines de ses bières phares au Royaume-Uni. La mesure est prise dans le but d'échapper à une augmentation de la taxe d'accise sur la bière qui est en préparation.
Carlsberg est donc le dernier exemple en date de “drinkflation”, une stratégie qui vise à réduire la teneur en alcool de ses produits tout en maintenant, voire en augmentant, les prix.
La taxe d'accise sur la bière est un impôt indirect qui est prélevé sur la production, l'importation ou la vente de bière. La taxe est utilisée pour financer les services publics, tels que les hôpitaux, les écoles et les routes.
L'augmentation de la taxe d'accise sur la bière est une mesure controversée. Les brasseurs affirment que la mesure va nuire à l'industrie de la bière et augmenter les prix pour les consommateurs. Le gouvernement britannique affirme de son côté que la mesure est nécessaire pour faire payer aux brasseurs leur juste part et pour réduire la consommation d'alcool.
Carlsberg n'est pas le seul brasseur à réduire la teneur en alcool de sa bière avant l'augmentation de la taxe d'accise. D'autres brasseurs, tels que Heineken et Greene King, ont également annoncé des mesures similaires.
La réduction de la teneur en alcool de la bière est une mesure qui ne réjouit pas les consommateurs. Certains d’entre eux affirment que cela va nuire à la qualité de la bière. D'autres affirment que la mesure est une bonne chose, car elle permettra de réduire la consommation d'alcool.
FranceAgriMer, L'impact de l'inflation de la consommation alimentaire en 2022, 11/07/2023
Cette étude fait état des répercussions de l’inflation sur la consommation alimentaire des Français en 2022. Après deux années exceptionnelles de crise sanitaire qui ont amorcé les modifications des comportements de consommation, la crise inflationniste inédite de 2022, principalement due à l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne, a ancré de nouvelles tendances et des arbitrages « anti-inflationniste » auprès des ménages tels que le contrôle des dépenses. Ce contrôle emprunte diverses formes : des réductions de volumes achetés, notamment de produits frais traditionnels et des produits à forte valeur faciale ou des arbitrages entre les circuits d’achats en faveur des circuits de proximité.
Cette étude révèle également des descentes en gamme significatives à travers la décroissance des achats de produits bio, mais aussi des marques nationales au profit des marques de distributeurs. La diminution de fréquentation des points d’achats et la réduction des tailles de panier permettent de mettre en place des logiques de prévention de gaspillage alimentaire et ainsi de contrôler au mieux les dépenses.
Toutefois, les ménages français ne sont pas tous égaux face à ces arbitrages. L’analyse par critères sociaux-démographiques permettra ainsi de mettre en évidence des différences de comportements d’achats, notamment des ménages jeunes, séniors ou modestes.
Waitrose & Partners, The Cooking Report, Juillet 2023
Comme chaque année, le rapport s’intéresse aux habitudes culinaires de nos amis britanniques.
Le rapport révèle par exemple que plus d'un tiers (35 %) des britanniques interrogés se considèrent comme de "très bons" ou d'"excellents cuisiniers", et un pourcentage plus modeste de 45 % se considèrent comme d'"assez bons cuisiniers". Un tiers des adultes britanniques interrogés iraient jusqu'à dire qu'ils sont meilleurs cuisiniers que leurs parents.
A l’inverse, plus d'un adulte britannique sur quatre n'a jamais fait cuire un œuf et ne sait pas comment le faire et moins d'un cinquième (18 %) a déjà préparé une vinaigrette.
Près de deux cinquièmes des adultes britanniques souhaiteraient passer plus de temps dans la cuisine qu'ils ne le font actuellement. La principale motivation pour cuisiner est d'être en bonne santé, suivie par le plaisir de goûter de nouvelles saveurs et recettes. La crise du coût de la vie a ajouté une motivation supplémentaire pour cuisiner : un tiers des adultes britanniques cuisinent parce que cela les aide à respecter un budget et à économiser de l'argent.
Au niveau des accessoires de cuisine, les “air fryers” sont devenues des accessoires incontournables dans de nombreuses cuisines, mais étonnamment c’est le micro-ondes qui arrive en tête d'une liste de 24 gadgets de cuisine dont la plupart des adultes déclarent ne pas pouvoir se passer. Près de trois fois plus de personnes ont déclaré ne pas pouvoir se passer de leur micro-ondes que de leur airfryer (32 % et 12 % respectivement).
USDA, Concentration and Competition in U.S. Agribusiness, Juin 2023
Une étude très intéressante du ministère américaine de l’agriculture sur la concentration dans le monde agroalimentaire aux Etats-Unis. L’étude porte sur trois secteurs en particulier : l’industrie semencière, l’abattage-transformation de la viande et la distribution alimentaire.
La concentration des marchés agroalimentaires aux États-Unis s'est accélérée au cours des dernières décennies, en particulier dans les secteurs de la transformation des aliments, de la distribution et de la vente au détail. Cette consolidation a été alimentée par une série de facteurs, notamment l'augmentation des économies d'échelle, les barrières à l'entrée élevées et les changements technologiques.
Voici quelques détails supplémentaires sur la concentration des marchés agroalimentaires aux États-Unis :
Les cinq plus grandes entreprises de transformation des aliments aux États-Unis contrôlent désormais environ 40 % du marché.
Les cinq plus grandes entreprises de distribution aux États-Unis contrôlent désormais environ 80 % du marché.
Les cinq plus grandes entreprises de vente au détail aux États-Unis contrôlent désormais environ 70 % du marché.
Cette concentration a eu un certain nombre d'implications négatives pour les consommateurs, les producteurs et les agriculteurs.
Pour les consommateurs, cela a entraîné une baisse de la concurrence et une augmentation des prix. Par exemple, le prix du lait a augmenté de 50 % au cours des 20 dernières années, alors que la production laitière a augmenté de 15 %.
Pour les producteurs, cela a rendu plus difficile la négociation de prix équitables et a augmenté le risque d'exploitation. Par exemple, les agriculteurs qui vendent leur blé aux grandes entreprises meunières n'ont souvent aucun pouvoir de négociation sur le prix.
Pour les agriculteurs, cela a entraîné une diminution des revenus et une augmentation de la dépendance à l'égard des intrants et des services fournis par les grandes entreprises. Par exemple, les agriculteurs qui dépendent de grandes entreprises semencières pour leurs semences ne peuvent souvent pas choisir les variétés de semences qu'ils veulent cultiver.
Le gouvernement américain a pris un certain nombre de mesures pour tenter d'atténuer les effets négatifs de la concentration des marchés agroalimentaires. Ces mesures comprennent l'adoption de lois antitrust, la création d'agences de réglementation et le financement de programmes de soutien aux agriculteurs. Malgré ces mesures, la concentration des marchés agroalimentaires aux États-Unis reste élevée.
Radio France, La pizza contemporaine est née !, 09/07/2023
La pizza continue d'être le plat le plus populaire du monde. Mais face à l'industrialisation et ses dérives, une nouvelle génération de pizzaiolos émerge. Entre pizzas traditionnelles artisanales et pizzas contemporaines, c'est le renouveau de la pizza !
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O. Frey