🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2024-19
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Parisien, Un nouveau logo pour connaître l'origine des produits des plats préparés, 24/05/2024
Les Échos, Coupe-faim : Nestlé prend le taureau par les cornes avec une gamme « spécial obésité » , 22/05/2024 + Le Figaro, Les médicaments anti-obésité font bouger les industriels de l’alimentaire, 22/05/2024
Wired, How Big Dairy Took Over Your TikTok Feed—With Help From Uncle Sam, 18/05/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Parisien, Un nouveau logo pour connaître l'origine des produits des plats préparés, 24/05/2024
Le gouvernement français, par le biais de la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire, lance “Origin’Info”, un nouveau logo visant à informer les consommateurs sur la provenance géographique des principales matières agricoles des produits alimentaires transformés. Ce logo, bleu ou noir, pourra être apposé sur les emballages ou accessible via un QR code.
Le logo pourra être complété par deux versions supplémentaires : l’une ajoutant le lieu de fabrication du produit transformé et l’autre incluant un camembert indiquant la part de chaque produit primaire. Cette initiative, promue par l’association En vérité, vise à offrir la meilleure information possible aux consommateurs.
Pour apposer ce logo, les entreprises devront signer une charte. Cependant, cette adhésion reste volontaire et les entreprises ne seront pas obligées de l’apposer directement sur les emballages. Elles pourront utiliser un QR code pour fournir cette information, une flexibilité permettant de s’adapter aux variations saisonnières des matières premières.
Malgré cette flexibilité, certains, comme François Carlier de l’association CLCV, estiment que l’information devrait être immédiatement accessible pour remporter l’adhésion des consommateurs.
Jusqu’à présent, 80 marques ont signé la charte Origin’Info, incluant toutes les grandes enseignes de distribution, représentant au moins 10 000 produits. Ce soutien rappelle le lancement du Nutri-Score en 2017, qui a également commencé avec une adoption volontaire.
L’initiative vise également à répondre aux préoccupations des agriculteurs français sur l’utilisation abusive des mentions générales comme “Union européenne” pour l’origine des produits. La charte stipule que pour utiliser cette mention, au moins quatre produits doivent provenir de l’un des 27 pays de l’UE.
Challenges, Paul, Marie Blachère, The French Bastards… Les boulangeries font saliver les investisseurs, 21/05/2024
Les chaînes de boulangeries françaises, qu’elles soient populaires ou haut de gamme, connaissent un engouement sans précédent de la part des investisseurs. Ces derniers, attirés par un marché en pleine effervescence et aux perspectives prometteuses, injectent des capitaux significatifs pour soutenir et développer ces entreprises traditionnelles.
Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie, souligne la résilience des boulangeries face à la grande distribution. Avec 33 000 boulangeries en France et un solde positif d’ouvertures mensuelles, ce secteur continue de prospérer. Un exemple récent de cet intérêt croissant est le fonds Experienced Capital, qui a investi dans The French Bastards, une chaîne chic parisienne. Emmanuel Pradère, président d’Experienced Capital, ambitionne de faire passer cette enseigne de 6 à 40 magasins en cinq ans.
D’autres transactions significatives ont marqué le secteur. La coopérative agricole Arterris a acquis Occipain, propriétaire de 198 boulangeries, pour sécuriser ses débouchés de céréales. L’union de coopératives agricoles InVivo a pris le contrôle de l’enseigne Louise, comptant 139 magasins. Des investisseurs privés notables, tels que Didier Tabary et Walter Butler, ont également fait des acquisitions stratégiques dans des enseignes prestigieuses comme Michalak et Pierre Hermé.
Bernard Blachère, fondateur de Marie Blachère, domine ce marché avec 794 magasins générant près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel. Marie Blachère s’est démarquée par son concept innovant de boulangeries de rond-point et ses stratégies commerciales agressives, comme la baguette gratuite pour trois achetées et des réductions sur les invendus après 19 heures. Sa centrale d’achats lui permet d’obtenir des prix très compétitifs de ses fournisseurs.
Marie Blachère, déjà leader, attise les convoitises. Des rumeurs de rapprochement avec InVivo circulent, bien que démenties par Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo. D’autres acteurs cherchent également à se positionner sur ce marché en pleine recomposition. Francis Holder, fondateur de Paul, cherche un actionnaire minoritaire pour préparer la succession de son groupe qui compte 800 points de vente. De même, Sophie Lebreuilly, avec ses 100 magasins prévus d’ici la fin de l’année, ouvre son capital à des investisseurs.
Le fonds d’investissement FrenchFood Capital a récemment annoncé son intérêt pour Sophie Lebreuilly, espérant développer son modèle inspiré de Marie Blachère à 500 magasins dans les cinq ans. Avec des magasins franchisés générant des chiffres d’affaires dépassant le million d’euros annuels et un taux de rentabilité de 20 %, cette enseigne illustre bien l’attractivité du secteur.
Les grandes manœuvres ne s’arrêtent pas là. Louis Le Duff (La Brioche Dorée, Bridor) et Olivier Bertrand (Burger King, Léon) surveillent de près ces évolutions pour ne pas se laisser distancer. Même les géants de la grande distribution, touchés par la multiplication des boulangeries près de leurs centres commerciaux, ne resteront probablement pas inactifs.
Les Échos, Coupe-faim : Nestlé prend le taureau par les cornes avec une gamme « spécial obésité » , 22/05/2024 + Le Figaro, Les médicaments anti-obésité font bouger les industriels de l’alimentaire, 22/05/2024
Face à la montée des médicaments anti-obésité aux États-Unis, Nestlé a décidé de réagir en lançant une nouvelle gamme de produits surgelés spécialement conçus pour les utilisateurs de ces coupe-faim. Ces médicaments, tels que l’Ozempic, le Wegovy, le Zepbound et le Mounjaro, basés sur des molécules GLP-1, imitent une hormone humaine pour induire un sentiment de satiété, modifiant ainsi les habitudes alimentaires et aidant à une perte de poids significative.
D’ici la fin de l’année, Nestlé introduira la marque “Vital Pursuit” aux États-Unis, avec 12 références de produits tels que des bols de légumineuses, des pâtes protéinées, des paninis et des pizzas. Ces produits sont enrichis en protéines, fibres, fer, calcium et vitamine A, et sont sans gluten. Vendus à moins de cinq dollars l’unité, ils visent à combler les carences nutritives des utilisateurs de coupe-faim et à s’adapter à leur appétit réduit, tout en préservant leur masse musculaire.
La décision de Nestlé s’inscrit dans une stratégie visant à capter une nouvelle catégorie de consommateurs. Selon J.P. Morgan, le nombre d’utilisateurs de médicaments anti-obésité aux États-Unis pourrait atteindre 30 millions d’ici 2030, soit environ 9 % de la population. Steve Presley, directeur de Nestlé Amérique du Nord, souligne que cette initiative utilise la compréhension du client et la science nutritive de l’entreprise pour rester en avance sur les tendances qui redessinent les comportements clients.
Les effets des médicaments anti-obésité sur les habitudes alimentaires se font déjà sentir. Walmart a constaté que les patients traités achètent moins d’articles et de calories. Des analystes de Morgan Stanley prédisent une baisse des achats de produits alimentaires gras et sucrés pouvant atteindre 3 % en volume d’ici 2035. Bien que les géants de la consommation n’aient pas encore signalé d’impact direct sur leurs ventes, beaucoup voient ces traitements comme une opportunité de croissance sur de nouveaux marchés. Nestlé anticipe également des opportunités dans les compléments alimentaires et les vitamines.
En Europe, l’Agence européenne des médicaments a approuvé le Wegovy pour le traitement de l’obésité en janvier 2022. Cependant, en France, ce médicament n’est pour l’instant disponible qu’en accès précoce pour des cas d’obésité sévère, ce qui explique pourquoi Nestlé ne prévoit pas de lancer Vital Pursuit dans l’Hexagone pour le moment.
Le marché potentiel reste néanmoins immense. Antoine de Saint-Affrique, directeur général de Danone, indique que sa filiale spécialisée dans les produits de nutrition est bien positionnée pour répondre à ces nouveaux besoins. Danone, avec ses boissons et yaourts hyperprotéinés HiPRO et YoPro, pourrait également attirer les consommateurs préoccupés par leur poids.
Le Monde, BIB ou canette détrôneront-ils la bouteille de vin en verre ?, 19/05/2024
La révolution du vin en bouteille de verre, initiée au XVIIe siècle, pourrait bientôt céder la place à de nouveaux types de contenants. Bien que la bouteille en verre demeure un symbole de tradition et de qualité, des alternatives émergent pour répondre aux défis économiques et environnementaux actuels.
L’augmentation des coûts de l’énergie a rendu la fabrication du verre beaucoup plus chère, avec une hausse de 40 % en deux ans. De plus, l’empreinte carbone de la production et du transport des bouteilles en verre est conséquente et représente environ 40 % de l’empreinte carbone totale du vin. Ces facteurs, associés à une consommation de vin en baisse incitent à repenser les formats.
Malgré leur attachement à la bouteille en verre, les Français pourraient se tourner vers des alternatives plus durables. Selon une étude Dynata de 2022, 75 % des Français préfèrent encore les bouteilles en verre, perçues comme un gage de qualité et de tradition. Cependant, la majorité des vins achetés sont consommés dans l’année, rendant la longue conservation souvent superflue.
Des experts du vin comme Jancis Robinson et Hugh Johnson ont appelé à adopter d’autres types d’emballage, soulignant que cela pourrait réduire l’empreinte carbone du vin au Royaume-Uni de plus d’un tiers. Les alternatives existent déjà, notamment le Bag-in-Box (BIB), utilisé depuis 25 ans pour la restauration et les événements festifs, et les canettes de 18,7 cl ou 25 cl, idéales pour les petites occasions.
Le Château Galoupet, propriété de LVMH, a tenté une innovation en 2022 avec une bouteille en PET recyclé et recyclable. Bien que cette bouteille légère et incassable offrait de nombreux avantages, elle n’a pas rencontré son public et sa production a été suspendue au bout d’un an.
La start-up toulousaine Green Gen propose des bouteilles en fibre de lin et résine de pin, utilisées pour la cuvée “Petit Cernin” de la Maison Wessman. Une autre initiative, La Bouteille qui cartonne, en partenariat avec Frugalpack, conçoit des bouteilles en carton recyclé avec une poche en plastique recyclable. Ce format, cinq fois plus léger que le verre et qui réduit jusqu’à 84 % l’empreinte carbone du vin, pourrait représenter une alternative significative.
Cependant, le coût de fabrication de ces nouvelles bouteilles reste un obstacle majeur. Les bouteilles en fibre de lin coûtent 2,50 euros et celles inspirées des BIB 0,80 euro, contre 0,40 euro pour une bouteille en verre. Les consommateurs ne sont pas encore prêts à payer cette différence de prix, bien que ces alternatives présentent des avantages environnementaux notables.
Le Monde, La sauce soja, un concentré d’Extrême-Orient, 16/05/2024
La sauce soja, originaire de Chine et inventée il y a plus de deux mille ans, est devenue un pilier de la cuisine asiatique et a gagné en popularité en Europe. Appréciée pour ses variations artisanales aux arômes boisés, grillés, tanniques ou fruités, elle s’invite désormais dans les plats du quotidien.
Kikkoman, premier producteur mondial de sauce soja, illustre ce succès avec des ventes qui ont doublé en France entre 2019 et 2022, passant de 1 à 2 millions de litres. Ali Haidar, responsable marketing de Kikkoman pour l’Europe, attribue cette popularité à l’essor des produits asiatiques, notamment les sushis, et à une tendance vers une cuisine plus légère et végétale.
La fabrication traditionnelle de la sauce soja, inchangée depuis des millénaires, implique la fermentation de graines de soja mélangées à du blé torréfié, vieillies pendant un à trois ans. En Chine, on distingue une sauce claire utilisée comme assaisonnement et une sauce foncée pour les plats mijotés. Au Japon, les shoyus et tamari sont prisés comme sauces de trempage et assaisonnements.
Les sauces soja artisanales japonaises, vendues dans des épiceries fines à Paris, sont particulièrement appréciées pour leurs saveurs complexes. Ces produits premium, affinés pendant des années, sont comparés aux vinaigres balsamiques traditionnels et peuvent accompagner des sushis, des poissons délicats ou même des desserts.
La sauce soja sucrée, connue sous le nom de ketjap manis en Indonésie et Malaisie, est également populaire en France. La version française, lancée par Kikkoman dans les années 2000, représente 50 % des ventes de la marque dans le pays.
La sauce soja a aussi une longue tradition dans les territoires ultramarins français, où elle est utilisée pour assaisonner des plats locaux. En métropole, des chefs comme Pascal Barbot intègrent la sauce soja dans leurs recettes pour ses qualités d’exhausteur de goût, que ce soit dans des vinaigrettes, des marinades ou des préparations au beurre.
Maddyness, Umiami veut « engendrer une transition alimentaire de masse » avec son alternative végétale au poulet, 15/05/2024
Fondée en 2020 par Clémence Pedraza et ses associés, Umiami se positionne comme un acteur majeur dans le secteur des alternatives végétales à la viande. Partant du constat que 50 % des personnes ayant arrêté de consommer de la viande souhaitent retrouver son goût, et que 49 % des foyers français comptent au moins une personne flexitarienne, la start-up a développé une technologie innovante appelée l’“umisation”.
Déçus par les produits végétaux existants, souvent jugés insatisfaisants en termes de goût et de texture et chargés d’additifs, les fondateurs d’Umiami ont conçu une méthode permettant de reproduire fidèlement la texture fibreuse du poulet avec seulement dix ingrédients maximum et sans additifs.
Après deux levées de fonds - quelques millions d’euros en seed et 26 millions d’euros en série A - Umiami a ouvert un site pilote en région parisienne en 2022. En mars 2024, la start-up a inauguré une usine de 14 000 m² en Alsace, financée par une nouvelle levée de fonds de 30 millions d’euros. Cette usine, où travaillent 53 des 120 salariés de l’entreprise, produit actuellement 7 500 tonnes de marchandises par an, avec une capacité d’extension à 20 000 tonnes.
L’ambition de la société est de « créer une transition alimentaire de masse en produisant à grande échelle pour proposer un produit accessible au plus grand nombre », explique Clémence Pedraza. Umiami vise à réduire la consommation de viande, dont l’élevage est responsable de 12 % des émissions de gaz à effet de serre causées par les humains, selon la FAO.
Depuis début 2024, Umiami commercialise ses produits auprès de restaurateurs et d’industriels en France et en Europe de l’Ouest, notamment au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suisse. La start-up prévoit également de diversifier son offre avec des alternatives au poisson, tout en maintenant l’objectif de devenir un leader en Europe et en Amérique du Nord.
Le Temps, Du chocolat sans cacao? L’idée fait son chemin, 21/05/2024
Face aux défis éthiques et environnementaux de la production de cacao, des start-up foodtech développent des alternatives au chocolat traditionnel. Parmi elles, Win-Win, une jeune pousse londonienne fondée il y a trois ans, se distingue en proposant des substituts au chocolat sans utiliser de cacao.
Ahrum Pak, cofondatrice et directrice générale de Win-Win, explique que l’entreprise souhaite créer des produits savoureux tout en respectant des critères de durabilité et d’éthique. Pour ce faire, Win-Win utilise des ingrédients abondants et à faible empreinte carbone comme l’orge britannique et la caroube d’Europe du Sud. Ces ingrédients permettent de reproduire le goût, la texture et l’odeur du chocolat traditionnel. La start-up propose trois types de chocolat sans cacao : au lait, lait végétal et noir.
Win-Win bénéficie du soutien de PeakBridge, une société de capital-risque spécialisée dans la foodtech, qui a investi 3,3 millions de livres dans l’entreprise. PeakBridge, associée à Edmond de Rothschild Private Equity, se concentre sur des solutions alimentaires durables et a déjà investi dans plusieurs autres start-up innovantes.
La production de cacao, concentrée en grande partie au Ghana et en Côte d’Ivoire, est marquée par des pratiques non durables, notamment la déforestation et le travail des enfants. De plus, les prix du cacao ont presque quadruplé en un an en raison des mauvaises récoltes dues au phénomène météorologique El Niño.
Dans ce contexte, les alternatives au chocolat à base de cacao gagnent en pertinence. Des start-up comme Planet A Foods en Allemagne et Voyage Foods aux États-Unis explorent également ce marché. Voyage Foods, par exemple, a récemment levé 52 millions de dollars et signé un accord de distribution avec le géant américain du négoce de matières premières Cargill.
Bien que prometteuses, ces alternatives doivent encore surmonter plusieurs défis pour s’imposer. Le coût de développement est élevé et le succès commercial n’est pas garanti. Nicolas Moeschler, gérant de portefeuille à la banque privée Oddo BHF Suisse, souligne que ces produits restent pour l’instant des niches de marché. Pascal Boll, analyste chez Stifel, estime que, comme pour les substituts à la viande et aux produits laitiers, l’adoption à grande échelle des alternatives au cacao sera lente.
Pour que ces alternatives aient un impact significatif, elles doivent être produites en grande quantité et distribuées largement. Cela pourrait attirer l’attention de fabricants industriels de chocolat comme Barry Callebaut ou Cargill.
Wired, How Big Dairy Took Over Your TikTok Feed—With Help From Uncle Sam, 18/05/2024
Un article qui décrypte la stratégie de lobbying de l’industrie laitière américaine.
Cette dernière a par exemple réussi à envahir les réseaux sociaux, notamment TikTok, grâce à une campagne de marketing soutenue par le gouvernement. La tendance des "butter boards" a par exemple été lancée par des influenceurs payés par Dairy Management, une organisation financée par des contributions obligatoires des producteurs laitiers. Des célébrités comme Kelly Ripa et le personnage de McDonald's, Grimace, ont également été mobilisées pour promouvoir les produits laitiers. Cette campagne vise à augmenter la demande de produits laitiers dans un marché en constante évolution.
Les partenariats entre Dairy Management et des chaînes de restauration rapide comme McDonald's ont permis d'introduire davantage de produits laitiers dans les menus. En conséquence, 80 % des produits McDonald's contiennent désormais des produits laitiers. Cette stratégie vise à soutenir les producteurs laitiers en augmentant la consommation de lait, de crème, de beurre et de fromage.
Cependant, malgré ces efforts de promotion, l'industrie laitière fait face à des défis environnementaux importants. Les vaches laitières américaines émettent annuellement des millions de tonnes de méthane, contribuant ainsi de manière significative aux gaz à effet de serre. De plus, la production laitière industrielle nuit aux petites exploitations agricoles, qui peinent à survivre face à la fluctuation des prix et aux coûts croissants.
Certaines initiatives législatives, inspirées du modèle canadien de gestion de l'offre, pourraient offrir une solution en stabilisant les prix et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Ce modèle garantit des prix minimums pour les produits laitiers et limite la production afin de maintenir un équilibre entre l'offre et la demande.
CNBC, The lunch rush is dead as Americans live for the weekend, 19/05/2024
Le télétravail et les nouvelles habitudes de consommation des Américains ont profondément transformé le secteur de la restauration. Les déjeuners en semaine ont considérablement diminué, tandis que les dépenses se concentrent désormais sur les soirées et les week-ends. Les données de Square montrent une baisse des transactions de déjeuner en semaine de 3,3 % par rapport à 2019, tandis que les transactions le week-end ont augmenté de 4,2 %.
Les restaurants tentent de s'adapter à cette nouvelle réalité. À Boston, par exemple, les transactions de déjeuner en semaine ont chuté de 10 %, mais les transactions le week-end ont augmenté de 10,3 %. Des établissements comme Aceituna Grill cherchent à attirer les foules du week-end en ouvrant de nouveaux emplacements dans des zones touristiques et en restant ouverts le dimanche.
Cette tendance est également visible dans d'autres grandes villes américaines où les habitudes de consommation se concentrent davantage sur les moments de détente en dehors des heures de travail. Les bars et restaurants adaptent leurs offres avec des promotions spéciales pour les happy hours et les brunchs du week-end afin de compenser la baisse des fréquentations en semaine.
Los Angeles Times, The shocking state of the restaurant industry: ‘We can’t afford to be open. We can’t afford to be closed.’, 15/05/2024
Malgré la réouverture post-pandémique, le secteur de la restauration traverse actuellement une période des plus critiques. Entre flambée des coûts, nouvelles réglementations et évolution des habitudes de consommation, la survie de nombre d'établissements, en particulier indépendants, est en jeu.
Déjà durement frappés par les confinements de 2020-2021, de nombreux restaurateurs ont dû faire face à de lourdes charges l'an dernier avec le remboursement des prêts contractés et les loyers impayés. À Los Angeles, l'année 2023 fut particulièrement noire avec une vague de fermetures chez des chefs réputés comme Nancy Silverton, Walter et Margarita Manzke ou encore Jean-Georges Vongerichten.
Cette année ne s'annonce guère plus clémente. L'inflation persistante sur les denrées alimentaires, les ruptures d'approvisionnement et la hausse des coûts de services comme les réparations obligent souvent les patrons à rogner sur les marges, déjà très faibles. Le relèvement du salaire minimum dans plusieurs villes, dont Los Angeles, pèse également lourdement sur la masse salariale.
La fin prochaine des suppléments de service, jusqu'ici utilisés pour compenser les rémunérations du personnel en salle et en cuisine, inquiète. Dès le 1er juillet, ces frais annexes seront proscrits, forçant les restaurateurs soit à augmenter leurs prix affichés, soit à revoir leurs modalités d'emploi et avantages sociaux.
Ces changements interviennent alors même que les préférences des convives ont évolué. Nombreux sont ceux qui, ayant investi dans leurs intérieurs pendant la pandémie, préfèrent désormais rester chez eux, en particulier en soirée. La réticence à régler l'addition est également renforcée par la hausse des coûts des voyages, que beaucoup privilégient à la sortie au restaurant.
Face à ces multiples défis, certains font le pari de la diversification pour générer des revenus complémentaires. D'autres persistent dans l'optimisme, à l'image de David LeFevre, chef propriétaire de plusieurs adresses à succès, qui annonce l'ouverture prochaine d'un nouveau restaurant malgré un climat des plus incertains.
Car malgré les fermetures en série et les inquiétudes, la restauration demeure une passion pour de nombreux entrepreneurs, déterminés à innover et investir pour continuer à servir une cuisine d'excellence. Un pari risqué mais essentiel pour sauvegarder l'identité culinaire de la cité des Anges et offrir des expériences gustatives uniques dans un environnement économique de plus en plus concurrentiel.
The Guardian, Latin America labels ultra-processed foods. Will the US follow?, 21/05/2024
Depuis 2010, le Mexique a pris les devants en matière de réglementation des aliments ultra-transformés en imposant des étiquettes d’avertissement nutritionnel sur les emballages. Ce mouvement a été suivi par des pays comme l’Équateur, le Chili, le Pérou, l’Uruguay, l’Argentine et la Colombie. Aujourd’hui, une question se pose : les États-Unis suivront-ils cet exemple ?
Dans les marchés du centre historique de Mexico, les sucreries aux saveurs variées sont omniprésentes. Cependant, les emballages de ces produits sont souvent marqués par des étiquettes noires indiquant des messages d’avertissement tels que « Calories excessives » ou « Sucres excessifs ». Ces avertissements visent à informer les consommateurs des risques associés à une consommation excessive de sucre, de sel et de graisses saturées, en les incitant à réfléchir avant d’acheter.
La recherche scientifique soutient de plus en plus l’idée que le degré de transformation d’un aliment est un facteur crucial à prendre en compte. Les aliments ultra-transformés, riches en sucres, graisses et additifs, représentent une part croissante de l’alimentation en Amérique latine. Selon des études, entre 20 % et 30 % des calories consommées par les Latino-Américains proviennent de ces produits, un chiffre pouvant atteindre 60 % dans certains pays développés comme les États-Unis.
Les étiquettes d’avertissement nutritionnel se sont avérées efficaces. Des études menées par des chercheurs brésiliens montrent que ces labels contribuent à une meilleure prise de conscience des consommateurs concernant la qualité des aliments qu’ils achètent. En réponse à cette tendance, d’autres pays pourraient envisager de suivre cet exemple pour lutter contre les problèmes de santé liés à la consommation excessive d’aliments ultra-transformés.
Alors que les États-Unis observent les résultats de ces initiatives en Amérique latine, la question de l’adoption de mesures similaires reste en suspens. L’intégration de telles pratiques pourrait marquer un tournant dans la lutte contre les maladies liées à l’alimentation et promouvoir une meilleure santé publique.
The Guardian, The US food industry has long buried the truth about their products. Is that coming to an end?, 20/05/2024
Alors que plus d'une douzaine de pays exigent déjà des entreprises d'imprimer des logos avertissant les consommateurs sur la teneur en sucre, sel, graisses saturées ou calories, les États-Unis n'imposent pour l'instant aucune information de ce type en sur les emballages. Mais la donne pourrait changer dès 2027 avec l'arrivée potentielle d'un nouvel étiquetage développé par la Food and Drug Administration (FDA).
L'agence évalue actuellement différents modèles d'étiquettes, du système de code couleurs vert/rouge inspiré de l'Europe aux avertissements noirs de type "stop" adoptés au Chili. L'objectif étant de trouver le meilleur compromis entre une information claire pour le consommateur et le respect des lois sur la liberté d'expression commerciale.
Ce débat intervient alors que les preuves des impacts néfastes des aliments ultra-transformés sur la santé s'accumulent, faisant monter la pression pour en réglementer la consommation. Composés de substances extraites et restructurées industriellement, ces produits représentent désormais 73% de l'approvisionnement alimentaire américain et fournissent plus de 60% des calories quotidiennes d'un adulte moyen.
Malgré l'opposition féroce de l'industrie alimentaire, qui s'inspire des tactiques dilatoires de l'industrie du tabac, la FDA maintient le cap et prévoit de publier une première proposition réglementaire en juin 2024. S'ensuivra une période de consultation publique et de probables poursuites judiciaires de la part des entreprises, qui pourraient encore ralentir le déploiement de ce nouvel étiquetage obligatoire.
Au-delà de la question des nutriments préoccupants comme le sucre ou le sel, certains experts militent pour aller plus loin en mentionnant aussi le caractère ultra-transformé des aliments. Une perspective que la FDA pourrait toutefois juger trop polémique au regard de ses critères d'évaluation "produit" plutôt que "processus".
Une autre piste résiderait dans l'intégration des aliments ultra-transformés dans les prochaines recommandations diététiques américaines de 2025. Mais l'indépendance de l'instance qui les élabore par rapport à l'industrie agroalimentaire soulève des interrogations.
Eater, The World’s Shave Ice Styles, Explained, 21/05/2024
Du Japon aux Caraïbes en passant par l'Asie du Sud-Est, les glaces à la neige ou "shave ice" restent une tradition estivale incontournable. Derrière cette appellation générique se cachent moult spécialités locales aux textures et garnitures variées.
L'un des plus célèbres représentants reste le kakigori japonais, dégusté dès le XIe siècle par la noblesse avant de gagner les rues. Sa fine neige est recouverte de sirops parfumés comme le melon, la fraise ou le matcha.
À Hawaï, c'est le même procédé qui donne naissance au "shave ice" local, mais avec des saveurs plus sucrées (framboise, bubble-gum...) agrémentées d'une boule de glace pilée. Sans oublier les halos-halos des Philippines à la multiplicité d'étages glacés multicolores.
En Corée, on mise plutôt sur les patbingsus, des montagnes de glace nappées de lait condensé, pâte de haricots rouges ou gâteaux de riz. Quant au bao bing, spécialité taïwanaise, il se distingue par ses copeaux de glace sèche, parsemés de toppings tels que fruits, mochis ou gelée d'herbes.
Le Moyen-Orient a également ses délices locaux, à l'instar du faloudeh iranien où la glace rosée s'entremêle de fines nouilles translucides.
Ces douceurs glacées se déclinent aussi en Amérique latine, avec le raspado mexicain à la glace artisanalement râpée et les piraguas aux sirops naturels de Porto Rico.
Aux États-Unis, si les snow cones dominent avec leur glace pilée arrosée de sirop artificiel, on assiste à une renaissance artisanale du genre, des granitas italiennes aux sno-balls de La Nouvelle-Orléans, en passant par la "water ice" de Philadelphie.
Un tour du monde sucré et rafraîchissant qui montre à quel point ces glaces sont un art universel, aux multiples identités patrimoniales à découvrir. De New York à San Francisco, les adresses branchées qui revisitent ces classiques avec des parfums originaux ou des garnitures décalées fleurissent. Loin des produits industriels standardisés, ces douceurs artisanales font la part belle aux saveurs locales, fruités mûres ou épices subtiles. Une tendance qui célèbre les racines de ces glaces populaires, en phase avec notre soif de traditions gustatives authentiques pour un été des plus frais.
Inc, John Mackey's 'The Whole Story' Offers Lessons From Whole Foods' Launch Through Amazon's $13.7 Billion Acquisition, 21/05/2024
John Mackey, co-fondateur de Whole Foods, partage son expérience et les leçons apprises au cours des 45 années de leadership de la célèbre chaîne de supermarchés dans son nouveau livre, “The Whole Story”. Ce récit couvre l’évolution de l’entreprise, depuis son lancement jusqu’à son acquisition par Amazon pour 13,7 milliards de dollars.
Whole Foods, reconnu pour son engagement envers des produits naturels et biologiques, a révolutionné le secteur de l’alimentation en promouvant des standards élevés de qualité et de durabilité. Mackey revient sur les moments clés de l’histoire de l’entreprise, offrant des insights précieux sur la gestion, l’innovation et la croissance.
Le livre se concentre non seulement sur les succès, mais aussi sur les défis rencontrés. Mackey aborde les stratégies mises en place pour surmonter les obstacles, maintenir la culture d’entreprise et naviguer dans un marché en constante évolution. Il partage également des anecdotes personnelles et des réflexions sur les valeurs qui ont guidé Whole Foods à travers les décennies.
La vente à Amazon en 2017 marque un tournant significatif dans l’histoire de Whole Foods. Mackey décrit les négociations et les implications de cette acquisition, qui a permis à l’entreprise de bénéficier des vastes ressources et de l’infrastructure technologique d’Amazon, tout en conservant son identité distincte et son engagement envers la qualité.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey