🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2024-18
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Challenges, Alexis Muñoz : l’obsession de l’huile d’olive, 18/05/2024
Les Échos, Grande distribution : la réinvention ou le déclin, 13/05/2024
Food Dive, The Ozempic effect is real: Study zeroes in on GLP-1 users’ food needs, 08/05/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Libération, Maraîchage : en France, les légumes asiatiques ont le champ en poupe, 11/05/2024
La cuisine asiatique continue à avoir du succès en France, favorisée notamment par la vague culturelle sud-coréenne. Dans ce contexte, la production locale de légumes asiatiques vise à offrir des alternatives durables aux produits importés, souvent suremballés et à forte empreinte carbone. Cette tendance est illustrée par des producteurs comme Masato Fujisaki à Blois, qui cultive des légumes tels que le chou chinois, le mizuna, et les chrysanthèmes comestibles ou des agrumes comme le yuzu et la mandarine satsuma, adaptés au climat tempéré de la région. Les légumes bio de Masato Fujisaki attirent une clientèle curieuse de nouvelles expériences, ce qui facilite l’introduction de ces légumes rares sur le marché français sans augmentation excessive des prix.
Le phénomène n’est pas isolé. En plus des légumes, d’autres savoir-faire asiatiques s’implantent en France. Par exemple, la production de garum par Thierry Bouvet en Loire, la fabrication de tofu par Jérôme Gang à Paris, ou encore la culture de shiitakés selon des méthodes traditionnelles par Marco Demacon dans les Vosges.
Cette tendance attire également l’attention des chefs étoilés qui intègrent ces produits dans leurs menus, valorisant ainsi les circuits courts et les initiatives écoresponsables. Anthony Maubert du restaurant Assa à Blois et Christophe Hay du restaurant Fleur de Loire en sont des exemples notables.
Malgré l’enthousiasme de certains, cette tendance reste marginale et suscite des scepticismes. Pour Kazuyuki Tanaka, chef du restaurant Racine à Reims, il est difficile de reproduire en France certains produits asiatiques avec la même authenticité. Julie Hamaïde de Koï souligne la difficulté de rivaliser avec les géants de l’import, bien que des initiatives comme l’e-shop Kin Epicerie montrent que la revalorisation des produits asiatiques made in France est possible.
Challenges, Alexis Muñoz : l’obsession de l’huile d’olive, 18/05/2024
Alexis Muñoz a été initié à l’huile d’olive par sa grand-mère andalouse. Depuis 2010, il parcourt les oliveraies du Liban, d’Espagne et d’Italie, maîtrisant toute la chaîne de production. Créateur des huiles 18:1 il s’est donné pour objectif de reconstruire une filière oléicole en Occitanie. Son programme Nectar, conçu avec la société Avelana, ambitionne de rendre la France moins dépendante des importations d’huile d’olive. Actuellement, la production nationale ne couvre en effet que 4% de la consommation.
Imaginez un domaine à Roullens, près de Carcassonne, où se mêlent chênes, cèdres du Liban, pins d’Alep, et maintenant, oliviers. Sur 150 hectares, dont 100 dédiés à l’oléiculture régénératrice, Alexis Muñoz plante des oliviers, créant un écosystème avec des haies, nichoirs, mares et bientôt un moulin. Le domaine de Baudrigue, au passé tumultueux, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, a été revitalisé et il a fallu reconfigurer et dépolluer le terrain avant de le végétaliser et de préparer les parcelles pour l’oléiculture.
Ses huiles 18:1, monovariétales et bio, sont réputées pour leurs arômes distincts. Fabriquées en France et en Andalousie, elles ne suivent pas les appellations traditionnelles, Alexis Muñoz préférant créer des huiles avec une typicité unique. Depuis 2014, sa production est passée de 18 000 à 150 000 litres par an. Distribuées dans 500 magasins et en ligne, ses huiles sont conditionnées en bidons pour préserver leur qualité. Les chefs étoilés comme Guy Savoy et Anne-Sophie Pic furent ses premiers clients, conquis par la qualité de ses huiles. Aujourd’hui, ses produits sont présents à l’international, mais la demande dépasse l’offre, Muñoz peinant à satisfaire tous ses clients.
Son objectif est clair : démocratiser l’excellence de l’huile d’olive tout en recréant une filière oléicole en Occitanie, avec des premières récoltes prévues pour l’automne 2026. Un projet de vie pour cet élaïologue passionné.
Le Figaro, L'arme des calissons d'Aix pour contrer la menace chinoise, 12/05/2024
Les fabricants de calissons d’Aix se mobilisent pour obtenir une Indication Géographique Protégée afin de protéger leur célèbre confiserie provençale. Cette initiative fait suite à la découverte en 2016 que la marque “Calisson d’Aix” avait été déposée en Chine, déclenchant une réaction immédiate de la part des producteurs locaux.
Le calisson d’Aix, avec son glaçage blanc et son mélange d’amandes et de fruits confits, est une spécialité emblématique d’Aix-en-Provence. Cependant, il n’était protégé par aucune appellation officielle. La tentative chinoise d’appropriation a incité les fabricants à unir leurs forces pour élaborer un cahier des charges précis, définissant notamment la forme, la taille et la composition du calisson.
En mars 2023, la demande d’IGP pour les calissons d’Aix a été officiellement déposée. Depuis, plusieurs inspections et réunions ont eu lieu pour finaliser le dossier. Les fabricants attendent maintenant la décision de la commission nationale, prévue d’ici la fin de l’année ou début 2025.
L’obtention de l’IGP permettrait de protéger ce savoir-faire local et de garantir l’authenticité des calissons d’Aix. Selon le ministère de l’Agriculture, la France compte actuellement 260 produits sous IGP, et les calissons d’Aix pourraient bientôt rejoindre cette liste prestigieuse.
Madame Figaro, Olivier Roellinger : «On constate que deux générations de parents ont zappé l'éducation alimentaire», 12/05/2024
Le chef Olivier Roellinger, ambassadeur du bien-manger, milite pour une transformation radicale de la restauration scolaire en France. Connu pour son engagement en faveur d’une alimentation saine et durable, il soutient une nouvelle approche des cantines scolaires, basée sur le local et le fait maison.
Ancien pensionnaire, Olivier Roellinger se souvient des repas insipides des cantines de son enfance. Désireux de changer les choses, il a d’abord collaboré avec des grands groupes pour améliorer la qualité des repas, mais les efforts ont souvent été entravés par des intérêts financiers. Désormais, il prône un retour aux cantines locales et au fait maison, les municipalités devant reprendre le contrôle pour garantir des repas de qualité.
Pour lui, le choix du bio et des circuits courts est essentiel. Il explique que cela améliore la santé des enfants et de la planète mais que cela soutient aussi les agriculteurs locaux. La nourriture industrielle, largement répandue dans les cantines, a, selon lui, des effets dévastateurs tant sur la santé publique que sur le patrimoine culinaire.
Il souligne également l’importance de redonner du sens au travail des agents de cantine. Passer d’une simple réchauffe de plats industriels à la préparation de repas frais et locaux pourrait redonner une vraie valeur à leur travail, tout en améliorant la qualité des repas servis.
Il cite des initiatives réussies comme celle du collectif Les Pieds dans le plat, qui aide les cantines à adopter une alimentation saine et durable. En Dordogne, par exemple, les cantines formées par ce collectif utilisent des produits frais et locaux, réduisant ainsi les coûts et les déchets alimentaires.
Enfin, il insiste sur l’impact éducatif des cantines. Les enfants peuvent influencer positivement leurs parents en racontant leurs bonnes expériences à la cantine, contribuant ainsi à une meilleure éducation alimentaire. Face à l’urgence sanitaire posée par la malbouffe, il appelle à une mobilisation générale pour intégrer le plaisir et la qualité dans l’alimentation scolaire, faisant de l’alimentation un terrain de concorde et un levier pour sauver la planète.
Les Échos, Grande distribution : la réinvention ou le déclin, 13/05/2024
La grande distribution en France est en pleine mutation, avec un modèle économique en pleine transformation qui suscite des inquiétudes parmi les syndicats. Chez Carrefour, la pratique de la location-gérance et de la franchise gagne du terrain, transformant profondément le paysage des hypermarchés et supermarchés de l’enseigne.
Le cas de Ludovic Matagne, responsable du rayon multimédia de l’hypermarché Carrefour de Maubeuge, illustre cette tendance. Le 1er février, lui et ses 200 collègues ont changé d’employeur lorsque leur magasin a été transféré à un locataire-gérant. Cette réorganisation a conduit à une réduction des effectifs et à une augmentation de la charge de travail pour les salariés restants. Isabelle Martins, employée dans un Carrefour d’Anglet, a vu sa rémunération baisser de 200 euros par mois après une période de transition de 15 mois.
En 2023, 78 % des supermarchés Carrefour et 35 % de ses hypermarchés étaient gérés sous ces nouveaux régimes. Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a fait de cette stratégie un axe majeur, avec pour objectif d’atteindre 60 % des hypermarchés en location-gérance à terme. Cette évolution a permis à la CFDT de gagner en visibilité en attaquant Carrefour en justice, affirmant que les salariés subissent un préjudice financier significatif en raison de la perte des avantages de participation aux résultats et d’intéressement.
Face à cette situation, d’autres acteurs de la grande distribution, comme Auchan et Casino, adoptent des stratégies similaires pour gagner en flexibilité. Jérôme Nanty, DRH de Carrefour, défend cette approche comme une nécessité pour rester compétitif et sauver des magasins en difficulté. Il assure que des mesures ont été prises pour réduire l’impact sur les salariés, notamment par le maintien de certaines conditions pendant 15 mois et la préservation de la couverture santé et des tickets-restaurant.
Cependant, les nouveaux employés des magasins franchisés ou en location-gérance ne bénéficient pas des mêmes avantages, ce qui creuse l’écart avec des enseignes comme Leclerc et Intermarché, où les coûts salariaux sont plus faibles. Cette transformation est perçue par certains comme un moyen de « nettoyer le bilan » de Carrefour, en se débarrassant des actifs peu rentables tout en conservant des revenus sous forme de loyers et de redevances.
En Belgique, le passage des magasins Delhaize à la franchise a montré que cette transition peut aussi avoir des effets positifs sur la dynamique d’équipe et la productivité. En France, certains locataires-gérants voient dans cette évolution une opportunité de redonner du dynamisme à des magasins autrefois peu performants.
La grande distribution française se trouve à un point critique, où l’adaptation à un environnement de marché local et la flexibilité sont devenues essentielles pour survivre. Pour les grands groupes comme Carrefour, le défi est de prouver que leur structure centralisée peut encore offrir une valeur ajoutée dans ce nouveau paysage économique.
Les Échos, Les amateurs de sauce Sriracha menacés de pénurie ?, 10/05/2024
Les amateurs de plats épicés vont devoir faire face à une pénurie de sauce Sriracha. Huy Fong Foods, principal producteur de cette célèbre sauce thaïlandaise, arrête sa production jusqu’en septembre en raison de problèmes d’approvisionnement en piments rouges. L’entreprise a informé ses distributeurs que les piments étaient « trop verts », affectant ainsi la couleur du produit. Toutes les commandes passées après le 6 mai ont été annulées, et la production ne reprendra qu’avec la nouvelle récolte.
Les difficultés d’approvisionnement de Huy Fong Foods pourraient être liées à ses fournisseurs de piments au Mexique, selon Stephanie Walker, professeure à l’Université d’Etat du Nouveau-Mexique. En 2017, Huy Fong Foods s’était séparée de son fournisseur historique, Underwood Ranches, après près de 30 ans de collaboration. Ce dernier produit désormais sa propre version de la sauce Sriracha, ce qui pourrait lui profiter en période de pénurie.
Les concurrents de Huy Fong Foods, comme McIlhenny Company, fabricant de la sauce Tabasco, se positionnent également pour répondre à la demande. McIlhenny a même lancé un site web permettant aux consommateurs de localiser les points de vente de sa sauce Sriracha.
Cette interruption de production est un coup dur pour les amateurs de cette sauce emblématique, reconnaissable à son bouchon vert et sa bouteille ornée d’un coq. La situation met en lumière les défis de la chaîne d’approvisionnement dans l’industrie alimentaire, particulièrement en période de perturbations climatiques et économiques.
Sciences et Avenir, Cantines scolaires : à Rio, la malbouffe est interdite dans les écoles, 04/05/2024
À Rio de Janeiro, la municipalité a pris une décision radicale pour lutter contre l’obésité infantile : les aliments ultra-transformés sont désormais bannis des cantines scolaires, tant publiques que privées. Les élèves se voient proposer des repas sains, tels que du poulet aux pommes de terre, de la salade de carottes et de chou, et de la pastèque en dessert.
Cette initiative vise à combattre une épidémie préoccupante. Près d’un tiers des jeunes Brésiliens souffrent de surpoids ou d’obésité, selon l’Institut Desiderata. Une étude de cette ONG révèle que 80 % des 5-19 ans consomment au moins un aliment ultra-transformé par jour. Marluce Fortunato, responsable des politiques de nutrition à la mairie de Rio, souligne que cette crise touche la santé et l’apprentissage des enfants.
L’interdiction des aliments ultra-transformés, riches en additifs et souvent bon marché, pose néanmoins des défis. Ces produits “vicent le palais” et sont plus accessibles financièrement. Le pédiatre Daniel Becker observe un phénomène d’obésité couplée à des carences nutritionnelles, et souligne que ces produits sont responsables de 70 % des maladies chroniques mondiales.
Pour encourager de bonnes habitudes alimentaires, les cantines scolaires réintroduisent des fruits et légumes tropicaux oubliés, comme l’igname et le gombo. Les enfants redécouvrent des aliments sains, même si, à la maison, ils sont encore exposés à la malbouffe. Un parent a même protesté en raison du coût et du temps de préparation des jus de fruits naturels que son enfant réclamait après les avoir découverts à l’école.
Vera Lucia Perreira, une habitante de Rio, a décidé de cuisiner des légumes bio pour sa petite-fille, participant au projet Favela Organica. Ce programme de sensibilisation, fondé par Regina Tchelly, enseigne aux familles des favelas à cuisiner sainement. Les enfants y apprennent à préparer des plats comme les “œufs de Barbie,” des œufs durs teints au jus de betterave.
Cette initiative locale s’accompagne d’appels nationaux pour une alimentation plus saine. Une campagne publicitaire et une pétition demandent au gouvernement de surtaxer les aliments ultra-transformés et d’utiliser les recettes pour rendre les aliments sains plus abordables. Rio de Janeiro espère ainsi inspirer d’autres régions à adopter des mesures similaires pour lutter contre l’obésité infantile et promouvoir une alimentation saine.
Le Figaro, Pourquoi la France, première exportatrice mondiale de pommes de terre, importe ses frites et ses chips, 14/05/2024
Bien que la France produise 6 millions de tonnes de pommes de terre par an, elle dépend de ses voisins pour les produits transformés. Un récent rapport parlementaire indique que la France importe cinq fois plus de chips qu’elle n’en exporte, et plus de 50 % des frites et purées consommées proviennent de Belgique et des Pays-Bas.
Les pays nordiques, notamment les Pays-Bas et la Belgique, ont développé un écosystème compétitif pour la transformation de la pomme de terre grâce à des subventions gouvernementales et des coûts de production réduits. Les usines belges, parfois situées à moins de 10 kilomètres de la frontière française, bénéficient également de dispositifs administratifs plus légers.
Cette situation impacte la filière française, qui doit fournir des tubercules de qualité pour saturer les usines belges. Sur les 3,5 millions de tonnes de pommes de terre exportées, 1,8 million sont destinées à la Belgique. La pression pour maintenir la souveraineté alimentaire et répondre à la demande croissante de produits locaux est forte.
Pourtant, des signes d’amélioration apparaissent. McCain a annoncé un investissement de 350 millions d’euros sur cinq ans en France. D’autres industriels belges, comme Agristo, Ecofrost et Clarebout Potatoes, ont également investi dans des usines françaises. Le rachat de Mousline par FnB Private Equity, qui prévoit d’investir entre 13 et 20 millions d’euros pour augmenter la production, est un autre signe positif.
Ces investissements visent à doubler la capacité productive de la France d’ici 2030 et à réduire le déficit commercial de la transformation des pommes de terre. En 2023, le déficit en volume est passé de 370 000 tonnes en 2019 à 282 000 tonnes, bien que le déficit en valeur continue de se creuser.
Le Monde, Comment le monde agricole s’est peu à peu fragmenté, 16/05/2024
Les dernières décennies ont vu un bouleversement radical du secteur agricole français, avec une diminution notable des fermes familiales au profit de grandes exploitations spécialisées. Ce phénomène a entraîné une augmentation des inégalités de revenus parmi les agriculteurs.
En 1972, la ferme laitière des Bertrand en Haute-Savoie est exploitée par trois frères célibataires et leur père âgé. En 1997, faute d’héritiers directs, le neveu Patrick et sa femme Hélène reprennent l’exploitation, introduisant des machines agricoles. En 2022, la famille investit dans des robots de traite, refusant de recruter des salariés. Cette transformation, capturée dans le documentaire La Ferme des Bertrand de Gilles Perret, illustre les profondes mutations du monde rural sur un demi-siècle.
Depuis 1982, l’emploi agricole a été divisé par trois, représentant seulement 2,7 % de l’emploi total en 2022, contre 7,5 % en 1982. Les agriculteurs, de plus en plus âgés, sont confrontés à des défis de transmission. Un quart des chefs d’exploitation ont plus de 60 ans, et beaucoup n’ont pas de successeurs désignés. D’ici à 2030, la moitié des agriculteurs atteindront l’âge de la retraite.
Entre 2000 et 2016, le nombre de fermes à main-d’œuvre familiale a diminué de 40 %, obligeant les agriculteurs à recruter des salariés. Le salariat représente aujourd’hui environ un tiers des effectifs agricoles, avec une prépondérance de contrats temporaires. Cette main-d’œuvre est souvent précarisée et travaille dans des conditions difficiles.
Le nombre d’exploitations a chuté, passant de 1,7 million en 1970 à 380 000 en 2022, avec une superficie moyenne en augmentation. Les fermes de plus de 100 hectares se multiplient, et la spécialisation des exploitations devient la norme. Parallèlement, les fermes en polyculture-élevage se raréfient, représentant seulement une exploitation sur dix en 2020.
L’agrandissement des exploitations et leur spécialisation ont creusé les inégalités de revenus. En 2021, le niveau de vie médian des ménages agricoles était proche de celui de la population générale, mais certains segments, comme les maraîchers, restent particulièrement vulnérables. Les viticulteurs et exploitants en grandes cultures, en revanche, affichent des niveaux de vie plus élevés.
Le coût croissant des terres et des équipements rend la transmission des fermes de plus en plus difficile. Les jeunes générations, attirées par l’agroécologie et les petites exploitations, peinent à racheter des fermes hautement capitalisées.
Aujourd’hui, l’agriculture française se divise en trois pôles : les grandes exploitations ressemblant à des firmes, les micro-exploitations de niche, et les fermes familiales traditionnelles. L’avenir de ces dernières reste incertain face aux défis économiques et sociétaux actuels.
Le Figaro, La Poste commercialise un timbre à l’odeur de baguette, «symbole de la gastronomie» française, 17/05/2024
La Poste a annoncé cette semaine la commercialisation d’un timbre inédit à l’effigie et à l’odeur de la baguette de pain, symbole emblématique de la gastronomie française. Le lancement coïncide avec la Saint-Honoré, fête du patron des boulangers. Ce timbre, imprimé à Boulazac en Dordogne, arbore la baguette enroulée d’un ruban bleu, blanc et rouge.
L’initiative vise à rendre hommage à ce “joyau de notre culture,” inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis novembre 2022. La Poste souligne l’importance de la baguette dans les pratiques quotidiennes des Français, avec douze millions de consommateurs se rendant chaque jour à leur boulangerie pour acheter l’une des six milliards de baguettes confectionnées annuellement.
Le timbre possède également une particularité olfactive. Pour sentir l’odeur de pain frais, il suffit de frotter le timbre. Damien Lavaud, imprimeur à Philaposte, explique que l’odeur est “encapsulée” dans des microcapsules qui se brisent lorsqu’on frotte le timbre, libérant ainsi l’arôme. Cette technologie a été utilisée auparavant pour des timbres aux senteurs de café, lavande, gazon et chocolat.
BBC, Why France is finding vegan croissants hard to stomach, 05/05/2024
Rodolphe Landemaine, propriétaire de cinq boulangeries parisiennes, propose une offre sans produits laitiers. Cependant, il évite soigneusement le terme “végan”, trop militant pour beaucoup de Français. Il espère que ses clients apprécieront ses créations avant de découvrir qu’elles ne contiennent ni beurre ni œufs.
Dans un contexte de changements sociaux et environnementaux, la résistance à ces innovations culinaires reflète des préoccupations plus larges. Les agriculteurs, comme Sophie Lenaerts près d’Amiens, luttent contre les importations de produits bon marché et les contraintes du système agricole européen. Elle estime que les croissants végans illustrent une dérive industrielle qui menace l’agriculture locale et le patrimoine français.
Le succès croissant de Landemaine, avec de nouvelles boulangeries prévues à Bordeaux, Lyon et Rennes, montre un intérêt grandissant pour les alternatives véganes. Malgré une évolution lente, les entreprises alimentaires françaises commencent à s’adapter à cette demande croissante, notamment en raison du coût élevé du beurre.
Food Dive, The Ozempic effect is real: Study zeroes in on GLP-1 users’ food needs, 08/05/2024
Les besoins alimentaires des personnes prenant des médicaments anti-obésité tels que Ozempic, Wegovy et Zepbound sont en pleine mutation, selon une étude récente menée par le cabinet Mattson, spécialiste en innovation alimentaire. Cette étude révèle que ces médicaments modifient fondamentalement les habitudes alimentaires des consommateurs, qui recherchent désormais des aliments riches en protéines, en portions plus petites et aidant à maintenir une bonne hydratation.
Les médicaments GLP-1, tels que Ozempic, agissent en ralentissant le transit des aliments dans le corps, ce qui réduit la consommation alimentaire et prolonge la sensation de satiété. En conséquence, les portions et la teneur calorique des aliments traditionnels peuvent être trop importantes pour ces individus, provoquant un inconfort notable en cas de suralimentation, explique Barb Stuckey, directrice de l’innovation et du marketing chez Mattson.
L’étude de Mattson indique également que les utilisateurs de ces médicaments consomment moins de repas et de collations, tout en augmentant leur consommation d’aliments riches en protéines, de fruits, de légumes et de légumineuses. Ils ont également tendance à boire plus d’eau et moins de boissons sucrées et alcoolisées. Les effets secondaires gastro-intestinaux de ces médicaments incitent certains utilisateurs à éviter les restaurants et à apprécier moins la nourriture.
Les startups alimentaires ont une opportunité unique de répondre à ces besoins spécifiques. Les produits qui pourraient séduire cette nouvelle clientèle incluent des portions pré-dosées de poulet grillé, des yaourts grecs, des sucettes glacées enrichies en électrolytes et des mini repas. Selon Mattson, les entreprises qui comprendront véritablement les besoins de ces consommateurs et offriront des produits savoureux et bien positionnés réussiront.
Alors que jusqu’à 15 millions d’Américains pourraient utiliser ces médicaments d’ici 2030, soit environ 13 % de la population, cette tendance représente un marché en croissance que les industries alimentaires et des boissons doivent absolument comprendre et intégrer.
The Wall Street Journal, Chicken Wings Are the New Inflation Hedge, 12/05/2024
Le poulet revient en force sur les tables américaines, avec une augmentation des ventes de 3 % sur l’année se terminant le 21 avril, selon Circana. Face à la hausse des prix du bœuf, les consommateurs optent pour des ailes de poulet dans les fast-foods et des tenders surgelés dans les supermarchés. Tyson Foods et Pilgrim’s Pride en profitent, enregistrant des profits plus élevés grâce à une demande croissante et à une baisse des coûts des aliments pour animaux.
Fabio Sandri de Pilgrim’s Pride observe que les consommateurs optent pour des plats de poulet moins chers dans les restaurants, ce qui a permis une hausse de 6 % des ventes de fast-foods pour Pilgrim’s au dernier trimestre. Chick-fil-A a vu ses ventes augmenter de 10 % en 2023, malgré sa fermeture le dimanche, tandis que Wingstop a enregistré une hausse de 21,6 % des ventes nationales à magasins comparables.
Tyson a réduit ses coûts en fermant six usines de volaille et en réintroduisant certains antibiotiques. L’entreprise a économisé environ 190 millions de dollars grâce à la baisse des prix des grains, notamment du maïs et du soja, qui ont chuté respectivement de 20 % et 15 % au cours des 12 derniers mois. Toutefois, les prix de gros du poulet augmentent en raison de la demande croissante et des stocks en baisse. Le prix des poitrines de poulet désossées a augmenté de 30 % et celui des ailes a plus que doublé.
Les dirigeants de Tyson et Pilgrim’s doutent d’atteindre l’augmentation prévue de l’approvisionnement en poulet de 1 % par l’USDA, en raison de problèmes de couvaison des poussins liés à une nouvelle race de poulets.
New York Times, Fast Food Forever: How McHaters Lost the Culture War, 12/05/2024
Vingt ans après la sortie du documentaire “Super Size Me”, le fast-food, en particulier McDonald’s, est plus florissant que jamais. Le film de Morgan Spurlock, qui suivait son régime McDonald’s pendant 30 jours, avait généré une prise de conscience massive des effets néfastes de la malbouffe. Cependant, cette vague de critique n’a pas freiné l’ascension des chaînes de fast-food.
À l’époque, “Super Size Me” avait été perçu comme une crise de marque pour McDonald’s. Le film a alimenté une réaction culturelle contre le fast-food, en mettant en lumière ses conséquences sur la santé et en suscitant un débat national sur l’obésité et les pratiques de l’industrie. Six semaines après la sortie du film, McDonald’s a supprimé son menu “Super Size”, bien que la compagnie ait nié tout lien avec le documentaire.
Malgré cette tempête médiatique, McDonald’s et l’industrie du fast-food ont prospéré. Aujourd’hui, McDonald’s compte près de 42 000 établissements dans le monde et le secteur du fast-food est le deuxième plus grand employeur privé aux États-Unis, après les hôpitaux. Environ 36 % des Américains consomment du fast-food chaque jour ! Les principales raisons de ce succès durable sont claires : c’est bon marché, pratique et apprécié des consommateurs.
L’industrie a su se relever de l’image négative grâce à une stratégie de marketing habile. Les entreprises de fast-food, dont McDonald’s, ont toujours été adeptes de la publicité destinée aux enfants. Ronald McDonald, par exemple, était plus reconnaissable que Mickey Mouse pour les enfants dans les années 80. Face à la montée de l’obésité infantile, des mesures d’autorégulation ont été prises, limitant la publicité destinée aux enfants de moins de 12 ans.
Cependant, McDonald’s a su pivoter en capitalisant sur les émotions et les souvenirs des consommateurs. En collaborant avec des agences créatives, McDonald’s a recentré sa stratégie sur des moments émotionnels partagés avec ses clients. Par exemple, la campagne “No matter who you are, everyone has a McDonald’s order” (Peu importe qui vous êtes, chacun a une commande McDonald’s) a touché un large public. En 2020, une publicité du Super Bowl présentait les commandes de célébrités comme Kim Kardashian, créant un lien émotionnel avec les consommateurs.
Cette approche a culminé avec la campagne du menu Travis Scott, qui a doublé les ventes de Quarter Pounders en une semaine et augmenté la capitalisation boursière de McDonald’s de 10 milliards de dollars. D’autres collaborations avec des célébrités comme BTS, Megan Thee Stallion et Lil Nas X ont suivi, ciblant particulièrement les jeunes et les consommateurs de couleur, qui ont tendance à consommer plus de fast-food.
En parallèle, les efforts pour rendre les options de fast-food plus saines continuent, mais avec des résultats mitigés. Des initiatives législatives, comme l’Acte de Réduction du Diabète Infantile, cherchent à interdire la publicité de la malbouffe aux enfants et à renforcer les avertissements nutritionnels. Pourtant, les statistiques montrent que la majorité des parents continuent d’acheter des repas de fast-food pour leurs enfants.
Au-delà de la législation, le fast-food reste profondément ancré dans la culture américaine, offrant un sentiment d’accessibilité face aux inégalités économiques croissantes. Pour beaucoup, un repas chez McDonald’s représente une forme de participation civique et une petite part du rêve américain.
Wall Street Journal, Why You May Soon Be Drinking Synthetic Coffee, 03/05/2024
Le café synthétique pourrait bientôt remplacer votre tasse de café quotidienne. Actuellement, le monde consomme deux milliards de tasses de café par jour, mais la production de café est un désastre social et environnemental. La forte demande a entraîné une déforestation massive, des salaires de misère pour les agriculteurs et des émissions de carbone importantes. De plus, le changement climatique menace de rendre la moitié des terres propices à la culture du café inutilisables d’ici 2050, selon certaines études.
Face à ces défis, plusieurs entreprises se tournent vers la biotechnologie et la science alimentaire pour créer des alternatives au café traditionnel, moins nocives et moins vulnérables aux changements climatiques. Ces substituts, fabriqués à partir d’ingrédients variés comme les pois chiches et les déchets agricoles, sont déjà en développement ou sur le marché par des startups comme Voyage Foods, Minus Coffee, Atomo, Prefer, Stem et Northern Wonder.
Parmi ces innovateurs, Atomo Coffee se distingue en imitant la structure moléculaire du café avec des ingrédients fermentés et torréfiés comme les graines de noix-pain et les noyaux de dattes. Lors d’une dégustation, les boissons à base de lait d’avoine étaient indistinguables du café traditionnel, bien que l’espresso pur offrait des notes légèrement différentes, incluant des saveurs inattendues comme le curcuma et le cumin. Voyage Foods, quant à elle, propose déjà des produits alternatifs comme une pâte à tartiner sans noix ni cacao, vendue chez Walmart.
Ces entreprises comptent sur l’effet de substitution : à mesure que le café traditionnel devient plus rare et coûteux, les consommateurs se tourneront vers ces alternatives plus abordables. Cargill, l’un des plus grands groupes agroalimentaires mondiaux, a même signé un accord pour distribuer les produits de Voyage Foods.
Le café synthétique n’est qu’un début pour ces startups. Voyage Foods vend également des substituts de beurre de cacahuète et de pâte à tartiner, et les chercheurs développent des techniques pour cultiver des cellules de café dans des bioréacteurs, similaires à ceux utilisés par la NASA pour la production alimentaire dans l’espace. Cependant, les coûts actuels de cette méthode ne sont pas encore compétitifs par rapport au café traditionnel.
En parallèle, des initiatives comme celle de Starbucks, visant à cultiver des arbres à café plus résistants au changement climatique, pourraient également changer la donne. Les avancées en sélection végétale et en génie génétique pourraient produire des caféiers plus robustes, capables de résister à la chaleur et aux maladies comme la rouille du caféier.
Washington Post, Sweetgreen promised to go carbon neutral. Now it’s serving steak, 07/05/2024
La fameuse chaîne de restauration américaine Sweetgreen, réputée pour ses salades et bols sains et engagée envers l’environnement, vient tout récemment d’ajouter du steak à son menu. Cette décision surprend, car la production de bœuf est notoirement néfaste pour le climat, et donc en contradiction avec l’image “éco-responsable” de l’enseigne. Le co-fondateur et directeur du concept de Sweetgreen, Nicolas Jammet, a expliqué que cette initiative vise à élargir l’attrait de l’enseigne au-delà du déjeuner pour inclure le dîner. Il a précisé que Sweetgreen a soigneusement sélectionné des fournisseurs de confiance pour le bœuf, qui est nourri à l’herbe et élevé en pâturage.
Sweetgreen, qui a débuté avec un petit établissement à Georgetown et compte maintenant 225 restaurants, avait testé ce nouvel ingrédient dans la région de Boston. La chaîne se distingue ainsi de ses concurrents comme Panera, Chipotle et Shake Shack, qui proposent déjà du bœuf.
Sur les réseaux sociaux, la réaction des fans a été mitigée. Certains applaudissent cette nouveauté, tandis que d’autres s’interrogent sur la compatibilité de cette offre avec les objectifs de neutralité carbone de l’entreprise. “Expliquez comment cela contribue à vos objectifs de neutralité carbone ?”, a demandé un utilisateur sur Instagram. Un autre a écrit : “Pour une entreprise qui prône la durabilité, le steak semble être un faux pas.”
Sweetgreen s’est engagée publiquement à devenir neutre en carbone d’ici 2027, ce qui signifie équilibrer les émissions de dioxyde de carbone résultant de ses activités par une quantité équivalente retirée de l’atmosphère. Or, la production de bœuf a une empreinte carbone bien plus élevée que celle du poulet ou des pommes de terre. Certaines entreprises tentent de rendre l’élevage bovin moins nuisible pour l’environnement en promouvant des méthodes agricoles réduisant les émissions et en modifiant l’alimentation du bétail. Toutefois, les experts soulignent les limites de ces efforts. “Il n’existe pas de hamburger respectueux du climat”, a déclaré Scott Faber, responsable des affaires gouvernementales au groupe de surveillance Environmental Working Group, au Washington Post cette année.
Malgré cette contradiction apparente, Sweetgreen a toujours fait de la durabilité environnementale une de ses priorités. L’entreprise a déclaré : “Nous croyons que le changement climatique est le défi déterminant de notre génération, posant une menace réelle et systémique à la santé des personnes et de la planète.” Dans cette optique, Sweetgreen a introduit des initiatives telles qu’un plat temporaire incorporant des algues cultivées, salué pour sa capacité à capturer le carbone dans l’eau de mer et à diversifier les revenus des pêcheurs de homard touchés par la baisse des récoltes.
Financial Times, America’s yoghurt love affair is over, 10/05/2024
L’époque où le yaourt était le produit phare des ménages américains semble révolue. General Mills envisage ainsi de vendre sa division yaourt en Amérique du Nord, une opération qui pourrait valoir plus de 2 milliards de dollars. Sous la direction de Jeff Harmening, l’entreprise s’efforce de se débarrasser des actifs sous-performants, et la vente de cette division pourrait en être une illustration parfaite.
Depuis 2015, les ventes de yaourts aux États-Unis ont chuté, passant de 1,84 million de tonnes à environ 1,75 million de tonnes l’année dernière. Bien que le marché ait atteint un sommet avec l’explosion de la popularité du yaourt grec, la consommation a diminué en raison de la “fatigue du yaourt” et d’une offre surabondante, allant des skyrs aux versions sans produits laitiers à base de noix de coco ou d’amandes.
General Mills a particulièrement souffert dans cette “guerre du yaourt”, perdant des parts de marché face à Chobani et au français Danone. Les ventes de yaourts de General Mills aux États-Unis ont diminué d’un tiers entre 2015 et 2020, atteignant 919 millions de dollars en 2020. La marque Yoplait, autrefois leader du marché, n’a pas su réagir assez rapidement face à Chobani, qui a presque à lui seul lancé la tendance du yaourt grec.
Les analystes soulignent que la part de marché de General Mills dans le secteur du yaourt est passée de 16 % à environ 13 % au cours des cinq dernières années. La vente de cette division pourrait permettre à l’entreprise de réduire sa dette nette et de se recentrer sur des segments plus rentables.
Vinepair, Welcome to the Era of the $100 Bar Snack, 10/05/2024
Bienvenue dans l’ère où les amateurs de cocktails et les gastronomes peuvent désormais savourer des mets de haute qualité dans les bars. Shinji’s, à New York, en est un parfait exemple, offrant des cocktails sophistiqués et des plats élaborés, tels que des handrolls à l’uni et au caviar à 80 et 100 dollars respectivement, et un sando à 120 dollars avec du Wagyu.
Jonathan Adler, directeur des boissons chez Shinji’s, vise à aligner la qualité des snacks de bar avec celle des cocktails, une tendance qui se répand dans les établissements de luxe. À proximité, le Sip & Guzzle propose un menu créatif concocté par l’ancien chef exécutif de l’Alinea, Mike Bagale, avec des plats comme du caviar fumé au thé à 165 dollars et un sando Royale with Cheese à 150 dollars.
Cette montée en gamme des snacks de bar est également visible à Tokyo, avec le Gold Bar servant des sandwichs Wagyu Katsu garnis de flocons d’or, et au Jewel of the South à la Nouvelle-Orléans, proposant un menu de caviar et des plats gourmands comme une saucisse au cou de canard à 73 dollars. À Manhattan, le Portrait Bar du Fifth Avenue Hotel offre un service de caviar à 195 dollars, reflet de la même attention portée à la qualité des mets qu’à celle des cocktails.
Les consommateurs recherchent des expériences complètes et mémorables, poussant les bars à élever leur offre culinaire. Cette tendance est soutenue par l’influence croissante des réseaux sociaux, où les clients aspirent à vivre des atmosphères spectaculaires et des dégustations somptueuses.
Forbes, Uncover Culinary Delights In Your Favorite City With Secret Food Tours, 03/05/2024
Depuis dix ans, Secret Food Tours s’impose comme un favori des voyageurs en quête d’expériences culinaires authentiques. Fondée en 2014 par Oliver Mernick-Levene et son partenaire Nico Jacquart, l’entreprise a rapidement connu un succès fulgurant avec une croissance des ventes de 1220 % au cours des deux premières années. En 2022, les revenus atteignaient 10 millions de dollars et l’entreprise prévoit une croissance jusqu’à 50 millions de dollars d’ici 2027. Aujourd’hui, Secret Food Tours est présent dans 63 villes à travers le monde, de Paris à Tokyo, avec des lancements récents à Atlanta, Bruxelles et Stockholm. Leur objectif est d’être présent dans 100 villes d’ici fin 2024.
Ce qui distingue Secret Food Tours de ses concurrents, ce sont les expériences uniques qu’ils offrent, adaptées à chaque destination. Les participants découvrent l’histoire de la ville, les habitudes alimentaires locales et l’influence de la gastronomie sur la culture régionale. Chaque tour inclut un « plat secret » révélé à la fin, et les groupes, composés de 12 personnes maximum, garantissent une expérience intime et spéciale.
Les fondateurs, bien que novices dans le secteur de la gastronomie et du tourisme, ont su capitaliser sur une idée scalable. Nico Jacquart, passionné de cuisine, est aussi un génie de la technologie, tandis qu’Oliver Mernick-Levene apporte son expertise en marketing. Leur approche a permis à l’entreprise de prospérer et de s’étendre rapidement.
Un exemple marquant de leur succès est le London Bridge Food Tour, qui met en lumière la richesse culinaire de Borough Market. Guidés par des experts comme Tom Blyth, ancien chef et cinéaste, les participants explorent l’histoire fascinante du quartier et savourent des spécialités britanniques telles que le fish and chips, les rouleaux de saucisse et les fromages anglais accompagnés de bière ou de cidre local.
Green Alliance, A New Land Divided : The opportunity of alternative proteins in Europe, May 2024
L’étude met en lumière le potentiel des protéines alternatives pour transformer l'utilisation des terres en Europe. Ce rapport se concentre sur dix pays européens : Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Espagne, Suède et Royaume-Uni, et explore les implications de l'adoption de protéines alternatives pour remplacer la production de viande et de produits laitiers.
Selon l'étude, une adoption massive de protéines alternatives pourrait permettre de libérer environ deux tiers des terres actuellement utilisées pour la production de viande et de produits laitiers d'ici 2050. Cela offrirait non seulement une réduction de 75 % de la dépendance des pays européens à l'égard des terres à l'étranger, mais aussi une opportunité significative de restauration de la nature et de stockage du carbone. Cette transformation est cruciale pour répondre aux objectifs climatiques ambitieux et à la nécessité de restaurer les écosystèmes naturels.
Cependant, pour que cette transition réussisse, il est impératif que les gouvernements mettent en place des politiques de soutien. Sans un cadre politique favorable, le potentiel des protéines alternatives pourrait ne pas être pleinement exploité, et l'occasion d'améliorer la sécurité alimentaire tout en préservant l'environnement pourrait être perdue.
L'étude souligne l'importance de l'innovation et de l'adoption rapide de ces nouvelles sources de protéines pour atteindre les objectifs de durabilité en Europe. Les gouvernements doivent donc faire des choix stratégiques pour assurer que les terres libérées par ce changement soient utilisées de manière optimale pour la nature et le climat.
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O. Frey