🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2024-14
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Libération, Cuisiner au lit, nouvelle lubie des tiktokeurs, 04/04/2024
Courrier International, Les Japonaises réclament leur part de ramens, 11/04/2024
The Guardian, Swapping red meat for herring, sardines and anchovies could save 750,000 lives, study suggests, 10/04/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Challenges, "Steaks et lardons végétaux" : un nouveau ouf de soulagement pour les start-up du secteur, 11/04/2024
Enième rebondissement dans cette affaire qui oppose les startups spécialisées dans les alternatives végétales à la viande et les industriels de la viande.
Le Conseil d'État a suspendu en urgence un décret gouvernemental qui interdisait l'utilisation des termes « steak », « jambon », et autres appellations traditionnellement associées à la viande pour les produits végétaux. Cette décision représente un soulagement significatif pour les start-up françaises du secteur des alternatives végétales, qui craignaient pour leur survie économique en cas d'application du décret. Cette mesure, prévue pour entrer en vigueur le 1er mai, aurait exigé des changements majeurs et coûteux en matière de marketing et de packaging. Le Conseil d'État a jugé que l'interdiction aurait pu entraîner une baisse considérable du chiffre d'affaires des entreprises concernées, surtout que leurs concurrents européens n'étaient pas soumis à cette restriction.
Le contentieux soulève des questions plus larges sur la régulation des noms des produits végétaux en Europe, un débat toujours en cours. Entre-temps, les entreprises utilisent cette opportunité pour renforcer leur visibilité et leur marketing, souvent avec une touche d'humour et d'ironie, soulignant les contradictions perçues dans les politiques actuelles. La décision récente pourrait également influencer les futures régulations européennes concernant la dénomination des produits végétaux.
Le Monde, Et si le thé était le nouveau vin ?, 07/04/2024
Dans une vingtaine de restaurants gastronomiques, une nouvelle tendance émerge : le thé est servi comme alternative au vin, associé aux mets pour enrichir l'expérience culinaire. Des « maîtres de thé » préparent des infusions de haute qualité, surnommées « grands crus », que les sommeliers servent au verre en harmonie avec les plats. Ce concept innovant répond à une curiosité croissante pour des alternatives non alcoolisées dans la gastronomie.
Les thés, sélectionnés avec soin pour leur qualité exceptionnelle, sont infusés à froid pour préserver leurs arômes complexes et éviter la production de théine. Cette méthode d'infusion, bien que plus longue et coûteuse, accentue la finesse et la complexité aromatique du thé, comparable à celle des grands vins. Les thés sont ensuite servis dans des verres à vin, à une température contrôlée, pour simuler l'expérience oenologique.
L'initiative est particulièrement appréciée dans des contextes où l'alcool est moins consommé, offrant une alternative gastronomique riche en goût. Toutefois, cette approche rencontre des défis, notamment en termes de conservation du thé après ouverture, puisqu'il s'oxyde rapidement. La solution pourrait résider dans un conditionnement innovant qui permettrait de conserver les qualités du thé plus longtemps sans l'utilisation de conservateurs.
Cette approche redéfinit non seulement l'utilisation du thé dans la haute cuisine mais ouvre également de nouvelles perspectives pour les sommeliers et les restaurants à la recherche d'alternatives non alcoolisées sophistiquées et respectueuses de la santé.
Libération, Cuisiner au lit, nouvelle lubie des tiktokeurs, 04/04/2024
Sur TikTok, la tendance est à la cuisine au lit avec l'electric hot pot, une petite casserole électrique inspirée de la cuisine chinoise, permettant de cuisiner presque partout. Cette mode, portée par des comptes comme Lazy Pot Noodle qui accumulent des millions de likes et d'abonnés, repose sur des vidéos montrant la préparation de plats variés directement dans le lit des utilisateurs. Malgré les risques évidents, comme les taches de graisse sur les draps ou le danger de cuisiner près d'un ordinateur portable, l'engouement pour cet ustensile bon marché ne faiblit pas.
Vendue à petit prix sur des plateformes en ligne telles qu'Amazon, Ebay, ou Temu, cette casserole électrique séduit un large public, allant des étudiants vivant dans des espaces réduits aux familles cherchant une solution de cuisine temporaire lors de travaux. Cependant, la qualité de ces produits laisse à désirer. Les appareils, souvent légers et équipés de fonctionnalités basiques, peinent à offrir une expérience de cuisson satisfaisante, et leur nettoyage s'avère compliqué en raison de leur conception.
Malgré ces défauts, l'electric hot pot a trouvé son marché, en partie grâce à une stratégie de marketing efficace qui mise sur la multifonctionnalité de l'appareil et sur l'engouement pour la cuisine facile et rapide. Ce phénomène illustre la capacité des produits de consommation à se réinventer et à gagner en popularité à travers le monde, même lorsque leur utilité et leur qualité sont discutables.
Libération, Dans les coffee-shops, le grain de folie de la chicorée, 06/04/2024
La chicorée, cette plante amère principalement cultivée dans le nord de la France, gagne en popularité comme alternative locale et saine au café, notamment dans les coffee-shops parisiens. Cette tendance est encouragée par des restaurateurs locavores comme Florent Ladeyn et Victor Mercier, qui intègrent la chicorée dans leurs menus comme une option décaféinée et écologiquement responsable. La chicorée est riche en vitamines, fibres et minéraux, et présente l'avantage de ne pas être transformée par des procédés chimiques contrairement aux décaféinés classiques.
Les coffee-shops explorent des accords mets-chicorée, offrant une expérience culinaire nouvelle et audacieuse. Des entreprises comme Cherico contribuent à redéfinir l'image de la chicorée, la modernisant et la positionnant comme une boisson d'avenir, particulièrement adaptée aux consommateurs cherchant à réduire leur consommation de caféine. Les professionnels du café sont encouragés à intégrer la chicorée à leur offre, malgré certains défis comme la conservation du produit après ouverture.
La chicorée, bien qu'en croissance, représente toujours une petite part du marché des boissons chaudes comparée au café. Néanmoins, son intégration dans les coffee-shops et restaurants indique un potentiel de croissance, en tant que choix de boisson innovant et respectueux de l'environnement.
Les Échos, Des Landes au Val de Loire, le parcours du combattant des cultivateurs d'asperges, 07/04/2024
La culture de l'asperge représente un défi majeur pour les agriculteurs des Landes au Val de Loire. La récolte se fait quotidiennement et nécessite une main-d'œuvre abondante de saisonniers, particulièrement autour de la période de Pâques, qui représente un pic de consommation. Les producteurs doivent fidéliser ces travailleurs dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre et de concurrence avec d'autres cultures moins exigeantes en travail.
En France, la culture de l'asperge est concentrée sur 6.600 hectares, majoritairement dédiés aux asperges blanches et violettes. Cependant, la production nationale ne suffit pas à satisfaire la demande, entraînant des importations significatives, notamment de Belgique, des Pays-Bas et d'Espagne. Le défi est accentué par une perte de surfaces cultivées et par le coût élevé de l'installation, avec un retour sur investissement qui n'est optimal qu'à partir de la troisième année.
Les défis ne se limitent pas à la culture elle-même. Les producteurs doivent aussi gérer efficacement leur main-d'œuvre saisonnière, ce qui comprend le logement, la gestion et la rémunération. Certaines coopératives, comme Fleuron d'Anjou, aident à organiser les productions pour fidéliser les travailleurs en leur offrant des contrats prolongés dans d'autres secteurs agricoles régionaux.
Pour soutenir la filière, le gouvernement a classé le secteur des fruits et légumes comme étant en tension, facilitant l'obtention de visas pour les travailleurs saisonniers et réduisant les charges sociales pour les employeurs. Malgré ces défis, les producteurs comme Guillaume Thomas réussissent à bien vivre de leur activité, bien que les coûts de production soient élevés en raison de la nature laborieuse de la récolte et de l'augmentation des salaires.
Courrier International, Les Japonaises réclament leur part de ramens, 11/04/2024
Au Japon, les ramens ont longtemps été considérés comme un plat masculin. Traditionnellement, les hommes fréquentaient seuls les restaurants de ramens, une pratique culturelle qui a exclu les femmes. Cependant, cette dynamique change avec l'émergence des "ramens de filles", une tendance qui prend de l'ampleur depuis le premier Ramen Girls Festival à Yokohama en 2015. Ces ramens sont adaptés aux préférences féminines avec des bouillons plus légers, des options sans gluten, et des ingrédients bio. Les restaurants adaptent aussi leur espace pour être plus accueillants pour les femmes, avec une attention particulière à l'hygiène et à l'aménagement intérieur.
Historiquement, manger des ramens était un acte de défi pour une femme japonaise, souvent perçu comme inapproprié ou indigne. Les restaurants traditionnels n'étaient pas conçus pour les femmes, avec des décors et des commodités orientés vers les hommes. Même les nouilles instantanées, une alternative populaire, étaient initialement conçues sans considération pour les besoins ou les préférences des femmes.
Cela a commencé à changer avec l'introduction des Cup Noodles Light par Nissin en 2008, ciblant les femmes actives soucieuses de leur santé. Plus récemment, Nissin a lancé les Cup Noodles Pro, adaptées aux besoins nutritionnels des consommateurs modernes, sans se focaliser sur un genre spécifique. Ces évolutions montrent que le marché des ramens est de plus en plus inclusif, permettant aux femmes de profiter de ce plat emblématique sans compromis sur leur confort ou leur santé.
Les Échos, Comment Labeyrie fait de plus en plus de place aux apéritifs végétaux, 06/04/2024
Labeyrie Fine Foods, bien connue pour ses produits tels que le saumon fumé et le foie gras, élargit son offre vers les apéritifs végétaux à travers sa marque l'Atelier Blini. Cet ajustement répond à la demande croissante des consommateurs pour des options alimentaires plus végétales, notamment parmi les flexitariens. Actuellement, ce segment représente 18 % du chiffre d'affaires du groupe, qui s'est élevé à plus de 1 milliard d'euros l'année dernière. L'entreprise vise à augmenter la part de son offre végétale à 25 % du chiffre d'affaires dans les trois à quatre prochaines années.
Pour atteindre cet objectif, Labeyrie mise sur l'innovation dans ses recettes, notamment en développant des produits à base de houmous et d'olives. La société a également commencé à cultiver des pois chiches dans le Sud-Ouest de la France et travaille à établir une filière agroécologique pour les olives en Grèce. Ces initiatives sont ancrées dans une stratégie de responsabilité sociale d'entreprise (RSE) robuste, avec un accent mis sur l'utilisation de ressources locales comme le blé pour les blinis et le lait pour les préparations fromagères, tout en maintenant des contrats rémunérateurs et stables avec les agriculteurs locaux.
En parallèle, Labeyrie restructure son organisation interne pour renforcer les liens avec les producteurs et optimiser la gestion de ses différentes filières, notamment en créant quatre pôles dédiés. Cette réorganisation aide l'entreprise à mieux partager les enjeux et les expériences entre les différents acteurs de son écosystème.
À l'international, Labeyrie vise à augmenter ses ventes hors de France, avec pour objectif de réaliser la moitié de son chiffre d'affaires à l'étranger dans les cinq prochaines années, en se concentrant sur des marchés à fort potentiel comme le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est. Cette expansion s'accompagne également d'une réflexion sur la réduction des emballages plastiques pour tous ses produits.
La Tribune, Yacon & co, l’entreprise vichyssoise qui cartonne avec son sirop, alternative au sucre, 30/03/2024
Yacon & Co, une entreprise basée à Vichy, connaît un succès grandissant avec son sirop de yacon, une alternative naturelle au sucre. Ce sirop, fabriqué à partir d'une plante péruvienne, est devenu populaire suite à l'apparition de la société dans l'émission "Qui veut être mon associé?" sur M6, où ils ont obtenu un investissement significatif pour développer leur production.
Le sirop de yacon est apprécié pour son faible indice glycémique et sa faible teneur en calories, ce qui le rend particulièrement attractif pour les diabétiques et les personnes surveillant leur poids. L'entreprise a rapidement évolué, passant d'un petit laboratoire à une production plus large, et prévoit même de construire une usine au Pérou pour augmenter sa capacité de production à 400 tonnes par an.
La demande pour le sirop de yacon a explosé, notamment après une étude de l'OMS déconseillant les édulcorants artificiels, ce qui a entraîné des ventes massives et une pénurie temporaire. Yacon & Co envisage également de développer une production de yacon en France, bien que les premiers essais n'aient pas encore atteint la qualité du produit péruvien.
L'entreprise, qui bénéficie déjà d'une forte présence sur le marché français, prévoit une expansion internationale et une deuxième levée de fonds pour soutenir sa croissance et l'ouverture de nouvelles installations de production.
Modern Retail, ‘People aren’t going to the grocery store for novelty’: Amid inflation, CPG startups go back to basics, 11/04/2024
Dans un contexte économique marqué par l'inflation et une pression accrue sur le pouvoir d'achat, les startups du secteur des PGC s’orientent moins vers les innovations audacieuses mais cherchent plutôt à revenir à des produits de base plus familiers et simples. Au placard donc bonbons gélifiés à l'ashwagandha, café aux champignons ou viande cultivée en laboratoire et retour à des valeurs et messages familiers. La simplicité, la santé et le retour aux classiques réconfortants avec une touche moderne semblent être la nouvelle tendance.
Des entreprises comme Impossible Foods ont réorienté leur marque pour mettre en avant des aliments familiers comme les hot-dogs et les burgers, visant à attirer un public plus large. D'autres marques, telles que Poppi avec sa publicité du Super Bowl, promeuvent leurs produits comme des alternatives saines aux classiques appréciés.
Les investisseurs notent un intérêt renouvelé pour des versions modernisées d'articles classiques et un éloignement des tendances éphémères au profit de produits apportant des bénéfices santé mais qui sont également familiers et goûteux. Cela est dû en partie aux difficultés économiques actuelles qui rendent les consommateurs moins enclins à expérimenter et plus intéressés par des produits fiables et simples.
Les marques qui réussissent sont celles qui parviennent à équilibrer l'innovation avec l'authenticité et un message clair. Par exemple, SkinnyDipped se concentre sur des produits à faible teneur en sucre et adaptés aux diabétiques, tandis que Gimme Seaweed mise sur les bienfaits naturels des chips d'algues, soulignant leur simplicité et leur naturalité.
The Spoon, Whirlpool Lays Off Entire Team for Cooking and Recipe App Yummly, 03/04/2024
Whirlpool a récemment licencié toute l'équipe de Yummly, l'application et le site web de recettes de cuisine qu'elle avait acquis en 2017. Initialement, Whirlpool avait pour objectif d'améliorer ses expériences de cuisine connectée en intégrant des recettes personnalisées et des guides de cuisine étape par étape via Yummly. Après l'acquisition, l'entreprise avait renforcé les capacités de contenu de Yummly, ajoutant des fonctionnalités comme la reconnaissance d'images alimentaires et un thermomètre de cuisine connecté.
Cependant, la décision de dissoudre l'équipe de Yummly indique un changement de stratégie, s'éloignant des applications basées sur un contenu éditorial humain pour explorer de nouvelles technologies telles que l'IA générative. Ce mouvement reflète une tendance plus large dans l'industrie des appareils ménagers, où les entreprises expérimentent avec l'IA pour développer des bibliothèques de contenu et des interfaces utilisateurs, avec des résultats mitigés. L'industrie semble réévaluer ses stratégies concernant les appareils intelligents, tirant des leçons des premières vagues de développement de produits et se préparant peut-être pour une nouvelle phase d'intégration technologique.
Matthieu Vincent de DigitalFoodLab expliquait d’ailleurs sur LinkedIn que cette décision de Whirlpool sonne probablement “la fin du four, du réfrigérateur et d'autres appareils de cuisine intelligents”.
Modern Retail, New sparkling water brand Not Beer wants to capitalize on Liquid Death’s popularity, 10/04/2024
Une nouvelle marque d'eau gazeuse appelée Not Beer exploite la popularité de l'eau en canette aux Etats-Unis, et en particulier de Liquid Death. Se démarquant par son absence de goût de bière, Not Beer se présente comme une alternative non alcoolisée qui ressemble à une bière et en a la sensation, mais qui est en réalité de l'eau gazeuse. La marque adopte une esthétique rouge et blanche rappelant les canettes classiques de Budweiser. Après une levée de fonds de 1,9 million de dollars, Not Beer se lance sur Amazon et chez certains détaillants ce mois-ci. Selon Dillon Dandurand, le fondateur, cette nouvelle sous-catégorie s'inscrit dans plusieurs tendances actuelles, offrant une alternative saine à l'alcool et une image de marque originale adaptée à TikTok.
L'idée lui est venue en voyant une publicité pour Bud Light Next, mettant en avant l'absence de glucides, ce qui l'a amené à se questionner sur la distinction entre cette offre et de l'eau. La génération Z consomme 20% moins d'alcool que les millennials, ouvrant un champ de compétition entre les acteurs non alcoolisés pour captiver cet auditoire. Outre Liquid Death, récemment évaluée à 1,4 milliard suite à sa dernière levée de fonds, Hop Wtr, lancée en 2020, se distingue également par son eau gazeuse non alcoolisée infusée de houblon. En 2021, Constellation Brands a même acquis une participation minoritaire dans cette dernière.
Cependant, Dillon Dandurand voit encore un espace pour des marques comme Not Beer, exploitant l'aspect marketing de l'alcool pour se positionner. Contrairement à d'autres, Not Beer ne cherche pas à imiter le goût de l'alcool mais à se distinguer dans le rayon des eaux. Reconnaissant l'influence de Liquid Death, Dandurand mise sur un marketing humoristique avec le slogan "never a bad time" et envisage de nombreuses opportunités de contenu, notamment sur TikTok et Instagram. Mike Jones, un des premiers à avoir investi dans Liquid Death, anticipe une croissance continue du marché pour ces produits non alcoolisés axés sur la santé, soulignant l'importance de se démarquer par le branding, le développement de saveurs, les campagnes de marketing, les collaborations et les partenariats.
Taste, Can Dried Fruit Get a Facelift?, 26/03/2024
L'article met en lumière le renouveau de l'industrie du fruit sec aux États-Unis, grâce à l'initiative de trois marques engagées qui visent à promouvoir une consommation plus durable et éthique de ces produits. Historiquement, les fruits secs souffrent d'une image peu glamour, éclipsée par des produits hautement transformés et sucrés. Cependant, les fruits secs offrent de nombreux avantages, notamment une concentration plus élevée en fibres, vitamines et minéraux, ainsi qu'une empreinte carbone réduite grâce à leur meilleure conservation et leur transport plus efficient.
Ugly Company, fondée par Ben Moore, un agriculteur de quatrième génération en Californie, lutte contre le gaspillage alimentaire en transformant des pêches, nectarines et autres fruits “moches” ou imparfaits en délicieux snacks secs sans ajouter de sucre ni de conservateurs. Cette initiative a permis de sauver 1,3 million de tonnes de fruits du gaspillage en 2023 et au global 8,9 millions de tonnes d'ici 2025.
Ziba Foods, lancée par Raffi Vartanian et Patrick Johnson, ambitionne de revitaliser l'industrie afghane des fruits et noix secs en introduisant aux États-Unis des raisins secs et des figues séchées au soleil, produits de manière éthique sans intermédiaires, pour assurer une rémunération juste aux producteurs.
Yun Hai, cofondée par Lillian Lin et Lisa Cheng Smith à New York, soutient les agriculteurs de Taïwan touchés par l'embargo chinois sur les ananas taïwanais en 2021. En réponse, Yun Hai a lancé une campagne Kickstarter réussie pour vendre des ananas Golden Diamond, des mangues Irwin et des goyaves Pearl séchées, poursuivant la vente de fruits taïwanais séchés haut de gamme, comme les pommes de cire et les mangues vertes, sans conservateurs.
Ces marques, en mettant l'accent sur des pratiques durables, éthiques et sans gaspillage, cherchent à transformer la perception des fruits secs tout en soutenant des communautés agricoles à travers le monde et en offrant aux consommateurs des alternatives saines et savoureuses aux snacks transformés.
New York Times, The Condiment Wars Come for Chile Crisp (or Crunch), 05/04/2024 + Eater, Momofuku Says It Will No Longer Enforce ‘Chile Crunch’ Trademark, 12/04/2024
Aux Etats-Unis un conflit de marques s’est déclaré autour du terme "chile crunch", engagé par l'entreprise Momofuku, fondée par le célèbre chef David Chang. Momofuku revendique l'exclusivité de l'utilisation des termes "chili crunch" et "chile crunch" et a commencé à envoyer des lettres à d'autres entreprises alimentaires qui utilisent ces expressions dans leurs noms de marque. Plusieurs entreprises ont déjà cédé, craignant des litiges coûteux.
La controverse soulevée par cette action en justice pose la question de la possibilité de posséder la traduction anglaise d'un condiment de base, tel que le chile crunch, qui, comme la moutarde ou la mayonnaise, pourrait susciter une forte loyauté de marque, mais semble difficile à posséder exclusivement. L'article fait référence à des batailles précédentes dans l'industrie des condiments, comme celle impliquant la sriracha, où le propriétaire de Huy Fong Foods n'a pas déposé la marque “sriracha” à temps, ce qui a permis à ce terme de devenir un point de référence culturel partagé aux États-Unis.
Momofuku justifie sa démarche en affirmant que son chile crunch est si distinctif et reconnu depuis son lancement en 2020 qu'il définit le terme. Cependant, cette affirmation est contestée par d'autres dans l'industrie, comme Jing Gao de Fly By Jing, qui considère que "chile crunch" est un terme descriptif, générique et culturel qui ne devrait pas être déposé.
L'article souligne également comment le chile crisp et le chile crunch sont devenus des termes vernaculaires américains pour une catégorie de condiments asiatiques avec de nombreuses variations régionales et familiales, suggérant que la possession semble contraire à l'esprit de ces condiments qui invitent à l'adaptation et à la variation.
Suite aux vives réactions de la part de la communauté alimentaire asiatique-américaine suite à l’article ci-dessus David Chang a publié un épisode de son podcast, "The Dave Chang Show", où il s'excuse et annonce que Momofuku ne fera plus respecter ce droit d'auteur. Il explique que l'intention derrière le nom "chile crunch" était de différencier son produit du "chile crisp", ce dernier étant spécifiquement associé à la culture alimentaire chinoise. Chang affirme que si Momofuku avait compris que "chile crunch" était perçu comme synonyme de "chile crisp", ils n'auraient jamais utilisé ce nom.
Marguerite Mariscal, CEO de Momofuku, ajoute que l'application initiale du droit d'auteur était une mesure de protection suite à l'achat de la marque "chile crunch" auprès d'une entreprise au Colorado. Elle souligne que sans défense active de la marque, ils risquent de perdre leurs droits sur celle-ci, ce qui pourrait permettre à une autre entreprise de revendiquer le terme à l'avenir.
Finalement, Chang compare la situation à "L'Anneau Unique" dans "Le Seigneur des Anneaux", illustrant la complexité de posséder et de gérer un droit d'auteur sans enfreindre l'éthique ou l'intégrité culturelle. Malgré la propriété de la marque, Chang et Mariscal choisissent de ne pas appliquer activement leur droit d'auteur, optant pour une approche moins agressive et plus respectueuse de la diversité culturelle.
Financial Times, To save the oceans, start eating ‘naked clams’, 03/04/2024
Pour protéger les océans et s'adapter à un régime alimentaire bénéfique pour la santé humaine, riche en poissons, l'article propose un changement dans nos habitudes alimentaires. Il s’agirait de réduire notre consommation des cinq poissons les plus consommés (cabillaud, haddock, saumon, thon et crevettes) pour explorer d'autres espèces moins connues. La surpêche et la capacité maximale atteinte par la pêche sauvage ont conduit à une stagnation des captures depuis les années 90, avec une demande croissante qui est désormais satisfaite par l'aquaculture. Cependant, cette solution présente ses propres défis car plus de 11% du total des captures de poissons sauvages (soit 12,6 millions de tonne) sont destinés aux poissons d’élevage plutôt qu’aux humains.
D’après un article de recherche publié récemment dans Nature Food il faudrait opter pour des pratiques plus durables telles que la réaffectation d'une partie des poissons nutritifs actuellement utilisés dans l'alimentation des poissons d'élevage (les maquereaux par exemple) à la consommation humaine. Il serait également utile d’explorer des alternatives comme les algues marines pour remplacer l'huile de poisson dans les aliments aquacoles. Une autre innovation mentionnée est l'élevage de palourdes nues, un type de bivalve à croissance rapide, qui pourrait servir à la fabrication de produits de poisson transformés pour le marché de masse, tels que des nuggets et des gâteaux de poisson, tout en consommant des copeaux de bois issus de l'industrie forestière comme source alimentaire. En plus de digérer le bois, les microbes symbiotiques présents dans l’intestin des palourdes synthétisent des micronutriments, dont le B12.
The Guardian, Swapping red meat for herring, sardines and anchovies could save 750,000 lives, study suggests, 10/04/2024
Selon une étude publiée récemment dans BMJ Global Health, remplacer la viande rouge par des petits poissons gras comme le hareng, les sardines et les anchois serait doublement bénéfique.
Après avoir analysé les données de plus de 130 pays, les chercheurs japonais et australiens ont conclu que remplacer la viande rouge par ces poissons pourrait prévenir 750 000 décès par an et réduire significativement la prévalence des incapacités résultant de maladies liées à l'alimentation. Cette substitution serait particulièrement bénéfique pour les pays à revenu faible et intermédiaire, où ces poissons sont abordables et abondants.
L'étude souligne que par rapport à la viande rouge, les produits de la mer offrent une concentration plus élevée en nutriments essentiels et préviennent les maladies non transmissibles liées à l'alimentation. Les petits poissons gras sont riches en acides gras polyinsaturés à longue chaîne oméga-3, en calcium et en vitamine B12 et possèdent l’empreinte carbone la plus faible de toutes les sources alimentaires animales.
Actuellement, trois quarts de la pêche des poissons dit “fourrage” sont transformés en farine et en huile de poisson, principalement utilisées pour l'aquaculture. L'étude propose quatre scénarios différents pour l'allocation globale de ce type de poissons. Bien que l'offre limitée de petits poissons gras ne suffise pas à remplacer complètement la viande rouge, leur substitution pourrait réduire considérablement le fardeau mondial des maladies. Les chercheurs appellent à l'élaboration de directives alimentaires basées sur le poisson et de politiques nutritionnelles sensibles pour promouvoir la consommation de ce type de poissons.
New York Times, A.I. Is Spying on the Food We Throw Away, 04/04/2024
L'intelligence artificielle s'immisce dans les poubelles des hôtels-restaurants et analyse les données des supermarchés pour réduire le gaspillage alimentaire. C’est le cas par exemple de cette chaîne d'hôtels, qui a installé des caméras dans ses bennes à ordures, et a découvert que les croissants proposés au petit déjeuner étaient en fait trop gros. De même, un supermarché a réalisé grâce à l'IA que les oignons jaunes se vendaient moins bien que les rouges et étaient donc plus souvent jetés.
Ces initiatives font partie d'une industrie naissante visant à résoudre le problème considérable du gaspillage alimentaire. Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, 1 milliard de tonnes de nourriture ont été gaspillées dans le monde en 2022 et les déchets alimentaires représentent 8 à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Winnow et Afresh sont deux entreprises développant des outils basés sur l'IA pour résoudre ce problème. Winnow analyse les déchets des restaurants, tandis qu'Afresh se concentre sur les données des supermarchés pour repérer les déséquilibres entre les stocks et les achats des consommateurs. Winnow, par exemple, installe des caméras au-dessus des bennes à ordures dans les cuisines des restaurants pour identifier les types de déchets générés, permettant aux établissements de repenser leurs portions ou de réaliser que certains plats ne sont pas finis par les clients.
Des initiatives telles que le Pacific Coast Food Waste Commitment montrent des progrès, avec une réduction de 25 % du volume total de nourriture non vendue entre 2019 et 2022 parmi un groupe de chaînes de supermarchés.
Des outils innovants sont en développement pour aider à réduire le gaspillage, comme des revêtements pour les produits frais qui retardent leur détérioration et des applications connectant les consommateurs à des aliments à prix réduits. L'IA peut offrir des recommandations précises sur le stockage, comme le nombre d'avocats à garder en stock, en fonction de l'analyse des données de vente.
Ces efforts illustrent l'importance de la technologie dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, malgré les défis posés par nos attentes de consommation et l'empreinte environnementale de l'IA elle-même.
Eurocommerce, Signs of Hope: The State of Grocery Retail 2024
Ce rapport examine les tendances les plus répandues qui influenceront le secteur de l'épicerie en 2024. Comment les épiciers peuvent-ils atténuer les hausses de coûts et améliorer leurs marges ? La montée en gamme va-t-elle revenir et propulser à nouveau les ventes de produits d'épicerie ? Que nous réserve l'avenir pour les produits alimentaires à emporter ? Les objectifs de durabilité seront-ils atteints à temps ? Que doit-il se passer pour que les acteurs prennent de l'avance sur le marché de l'épicerie en ligne ? Comment les épiciers peuvent-ils développer des activités de médias de détail qui soutiennent la rentabilité de manière fiable ? Où les épiciers devraient-ils investir dans l'IA et l'analyse avancée pour obtenir le plus grand impact ? Enfin, dans un monde où les marchés de l'emploi sont tendus, comment les détaillants en alimentation peuvent-ils attirer et retenir les bons talents pour assurer leur croissance future ?
Opinion Way, Les Français et les produits à base de protéines végétales, Mars 2024
Quelques points à retenir :
pour 65% des personnes interrogées, il est préférable aujourd’hui de végétaliser son alimentation, c'est-à-dire de consommer moins de viande (pour la planète, pour sa santé, etc.). Ce taux monte même à 72% pour les CSP+ et les 18-24 ans.
54% des personnes interrogées pensent toutefois qu'il est difficile de remplacer la viande par d'autres formes de protéines.
pour 54% des personnes interrogées, les produits à base de protéines végétales ne constituent pas une solution efficace pour consommer moins de viande tout en préservant son apport en protéines
parmi les freins à la consommation de produits à base de protéines végétales nous trouvons en premier le prix trop élevé, le goût trop fade, l'absence de plaisir, le manque de naturalité.
La Story - Les Échos, Comment E.Leclerc est devenu la star des hypers, 09/04/2024
E.Leclerc est le grand gagnant de l'année 2023 dans la distribution. Dans un contexte d'inflation, le groupement d'hypermarchés indépendants a vu ses ventes bondir de 10 % l'an dernier, à près de 49 milliards d'euros. Un succès que son représentant Michel-Edouard Leclerc attribue à une stratégie constante de prix bas qu'il revendique comme « un acte de volonté ».
E. Leclerc tire profit d'une image et d'une offre prix construites de longue date avec des marques nationales. Tandis que ses concurrents ont pâti en 2023 de leurs marques propres. Ce sont celles qui, dans le contexte de hausse des prix provoquée par la guerre en Ukraine, ont vu le plus flamber leurs étiquettes.
Estérelle Payany vient de sortir Midi moins cher, Le guide du déjeuner malin à Paris.
Elle propose pas moins de 120 adresses pour déjeuner assis à Paris pour moins de 20 euros (ce qui, avouons-le, est devenu un petit exploit de nos jours). Les 120 adresses qu’elle a triées sur le volet ont toutes été testées et approuvées anonymement. Du bistro au boui-boui, du phô au pot-au-feu, il y en a pour tous les goûts, à moindre coût.
Et en plus le guide est à moins de 15 euros!
Alors que les PFAS ont beaucoup fait parler ces dernières semaines, voici un comparatif de poêles pour ceux qui voudraient s’en passer
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey