🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2024-13
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Challenges, Un milliard de repas gaspillés chaque jour dans le monde, selon l'ONU, 27/03/2024
Le Monde, L’aviation, le septième ciel pour les domaines viticoles qui se hissent à bord, 25/03/2024
Financial Times, Brewers come under pressure to minimise water footprint, 22/03/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, Prix plus élevés, frais de service… Le coup de blues de la livraison de repas, 24/03/2024
La croissance du secteur de la livraison de repas à domicile en France est en berne. Après une période de forte expansion, notamment durant le Covid, avec un pic de 8,4 milliards d’euros en 2021, le chiffre d'affaires a diminué pour la deuxième année consécutive en 2023, atteignant 7 milliards d'euros (soit une baisse d'environ 5%). Cette baisse est attribuée à la réduction de la fréquence d'achat des consommateurs, en partie due à un pouvoir d'achat sous pression et à l'augmentation des prix.
Les restaurateurs ont également joué un rôle dans ce ralentissement en limitant volontairement la part de la livraison dans leur activité pour préserver leurs marges et encourager la fréquentation sur place. La concurrence entre les plateformes de livraison (Uber Eats, Deliveroo et Just Eat) et les commissions élevées qu'elles prélèvent ont conduit de nombreux établissement à augmenter les prix de leurs menus en ligne. En conséquence les repas livrés sont jusqu'à 50% plus chers qu'au restaurant. Ce renchérissement, combiné à l'augmentation des frais de service et de livraison, a incité les consommateurs à aller manger au restaurant plutôt que de commander en ligne.
En réponse à la baisse de la demande, les plateformes de livraison proposent désormais des abonnements permettant de réduire les frais de service et de livraison, comme le pass Uber One d'Uber Eats. En outre, les plateformes diversifient leurs services en livrant non seulement des repas mais aussi des produits d'épicerie ou de parapharmacie, élargissant ainsi leur offre et leur clientèle.
L'article souligne également l'autonomie croissante des chaînes de restaurants vis-à-vis des plateformes de livraison. A l’image de McDonald’s qui a lancé la livraison via son application, qui permet aux clients de bénéficier des mêmes prix qu'en restaurant tout en accumulant des points de fidélité.
Libération, Prix du vin : les consommateurs veulent payer moins cher les bouteilles produites par des femmes, 24/04/2023
Une étude récemment publiée dans le Journal of Wine Economics et conduite par Alicia Gallais et Florine Livat-Pécheux de la Kedge Business School de Bordeaux met en lumière les préjugés de genre dans le secteur viticole. L'étude a interrogé plus de 1 300 personnes en France et en Belgique francophone sur leur volonté de payer pour des vins selon le genre du vigneron.
Les résultats révèlent que les consommateurs sont prêts à payer 5 à 10 % moins cher pour un vin produit par une femme ou un collectif féminin, avec des variations selon le design des étiquettes. Pour les étiquettes classiques, un vin de "Georges Cadieux" valait en moyenne 10,88 euros contre 9,63 euros pour "Nathalie Panetier". Cependant, avec un design contemporain, le vin de "Nathalie Panetier" était plus valorisé à 9,88 euros contre 9,49 euros pour celui de "Georges Cadieux". Cela suggère que le design moderne peut inverser certains préjugés de genre.
L'étude constate également une différence selon le genre des consommateurs : les hommes seraient enclins à payer moins pour les vins produits par des femmes, peu importe le design, tandis que les femmes ne présentent pas de biais similaire. Ce phénomène de valorisation différenciée selon le genre du producteur s'étend au-delà du vin, touchant d'autres produits comme la bière artisanale et les petits gâteaux, illustrant un biais asymétrique où les produits fabriqués par des femmes sont désavantagés dans des marchés typiquement masculins, alors que l'inverse n'est pas vrai.
Les Échos, Aliments transformés : l'origine de plus des deux tiers des ingrédients reste opaque, 28/03/2024
Les résultats d’une étude réalisée par UFC-Que Choisir montrent que l'origine de plus de deux tiers des ingrédients utilisés dans les aliments transformés reste floue pour les consommateurs. Sur 243 aliments transformés de grandes marques passés en en revue, 47 % des ingrédients principaux analysés n'ont aucune origine mentionnée, et 22 % sont étiquetés de manière générique (comme « Origine UE » ou « Origine non UE »). Les céréales et les légumes sont particulièrement touchés par cette opacité, avec 84 % des ingrédients sans origine précise mentionnée.
L'étude souligne également d'importantes disparités entre les marques concernant la transparence de l'origine des ingrédients. Certaines marques, comme Marie et Bonduelle, communiquent précisément sur l'origine de la majorité de leurs ingrédients, tandis que d'autres, comme Fleury Michon et Cassegrain, sont moins transparentes. Cette situation suggère que les choix d'approvisionnement de chaque marque influent sur la transparence des informations fournies.
UFC-Que Choisir critique par ailleurs le phénomène de « french washing », où certaines entreprises comme Fleury Michon ou Sodebo mettent en avant leur héritage français sans pour autant indiquer l'origine française des ingrédients de leurs produits. Face à ce manque de volonté des industriels d'être transparents sur l'origine des ingrédients, exacerbé par le caractère volontaire des démarches de transparence comme le futur logo « Origine-Info » annoncé par la ministre déléguée chargée de la Consommation, Olivia Grégoire, l'association appelle à rendre obligatoire ce marquage. Selon UFC-Que Choisir, sans obligation, ce logo ne réussira pas à informer pleinement les consommateurs sur l'origine des produits alimentaires transformés, malgré une forte demande de transparence de leur part.
The Conversation, Produits « éthiques » : promettre ne suffit pas pour convaincre les consommateurs, 27/03/2024
L'article explore l'importance croissante des produits éthiques dans les décisions d'achat des consommateurs. Face à une demande de plus en plus prononcée pour des produits respectueux de l'environnement, du bien-être animal et de la santé humaine, les industriels se sont lancés dans le développement de produits innovants promettant de répondre à ces attentes. Cependant, toutes les promesses éthiques ne se valent pas et leur efficacité varie selon les secteurs et les produits.
Une enquête révèle que 67% des consommateurs souhaitent adopter une consommation plus responsable, motivés par le respect de l'environnement (78%), le bien-être animal (59%) et leur propre santé (73%). Ils attendent des entreprises qu'elles agissent de manière responsable et communiquent clairement sur ces actions.
Le bien-être animal est un critère de plus en plus décisif pour les consommateurs, notamment dans les secteurs alimentaire et cosmétique. Un sondage indique que 80% des Français sont sensibles à cette cause, et 60% ont une meilleure image des marques qui s'y engagent.
Les promesses "sans" (comme "sans parabène") sont plus efficaces que les promesses "avec" (comme "avec de l'huile d'avocat") selon une étude, et génèrent des intentions d'achat plus élevées.
Concernant les marques de distributeurs (MDD), les engagements en faveur de la santé des consommateurs ont un impact supérieur à ceux liés à l'environnement. Ces engagements renforcent la confiance des consommateurs envers les MDD et améliorent l'image de l'enseigne.
L'article conclut que les entreprises doivent fournir des preuves tangibles pour soutenir leurs promesses éthiques et ainsi influencer réellement les comportements d'achat. Les actions et engagements des entreprises doivent être crédibles et s'inscrire dans une démarche globale cohérente pour convaincre les consommateurs de leur responsabilité sociale et environnementale.
Les Échos, Cacao : l'avenir du chocolat en question avec l'explosion des prix, 27/03/2024
Le prix du cacao n’en finit plus de monter et va de record en record. Il a récemment dépassé les 10 000 dollars la tonne à New York (soit plus que la tonne de cuivre). Cette situation suscite des interrogations dans l'industrie du chocolat.
La cause principale de cette flambée des prix est attribuée à une combinaison de facteurs : le vieillissement des plantations, la baisse de la fertilité des sols et les impacts climatiques adverses, tels que les fortes pluies et les sécheresses, qui ont affecté les récoltes en Côte d'Ivoire et au Ghana, les deux principaux producteurs mondiaux de cacao. Ces pays anticipent une baisse significative de leur production pour la campagne 2023-2024, ce qui entraîne des répercussions sur le prix du chocolat pour les consommateurs.
Face à cette hausse des coûts de production, certaines entreprises chocolatières envisagent de modifier leurs recettes, en remplaçant le beurre de cacao par d'autres graisses végétales moins coûteuses ou en ajoutant davantage de noisettes et de fruits pour réduire le coût. Cette tendance à l'adaptation des recettes pourrait potentiellement transformer la tablette de chocolat en un produit de luxe.
Les prix au consommateur ont déjà commencé à augmenter, avec une hausse de 9,5 % en 2023, selon Circana. Le premier trimestre de cette année a vu les prix des tablettes de chocolat bondir entre 15 et 25 %. Les chocolats de Pâques ont également connu une augmentation de 15 %, mettant en lumière les défis auxquels sont confrontées les petites et moyennes entreprises chocolatières. Ces entreprises, qui dépendent fortement des ventes durant les fêtes de Noël et de Pâques, sont particulièrement vulnérables face à cette crise.
Les grands groupes tels que Nestlé, Mondelez, Ferrero et Lindt sont également impactés. Lindt a annoncé des hausses de prix pour 2024 et 2025 après une augmentation de 10,1 % en 2023, avec des hausses prévues autour de 5 % pour cette année.
Challenges, Un milliard de repas gaspillés chaque jour dans le monde, selon l'ONU, 27/03/2024
Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'équivalent d'un milliard de repas (!) ont été jeté chaque jour en 2022. Cette estimation est d’ailleurs considérée comme conservatrice, et le vrai total pourrait être bien plus élevé. Le gaspillage alimentaire a des implications graves, non seulement en termes de faim dans le monde, mais aussi d'impact environnemental (il représente jusqu'à 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre).
Le rapport indique que 60% du gaspillage provient des ménages, tandis que les services de restauration et les détaillants comme les supermarchés, boucheries et épiceries représentent respectivement 28% et 12% du total. Ce phénomène est dû à des comportements tels que l'achat excédentaire, la mauvaise évaluation des portions, le non-consommation des restes et la mise au rebut de nourriture encore comestible à cause de dates de péremption dépassées. Il souligne également que le gaspillage n'est pas un problème exclusif des pays riches et se trouve partout dans le monde.
L'ONU met en évidence que, souvent pour les entreprises, il est moins coûteux de jeter la nourriture que de chercher des alternatives plus durables, en raison de faibles coûts d'élimination des déchets. Le rapport vise à sensibiliser sur le fait que réduire le gaspillage alimentaire est une manière efficace pour chacun de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de réaliser des économies, encourageant une meilleure utilisation de la nourriture achetée.
Le Monde, « La transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables doit devenir une grande cause nationale », 30/03/2024
Dans cette tribune, un collectif de chercheurs et d'acteurs environnementaux exprime sa préoccupation face aux réponses du gouvernement à la crise agricole, notamment la remise en question de l'objectif de réduction progressive de la dépendance aux produits phytosanitaires. Cette position retarde, selon eux, la transition nécessaire vers une agriculture plus respectueuse de la biodiversité et de la santé humaine, deux aspects étroitement liés.
Le collectif rappelle l'héritage de la "révolution verte" d'après-guerre, initiée pour répondre aux pénuries alimentaires mais qui a conduit à une utilisation intensive de produits chimiques nuisibles à la biodiversité et à la santé. Malgré les appels historiques à une réforme vers une agriculture moins dépendante des engrais de synthèse et phytosanitaires, peu de progrès ont été réalisés.
Les auteurs soulignent l'impact négatif des régimes alimentaires actuels, dominés par des produits ultra transformés, sur la santé publique, avec une augmentation alarmante des maladies chroniques. Ils mettent en lumière les coûts cachés, sociaux, environnementaux et sanitaires, de nos systèmes alimentaires actuels, insistant sur la nécessité impérieuse de réformer ces systèmes pour la santé de la planète et de ses habitants.
La transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables est présentée comme une nécessité urgente, pas seulement un choix. Le collectif propose un plan d'action basé sur le soutien aux agriculteurs innovants, l'incitation à des comportements alimentaires plus sains, le soutien à des expérimentations territoriales pour une alimentation saine et accessible à tous, et l'éducation de la jeunesse sur les enjeux environnementaux et de santé.
Ils appellent à un nouveau pacte entre l'agriculture et la société, où la transition vers des pratiques agricoles et alimentaires durables deviendrait une grande cause nationale, soulignant l'interconnexion des enjeux agricoles, alimentaires, sanitaires et environnementaux. La tribune se clôture par une liste de signataires, unis dans leur appel à une action urgente et concertée pour la santé de notre planète et de ses habitants.
Le Monde, L’aviation, le septième ciel pour les domaines viticoles qui se hissent à bord, 25/03/2024
Les compagnies aériennes utilisent de plus en plus des vins de renom pour séduire leurs passagers, particulièrement en première et en classe affaires. Avec 4,7 milliards de passagers attendus en 2024, le potentiel pour les domaines viticoles français est énorme, d'autant plus que les vins français, notamment le bordeaux et le champagne, dominent dans les avions des compagnies internationales.
Les compagnies aériennes cherchent à offrir une expérience de qualité à leurs passagers, y compris en classe économique, où le format "quart aviation" est devenu la norme pour des raisons économiques, bien que cela puisse signifier une qualité de vin moins remarquable. En revanche, en première et classe affaires, les sélections de vin sont plus prestigieuses, avec des sommeliers renommés comme Paolo Basso pour Air France, assurant la qualité des vins servis.
La concurrence entre les compagnies se joue aussi dans les sélections de vin, avec des compagnies comme Emirates qui personnalisent même des vins pour leurs passagers. Les domaines viticoles voient les vols comme une vitrine internationale pour leurs produits, même si fournir les volumes nécessaires peut être un défi. La pandémie a également influencé le marché, avec des domaines comme ceux de Jean-Claude Mas qui reconsidèrent la valeur de ce canal de distribution.
Les compagnies aériennes continuent de diversifier leurs offres, y compris en classe économique, avec des sélections 100 % françaises pour Air France, par exemple. En business et première classe, la qualité et la diversité des vins servis sont cruciales pour attirer et satisfaire une clientèle exigeante, avec certaines compagnies comme Singapore Airlines et Qantas qui se distinguent par leurs sélections exceptionnelles.
Le Monde, Au Salon du barbecue : « Depuis le Covid, on a découvert que l’espace barbecue était la cinquième pièce de la maison », 28/03/2024
Le Salon du barbecue, Barbecue Expo, a connu sa troisième édition à Paris, rassemblant fabricants, influenceurs et amateurs de grillades en plein air. Avec une fréquentation en hausse, le salon a attiré 20 000 visiteurs, reflétant l'engouement croissant pour cette pratique culinaire. Les stands exposaient une variété d'appareils pour griller viandes et légumes, soulignant une tendance vers des options moins polluantes comme les barbecues au gaz ou électriques, en réponse aux préoccupations environnementales liées aux émissions de carbone et à la consommation de viande.
Le barbecue, considéré comme une extension de l'espace de vie à l'extérieur, intéresse même ceux qui vivent en appartement, démontrant son ancrage dans le mode de vie français. Des innovations telles que les barbecues de table encouragent la convivialité, permettant à chacun de participer à la cuisson. L'offre variée va des produits d'entrée de gamme aux modèles luxueux comme le kamado japonais en céramique, témoignant de la diversité et de la vitalité du secteur.
Cette popularité du barbecue est confirmée par la littérature, avec des ouvrages tels que "La France sous nos yeux" qui reconnaissent la grillade en plein air comme un élément central de la vie en maison individuelle et des loisirs. L'événement attire un large éventail de visiteurs, des collectionneurs aux nouveaux propriétaires cherchant à équiper leur maison, ainsi que des passionnés désireux de parfaire leurs techniques et recettes.
Les influenceurs du monde du barbecue, comme Raphaël Guillot, jouent un rôle clé dans la diffusion de la culture du barbecue, partageant des astuces et des recettes qui vont au-delà des grillades traditionnelles. Le succès de ces influenceurs et la forte participation au salon soulignent l'évolution du barbecue en un hobby complet et une partie intégrante de la culture culinaire française, une tendance qui s'est accentuée depuis la période du Covid, faisant du barbecue une "cinquième pièce de la maison".
Les Échos, « Bouillons » parisiens : les secrets d'un retour de flamme, 05/04/2024
Le retour des bouillons à Paris symbolise un mouvement plus large de redécouverte et d'appréciation des traditions culinaires françaises dans un contexte contemporain. Ces établissements, qui étaient autrefois au cœur de la vie parisienne à l'époque du Second Empire, offraient un repas complet et nourrissant à un prix accessible à tous. Après avoir failli disparaître, concurrencés par les brasseries et les fast-foods, les bouillons connaissent aujourd'hui une renaissance remarquable.
Le « Bouillon Pigalle » illustre parfaitement cette tendance. Chaque jour, des centaines de personnes font la queue, parfois pendant des heures, pour s'attabler dans ce restaurant qui sert en moyenne 1 300 couverts par jour, voire 2 000 lors des périodes de fête. Cette affluence témoigne de l'engouement pour une offre qui conjugue qualité, tradition et prix modiques.
Ce succès repose sur plusieurs piliers. D'abord, l'aspect économique est primordial : dans un contexte où la vie parisienne est de plus en plus chère, les bouillons proposent une alternative gastronomique à bas coût, permettant de bien manger pour moins de 20 euros. Les menus, à l'image de celui proposé par « Chartier », incluent des plats emblématiques de la cuisine française à des prix défiant toute concurrence.
Ensuite, l'authenticité et la qualité des produits sont au cœur de l'offre des bouillons. Des partenariats sont établis avec des producteurs locaux pour garantir la fraîcheur des ingrédients, et les cuissons sont longues et soignées pour exalter les saveurs. Les recettes, bien que simples, sont élaborées avec soin et respectent les saisons, renforçant l'attachement à une alimentation saine et équilibrée.
L'ambiance et le cadre jouent également un rôle crucial dans l'attrait des bouillons. Les établissements historiques, tels que « Julien », ont su préserver leur décor Art Nouveau, offrant une expérience immersive dans le Paris de la Belle Époque. Cette dimension esthétique, alliée à une atmosphère conviviale et décontractée, contribue à créer un lien émotionnel avec la clientèle.
Enfin, les bouillons incarnent une forme de résistance face à la standardisation de la restauration mondialisée. En valorisant la gastronomie française traditionnelle, ils offrent une alternative authentique aux chaînes de fast-food. Ce mouvement s'inscrit dans une quête plus large de sens et de retour aux sources, où la nourriture devient un vecteur d'identité culturelle et de lien social.
Le succès des bouillons parisiens modernes témoigne ainsi d'un désir collectif de renouer avec l'héritage culinaire français, tout en s'adaptant aux enjeux et aux attentes actuelles. Ces établissements ne se contentent pas de survivre ; ils se réinventent pour devenir des acteurs majeurs de la gastronomie parisienne du XXIe siècle, prouvant que tradition et innovation peuvent aller de pair pour répondre aux défis contemporains.
Modern Retail, As U.S. sake demand rises, new brand SummerFall bets on ready-to-drink cans, 03/04/2024
Le secteur du saké connaît un intérêt croissant aux Etats-Unis, et la marque SummerFall, cherche à répondre à cette demande en introduisant un saké pétillant prêt-à-boire en canette. Lancée par Wakaze, un producteur de saké basé à Paris et fondé par Takuma Inagawa, SummerFall vise à offrir un point d'entrée pour les personnes intéressées par le saké mais ne sachant pas par où commencer. La marque espère combiner les saveurs japonaises avec un branding décontracté de la côte Ouest, avec Erewhon comme première grande chaîne de détail.
Cette initiative arrive alors que l'exportation de saké japonais aux États-Unis a plus que doublé entre 2012 et 2022, passant d'environ 14 millions à près de 36 millions de litres, selon le groupe commercial Japanese Sake and Shochu Makers Association. Parallèlement, plusieurs brasseries startups ont vu le jour en Californie et à New York ces dernières années. En 2023, les États-Unis sont le deuxième plus grand marché pour l'exportation de saké japonais, derrière la Chine.
Wakaze a levé un financement de série B de 7,6 millions de dollars en janvier 2023 pour développer la marque aux États-Unis. Inagawa souhaite que SummerFall séduise un nouveau public attiré par une offre prête-à-boire, changeant la perception du saké associé aux diners de sushi ou aux cadres formels en proposant un produit sans prétention, notamment pour attirer les jeunes générations.
Le saké en canette répond à plusieurs tendances croissantes du marché des boissons : faible teneur en alcool, cocktails prêts-à-boire en canette, et bien sûr, le saké. Contrairement au saké en bouteille de Wakaze brassé en France, le saké pétillant SummerFall est produit en Californie avec du riz local et des méthodes de fermentation vinicole, offrant une acidité supérieure et le rendant comparable à un vin pétillant.
Taylor Foxman, fondateur de The Industry Collective, souligne l'innovation dans la catégorie des boissons asiatiques, avec des marques émergentes proposant des profils de saveurs asiatiques comme le yuzu et le litchi. Le saké, produit polyvalent, s'adapte à diverses occasions, des dîners intimes aux clubs et bars.
Pour Inagawa, le lancement de SummerFall est également une introduction à l'industrie des biens de consommation emballés (CPG), un concept nouveau pour lui. La stratégie de marketing de la marque se concentrera initialement sur les événements et la distribution pour créer un engouement autour de la marque. L'objectif est de placer SummerFall dans des comptes de gros où le saké en canette est pertinent, notamment dans des lieux de rassemblement et des établissements souhaitant servir une boisson prête-à-boire de qualité sans disposer d'un bar complet.
Financial Times, Brewers come under pressure to minimise water footprint, 22/03/2024
Face à l'augmentation du stress hydrique un peu partout dans le monde, les gouvernements et les citoyens mettent de plus en plus la pression sur les brasseurs pour qu’ils minimisent leur empreinte hydrique. Au Mexique, le président Andrés Manuel López Obrador a par exemple suggéré aux entreprises brassicoles de déménager leurs opérations vers le sud où le stress hydrique est moins fort, afin d’aider à atténuer les pénuries d'eau dans le nord.
Les brasseurs sont désormais contraints de prendre en compte non seulement l'eau utilisée dans leurs propres opérations mais aussi celle consommée par leurs fournisseurs, ainsi que l'accès à l'eau des communautés locales. L'article cite le cas de Constellation Brands, qui a dû abandonnée un projet de nouvelle usine (déjà construite aux 3/4) suite à un référendum local contre le plan d’usage de l'eau qui était proposé.
Selon CDP, une organisation à but non lucratif qui gère un mécanisme de divulgation pour l'utilisation de l'eau par les entreprises, 20 % des entreprises participantes ont signalé des risques pour leur approvisionnement en eau avec des pertes potentielles s'élevant à 77 milliards de dollars. Heineken, le deuxième plus grand brasseur mondial, travaille à atteindre un équilibre hydrique sur ses sites situés dans des zones à stress hydrique. Le groupe a réussi à atteindre un équilibre hydrique à 100 % en Espagne grâce à des initiatives de restauration des zones humides.
La pénurie d'eau est un problème significatif dans de nombreux pays et bien que les brasseurs affirment ne consommer qu'une petite fraction de l'approvisionnement en eau local, il est de plus en plus reconnu que l'efficacité ne doit pas se limiter aux installations individuelles. La nécessité d'une approche plus intégrée, tenant compte de l'ensemble du bassin hydrographique et impliquant des engagements avec les communautés locales, les ONG et le gouvernement, est soulignée.
L'article met également en évidence le défi de la consommation d'eau dans les chaînes d'approvisionnement et mentionne que Heineken a commencé à évaluer l'empreinte hydrique des matières premières agricoles sur lesquelles le groupe s'appuie. La nécessité d'une approche plus intégrée, qui adresse non seulement la consommation d'eau mais aussi les émissions de carbone et la biodiversité, est soulignée comme une direction future pour l'industrie.
The Guardian, ‘The cost of dealing with disease is growing all the time’: why experts think sugar taxes should be far higher, 24/03/2024
A l’heure actuelle, 108 pays imposent une taxe sur le sucre, une mesure destinée à améliorer le bien-être général et à générer des revenus pour lutter contre les maladies liées à la consommation excessive de sucre.
En Afrique du Sud par exemple, dans le township de Langa, le problème du diabète et d'autres maladies liées au mode de vie est exacerbé par la prévalence des boissons sucrées, comme celles produites par Coca-Cola, qui dominent le marché local au détriment des options plus saines. Face à l'augmentation des maladies liées à l'obésité, le gouvernement sud-africain a introduit une taxe sur le sucre pour décourager la consommation de boissons sucrées. Cette mesure a entraîné une réduction significative des achats de boissons sucrées, surtout dans les foyers à faible revenu, et une diminution de l'apport calorique. Le Royaume-Uni a également observé des avantages similaires depuis l'introduction de sa propre taxe sur le sucre en 2018.
Cependant, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et d'autres experts estiment que les niveaux de taxation restent encore trop faibles dans la plupart des pays et ne sont pas optimisés pour atteindre les objectifs de santé publique. Ils suggèrent que les taxes sur le sucre pourraient être beaucoup plus élevées pour inciter les gens à choisir des alternatives plus saines.
Le rapport souligne également le manque de stratégies pour réinvestir directement l'argent des taxes sur le sucre dans la promotion d'aliments, de boissons et de choix de vie sains. La bataille contre les lobbies de l'industrie alimentaire, qui utilisent des tactiques similaires à celles de l'industrie du tabac pour s'opposer à la législation gouvernementale, est un défi majeur.
Les experts en santé publique appellent à une augmentation significative des taxes sur le sucre et à une expansion de leur champ d'application pour inclure une gamme plus large d'aliments malsains. Ils soulignent également la nécessité de rendre les alternatives plus saines plus abordables pour les familles à faible revenu et de mettre en place des restrictions sur la publicité et la promotion d'aliments malsains. Des exemples en Amérique Latine et aux États-Unis montrent comment les revenus des taxes sur les boissons sucrées peuvent être utilisés pour soutenir des régimes alimentaires plus sains parmi les populations défavorisées.
The Guardian, Vegetables are losing their nutrients. Can the decline be reversed?, 28/03/2024
La perte de nutriments dans les légumes et les cultures alimentaires sont exacerbés par le changement climatique et la montée des niveaux de dioxyde de carbone (CO2), qui ont réduit le contenu en protéines, fer et zinc de certaines cultures. Face à cette réalité, la biofortification émerge comme une stratégie pour enrichir les aliments en nutriments essentiels directement dans les graines, offrant un potentiel pour réduire la faim mondiale. Cette méthode diffère de la fortification traditionnelle, qui ajoute des nutriments aux aliments après leur croissance.
Les techniques de biofortification incluent la modification génétique pour augmenter le contenu nutritionnel des cultures, l'utilisation d'engrais riches en nutriments pour concentrer certains minéraux dans les plantes et la sélection de nouvelles variétés de plantes par croisement sélectif. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le CGIAR (Consultative Group on International Agricultural Research) voient le développement de cultures biofortifiées comme un objectif clé pour atteindre la sécurité alimentaire mondiale.
HarvestPlus, une organisation sous l'égide de l'Institut International de Politique Alimentaire (IFPRI), travaille avec des gouvernements dans plus de 30 pays, avec des variétés biofortifiées déjà adoptées par plus de 100 millions d'agriculteurs. L'organisation vise à ce que 1 milliard de personnes bénéficient des aliments biofortifiés d'ici 2030, en se concentrant sur l'amélioration des teneurs en vitamine A, fer et zinc, identifiés comme les micronutriments les plus déficients au niveau mondial.
Cependant, la biofortification n'est pas une solution magique. Elle se concentre souvent sur un ou deux nutriments par plante, alors que la perte de nutriments tend à affecter de nombreux nutriments simultanément. De plus, il y a le défi de l'accessibilité et de la disponibilité constante des semences biofortifiées à un coût abordable pour les agriculteurs, souvent rendu possible grâce aux subventions gouvernementales.
Des préoccupations sont également soulevées quant à l'impact potentiel de la biofortification sur les systèmes agricoles à grande échelle, avec des craintes que cela puisse renforcer les pratiques de l'agriculture industrielle au lieu de soutenir des modèles agricoles plus petits et durables. En outre, il existe une résistance à l'adoption de cultures génétiquement modifiées dans certains pays, compliquant la diffusion de certaines cultures biofortifiées comme le riz doré.
L'article suggère que la biofortification doit être accompagnée d'autres innovations en matière de semences, telles que la résistance à la sécheresse, pour encourager une adoption plus large et adapter les cultures aux conditions locales de croissance. Enfin, il est souligné que, tout en étant une stratégie prometteuse, la biofortification ne doit pas être la seule approche politique pour améliorer la nutrition et faire face au changement climatique.
Forbes, Spread The Word: Here Are The Biggest Trends In Butter, 31/03/2024
Aux Etats-Unis le beurre connaît actuellement un moment phare en 2024, se réinventant continuellement au-delà de son rôle traditionnel comme simple tartine ou élément de base en pâtisserie. Il devient une toile pour l'expérimentation culinaire et l'innovation, avec des créations artisanales, à base de plantes, et cultivées, ainsi que des tendances populaires comme les plateaux de beurre et le café au beurre. Les conversations sociales sur le beurre ont augmenté de 23,57% au cours de l'année passée, et le marché mondial du beurre devrait atteindre 49,91 milliards de dollars en 2024, avec un taux de croissance annuel de 6,15%.
Parmi les tendances majeures :
Les plateaux de beurre : popularisés par la créatrice de TikTok, Justine Snacks, ces plateaux permettent de servir le beurre de manière créative avec divers accompagnements.
Le café au beurre : favorisé par les adeptes des régimes keto et paléo, cette boisson est réputée pour ses avantages nutritionnels, notamment l'augmentation de la satiété et de l'énergie.
Le beurre à base de plantes : l'intérêt croissant pour les alternatives végétales est motivé par les avantages pour la santé à long terme. Beleaf PlantBetter et Lauds Cultured Oat Butter sont des exemples qui imitent l'arôme, le goût, et la texture du beurre conventionnel.
Le beurre fermenté : variante de style européen, il est fabriqué en fermentant la crème avec des bactéries lacto acid, offrant un profil de saveur lactique plus riche et prononcé.
Le beurre aromatisé : la demande pour le beurre aromatisé augmente grâce à des chefs innovants et des créateurs de contenu, offrant une manière simple d'élever les repas.
Le beurre demeure un classique intemporel, apprécié pour sa saveur riche, sa polyvalence, et sa capacité à améliorer même les plats les plus simples. En bref, le beurre c’est la vie.
Forbes, New Movement Emphasizes The Role Of Culture In Global Food Security, 31/03/2024
Face aux défis interconnectés du changement climatique, de l'insécurité alimentaire et des problèmes de santé liés à l'alimentation la culture joue un rôle crucial pour la sécurité alimentaire mondiale. Pour provoquer des changements diététiques significatifs, il est impératif d'opérer des transformations dans l'offre et la demande alimentaires. La prise en compte des dimensions culturelles des crises alimentaires est reconnue comme une étape vitale vers la promotion de régimes alimentaires inclusifs, durables et plus sains.
Le monde fait face à une double problématique : d'une part, la surconsommation de viande et de produits alimentaires transformés contribue à des émissions élevées de gaz à effet de serre et à l'utilisation extensive des terres agricoles ; d'autre part, près de 821 millions de personnes souffrent de la faim chronique. Dans ce contexte, la Food Culture Alliance (FCA), initiative de la Global Alliance for Improved Nutrition, se positionne comme une coalition collaborative qui met en avant le rôle de la culture alimentaire dans l'accélération de la transformation des habitudes alimentaires de la société.
La FCA soutient que la culture alimentaire est une force sociale complexe qui façonne les préférences humaines et impacte directement les systèmes alimentaires et la sécurité alimentaire. La culture influence les croyances alimentaires, les pratiques agricoles et de transformation, les systèmes alimentaires locaux, les réseaux de soutien social, l'identité, les techniques culinaires et la transmission des connaissances. L'intégration de la culture est essentielle pour élaborer des stratégies efficaces face aux défis mondiaux des systèmes alimentaires et de la sécurité alimentaire.
La FCA définit la culture alimentaire comme un domaine qui modèle nos préférences et influence notre perception et nos sentiments vis-à-vis de certains aliments. Elle est vue comme le moteur caché de nos habitudes de consommation et détient la clé pour débloquer des changements durables à l'échelle de la société. Pour adresser ces enjeux, la FCA développe un cadre composé de "leviers de changement" qui mettent en évidence les stratégies disponibles pour transformer positivement la culture. Ces leviers incluent la formation de narratifs autour de l'alimentation, l'adresse des concepts d'identité sociale inhérents aux pratiques alimentaires, la modification des systèmes de croyance et le renforcement des systèmes culinaires.
Au cours des trois prochaines années, la FCA pilotera des initiatives à travers des institutions religieuses, familiales, de divertissement, médiatiques, éducatives et sportives au Kenya, en Inde et en Indonésie. L'objectif est de travailler avec des praticiens et des organisations locaux et mondiaux pour mettre en œuvre des stratégies et entraîner un changement impactant à grande échelle.
Financial Times, Can Africa one day help feed the world’s growing population?, 03/04/2024
Un article qui explore le potentiel agricole de l'Afrique pour contribuer à la sécurité alimentaire mondiale. Le continent fait face à une population croissante et est actuellement un grand importateur net de nourriture. Bien que l'Afrique doive importer 43 milliards de dollars de nourriture en 2019, un chiffre qui devrait atteindre 110 milliards d'ici 2025, plusieurs acteurs sont optimistes quant à la capacité du continent à non seulement subvenir à ses propres besoins alimentaires mais également à exporter des denrées alimentaires.
L'agriculture africaine est actuellement inefficace, avec des rendements moyens inférieurs à ceux d'autres régions comme l'Inde et les États-Unis, en partie à cause de l'insécurité politique, de l'infrastructure médiocre et du changement climatique. Cependant, de nouveaux types de semences et une meilleure utilisation des engrais, similaire à la révolution verte qui a transformé l'agriculture mondiale depuis les années 1960, pourraient avoir un impact significatif. L'Afrique possède 60 % des terres arables disponibles mondialement et une population jeune croissante, ce qui lui donne un potentiel unique.
Le phosphore, extrait par l'entreprise marocaine OCP pour être transformé en engrais, joue un rôle clé dans cette vision, avec l'objectif d'accroître la demande d'engrais en développant le secteur agricole africain. OCP estime que l'Afrique doit décupler sa consommation d'engrais pour réaliser son potentiel agricole et devenir un "grenier à pain" mondial. Pour atteindre cet objectif, il est crucial de surmonter les défis tels que la pénurie d'eau, la dépendance à des semences traditionnelles et un accès limité aux engrais. Des partenariats avec des ONG, des gouvernements et des initiatives telles que la Fondation Gates qui investit dans le développement de semences améliorées et des pratiques agricoles durables sont essentiels.
La fertilisation personnalisée, qui adapte les engrais aux besoins spécifiques du sol, est une approche prometteuse adoptée par l'OCP au Maroc et envisagée pour l'expansion en Afrique. Cette stratégie pourrait aider à réduire l'utilisation excessive d'engrais, protéger les sols et augmenter les rendements de manière durable.
Toutefois, transformer l'agriculture africaine nécessitera une attention particulière à la chaîne de valeur, garantissant que les augmentations de productivité ne se traduisent pas simplement par des surplus qui dépriment les prix et gaspillent les ressources. Le développement des chaînes de valeur agricoles africaines doit éviter de perpétuer un modèle colonial extractif, favorisant plutôt l'ajout de valeur locale et l'amélioration de l'accès au marché pour les producteurs africains.
Malgré les défis, des initiatives comme celles de l'OCP et des partenariats internationaux offrent un chemin vers une agriculture africaine plus productive et durable. Si ces efforts sont couronnés de succès, l'Afrique pourrait non seulement atteindre la sécurité alimentaire mais aussi contribuer significativement à nourrir la population mondiale croissante.
BFM TV, Cantines : combien ça coûte de proposer plus de bio?, 02/04/2024
La loi Egalim oblige la restauration collective à proposer au moins 20% de produits bio. Comment y parvenir sans faire exploser le coût des repas?
Rapport du Gouvernement, Evaluation de la souveraineté agricole et agroalimentaire de la France, Mars 2024
L’étude révèle que la France conserve son statut de grande puissance agricole en Europe, avec une vaste surface agricole et des rendements parmi les plus élevés et produisant bien plus de calories qu'elle n'en consomme. Elle se distingue également sur le plan international par un excédent commercial significatif grâce à son secteur agricole, une portion importante de sa production étant destinée à l'exportation.
Toutefois, l'agriculture française est confrontée à des fragilités notables, illustrées par une dépendance marquée aux importations d'engrais et de tourteaux pour l'alimentation animale. Des filières entières sont devenues nettes importatrices, à cause de divers facteurs tels que la compétitivité ou des habitudes de consommation changeantes, soulignant des défis en matière de souveraineté alimentaire.
L'impact du changement climatique est également palpable, avec des conséquences directes sur les rendements, l'accès à l'eau et une diminution de la biodiversité, notamment les pollinisateurs et la fertilité des sols, ce qui menace la durabilité de l'agriculture nationale.
Pour adresser ces enjeux, l'étude propose une série de mesures axées sur la planification écologique. Cela inclut la réduction de la dépendance aux engrais synthétiques par le biais de fertilisants alternatifs, l'amélioration de la résilience face aux aléas climatiques grâce à des pratiques agro-écologiques, et une diminution de la consommation de certains produits principalement importés, conformément aux recommandations sanitaires.
Ipsos, Santé : plus de neuf jeunes sur dix admettent avoir de mauvais comportements alimentaires, 02/04/2024
L'étude met en lumière la prévalence de mauvaises habitudes alimentaires parmi la population française, en particulier chez les jeunes adultes. Un pourcentage élevé, soit 90% des Français, admettent s'adonner à au moins un mauvais comportement alimentaire chaque semaine.
Inrae, Cartographie mondiale de l’évolution des régions viticoles face au changement climatique, 26/03/2024
Une étude récente sur l'impact du changement climatique sur la viticulture mondiale met en évidence que les augmentations de température et les modifications des conditions climatiques posent des défis significatifs aux régions viticoles traditionnelles, tout en offrant de nouvelles opportunités à d'autres régions. Les scientifiques ont utilisé plus de 250 publications des 20 dernières années pour cartographier l'évolution du risque et du potentiel viticole face au changement climatique, examinant l'effet des températures, précipitations, humidité, rayonnement, et teneur en CO2 sur la culture de la vigne.
Le réchauffement climatique entraîne une maturation plus précoce des raisins, affectant leur composition et, par conséquent, la qualité des vins, avec des changements notables tels que la perte d'acidité et une augmentation du degré d'alcool. Environ 90 % des régions viticoles actuelles dans des zones comme l'Espagne, l'Italie, la Grèce, et le sud de la Californie pourraient perdre leur capacité à produire du vin de qualité en raison de sécheresses et vagues de chaleur accrues si le réchauffement global dépasse 2 °C.
Cependant, des régions telles que le nord de la France, certains états aux États-Unis, le Canada, et la Tasmanie en Australie pourraient voir leur potentiel viticole s'améliorer avec le réchauffement, et de nouvelles régions viticoles pourraient émerger en Belgique, aux Pays-Bas, et au Danemark. Face aux nouveaux défis tels que les maladies, les ravageurs, et les événements climatiques extrêmes, des stratégies d'adaptation telles que l'utilisation de cépages résistants à la sécheresse et des pratiques culturales améliorant la conservation de l'eau deviennent cruciales. Ces adaptations doivent tenir compte des conditions locales et assurer la viabilité économique des exploitations.
Cette méta-analyse souligne l'importance du seuil de 2 °C de réchauffement global, au-delà duquel des transformations majeures sont anticipées pour la viticulture mondiale, soulignant la vulnérabilité accrue des vignobles historiques et la nécessité d'adaptations stratégiques pour maintenir la qualité et la viabilité économique de la production viticole face au changement climatique.
Cantines Rêvolution appelle au changement dans les cantines scolaires
Communiqué de presse relatif aux résultats de l’enquête exclusive IFOP réalisée sur les perceptions et attentes relatives aux cantines scolaires en France pour l’Association de l’Alimentation Durable dans le cadre du projet « Cantines Rêvolution : pour des Cantines de Rêve où les enfants se régalent ».
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A la semaine prochaine!
O. Frey