🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2024-10
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Agriculture : les changements d’habitudes alimentaires des Français contribuent à la hausse des importations, 04/03/2024
Financial Times, Why the cost of chocolate will keep rising, 01/03/2024
Modern Farmer, Digging In: Food’s Big, Plastic Problem, 06/03/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, L’affichage de l'origine des viandes désormais obligatoire pour les produits transformés dans les restaurants et cantines, 06/03/2024
Désormais l'origine des viandes dans les produits transformés doit être clairement affichée dans les restaurants, cantines, et autres établissements de restauration comme les services de livraison et dark kitchens en France.
Cette nouvelle réglementation, effective à partir de jeudi prochain, s'applique aux viandes déjà préparées ou cuisinées de bovins, porcins, ovins, et volailles. Cette mesure est une réponse à la demande des professionnels de l'élevage français et fait suite à la colère exprimée par les agriculteurs, s'inscrivant dans les efforts du gouvernement pour renforcer la souveraineté nationale dans le secteur de l'élevage, conformément à la loi EGalim 2 visant à protéger le revenu des agriculteurs.
Le non-respect de cette obligation peut entraîner une amende administrative allant jusqu'à 1 500 euros pour une personne physique et 7 500 euros pour une personne morale. Auparavant, les commerçants n'étaient tenus d'indiquer l'origine que pour les viandes vendues crues. Le ministère de l'Économie a également intensifié les contrôles, révélant que sur 2 000 établissements inspectés, 683 présentaient des anomalies concernant l'origine française de leurs produits alimentaires.
Le Monde, Agriculture : les changements d’habitudes alimentaires des Français contribuent à la hausse des importations, 04/03/2024
L'article du Monde discute de l'impact des changements d'habitudes alimentaires des Français sur les importations agricoles, soulignant une augmentation significative de ces dernières. Malgré le statut de la France comme première nation agricole européenne, avec une production agricole estimée à 95,5 milliards d'euros en 2023, la balance commerciale agricole a vu son excédent diminuer considérablement, en partie à cause de la baisse des prix des céréales suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. La France reste excédentaire dans les exportations de vins, spiritueux, céréales, et produits laitiers, mais les importations de fruits, légumes, viande, et poisson ont augmenté, reflétant l'évolution des préférences alimentaires.
L'article met en lumière plusieurs tendances, comme la consommation accrue de saumon, poulet, et de légumes d'été tout au long de l'année, ainsi que la popularité croissante des fruits exotiques. Ces tendances ont entraîné une hausse des importations, avec par exemple 1,7 milliard d'euros pour le saumon en 2021, et un déficit commercial de 3,8 milliards d'euros pour les fruits et légumes.
Les agriculteurs français dénoncent la concurrence déloyale due aux importations bénéficiant de droits de douane réduits ou de contingents, exacerbée par des différences de coûts de production au sein de l'Europe. Ils réclament également une meilleure transparence et un respect de l'étiquetage de la provenance des produits alimentaires, pointant du doigt le manque de contrôle et les pratiques trompeuses qui permettent aux produits importés de paraître comme originaires de l'UE ou de France.
Libération, Un jeune sur cinq ne distingue pas une courgette d’un concombre : et si c’était la faute des adultes ?, 07/03/2024
L’article soulève un problème surprenant mais sérieux : un jeune sur cinq, dans la tranche d'âge des 15-24 ans, ne parvient pas à distinguer une courgette d'un concombre, un taux qui s'élève à deux fois celui observé dans l'ensemble de la population. Ces données proviennent d'une étude d'Harris Interactive, citée par l'Agence France Presse, et révèlent également que les jeunes sont plus enclins à consommer des plats préparés. L'article aborde les défis auxquels sont confrontés les jeunes, notamment les contraintes d'espace et de temps, la qualité décevante des fruits et légumes en supermarché, et l'accès limité à des aliments frais, soulignant une déconnexion croissante avec la nourriture brute.
Au lieu de critiquer les jeunes pour leur manque de connaissances en matière de légumes, l'article propose des solutions constructives pour améliorer leur relation avec la nourriture. Parmi ces solutions figurent l'introduction de cours de cuisine à l'école et la distribution de chèques alimentaires, qui pourraient être utilisés pour acheter des produits bruts chez des commerçants partenaires. L'initiative vise à faciliter l'accès à une alimentation saine et éducative, s'inspirant d'un modèle semblable à celui de la Sécurité sociale et expérimenté dans le 20e arrondissement de Paris.
Le gouvernement, représenté par la ministre déléguée en charge des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, a exprimé son intention de soutenir l'éducation alimentaire à l'école. Cependant, aucune mesure concrète n'a encore été annoncée, laissant ouvert le débat sur les actions effectives à entreprendre pour renforcer le lien des jeunes avec la nourriture.
L’Usine Nouvelle, Quand le vin veut rivaliser avec la bière, 06/03/2024
L'article met en avant une innovation de la coopérative Jaillance, basée à Die (Drôme), qui introduit un vin pétillant doux nommé Bulles de Break (BB), destiné à être servi à la pression dans les bars et les festivals. Ce produit, qui cherche à concurrencer directement la bière, est dérivé de la clairette de Die traditionnelle, utilisant les mêmes cépages, origine des raisins, processus de vinification, sans ajout de levures ou de sucre supplémentaire, et une méthode de fermentation arrêtée par le froid. La principale différence réside dans la pression de service, ajustée à 2,8 bars pour s'adapter au conditionnement en fûts de polyéthylène téréphtalate (PET) de 20 litres, garantissant trois semaines de pétillance.
Lancée lors du salon Wine Paris mi-février après un test local durant l'été 2023, cette offre vise à “casser les codes traditionnels de consommation du vin, offrant une expérience similaire à celle de la bière avec une sensation de fraîcheur amplifiée”, selon Guillaume de Laforcade, directeur général de Jaillance. Le produit est recommandé pour une consommation en petites quantités (galopin de 15 cl) afin de maintenir un prix abordable.
En complément, Jaillance lance également la gamme Jay Up, destinée à l'apéritif et à la mixologie, disponible en doux ou brut, adaptée à la consommation seule ou en cocktail. Cette gamme se distingue par ses bouteilles en verre blanc et des étiquettes transparentes pour augmenter son attractivité. Répondant à la demande pour des boissons sans alcool, la maison propose aussi un jus de raisin gazéifié sous les marques Bulles de Muscat et Delight, avec un design proche de celui de Jay Up mais dans des bouteilles en verre vert, ciblant à la fois le marché de la grande distribution et celui de l'exportation.
L’Usine Nouvelle, La pomme de terre au cœur d'une bataille mondiale tirée par l'alimentation industrielle et la concurrence à l'export, 06/03/2024
L'article souligne l'importance croissante de la pomme de terre au niveau mondial, tant pour sa culture que pour son utilisation dans les produits transformés. D’après un article publié dans Le Déméter 2024, la production de pomme de terre, actuellement le troisième produit agricole le plus consommé au monde après le riz et le blé, pourrait doubler d'ici 2030, passant de 380 millions de tonnes en 2021 à 750 millions. Cette croissance est tirée par une consommation orientée vers les produits transformés comme les frites, avec la Chine et l'Inde représentant 40% de la production mondiale.
La France, premier exportateur mondial de pommes de terre fraîches, principalement vers l'Europe, doit faire face à une forte concurrence dans le secteur des produits transformés, dominé par la Belgique. Les industriels français investissent pour soutenir cette évolution, comme le montre l'exemple de l'entreprise bretonne Altho et l'arrivée d'industriels belges en France.
Le rapport pointe également les défis liés à la durabilité de la production de pommes de terre, notamment en raison du changement climatique et de l'impact sur les sols. Des initiatives comme le programme d'agriculture régénératrice de McCain sont mentionnées comme efforts pour pérenniser la culture de la pomme de terre. La transformation croissante des pommes de terre en produits industriels, tels que les chips et les frites, et l'impact de la restauration rapide sur cette tendance sont également soulignés, posant des questions sur les implications pour la santé publique et la durabilité environnementale.
Les Échos, Guide Michelin : ces aficionados qui collectionnent le célèbre guide rouge, 01/03/2024
L'article explore la fascination croissante pour la collection des guides Michelin, autrefois négligés et maintenant considérés comme des objets de collection précieux parmi les amateurs de gastronomie et les collectionneurs. Le guide Michelin, dont la cérémonie annuelle aura lieu le 18 mars prochain à Tours, est devenu bien plus qu'un simple annuaire de restaurants pour certains ; il est une pièce de collection convoitée, avec des exemplaires anciens se vendant à des prix astronomiques.
L'intérêt pour ces guides a été ravivé au début des années 2000, notamment après qu'un exemplaire de l'édition 1900 a été vendu pour plus de 5.000 euros lors d'une vente aux enchères. Ce guide, destiné aux premiers automobilistes et comprenant des informations sur où se restaurer et se loger, est aujourd'hui extrêmement rare, avec des exemplaires atteignant les 28.000 euros.
Les éditions les plus recherchées comprennent la première édition de 1900, vue comme le Graal par les collectionneurs, et d'autres éditions spéciales comme celle de 1939 destinée aux GI américains durant la Seconde Guerre mondiale, ou les guides "grandes marges" permettant des annotations personnelles. Les éditions étrangères sont également prisées, chaque pays ayant eu des couvertures spécifiques.
La collection de guides Michelin ne se limite pas aux livres eux-mêmes, mais s'étend à une variété d'objets de la marque, des publicités vintage aux objets promotionnels, qui témoignent de l'histoire et de l'évolution de Michelin dans le monde de l'automobile et de la gastronomie.
Les chefs célèbres, tels qu'Emmanuel Renaut et Alain Ducasse, figurent parmi les fervents collectionneurs, et le phénomène de collection a même conduit à la création de l'Association des collectionneurs de guides et cartes Michelin (ACGCM) pour rassembler ces passionnés.
Cependant, la popularité croissante des guides a également attiré l'attention des faussaires, rendant la prudence nécessaire lors de l'achat. Malgré la transition vers le numérique, l'intérêt pour les éditions papier du guide Michelin demeure, soulignant l'importance et le charme durable du petit guide rouge dans la culture gastronomique mondiale.
L’Informé, La maison Poilâne sort du pétrin, 08/03/2024
La célèbre boulangerie Poilâne, connue pour son pain au levain, a surmonté des défis financiers majeurs grâce à un plan de sauvegarde validé par le tribunal de commerce de Paris. Après avoir été impactée par une concurrence intense et des difficultés financières, Poilâne a réussi à négocier l'abandon de certaines dettes et l'étalement des restantes sur plusieurs années. Pour répondre à un marché en évolution, la boulangerie se diversifie dans le snacking et le surgelé, visant une croissance de son chiffre d'affaires à 13 millions d'euros d'ici 2031.
Apollonia Poilâne, qui dirige l'entreprise familiale depuis vingt ans, envisage plusieurs pistes de diversification, notamment en développant une offre de snacking à haute valeur ajoutée et en envisageant la distribution de pains surgelés pour atteindre de nouveaux clients. Ces initiatives n'entraîneront pas d'investissements majeurs puisque la fabrication serait sous-traitée. En parallèle, Poilâne travaille sur l'extension de la durée de vie de ses produits pour optimiser la logistique et réduire le recours au travail de nuit.
Cependant, la boulangerie doit également opérer un lifting marketing pour rester compétitive face à des marques plus jeunes et "instagrammables". Les efforts de Poilâne pour réduire ses coûts sont cruciaux pour sa survie financière, après avoir connu de lourdes pertes d'exploitation et un déficit net considérable lors de l'exercice 2022-2023. Les initiatives telles que la vente de biens immobiliers et la réorganisation interne visent à stabiliser la situation financière de l'entreprise.
Si Poilâne réussit à mettre en œuvre ces stratégies, la fin de son plan de sauvegarde pourrait coïncider avec le centenaire de sa création, marquant ainsi le début d'un nouveau chapitre prospère pour la maison légendaire.
Les Échos, Truffe : la sécheresse redessine la carte de la production française, 05/03/2024
L'article explore l'impact significatif de la sécheresse sur la production française de truffes, qui a chuté drastiquement en 2022-2023. Face au changement climatique, certaines régions françaises émergent comme nouveaux terrains potentiels pour la trufficulture, tandis que d'autres, affectées par l'acidité de leurs sols, doivent abandonner cette culture. La Chine, autrefois un acteur menaçant sur le marché de la truffe, a vu sa production s'effondrer à cause de la surexploitation des terres.
Le Centre-Val de Loire, les Deux-Sèvres, et le Grand Est sont identifiés comme des zones prometteuses pour la culture de la truffe en France. Cependant, des méthodes comme le clonage de chênes truffiers n'ont pas abouti aux résultats espérés. La diversité de la production française comprend principalement la truffe noire, la truffe de Bourgogne, et la truffe blanche du Sud-Est.
Des histoires personnelles de trufficulteurs illustrent les efforts pour s'adapter et profiter de cette nouvelle dynamique, comme Sophie Bediou dans le Cher, qui a quitté son métier d'enseignante pour la trufficulture, ou Lucie Tournayre dans le Gard, qui, avec sa famille, utilise des labradors dressés pour la récolte de truffes.
Enfin, l'article mentionne les défis techniques et environnementaux liés à la production de truffes, notamment la gestion de l'eau. La Chine, après avoir inondé le marché avec une variété de truffes de qualité inférieure, a vu sa production décliner suite à une surexploitation des sols. La truffe, malgré les fluctuations de production et les défis, continue de susciter l'intérêt et d'atteindre des prix élevés sur le marché.
Financial Times, Why the cost of chocolate will keep rising, 01/03/2024
L'article aborde les raisons pour lesquelles le coût du chocolat continue d'augmenter, soulignant les défis auxquels sont confrontés les producteurs de cacao en Afrique de l'Ouest, notamment les coûts d'entrée en augmentation, les mauvaises conditions météorologiques, et les maladies des cultures. Les prix du cacao ont atteint des sommets historiques, en partie à cause d'une offre limitée due à des conditions météorologiques défavorables en Côte d'Ivoire et au Ghana, qui produisent environ deux tiers du cacao mondial. La situation est aggravée par le phénomène climatique El Niño, qui a d'abord provoqué de fortes pluies inattendues, puis une chaleur sèche, résultant en une réduction de 11 % de la production mondiale de cacao par rapport à l'année précédente.
Les fabricants de chocolat sont susceptibles de répercuter ces coûts plus élevés sur les consommateurs en augmentant les prix et en modifiant potentiellement la composition des produits pour contenir moins de cacao. Les problèmes à l'origine de cette hausse des prix incluent non seulement les conditions météorologiques et la spéculation sur le marché, mais aussi des problèmes structurels profondément enracinés comme le changement climatique et le sous-investissement dans la production de cacao.
Les gouvernements de la Côte d'Ivoire et du Ghana ont pris des mesures pour protéger les agriculteurs des prix bas constants en formant un cartel d'exportation et en introduisant une prime sur le revenu vital, mais cela n'a pas nécessairement permis aux agriculteurs de bénéficier pleinement des prix élevés du marché. De plus, la production de cacao est de plus en plus liée à la déforestation, posant des défis supplémentaires en matière de durabilité et de conformité réglementaire.
L'article suggère que, sans un changement dans le modèle de production actuel, le futur pourrait voir le chocolat devenir un bien de luxe, alors que les agriculteurs en Afrique de l'Ouest luttent pour leur survie. La demande mondiale de cacao continue de croître, exacerbant le déficit entre l'offre et la demande, et poussant les prix à des niveaux encore plus élevés, mettant ainsi la pression sur l'ensemble de l'industrie du chocolat.
Washington Post, AI recipes are everywhere — but can you trust them?, 07/03/2024
L'article explore l'émergence de recettes générées par intelligence artificielle et interroge leur fiabilité. Avec la facilité d'accès à une multitude de recettes en ligne, l'IA propose désormais également ses propres créations culinaires. Cependant, ces recettes peuvent parfois mener à des résultats inattendus, voire décevants, en raison de l'incapacité de l'IA à comprendre pleinement les nuances de la cuisine et des ingrédients.
Des services comme Instacart ont suscité des réactions négatives en raison de recettes IA présentant des ingrédients inexistants ou des images peu appétissantes. Des applications promettent de faire de l'IA un outil indispensable en cuisine, et des marques alimentaires intègrent la technologie à leurs sites web, tandis que des cuisiniers amateurs expérimentent la création de recettes avec des systèmes tels que ChatGPT et Google Gemini.
Les experts mettent en garde contre le fait que l'IA peut générer des recettes présentant des risques pour la santé ou suggérant des combinaisons d'ingrédients peu judicieuses. Par exemple, un supermarché néo-zélandais a offert des recettes incluant du gaz chloré toxique, et des guides de cueillette de champignons générés par IA sur Amazon contenaient des conseils potentiellement mortels.
Malgré la possibilité de générer des recettes fonctionnelles, l'IA est susceptible de produire des recettes avec des problèmes, comme un ordre d'ingrédients mal structuré, des temps de cuisson absents, ou des portions incorrectes. Les recettes générées par IA peuvent également présenter des images de plats irréalistes, renforçant le scepticisme à leur égard.
L'article souligne également le rôle des publications culinaires traditionnelles et des auteurs de livres de cuisine, qui offrent des recettes testées et fiables, contrairement aux créations aléatoires de l'IA. Les experts estiment que l'IA ne remplacera pas l'élément humain dans la création de recettes, soulignant l'importance de la créativité, de la conscience sensorielle et du contexte dans la cuisine.
The Wall Street Journal, America’s Condiment Invasion Is Dividing Households: ‘I Want My Fridge Back.’, 04/03/2024
L'article explore la prolifération des sauces et condiments sur le marché américain, provoquant des réactions partagées parmi les consommateurs. Les entreprises alimentaires et les chaînes de restaurants, en quête de nouveauté, ont lancé une variété impressionnante de produits, allant de sauces exotiques à des éditions limitées inspirées de célébrités. Cette tendance a entraîné une surcharge dans les réfrigérateurs de certaines familles, avec des exemples montrant des collections de plusieurs types de sauces et de mayonnaises.
Les marques comme Kraft Heinz et Taco Bell exploitent cette mode en développant des produits innovants et en utilisant les condiments comme outils de recherche et développement. Les consommateurs expriment leur passion pour les sauces de différentes manières, allant des tatouages à des pétitions en ligne pour le retour de leurs sauces préférées. Cependant, cette abondance de choix a également conduit à des frictions au sein de certains foyers, où les préférences de condiments divergent.
Certains consommateurs recherchent des combinaisons de sauces personnalisées, tandis que d'autres sont frustrés par l'excès de choix ou par l'élimination de leurs sauces préférées du marché. La tendance des sauces et condiments reflète un moment culturel où la personnalisation et l'expérimentation culinaire sont valorisées, mais elle soulève également des questions sur la durabilité de cette prolifération et sur l'impact sur les habitudes alimentaires et les espaces de réfrigération des consommateurs.
Modern Farmer, Digging In: Food’s Big, Plastic Problem, 06/03/2024
L'article met en lumière l'omniprésence préoccupante du plastique dans la vie quotidienne des américains, notamment dans l'emballage des aliments. Bradley Aiken, un citoyen de Portland, souligne l'abondance du plastique même dans les marchés locaux, malgré les attentes d'une réduction. L'article discute de la manière dont le plastique, introduit comme solution d'emballage peu coûteuse après la Seconde Guerre mondiale, est devenu un problème environnemental majeur, contribuant à la pollution et posant des risques pour la santé humaine en raison des produits chimiques nocifs qu'il contient. Erica Cirino de la Plastic Pollution Coalition souligne que le plastique à usage unique représente une part significative de cette pollution.
L'industrie pétrochimique, face à une transition énergétique mondiale, voit dans la production de plastique une nouvelle source de profits, avec une production qui devrait tripler d'ici 2060. Le plastique est souvent perçu comme un moyen d'assurer la propreté et la conservation des aliments, mais cette idée est remise en question par des études récentes. Les effets néfastes du plastique sur la santé, y compris la perturbation hormonale et le risque accru de maladies, sont également soulignés.
L'article critique la culture du jetable promue par l'industrie du plastique et la responsabilité déplacée sur les consommateurs avec le concept de recyclage, qui se révèle insuffisant face à l'ampleur du problème. Malgré la promotion du recyclage, une grande partie du plastique n'est pas recyclable dans la pratique, et le taux de recyclage reste extrêmement bas.
Des solutions telles que les systèmes de contenants réutilisables et les magasins de remplissage sont mentionnées comme des alternatives positives, mais l'article souligne que la responsabilité ne peut reposer entièrement sur les individus. La réglementation effective et l'extension de la responsabilité des producteurs sont essentielles pour aborder le problème de front. Des exemples de législation efficace, tels que les systèmes de consigne et les lois sur la responsabilité élargie des producteurs, sont cités comme moyens de réduire la production de plastique et d'encourager des alternatives plus durables.
Eater, Kids’ Cookbooks Are Finally Growing Up, 05/03/2024
L'article explore la transformation des livres de cuisine destinés aux enfants, qui passent de simples activités de décoration à des leçons de cuisine impliquant cuisson, saveurs, et l'utilisation d'objets tranchants. Il note que les livres de cuisine pour enfants d'aujourd'hui sont conçus pour enseigner réellement la cuisine, avec des outils adaptés comme des tours de cuisine et des couteaux de sécurité pour les plus jeunes, et des écoles culinaires pour adolescents.
L’article souligne également que la notion de livres de cuisine pour enfants n'est pas nouvelle, mais que leur contenu a évolué au fil du temps, passant de recettes élaborées dans les années 1900 à des plats plus ludiques et "adaptés aux enfants" au milieu du XXe siècle. Cependant, les nouvelles publications cherchent à traiter les enfants comme de véritables apprenants en cuisine, en leur offrant des recettes authentiques et en les encourageant à expérimenter avec des saveurs et techniques variées.
Des auteurs comme Priya Krishna et des livres comme "Waffles + Mochi" ou "The Complete Cookbook for Young Chefs" sont cités comme exemples de cette nouvelle génération de livres de cuisine pour enfants, qui s'efforcent de présenter des instructions claires et sécurisées, sans pour autant simplifier outre mesure ou infantiliser les jeunes cuisiniers.
L'article discute également des défis spécifiques à la création de livres de cuisine pour enfants, comme la nécessité d'expliquer les techniques culinaires de base de manière compréhensible et engageante, tout en restant attentif aux préoccupations de sécurité. En outre, Saxena souligne l'importance de ne pas présumer des préférences gustatives des enfants et de reconnaître leur capacité à apprécier une gamme diversifiée de saveurs.
Vinepair, Tequila Has Conquered the United States — but Can It Win Over the World?, 04/03/2024
L'article explore l'essor impressionnant de la tequila aux États-Unis, où ses ventes ont surpassé celles du whisky américain et se rapprochent de celles de la vodka. En 2023, les ventes de tequila ont atteint 31,6 millions de cas, avec une croissance de 5,7 % par rapport à 2022, et une augmentation des revenus de 7,9 %, représentant 476 millions de dollars supplémentaires. La tequila, surtout dans les catégories premium et supérieure, domine le marché américain, constituant au moins 70 % des ventes de tequila aux États-Unis.
Face à cette croissance, les producteurs de tequila cherchent à élargir leur horizon au-delà de l'Amérique du Nord, envisageant un potentiel important sur les marchés internationaux. Les principaux marchés d'exportation se trouvent en Europe (Espagne, Allemagne, France, Royaume-Uni et Irlande) et en Australie, cette dernière étant considérée comme une influenceuse régionale, particulièrement pour le marché chinois.
Le défi principal pour l'expansion globale de la tequila est l'éducation des consommateurs, beaucoup ayant une compréhension basique de la tequila et une expérience limitée à des shots ou des Margaritas. Les entreprises s'efforcent de présenter la tequila sous différentes formes, notamment à travers une mixologie travaillée, pour surmonter les perceptions négatives et introduire la diversité de la tequila à un public international.
Malgré les défis, l'optimisme règne quant au potentiel international de la tequila, souligné par des initiatives visant à partager son histoire, sa culture, et sa polyvalence. Néanmoins, au niveau mondial la tequila a encore du chemin à faire pour atteindre le niveau de popularité qu’elle a aux États-Unis, d’autant plus que le marché américain absorbe la majeure partie des exportations. Bien que les exportations de tequila aient légèrement diminué en 2023, les producteurs restent confiants dans le cycle de croissance de la tequila à l'échelle mondiale, anticipant une expansion continue dans les années à venir.
Forbes, How Poppi Is Reshaping Soda Culture For Gen Z And Millennials, 05/03/2024
L'article décrit comment la startup Poppi révolutionne la culture du soda pour la génération Z et les millénials en offrant une alternative plus saine et naturelle aux boissons gazeuses traditionnelles. Fondée par Allison Ellsworth, Poppi a rapidement gagné en popularité, devenant la boisson gazeuse la plus vendue sur Amazon avec une part de marché de 19%, surpassant même Coca-Cola. Poppi se distingue par sa combinaison de jus de fruits et de prébiotiques, offrant une boisson rafraîchissante avec moins de 5 grammes de sucre et moins de 25 calories par canette.
L'entreprise a attiré l'attention et l'investissement de célébrités telles que Hailey Bieber, Kylie Jenner, Billie Eilish et d'autres, élargissant sa gamme à douze saveurs disponibles dans de grandes chaînes de distribution. Grâce à une stratégie marketing axée sur les réseaux sociaux et le marketing d'influence, Poppi a créé une communauté fidèle et engagée, intégrant la boisson dans le quotidien de ses consommateurs.
Poppi s'est également aventuré dans des pop-ups interactifs et des collaborations avec d'autres marques pour renforcer sa présence et son engagement auprès des consommateurs. Des événements comme le Poppi Mart, inspiré des slushies de magasin de proximité, et diverses activations lors de moments culturels clés ont contribué à augmenter la visibilité de la marque.
Selon Allison Ellsworth Poppi répond aux désirs des générations plus jeunes pour des produits sains, sans sacrifier le goût. Le succès de Poppi auprès des milléniaux et de la génération Z est attribué à leur désir de produits avec de meilleurs ingrédients et à l'effort de la marque pour se connecter avec sa communauté en ligne, notamment sur TikTok.
Avec une croissance mensuelle à trois chiffres et une base de clients dédiée, il y a des rumeurs sur une potentielle offre de rachat de la part de Coca Cola . Quelle que soit l'issue, Allison Ellsworth continue de se concentrer sur sa mission de rendre Poppi accessible au plus grand nombre, réinventant ainsi la culture du soda pour une nouvelle génération.
Parlement Européen, The dependency of the EU’s food system on inputs and their sources, Mars 2024
Cette étude analyse les vulnérabilités du système alimentaire de l'UE en ce qui concerne les intrants, en décrivant les outils permettant de sécuriser ces intrants et de rendre l'UE moins dépendante des fournisseurs étrangers.
Bien que l'UE soit l'un des principaux producteurs mondiaux de produits agricoles et que sa balance commerciale agricole soit positive, elle dépend de l'importation de certains produits de base essentiels. Toutefois, les chocs récents subis par les marchés mondiaux à la suite de la pandémie de COVID-19 et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie ont mis en évidence les risques d'une efficacité économique accrue au détriment de la résilience et de la sécurité alimentaire. Ces chocs ont également eu un impact sur les prix, les chaînes d'approvisionnement et la logistique du secteur de la production alimentaire de l'UE.
La disponibilité des denrées alimentaires dans l'UE n'est généralement pas considérée comme menacée, mais ces augmentations de prix et les perturbations du marché qui en découlent ont mis en évidence le fait que le système alimentaire de l'UE dépend de certains intrants qui, dans certains cas, proviennent d'un nombre limité de fournisseurs de pays tiers.
Digital Food Lab, Food Tech Unicorn 2024
Le rapport de référence sur les startups de la FoodTech.
Le nombre de licornes dans la FoodTech est passé de 62 en 2022 à 59 en 2023. Même si, compte tenu du contexte (le montant global des financements pour les startups de la foodtech a diminué de près de 60% entre 2021 et 2023), savoir que seules cinq startups ont vu leur valorisation passer sous le seuil de 1 milliard de dollars est presque surprenant. Mieux encore, trois nouvelles licornes (Zepto, Restaurant365, eFishery) sont apparues en 2023, et une (Inari) au premier trimestre 2024.
De manière assez contre-intuitive, la catégorie la plus touchée n'est pas celle de la livraison mais celle de l'AgTech, où plusieurs anciennes licornes spécialisées dans l'agriculture verticale sont au bord de la faillite. Au-delà de ces startups, il y a 5 à 10 startups encore listées comme licornes pour lesquelles Digital Food Lab a de forts doutes sur leurs perspectives, notamment si elles devaient lever des fonds.
Enfin, en termes de sortie, il n'y a pas eu d'acquisition cette année. Cependant, il y a eu une seule mais importante IPO (Initial public offering) : Instacart. Le processus s'est bien déroulé et, un an plus tard, l'entreprise se négocie au-delà de son prix initial. Le rapport s’intéresse également à la performance des anciennes licornes. Il est intéressant de noter que nombre d'entre elles, notamment les entreprises de livraison, se portent bien. Cela devrait contribuer à rassurer les investisseurs sur la capacité des entreprises de la FoodTech à apporter de la valeur.
La Story-Les Échos, Agriculture : la bataille du miel
La colère des agriculteurs n'est pas retombée. La Coordination rurale a mené, ce vendredi, une action surprise dans le haut des Champs-Elysées, haut lieu de la contestation des Gilets jaunes avant elle. Des tracteurs ont aussi profité de la tenue du Salon de l'agriculture à Paris pour gêner la circulation en région parisienne. Mais le malaise agricole ne touche pas que les éleveurs, les céréaliers, les maraîchers ou les arboriculteurs… Les meilleurs amis des abeilles ont aussi très envie de piquer tout ce qui bouge.
Car le secteur du miel français est en crise. L'an dernier, la saison a été plutôt bonne. Les abeilles ont travaillé dans de bonnes conditions et le miel a coulé à flots. Las, les apiculteurs français ont beaucoup de mal à écouler leur miel auprès des grossistes. Beaucoup de fabricants préfèrent en effet importer du miel venu d'Espagne, d'Ukraine ou même d'Argentine, moins cher que le miel local. En France, 50 % du nectar jaune consommé en France viendrait de l'étranger.
Le miel français souffre aussi de la concurrence des autres douceurs du petit-déjeuner comme la confiture ou la pâte à tartiner. Malgré tout, la demande de miel reste élevée, autour de 45.000 tonnes par an, sachant que les abeilles françaises récoltent l'équivalent de 34.000 tonnes.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey