🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-36
Bonjour à toutes et à tous, voici la dernière newsletter de l’année.
Comme le veut la tradition, la fin d’année est propice à un petit bilan. A cette occasion n’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires/réflexions sur ce qui vous plaît et sur la manière dont la newsletter pourrait évoluer en 2024.
En attendant, je vous souhaite de passer de très bonnes fêtes de fin d’année.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Challenges, Rachat de Michel et Augustin : pourquoi Ferrero s’attaque au marché d’Andros ?, 11/12/2023
New York Times, The Climate Summit Starts to Crack a Tough Nut: Emissions From Food, 12/12/2023
The Guardian, Whisky and peat go back a long way together. But is it time to put planet before palate?, 12/12/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Challenges, Rachat de Michel et Augustin : pourquoi Ferrero s’attaque au marché d’Andros ?, 11/12/2023
L'article traite du rachat de la marque française Michel et Augustin par le groupe italien Ferrero, une opération qui s'inscrit dans la stratégie de Ferrero d'équilibrer les ventes de son produit phare, Nutella, avec des produits réputés plus sains. Ce rachat place Ferrero en confrontation directe avec le groupe familial français Andros, connu pour ses marques de confitures et de desserts Andros, Bonne Maman et Mamie Nova.
Michel et Augustin, créée en 2004, a connu plusieurs changements de propriétaires, passant des mains de ses fondateurs à Artémis, puis Danone, et maintenant Ferrero. La marque, malgré sa réputation de proposer des produits sains et rigolos, n'a pas réussi à s'imposer face à Nutella, à l’image de sa propre pâte à tartiner qui avait été lancée en 2020 et qui n’est restée que 2 ans en rayon.
Le portefeuille de produits de Michel et Augustin est hétéroclite, incluant des biscuits, des mélanges de noix, des yaourts à boire, des mousses végétales, et des boissons bio aux fruits. Selon l’article, cette diversité a créé une certaine confusion parmi les consommateurs et a rendu difficile la distinction de la marque, notamment par rapport à la marque "Les Deux Vaches", qui fait également partie du groupe Danone.
Le groupe Andros, qui domine le marché des mousses au chocolat sans œuf et des confitures, se trouve en concurrence frontale avec Ferrero. Andros possède également les marques Saint Michel et Bonne Maman, qui, tout comme Nutella, pourraient recevoir une mauvaise notation Nutri-Score si elles affichaient leur score sur les emballages.
Si Ferrero cherche à diversifier son portefeuille avec des produits plus sains pour équilibrer ses activités, la rivalité avec Andros sur le marché français est donc amenée à s'intensifier dans le futur.
L’Usine Nouvelle, Carbon maps traque l’empreinte carbone des fournisseurs de l’agroalimentaire, 15/12/2023
L'article présente Carbon Maps, une start-up française qui propose des solutions pour analyser l'empreinte carbone des produits de l'agroalimentaire. Fondée en 2023, Carbon Maps a rapidement levé 7 millions d'euros et se positionne dans le contexte de l'obligation prochaine de l'affichage environnemental dans les rayons, conformément à la loi Climat et résilience.
La société utilise un algorithme entraîné sur des données de l'Inrae et du Giec pour modéliser l'impact carbone, l'utilisation de l'eau, et l'impact sur la biodiversité des produits agroalimentaires. Elle propose une analyse de cycle de vie simplifiée pour des milliers de produits, aidant les entreprises à transformer des données environnementales complexes en actions concrètes pour leur stratégie climatique.
Le logiciel de Carbon Maps aide les équipes dans leurs achats et permet de simuler l'impact environnemental des produits dès leur conception, offrant la possibilité de faire des ajustements. L'objectif est d'approfondir la relation entre les industriels et leurs fournisseurs en partageant des informations sur l'impact environnemental, et non pas de changer de fournisseur. Carbon Maps ambitionne d'intégrer des questionnaires sur les pratiques remplis par les fournisseurs pour affiner sa base de données.
Actuellement, Carbon Maps compte une dizaine de clients à différents niveaux de la chaîne alimentaire et vise à en avoir une trentaine l'année prochaine, tout en étendant ses activités hors de France. La start-up prévoit également d'intégrer des paramètres environnementaux et nutritionnels pour proposer des solutions pour faire évoluer les recettes des industriels.
Le Figaro, La fermentation, le secret le mieux gardé de la gastronomie japonaise, 14/12/2023
L'article met en lumière l'importance de la fermentation dans la gastronomie japonaise, un processus clé dans la création de condiments essentiels tels que la sauce soja, le miso, le mirin, le saké, le shochu et le vinaigre de riz. La fermentation, en plus d'apporter des bienfaits pour la santé, enrichit les aliments d'une saveur unique contribuant à l'umami, la cinquième saveur découverte par Kikunae Ikeda en 1908.
Yoshiki Tsuji, directeur de l'école hôtelière Tsuji, explique que la fermentation est une tradition ancienne en Asie, notamment utilisée pour la conservation des aliments. Elle a également des origines religieuses, servant à préparer des offrandes durables. Dans la préfecture de Kagawa, Yasuo Yamamoto produit de la sauce soja fermentée de manière traditionnelle dans des fûts de cèdre, ce qui donne à ses sauces un goût complexe. Cette méthode ancestrale ne représente plus que 1% de la production totale au Japon.
Yuichiro Nishida, producteur de miso, fabrique à la main une variété de misos dans son atelier à Kyoto. Il mentionne l'importance de l'eau utilisée dans le processus de fermentation. Hisato Nakahigashi, chef de Miyamaso, utilise la fermentation pour préparer des plats kaiseki. Au marché Nishiki de Kyoto, les légumes fermentés sont couramment vendus.
Le dashi, un bouillon clé de la cuisine japonaise, est également le résultat de la fermentation. Takuji Takahashi, chef étoilé, souligne l'importance de l'algue kombu et du katsuobushi dans sa préparation.
La fermentation suscite un intérêt croissant dans la cuisine mondiale. Des chefs comme Romain Mahi à Paris et Florent Pietravalle à Avignon expérimentent avec des techniques de fermentation pour créer des saveurs nouvelles et uniques. Pietravalle a même aménagé des espaces spéciaux pour la fermentation et la conservation dans son établissement.
Les Échos, Quand le vin bio nargue la double crise du vin et du bio, 09/12/2023
L'article examine la résilience et la croissance du marché du vin biologique en France malgré les difficultés générales du secteur viticole et de l'agriculture biologique. En 2022, les ventes de vin bio ont progressé de 6,2 % pour atteindre 1,5 milliard d'euros et les volumes ont augmenté de 1 % (et ont triplé depuis 2012), atteignant 2,5 millions d'hectolitres. Ces chiffres contrastent avec la crise viticole globale marquée par une surproduction et une baisse de la consommation. La France, avec 170.800 hectares de vignes bio, soit 21 % de son vignoble, est le leader européen dans ce domaine.
Cette croissance s'explique en partie par la distribution spécifique du vin bio, qui repose principalement sur la vente directe et les cavistes (qui pèsent 40 % de l'activité), plutôt que sur les grandes surfaces (seulement 4 %). L'exportation (39% de l’activité) constitue également un aspect fort, avec des marchés clés en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis. Par ailleurs, les acheteurs de vin bio sont plus jeunes que la moyenne des consommateurs de vin et sont souvent des acheteurs mixtes, consommant à la fois des vins conventionnels et biologiques. Le respect de l'environnement, la confiance dans la qualité des produits et les préoccupations sanitaires sont les principaux motifs d'achat.
Malgré une certaine surproduction temporaire et des défis liés au changement climatique, le secteur du vin bio est vu comme ayant une dynamique positive. Les viticulteurs bio échappent à certaines hausses de coûts, telles que celles des intrants, mais sont touchés par l'augmentation des coûts de l'énergie et du verre.
Le Monde, Les brasseurs artisanaux en crise, victimes de l’inflation et d’une concurrence accrue, 15/12/2023
L'article décrit la crise que traversent actuellement les brasseurs artisanaux en France, affectés par l'inflation et une concurrence accrue. L'exemple de la microbrasserie Les Georges Brassin, qui a fermé ses portes en avril 2023, seulement 3 ans après sa création, illustre les défis rencontrés par ces entreprises, notamment les hausses des coûts des matières premières et de l'énergie.
Le secteur de la brasserie artisanale a connu une croissance exponentielle au cours des dernières décennies, passant de quelques brasseries dans les années 1985 à plus de 2 500 en 2022. Toutefois, la crise liée au Covid-19 et l'inflation ont ralenti ce développement, et de nombreuses microbrasseries ont dû fermer. L'année 2023 a vu une forte augmentation des cessations d'activité, avec plus de 60 fermetures.
Les microbrasseries sont confrontées à une augmentation significative des coûts de production (gaz, électricité, verre, transport…) et à des changements dans les comportements des consommateurs, qui deviennent plus prudents dans les dépenses qu’ils réalisent au supermarché et privilégient les bières des grands groupes qui sont moins chères en rayon que les bières artisanales. De plus, la concurrence s'intensifie, non seulement entre les microbrasseries elles-mêmes, mais aussi avec les grands groupes de bière qui reprennent des parts de marché en proposant des produits similaires.
Les géants de la bière comme Heineken, Carlsberg et AB InBev innovent et utilisent des stratégies marketing agressives pour attirer les consommateurs intéressés par les bières artisanales. Certains ont même racheté des microbrasseries, à l’image d’Heineken avec Gallia.
Pour survivre, les microbrasseries indépendantes doivent innover et proposer des produits de qualité à des prix compétitifs. Le Syndicat national des brasseurs indépendants (SNBI) a lancé une plateforme d'achats groupés pour aider ses membres à réduire les coûts. Cependant, la situation reste difficile et de nombreuses brasseries pourraient être forcées de fusionner ou de vendre leurs activités à des groupes plus importants.
Le Figaro, L’impressionnante chute de la consommation de champagne par les Français, 12/12/2023
L'article met en lumière la baisse significative de la consommation de champagne en France, une tendance attribuée à l'inflation et à la réduction des budgets des ménages. En 2023, les ventes de champagne en grande surface ont chuté d'environ 20% en volume par rapport à l'année précédente. Cette diminution est due à la hausse des prix alimentaires qui ont poussé les consommateurs à faire des arbitrages et à limiter leurs dépenses aux produits essentiels (dont le champagne ne fait pas forcément partie).
La baisse est également liée à la hausse du prix moyen du champagne, qui a augmenté de 10 à 12% en un an, atteignant environ 23 euros pour une bouteille de 75 cl. Bien que l'inflation ait moins affecté le champagne que d'autres produits de grande consommation, les consommateurs se tournent de plus en plus vers des alternatives moins chères comme le prosecco et le crémant, dont les prix ont moins augmenté et qui sont vendus près de 4 fois moins cher (6 euros en moyenne).
Toutefois, le secteur du champagne tente de relativiser ce déclin en évoquant les ventes records de 2022 et le surstockage effectué par les distributeurs en 2022. Cependant, des facteurs tels que des approvisionnements limités et des récoltes moins bonnes ont également joué un rôle, entraînant des ruptures en magasin pour les champagnes. Les ventes de champagne pourraient donc être moins importantes pendant la période des fêtes de fin d'année, une tendance qui reflète les changements dans les habitudes de consommation des Français face à l'augmentation des coûts de la vie.
GQ, Les nouvelles boissons hybrides à absolument découvrir, 15/12/2023
L'article explore quatre tendances émergentes dans le domaine des nouvelles boissons hybrides (NBH) à suivre en 2024 :
La Vière : C'est une boisson hybride entre le vin et la bière, créée par la brasserie Gallia (dont nous avons déjà parlé un peu plus haut) en collaboration avec des vignerons français. Les vières sont des boissons pétillantes avec un taux d'alcool entre 7 et 10%. Elles sont produites en faisant fermenter des raisins puis en ajoutant du moût de bière. La brasserie propose plusieurs variétés de vières, comme le "Piton noir brut" à base de pinot noir et le "Coup de grizou" à base de riesling.
B&C ou Beer and Cider : Cette boisson est un mélange de bière et de cidre, développée par des faiseurs de cidre et des brasseurs du Pays Basque. La marque Topa et La Brasserie du Pays Basque ont collaboré pour créer "Arzt," une boisson composée de bière blanche et de 50% de cidre, disponible en versions blanche et rosée.
Le Blouge : Le blouge est un vin élaboré à partir de cépages blancs et rouges. Damien Bielle, vigneron à Lalande-de-Pomerol, a innové dans cette catégorie en assemblant le merlot et le sauvignon blanc pour créer un vin frais et fruité. Sa cuvée signature est le "Coyote".
Vin Désalcoolisé : Ces vins sont produits en retirant l'alcool d'un vin classique à travers un processus de désalcoolisation par évaporation. Ils offrent une alternative sans alcool tout en conservant les caractéristiques gustatives du vin. Des exemples incluent le "Domaine Uby, sauvignon blanc" et le "Purus, un chardonnay pétillant".
New York Times, The Climate Summit Starts to Crack a Tough Nut: Emissions From Food, 12/12/2023
L'article traite de l'importante question de l'empreinte carbone du système alimentaire mondial et des mesures pour la réduire. Le système alimentaire, responsable d'environ 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est un acteur clé dans la perte de biodiversité et la vulnérabilité des petits agriculteurs aux dangers climatiques. Avec la pandémie de coronavirus et l'invasion russe de l'Ukraine perturbant la chaîne d'approvisionnement alimentaire et énergétique mondiale, la faim a augmenté ces trois dernières années, touchant environ 735 millions de personnes.
La COP28 a abordé cette question pour la première fois en reconnaissant que l'agenda alimentaire est aligné sur la lutte contre le changement climatique. Plus de deux tiers des pays du monde ont soutenu un accord pour réorganiser le système alimentaire mondial, bien que cet accord soit vague, manque de cibles concrètes et soit non contraignant. Des étapes significatives ont été franchies, comme l'engagement des États-Unis et des Émirats arabes unis de 17 milliards de dollars pour des innovations agricoles face au changement climatique.
La FAO a publié une feuille de route pour aligner le système alimentaire mondial sur les objectifs climatiques mondiaux. Cela implique de réduire de moitié le gaspillage alimentaire et de 25% les émissions de méthane des élevages d'ici 2030, et de planter une gamme de cultures plus diversifiée. En Amérique du Nord, cela signifie encourager les citoyens à manger moins de viande et de produits laitiers, tandis qu'en Afrique subsaharienne, il s'agit d'augmenter la productivité agricole.
L'inclusion des objectifs d'émissions agricoles dans l'accord principal de la COP28 reste incertaine, les négociations étant difficiles. Jusqu'à présent, 154 pays ont signé la Déclaration des Émirats sur l'agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l'action climatique, qui engage les pays à inclure les émissions agricoles dans leurs prochains objectifs climatiques en 2025, mais sans autres cibles ou délais spécifiques.
Modern Retail, Ghost kitchens are making a post-pandemic pivot to survive, 11/12/2023
L'article aborde les changements récents dans l'industrie des “ghost kitchens” aux Etats-Unis après leur pic de popularité pendant la pandémie. Les ghost kitchens sont des cuisines industrielles conçues pour la préparation de repas à emporter ou en livraison, souvent sans marque propre.
En 2021, on prévoyait que les ghost kitchens représenteraient 21% de l'industrie de la restauration aux États-Unis d'ici 2025. Cependant, divers défis tels que l'inflation et le manque de rentabilité ont incité des acteurs majeurs de ce secteur à revoir leurs modèles d'affaires et à ralentir leurs plans de croissance.
Pour survivre, certaines entreprises de ghost kitchens se tournent vers leur expertise technologique. Ainsi Kitchen United a annoncé son intention de vendre ou de fermer ses emplacements pour se concentrer sur son logiciel propriétaire. Reef Kitchens, soutenu par SoftBank, a commencé à fermer ses ghost kitchens pour se tourner vers la licence de sa technologie dans des espaces comme les stades et les aéroports. Wonder, quant à lui, a abandonné son modèle de ghost kitchen mobile pour un concept de restaurant en dur moins coûteux et a fait l’acquisition de Blue Apron pour 103 millions de dollars..
Les raisons de ce virage incluent des difficultés de rentabilité et une dépendance vis-à-vis des fonds de capital-risque. Avec la réouverture des restaurants, les gens ont recommencé à dîner sur place, réduisant la demande de livraison. Par exemple, la livraison de Chipotle a diminué de 15,8 % au deuxième trimestre, tandis que les ventes en livraison de Domino's ont chuté de 3,5 %.
Les ghost kitchens dépendent fortement des applications de livraison tierces, qui facturent des commissions élevées. Uber Eats a même supprimé des milliers de marques sans vitrine de sa plateforme. De plus, des défis existent en matière de respect des normes de sécurité alimentaire. Malgré les défis, l'industrie des ghost kitchens ne disparaîtra probablement pas de sitôt, offrant toujours une option pratique pour certains clients de restaurants. Toutefois, il est clair que le modèle est en transition et doit s'adapter aux nouvelles réalités du marché.
Fast Company, The science behind why you love Christmas-y smells so much, 13/12/2023
L'article explore les raisons scientifiques de l'attrait pour les odeurs associées à Noël, en particulier celles de la cannelle, de la muscade et du gingembre. Ces épices, originaires des tropiques, sont devenues emblématiques des fêtes hivernales dans l'hémisphère nord pour leurs propriétés uniques et leur histoire, plutôt que pour leur saisonnalité.
Le gingembre, utilisé dans des recettes sucrées et salées, mûrit en 8 à 10 mois et peut être récolté à tout moment de l'année. La muscade provient des graines de l'arbre Myristica fragrans, originaire d'Indonésie, qui atteint une production optimale à l'âge de 20 ans. La cannelle est obtenue à partir de l'écorce de deux types d'arbres, et sa récolte est facilitée après de fortes pluies.
Ces épices sont décrites comme ayant des propriétés 'chaleureuses'. La cannelle possède un goût "chaud" dû au cinnamaldéhyde, qui active les voies sensorielles associées à la chaleur. Le gingembre contient du gingérol, efficace contre les nausées et favorisant la mobilité intestinale. La muscade est également antidiabétique, capable de réduire les niveaux de glucose dans le sang.
Historiquement, ces épices étaient très prisées pour leurs propriétés médicinales. La cannelle était utilisée en Asie pour ses propriétés antibactériennes et digestives. Le gingembre était employé au Moyen Âge pour masquer le goût des viandes conservées, particulièrement consommées en hiver. La muscade était considérée au XVIIe siècle comme un moyen de se protéger de la peste bubonique grâce à ses qualités insecticides.
Fast Company, Doritos nacho cheese-flavored liquor is here. How a former Noma chef made the impossible, 12/12/2023
L'article décrit la création pour le moins surprenante d'une liqueur au goût de Doritos au fromage nacho par Lars Williams, cofondateur d'Empirical Spirits et ancien chef du restaurant Noma à Copenhague. L'idée est née fin 2017 lorsque Williams a décidé de distiller un sac de Doritos. Contre toute attente, le résultat a fidèlement reproduit la saveur des chips.
Williams, qui a une longue expérience en cuisine et dans les laboratoires de test, a fondé Empirical pour explorer et partager des saveurs innovantes. Empirical utilise une technique de distillation unique, segmentant le liquide en plus de 100 parties pour isoler et reconstituer les saveurs précises. Cette méthode a permis de capturer l'essence complexe des Doritos.
Le projet n'était initialement pas destiné à devenir un produit commercial, mais après une dégustation impromptue par des exécutifs de PepsiCo lors d'une visite à la distillerie, l'idée a été adoptée avec enthousiasme. Cependant, Williams a attendu que Empirical établisse son identité avant de poursuivre cette collaboration.
Le lancement de la liqueur Doritos fait partie de la stratégie de Doritos visant à élargir son image au-delà des snacks pour inclure des expériences culinaires plus complètes, ciblant en particulier la génération Z qui est très engagée dans l'espace culinaire.
Pour ceux que cela intéresse (même si il est désormais un peu tard pour en faire un cadeau de Noël…) la liqueur Empirical x Doritos Nacho Cheese Spirit est disponible en ligne au prix de 65 $ pour une bouteille de 750 ml.
The Guardian, Whisky and peat go back a long way together. But is it time to put planet before palate?, 12/12/2023
L'article aborde le débat sur l'usage de la tourbe dans la production de whisky écossais face aux préoccupations environnementales. Les tourbières du Royaume-Uni, importantes pour leur biodiversité et leur capacité à capturer le carbone, font l'objet de mesures de protection, notamment une interdiction des produits de tourbe pour les jardiniers domestiques d'ici fin 2024.
La relation entre le whisky et la tourbe, vieille de plusieurs siècles, est remise en question alors que le gouvernement écossais consulte sur sa politique de tourbe. Bien que l'industrie du scotch plaide pour l'importance culturelle de l'usage de la tourbe et promette de le rendre plus durable, il est controversé que l'utilisation de la tourbe puisse jamais être réellement durable.
Face à la possibilité d'une interdiction de l'utilisation industrielle de la tourbe, certains producteurs de whisky expérimentent d'autres combustibles aromatiques tels que le genévrier, l'écorce de bouleau, la bruyère et le bois d'aulne, ainsi que le biochar et le fumier de mouton. D'autres utilisent des fûts plus fumés et toastés pour le vieillissement. Ces alternatives ne peuvent pas remplacer complètement l'arôme distinctif de la fumée de tourbe, mais elles joueront probablement un rôle croissant dans la définition des saveurs du whisky.
L'article présente également cinq whiskies non tourbés et un avec "un peu de tourbe" comme exemples de cette tendance, y compris des produits d'Islay, d'Arran, de Finlande, des Highlands et de Glenmorangie. Ces whiskies offrent une variété de saveurs, allant des notes marines aux fruits, épices, et caractéristiques boisées, témoignant de la diversité possible dans la production de whisky sans dépendre entièrement de la tourbe.
Financial Times, India tightens control of agricultural commodities ahead of election, 12/12/2023
L'article traite des mesures prises par l'Inde pour contrôler les approvisionnements et les prix des produits agricoles avant les élections générales de l'année prochaine. Le gouvernement indien a récemment imposé des restrictions sur l'exportation d'oignons, limité l'utilisation du sucre pour la production d'éthanol, et réduit les stocks de blé que les commerçants et les détaillants sont autorisés à détenir. Ces mesures s'ajoutent aux restrictions existantes sur les exportations de riz, de blé et de sucre, qui ont fait augmenter les prix mondiaux et perturbé les approvisionnements des principaux importateurs dépendants des produits agricoles indiens.
Les mesures prises par l'Inde répondent aux inquiétudes concernant l'inflation alimentaire alors que le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi se prépare aux élections. L'inquiétude principale est de maîtriser l'inflation au niveau national, ce qui passe avant les prix internationaux ou même les questions économiques. La Banque de réserve de l'Inde a maintenu son taux d'intérêt de référence inchangé à 6,5 %, en partie à cause des risques liés à l'inflation alimentaire.
Les mauvaises conditions météorologiques, exacerbées par le changement climatique, ont aggravé les préoccupations liées à l'approvisionnement. La production de sucre en Inde, par exemple, devrait chuter de près de 10 % cette année. L'annonce récente concernant le sucre vise à éviter que le jus de canne à sucre ou le sirop ne soient utilisés pour produire de l'éthanol, ce qui augmenterait la production de sucre d'environ 2,5 millions de tonnes.
Les critiques soutiennent que ces interventions pourraient être contre-productives pour un pays qui cherche à développer son marché à l'exportation, l'Inde risquant de perdre des clients au profit de ses concurrents. Les restrictions existantes sur les exportations de riz ont déjà entraîné une hausse des prix mondiaux et menacé de créer la pire pénurie internationale depuis des années. Les importateurs de sucre en Asie du Sud-Est et en Afrique, qui achetaient auparavant en Inde, sont susceptibles de se tourner vers le Brésil, le principal rival de l'Inde dans ce domaine.
New York Times, Watergate Salad Makes a Comeback, 11/12/2023
L'article traite de la récente popularité retrouvée de la salade Watergate, un plat emblématique des années 1970, auprès de la génération TikTok. La salade, connue pour être servie durant les fêtes aux États-Unis, est principalement composée de mélange à pudding de pistache, de Cool Whip (crème fouettée en pot), de noix de pécan, de mini chamallows et d'ananas en conserve, avec parfois des cerises ou de la noix de coco.
La salade Watergate a attiré l'attention sur TikTok après qu'une vidéo postée par Kelly McDuff, montrant le plat lors d'un potluck de Thanksgiving, est devenue virale avec plus de 18 millions de vues. Cette exposition a entraîné une augmentation significative des recherches Google sur la salade.
Bien que sucrée, la salade Watergate est traditionnellement considérée comme un plat d'accompagnement plutôt qu'un dessert dans les régions du Sud et du Midwest des États-Unis. Elle est souvent servie avec des mets salés comme le jambon et la dinde.
L'engouement pour la salade Watergate s'inscrit dans une tendance plus large de redécouverte de plats rétro, notamment les moules à gelée et les desserts des années 1970. Ces recettes sont souvent liées à la nostalgie de l'Amérique d'après-guerre, une époque perçue comme plus simple et familiale.
Concernant l'origine de la salade, il existe deux théories principales : elle aurait été créée par un chef de l'hôtel Watergate ou son nom serait simplement une coïncidence avec le scandale du Watergate. Cependant, son invention est souvent attribuée aux marques derrière les ingrédients emballés utilisés pour la faire, comme une stratégie marketing pour vendre des produits spécifiques.
Le succès en ligne de la salade Watergate est en partie dû à son apparence peu conventionnelle et à son mélange surprenant d'ingrédients, qui suscitent la curiosité et l'envie d'essayer malgré une apparence peu attrayante. Pour beaucoup, elle évoque une nostalgie puissante, illustrant la richesse et l'authenticité de la cuisine américaine.
Forbes, Milk Consumption Is Down. Celebrity-Backed Ads Won’t Change That, 11/12/2023
L'article discute de la récente campagne publicitaire de l'industrie laitière américaine mettant en vedette des célébrités comme Queen Latifah pour promouvoir la consommation de lait de vache. Ces publicités tentent de contrer la baisse de la consommation de lait et la popularité croissante des alternatives végétales au lait. En dépit de ces tentatives humoristiques, l'article souligne que l'industrie laitière est de plus en plus désespérée face à la diminution de la demande de lait de vache, due à des préoccupations environnementales, éthiques et de santé.
L'article met en évidence les problèmes liés à l'industrie laitière, notamment la cruauté envers les animaux, les conditions de vie inhumaines des vaches dans les fermes industrielles, et l'impact environnemental négatif de la production laitière. Il note que les fermes laitières industrielles sont responsables d'émissions importantes de gaz à effet de serre, de la consommation excessive de terres et d'eau, et de la pollution de l'air et de l'eau.
Le choix de célébrités noires pour ces campagnes est également critiqué, étant donné que la majorité des Afro-Américains sont intolérants au lactose. La réaction du public à ces publicités a été majoritairement négative, avec des critiques soulignant les problèmes éthiques et environnementaux de l'industrie laitière. Le groupe Physicians Committee for Responsible Medicine a même déposé une plainte contre MilkPEP, l'organisation derrière les publicités, pour publicité mensongère.
Enfin, l'article suggère que malgré les efforts de marketing, l'industrie laitière ne peut pas échapper à la réalité de ses impacts négatifs sur la santé, les animaux et l'environnement. Les consommateurs sont de plus en plus conscients de ces problèmes et choisissent des alternatives plus éthiques et durables.
Cette semaine je vous propose quelques épisodes de podcasts anglophones.
Gastropod, 'Rice, Rice Baby'
Le riz est l'aliment de base de plus de la moitié de la population mondiale et il est cultivé par plus d'agriculteurs que n'importe quelle autre culture sur Terre, du Japon à l'Afrique de l'Ouest en passant par la vallée du Pô, en Italie. Le riz est si important qu'il a servi de monnaie d'échange, qu'il est entré dans la langue et qu'il a servi de base à des plats très appréciés, des sushis au risotto en passant par le jollof. Mais cette graminée adaptable présente deux caractéristiques qui ont façonné les cultures de riz et orienté le destin du grain : elle peut pousser dans un environnement aquatique, mais sa culture exige de la coopération. Cet épisode explore comment la relation du riz avec l'eau et la communauté a façonné des histoires dans le monde entier, des riziculteurs américano-japonais de la vallée californienne de San Joaquin, sujette à la sécheresse, aux agriculteurs bangladais confrontés aux inondations dues au changement climatique. De plus, le fait de retirer le riz de l'eau pourrait-il non seulement construire un avenir meilleur pour les riziculteurs afro-américains du Sud des États-Unis, mais aussi sauver la planète par la même occasion ?
BBC, Feed your brain
Notre cerveau nécessite 20 % de l'apport énergétique de notre corps, alors qu'il ne représente, en moyenne, que 2 % de notre poids corporel. Certains nutriments sont nécessaires à la santé et au développement du cerveau, mais beaucoup d'entre nous ne pensent pas à manger spécifiquement pour leur cerveau.
Dans ce programme, Ruth Alexander découvre la relation entre notre intestin et notre cerveau, et l'impact que l'alimentation peut avoir sur la vigilance, l'humeur et la mémoire. Et pourquoi les poissons gras et autres aliments contenant des acides gras oméga 3 sont si bons pour le cerveau.
Ruth s'entretient avec le Dr Reeta Achari, neurologue spécialisée en nutrition au Texas (États-Unis), et le Dr Uma Naidoo, psychiatre nutritionniste et auteur de "Calm Your Mind With Food", dans le Massachusetts (États-Unis). Ils sont rejoints par Michelle Munt au Royaume-Uni, dont le blog "Jumbled Brain" raconte comment elle s'est remise d'une lésion cérébrale à la suite d'un accident de voiture en 2014.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A dans trois semaines!
O. Frey