🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-28
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Fooding, Marge ou crève : pourquoi tant de restos ferment en ce moment, 13/10/2023
Wall Street Journal, America’s Food Giants Confront the Ozempic Era, 05/10/2023 + The Washington Post, Food, clothing, airlines: Ozempic is coming for these industries and more, 09/10/2023
New Yorker, The crimes behind the seafood you eat, 09/10/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
La Tribune, Miss Cookies Coffee se rêve en nouveau Starbucks à la française, 10/10/2023
L'entreprise familiale Miss Cookies Coffee est en pleine croissance. Elle a ouvert sa première boutique en 2010 à Dijon et compte désormais plus de 20 points de vente dans toute la France, rivalisant avec des géants comme Starbucks. Malgré les débuts modestes et le scepticisme initial des banques, l'entreprise a démontré son succès avec 25 franchises à travers le pays.
Pour accompagner cette expansion, les dirigeants ont investi 1,6 million d'euros en fonds propres dans un nouveau siège à Arceau, en périphérie de Dijon. Le bâtiment de 1 000 m2 abrite des bureaux, un espace de stockage et un laboratoire de production pour fournir les franchises. Ils prévoient également d'étendre le site pour desservir 85 points de vente, avec une vision à long terme de 160 points de vente.
Miss Cookies Coffee se démarque en proposant des pâtisseries sans conservateurs ni colorants, fabriquées par un chef pâtissier sur place. Ils mettent en avant l'authenticité de leurs produits, réalisant les boissons devant les clients, contrairement aux chaînes telles que Starbucks, où les opérations sont souvent automatisées.
Avec une croissance rapide, un chiffre d'affaires de 9 millions d'euros et un effectif de plus de 130 collaborateurs, l'entreprise envisage d'ouvrir de nouvelles boutiques, principalement dans des villes de taille moyenne, en privilégiant le bouche-à-oreille. Bien que le potentiel en France soit encore important, ils envisagent également l'expansion à l'international, en particulier au Luxembourg et en Belgique, restant en Europe pour faciliter la logistique.
Les Echos, Sucre, cacao, jus d'orange : les prix des ingrédients du petit-déjeuner flambent, 05/10/2023
Les prix des ingrédients favoris du petit-déjeuner atteignent des niveaux records en raison de conditions météorologiques défavorables. Les cours du sucre ont atteint leur plus haut niveau depuis 2011, le jus d'orange connaît également des records de prix, et la tonne de cacao est à son plus haut depuis les années 1980. La météo, en particulier le phénomène El Niño, a perturbé les récoltes de ces produits essentiels. Les marchés du cacao et du sucre sont particulièrement sensibles aux aléas climatiques, car leur production est fortement concentrée dans quelques pays, à savoir la Côte d'Ivoire et le Ghana pour le cacao, le Brésil, l'Inde et la Thaïlande pour la canne à sucre.
La récolte de cacao en Côte d'Ivoire et au Ghana, qui représentent plus de 60 % de la production mondiale à eux deux, a été médiocre en raison de précipitations excessives et d'un manque de soleil. La production d'agrumes en Floride a chuté en raison de la tempête Ian en septembre 2022, et la maladie du dragon jaune a affecté la qualité des fruits. Les vagues de chaleur en Asie ont nui à la production de canne à sucre en Inde et en Thaïlande, deux des plus grands exportateurs de sucre après le Brésil.
Les analystes prévoient que l'Inde pourrait interdire les exportations de sucre pour lutter contre l'inflation alimentaire, ce qui pourrait maintenir les prix élevés. La vigueur des cours du pétrole contribue également à la hausse des prix du sucre, car la canne à sucre peut être transformée en éthanol en plus du sucre. L'Inde souhaite augmenter la part d'éthanol dans ses carburants pour réduire les émissions de CO2, ce qui pourrait réduire l'offre de sucre alimentaire.
Il est possible que les industriels transfèrent ces coûts supplémentaires aux consommateurs, notamment pour des produits comme le cacao, le sucre et le robusta. La nécessité de constituer des stocks en raison de la pandémie de COVID-19 a également incité les acteurs de l'industrie à être plus prudents.
GQ Magazine, ChatGPT va-t-il vraiment faire la cuisine à notre place ?, 06/10/2023
L'intelligence artificielle fait son entrée dans le monde de la restauration, ce qui génère, comme dans bien d’autres secteurs, des questions et des préoccupations quant à son rôle et à son impact. L’article explore donc les divers aspects de l'intégration de l'IA dans le secteur alimentaire, mettant en lumière ses avantages et ses défis.
Première préoccupation : l’IA va-t-il remplacer nos livres de recettes ? En somme, est ce que l'IA rédigera demain des recettes de cuisine, remplaçant ainsi le travail des chefs et standardisant la cuisine. Pour illustrer cette idée, l’auteure a demandé au chef Alessandro Candido du restaurant Candide à Paris de réaliser une recette créée de toute pièce par ChatGPT à partir d’une liste d’ingrédient. Au final, bien que ChatGPT fournisse des suggestions, le chef finit par ajuster la recette en fonction de son expérience et de ses préférences personnelles. Cela démontre que l'IA reste à pour le moment plus un outil qui va aider les chefs, qu'un véritable substitut.
Un autre souci évoqué par rapport à l’IA concerne la crainte du remplacement des travailleurs par des robots. L'article souligne toutefois que cette crainte est en grande partie infondée, car l'IA n'a pas encore la capacité de remplacer complètement les compétences humaines dans des environnements aussi créatifs et variés que la cuisine. L'IA peut, en revanche, améliorer l'efficacité dans les tâches routinières ou pénibles.
L'IA est également utilisée dans divers domaines de la restauration pour augmenter la rentabilité et améliorer l'expérience client. Par exemple, des systèmes d'analyse permettent aux restaurateurs de mieux comprendre les préférences de leurs clients, tandis que la gestion de l'inventaire est optimisée grâce à l'IA. En outre, des outils de marketing ciblé proposent des plats basés sur les goûts des clients, améliorant ainsi la personnalisation de l'expérience.
Autre sujet abordé : les métiers créatifs liés à l'alimentation, tels que la rédaction de critiques culinaires. En utilisant un exemple concret, l’article met en évidence comment l'IA peut générer du contenu basique, mais aussi comment elle peut être un outil utile pour les journalistes et les créatifs, les aidant à affiner et à améliorer leurs compétences. Enfin, l’article souligne la question de la peur d'une "souffrance esthétique" liée à l'utilisation de l'IA, où la facilité d'accès à des outils automatisés peut favoriser la médiocrité. L'IA est vue comme un reflet des normes sociales préexistantes, et la clé est d'utiliser ces outils de manière à maintenir la qualité, la diversité et l'authenticité dans l'industrie alimentaire.
Les Échos, L'explosion du marché des glaces aiguise les appétits des PME, 10/10/2023
Cette année le marché des glaces connaît une croissance exceptionnelle dans l’Hexagone grâce aux conditions météorologiques favorables, et il devrait battre de nouveaux records de vente. Le chiffre d'affaires de l'industrie a dépassé 1,4 milliard d'euros en 2022 contre environ 1 milliard d’euros en 2015. Mais surtout, c’est un marché qui attire une multitude de nouveaux acheteurs. Face aux géants de l'industrie, de nombreuses PME et artisans se lancent en effet dans la production de glaces naturelles et originales.
Il faut dire qu’avec le réchauffement climatique, la consommation moyenne par habitant en France a augmenté d'un demi-litre par an au cours des six dernières années pour atteindre 6,5 litres. Les consommateurs sont à la recherche de plaisir et de réconfort malgré le contexte inflationniste actuel. La saison estivale est évidemment la plus propice à la consommation mais l’article précise que les fêtes de fin d'année représentent également une période d'achat significative.
Les PME et les artisans se distinguent des produits standardisés des grandes entreprises en mettant l'accent sur la naturalité ou encore en utilisant des produits frais et locaux. De plus, pour justifier des prix plus élevés que ceux pratiqués par les industriels présents dans les rayons de la grande distribution, ils misent sur l'originalité, créant des saveurs originales et innovantes.
Certains artisans n'hésitent pas à puiser à l'étranger pour satisfaire la demande des consommateurs en quête d'originalité. C’est le cas de Los Pistoleros, qui a importé le concept de "paletas" mexicaines en France. Il s’agit d’une glace fabriquée tout simplement avec de l'eau et des fruits. Pour les PME et les artisans glaciers, les réseaux sociaux sont devenus un canal de communication majeur pour se faire connaître auprès du grand public : Alain Chartier s'est lancé par exemple lancé sur TikTok quand d’autres comme Reÿs ou les glaces Moustache privilégient Instagram.
Les Échos, La crise de l'élevage menace de fermeture près de 30 % des abattoirs, 11/10/2023
La crise sévit parmi les abattoirs en France. Alors que certains ne fonctionnent que 3 à 4 jours par semaine, l’article explique qu’une soixantaine (sur un total de 233) risquent de fermer au cours des deux à trois prochaines années. Plusieurs raisons à cela : avec la diminution du cheptel de bovins, la baisse de la production de porcs, et le vieillissement des éleveurs font que les abattoirs peinent à trouver suffisamment de bovins sur le marché national pour maintenir leur rentabilité. D’autant qu’il faut ajouter à cela les prix élevés de l'énergie et des transports ainsi que les augmentations de rémunération des éleveurs. La décapitalisation de la filière a en effet entraîné une hausse de 35 % des prix aux producteurs en deux ans. Le prix moyen aux éleveurs pour le bœuf en France est de 5,17 euros le kilo, comparé à 4,51 euros dans le reste de l'Union européenne.
Cette décapitalisation de la filière est liée en partie à la baisse du cheptel, qui a débuté avec la suppression des quotas laitiers en 2015. Les entreprises ont du mal à répercuter la hausse de leurs charges, et la situation a été aggravée par l'inflation. Cette crise a des conséquences sur l'emploi, car les abattoirs offrent des emplois non qualifiés et ont aidé à réduire le chômage dans certaines régions.
Les efforts pour résoudre cette crise nécessiteraient des dizaines de millions d'euros, mais les acteurs de l'industrie estiment que les mesures actuelles ne sont pas à la hauteur de ces besoins, ce qui risque de conduire à la fermeture de nombreux abattoirs, aussi bien les plus petits que les grands groupes.
Maddyness, Bon Vivant lève 15 millions d’euros pour fabriquer des protéines de lait sans vache, 12/10/2023
La startup FoodTech Bon Vivant, basée à Lyon, vient de réaliser une levée de fonds de 15 millions d'euros.
Fondée en 2021, la société propose des alternatives au lait traditionnel en utilisant la fermentation de précision pour produire des protéines de lait. Cette approche permet, selon elle, de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 97 %, d’économiser 99 % de la consommation d'eau potable et de réduire la consommation d'énergie de 50 %.
Bon Vivant espère séduire l'industrie laitière avec cette technologie. La société prévoit de commercialiser son produit sur le marché américain d'ici 2025 pour répondre à la demande croissante d'alternatives aux produits laitiers traditionnels.
Le Fooding, Marge ou crève : pourquoi tant de restos ferment en ce moment, 13/10/2023
Un article qui illustre la crise qui touche le secteur de la restauration en Belgique et qui montre ce qui n’est peut être qu’un avant goût de ce qui attend le secteur en France. L’auteure met en avant plusieurs raisons expliquant cette crise imminente :
Inflation des prix : Les coûts des produits alimentaires et de l'énergie ont considérablement augmenté, tandis que les marges des restaurants diminuent, les forçant à réduire la qualité de leurs produits ou à augmenter les prix pour maintenir leur rentabilité.
Pression des clients : Les clients se plaignent fréquemment du coût des repas au restaurant, ce qui oblige de nombreux restaurateurs à réduire leurs marges pour attirer plus de clients, ce qui affecte leurs profits.
Fin des magouilles : Le contrôle fiscal strict et la disparition de l'argent liquide rendent difficile pour certains restaurateurs de déclarer des revenus non comptabilisés.
Salaires bas et surmenage : Les travailleurs de la restauration sont souvent mal rémunérés et travaillent de longues heures. Le coût de la main-d'œuvre est élevé pour les restaurateurs, ce qui réduit leurs marges.
Dette : Les restaurants empruntent souvent de l'argent pour acheter de la marchandise, ce qui peut mettre une pression financière supplémentaire sur le secteur.
En guise de conclusion, l’auteure y voit une restauration à deux vitesses avec “d’un côté, celle des « riches » qui peuvent encore assumer de payer le prix plein et juste de ce qu’ils mangent en dehors de chez eux, et de l’autre, celle des « pauvres », pas chère car médiocre – dans tous les sens du terme”.
Wall Street Journal, America’s Food Giants Confront the Ozempic Era, 05/10/2023 + The Washington Post, Food, clothing, airlines: Ozempic is coming for these industries and more, 09/10/2023
Deux articles qui s’intéressent à l'impact des nouveaux médicaments pour la perte de poids, en particulier des médicaments GLP-1 tels qu'Ozempic et Wegovy, sur les industriels de l’agroalimentaire aux États-Unis. Ces médicaments ralentissent en effet la vidange gastrique et réduisent donc l'appétit, ce qui in fine entraîne une perte de poids. Les investisseurs parient que ces médicaments entraîneront des changements significatifs dans le comportement des consommateurs américains, ce qui affectera potentiellement ce qu’ils mangent, les vêtements qu'ils achètent et même le poids des passagers dans les avions.
Ces médicaments ont gagné en popularité et on estime que d'ici 2035, environ 7% de la population américaine (soit 24 millions de personnes) pourrait prendre de tels médicaments. Ces personnes pourraient réduire leur consommation quotidienne de calories jusqu'à 30 %, selon l'entreprise, qui a interrogé plus de 300 patients. Pour une personne suivant un régime de 2 000 calories, cela pourrait signifier éliminer un paquet de chips salées, une bouteille de soda et plus chaque jour.
Evidemment cela a suscité des inquiétudes parmi les grandes entreprises agroalimentaires, qui cherchent à anticiper comment ces médicaments affecteront leurs ventes. Certaines entreprises ont déjà remarqué des changements. Par exemple, un cadre de Walmart a rapporté que les personnes prenant des médicaments GLP-1 achetaient légèrement moins de nourriture. Certains dirigeants d'entreprise sont optimistes quant à l'impact de ces médicaments. Par exemple, Nestlé voit l'opportunité de cibler les consommateurs prenant des médicaments pour la perte de poids avec des produits tels que les repas Lean Cuisine.
Pour les analystes, ce sont les entreprises de snacking et de confiseries (Hershey’s, Mondelez…) qui pourraient être les plus touchées, car les patients réduisent leur consommation de produits riches en sucre et en matières grasses tels que les biscuits et les collations salées. Cependant, certains analystes estiment que ces médicaments ne représentent pas encore une menace majeure, car ils sont coûteux et ne sont pas accessibles à tous.
Fast Company, The pantry is getting a high-design makeover, and it’s paying off, 30/09/2023
Un article consacré aux packagings qui s’intéresse notamment à la manière dont leur design est retravaillé. Ainsi, les articles les plus banals arborent désormais des étiquettes conçues pour attirer et retenir l'attention des consommateurs. Selon l’article, les marques cherchent, par cette stratégie, à transformer des produits de base en aliments de spécialité dignes d'un dîner romantique ou d'une soirée entre amis.
Ces nouvelles marques cherchent à se démarquer dans un monde surchargé de contenu visuel. Grâce à des stratégies de marketing intelligentes et à des récits créatifs, elles gagnent rapidement des adeptes sur les réseaux sociaux, ce qui se traduit par un succès hors ligne grâce à des partenariats en magasins physiques avec des détaillants spécialisés et des chaînes telles que Whole Foods et Sprouts.
Un exemple notable de cette tendance est Fishwife, une marque qui propose du poisson en conserve. Depuis son lancement en 2020, l'entreprise a connu une croissance de 9 900 % et compte plus de 72 000 abonnés sur Instagram. Cette popularité s'explique non seulement par la qualité éthique des produits de la marque, mais aussi par le design flashy de son emballage. Les ventes de fruits de mer en conserve aux États-Unis ont augmenté de 10 % en 2022, après une baisse de 40 % au cours des trois dernières décennies. En 2020, des marques comme Fishwife ont vu une opportunité sur le marché des poissons en conserve durables et ont rapidement conquis Internet grâce à leur emballage innovant.
L’article donne également comme exemple la marque de conserve Heyday, la marque de sauces asiatiques Omsom ou la marque d’épices indiennes Droosh.
Cependant, la principale difficulté pour ces jeunes marques est de trouver un équilibre entre le design traditionnel et contemporain. Les marques visent un sentiment d'intemporalité dans leur identité visuelle, en mêlant des éléments du passé à une esthétique moderne. L'esthétique de la nostalgie a évolué, passant des logos vintages aux designs plus expérimentaux. Les jeunes entreprises du secteur des produits alimentaires et des boissons commencent souvent en tant que marques en ligne (ce qu’on appelle DTC ou Direct To Consumer), gagnent une clientèle fidèle sur les réseaux sociaux, puis passent à la vente au détail. Le succès en ligne leur permet de prendre des risques dans la création de leurs identités visuelles.
Modern Retail, Caviar’s growing popularity is introducing a new generation to the once-stuffy food, 11/10/2023
Un article consacré à la popularité croissante du caviar aux Etats-Unis, notamment chez les millennials et la génération Z, qui est tirée par l'influence des réseaux sociaux. L’article explique que la demande de caviar et d'œufs de poisson a explosé pendant la pandémie, car de nombreuses personnes cherchaient à se faire plaisir avec des produits de luxe pendant les confinements. Les ventes de caviar ont dépassé les 100 millions de dollars en 2022, et les experts prévoient une croissance annuelle moyenne de 7,6% jusqu'en 2033.
Il faut dire sque l’image du caviar est devenue plus accessible et décontractée, à tel point que certains le déguste sur des chips Pringles. Des personnalités de la télé-réalité, notamment les stars de "The Real Housewives"ont contribué à populariser le caviar auprès d'un public plus large en partageant leurs expériences sur les réseaux sociaux. Les nouveaux venus dans ce domaine adoptent également toutes les nouvelles variantes de la façon dont le caviar est servi, par rapport aux accompagnements traditionnels comme la crème fraîche et les œufs durs. A noter que Pringles en a profité pour nouer un partenariat avec une marque de caviar.
A New York, le restaurant Caviar Russe, qui exploite également une entreprise de livraison en ligne, a connu une croissance significative de ses ventes, attirant une clientèle plus jeune. D'autres marques comme Roe Caviar ont également profité de la popularité croissante du caviar sur les médias sociaux en montrant qu'il peut être dégusté de manière ludique et décontractée.
Cependant, toutes les marques de caviar ne connaissent pas la même demande car, comme l’explique Alexandra Du Cane, propriétaire de la marque de caviar de luxe Pointy Snout son prix élevé limite sa portée. Néanmoins, l'exposition médiatique contribue à faire découvrir le caviar à un public plus large, même s'il ne s'agit pas nécessairement de la meilleure qualité.
New York Times, Roti, a Shape-Shifting Global Staple, Takes a New Form: Convenience Food, 10/10/2023
L'article s’intéresse au roti. Pas au rôti de boeuf mais plutôt à ce pain rond et sans levain, dont l'origine exacte est incertaine, mais qui a évolué au fil du temps dans différentes régions du monde. Le roti peut prendre diverses formes, comme le roti canai en Malaisie, le roti shaggy en Guyana, et le chapati au Kenya. Le mot "roti" est utilisé dans de nombreux pays, car les Sud-Asiatiques l'ont apporté dans différentes parties du monde à travers la migration forcée et libre. La recette de base du roti a évolué pour répondre aux besoins de chaque région, avec l'ajout de graisses comme l'huile ou le beurre pour améliorer le goût et la durabilité.
Le roti s'est adapté pour convenir aux goûts d'une génération multitâche qui n'a pas grandi en mangeant strictement des plats traditionnels. Les cuisiniers à domicile utilisent le roti comme base pour panzanella, du pain perdu, des quesadillas, des tacos ou même de la pizza. Il permet de faire le lien entre différentes générations, comme dans le cas de Palak Patel, qui utilise le roti pour créer des pinwheels au fromage à la crème et se connecter à ses racines indiennes.
Le roti est un exemple de la façon dont les mots et les plats voyagent et évoluent, devenant de plus en plus polyvalents. De nos jours, le roti est même utilisé dans des plats fusion, comme le kottu roti srilankais qui incorpore des saveurs américaines. Malgré ces innovations, certains, comme l'auteure Christina Arokiasamy, continuent de rechercher la version traditionnelle du roti, rappelant les souvenirs de leur enfance.
The Guardian, Addiction to ultra-processed food affects 14% of adults globally, experts say, 10/10/2023
D’après une analyse de 281 études menées dans 36 pays différents, environ un adulte sur sept (14%) et un enfant sur huit (12%) pourraient être accros aux aliments ultra-transformés.
Des études récentes ont lié les aliments ultra-transformés, tels que la crème glacée, les boissons gazeuses et les plats préparés, à de mauvaises conséquences pour la santé, notamment un risque accru de cancer, de prise de poids et de maladies cardiaques. La consommation mondiale de ces produits est en hausse et représente désormais plus de la moitié du régime alimentaire moyen au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Des chercheurs estiment que la manière dont certaines personnes consomment ces aliments pourrait répondre aux critères de diagnostic d'un trouble de l'usage de substances. Les comportements qui pourraient répondre à ces critères incluent des envies intenses, des symptômes de sevrage, moins de contrôle sur l'apport alimentaire et une utilisation continue malgré des conséquences telles que l'obésité, les troubles de l'alimentation et une moins bonne santé physique et mentale.
Les chercheurs affirment que si certains aliments riches en glucides et en graisses étaient officiellement catégorisés comme "addictifs", cela pourrait contribuer à améliorer la santé grâce à des changements dans les politiques sociales, cliniques et politiques. Ils estiment qu'en reconnaissant que certains types d'aliments transformés ont les propriétés de substances addictives, on pourrait contribuer à améliorer la santé mondiale. La vitesse à laquelle ces aliments apportent des glucides et des graisses à l'intestin pourrait également jouer un rôle dans leur "potentiel addictif". De plus, les additifs alimentaires pourraient également contribuer à cette "addiction".
New Yorker, The crimes behind the seafood you eat, 09/10/2023
Un article très long consacré à l’industrie des fruits de mer et en particulier les énormes investissements de la Chine pour se payer une armada gigantesque de navires de pêche.
En effet, au cours des dernières décennies la Chine a considérablement augmenté sa flotte de pêche en eaux lointaines. Cette stratégie vise notamment à projeter son influence à l'étranger. Les entreprises chinoises possèdent ou exploitent désormais des terminaux dans quatre-vingt-quinze ports étrangers. La Chine estime qu'elle compte 2 700 navires de pêche en eaux lointaines mais l'imagerie satellite suggère que sa flotte pourrait être plus proche de 65 000 navires. Le problème c’est que la Chine est largement insensible aux lois internationales, et que sa flotte est le plus grand responsable de la pêche illégale dans le monde, ce qui contribue à mener des espèces au bord de l'extinction. D’après l’article, ses navires sont également le théâtre de trafics de main-d'œuvre, de servitude pour dettes, de violences, de négligences criminelles et de décès.
L’article fait également un rappel historique. La Chine dominait les mers au XVe siècle. A l’époque, l'empereur chinois a envoyé une flotte de « navires au trésor » qui comprenait des navires de guerre, des transports pour les chevaux de cavalerie et des navires marchands transportant de la soie et de la porcelaine pour faire le tour de l'océan Indien. Mais pendant la dynastie Ming, l'instabilité politique a conduit la Chine à se tourner vers l'intérieur.
Pendant la majeure partie du XXe siècle, la pêche en eau lointaine a été dominée par l'Union soviétique, le Japon et l'Espagne. Mais l'effondrement de l'URSS, associé à l'expansion des réglementations environnementales et du travail, a entraîné le rétrécissement de ces flottes. Cependant, depuis les années soixante, il y a eu des progrès au niveau de la réfrigération, de la technologie satellite, de l'efficacité des moteurs et des radars. Les navires peuvent désormais rester en mer pendant plus de deux ans sans retourner à terre. En conséquence, la consommation mondiale de fruits de mer a quintuplé.
La Chine a lancé sa première flotte de pêche en eaux lointaines en 1985, lorsqu'une entreprise d'État appelée China National Fisheries Corporation a envoyé treize chalutiers sur la côte de la Guinée-Bissau. Depuis, la Chine a beaucoup investi dans sa flotte. Les bateaux chinois attrapent désormais plus de cinq milliards de livres de fruits de mer par an grâce à la pêche en eau lointaine (il s’agit en très grande partie de calmar). L'industrie chinoise des produits de la mer, qui pèse plus de 35 milliards de dollars, représente un cinquième du commerce international et a contribué à créer quinze millions d'emplois. Le pays a également construit des dizaines de ports dans le cadre de son initiative Belt and Road, un programme mondial d'infrastructure qui a parfois fait de lui le plus grand financier du développement en Amérique du Sud, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
The Guardian, Climate crisis will make Europe’s beer cost more and taste worse, say scientists, 10/10/2023
La bière est fabriquée à partir de céréales maltées, généralement de l'orge, et de levure. Elle est également aromatisée avec du houblon cultivé principalement dans les régions sensibles aux changements de luminosité, de chaleur et d'eau. Or, d’après une étude, le changement climatique altère déjà le goût et la qualité de la bière. En effet, il affecte la quantité et la qualité du houblon, qui est un ingrédient clé de la bière. Selon les chercheurs, si les agriculteurs ne s'adaptent pas aux conditions météorologiques plus chaudes et plus sèches, les rendements en houblon dans les régions de culture européennes diminueront de 4 à 18 % d'ici 2050. La teneur en acides alpha dans le houblon, qui donne à la bière son goût et son arôme distinctifs, diminuera de 20 à 31 %.
La diminution de la production de houblon pourrait affecter directement celle de la bière car elle entraînerait des hausses de prix pour les consommateurs et pourrait les fabricants à adapter leurs méthodes de brassage. La production de houblon est en déclin en Europe, et les houblonnières allemandes ont déjà vu leurs rendements chuter de manière significative.
L’article explique également que d'autres facteurs, tels que les coûts énergétiques élevés, peuvent également jouer un rôle important dans le prix de la bière. Les prix de l'énergie ont augmenté en raison de la hausse du prix du gaz fossile depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ce qui a eu un impact plus important sur les brasseurs que la hausse des coûts liée au houblon.
AgFunder, Atomo Coffee introduces ‘world’s first beanless espresso,’ fields calls from leading coffee brands, 11/10/2023
A long terme, le secteur du café va devoir faire face à un problème structurel : la demande excède l'offre et l'approvisionnement en café va être de plus en plus menacé. Ainsi, d'ici 2050, il y aura une baisse de 50 % des terres arables pouvant convenir à la culture de l'Arabica, ce qui pourrait poser un problème de disponibilité du café à long terme.
La start-up américaine Atomo, a récemment dévoilé ce qui est présenté comme le "premier expresso sans grains du monde". Cette innovation fait partie de la stratégie d'Atomo pour transformer la manière dont l’un des breuvages les plus consommés au monde est produit en utilisant notamment des noyaux de dattes recyclés. La Startup se prépare à inaugurer une usine en mars 2024 qui sera capable de produire 4 millions de livres de "café" par an. L'objectif est de montrer son efficacité dans des centaines de coffee shops avant de lever des fonds pour construire une usine pourtant produire 40 millions de livres par an.
À l'origine, Atomo se concentrait sur la fabrication de coldbrew en canette “sans grains de café”. Toutefois, récemment, la société a décidé de se concentrer sur le café classique. Cette décision s'explique par la complexité de la mise à l'échelle de la production de coldbrew sans grains, mais aussi par une récente percée dans le domaine des grains de café recyclés.
Cette nouvelle formulation de café d'Atomo est initialement destinée aux coffee shops. Elle se compose de noyaux de dattes, de graines de ramon, de l'extrait de graines de tournesol, du fructose, de la protéine de pois, du millet, du citron, de la goyave, des graines de fenugrec dégraissées, de la caféine provenant du thé vert et du bicarbonate de soude. Selon Atomo, cette formule est conçue pour offrir un expresso exceptionnel avec la même sensation en bouche, le même goût et le même arôme que le café traditionnel. Seul hic pour le moment : Atomo facture encore un montant élevé de 20,99 $ la livre de son production (alors qu’il faut compter 10 à 14$ la livre pour du vrai café). Pour le moment il s’agit donc encore d’une niche et la cible d'Atomo est les amateurs de lait alternatif et ceux qui recherchent des options sans caféine.
Wall Street Journal, Why Blue Apron and HelloFresh Can’t Keep Their Customers, 06/10/2023
Aux Etats-Unis, HelloFresh, Blue Apron et d'autres grandes entreprises de livraison de repas en kit luttent pour fidéliser leurs clients. Le WSJ examine comment ces entreprises de livraison de nourriture, grandes et petites, rivalisent pour trouver et conserver des clients sur un marché saturé à l'avenir incertain.
France 5, Les secrets de l'alimentation anti-inflammatoire, 10/10/2023
Des chercheurs suspectent les aliments ultra-transformés de jouer un rôle dans la survenue de certaines maladies chroniques. Le microbiote intestinal et ses milliards de bactéries serait menacé par les nombreux additifs chimiques présents dans ces produits, véritables bombes inflammatoires. Pour combattre l'inflammation, certains aliments peuvent agir comme des soldats du feu, capables de nourrir les bonnes bactéries de la flore intestinale et de stimuler le microbiote. Aliments riches en anti-oxydants, en fibres, en acides gras oméga-3 et en vitamines sont au coeur de ce modèle alimentaire très protecteur pour la santé.
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O. Frey