🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-25
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Produits laitiers : la France pourrait ne plus couvrir ses besoins à partir de 2027, 19/09/2023
Capital, Le poulet ukrainien, une menace pour les éleveurs français ?, 19/09/2023
New York Times, For Many Big Food Companies, Emissions Head in the Wrong Direction, 22/09/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Avant de commencer la revue de presse de cette semaine je tenais à remercier celles et ceux qui m’ont fait des retours très sympathiques sur LinkedIn, Twitter (ou “X” comme on dit désormais) ainsi que par mail.
Plusieurs personnes m’ont demandé pourquoi je ne passe pas cette newsletter en payant. J’y ai réfléchi à plusieurs reprises mais je pense que je dois la laisser gratuite et ce pour plusieurs raisons :
ce n’était pas forcément l’idée que j’avais en tête lorsque je l’ai lancée à la sortie du premier confinement
je sais qu’il y a pas mal d’étudiants qui sont inscrits et je souhaite qu’ils puissent continuer à y accéder gratuitement
le podcast Eat’s Business étant toujours en mode stand-by, cela reste mon seul canal de diffusion pour le moment
Néanmoins, pour celles et ceux qui le souhaitent (vous êtes déjà un certain nombre à l’avoir fait et je vous en remercie), il est possible de faire des petits dons ponctuels sur Kofi. Depuis quelques semaines il est même possible de faire des dons réguliers (là encore merci à ceux qui ont choisi l’option “monthly”). Tout cela se fait simplement via PayPal ou avec une carte bleue via Stripe.
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Les Échos, Circuit court et achat local sont chahutés par l'inflation, 18/09/2023
Après la crise sanitaire, de nombreuses personnes ont exprimé leur désir de proximité dans leurs achats. Cependant, l'inflation actuelle a compliqué la situation. Certains petits commerces de proximité ont dû fermer leurs portes malgré leurs efforts. C’est le cas par exemple de Laurent Charron, un crémier-fromager, qui a fermé sa boutique après six ans en raison de revenus insuffisants.
L'article explique que l'effet attendu de la pandémie, qui aurait incité les consommateurs à retourner chez les commerçants locaux de bouche, ne s'est pas concrétisé comme prévu. Le sociologue Rémy Oudghiri explique que les bonnes intentions des consommateurs pendant les confinements ont été rapidement oubliées après la fin de l'épidémie.
Cependant, il y a des exceptions, notamment dans le secteur de la boulangerie, de la boucherie et des primeurs. Ainsi, une étude de l'institut Circana a noté une croissance de 45 % des ventes entre 2019 et 2022 des boulangers. Les circuits courts ont également gagné en popularité, car de plus en plus de Français souhaitent voir davantage de produits locaux dans les rayons des magasins.
Des entreprises comme Comptoir de Campagne, qui privilégient les produits locaux dans les zones rurales, ont connu du succès en offrant des produits frais et de qualité. Cependant, l'inflation et l'arrivée de marques concurrentes proposant des prix plus bas ont également affecté certaines entreprises locales.
Le Monde, Le bio en pleine désaffection : « Certains producteurs n’affichent plus le logo pour ne pas faire fuir le client », 20/09/2023
Encore un article sur le blues de la filière bio. Comme ses prédécesseurs, il met en évidence la baisse des ventes de produits bio en France, enregistrée au cours du premier semestre 2023, avec une diminution de 13 % en volume dans les supermarchés. Cette tendance à la baisse s'explique en grande partie par l'inflation qui a poussé les consommateurs à réduire leurs dépenses alimentaires.
La hausse des prix alimentaires a incité les consommateurs à réduire leurs achats de produits bio et à privilégier des alternatives moins chères, notamment les produits MDD et premiers prix. En conséquence, la part du bio dans l'alimentation des Français est passée de 6,4 % à 6 % en 2022, et cette tendance à la baisse persiste.
Cependant, l'inflation n'est pas la seule cause de cette désaffection pour le bio. Il existe également une méfiance croissante et une ignorance chez les consommateurs envers les produits bio, ce qui a contribué à la baisse des ventes.
Les acteurs de la filière bio demandent au gouvernement de soutenir davantage la communication en faveur des produits bio. Une campagne d'information sur les avantages du bio pour la santé, l'environnement et la biodiversité est nécessaire pour renverser cette tendance à la baisse. Bien que le gouvernement ait promis un budget publicitaire de 3 millions d'euros en 2023, les acteurs de la filière bio s'inquiètent du délai de mise en œuvre de ces fonds et de la situation précaire des agriculteurs bio.
Le Figaro, Capuccino, boutiques repensées... comment Paul veut développer son concept de Starbucks à la française, 21/09/2023
Le groupe Paul, propriété de la famille Holder, envisage de redéfinir son concept en mettant davantage en avant l'expérience café. Inspiré par le modèle de Starbucks, Paul souhaite développer son concept "Paul le Café" afin de réaffirmer l'art du café à la française et de cibler un public plus large, en particulier les personnes de 25 ans et plus.
Concrètement, Paul va créer une nouvelle génération de magasins axés sur le café, en plus de ses boutiques traditionnelles. Ces nouveaux établissements proposeront une variété de cafés, des classiques comme l'expresso, le latte et l'américano, ainsi que des boissons gourmandes telles que le flat white, le cappuccino, le café viennois et le moka. Des équipes dédiées, comprenant des baristas et un café blend, seront mises en place pour servir ces boissons. Il sera également possible de trouver des options de petit-déjeuner telles que des sandwichs et des salades.
Paul a déjà ouvert quelques boutiques de ce concept en France ces derniers mois, et prévoit d'en inaugurer d'autres, y compris sur les Champs-Élysées. L'accent sera mis sur les boissons chaudes et froides, les sandwichs et les viennoiseries, simplifiant ainsi l'offre pour mieux répondre aux attentes des touristes.
Ce modèle a déjà rencontré du succès à l'international, notamment à Dubaï, en Arabie saoudite et en Indonésie, où le café représente une part significative de l'offre de Paul. Le groupe prévoit de doubler le nombre de ses magasins "Paul le Café" d'ici la fin de 2024, en se concentrant notamment sur les gares, les aéroports et les aires d'autoroutes.
Les Échos, Produits laitiers : la France pourrait ne plus couvrir ses besoins à partir de 2027, 19/09/2023
La France connaît actuellement une baisse significative de sa production laitière, avec une diminution de 3,4 % en mai et de 2,1 % au premier semestre 2023 par rapport à l'année précédente. Cette tendance inquiète l'industrie laitière française, qui estime que si aucune mesure n'est prise, le pays pourrait perdre son autosuffisance laitière d'ici 2027. Comme le souligne l’article, ce serait “un comble quand on regarde le poids économique du secteur, qui compte les plus gros acteurs mondiaux avec Lactalis et Danone”.
Pour faire face à cette crise, l'industrie laitière propose une stratégie ambitieuse consistant à réaliser deux fois plus d'investissements au cours des cinq prochaines années que ce qui a été fait au cours de la décennie précédente. L'objectif est notamment de maintenir et d'accroître la production de lait en France. D’après l’article, la période serait d’ailleurs propice car certains pays concurrents vont voir leur production laitière baisser. A l’image de l'Irlande qui prévoit d'abattre 200 000 vaches au cours des trois prochaines années pour des raisons économiques, ou des Pays-Bas, qui semble vouloir tourner le dos à l'agriculture intensive.
Parmi les pistes envisagées, l'amélioration de l'alimentation des vaches est un moyen prometteur d'accroître le rendement laitier, avec la possibilité d'obtenir des gains de productivité de 10 à 15 %. De plus, la génétique des vaches peut être optimisée, en veillant à préserver la diversité des races. Le développement de l'innovation dans le secteur laitier est également une priorité, de même que la transition vers des sources d'énergie plus durables, telles que les chaudières biomasse et les véhicules fonctionnant aux biocarburants. Les bâtiments agricoles sont également ciblés pour l'installation de panneaux photovoltaïques afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Enfin, l'industrie laitière s'attaque au défi des émissions de méthane provenant de l'élevage. Des solutions telles que l'ajout d'additifs alimentaires à base d'algues rouges peuvent réduire de manière significative les émissions de méthane des vaches.
Le Figaro, Bérangère Loiseau, l'envol au nom du père, 21/09/2023
L’article s’intéresse à Bérangère Loiseau, la fille aînée du célèbre chef Bernard Loiseau, vingt ans après sa tragique disparition. Cette dernière vient d’être nommée PDG du groupe familial, succédant à sa mère Dominique, avec pour mantra "l'évolution et pas la révolution".
Après le décès de Bernard Loiseau en 2003, Dominique Loiseau a pris en charge la gestion de l'entreprise familiale, le Relais Bernard Loiseau, qui comptait alors 80 employés et 3 étoiles au Guide Michelin. Bérangère, diplômée en biochimie, a joué un rôle crucial dans l'expansion de l'entreprise, qui compte désormais 120 collaborateurs, gérant deux hôtels et cinq restaurants. À 34 ans, elle prend donc les rênes de l'empire familial en tant que PDG, déterminée à poursuivre l'héritage de son père.
L'article souligne par ailleurs l'importance de la transmission pour Bérangère, qui a été élevée dans un environnement imprégné des valeurs familiales. Elle a rapidement acquis des compétences en gestion et en communication, participant aux activités de l'association Relais & Châteaux, dont sa mère était devenue vice-présidente. Après avoir obtenu son diplôme en gestion, elle a décidé de passer un CAP de cuisine pour mieux comprendre le métier et la culture de l'entreprise. Elle s'est également impliquée dans la création d'un service marketing pour promouvoir la marque Bernard Loiseau à l'international.
Les Échos, Pourquoi l'huile d'olive devient un drame national en Espagne, 21/09/2023
En Espagne, la flambée des prix de l'huile d'olive, considérée comme un aliment de base de la cuisine nationale, préoccupe les consommateurs.
Les prix ont en effet augmenté de 14 % au cours du dernier mois et de 45 % depuis le début de l'année. L'huile d'olive espagnole de marque distributeur est actuellement 16 % plus chère qu'en France et 27 % plus chère qu'au Portugal, incitant certains consommateurs à traverser la frontière pour s'approvisionner. Cette hausse s'explique en partie par des années de sécheresse prolongée qui ont réduit la production d'huile d'olive, épuisé les oliviers et provoqué des pénuries. De plus, l'envolée des prix de l'essence et de l'énergie a également augmenté les coûts de production.
Les consommateurs réclament donc un meilleur contrôle de la chaîne de production pour éviter les abus et les spéculations. Les oléiculteurs espagnols ont, de leur côté, enregistré la plus faible production d'huile d'olive du siècle (673.000 tonnes en 2023 contre une moyenne annuelle de 1,38 million de tonnes) en raison de la sécheresse.
La question demeure de savoir si la récolte de décembre prochain permettra d'inverser cette tendance, mais les préoccupations liées au changement climatique et à l'adaptation aux fortes températures persistent.
Capital, Le poulet ukrainien, une menace pour les éleveurs français ?, 19/09/2023
Depuis quelques semaines les éleveurs français expriment leur inquiétude face à la forte augmentation des importations de volailles ukrainiennes en Europe. Pourquoi une telle hausse? Les importations en provenance d’Ukraine ont été favorisées par la suspension des droits de douane entre l'Union européenne et l'Ukraine en mai 2022, en soutien à l'économie ukrainienne.
De quelle quantité de volailles parle-t-on? Officiellement, les importations de viandes de volailles ukrainiennes en France ont fait un bon de 74 % au premier semestre 2023 par rapport à l'année précédente. Toutefois, elles restent négligeables, car elles représentent moins de 1 % des importations totales de viandes de volailles en France.
Derrière ces chiffres il y a tout de même une petite subtilité. En effet, le poulet ukrainien passe souvent par des usines européennes qui ne sont pas tenues d'indiquer son origine. Ainsi, d’après la Commission européenne, les importations de volailles ukrainiennes représentent 27 % des importations totales de l'UE au cours des cinq premiers mois de l'année, ce qui en fait le deuxième plus grand fournisseur après le Brésil (36%).
Les éleveurs français sont inquiets car le poulet ukrainien est souvent frais et peut concurrencer les produits locaux, comme les poulets Label Rouge, dans les supermarchés. Ils estiment que cette concurrence est injuste, d'autant plus que la Commission encourage la réduction de la taille des exploitations et le recours aux circuits courts. Or d’après l'Anvol, l'interprofession volaille de chair, la situation profite surtout à MHP, une entreprise enregistrée à Chypre et cotée à Londres, et à son riche propriétaire ukrainien, Yuriy Kosyuk. MHP est premier producteur de volailles en Ukraine et tire 61% de son chiffre d'affaires des exportations. Mais surtout, les exploitations agricoles qui fournissent ce groupe sont bien plus importantes que chez nous.
Le Figaro, Cent ans d'histoire de l'alimentation à La Grande Épicerie de Paris, 23/09/2023
La Grande Épicerie de Paris, le célèbre magasin gourmand de la capitale, fête son centenaire, offrant l'occasion de se pencher sur les produits et les tendances qui ont marqué le siècle passé.
En 1923, le Bon Marché inaugure son premier "coin des gourmets", dédié à l'alimentation, au cœur des Années folles. Au fil des décennies, l'espace alimentaire s'est élargi pour inclure des produits frais, de la charcuterie, des conserves, des pâtes, du café, du thé, du chocolat, des gâteaux, des confitures, et bien d'autres.
Dans les années 1930, le magasin a développé des comptoirs pour le frais, la boucherie, la volaille, et plus encore. Les conserves, la charcuterie du terroir, les pâtes, le café, le thé, et le chocolat étaient parmi les produits phares.
Les années 1940 ont été marquées par la Seconde Guerre mondiale, perturbant les approvisionnements alimentaires, conduisant à la création d'ersatz comme le malt Ethel. Le Bon Marché est resté ouvert mais a interrompu la production de ses prospectus alimentaires. Des tickets de rationnement ont été introduits en échange de vieux vêtements pour aider les sinistrés.
Dans les années 1950, après les restrictions de la guerre, les produits frais ont fait leur retour. Le réfrigérateur est apparu en France en 1952. Le magasin a commencé à vendre des produits exotiques comme l'ananas frais. Les marques ont renforcé leur présence en magasin, et des produits régionaux et internationaux ont été introduits.
Les années 1960 ont vu les rayons alimentaires s'ouvrir sur le monde, avec des expositions dédiées à diverses cultures. Les produits étrangers, notamment japonais, ont fait leur apparition.
Les années 1970 ont marqué l'ouverture vers la grande distribution, avec une modernisation du magasin et l'expansion de l'épicerie fine. Le service traiteur a été mis en avant, proposant une variété de plats préparés.
Dans les années 1980, le Bon Marché est racheté par Bernard Arnault, marquant le début de l'évolution vers une épicerie fine de renom. Des travaux de rénovation ont donné naissance à de nouveaux comptoirs haut de gamme.
Les années 1990 ont été marquées par le retour à l'épicerie fine et aux produits artisanaux, avec un accent sur la créativité et l'émotion. Des produits de niche, régionaux et internationaux ont été introduits.
Les années 2000 ont vu l'essor des packagings pop et colorés, inspirés de la mode et de l'art. Les plats préparés industriels ont gagné en popularité.
Dans les années 2010, le "bien manger" est devenu une préoccupation croissante, avec un intérêt pour les produits innovants et sains. Le bio a pris de l'importance, et la traçabilité est devenue un objectif clé.
Aujourd'hui, la Grande Épicerie de Paris met l'accent sur la qualité des produits, la saisonnalité et la provenance, tout en cherchant à sensibiliser les clients à l'importance de consommer de manière responsable. La pandémie de COVID-19 a renforcé cette tendance, avec un intérêt accru pour les produits de qualité bien sourcés.
Le magasin continue de suivre les tendances actuelles, notamment en ce qui concerne les boissons spiritueuses, les produits peu alcoolisés, le piment et la harissa artisanales, ainsi que les conserves de légumes créatives.
New York Times, For Many Big Food Companies, Emissions Head in the Wrong Direction, 22/09/2023
La pression croissante pour réduire les émissions dans le secteur alimentaire, qui représente un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, pousse les entreprises de ce secteur à prendre des mesures plus concrètes pour lutter contre le changement climatique.
Néanmoins, entre les paroles et les actes il y a souvent un décalage et l’article fait le constat que les grandes entreprises alimentaires ont du mal à concilier leur croissance rapide avec leurs objectifs climatiques. Si elles sont nombreuses à avoir annoncé des objectifs de neutralité carbone d'ici 2050, elles sont confrontées à des défis pour réduire leurs émissions de manière significative.
D’après son dernier rapport RSE, McDonald's a vu ses émissions augmenter de 12 % en 2021 par rapport à leur niveau de référence de 2015, malgré son engagement antérieur de réduire ses émissions de plus d'un tiers d'ici 2030 et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Toutefois, comme le souligne l’article, Ronald n’est pas seul car plus de la moitié des 20 plus grandes entreprises alimentaires et de restauration du monde n'ont pas progressé dans leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pire, certaines ont même vu leurs émissions augmenter.
Une grande partie des émissions de ces entreprises proviennent de leurs chaînes d'approvisionnement (le fameux Scope 3), notamment de l'élevage de bétail et de la culture du blé utilisés pour fabriquer des produits alimentaires. Chez PepsiCo, qui a commencé à fixer des objectifs de réduction des émissions en 2015, les émissions de Scope 3 sont en hausse de 7 % par rapport à son niveau de référence, selon son rapport RSE 2022.
Comme le résume l’article, si elles se sont “efforcées d’éliminer une partie du plastique dans les emballages et de réduire leur consommation d’eau pour rendre leurs produits plus durables”, de nombreuses grandes entreprises du secteur agroalimentaire et de la restauration “ont du mal à équilibrer leur forte croissance de ces dernières années avec leurs objectifs climatiques”.
L’article a tout de même trouvé un bon élève : le groupe Mars. Ce dernier a réduit ses émissions totales de 8 % par rapport à 2015 tout en augmentant ses revenus de 60 %. Mars prévoit de réduire ses émissions de 50 % d'ici 2030 et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Dans le contexte actuel, il est devenu essentiel pour ces entreprises de passer de simples promesses à des actions concrètes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les pressions des consommateurs et des investisseurs les obligent à élaborer des plans tangibles pour réduire leurs émissions.
Cependant, les données sur les émissions sont souvent volontaires et non normalisées, ce qui rend difficile la comparaison entre les entreprises. Certaines entreprises ne divulguent par exemple que leurs émissions de Scope 1 et 2 (alors que le Scope 3 représente souvent plus de 80% des émissions). Ainsi, certains géants de la viande ne publient pas de chiffres sur leur Scope 3 (en somme tout ce qui est lié à l’élevage).
CNBC, How Olipop’s founders turned a $100,000 investment into a ‘healthier’ soda brand bringing in $20 million a month, 16/09/2023
L’article s’intéresse à Olipop, l’une des dernières success story dans l’univers des boissons aux Etats-Unis. Olipop une marque de soda prébiotique "plus sain" et vise à améliorer la santé des consommateurs sans nécessiter un changement radical de leurs habitudes alimentaires. Lancée en 2018, Olipop devraient dépasser les 200 millions de dollars de chiffre d’affaires d'ici la fin de l'année.
Au départ, la marque était vendue dans 40 épiceries du nord de la Californie. A l’époque, les 2 fondateurs Ben Goodwin et David Lester emballaient et livraient eux-mêmes les canettes d'Olipop. Depuis, la marque s'est développée dans tout le pays. Elle est présente dans plus de 23 000 magasins aux États-Unis et prévoit d'atteindre 30 000 magasins d'ici la fin de l'année. Elle est devenue populaire auprès des consommateurs de la génération Z et des millénials grâce à son packaging attrayant et ses saveurs nostalgiques.
Olipop se distingue des autres sodas par ses ingrédients : contrairement aux grandes marques de sodas qui contiennent jusqu'à 39 grammes de sucre par canette, Olipop n’en contient que 2 à 5 grammes, et contient en plus 9 grammes de fibres. Chaque canette coûte environ 2,49 dollars.
La montée en popularité d'Olipop est liée à l'intérêt croissant du public pour la santé intestinale. En décembre 2022 et janvier 2023, le hashtag #guttok a dépassé les 700 millions de vues sur TikTok, et les recherches sur Google pour "Olipop" ont augmenté. Au cours des six premiers mois de 2023, Olipop a atteint 100 millions de dollars de revenus bruts.
L'article raconte également l'histoire de Ben Goodwin, qui a quitté l'université pour créer sa propre boisson saine après avoir travaillé dans une entreprise de kombucha. Il a ensuite travaillé sur Olipop pendant des années, dépensant environ 300 000 dollars de ses économies pour développer la formule. David Lester, ancien employé de Diageo, a rejoint Goodwin après la vente de leur première entreprise de probiotiques, Obi. Ensemble, ils ont investi 100 000 dollars de la vente d'Obi pour lancer Olipop.
Goodwin et Lester envisagent de développer davantage leur gamme de sodas sains et espèrent atteindre un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dollars.
Mother Jones, Can Eating Seaweed Help the Climate Crisis?, September-October 2023
Les algues marines, notamment le varech, font actuellement fureur aux États-Unis et sont utilisées dans une variété de produits alimentaires et de boissons, tels que des pâtes, des chips, des hamburgers, du beurre, du pain, de la bière, du thé, des muffins, voire même de la crème glacée.
Cela s'explique par leur goût subtil d'umami et leur richesse en vitamines et minéraux, ainsi que par les avantages environnementaux qu'elles offrent. Les forêts de varech, qui poussent sous l'eau, peuvent absorber la pollution en azote et en phosphore dans l'océan, absorber le dioxyde de carbone et contribuer à réduire l'acidification des eaux côtières. De plus, en tant qu'additif alimentaire pour le bétail, certaines algues marines peuvent réduire considérablement les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre, produit par les vaches.
La culture des algues marines connaît une croissance rapide dans le monde entier, en particulier en Asie, où elle est consommée depuis des siècles. Aux États-Unis, cette culture est en plein essor, notamment dans les États du Maine et de l'Alaska, devenant ainsi le secteur aquacole à la croissance la plus rapide du pays. Cependant, certains experts mettent en garde car ils craignent notamment la création de fermes monoculture de grande envergure qui pourraient poser des problèmes environnementaux similaires à ceux de l'agriculture intensive.
De plus, il est incertain si les fermes d'algues marines créées par l'homme, dont les cultures sont récoltées et consommées, peuvent réellement extraire une quantité significative de CO2 de l'atmosphère de manière permanente, remettant en question l'avantage environnemental de notre engouement actuel pour les algues marines.
Les changements climatiques, notamment le réchauffement des océans, posent également des défis aux cultivateurs d'algues marines, car certaines variétés dépendent d'eaux froides.
Malgré ces défis, il existe un optimisme quant à la possibilité que les producteurs d'algues marines apprennent des erreurs du passé et développent cette nouvelle frontière agricole de manière responsable.
Financial Times, US food industry: health conscious consumers are cereal killers, 23/09/2023
Alors que les céréales du petit déjeuner ont longtemps été un élément de base de la vie américaine, ces dernières perdent de leur attrait auprès des consommateurs soucieux de leur santé, qui les remplacent par des smoothies, des “overnight oats” (que l’on pourrait traduire par “porridge du lendemain”) et des œufs. Selon une enquête récente de CivicScience, seuls 12 % des ménages américains consomment des céréales quotidiennement.
La consommation de céréales a atteint son apogée au milieu des années 1990, mais les ventes ont peu à peu chuté, passant de près de 14 milliards de dollars en 2000 à environ 10,4 milliards de dollars en 2019, selon les données d'Euromonitor. La pandémie a temporairement stimulé la demande, mais cette reprise n'a pas duré. Les ventes en volume de céréales aux États-Unis ont chuté de 5,4 % l’an dernier, après avoir diminué de près de 11 % en 2021.
Cette baisse de la consommation met les entreprises du secteur sous pression. Chez Kellogg, la direction a décidé de se désengager du secteur des céréales en Amérique du Nord, en scindant la division abritant des marques comme Special K et Raisin Bran dans une nouvelle entreprise appelée WK Kellogg. Cela laissera à Kellogg, qui sera renommée Kellanova, son activité de snacks en croissance rapide, où se trouvent des marques comme Pringles et Cheez-it, représentant un peu moins de la moitié des ventes totales du groupe Kellogg l'an dernier. Kellogg affirme que cette séparation permettra de créer deux entreprises plus solides et plus axées.
Financial Times, Asahi chief warns climate change could lead to beer shortages, 22/09/2023
Le PDG du groupe japonais Asahi, qui possède des marques telles qu'Asahi Super Dry, Peroni Nastro Azzurro et Pilsner Urquell, a averti que le changement climatique pourrait entraîner des pénuries de bière à mesure que les températures plus chaudes affectent les récoltes d'orge et de houblon dans le monde entier. Selon Atsushi Katsuki, qui dirige la brasserie japonaise depuis 2021, l'analyse menée par Asahi a révélé que le réchauffement climatique réduirait de manière significative les rendements de l'orge et la qualité du houblon au cours des trois prochaines décennies.
Selon leurs prévisions, la récolte d'orge de printemps en France pourrait diminuer de 18 % d'ici 2050 selon le scénario à 4 degrés des Nations Unies, le plus sévère, tandis que la récolte en Pologne diminuerait de 15 %. La qualité du houblon, composant clé de la préservation et de la saveur de la bière, baisserait de 25 % en République tchèque, l'un des plus grands producteurs mondiaux de houblon.
Sous un scénario en deçà de 2 degrés, la récolte de l'orge en France diminuerait de 10 %, celle en Pologne de 9 % et la qualité du houblon en République tchèque de 13 %. Le monde se dirige vers une hausse de température pouvant atteindre 2,6 °C, selon la première évaluation globale des efforts mondiaux visant à limiter le réchauffement menée récemment par les Nations Unies.
Bien que des températures plus chaudes puissent stimuler la consommation de bière, Katsuki a souligné que le changement climatique aurait un impact sérieux sur la production de bière et qu'il existe un risque que l'on ne puisse pas en produire suffisamment. Les conditions météorologiques volatiles ont déjà perturbé les rendements d'orge ces dernières années, ce qui a fait grimper les prix de l'orge maltée et de l'orge brassicole en 2022.
Katsuki a déclaré que le changement climatique avait eu un impact plus important sur le prix de l'orge que même l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Par conséquent, il a souligné la nécessité pour l'industrie et la société dans son ensemble de travailler ensemble pour atténuer les risques liés au changement climatique.
Dans cet épisode, plongez au cœur de la haute gastronomie avec David Sinapian, Président du Groupe Pic.
Au-delà des assiettes dressées à la perfection et des saveurs envoûtantes, comment la haute gastronomie se réinvente-t-elle à l'ère numérique ?
Le mariage entre tradition culinaire et modernité technologique peut sembler nébuleux, mais il est bel et bien une réalité.
Projets innovants tels que les NFT, mise en avant sur les réseaux sociaux, utilisation de l'intelligence artificielle pour affiner la stratégie du groupe, sans oublier l'inspiration venue de la street food : David Sinapian dévoile comment le secteur de la haute gastronomie, aussi prestigieux soit-il, ne cesse de se métamorphoser, cherchant sans cesse à équilibrer excellence traditionnelle et innovation numérique.
Un épisode intéressant (même si très long) pour tout savoir sur le mythique restaurant parisien La Tour d’Argent qui vient de rouvrir après plusieurs mois de travaux.
On y découvre comment André Terrail, qui a succédé à son père et à son grand-père, est parvenu à conjuguer tradition et modernité pour faire vivre ce monument de la gastronomie dans son époque. Il évoque notamment l’ouverture de la boulangerie en 2017, le nouveau rooftop du restaurant, une toute nouvelle activité d’hôtellerie grand luxe ainsi que d’autres pistes de développement pour le groupe Tour d’Argent.
France Tv, Enquête : le vin sans alcool se développe en France, 22/09/2023
Certains vignobles ont fait le choix de produire du vin sans alcool pour répondre à une nouvelle demande. Qu’en pensent les sommeliers et nos palais ?
Rouge, blanc, rosé : voilà les classiques d’une foire aux vins. Mais que diriez-vous d’une bouteille sans alcool ? Les consommateurs sont mitigés. Pour comprendre à quoi ressemble le vin sans alcool, direction le Bordelais. À Montagne-Saint-Émilion (Gironde), Coralie Deboire s’est lancée il y a deux ans dans le vin sans alcool, à la demande d’un client. Pour le produire, elle use de la même méthode que pour du vin classique : la fermentation et l’élevage en barrique, avant la désalcoolisation en Allemagne.
C’est tout pour aujourd’hui.
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Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey