🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-22
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour information la newsletter Eat’s Business va passer en mode été à partir de la semaine prochaine avec un rythme bimensuel afin que vous puissiez avoir tout de même des infos tout en profitant de vos vacances.
A dans 15 jours pour le premier numéro de “Eat’s Business on the beach”.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Lesieur fait le pari des plats cuisinés 100 % végétaux, 28/06/2023
Le Monde, Alimentation saine et durable : une expertise européenne préconise des mesures fortes, 28/06/2023
Washington Post, Melted, pounded, extruded: Why many ultra-processed foods are unhealthy, 27/06/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Échos, Lesieur fait le pari des plats cuisinés 100 % végétaux, 28/06/2023
Le fabricant d'huiles Lesieur (filiale du groupe Avril) vient de lancer une nouvelle marque appelée Ma Popote. Celle-ci propose des plats à base de légumineuses, tels que des boulettes de haricots rouges, des galettes de pois chiches et du chili. Lesieur, connu pour ses huiles, souhaite élargir son offre et accompagner les consommateurs dans leur transition alimentaire. Et pour cause, le marché des produits végétaux est en croissance (+5 % en deux ans) et est estimé à plus de 427 millions d'euros mais l'offre sur ce marché reste limitée. Ma Popote vise donc à démocratiser ces aliments en les rendant accessibles à tous les consommateurs, avec des portions proposées à moins de 3 euros dans environ la moitié des enseignes en France.
Lesieur a accordé une attention particulière au goût des plats pour séduire une large clientèle. Le chef Eric Reithler et des experts en nutrition ont travaillé sur les recettes, associant les légumineuses (haricots rouges ou lentilles) au riz ou au quinoa, avec l'ajout d'épices comme le paprika ou les graines de sésame. Cette combinaison de protéines végétales et de céréales vise à fournir les mêmes bienfaits que les protéines animales, sans carences nutritionnelles. Les plats sont également riches en fer pour compenser la diminution de la consommation de viande.
En plus de l'aspect culinaire, Ma Popote met en avant sa démarche environnementale. La culture de légumineuses permet en effet de diversifier les sources de protéines et de réduire l'empreinte carbone de l'élevage, conformément aux objectifs de la politique agricole commune. Ma Popote s'approvisionnera en légumineuses en France et s'appuiera sur des partenaires tels que Vivien Paille, spécialisé dans les légumes, les céréales et le riz.
Selon l’article, Ma Popote représente un nouveau levier de croissance pour Lesieur alors que le marché de l'huile alimentaire connaît une baisse structurelle. L'objectif fixé est que les ventes de Ma Popote représentent 5 % de son chiffre d'affaires d'ici deux ans.
Usine Nouvelle, Cinq agroindustriels mis en demeure pour leurs emballages «pleins de vide» par Foodwaste et Zero Waste France, 28/06/2023
Les associations Foodwatch et Zero Waste France ont envoyé une mise en demeure à cinq marques alimentaires (Côte d'Or, Herta, Carambar, Daco Bello et Giovanni Rana) pour leurs emballages jugés surdimensionnés et remplis de vides inutiles.
Les deux associations dénoncent cette pratique trompeuse et donnent aux marques un mois pour modifier leurs emballages ou suspendre la vente des produits concernés. Les emballages en question présentent des vides allant jusqu'à 68%, ce qui est considéré comme une infraction aux directives européennes et aux lois françaises. Les marques ont la possibilité de rectifier la situation, sinon les associations envisagent de porter l'affaire devant les tribunaux.
L'objectif principal est de changer les pratiques des industriels plutôt que de chercher la sanction. Foodwatch avait déjà soulevé cette problématique avec d'autres marques en 2020, mais les pratiques illégales persistent.
Le Figaro, Acheter des tomates bio françaises hors saison, c'est de nouveau possible, 29/06/2023
Le Conseil d'État vient de mettre fin à l'interdiction de commercialiser des légumes d'été avec le label biologique entre le 21 décembre et le 30 avril en France. En 2019, un compromis avait été trouvé pour permettre le chauffage des serres biologiques tout en interdisant la commercialisation de certains légumes d'été avec le label bio pendant la période précitée. Cependant, le Conseil d'État a estimé que les autorités françaises n'avaient pas le pouvoir d'édicter de telles règles, car la production et la commercialisation de produits biologiques sont régies par un règlement européen.
Certains producteurs avaient critiqué la décision prise en 2019, affirmant qu'elle favorisait les importations et pénalisait les producteurs locaux. De plus, selon eux, cette mesure a dissuadé des jeunes de s'installer en agriculture biologique. Cependant, les partisans de l'agriculture biologique s'opposent au chauffage des serres, arguant que cela génère davantage de gaz à effet de serre et compromet les exigences environnementales du label bio. En effet, d’après l’Ademe, l'empreinte carbone des tomates hors saison produites sous serres chauffées est considérablement plus élevée que celle des tomates produites pendant la saison appropriée.
La décision du Conseil d'État soulève également la question de la décarbonation des serres. Les représentants des producteurs de légumes sous serre reconnaissent la nécessité de réduire l'empreinte carbone des serres, mais ils estiment que cela nécessite du temps et des ressources. Ils demandent que l'État consacre des fonds à la décarbonation des serres chauffées.
Les Échos, Viande végétale : le Conseil d'Etat renvoie la décision devant la Cour de justice de l'UE, 28/06/2023
La suspension du décret interdisant aux substituts végétaux d'utiliser le vocabulaire de la viande, tels que steak, jambon, saucisses, se poursuit en France. Protéines Végétales, une association regroupant plusieurs entreprises du secteur, avait contesté ce décret l'année dernière et a remporté une victoire provisoire devant le Conseil d'État.
Le rapporteur public a présenté des conclusions renvoyant le dossier à la Cour de Justice de l'Union européenne, soulignant que la mesure française était contraire au droit européen de libre circulation des marchandises.
En attendant la décision de la CJUE et le jugement ultérieur du Conseil d'État, le décret du ministère de l'Agriculture reste suspendu. Cela signifie que les fabricants de substituts végétaux peuvent continuer à utiliser des termes tels que "bacon" sur leurs produits.
Madame Figaro, Chips, crackers, gressins... Quels sont les plus mauvais gâteaux apéritifs ?, 29/06/2023
Avec l’été qui arrive et des apéros qui vont se multiplier, le magazine "60 millions de consommateurs" a réalisé une analyse de la composition nutritionnelle des biscuits apéritifs dans son numéro d'été. Les résultats indiquent que certains biscuits ont fait des progrès en termes de teneur en fibres et en protéines, mais qu'ils contiennent encore trop de sel et un excès d'additifs.
Les biscuits au fromage sont particulièrement pointés du doigt, car ils présentent une forte teneur en sel, avec en moyenne 0,54 g pour une portion de 30 g, ce qui représente déjà 10% de l'apport quotidien recommandé. De plus, leur fourrage à base de pâte fromagère contient des acides gras saturés en excès, avec en moyenne 5 g, soit 20% de l'apport quotidien recommandé. Ces graisses sont considérées comme néfastes lorsqu'elles sont consommées en excès, car elles augmentent le risque de maladies cardiovasculaires. Les biscuits au fromage sont également riches en additifs, avec la moitié des produits analysés obtenant une note insuffisante ou très insuffisante en termes de qualité des additifs utilisés.
En revanche, les chips et les crackers s'en sortent mieux. Les chips ont obtenu de bons scores Nutri-Score, notamment les Doritos goût nature qui ont été notés B. Bien que ces produits soient gras et pauvres en protéines, ils sont (presque) tous acceptables en termes de quantité de sel, de fibres et même d'acides gras saturés (0,9 g en moyenne). Les biscuits apéritifs à base de graines ou de cacahuètes sont également une meilleure option en termes de teneur en protéines, avec une moyenne de 4 g de protéines pour une portion de 30 g.
Cependant, le magazine souligne que les prix des biscuits varient considérablement d'une référence à l'autre, et que la qualité peut être trouvée aussi bien à bas prix qu'à prix élevé. Par exemple, les Crackers épeautre 3 graines de Carrefour Bio sont deux fois plus chers que les Grissini artigianali multigraines de Florelli, mais ils n'ont pas d'additifs et sont tout aussi honorables sur le plan nutritionnel.
RTL, Alimentation : près de 2 milliards de burgers consommés par les Français en 2022, 27/06/2023
Un titre qui exagère un peu (à 300 millions d’unités près tout de même…) et une estimation que l’on pourrait décrire comme “au doigt mouillé”.
En France, la consommation de hamburgers continue de connaître un succès croissant. Selon une étude du cabinet de conseil Gira, l'année dernière, 1,7 milliard de hamburgers ont été consommés dans l’Hexagone, soit une moyenne de 25 burgers par personne et par an (en incluant les bébés, les retraités et les végétariens). Pour rappel, c’était déjà le chiffre qui avait été donné pour l’année 2019. Le burger serait ainsi en deuxième position des produits alimentaires les plus consommés en France, juste derrière les sandwiches traditionnels.
Le secteur génère un chiffre d'affaires d’environ 10 milliards d'euros, dont 8 milliards rien que pour les quatre grandes enseignes que sont McDonald's, Burger King, Quick et KFC (qui ne fait pas vraiment de “hamburger” au sens propre du terme vu que ses sandwichs sont à base de poulet). Le reste du chiffre d'affaires est attribué aux fast-foods indépendants et à la restauration traditionnelle avec service à table.
Le succès des hamburgers est tel que le steak-frites disparaît progressivement des cartes des restaurants. Environ 80% des 200 000 restaurants en France proposent désormais un burger à la carte (soit en fait la même proportion qu’il y a 10 ans). Au cours des dix dernières années, les volumes de vente de burgers ont été multipliés par 14, une croissance sans précédent dans le secteur agroalimentaire.
L’article note également une montée en gamme des hamburgers avec des viandes de qualité, des pains artisanaux et des fromages provenant des meilleurs artisans de France. Même des chefs étoilés tels que Yannick Alléno, Thierry Marx et Hélène Darroze se lancent dans le domaine des hamburgers.
Cette montée en gamme s'accompagne d'une augmentation des prix. En moyenne, un burger coûte environ 10 euros en France, tandis que dans les fast-foods, le prix tourne autour de 6 euros, et chez les établissements indépendants, il peut atteindre jusqu'à 30 euros.
Le Monde, Alimentation saine et durable : une expertise européenne préconise des mesures fortes, 28/06/2023
Un rapport scientifique indépendant intitulé “Towards sustainable food consumption” qui vient d’être remis à la Commission européenne souligne l'insuffisance des politiques actuelles en matière d'alimentation. Le rapport, qui se concentre sur « l’environnement alimentaire » (c’est-à-dire tout ce qui concourt à l’accès à l’alimentation – infrastructures de distribution, disposition physique dans les rayons, information, étiquetage, prix, marketing, publicité…) met en évidence plusieurs déterminants qui détournent les consommateurs des options saines, tels que la publicité pour des aliments ultra-transformés et la disponibilité de produits sucrés, salés et gras dans les supermarchés.
Selon les experts, des politiques plus contraignantes sont nécessaires pour agir sur l'offre alimentaire. Ces politiques pourraient inclure des mesures telles que des taxes sur le sucre ou les produits d'origine animale, la régulation de la publicité alimentaire et l'établissement de normes sur les teneurs en gras, en sucre ou en sel des produits transformés.
Le rapport souligne que “jusqu’à présent, l’accent politique a été mis sur l’information au consommateur et l’éducation, avec des résultats limités”. Ainsi, si l’information donnée au consommateur est importante, elle n’a qu’un impact faible à modéré sur leurs changements de comportements. Il met en évidence la nécessité d'interventions publiques dans des domaines tels que la fiscalité, la publicité et la composition des produits.
Certaines mesures proposées, comme les taxes sur le sucre, ont déjà été mises en place dans certains pays, tandis que d'autres, comme une taxation basée sur l'impact environnemental des produits d'origine animale, sont encore en débat.
Les experts reconnaissent que ces mesures sont controversées et nécessiteront un débat éclairé. Ils soulignent également l'importance de fixer des objectifs ambitieux pour favoriser une alimentation saine et durable.
Les suites politiques de ce rapport ne sont pas encore claires, mais il est peu probable qu'il y ait des actions concrètes à court terme. Cependant, le rapport pourrait influencer les futures décisions politiques de la Commission européenne et aider à initier un débat public sur ces questions.
Vitisphère, La viticulture française face à l’effondrement de la consommation mondiale de vin, 27/06/2023
L’article met en avant certaines préoccupations exprimées lors du congrès de la confédération des Vins IGP de France, où les acteurs de l'industrie viticole ont fait part de leur inquiétude quant à la situation actuelle du secteur.
Ainsi, un constat sévère a été dressé, décrivant une évolution négative de la consommation mondiale de vin depuis 2017, avec une baisse constante du volume consommé. Les États-Unis, qui avaient été moteurs de croissance entre 2015 et 2017, connaissent désormais un déclin, tout comme la Chine et le Japon.
L'analyse de la consommation par couleur révèle une diminution de 20% pour le vin rouge, de 6% pour le vin blanc et de 3% pour le vin rosé entre 2017 et 2022 au niveau mondial. En France, la consommation de vin rouge a chuté de 38% en cinq ans. Cette tendance est particulièrement préoccupante, car elle s'accompagne d'une perte de lien entre les Français et le vin, notamment chez les jeunes générations. Les générations plus jeunes perçoivent le vin comme complexe, difficile d'accès et associé à des risques pour la santé, ce qui se traduit par une consommation occasionnelle voire exceptionnelle.
Néanmoins, certains intervenants ont exprimé leur optimisme quant à la capacité des vins IGP à reconquérir les consommateurs en mettant en avant leurs atouts tels que le plaisir, la sincérité, l'aspect humain et la transparence. Des idées ont été évoquées pour rebondir, telles que la recherche de marchés à l'étranger, la création de vins avec moins d'alcool et une meilleure communication sur les vins IGP.
Libération, Au congrès des vignerons coopérateurs : «Les gens boivent moins et ça ira de mal en pis», Marie-Eve Lacasse, 29/06/2023
La baisse de la consommation de vin en France, notamment chez les jeunes, préoccupe les vignerons coopérateurs, qui étaient récemment réunis pour leur congrès annuel (à ne pas confondre avec celui de la confédération des Vins IGP de France cité dans l’article précédent). Les chiffres montrent une baisse constante des ventes de vins tranquilles en grande distribution depuis quelques années. Les vignerons coopérateurs rencontrent des difficultés économiques, et les excédents de vin sont transformés en alcool blanc vendu à l'industrie pharmaceutique ou cosmétique.
Cette baisse de la consommation de vin est attribuée à un changement d'attitude des Français envers l'alcool mais également à la concurrence d'autres produits, à l'inflation et dans une moindre mesure à la loi Evin qui limite la communication sur l'alcool. Les nouvelles générations de consommateurs représentent donc un défi pour les vignerons.
Selon les résultats d'une enquête : 15% des Français de plus de 18 ans ne consomment pas d'alcool, et 29% optent pour des boissons à faible teneur en alcool. Les jeunes sont particulièrement représentés parmi ceux qui ne consomment pas d'alcool. Les raisons invoquées pour cette tendance sont la pression sociale, la crainte de perdre le contrôle, les préoccupations de santé et le souci de garder la ligne. Prenant exemple sur le secteur de la bière, qui a réussi à s'adapter en proposant des alternatives sans alcool, avec une augmentation du segment des bières sans alcool et à faible teneur en alcool, certaines coopératives viticoles proposent également des produits innovants, tels que le "hard cider" à base de pommes, le muscat pétillant sans alcool et des vins à faible teneur en alcool.
La filière viticole doit également faire face à de nouvelles exigences réglementaires, telles que l'étiquetage précis des ingrédients pour les produits vitivinicoles qui sera imposé par la Commission européenne d’ici quelques mois. Les coopératives demandent un délai pour se conformer à cette mesure et critiquent également les lignes directrices de la Commission européenne sur le "verdissement des pratiques agricoles", qui prévoient une réduction des pesticides et une augmentation des surfaces en bio. Ces mesures sont considérées comme trop strictes et risquent de diminuer les rendements des viticulteurs.
Courrier International, Archéologie. À Pompéi, une fresque vieille de 2 000 ans figure-t-elle un “lointain ancêtre” de la pizza ?, 28/06/2023
Une découverte archéologique qui va peut-être faire avancer la quête de l’origine de la pizza. Une fresque vieille de 2 000 ans a en effet été retrouvée sur le site archéologique de Pompéi. Sur celle-ci se trouve “un mets qui ressemble à s’y méprendre à une pizza”. Il ne manque que la tomate (ce qui est logique vu qu’elle n’a été ramenée d’Amérique que bien plus tard) et la mozzarella.
Néanmoins, cette image pourrait relancer le débat sur l’origine purement napolitaine de la pizza.
Washington Post, Melted, pounded, extruded: Why many ultra-processed foods are unhealthy, 27/06/2023
L'article traite du concept d'aliments ultra-transformés et de leur impact potentiel sur la santé. Les aliments ultra-transformés sont ceux qui ont subi une transformation industrielle importante, transformant des ingrédients simples en produits contenant des additifs, des arômes et des textures que l'on ne trouve pas dans la nature. Cette transformation extrême modifie l'effet de ces aliments sur l'organisme, en influençant l'appétit, les hormones, la prise de poids et la probabilité de développer une obésité et des maladies chroniques. L’article décortique d’ailleurs de manière visuelle les processus de transformation du maïs dans 2 exemples : le maïs en boîte de conserve et les chips de maïs.
Un organisme de recherche appelé le système de classification NOVA identifie quatre groupes d'aliments en fonction de leur degré de transformation :
Aliments non transformés ou peu transformés : Obtenus directement à partir de plantes ou d'animaux avec peu ou pas d'altération.
Ingrédients culinaires : Utilisés pour la cuisson et l'assaisonnement des aliments dans les foyers et les restaurants.
Aliments transformés : Reconnus comme des versions des aliments d'origine mais contenant de multiples ingrédients.
Aliments ultra-transformés : Formules industrielles fabriquées entièrement à partir de substances extraites ou synthétisées en laboratoire, souvent très appétissantes grâce à l'ajout de sucre, de sel, de matières grasses et d'additifs.
La recherche suggère que les aliments ultra-transformés sont moins rassasiants que les aliments peu transformés, ce qui conduit à une suralimentation. L'une des techniques couramment utilisées pour créer des aliments ultra-transformés est la "cuisson par extrusion", qui fait appel à une pression élevée, à la chaleur et à des forces de cisaillement pour décomposer les amidons en formes facilement digestibles. Ce processus perturbe la matrice alimentaire, provoquant une absorption rapide du glucose et d'autres nutriments, ce qui entraîne des pics de glycémie et d'insuline plus importants.
Plusieurs pays ont publié des directives diététiques encourageant la consommation d'aliments non transformés et mettant en garde contre la consommation excessive d'aliments ultra-transformés. Cependant, les partisans de l'industrie des aliments emballés soutiennent que les aliments transformés offrent des options abordables, enrichies en nutriments et ayant une durée de conservation plus longue.
Des études ont démontré que les personnes qui consomment des aliments ultra-transformés ont tendance à consommer plus de calories et à prendre du poids par rapport à celles qui suivent un régime non transformé. Les aliments ultra-transformés sont souvent conçus pour atteindre un "point de félicité", ce qui les rend très appétissants et peut déclencher des comportements alimentaires compulsifs.
The Guardian, Aspartame sweetener to be declared possible cancer risk by WHO, say reports, 29/06/2023
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l'organe de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a effectué une évaluation de sécurité de l'aspartame et publiera un rapport le mois prochain. Selon Reuters, il s'apprête à classer cet édulcorant comme “possiblement cancérigène pour les humains”. Cela signifierait qu'il existe des preuves limitées liant l'aspartame au cancer. Le CIRC dispose de deux catégories plus graves : “probablement cancérigène pour les humains” et “cancérigène pour les humains”.
Cette décision risque d'être controversée car le CIRC a été critiqué par le passé pour avoir provoqué l'alarme concernant des substances ou situations difficiles à éviter. Il a précédemment classé le travail de nuit et la consommation de viande rouge comme probablement cancérigènes, et a listé l'utilisation des téléphones mobiles comme possiblement cancérigène.
L'évaluation de sécurité du CIRC a été réalisée pour déterminer si l'aspartame représente un danger potentiel, sur la base de toutes les preuves publiées. Cependant, elle ne prend pas en compte la quantité d'un produit qu'une personne peut consommer en toute sécurité. Les recommandations à ce sujet proviennent d'un comité d'experts distinct de l'OMS sur les additifs alimentaires, le Comité mixte FAO/OMS d'experts des additifs alimentaires (JECFA), qui examine également l'utilisation de l'aspartame cette année. Il doit annoncer ses conclusions le même jour que la publication de la décision du CIRC, le 14 juillet.
L'aspartame est utilisé depuis les années 1980 comme édulcorant de table et dans divers produits tels que les boissons gazeuses, les chewing-gums, les céréales pour petit-déjeuner et les pastilles contre la toux. Il est autorisé dans le monde entier par les organismes de réglementation qui ont examiné l'ensemble des preuves disponibles, et les principaux fabricants d'aliments et de boissons ont défendu son utilisation depuis des décennies.
L'industrie alimentaire a exprimé de sérieuses préoccupations concernant les rapports. Frances Hunt-Wood, secrétaire générale de l'Association internationale des édulcorants, a déclaré que le CIRC n'est pas un organisme de sécurité alimentaire et que l'aspartame est l'un des ingrédients les plus minutieusement étudiés de l'histoire, avec plus de 90 agences de sécurité alimentaire dans le monde entier déclarant qu'il est sûr, y compris l'Autorité européenne de sécurité des aliments, qui a réalisé l'évaluation de sécurité la plus complète de l'aspartame à ce jour.
Kate Loatman, directrice exécutive du Conseil international des associations de boissons, a suggéré que cette mesure "risquerait d'induire inutilement les consommateurs à consommer davantage de sucre plutôt que d'opter pour des options sans sucre ou à faible teneur en sucre".
Il existe des preuves existantes qui soulèvent des questions sur l'impact potentiel de l'aspartame sur le risque de cancer. Une étude menée en France l'année dernière, portant sur environ 100 000 adultes, suggère que ceux qui consomment des quantités plus importantes d'édulcorants artificiels, dont l'aspartame, présentent un risque légèrement plus élevé de cancer. Une étude de l'Institut Ramazzini en Italie au début des années 2000 a rapporté que certains cancers chez les souris et les rats étaient liés à l'aspartame.
Selon le CIRC, environ 7 000 références de recherche sur l'aspartame ont été recueillies, et 1 300 études ont été incluses dans les matériaux évalués par les experts. Les conclusions complètes du CIRC doivent être attendues avant de tirer des conclusions définitives. La classification du CIRC comme "possiblement cancérigène" ne signifie pas nécessairement un risque pour les humains dans des circonstances normales.
BEUC, The Illusion of Choice : Why someone already decided what you will eat for lunch, 28/06/2023
Le rapport montre que l'achat, la préparation et la consommation des aliments sont en grande partie le résultat de décisions du secteur alimentaire plutôt que de choix des consommateurs. Il invite les décideurs politiques à faciliter l'accès des consommateurs européens à des régimes alimentaires sains, davantage basés sur les végétaux et comportant "moins et mieux" de produits d'origine animale.
L'"environnement alimentaire" conditionne les choix des consommateurs - un concept qui inclut le marketing et la publicité du secteur alimentaire, les offres promotionnelles, la disponibilité et le prix des aliments, et même la disposition spatiale des magasins et des supermarchés. Actuellement, l'environnement alimentaire pousse largement les consommateurs vers des aliments malsains et non durables, qui sont les plus disponibles, les plus annoncés et souvent les moins chers.
Quand les kebabs inspirent un musicien
C’est tout pour aujourd’hui.
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O. Frey