Eat's business 🍕🍷🧀 2023-21
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Le whisky, spiritueux favori des Français, résiste à la baisse du marché, 20/06/2023
Financial Times, Pasta producers in hot water over soaring prices, 21/06/2023
AgFunder, ‘A truly historic moment…’ UPSIDE Foods and GOOD Meat clear final hurdles to launch cultivated meat in the US, 21/06/2023 + Time, Lab-Grown Chicken Can Now Be Sold in the U.S. But Good Luck Finding Some to Buy, 21/06/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Échos, Quick commerce : Getir jette l'éponge en France, 21/06/2023
Voilà, c’est la fin de l’aventure pour le Q-commerce en France. Getir vient en effet de jeter l'éponge et il n’y a désormais plus aucun acteur présent dans l’Hexagone.
Après avoir placé ses activités françaises en redressement judiciaire en avril dernier, la startup turque a finalement décidé de ne pas financer le plan de continuation proposé en mai et qui prévoyait la suppression d'environ la moitié de ses effectifs.
Cette annonce intervient quinze jours après la décision de l'allemand Flink de quitter la France. Les raisons avancées par les deux acteurs sont identiques : la France est un marché peu propice pour le Q-commerce car “l'environnement juridique complexe et les réglementations imposées par les administrations locales” ont rendu “très difficile” la possibilité de rendre l'activité financièrement viable selon Getir.
Le Q-commerce aura donc été aussi rapide à partir de France qu’il l’a été pour livrer des courses dans Paris. La livraison express de courses n’est toutefois pas enterrée car il reste encore les 2 mastodontes du secteur Uber Eats et Deliveroo, qui ont noué des partenariats avec plusieurs distributeurs.
Le Monde, Matières premières : « Pas d’artiche pour l’artichaut », 17/06/2023
Les producteurs bretons d’artichaut ont organisé une manifestation pour dénoncer la pression exercée par les distributeurs qui maintiennent des prix bas, ce qui rend difficile la rentabilité de la culture de l'artichaut. Ils estiment que le prix de vente devrait être de 0,50 à 0,60 euro par pièce, tandis qu'il est actuellement fixé à 0,20 euro.
Alors que la consommation d'artichaut en France a également diminué de 10% en cinq ans, atteignant une moyenne de seulement 450 grammes par an et par habitant, les producteurs bretons cherchent à renouer le lien avec les consommateurs et à promouvoir les avantages de ce légume, notamment sa facilité de préparation en seulement dix minutes au micro-ondes.
L'article explique que la production d'artichauts a été particulièrement affectée par la sécheresse en 2022, entraînant une diminution de 33% de la production bretonne et de 37% de la production dans les Pyrénées-Orientales. Cependant, cette année, la surproduction d'artichauts a été observée en raison de la collision entre les récoltes bretonnes et celles du Roussillon.
Les Échos, Le whisky, spiritueux favori des Français, résiste à la baisse du marché, 20/06/2023
Si la guerre en Ukraine et l'inflation ont entraîné une baisse des ventes d'alcool en France en 2022, les ventes de whisky sont en hausse.
Ainsi, après une période de croissance lors des confinements, les ventes d'alcool ont désormais retrouvé leur niveau de 2019. Les ventes en GMS ont diminué de 5 % pour la deuxième année consécutive alors que l'activité dans les cafés, hôtels et restaurants a augmenté de 50 % en 2022, selon Nielsen. Malgré une baisse de ses ventes en grande distribution (-7 %), le whisky a connu une bonne performance avec un chiffre d'affaires global de trois milliards d'euros, en hausse de 6,6 % par rapport à 2019. Il reste l’alcool favori des Français.
Néanmoins, l’article met en avant quelques évolutions notables. Premièrement, la France a perdu sa position de premier consommateur mondial de whisky écossais au profit de l'Inde. Par ailleurs, les Français demeurent des consommateurs de whisky de moyenne gamme et les bouteilles vendues aux alentours de 20 euros représentent environ 80 % des ventes en France. Toutefois, le marché évolue avec l'émergence d'une nouvelle génération de consommateurs, qui redécouvrent le whisky que leurs grands-pères appréciaient. A noter également la forte croissance des ventes en ligne, notamment chez Amazon. Le e-commerce représente désormais 10 % des ventes de whisky. Mais les cavistes ont également enregistré une augmentation significative de leurs ventes avec une progression de 7 % en 2022.
En parallèle, on observe une explosion du nombre de distilleries de whisky en France. On en dénombre désormais près de 120 (contre une seule en 1995). Ce chiffre pourrait monter à 200 dans les cinq prochaines années. Cela s’explique par le fait que la production de whisky est relativement peu coûteuse et que les produits locaux ont un certain succès.
Libération, Stéphanie Hein, les bouchées doubles, 20/06/2023
L’article s’intéresse au parcours de Stéphanie Hein, la première femme à avoir obtenu le titre de meilleure ouvrier de France en boucherie. Cette dernière a réussi à s'imposer dans un domaine traditionnellement masculin malgré les obstacles et les discriminations qu'elle a rencontrés.
Stéphanie Hein est âgée de 32 ans, elle est originaire de Tours, est issue d'une fratrie de trois frères et a perdu son père à l'âge de 19 ans. Sa mère, qui était styliste et couturière, a dû arrêter de travailler pour élever ses enfants. Après plusieurs petits boulots pour subvenir aux besoins de sa famille, elle s'est lancée dans une formation de boucherie à Blois. Elle explique notamment les difficultés rencontrées pour trouver un stage en entreprise (pas moins de 250 refus).
Son objectif ultime était de devenir meilleur ouvrier de France (MOF). Elle a suivi un entraînement rigoureux, se couchant tôt, limitant sa consommation de café et pratiquant le sport. Elle a réussi à se qualifier pour la finale du concours MOF, où elle a concouru avec 60 autres bouchers. Seulement six d'entre eux ont finalement remporté le titre.
Libération, A la bibliothèque de Dijon, l’histoire de la gastronomie par les menus, 20/06/2023
La bibliothèque municipale de Dijon abrite une collection impressionnante de menus datant du XIXe siècle jusqu'à nos jours. Ces derniers témoignent des événements de la vie tels que les baptêmes et les couronnements et offrent une perspective sociologique de l'histoire du goût. La bibliothèque possède environ 18 000 menus provenant essentiellement de dons de familles mais aussi d'acquisitions ou de rétrocessions d'autres bibliothèques, dont la BNF, et couvrant la période de 1810 à nos jours.
Ces documents éphémères sont considérés comme une mine d'informations sur l'histoire de la cuisine, les rituels, l'économie et la sociologie de l'époque. Les menus les plus extravagants étaient destinés aux têtes couronnées européennes et étaient rédigés en français. La collection comprend également des menus de paquebots célèbres tels que le Normandie et le France, ainsi que des menus pour chiens.
L’article explique qu’avant 1850, il y avait assez peu de menus et que c'est véritablement à la Belle Epoque que cette mode a pris son essor, notamment parce que le menu pouvait aussi servir de support publicitaire pour des produits ou des associations.
Challenges, D'autres fruits et légumes échappent finalement à l'interdiction des emballages plastiques, 21/06/2023
Dans un décret publié cette semaine, la liste des fruits et légumes pouvant être emballés dans du plastique a été rallongée par rapport au projet initial de texte soumis à consultation publique fin 2022.
Ainsi, la salade, les asperges, les brocolis, les pommes de terre primeur, les carottes primeur et les cerises reviennent sur la liste des produits exemptés. Pourront également être emballés dans du plastique les graines germées, cassis et groseilles.
Au total, le décret liste 29 fruits ou légumes exemptés, en plus des "fruits mûrs à point" qui sont "vendus au consommateur final à pleine maturité" et les graines germées. L'exemption est accordée en raison du "risque de détérioration" si ces produits sont vendus en vrac, selon le texte officiel.
Paru en octobre 2021, il interdisait depuis le 1er janvier 2022 la commercialisation sous emballage plastique d'un certain nombre de fruits et légumes frais non transformés (à l'exception de ceux conditionnés en lots de plus de 1,5 kg), tout en fixant des tolérances d'exemption à cette règle jusqu'en juin 2026 pour certains aliments particulièrement fragiles. Or ce calendrier progressif et un certain nombre de ces dérogations ont été jugés illégaux par le Conseil d'Etat, saisi notamment par les industriels du plastique.
Le Figaro, World's 50 Best: le restaurant Central, à Lima, classé meilleur du monde, 20/06/2023
Le classement annuel du controversé World 50 Best vient de livrer sa nouvelle fournée.
C’est donc un restaurant péruvien qui décroche cette année le titre de meilleur restaurant du monde. Il devance trois restaurants espagnols (Disfrutar à Barcelone, Diverxo à Madrid et Asador Etxebarri à Atxondo) et un danois (Alchemist à Copenhague).
Quatre restaurants français figurent dans le top 50 de cette année : Table de Bruno Verjus, à la 10è place (c’est également la meilleure progression car il gagne 67 places par rapport à l’an dernier), Septime à la 24è (-2 places), Plénitude, qui entre directement à la 36è place et La Grenouillère, 48è (+ 13 places).
Circuits Bio, Cinq revendications pour soutenir la bio, 21/06/2023
Lors de son assemblée générale annuelle, la Maison de la Bio a réuni des fournisseurs du circuit spécialisé pour réfléchir à la manière de dynamiser le secteur de la bio en France.
Les cinq propositions retenues (celles ayant obtenu le plus grand nombre de votes) sont les suivantes :
Investir dans la recherche : demande d’un soutien financier accru pour la recherche dans le domaine de l'agriculture biologique afin de favoriser l'innovation et le développement de pratiques durables.
Communication soutenue auprès des citoyens : un effort de communication renforcé visant à informer et sensibiliser les consommateurs sur les bienfaits et les enjeux de l'agriculture biologique.
Respect du ratio de 20 % de produits AB dans la restauration collective : inciter les collectivités locales à respecter la loi sur les 20 % de bio dans les cantines en instaurant un système de bonus-malus.
Mieux informer sur la nature des labels : souhait d’une plus grande transparence et une meilleure information sur les différents labels et certifications liés à l'agriculture biologique, afin d'éviter toute confusion et de garantir une juste information des consommateurs.
Nommer un délégué interministériel à la bio : création d'une fonction de délégué interministériel à la bio, placé sous l'autorité du Premier ministre, afin de coordonner les politiques et les actions en faveur de l'agriculture biologique au niveau gouvernemental.
AgFunder, ‘A truly historic moment…’ UPSIDE Foods and GOOD Meat clear final hurdles to launch cultivated meat in the US, 21/06/2023 + Time, Lab-Grown Chicken Can Now Be Sold in the U.S. But Good Luck Finding Some to Buy, 21/06/2023
C’est l’info food de la semaine de l’autre côté de l’Atlantique.
Les entreprises UPSIDE Foods et GOOD Meat (Eat Just) ont franchi la dernière étape nécessaire pour lancer de la viande cultivée aux États-Unis en obtenant une autorisation d'inspection (grant of inspection, GOI) du département américain de l'agriculture (USDA) pour leurs installations de production en Californie. Le magazine Time voit cela comme “une étape historique qui changera irrévocablement le paysage alimentaire”. Car, si Singapour a été le premier pays à autoriser les ventes de viandes cultivées, cette approbation réglementaire aux États-Unis est susceptible d'avoir un impact beaucoup plus important compte tenu de la taille et de l'influence du pays.
UPSIDE Foods avait déjà obtenu l'approbation de la Food and Drug Administration (FDA) l'année dernière et l'approbation de l'USDA pour utiliser le terme "poulet cultivé à partir de cellules" sur les étiquettes de ses produits la semaine dernière. GOOD Meat, quant à elle, avait obtenu l'approbation de la FDA en mars de cette année et l'approbation de l'USDA pour utiliser le terme "poulet cultivé à partir de cellules" sur ses étiquettes la semaine dernière.
UPSIDE Foods lancera son produit de poulet à la texture composée à 99 % de cellules de poulet chez Bar Crenn à San Francisco, puis le proposera en quantités limitées chez certains partenaires restaurateurs. GOOD Meat fera ses débuts dans un restaurant appartenant au célèbre chef José Andrés à Washington, D.C.
Ces lancements marquent un moment historique pour l'industrie de la viande cultivée, car UPSIDE Foods affirme être la première entreprise à commercialiser de la viande cultivée aux États-Unis. Josh Tetrick, fondateur d'Eat Just, déclare que son entreprise est la seule à vendre de la viande cultivée dans le monde depuis son lancement à Singapour en 2020, et qu'elle est désormais autorisée à la vendre aux consommateurs de la première économie mondiale.
L'année 2023 est considérée comme une année décisive pour l'industrie de la viande cultivée, car les startups doivent prouver la faisabilité à grande échelle de leur technologie, tandis que les investisseurs et les consommateurs américains attendent de voir si les premiers produits suscitent suffisamment d'enthousiasme pour maintenir le financement de cette catégorie.
Des questions sur la scalabilité de la technologie de viande cultivée se posent, en particulier pour les produits plus structurés tels que le steak. Cependant, les startups du secteur restent confiantes dans la viabilité commerciale des viandes transformées combinant de la viande cultivée et des alternatives végétales.
Wired, Apple Is Taking On Apples in a Truly Weird Trademark Battle, 19/06/2023
Voilà une histoire pour le moins rocambolesque.
Fruits-Union Suisse, la plus ancienne et la plus grande organisation de producteurs de fruits du pays (plus d’un siècle d’existence), s'inquiète de devoir changer son logo historique qui se compose d’une pomme rouge avec une croix blanche, soit en quelque sorte le drapeau national suisse superposé de l'un de ses fruits les plus courants.
La faute à la compagnie la plus puissante du monde, Apple, qui tente actuellement d'obtenir des droits de propriété intellectuelle sur des représentations d'images d'une pomme en Suisse. Comme l’explique Jimmy Mariéthoz, le directeur de Fruit-Union Suisse, “nous avons du mal à comprendre cela, car ce n'est pas comme s'ils essayaient de protéger leur pomme croquée (leur logo emblématique). Leur objectif ici est vraiment de posséder les droits sur une pomme réelle, qui, pour nous, est quelque chose de presque universel... qui devrait être libre d'utilisation pour tout le monde”.
Selon les archives de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), Apple a présenté des demandes similaires à des dizaines d'autorités chargées de la propriété intellectuelle dans le monde, avec plus ou moins de succès.
Selon l’article, la quête d'Apple pour détenir les droits de propriété intellectuelle d'un produit aussi générique qu'un fruit témoigne de la dynamique d'une industrie mondiale des droits de propriété intellectuelle florissante, qui encourage les entreprises à se livrer une concurrence obsessionnelle pour des marques dont elles n'ont pas vraiment besoin.
Les premières tentatives d'Apple pour obtenir la marque en Suisse remontent à 2017. A l’époque, Apple a soumis une demande à l'Institut suisse de la propriété intellectuelle (IPI) pour obtenir les droits de propriété intellectuelle pour une représentation réaliste, en noir et blanc, d'une pomme Granny Smith. La demande couvrait une longue liste d'utilisations potentielles, principalement sur des biens de consommation et du matériel électronique, numérique et audiovisuel. À la suite d'un long va-et-vient entre les deux parties, l'IPI a partiellement accédé à la demande d'Apple à l'automne dernier, déclarant qu'Apple ne pouvait détenir des droits que sur certains des biens qu'elle souhaitait, en invoquant un principe juridique selon lequel les images génériques de biens communs - comme les pommes - relèvent du domaine public. Apple vient de faire appel de cette décision.
Comme le déplore Jimmy Mariéthoz, “nous craignons que toute représentation visuelle d'une pomme - donc tout ce qui est audiovisuel ou lié aux nouvelles technologies ou aux médias - puisse être potentiellement affectée. Ce serait une restriction très, très importante pour nous. Théoriquement, nous pourrions entrer dans un territoire glissant chaque fois que nous faisons de la publicité avec une pomme”. Ce qui, avouons-le, serait un comble pour une organisation de défense de la pomme…
Si Apple ne demande que des droits sur une image en noir et blanc d'une pomme, Cyrill Rigamonti, qui enseigne le droit de la propriété intellectuelle à l'université de Berne, met en garde sur le fait que cela pourrait en fait lui conférer la protection la plus large possible sur la forme, en lui permettant de s'attaquer à des représentations dans une large gamme de couleurs.
CNBC, Here are 5 key trends shaping the liquor industry as spirits overtake beer for the first time, 16/06/2023
Aux Etats-Unis, avec 42,1 % en 2022 la part de marché des spiritueux a dépassé pour la toute première fois celle de la bière (41,9 %).
L’article met en avant 5 grandes tendances du marché des spiritueux aux Etats-Unis.
L'investissement de célébrités dans cette industrie. Des acteurs, des athlètes, des mannequins et des musiciens s'associent à des marques, s'impliquent dans la distillation et développent des partenariats dans le secteur. Les célébrités veulent toutes répéter le succès de Georges Clooney, qui a revendu Casamigos, la tequila qu’il co-détenait, pour près d’1 milliard de dollars à Diageo.
La tendance à la premiumisation, caractérisée par la volonté des consommateurs de dépenser davantage pour des bouteilles de qualité supérieure. Pendant la pandémie, les consommateurs ont pris goût à des spiritueux de meilleure qualité et se sont habitués à boire en dehors du bar sous la forme de cocktails prêts à boire. Par conséquent, les ventes de tequila ont augmenté de 21 % et celles de whiskie américain de 19 % en 2022. Les cocktails prêts à boire (RTD) ont également connu une croissance importante, avec une hausse de 35,8 % en 2022.
La demande croissante de boissons sans alcool ou à faible teneur en alcool. Les grandes entreprises de l'industrie de l'alcool ont lancé leurs propres produits sans alcool pour répondre à cette demande. Les alternatives sans alcool ont connu une croissance de plus de 7 % en volume dans dix marchés mondiaux clés en 2022.
Les consommateurs d'aujourd'hui veulent également se sentir connectés aux marques qui partagent leurs valeurs. Les entreprises mettent en avant leurs efforts en matière de durabilité, leurs contributions aux communautés locales et leur engagement en faveur de la diversité pour répondre à cette demande. Les marques adoptent également des emballages respectueux de l'environnement et soutiennent les initiatives liées à la diversité.
L'industrie des spiritueux est confrontée à des problèmes persistants liés à la chaîne d'approvisionnement et à l'inflation. Les coûts croissants des bouteilles en verre, du transport maritime et d'autres éléments de l'écosystème complexe de l'industrie des spiritueux représentent un défi pour certaines entreprises. La levée des tarifs de rétorsion de l'UE et du Royaume-Uni sur les whiskies américains a apporté un certain soulagement, mais ces protections pourraient bientôt expirer, ce qui pourrait entraîner une augmentation des tarifs sur les whiskies américains à partir de janvier prochain.
Financial Times, Pasta producers in hot water over soaring prices, 21/06/2023
Les producteurs de pâtes européens naviguent en eaux troubles alors que des associations de consommateurs italiens ont demandé aux autorités de la concurrence d'examiner la possibilité de collusion sur les prix et ont appelé les consommateurs à boycotter les produits lors d'une "grève des pâtes". Dans le même temps, le gouvernement français a menacé les producteurs alimentaires de sanctions financières s'ils ne baissent pas leurs prix.
Il faut dire que la hausse des prix des pâtes dépasse largement l'inflation générale dans certaines régions et se poursuit malgré une baisse significative du prix du blé dur utilisé pour les fabriquer.
Les fabricants, notamment Barilla, De Cecco et La Molisana en Italie, et Panzani en France, affirment que leurs pâtes sont vendues à un prix équitable, les hausses récentes reflétant l'impact de la hausse des coûts de production et d'autres facteurs suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais ils sont accusés de profiter de la situation et de pratiquer une "greedflation" alors que les consommateurs se demandent pourquoi ils continuent de payer autant.
Selon l’association de consommateurs italien Codacons, “les hausses de prix annuelles mesurées sur une base mensuelle sont deux fois supérieures au taux d'inflation actuel”. Ainsi, bien que l'inflation générale se soit atténuée ces derniers mois, le prix d'un kilo de pâtes en Italie a encore augmenté de 14 % en glissement annuel en mai, contre 15,7 % en avril et 17,5 % en mars, selon les statistiques officielles. La situation est similaire dans d'autres pays européens : +27,6 % au Royaume-Uni, +21,8 % en Allemagne et +21,4 % en France.
Les pâtes consommées en Europe sont principalement fabriquées à partir de blé dur canadien importé principalement en Italie, le plus grand producteur mondial. La chaleur extrême et la sécheresse au Canada en 2021 ont entraîné une forte baisse de la production et une envolée des prix. Après une baisse régulière depuis décembre de cette année-là, il a légèrement augmenté ce mois-ci après l'effondrement du barrage de Kakhovka en Ukraine, qui a affecté les marchés mondiaux du blé. Bien qu'il soit en baisse de plus de 40 % par rapport à son sommet de 2021, le prix du blé dur canadien reste supérieur de 18,8% à son niveau de juin 2021.
Les producteurs se défendent en expliquant qu’il faut un certain temps avant que la chute des prix du blé ne se répercute sur les acheteurs. Ainsi, Giuseppe Ferro, directeur général de La Molisana explique que “les prix sont encore élevés parce que les entreprises continuent d'épuiser les stocks de blé qu'elles ont achetés au prix fort. Une fois que cela sera terminé dans trois ou quatre mois, les prix baisseront”.
Washington Post, Are all calories created equal? Your gut microbes don’t think so, 13/06/2023
Une étude récente publiée dans la revue Nature Communications remet en question l'idée selon laquelle toutes les calories entraînent une prise de poids équivalente.
L'étude suggère que le corps réagit différemment aux calories provenant d'aliments riches en fibres complètes par rapport aux aliments ultra-transformés. Les aliments bon marché et transformés sont absorbés plus rapidement dans le tractus gastro-intestinal supérieur, ce qui signifie plus de calories pour le corps et moins pour le microbiote intestinal, situé près de la fin du tractus digestif. En revanche, les aliments riches en fibres ne sont pas aussi facilement absorbés, ils parcourent donc tout le tractus digestif jusqu'à l'intestin grêle, où les milliards de bactéries qui composent le microbiote intestinal les attendent.
Ainsi, en adoptant un régime riche en fibres, vous nourrissez non seulement votre corps, mais également vos microbes intestinaux, ce qui réduit efficacement votre apport calorique, selon les nouvelles recherches. L'étude révèle que les microbes intestinaux et notre corps se disputent les calories. Dans le cadre d'un régime alimentaire occidental qui ne nourrit pas beaucoup les microbes, la quasi-totalité de l'énergie est utilisée par nous et très peu revient aux microbes. Nous ne donnons pas aux microbes la possibilité d'utiliser les calories que nous avons consommées parce que nous les utilisons toutes.
L'étude a été menée sur 17 hommes et femmes en bonne santé. Ils ont été soumis à un régime riche en fibres comparé à un régime composé d'aliments hautement transformés. Les participants ont suivi chaque régime pendant 22 jours, avec un suivi précis des calories ingérées et des activités physiques. Les chercheurs ont également utilisé une chambre métabolique pour déterminer exactement combien de calories les participants brûlaient et ont analysé les selles pour étudier les énergies et les bactéries présentes.
Les résultats ont montré que les participants ont absorbé significativement moins de calories avec le régime riche en fibres par rapport au régime transformé. En moyenne, ils ont perdu 217 calories par jour avec le régime riche en fibres, soit environ 116 calories de plus que celles perdues avec le régime à base de produits transformés. Les participants ont également montré une augmentation des acides gras à chaîne courte et des hormones de satiété, ainsi qu'une légère perte de poids et de graisse corporelle avec le régime riche en fibres.
L'étude confirme donc l'importance du microbiote intestinal dans la régulation du poids et de la santé métabolique. Adopter un régime alimentaire qui favorise la croissance et l'activité des microbes intestinaux pourrait ainsi être bénéfique pour la santé métabolique et la perte de poids. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si ces résultats s'appliquent à des populations plus larges et à des personnes atteintes de maladies métaboliques. Cette étude souligne également l'importance de réduire la consommation d'aliments transformés au profit d'aliments riches en fibres pour favoriser la santé du microbiote intestinal et le maintien d'un poids santé.
Modern Retail, How AI meal recommendations made Hungryroot a $250 million business, 23/06/2023
Focus sur Hungryroot, un site américain de e-commerce alimentaire et de livraison de kits de repas sur abonnement chez qui c’est l'IA qui choisit les prochains repas de ses clients.
L'IA a permis à Hungryroot d'offrir une expérience d'achat personnalisée à grande échelle. L'entreprise a déclaré que cela l'avait aidée à augmenter son chiffre d'affaires de 50 % entre 2021 et 2022 pour atteindre 250 millions de dollars, alors que ses concurrents dans le domaine des kits de repas et de l'épicerie en ligne luttent pour se maintenir à flot. Comme l’explique Alex Weinstein, directeur numérique de Hungryroot, “l'IA est aujourd'hui responsable de 70% de nos revenus”.
La version actuelle de Hungryroot a été lancée en 2019 pour éliminer les points de friction liés à la planification de repas sains. Lorsque les clients s'inscrivent pour ouvrir un compte chez Hungryroot, ils doivent répondre à un questionnaire contenant jusqu'à 20 questions, ce qui permet à l'entreprise d'identifier les préférences des clients en matière de repas mais aussi les allergies alimentaires des clients, leurs objectifs de santé et leurs préférences culinaires. L'entreprise compose ensuite un panier rempli de produits alimentaires et de recettes sur la base du questionnaire, que les clients peuvent modifier pour obtenir exactement ce qu'ils veulent. L'entreprise pose également des questions récurrentes aux clients après la réception de chaque boîte pour savoir s'ils ont aimé les recettes et les produits qu'ils ont reçus.
Les données recueillies par Hungryroot auprès de ses clients l'aident non seulement à formuler des recommandations précises, mais aussi à déterminer les recettes ou les produits alimentaires à ajouter.
Stripfood, Le fait maison est-il vraiment une tendance lourde ?, 22/06/2023
Dans cet article, Stéphane Brunerie revient sur un webinaire consacré à la cuisine maison qui a réuni Pascale Hebel, Nicole Darmon et Mariette Sicard et dans lequel les intervenantes remettent en question certaines idées reçues.
Ainsi, la cuisine maison n'est pas une tendance généralisée, mais plutôt une pratique privilégiée par les foyers les plus aisés sur le plan social. La pratique de la cuisine est fortement représentée chez les catégories socio-professionnelles supérieures, les diplômés et les jeunes.
Les évolutions des modes de vie et des habitudes alimentaires ont également un impact sur la cuisine maison. Les repas sont de plus en plus structurés de manière non traditionnelle, avec une augmentation du snacking et des repas pris sur le pouce. De plus, la taille des ménages a évolué, avec une hausse des foyers composés d'une seule personne, ce qui n'encourage pas le développement de la cuisine maison.
Les motivations pour cuisiner maison sont principalement d'ordre émotionnel, comme le lien social, l'acquisition de compétences culinaires et l'estime de soi. Les recettes de partage, telles que les tapas ou le brunch, connaissent un grand succès.
Les liens entre cuisine maison et santé, cuisine maison et impact financier, ainsi que cuisine maison et environnement ne sont pas évidents. La corrélation significative concerne principalement la préparation à partir de produits bruts, mais cela n'est pas la norme dans la cuisine maison contemporaine.
Des freins au développement de la cuisine maison sont identifiés, tels que l'inflation, le manque de temps et le manque de savoir-faire culinaire. Il est également mentionné que la définition de la cuisine maison est maintenant admise comme étant principalement de la cuisine d'assemblage.
Les intervenantes soulignent l'importance de prendre en compte l'ensemble du processus lié à la cuisine maison, y compris les tâches en amont et en aval de la préparation des repas. De plus, la question du genre est soulevée, mettant en évidence le fait que la responsabilité de cuisiner repose encore largement sur les femmes.
Le prix de la tarte aux fraises de Cédric Grolet fait causer sur TikTok…
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Pour ceux qui aiment les huîtres, voilà une idée sympa ;)
Un “food checking” à regarder avant de partir en vacances
C’est tout pour aujourd’hui.
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Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey