🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-19
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Le marché du bio plonge dans une crise profonde, 01/06/2023 + Le Monde, L’expansion terminée des magasins bio, partout en France, 01/06/2023
The Guardian, Apple cider vinegar: the ultimate panacea – or wildly overhyped?, 05/06/2023
Modern Retail, New energy drink startups are hoping to give people a better buzz, 05/06/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, Le marché du bio plonge dans une crise profonde, 01/06/2023 + Le Monde, L’expansion terminée des magasins bio, partout en France, 01/06/2023
La semaine dernière on a beaucoup parlé de bio car l’Agence Bio tenait sa conférence de presse annuelle. Voici 2 articles qui résument bien le contexte actuel de la filière bio.
Commençons donc par les chiffres communiqués par l’Agence Bio :
En 2022, le marché du bio en France a connu un trou d’air, avec “près de 600 millions d’euros (…) évaporés en un an” et pesait 12,076 milliards d’euros
Toutes les catégories de produits ont été touchées, notamment la viande (-13%), les fruits (-7%) et les légumes (-5%). Seule la vente de vins bios a augmenté de 2%.
La part du bio dans l’alimentation des Français est passée de 6,5% à 6%, ce qui est similaire aux États-Unis mais inférieur à des pays comme le Danemark, l'Autriche ou le Luxembourg, où la part du bio dépasse les 10%.
Les magasins spécialisés dans le bio ont été les plus touchés, avec une chute de 8,6% de leur chiffre d'affaires, tandis que la vente directe à la ferme a connu une croissance de 3,9%.
En ce qui concerne la consommation hors domicile, le bio représente seulement 1% des achats dans les restaurants et 7% dans les cantines, ce qui est évidemment loin de l'objectif de 20% fixé par la loi Egalim pour 2022.
Le nombre de candidats à l'installation diminue et les conversions en agriculture biologique ont connu une chute historique de 40% en 2022.
Les différentes filières agricoles ont souffert de ce décalage entre offre et demande. En lait par exemple, la production est passée “de 630 millions à 1,3 milliard de litres de lait en cinq ans”. Il a donc fallu déclasser une partie du lait bio pour le vendre en lait conventionnel. Dans la filière volailles, les ventes de poulets de chair sont en baisse “de 20 % à 25 %”. Même dans les céréales il y a des soucis car “le marché des céréales bio est saturé”. Seule une filière s’en sort : le vin, qui a une “moindre dépendance à la grande distribution” mais également un “fort ancrage de la vente à la propriété et chez les cavistes”.
Le second article met en évidence l’impact du déclin de la consommation de bio en France sur les magasins bio, en particulier les indépendants et les petits réseaux.
Les commerces spécialisés dans la vente de produits biologiques sont confrontés à une concurrence croissante de la grande distribution traditionnelle ainsi que des produits estampillés “haute valeur environnementale” ou “sans pesticides”. Les leaders du marché, tels que Biocoop et Naturalia, ont également enregistré une baisse de leur chiffre d'affaires en 2022. Cette situation a contraint les acteurs du secteur à freiner leurs projets d'expansion.
L'article mentionne le cas du magasin Bio c'Bon de la rue Balard à Paris, qui devait être transformé en supermarché Carrefour City en raison de difficultés financières. Cependant, le bailleur social Paris Habitat a rappelé à Carrefour que ce local était destiné uniquement à la vente de produits biologiques, retardant ainsi sa fermeture.
Certains acteurs du marché, comme Naturalia, ont dû revoir leur stratégie en élargissant leur offre à des produits “bons” et “sains” pour lesquels le label bio n'est plus nécessaire. Biocoop prévoit également la fermeture d'un certain nombre de magasins en 2023. Carrefour, quant à lui, a choisi de convertir les magasins bio non rentables en supermarchés classiques.
En revanche, les petits réseaux rencontrent davantage de difficultés. En janvier, le groupe L’Eau vive a annoncé avoir mandaté une banque d’affaires « afin d’étudier toutes les options qui pourront intégrer, ou non, l’entrée d’investisseurs au capital ». NaturéO a quant à lui fermé quatorze magasins depuis début 2022 et a demandé à placer ses trente-six points de vente et sa centrale en procédure de sauvegarde. Enfin la coopérative Les Nouveaux Robinson “vit ses dernières heures”.
Les Échos, Les ventes de yaourts hyperprotéinés s'envolent en France, 06/06/2023
Les ventes de yaourt ne souffrent pas de l’inflation en France. Selon Syndifrais, les volumes de ventes ont même légèrement augmenté, de +0,5 %, sur un an.
Comme l’explique l’article, un segment des yaourts surperforme depuis début 2023 : les yaourts hyperprotéinés. C’est le cas par exemple du Skyr, une recette traditionnelle empruntée aux Islandais réalisé avec du lait qui est écrémé et beaucoup plus concentré, ce qui le rend beaucoup plus dense qu'un yaourt classique.
Les yaourts hyperprotéinés ont ainsi vu leurs ventes augmenter de 52 % sur les trois premiers mois de 2023. Comme l’explique Yves Legros, directeur général de Syndifrais, “les hyperprotéinés ne cessent d'élargir leur cible”. Il précise que “aujourd'hui on voit même des personnes qui ont décidé de manger moins de viande, se tourner vers ces produits”. Ceux-ci sont appréciés “pour leur goût, l'absence de matières grasses et le sentiment desatiété qu'ils procurent”.
Toutefois, malgré des courbes de progression importantes, l’article précise que ce segment “demeure une niche inférieure à 2 % du total” du marché des yaourts.
L’Usine Digitale, Flink est placé en redressement judiciaire en France et abandonne le marché, 06/06/2023
Ca y est, le mouvement de consolidation du Q-commerce en France touche à sa fin.
Flink a en effet décidé de quitter le marché français et a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. Pour justifier son retrait du marché, Flink invoque des motifs essentiellement réglementaires.
L’allemand laisse donc le marché du Q-commerce français au seul Getir.
Le Parisien, Inflation : Bercy menace de taxer les gros industriels qui ne baissent pas leurs prix, 31/05/2023
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, menace de taxer les gros industriels qui ne réduisent pas leurs prix malgré la baisse des matières premières. Bien que l'inflation se soit atténuée en mai, les prix alimentaires restent élevés, avec une hausse de 14,1% en mai.
Alors que les distributeurs ont accepté de participer à un trimestre anti-inflation, les gros industriels n'ont pas ouvert de nouvelles négociations commerciales, ce qui irrite le ministre. Bruno Le Maire a averti que si les choses ne changent pas prochainement, il utilisera des instruments fiscaux pour récupérer les marges que les industriels doivent rendre aux consommateurs.
La taxe sur les ventes des fabricants à gros chiffre d'affaires pourrait être intégrée à la prochaine loi de finances de 2024. Cependant, le gouvernement demande également aux industriels de faire des avances sur les sommes dues dès cet automne. Les distributeurs sont de plus en plus sceptiques quant à une reprise des négociations tarifaires. Certains critères pour la reprise des négociations exigent une diminution de plus de 20% du coût des intrants depuis le 1er mars, mais certaines baisses de prix se sont ralenties ces derniers temps. Certains distributeurs estiment que les critères ont été conçus de manière à ne pas pouvoir être appliqués.
Challenges, Moins de viande, plus de légumineuses… quelle alimentation pour demain?, 01/06/2023
Un article qui est un compte rendu d’une table ronde consacrée à l'alimentation de demain qui s’est déroulée lors du Sommet du Bien commun de Toulouse.
Quels sont les enjeux ? Ils vont au delà de nourrir les 9 milliards d’individus prévus en 2050. Il s'agit désormais de donner à manger à chacun une nourriture saine, en quantité suffisante et à un coût abordable mais aussi de faire en sorte que l’agriculture soit “respectueuse de l'environnement, des sols, des ressources en eau et de la biodiversité” et “qu'elle soit économiquement rentable”.
Si pour certains il faut “doubler la production de légumineuses” d’ici 2030, il ne sera pas si simple de convaincre les céréaliers car “une transition vers la culture des lentilles ou des pois reste beaucoup moins rentable et va demander des aides et accompagnements”. Ainsi, Thierry Blandinières, DG d’InVivo, propose à la fois que les consommateurs, les crédits publics de la Politique agricole commune (PAC) et un système de crédit carbone à mettre en place, financent chacun pour trois tiers cette coûteuse transition.
De son côté, Cyrielle Mazaleyrat, ingénieure de l'association Fileg-Occitanie, précise que si les légumineuses sont “une voie vertueuse pour l'environnement” les consommateurs ne sont pas encore convaincus. Les chiffres parlent d’eux mêmes : “on en mangeait 7kg par an et par personne en 1990, on en mange 2 kg aujourd'hui alors qu'il faudrait que l'on atteigne 10 kg”.
Le Figaro, En Espagne, la guerre contre les «fraises de la sécheresse» inquiète les producteurs andalous, 03/06/2023
En proie à une sécheresse importante depuis le début de l’année, l’Espagne est en pleine guerre de l’eau et les producteurs espagnols de fraises font face à une menace de boycott inédite.
En effet, dans la région de Huelva, qui représente la quasi totalité (98%) de la production de fruits rouges en Espagne et pas moins de 30% de celle de l'Union européenne, les producteurs sont accusés “de pomper illégalement l'eau des nappes phréatiques”. Comme ces fraises sont exportées un peu partout en Europe, et principalement en Allemagne et au Royaume-Uni, l’ONG allemande Campacta lancé une pétition pour que les consommateurs boycottent “les fraises de la sécheresse”. L'association demande également aux supermarchés allemands de retirer les fraises andalouses de leurs étals “car le vol illégal d'eau menace de détruire l'environnement”.
Libération, Le pastis, un petit jaune devenu grand, 02/06/2023
Tout d’abord un peu d’histoire. Le pastis est né en 1915 en réaction à l'interdiction de l'absinthe. A l’époque, Jules-Félix Pernod décide de fabriquer l'Anis Pernod, une variante de l’absinthe mais qui permet de contourner son interdiction. L'Etat finira par la suite à autoriser les boissons anisées. De son côté, Paul Ricard se fait remarquer avec un produit qui inclue de l’anis étoilé et de l’anis, qui nomme tout simplement Ricard et qu’il surnomme “le vrai pastis de Marseille” en 1932. Toutefois le régime de Vichy a interdit en 1940 “toutes les boissons excédant 16°C d'alcool” et il faudra attendre 1949 pour que cette interdiction soit levée.
Depuis quelques années, de petits producteurs artisanaux ont émergé et ont donné une nouvelle vie au pastis (qui signifie “mélange”, en provençal). Ces producteurs proposent des variations de goûts et de fabrication, utilisant des herbes locales et sauvages dans leurs recettes.
L’article cite notamment la distillerie Garagaï, qui propose différentes cuvées de pastis artisanaux avec des saveurs uniques telles que le fenouil, le safran, l'immortelle, le thym et le romarin. Ces derniers sont proposés à des prix plus élevés que les poids lourds du secteur mais ce prix est justifié par le travail artisanal et la mise en valeur des terroirs locaux. Pour Maixent Dubois, fondateur de la distillerie Garagaï, “le pastis devient ici une boisson de dégustation”.
Libération, Rosé «La Grosse Cochonne» : le sexisme dans le vin va bon train, 04/06/2023
Petit coup de gueule contre un nouvel exemple du sexisme ordinaire, cette fois-ci dans le monde du vin.
Le domaine de la Famille Laplace, dans le Sud-Ouest, a appelé une de ses cuvées de rosé «La Grosse Cochonne». Comme l’explique l’article, le domaine est surtout connu dans le Sud-Ouest et cherche à étendre son périmètre. Pour ce faire il a fait appel à une agence parisienne, Fort et Clair Communication, afin de toucher un plus large public.
Le communiqué de presse précise ainsi “Avec leur grande soeur "Cochonnette" et leur maman "La Grosse Cochonne", les trois petits cochons roses ont décidé de faire virer au rose de plaisir les joues des gourmets !”
Certes on peut rire de tout mais j’avoue que je ne m’attendais pas à voir encore ce genre de marketing en 2023.
Inc, Peanut Butter and Whiskey? Inside Skrewball's Wacky Journey to Find Product Market Fit, 30/05/2023
L’article raconte l'histoire de Steven Yeng, co-fondateur de la marque de whisky Skrewball, qui a la particularité d’être à base de beurre de cacahuète (oui oui vous avez bien lu). Inspiré par les expérimentations culinaires menées avec son frère dans leur restaurant à San Diego, Yeng a créé ce whisky au beurre de cacahuète qui est devenu un cocktail phare de leur établissement.
Malgré les difficultés initiales, Yeng a poursuivi son rêve de produire du whisky au beurre de cacahuète à plein temps. Après des années de persévérance, Skrewball a connu un grand succès et a vendu plus de deux millions de caisses depuis 2019. Le succès est tel qu’en mars dernier, Pernod Ricard a acquis une participation majoritaire dans Skrewball.
Selon Yeng, l'originalité et la différence peuvent être des atouts importants pour une entreprise. Il recommande de mener des recherches et des tests initiaux à moindre coût pour obtenir des retours et affiner le produit. Yeng souligne également l'importance d'obtenir un premier "oui" et de saisir les opportunités qui se présentent. Il encourage les fondateurs à s'appuyer sur leur singularité pour se démarquer sur le marché concurrentiel.
Il insiste également sur le fait de laisser le produit parler de lui-même et de satisfaire les attentes des clients. Il souligne l'importance de se démarquer et de faire une impression durable, même dans les petites entreprises.
Time, Water Scarcity Threatens Alcoholic Drink Production, Major Beverage Company Warns, 07/06/2023
Selon Diageo (Tanqueray, Guiness, Baileys…), le changement climatique menace la production de boissons alcoolisées en raison de la pénurie d'eau. La sécurité de l'eau est identifiée comme le risque le plus important lié au changement climatique pour Diageo. Le groupe avait 43 sites dans des zones souffrant de stress hydrique l'année dernière.
Michael Alexander, responsable mondial de la durabilité de l'eau, de l'environnement et de l'agriculture chez Diageo, souligne que même les brasseries et distilleries les plus efficaces ne peuvent pas atténuer les risques liés à la sécheresse. En raison du réchauffement climatique, avec des vagues de chaleur plus intenses, des périodes de sécheresse prolongées et des perturbations des schémas climatiques, les entreprises doivent réduire leur consommation d'eau.
Diageo s'engage à réapprovisionner plus d'eau qu'elle n'en utilise dans les "zones souffrant de stress hydrique" d'ici 2026. Le groupe cherche également à améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'eau de 40% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020 dans les zones sous stress, et de 30% dans l'ensemble de ses opérations. En travaillant avec des utilisateurs d'eau externes à sa chaîne d'approvisionnement, Diageo encourage la mise en place de lois visant à prévenir les pénuries d'eau.
The Guardian, Apple cider vinegar: the ultimate panacea – or wildly overhyped?, 05/06/2023
L’article explore les bienfaits potentiels du vinaigre de cidre de pomme (VCP) pour la santé, ainsi que les doutes qui persistent quant à ses véritables pouvoirs.
Bien que des recherches aient montré que le VCP pouvait tuer des bactéries telles que l'E. coli et le MRSA en laboratoire, il n'est pas encore clair sur la manière dont cela se traduirait dans le corps humain. Malgré cela, de nombreuses études récentes ont révélé que le VCP pouvait aider à normaliser le taux de sucre dans le sang, réduire l'inflammation, favoriser la perte de poids et améliorer les niveaux de cholestérol.
Si certaines personnes pensent que le VCP aide à la digestion, il n'existe aucune preuve scientifique. Cependant, le VCP biologique non filtré est un probiotique à condition qu'il contienne un espèce de brouillard marron. Cette substance contient en effet des protéines, des enzymes et des bactéries bénéfiques, mais il n'y a pas encore d'études documentant ses effets sur la santé.
Le VCP contient également de l'acide acétique à hauteur de 5% à 6%, qui pourrait jouer un rôle clé dans les effets sur la santé. Cependant, il est important de noter que l'acide acétique se trouve également dans la plupart des fruits, qui sont également des sources importantes de vitamines, de minéraux et de fibres, contrairement au VCP lui-même.
Malgré des résultats prometteurs, les chercheurs insistent sur la nécessité de mener de grandes études cliniques avant de pouvoir recommander officiellement le VCP pour lutter contre les pathogènes. De plus, le VCP peut avoir des effets indésirables, tels que l'érosion de l'émail dentaire et le reflux acide, et il peut être déconseillé aux personnes atteintes de maladies rénales ou d'ulcères.
Enfin, les études sur la perte de poids sont limitées et donnent des résultats contradictoires. Bien que certaines études aient montré une légère perte de poids chez les participants qui prenaient du VCP, ces résultats doivent être interprétés avec prudence.
Punch Drink, How the Parm Espresso Martini Happened : A Timeline, 30/05/2023
Vous ne connaissez pas encore la toute dernière boisson à la mode aux Etats-Unis? Rattrapez votre retard avec cet article qui vous en apprendra plus sur la naissance du Parm Expresso Martini.
Tout commence en 1980 lorsque le célèbre barman Dick Bradsell invente l'Espresso Martini, alors connu sous le nom de Vodka Espresso, à Londres.
En 2022, l'Espresso Martini est devenu l'une des 10 boissons les plus commandées aux États-Unis. En août 2022, le barman péruvien Carlos Ruiz remporte la troisième place d'un concours de cocktails avec son Cafe Con Queso, un Espresso Martini recouvert de parmesan.
En février 2023, Jordan Hughes, plus connu sous le nom de High-Proof Preacher, crée une vidéo virale de lui-même en train de préparer un Martini Espresso surmonté d'une fraîche râpure de parmesan, recueillant plus de 1,3 million de vues sur Instagram.
Modern Retail, New energy drink startups are hoping to give people a better buzz, 05/06/2023
Alors que Red Bull, Monster et Rockstar dominaient depuis des décennies le marché des boissons énergisantes, des alternatives plus saines ont commencé à émerger ces dernières années. Ces start-ups proposent des formules et des emballages plus haut de gamme, avec des listes d'ingrédients plus propres et un branding plus moderne.Toutefois, bien que certaines marques, telles que Celsius et Cellucor C, aient récemment connu un certain succès, aucune n'a réussi à détrôner le leader Red Bull.
Ces start-ups attirent également davantage de capitaux. En mars, la boisson énergisante fonctionnelle à base de champignons, Odyssey Elixir, a levé 6,3 millions de dollars lors d'un tour de financement de série A, après une levée de fonds de 1,3 million de dollars l'année précédente. Elles apportent également des innovations en termes de formats, à l’image de VAE Labs qui met en avant un dispositif en spray promettant de délivrer autant de caféine qu'une tasse de café. VAE Labs a levé 2 millions de dollars en capital-risque en février dernier après deux années de développement.
L'intérêt pour les boissons énergisantes s'est renouvelé pendant la pandémie, avec une augmentation de 12 % des ventes, pour atteindre 14,8 milliards de dollars en avril 2021, selon Nielsen. De plus, les boissons énergisantes sont populaires chez les adolescents et les jeunes adultes aux États-Unis.
Pour se faire une place dans ce marché, les nouvelles marques de boissons énergisantes cherchent à se démarquer en mettant en avant leur propre combinaison de compléments alimentaires, d'avantages et de goût. Par exemple, Gorgie, une boisson énergisante fonctionnelle lancée en janvier par Michelle Cordeiro Grant, fondatrice de la marque de lingerie en ligne Lively, se distingue par sa combinaison de suppléments populaires tels que L-Théanine, B6, B12 et biotine, avec 150 mg de caféine, zéro sucre et cinq calories par canette.
Selon Mike Jones, directeur général du fonds de capital-risque Science Inc., la tendance des boissons énergisantes plus saines s'inscrit dans le changement global du secteur des boissons. Les grandes marques cherchent également à innover dans ce domaine, en proposant des produits plus naturels et en utilisant des ingrédients tendance comme les prébiotiques et les adaptogènes, associés à une faible teneur en sucre.
Washington Post, The CDC wants people to stop eating raw cookie dough. But it’s so tasty, 25/05/2023
C’est un petit plaisir pour beaucoup d’Américains mais qui comporte tout de même des risques. Ainsi, une éclosion de salmonelle liée à de la pâte à cookie crue a rendu au moins 18 personnes malades dans six États aux États-Unis, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Comme l’explique l’article, la CDC met régulièrement en garde contre la consommation de pâte crue, mais reconnaît que c'est difficile à éviter. La pâte à cookie crue présente en effet un risque pour la santé en raison de la contamination possible de la farine avec des bactéries telles que l'E. coli et de la présence potentielle de salmonelle dans les œufs non pasteurisés. Les deux bactéries sont détruites lors de la cuisson, mais les aliments contaminés qui ne sont pas cuits ou sont insuffisamment cuits peuvent rendre les gens malades.
La pâtissière Emily Nejad recommande quant à elle de préparer la pâte à cookie en utilisant de la farine traitée thermiquement et aucun œuf pour réduire le risque de maladies d'origine alimentaire. Elle souligne que les personnes atteintes d'un système immunitaire affaibli sont les plus à risque.
New York Times, The Real Reason Your Groceries Are Getting So Expensive, 29/05/2023
L’article cherche à comprendre pourquoi les prix des produits alimentaires augmentent considérablement aux Etats-Unis.
Pour commencer, il prend l’exemple de Food Fresh, le seul supermarché dans une zone rurale du sud-est de la Géorgie. Comme l’explique Michael Gay, le propriétaire, des grands distributeurs comme Walmart et Kroger "ont une emprise sur les fournisseurs que je ne peux pas atteindre". Comme d'autres épiceries indépendantes, Food Fresh achète auprès de grands grossistes nationaux, bénéficiant ainsi des mêmes économies d'échelle que les grandes chaînes. Toutefois, ce qui explique la différence de prix, ce n'est pas l'efficacité, mais le pouvoir brut sur le marché. En effet, les principaux fournisseurs alimentaires, tels que Kraft Heinz, General Mills et Clorox, dépendent de Walmart pour plus de 20 % de leur chiffre d’affaires. Ainsi, lorsque Walmart exige des accords spéciaux, les fournisseurs ne peuvent pas refuser. Et lorsque les fournisseurs concluent des accords spéciaux avec Walmart et d'autres grandes chaînes, ils compensent la perte de revenus en facturant encore plus aux petits détaillants, ce que les économistes appellent l'effet "matelas d'eau".Pour résumer, les grands détaillants exploitent leur contrôle financier sur les fournisseurs pour entraver les petits concurrents.
Selon l’article, c’est l’incapacité des autorités américaines à mettre un terme à cette pratique qui a déformé l'ensemble du système alimentaire américain. Cela a conduit à la disparition des épiceries indépendantes et à la création de déserts alimentaires. Cela a favorisé la consolidation des industriels agroalimentaire, réduisant la part des revenus alimentaires revenant aux agriculteurs et créant des goulets d'étranglement dangereux dans la production de viande et d'autres produits essentiels. Et, ironie du sort, cela a entraîné une augmentation des prix alimentaires pour tous, quel que soit l'endroit où l’on fait ses courses.
Pourtant, pendant environ quatre décennies, la Federal Trade Commission a vigoureusement appliqué la loi Robinson-Patman, qui oblige les fournisseurs à offrir les mêmes conditions à tous les détaillants. De 1954 à 1965, l'agence a émis 81 ordonnances de cessation d'activité pour empêcher les fournisseurs de lait, de thé, de flocons d'avoine, de bonbons et d'autres aliments d'offrir des prix préférentiels aux plus grandes chaînes de supermarchés. Les épiceries indépendantes ont prospéré, et représentaient même plus de la moitié des ventes de produits alimentaires en 1958. Ainsi, même les plus petites villes et les quartiers les plus pauvres pouvaient généralement compter sur un supermarché. Mais, suite à la période d'inflation de la fin des années 1970, la loi est tombée en disgrâce auprès des régulateurs, qui en étaient venus à penser qu'en permettant aux grands détaillants d'exercer une plus grande influence sur les fournisseurs, on ferait baisser les prix à la consommation. Dans l'ensemble, la loi n'a pas été appliquée depuis. Et Walmart notamment a profité de cette ouverture. Sa montée en puissance a entraîné une cascade de fusions de supermarchés, les autres chaînes cherchant à égaler son pouvoir sur les fournisseurs. Si le dernier projet de fusion en date (Kroger/Albertsons) aboutit, seulement 5 détaillants contrôleront environ 55% des ventes de produits alimentaires aux Etats-Unis.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey