🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-18
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Figaro, Glimpact Scan : cette application qui veut rendre vos courses écolos, 25/05/2023 + Le Parisien, Glimpact rêve d’imposer son appli qui calcule l’empreinte environnementale des produits, 25/05/2023
Les Échos, Plongée dans l'influente gastrodiplomatie italienne, 23/05/2023
Washington Post, Want to improve your mental health? Eat your greens, 23/05/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
LSA, Intermarché conclut le rachat de près de 180 magasins du groupe Casino, 26/05/2023
Nouveau rebondissement dans l’affaire Casino.
Cette fois-ci elle nous vient d’Intermarché. Alors que l’enseigne venait d’entrer dans la danse en nouant un partenariat avec Teract, celle-ci a finalement décidé de faire une offre seule pour la reprise d'environ 180 magasins du groupe Casino en France sans attendre l'issue des négociations entre Teract et le distributeur français. Selon l’article, il s’agit pour l’essentiel d’hypers et de supermarchés, ainsi qu’une quinzaine de magasins Franprix situés à Paris. L’ensemble de ces magasins génèrent un chiffre d’affaires d’environ 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires.
Selon l’article il s’agit d’une “très belle prise” et ces magasins, une fois absorbés et rénovés, amèneraient “plus de 1,5 point de part de marché supplémentaire”. En effet, selon les experts du secteur, ces magasins Casino seraient “faciles à redresser” et leur croissance pourrait être “entre 30 et 50% une fois les changements d'enseigne opérés”.
Le montant estimé de l’opération se situe dans une fourchette “entre 460 et 800 millions d'euros”.
BFMTV, Les deux marques les plus achetées en France vendent de la charcuterie, 22/05/2023
“Les Français veulent manger des produits sains, des produits bio, …” tel est le discours ambiant dans les médias. Mais entre les discours et les actes il y a un certain écart. La preuve, les deux marques les plus vendues en France sont Herta et Fleury Michon.
Ainsi d’après Kantar, en 2022, ce sont 252 millions de tickets de caisses recensés qui comprenaient au moins un produit Herta et 211 millions qui comprenaient au moins un produit Fleury Michon.
Sud Ouest, « On bosse pour des noix ! », l’angoisse des producteurs obligés de vendre à 50 centimes le kilo, 22/05/2023
Le secteur de la noix française est actuellement en crise. La faute à une récolte record de 50 000 tonnes en 2022 (contre 37 700 en 2021). Celle-ci “a fait gonfler d’un coup les stocks” et a entraîné une “dégringolade des prix”. De plus, alors que la consommation française de noix est d’environ 40 000 tonnes par an, ce sont pas moins de ce 12 500 tonnes de cerneaux (soit l’équivalent de 30 000 tonnes de noix coque) qui ont été importés en 2022 (principalement du Chili et de Californie).
Les producteurs sont donc désormais contraints de vendre à perte.
Comme l’explique Alexandre Clare, producteur en Corrèze, “on ne s’en sort pas. Notre coût de production est d’environ 2 euros le kilo. Alors qu’on vendait nos noix à 3 euros l’an dernier, on nous propose aujourd’hui 50 centimes”. Et c’est d’autant plus rageant pour ce producteur. que “le kilo de noix se retrouve à 8 ou 10 euros en supermarché”.
Le Figaro, Glimpact Scan : cette application qui veut rendre vos courses écolos, 25/05/2023 + Le Parisien, Glimpact rêve d’imposer son appli qui calcule l’empreinte environnementale des produits, 25/05/2023
Glimpact Scan est une nouvelle application qui permet de scanner les produits au supermarché pour connaître leur impact environnemental, allant de la consommation d'eau au bilan carbone. Elle s'inspire du modèle de l'application Yuka et se base sur le score environnemental PEF (Product Environmental Footprint) développé par des scientifiques sous l'égide de la Commission européenne. Ce score prend en compte non seulement les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi 15 autres critères tels que la consommation d'eau, l'utilisation des terres, les émissions de particules fines, l'acidification des sols et la toxicité.
L'application Glimpact Scan permet aux utilisateurs de voir sur quels critères un produit a le plus de points d'impact et quelles étapes de son cycle de vie ont le plus d'impact. Elle fournit également des informations sur l'empreinte environnementale du produit. Par exemple, elle indique que manger une bavette équivaut à rouler 239 km en voiture thermique ou à faire tourner sa machine 50 fois. Pour l'instant, l'application donne plutôt l'impact moyen d'un type de produit, mais à terme, elle espère différencier les produits par marque et adapter en fonction des ingrédients et du processus de fabrication. Cela dépendra de la volonté des industriels de fournir leurs données.
Glimpact Scan vise à sensibiliser les consommateurs et à les aider à prendre conscience de l'impact environnemental de leurs choix. L'application met en évidence que l'emballage d'un produit ne représente souvent qu'une petite partie de son impact total, et que l'essentiel se situe dans la production des matières premières. Elle permet également de comparer différents produits d'une même famille et de découvrir des différences d'impact environnemental, comme le fait qu'un jus de pomme a deux fois moins d'impact qu'un jus d'orange en moyenne.
Les deux applications de Glimpact, My Glimpact et Glimpact Scan, sont entièrement gratuites et financées par l'activité principale de l'entreprise, qui propose des évaluations de l'impact environnemental pour les entreprises. Les données fournies par les utilisateurs pour calculer l'impact de leur mode de vie ne sont pas conservées.
Néanmoins, Glimpact fait face à une concurrence féroce, notamment de l'initiative Eco-Score lancée par un collectif d'associations et d'entreprises engagées. La start-up plaide pour une solution à l'échelle européenne afin d'éviter des règles nationales qui pourraient entraîner des scores différents pour un même produit dans différents pays.
Le Figaro, Baisser ses prix de vente, «priorité» du roi du poulet LDC, 24/05/2023
Malgré la baisse des volumes en raison de la grippe aviaire, le chiffre d'affaires du pôle volaille de LDC a augmenté de 12,2% grâce aux hausses de tarifs. Dans l'ensemble, il a augmenté de 15,3% pour atteindre 5,8 milliards d'euros, et le bénéfice net a progressé de 35,8%. Selon le groupe, les hausses de prix n'ont pas été utilisées pour améliorer la marge, mais la rentabilité accrue est due à une meilleure valorisation des volailles, à la réduction de l'assortiment et à l'arrêt des promotions.
Le nouveau directeur général du groupe, Philippe Gélin, a déclaré qu'il y avait une détente sur les prix des matières premières agricoles, ce qui permettra de réduire certains prix. LDC est en train de renégocier avec ses clients sans donner d'estimation de baisse. Pour LDC, il est souhaitable de baisser les prix afin de stimuler la consommation, car la rentabilité de l'entreprise dépend de la capacité à écouler de grands volumes.
Les Échos, L'Irlande impose d'étiqueter le risque de cancer sur les bouteilles d'alcool, 23/05/2023
Le ministère irlandais de la Santé a adopté une loi obligeant les producteurs d'alcool à indiquer sur les étiquettes des bouteilles le risque de cancer lié à la consommation d'alcool. Cette mesure, qui vise à informer les consommateurs des dangers pour la santé, est accompagnée de l'obligation de mentionner le nombre de calories. La loi a été promulguée le 22 mai et donne aux opérateurs trois ans pour se conformer à ces exigences en Irlande.
Cette décision a suscité une réaction hostile tant au niveau international qu'en Europe, où l'on craint un effet de contagion. Le gouvernement irlandais, quant à lui, espère que cette mesure servira d'exemple. La Commission européenne, informée du projet depuis juin 2022, l'a validé en estimant qu'il ne constituait pas un obstacle à la libre circulation des biens.
Les producteurs irlandais d'alcool ainsi que les pays producteurs de vin, tels que la France, l'Italie et l'Espagne, ont vivement critiqué cette initiative. L'association Drinks Ireland a accusé l'Irlande de faire preuve d'un excès de zèle et a demandé des explications au gouvernement, alors même que la Commission prépare une réglementation commune rendant obligatoire la mention des ingrédients et des calories sur les bouteilles d'alcool à partir du 8 décembre.
Plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, ont déposé plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), tandis que treize pays membres de l'Union européenne, dont la France, l'Italie et l'Espagne, ont demandé à la Commission européenne d'engager une procédure de violation de la réglementation européenne. La plainte auprès de l'OMC sera examinée le 21 juin.
Les Échos, Plongée dans l'influente gastrodiplomatie italienne, 23/05/2023
Le gouvernement Meloni est accusé à Bruxelles de faire du “gastronationalisme”. L’article revient sur les différents évènements qui ont amené ce constat.
Fin mars, le ministre de l’agriculture Francesco Lollobrigida promettait aux Italiens “d'interdire la production, l'importation et la commercialisation d'aliments fabriqués en laboratoire, et tout particulièrement de la viande artificielle”. Quelques jours plus tard, l'eurodéputée italienne Alessandra Mussolini a organisé une dégustation de vin, sous le slogan « In Vino Veritas » “pour manifester sa farouche opposition (et celle du gouvernement) au projet irlandais d'apposer des avertissements sanitaires sur les bouteilles d'alcool”.
Début avril, le gouvernement a interdit l'utilisation des farines d’insectes dans les pâtes et les pizzas et imposé aux supermarchés de les proposer à la vente, dûment étiquetées et pas à côté des farines traditionnelles.
Mais, selon l’article, le dossier dans lequel le gouvernement Meloni, les lobbys italiens de l'agroalimentaire et Coldiretti, le principal syndicat agricole italien, s'impliquent le plus est celui de l'information nutritionnelle. L’Italie est ainsi farouchement contre le Nutriscore. Les défenseurs de la gastronomie italienne critiquent le fait que le parmesan et l'huile d'olive écopent d'un D quand des frites surgelées bénéficient d'un A et les sodas édulcorés d'un B.
Selon l'historien de l'alimentation Alberto Grandi, “la question alimentaire est devenue la question identitaire la plus importante. C'est l'unique drapeau que l'orgueil national peut déployer et cela frise le nationalisme culinaire. Le gouvernement veut faire passer l'idée que tout ce qui est italien est nécessairement sain, et tout ce qui ne l'est pas, potentiellement mauvais”. Selon lui, la croisade italienne contre le Nutriscore est “une instrumentalisation du débat par le gouvernement et la Coldiretti, qui exaltent une mystique culinaire devenue grotesque”.
Ouest France, Feuilles d’or, truffe, parmesan… La glace la plus chère au monde coûte plus de 6 200 €, 22/05/2023
Après la mangue à 230 dollars voici désormais la glace à 6200 euros. Et bien oui, dans Eat’s Business on vous parle aussi des extravagances dans le monde alimentaire.
Cellato, une marque japonaise de crèmes glacées, vient d’entrer dans le Livre Guinness des records pour avoir conçu la glace la plus chère du monde. Nommée « Byakuya , celle-ci est vendue à 873 400 yens, soit environ 6 210 €.
Pourquoi un tel prix? Elle est composée de feuilles d’or comestibles, de parmesan, mais également de morceaux de truffe blanche. Le tout est ensuite agrémenté de lie de saké.
L’article précise également que la marque travaille sur de nouvelles combinaisons d’ingrédients pour ses futures crèmes glacées, en utilisant par exemple du champagne ou encore du caviar.
La vraie question reste tout de même : “Est ce qu’au moins cette glace est bonne?”. Si l’un ou l’une d’entre vous veux tester nous sommes preneur de son retour ;)
Réussir, Choc de compétitivité pour la ferme France : la Sénat adopte le texte controversé, 24/05/2023
Les sénateurs ont voté cette semaine la proposition de loi initiée notamment par Laurent Duplomb visant à améliorer la compétitivité de l’agriculture française.
3 des 25 mesures proposées ont toutefois donné lieu à d’intenses débats :
La réduction des pouvoir de l’Anses : l’article 13 donne le pouvoir au ministre de l’Agriculture de suspendre une décision de retrait de produit phytosanitaire prise par le directeur général de l’Anses en cas de distorsion avec un autre Etat membre et en l’absence de solutions alternatives. Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau s’était d’ailleurs officiellement opposé à cet article.
L’expérimentation d’utilisation de drones pour la pulvérisation de phytos : l’article 8 autorise une expérimentation sur l’utilisation d’aéronefs télépilotés ou contrôlés par l’intelligence artificielle pour la pulvérisation aérienne de produits phytopharmaceutiques sur cinq ans, sur des surfaces agricoles présentant une pente supérieure ou égale à 30% ou dans le cadre d’une agriculture de précision sur des surfaces restreintes.
Les « bassines » déclarées d’intérêt général : l’article 15 qui consacre « le caractère d’intérêt général » aux ouvrages de prélèvement et de stockage de l’eau agricole à usages partagés. Pour cet article, Marc Fesneau a soutenu les amendements de retrait, même si selon ses propos « certains projets sont vertueux ».
Le texte a désormais été transmis à l’Assemblée nationale pour examen mais il a, selon l’article, “peu de chances d’aboutir en l’état”.
Financial Times, Gillian Anderson wants us to find her G Spot, 23/05/2023
Contrairement à ce que le titre peut laisser penser, cet article est en fait consacré à la popularité croissante des boissons fonctionnelles, qui offrent des avantages pour la santé en plus de l'hydratation.
Des marques telles que Prime, promue par les stars de YouTube Logan Paul et KSI, ont connu un succès financier considérable, avec Prime déclarant un chiffre d'affaires de 40 millions de dollars rien qu'en janvier. Ces boissons sont basées sur un mélange sans sucre d'eau de coco, d'électrolytes, de vitamine B et d'acides aminés à chaîne ramifiée (BCAA) pour améliorer les performances musculaires. Certaines contiennent également de la caféine et proposent une variété de saveurs.
Cependant, Prime n'est pas la seule marque à capitaliser sur cette tendance. D'autres marques proposent des boissons fonctionnelles contenant des ingrédients adaptogènes et nootropes, tels que Three Spirit, Kin Euphorics, Fungtn et HOP WTR. Ces boissons intègrent des plantes et des champignons aux propriétés bénéfiques pour l'humeur et les performances cognitives, tels que le curcuma, le lion's mane et l'ashwagandha.
Les boissons fonctionnelles à base de CBD ont ouvert la voie à l'utilisation d'ingrédients plus expérimentaux. Les consommateurs recherchent des boissons qui non seulement hydratent, mais les rendent aussi plus intelligents, plus forts et plus énergiques. La demande pour ces boissons provient notamment de la génération Z et des personnes qui souhaitent profiter des effets positifs sans les inconvénients de l'alcool.
Cependant, la réglementation peine à suivre le rythme de cette évolution, rendant les revendications des marques difficiles à prouver. La qualité des ingrédients peut également être variable, ce qui soulève des préoccupations quant à leur efficacité réelle. Certains ingrédients, comme la plante adaptogène Rhodolia rosea, peuvent être surexploités au détriment de leur population dans la nature.
En fin de compte, les boissons fonctionnelles offrent une alternative aux sodas traditionnels, mais leur efficacité réelle peut varier. Les consommateurs doivent être attentifs à la qualité des produits et à la durabilité de leur approvisionnement. Alors que la tendance des boissons fonctionnelles se développe principalement en Amérique du Nord, elle commence également à se répandre dans d'autres régions.
Modern Retail, ButcherBox launches in BJ’s Wholesale Club, 25/05/2023
L’article présente l’expérience d’un site de vente de viande en ligne américain qui fonctionne mais qui a dû se tourner vers le commerce physique pour continuer sa croissance.
La start-up de livraison de viande, ButcherBox, qui a été créé en 2015, compte près de 425 000 abonnés et a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 600 millions de dollars l'année dernière. Son credo : faciliter l'achat de viande de haute qualité nourrie à l'herbe, que les consommateurs ne pourraient pas trouver dans leur supermarché à proximité, et de la livrer directement chez eux.
Présente uniquement en ligne depuis sa fondation, ButcherBox vient de nouer un partenariat avec le détaillant BJ's Wholesale Club, qui propose désormais une boîte de grillades de ButcherBox, vendue 99 $, dans 129 de ses magasins. ButcherBox a décidé de se diversifier dans la vente en gros parce qu'après la hausse des commandes liées à la pandémie, la majorité des gens continuent à faire leurs courses alimentaires dans les magasins.
Jusqu'à présent, ButcherBox avait résisté à l'entrée dans le commerce de détail car il a réussi à maintenir une croissance suffisante en ligne. Avant son partenariat avec BJ's Wholesale, ButcherBox avait essayé de vendre ses produits dans des épiceries spécialisées mais ces partenariats n'ont pas donné les volumes de vente recherchés.
CNBC, This company could take lab-grown meat mainstream thanks to a green light from the FDA, 19/05/2023
Un article consacré à la startup Upside Foods, qui se consacre à la production de viande de laboratoire. En novembre dernier, la Food and Drug Administration (FDA) a donné son feu vert à Upside Foods pour la consommation humaine, ce qui fut la première fois que l'agence accordait cette désignation à un produit de viande cultivée en laboratoire.
Ce feu vert de la FDA a permis à Upside d'atteindre un point d'inflexion majeur. Depuis 2015, l'entreprise a été en grande partie une entreprise scientifique. Le prochain chapitre de l'histoire d'Upside si toute sa recherche peut se transformer en un modèle commercial qui fonctionne.
Comme le souligne l’article, ce moment charnière pour Upside Foods survient également à un moment clé de l'industrie des alternatives à la viande. En effet, la demande pour les alternatives végétales à la viande, qui était autrefois la coqueluche des substituts à la viande, s'est largement tassée face à l'afflux de produits sur le marché. Pourtant, les préoccupations environnementales qui ont contribué à leur popularité persistent.
L’autre grande question est évidemment “le public sera-t-il au rendez-vous ?”
D’après l’article, l'industrie de la viande cultivée pourrait bénéficier d'une base de consommateurs plus large car contrairement aux alternatives végétales à la viande, il s'agit de "vraie" viande. Ainsi, si le goût est à la hauteur les produits d'Upside pourraient séduire à la fois les carnivores et les végétariens qui évitent la viande pour des raisons liées à l'environnement ou au bien-être des animaux. Le défi pour les entreprises comme Upside est de convaincre le public de manger de la viande fabriquée en laboratoire à partir de cellules animales. Si certains végétariens sont prêts à en consommer, Upside se concentre sur les "améliorateurs", c'est-à-dire les personnes qui reconnaissent que le système alimentaire actuel n'est pas durable et qui veulent l'améliorer, mais qui continuent à manger de la viande, de temps en temps ou tous les jours.
Reste également la question du prix. Un représentant d'Upside Foods a déclaré que l'entreprise s'attendait à entrer sur le marché à un "prix supérieur", mais qu'elle "aspirait" à atteindre la parité de prix avec la viande traditionnelle dans les cinq à quinze prochaines années.
Washington Post, Want to improve your mental health? Eat your greens, 23/05/2023
Cet article met en évidence les bienfaits mentaux de la consommation de fruits et légumes. Des années de recherche montrent que manger plus de légumes est non seulement bon pour la santé physique, mais peut également améliorer la santé mentale. Même ajouter une portion supplémentaire de fruits ou de légumes à votre assiette chaque jour peut améliorer votre humeur.
Plusieurs études récentes ont révélé ces bienfaits :
Une étude britannique de 2023 a associé une consommation plus élevée de fruits à des sentiments de relaxation, de confiance et d'énergie.
Une étude australienne de 2022 portant sur la consommation de fruits et de légumes chez plus de 4 000 femmes a montré que celles qui consommaient au moins cinq portions de légumes par jour avaient 19 % de risque en moins de développer une dépression sur une période de 15 ans par rapport à celles qui en mangeaient au maximum une portion. Pour les fruits, quatre portions par rapport à une signifiaient 25 % de risque de dépression en moins.
Une méta-analyse de 18 études a révélé qu'à chaque augmentation de 100 grammes de légumes consommés, le risque de dépression diminuait de 3 %.
Une étude basée sur des registres alimentaires a montré que les bienfaits sur la santé mentale de manger plus de légumes étaient équivalents à trouver un emploi après une période de chômage.
Une étude britannique a révélé qu'augmenter sa consommation quotidienne de fruits et de légumes d'une seule portion apporte la même augmentation estimée du bien-être mental que huit jours de marche de 10 minutes.
Les liens entre la consommation de fruits et de légumes et le bien-être mental ont été trouvés dans des pays aussi divers que le Ghana, l'Inde, la Russie et la Chine. De plus, les végétariens et les végétaliens tendent à être moins déprimés que les omnivores, peut-être en raison de leur consommation accrue d'aliments végétaux.
Plusieurs essais contrôlés randomisés réalisés ces dernières années confirment que manger des légumes peut réellement nous rendre heureux. Des études suggèrent même que manger des fruits et des légumes peut améliorer le bien-être mental presque instantanément.
Plusieurs mécanismes peuvent expliquer pourquoi manger des légumes améliore le bien-être mental. Tout d'abord, cela peut réduire la consommation d'aliments moins sains, laissant moins de place dans l'estomac pour ces derniers. De plus, la consommation de fibres peut favoriser un microbiome intestinal sain, ce qui influe sur la production de sérotonine et régule l'inflammation, deux éléments clés de la santé mentale. Les phytochimiques présents dans les plantes ont également des effets anti-inflammatoires et peuvent augmenter la concentration de neurotransmetteurs tels que la sérotonine et la dopamine, qui régulent l'humeur et la motivation.
Pour tirer parti de ces bienfaits, il est recommandé de pratiquer une alimentation consciente, de stocker des aliments sains dans sa cuisine et d'ajouter progressivement plus de légumes à ses repas. Il est également utile de regarder des émissions de cuisine et d'expérimenter avec des herbes et des épices pour rendre les légumes plus appétissants.
Cour de Comptes, Les soutiens publics aux éleveurs de bovins, 22/05/2023
Le rapport qui fait tant parler dans les médias depuis quelques jours.
L’élevage bovin représente une composante significative de l’agriculture française. En 2020, on dénombre 91 123 exploitations spécialisées en élevage de bovins (lait, viande et mixte) qui occupent 32,7 % de la surface agricole utile.
À raison de 4,3 Md€ d’aides publiques par an, l’élevage bovin demeure, de loin, l’activité agricole la plus subventionnée en France. Pour autant, le modèle économique des exploitations d’élevage apparaît fragile et sa viabilité reste dépendante du niveau élevé d’aides publiques.
En élevage allaitant, les causes de cette piètre performance économique tiennent non seulement des faiblesses du modèle économique des exploitations, mais aussi de la difficile adaptation de la production aux évolutions de la consommation, ainsi qu’aux fragilités et au manque de structuration de la filière.
Ainsi, la présente enquête vise à inventorier et à chiffrer les soutiens publics apportés à l’élevage bovin et à en évaluer les résultats au regard des objectifs qui leur sont assignés.
Pour une analyse critique de ce rapport vous pouvez aller consulter celle de Agriculture Stratégies.
WWF, Cost of food, the biggest concern for Europeans - new poll, 22/05/2023
Selon un récent sondage réalisé dans 11 pays de l'UE, le coût de la nourriture est devenu une source majeure d'anxiété pour les Européens - avant même le coût du logement -, 6 personnes interrogées sur 10 citant le "prix" comme principal obstacle à la consommation d'aliments durables. Plus de trois quarts des personnes interrogées estiment que les aliments durables devraient coûter moins cher, ou du moins pas plus cher, que les aliments qui ne sont pas respectueux de l'environnement.
Giulia Riedo, chargée de l'agriculture et de l'alimentation durable chez WWF explique que “les citoyens aimeraient passer à une alimentation plus durable et plus saine, mais ils ne le peuvent tout simplement pas : les aliments durables sont limités et les gens n'ont pas les moyens de se les procurer. Nos gouvernements utilisent l'argent des contribuables pour financer une production alimentaire non durable, ce qui rend notre marché plus vulnérable aux chocs extérieurs et à l'inflation alimentaire. La Commission doit s'attaquer à l'éléphant dans la pièce et traiter ces questions dans le prochain cadre législatif de l'UE pour des systèmes alimentaires durables”.
Elle ajoute que “le prix que nous payons pour les aliments que nous consommons ne reflète pas vraiment leur coût réel. Aujourd'hui, on peut finir par payer plus cher pour un kilo d'oranges biologiques que pour de la viande ultra-transformée et produite de manière non durable - c'est vraiment manquer de perspicacité. Le prix devrait prendre en considération les avantages ou les effets négatifs que les aliments apportent à la nature, au climat et à notre santé”.
En outre, une majorité (75 %) pense que les grands fabricants devraient assumer la responsabilité de veiller à ce que les aliments qu'ils vendent soient produits de manière durable. La plupart des personnes interrogées pensent que les fabricants de produits alimentaires et les commerces de détail devraient être obligés de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (71 %) et de s'approvisionner davantage auprès de producteurs durables (67 %). En ce qui concerne la promotion, plus de la moitié des répondants (53 %) estiment que les détaillants devraient cesser de faire de la publicité pour leurs produits les moins durables.
La Clé des Champs, Michel Biero, Lidl et sa relation aux agriculteurs
Louise Lesparre s’est rendue à Rungis pour rencontrer Michel Biero, Directeur Achats et Marketing de Lidl.
Elle avait pris l’initiative de contacter sa Directrice Communication, car lors de ses passages dans les fermes, les agriculteurs lui ont remonté plusieurs fois qu’ils appréciaient travailler avec Lidl. Une question s’imposait : comment peut-on a la fois promettre le prix le plus bas au consommateur tout en garantissant au producteur une juste rémunération ?
Pendant près d'1h30 ils ont échangé sur les sujets suivants :
Comment travaille Lidl avec ses agriculteurs ?
Pourquoi les grands acteurs de l'agroalimentaire n'arrivent pas à s'entendre pour rémunérer les agriculteurs au juste prix et quelle est, selon lui, la responsabilité de chacun ?
Les législations successives mises en place par l'Etat (LME, Egalim...) montrent leurs limites. Pourquoi ? Et est-ce bien le rôle de l'Etat de jouer le rôle d'arbitre ?
Quel est le rôle du consommateur dans tout ça ?
Quelles solutions pour sortir de ce jeu de dupes entre fournisseurs et distributeurs et ainsi sauver notre écosystème agricole français ?
Les Échos, Nutri-Score : roi des rayons, poil à gratter des marques, 22/05/2023
Son code est simple et son adoption un succès. Six ans après son lancement, le Nutri-Score a fait ses preuves dans les rayons des supermarchés. Ces pastilles alphabétiques de A à E sur fond de couleur allant du vert au rouge, pour classer les produits de l'alimentation suivant leurs qualités nutritionnelles, influent bien sur les achats des consommateurs. Le système n'est pas obligatoire pour les marques mais il est devenu difficile d'en faire l'impasse. C'est un vrai argument marketing qui agit sur les ventes. Près de 60 % des produits le portent maintenant et quelque 1.000 recettes ont été revues pour en obtenir un meilleur depuis que Nutri-Score existe.
Choisi il y a six ans après des consultations auprès des acteurs de la nutrition et de l'alimentation, Nutri-Score a été mis au point par le scientifique Serge Hercberg. Sept pays européens l'ont adopté : la Belgique, la France, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Espagne et la Suisse. Mais il est ardemment combattu par d'autres, notamment l'Italie qui y voit une menace pour sa gastronomie. L'Union européenne qui envisage d'étendre et de rendre obligatoire ce type d'affichage, a reporté l'échéance à 2024 face aux levées de boucliers. Le temps de chercher consensus sur ce dossier qu'elle considère important. Du côté des consommateurs, une écrasante majorité y serait favorable.
Cette semaine, c’est une spéciale offres d’emploi ;)
L’équipe Information & Veille de la Direction des études économiques du Crédit Agricole cherche un(e) alternant(e) documentaliste (ici)
French Food Capital recherche un stagiaire analyste (ici)
La Fédération du Commerce et de la Distribution recrute un(e) chargé(e) de mission au sein de la Direction Agriculture et filières (ici)
C’est tout pour aujourd’hui.
Si vous appréciez cette newsletter n’hésitez pas à la partager.
Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey