🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-17
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Libération, Rendons fromage à la Belgique, 20/05/2023
Wired, The First Crispr-Edited Salad Is Here, 16/05/2023
The Guardian, Delivery apps could help fight obesity by boosting low-calorie options, says study, 18/05/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Échos, Pourquoi l'alimentation va rester chère malgré la pression du gouvernement, 16/05/2023
Malgré la pression du gouvernement, les prix de l'alimentation devraient rester élevés.
Les distributeurs ont été convoqués à Bercy pour rouvrir les négociations commerciales avec les industriels dans le but de faire baisser les prix des produits alimentaires du quotidien. Cependant, une analyse des marges du secteur montre que les baisses réelles sur les étiquettes sont peu probables. Les industriels ne semblent pas avoir répondu aux demandes de reprise des discussions tarifaires des distributeurs. Les distributeurs demandent de nouvelles bases tarifaires en se basant sur la baisse des cours des matières agricoles et d'autres coûts. Les PME et les ETI craignent de faire les frais de cette situation et estiment que cela va à l'encontre de l'esprit du pacte de solidarité commerciale signé précédemment.
L'article souligne également que le gouvernement attend une traduction rapide de cette inversion des tendances sur les prix de vente. Certains acteurs de la grande distribution demandent un cadre réglementaire pour forcer la baisse des prix. Cependant, les bases légales pour imposer cette contrainte sont limitées car la réglementation française, qui est unique en Europe, impose une seule période de négociations commerciales.
Les études montrent que les marges dans le secteur de l'industrie agroalimentaire ont été restaurées au second semestre 2022, avec un excédent brut d'exploitation en hausse de 50%. Les prix des produits de base des grandes marques ont également augmenté ces dernières années. Les industriels ont pris sur leurs marges pour compenser l'inflation et les surcoûts, puis ont augmenté leurs prix pour se rattraper. Maintenant que les coûts baissent, ils devraient retrouver leur niveau de rentabilité d'avant-crise sans nécessairement baisser les prix.
Au final, comme l’explique l’article, bien que les distributeurs et les industriels aient augmenté les prix pour compenser les coûts, il est peu probable qu'ils les baissent maintenant que les coûts diminuent. Les prix resteront donc élevés, mais ils ne devraient plus augmenter, et le marché devrait revenir à la normale grâce aux négociations commerciales.
Le Figaro, Des risques de pénuries de jus d'orange dans les rayons, alerte la filière, 13/05/2023
L'organisation interprofessionnelle des jus de fruits, Unijus, tire la sonnette d'alarme quant à une possible pénurie mondiale de concentré de jus d'orange. Celle-ci serait causée par les aléas climatiques dans les régions productrices d'oranges. En particulier, la production en Floride aurait été fortement touchée par l'ouragan Ian en septembre 2022, tandis que la production mexicaine aurait chuté de 30% en raison de la sécheresse. De plus, l'Espagne aurait également été affectée par un manque d'eau. La décision de la Floride de se désengager de la culture des agrumes au profit de la construction immobilière aggrave la situation. En conséquence, la pression sur le Brésil, principal fournisseur mondial de jus d'orange, s'est intensifiée, mais les producteurs brésiliens sont dans l'incapacité de répondre à toutes les commandes.
Pour faire face à cette situation, des quotas de livraisons ont été instaurés, mais les conditionneurs de jus d'orange pourraient rencontrer des difficultés pour honorer leurs commandes, ce qui pourrait entraîner des ruptures dans les rayons des grandes surfaces françaises. Unijus estime que cette pénurie affecte principalement les concentrés de jus d'orange, mais elle pourrait également toucher les purs jus dans les semaines à venir. Evidemment, comme dans de telles situations, il faut s’attendre à ce que les prix augmentent. Unijus précise d’ailleurs que les prix actuels des concentrés de jus d'orange sont déjà 50% plus élevés que l'été dernier.
Cette situation devrait durer jusqu'à la prochaine récolte de jus d'orange prévue pour septembre-octobre 2023.
Challenges, Le gouvernement vole au secours du "bio" et débloque 60 millions d'euros, 17/05/2023
Nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises : la consommation de produits bio est en déclin, ce qui pousse de nombreux agriculteurs à abandonner ou à hésiter à se convertir.
Le gouvernement a annoncé une enveloppe de crise de 60 millions d'euros pour soutenir le secteur de l'agriculture biologique, qui fait face à une crise de croissance. Cette mesure est accompagnée de mesures visant à stimuler la demande. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a déclaré que “ce serait notre échec collectif si on perdait des producteurs” bio. Il a par ailleurs maintenu l'objectif ambitieux d'avoir 18% de surfaces agricoles en bio d'ici 2027.
Pour stimuler la demande, le ministre s'est engagé à ce que les cantines sous la responsabilité de l'État (ministères, prisons ou armées) mettent 20% de produits bio à leur menu d'ici la fin de l'année, conformément à la loi Alimentation (votée en 2018) qui prévoyait 20% de bio dans les cantines en 2022. Or, comme le rappelle l’article, le taux actuel de produits bio dans les cantines plafonne autour de 6%. Le ministre a donc appelé les collectivités locales à donner également l’exemple et à augmenter leur offre de produits bio.
Une partie du secteur de la restauration collective est encore plus loin du compte. Il s’agit notamment des établissements médico-sociaux, des hôpitaux et des foyers pour personnes handicapées, pour lesquels le taux de produits bio est inférieur à 1%. Selon les experts, augmenter cette part à seulement 5% représenterait 150 millions d'euros supplémentaires d'achats de produits bio.
Le montant de 60 millions d'euros alloué par l'État est considéré comme symbolique par certains acteurs du secteur, qui estiment que davantage d'efforts sont nécessaires pour soulager la trésorerie des professionnels en difficulté. Les modalités précises de l'enveloppe de crise seront définies ultérieurement. Le ministre a également souligné la responsabilité de la grande distribution dans la baisse de consommation de produits bio, en raison de linéaires moins fournis et de marges plus élevées sur ces produits.
Les Echos, Alimentation : le made in Italy menacé par les calamités selon ses producteurs, 17/05/2023
Après l’Espagne c’est un autre pays du sud de l’Europe qui a son agriculture en difficulté. L'Italie fait en effet face à sa pire sécheresse depuis soixante-dix ans, avec des conséquences dramatiques sur l'agriculture et l'environnement.
En effet, le fleuve Pô, qui alimente 40 % de la production agricole du pays, ainsi que les grands lacs de Garde et de Côme sont à sec. Si la sécheresse est un problème cyclique en Italie depuis une vingtaine d'années, les faibles précipitations et le manque de neige cet hiver ont aggravé la situation.
Le ministre de l'Agriculture, Francesco Lollobrigida, a averti que l'Italie devait apprendre à vivre avec la sécheresse. Celle-ci affecte particulièrement le nord du pays, qui représente 40 % de la production agricole national. Le principal syndicat agricole, Coldiretti, estime que 3 000 entreprises agricoles risquent de disparaître. Les coûts économiques de la sécheresse de l'année dernière ont dépassé 6 milliards d'euros et pourraient être encore plus élevés en 2023. La production d'huile d'olive a chuté de 37 % en un an, 8 000 hectares de rizières ont disparu et la production laitière a fortement diminué, menaçant de fait la production de parmesan.
Le gouvernement italien a adopté récemment un décret sur la sécheresse, qui prévoit des mesures pour accélérer les autorisations de construction d'infrastructures hydrauliques et faciliter la construction de réservoirs d'eau de pluie à usage agricole. La construction d'usines de dessalement sera également simplifiée.
Les Echos, Palais des Thés veut surfer sur le télétravail, 16/05/2023
L'appétit des Français pour les infusions est plus fort depuis le confinement, ce qui a incité la marque Palais des Thés à renforcer son offre sur ce créneau.
Avec Les Sources, l'enseigne propose à ses clients de vivre un nouveau type d'expérience. Ainsi, le QR code présent sur les boîtes et les sachets permet “de se plonger dans un univers sonore apaisant et d'apprendre des exercices de relaxation adaptés”. Comme l’explique Chloé Douzal, directrice marketing et communication, “les Sources vont nous permettre de recruter de nouveaux clients, en particulier parmi les jeunes générations”.
Au niveau des chiffres, tout semble au beau fixe pour Palais des Thés. Palais des Thés compte 78 magasins en France dont un peu moins de la moitié en franchise. En 2022, la marque a généré des ventes globales, magasins en franchise inclus, de 89,4 millions d'euros (+12,6 % par rapport à 2021) et l’entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 64,2 millions pour son exercice clos au 31 mars 2023 (+14,1 %). Pour expliquer cette croissance, le fondateur François-Xavier Delmas, précise que “de nombreux clients réservaient notre thé à une consommation le week-end, faute notamment de temps le matin. Le télétravail les a amenés à en déguster davantage en semaine”. Il estime également que “le thé a un grand potentiel de développement en France, où les habitants achètent quatre fois moins de thé par an que les Allemands et douze fois moins que les Britanniques”.
Libération, Rendons fromage à la Belgique, 20/05/2023
Un article très complet consacré au monde du fromage chez nos amis Belges.
Comme le résume bien ce fromager originaire du Jura installé en Belgique, “contrairement à la France et à l'Italie, les producteurs et productrices de Flandres et de Wallonie ne subissent pas le poids de la tradition”. Ainsi, il explique que lorsqu’il travaillait à Paris il lui arrivait de conseiller “du brie irlandais” et qu'on lui réponde “hors de question, le brie ça doit venir de Meaux”.
Or dans un pays sans véritable “rigorisme en matière de manière de faire”, les fromagers peuvent donc s’en donner à coeur joie et cela se voit. Ainsi, l’article donne l’exemple du “Trompe-l'oeil”, qui est fabriqué en liant “un disque de fromage au lait de chèvre à un autre au lait de vache, avec de la cendre au milieu” et qui est “un clin d'oeil au morbier”. Ou encore le “Valèt”, qui est une pâte pressée mi-cuite inspirée du fromage à raclette, dans laquelle le fromager a ajouté de la bière lambic.
Par ailleurs, comme le souligne l’article, “par commodité, le traitement que l'on réserve aux fromages belges est majoritairement celui de la croûte lavée”. Ainsi, cette méthode a longtemps été celle des moines, ce qui explique que “bon nombre d'abbayes trappistes connues pour leurs brasseries sont aussi des fabricants de fromages”.
A noter également qu’on distingue deux Belgique fromagères. Ainsi, en Wallonie, “la ruralité est importante, il y a une culture de la terre et un amour du bon produit” alors que dans les Flandres “la grande distribution règne”. Il y a donc d'un côté “le fromage artisanal au lait cru” et de l'autre “la tranche industrielle prédécoupée”.
New York Times, New York's Most Inventive Pizzas Are Cooked Up at Pop-Ups, 09/05/2023
Après la mode des fours à pizzas importés de Naples, voici peut être la future tendance dans les restaurants parisiens ;-)
A New-York, on croise en effet de plus en plus de pizzaiolos ambulants, qui s’appuient sur l’apparition d'une nouvelle génération de fours à pizzas portables et qui réalisent des pizzas dans des bars, des brasseries et lors d'événements. Ces dernières années, de nombreux entrepreneurs de la restauration éphémère se sont fait connaître grâce à des pop-ups et à des annonces sur les réseaux sociaux, sans avoir à se soucier des dépenses ou de la stabilité d'une adresse permanente. Dans ce domaine, les cuisines mobiles de pizza ont été parmi les plus actives.
Les fours utilisés par ces pizzaiolos ambulants, tels que le four électrique Breville Pizzaiolo et les modèles à gaz ou à granulés de bois fabriqués par Ooni, ont été conçus pour une utilisation domestique et sont apparus au cours de la dernière décennie à des prix inférieurs à 1 000 dollars (soit un prix bien inférieur à ce que coûte un four à bois importé depuis Naples). Ces appareils ont permis à plusieurs amateurs de pizza autodidactes de pénétrer un secteur traditionnellement fermé aux outsiders. Deux des pop-ups les plus suivis de New York sont d’ailleurs dirigés par des femmes, ce qui est encore rare dans les pizzerias classiques.
Ces pizzaiolos ambulants proposent des pizzas de styles traditionnels, d’un diamètre réduit à 30 cm (la taille maximale que peuvent accueillir ce type de fours) contre jusqu’à 35 cm pour une pizza napolitaine et jusqu’à 60 cm pour une pizza new yorkaise. Ces pizzas sont surtout extrêmement travaillées. Par exemple, la pâte de Traze est faite avec du levain, de la poolish, une petite quantité de levure et des herbes finement hachées. Miriam Weiskind, qui opère sous le nom de Za Report, fait fermenter sa pâte pendant quatre jours.
Les pizzas des pop-ups sont vendues entre 15 et 25 dollars, selon les garnitures. Bien que les prix puissent sembler élevés, il faut prendre en compte l'énergie nécessaire pour transporter plusieurs fours, des pâtes et des garnitures humides, certaines pré-cuites.
Modern Retail, ‘There are so many celebrities and influencers that have millions of followers that can’t sell a damn thing’: Spritz Society’s Ben Soffer on building an alcohol brand beyond its influencer roots, 18/05/2023
Un article qui explique comment Spritz Society, une marque de vin pétillant en “direct to consumer”, tente de se démarquer de son fondateur influenceur pour devenir une marque à part entière.
Ben Soffer, connu sur Instagram sous le nom de Boy With No Job, est un entrepreneur dans le secteur de l'alcool qui vend ses produits en ligne et dans plus de 400 magasins aux Etats-Unis. Ce dernier se concentre désormais sur le développement de Spritz Society dans les commerces physiques et souhaite détacher sa marque indépendante de ses racines sur les réseaux sociaux.
C’est en effet la communauté en ligne de Soffer qui a été à l'origine du lancement de la marque. En 2020, Soffer a demandé à ses abonnés via un formulaire Google ce qu'ils voulaient voir dans la marque. Selon lui, “le nom de la marque, Spritz Society, provient de l'approche empathique”. Mais désormais, l'entreprise est bien plus que quelques milliers de réponses à un sondage. Elle se développe dans 70 magasins Walmart et dans 200 magasins H-E-B. Soffer affirme que l'épicerie est désormais le principal moteur de croissance de la marque. Selon lui, c'est là que les consommateurs recherchent ce type de produit.
Bien que Spritz Society ait d'abord été lancé en ligne, Soffer est convaincu que la vente dans les commerces physiques est le seul moyen pour une marque de boissons alcoolisées en démarrage de se développer réellement. Cela prouve que s’attacher les services d’une célébrité pour développer sa marque peut sembler une bonne idée de prime abord, cela ne garantit pas forcément une croissance fulgurante des ventes. Comme le résume bien Ben Soffer, “il y a tellement de célébrités et d'influenceurs qui ont des millions de followers et qui ne peuvent rien vendre”.
Il souligne notamment l'importance de la communauté pour les marques qui vendent en direct to consumer. Selon lui, il est impossible de lancer une entreprise de vente directe d'alcool sans une communauté solide. Il est également critique envers les partenariats avec des célébrités, soulignant que de nombreux influenceurs ne parviennent pas à vendre des produits malgré leur énorme nombre de followers. Il estime que les partenariats doivent être basés sur la confiance et la crédibilité, et que les plateformes audio, comme les podcasts, peuvent être plus efficaces pour générer des conversions. Comme il le résume, “si vous avez un podcast hebdomadaire ou quotidien et que vous avez des auditeurs réguliers, vous allez convertir parce que vous faites partie des habitudes quotidiennes de cette personne”.
Wired, The First Crispr-Edited Salad Is Here, 16/05/2023
La startup américaine Pairwise lance un nouveau type de feuille de moutarde génétiquement modifiée pour être moins amère que la plante originale. Il s’agit tout simplement du premier aliment modifié par Crispr à être commercialisé aux États-Unis.
Pourquoi les feuilles de moutarde? Ces dernières sont riches en vitamines et minéraux, mais ont un goût poivré prononcé lorsqu'elles sont consommées crues. Pour les rendre plus agréables en bouche, elles sont généralement cuites. Pairwise souhaitait conserver les bienfaits nutritionnels des feuilles de moutarde tout en les rendant plus savoureuses pour le consommateur. Les scientifiques de l'entreprise ont donc utilisé l'outil d'édition de l'ADN Crispr pour supprimer un gène responsable de leur piquant.
Comme l’explique Tom Adams, cofondateur et PDG de Pairwise, “nous avons essentiellement créé une nouvelle catégorie de salade”. Techniquement, ces nouvelles feuilles de moutarde ne sont pas des OGM car Crispr consiste en fait à modifier les propres gènes d'un organisme, pas à ajouter un ADN étranger.
Aux États-Unis, les aliments “génétiquement édités” ne sont pas soumis aux mêmes réglementations que les OGM, à condition que leurs modifications génétiques aient pu se produire par le biais d'une sélection traditionnelle, comme une simple suppression de gène ou l'échange de quelques lettres d'ADN. Par conséquent, ceux-ci n'ont pas besoin d'être étiquetés en tant que tels. En revanche, les OGM doivent être étiquetés comme étant "issus de la bio-ingénierie" ou "dérivés de la bio-ingénierie", conformément aux nouvelles exigences fédérales qui sont entrées en vigueur au début de l'année 2022.
Certains s'interrogent sur l'intérêt d'utiliser Crispr pour produire des légumes verts moins amers. Comme l’explique Peter Lurie, président et directeur exécutif du Center for Science in the Public Interest, il est peu probable que les personnes qui ne mangent pas assez de légumes changent leurs habitudes simplement parce qu'une nouvelle salade est disponible.
Outre les feuilles de moutarde, l'entreprise tente également d'améliorer les fruits. Elle utilise Crispr pour développer des mûres sans pépins et des cerises sans noyau.
Wall Street Journal, Why Amazon Isn’t Checking Out of Groceries, 12/05/2023
Amazon continue de chercher à conquérir le marché de l'épicerie malgré sa part de seulement 3% sur le marché américain. Bien qu'il ait réussi dans la vente en ligne de produits d'épicerie, avec une part de marché de 21% des ventes d'épicerie numérique aux États-Unis en 2022, Amazon doit encore se développer physiquement pour réussir dans le secteur. Les ventes en magasin représentaient en effet encore 90% des ventes d'épicerie aux États-Unis en 2022.
Pour combler cet écart, Amazon cherche à augmenter son nombre de magasins physiques. Actuellement, Whole Foods compte plus de 530 magasins en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, tandis qu'Amazon possède plus de 60 magasins sous les marques Fresh et Go. En comparaison, Walmart exploite environ 5 300 magasins aux États-Unis et Kroger environ 2 700.
Cependant, la stratégie de la croissance organique pourrait s’avérer coûteuse pour Amazon. Selon les experts, le groupe pourrait plutôt faire l'acquisition d'une chaîne comme Sprouts Farmers Market ou encore essayer de récupérer des magasins que Kroger et Albertsons seraient obligés de vendre dans le cadre de leur fusion.
L’article explique également que la concurrence dans le domaine de l'épicerie en ligne s'intensifie avec des acteurs tels que Walmart et Instacart qui gagnent du terrain. Cependant, Amazon dispose d'une base de 167 millions de membres Prime aux États-Unis, ce qui pourrait lui donner un avantage.
The Guardian, Delivery apps could help fight obesity by boosting low-calorie options, says study, 18/05/2023
Les startups de livraison de nourriture à domicile sont souvent critiquées mais avec un peu de nudge marketing elles pourraient avoir leur rôle à jouer dans la lutte contre l’obésité.
En effet, selon une étude présentée lors du Congrès européen sur l'obésité à Dublin, les applications de livraison de nourriture pourraient aider à lutter contre l'obésité en mettant en avant des options moins caloriques sur leurs plateformes. Pour les besoins de l’étude, une application de livraison de nourriture simulée a été créé et l’équipe a ensuite réalisé trois essais contrôlés randomisés avec 23 783 participants adultes. Les résultats montrent que les modifications apportées à l'application ont entraîné une réduction de la consommation calorique de 15% en moyenne par rapport au groupe témoin.
Les applications de livraison de nourriture, comme Deliveroo et UberEats, ont connu une augmentation de 55% depuis 2015, avec 25 millions d'adultes au Royaume-Uni les utilisant régulièrement. Les plats à emporter sont souvent riches en calories, avec 47% des repas contenant au moins 1 000 kcal, soit la moitié de l'apport quotidien recommandé pour un adulte. L'étude recommande que les applications de livraison proposent un filtre permettant aux utilisateurs d'activer ou de désactiver les étiquettes de calories, ainsi que la communication de l'apport énergétique recommandé par repas.
Selon le Dr Bianchi, ces résultats constituent une preuve encourageante que de petites modifications dans les applications de livraison pourraient aider les consommateurs à choisir des aliments plus sains. Il souligne également l'importance de tester ces initiatives avec des restaurants et des applications de livraison pour évaluer leur impact à long terme. L'OMS a prévenu que le Royaume-Uni est en voie de devenir le pays le plus obèse d'Europe, et la croissance des applications de livraison de repas, notamment pendant la pandémie, alimente cette crise. Il est donc nécessaire que les applications de livraison assument leur responsabilité envers la santé publique et fournissent des options plus saines aux consommateurs.
Bloomberg, How a Japanese Farmer Produces Mangoes That Sell for $230 Each, 09/05/2023
Une mangue vendue plus de 200 euros? C’est évidemment au Japon que cela se passe.
Depuis 2011, M. Nakagawa cultive des mangues dans la région enneigée de Tokachi, sur l'île la plus septentrionale du Japon. Il n'aurait jamais pensé qu'une expérience d'agriculture durable produirait un jour les mangues les plus chères du monde.
Ancien cadre dans l’industrie pétrolière, c’est grâce aux conseils d'un autre producteur de mangues, qui affirmait qu'il était possible de cultiver le fruit pendant les mois d'hiver, que Nakagawa a fondé son exploitation et créé sa startup Noraworks Japan. Quelques années plus tard, il a déposé sa marque de mangue sous le nom de Hakugin no Taiyo, qui se traduit par “Soleil dans la neige”.
Son secret pour produire des mangues en plein hiver? Il utilise les deux ressources naturelles qui font la renommée de son pays, Hokkaido, à savoir la neige et les sources d'eau chaude onsen. Ainsi, il stocke la neige des mois d'hiver et l'utilise en été pour refroidir ses serres, ce qui incite les fruits à retarder leur floraison. Puis, en hiver, il utilise les sources d'eau chaude naturelles pour réchauffer les serres et récolter environ 5 000 mangues hors saison (j’ai fait les calculs pour vous : à 230 $ pièce cela nous fait un chiffre d’affaires potentiel de 1,15 million de $). Ce procédé permet aux mangues de mûrir pendant les mois les plus frais, lorsque peu d'insectes sont présents, ce qui permet d'éviter l'utilisation de pesticides.
A l’heure où l’on s’interroge sur la propension des consommateurs français à payer plus cher pour des fraises françaises, il serait peut être intéressant de comprendre pourquoi les Japonais sont prêts à payer un fruit aussi cher.
France Tv, Environnement : des bouteilles de champagne moins lourdes, 05/05/2023
La filière du champagne travaille à un allègement du poids de ses bouteilles, plus lourdes que celles du vin, pour réduire leur impact sur l’environnement. Avec un poids de 800 grammes (contre 835 grammes pour les bouteilles traditionnelles) cette bouteille permet à ce producteur de réduire ses émissions de CO2
Ces 35 grammes économisés vont réduire de 4% l’empreinte carbone de chaque bouteille. Pour arriver à les économiser, il a fallu des mois de conception et de tests avant de pouvoir proposer la bouteille aux clients.
C’est tout pour aujourd’hui.
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Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey