🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-12
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Cette semaine, Pâques oblige, le chocolat est à l’honneur.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Et si la fermentation était le futur de l'alimentation, 03/04/2023 + Libération, Sur le marché des boissons fermentées, l’agroalimentaire met les gaz, 04/04/2023
The Washington Post, Prebiotic sodas claim to boost your health. Experts are skeptical, 04/04/2023
The Washington Post, No, moderate drinking isn’t good for your health, 31/03/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Parisien, Pâques : le secteur du chocolat « confiant pour que chacun trouve son bonheur selon son budget », 02/04/2023
Alors que l’an dernier les ventes de chocolat avaient été plombées par l’affaire Kinder, cette année les industriels du secteur s’attendent à un bon cru malgré une “flambée des prix historique”. Il faut dire que la période de Pâques est celle où la consommation de chocolat est la plus forte en France, juste derrière les fêtes de Noël.
Cette année, le prix du chocolat devrait augmenter d’un peu plus 5 % (à comparer à l'inflation moyenne pour le reste des produits alimentaires qui est de 15,8 % sur un an selon l'Insee). Le budget moyen pour Pâques 2023 est de 19,31 € par ménage.
En France, le secteur compte 90 % de PME. Ces dernières doivent faire face à une hausse des coûts des matières premières, notamment du sucre, qui ont augmenté de plus de 30% en un an. Pour les chocolatiers indépendants, il a été nécessaire d’ajuster la marge et certains “ont légèrement modifié leurs recettes”.
Du côté de la grande distribution, “où 40 % des ventes de chocolat se font durant la seule semaine précédant Pâques” on est “prudemment confiant”
La Dépêche, Pâques à l'heure du chocolat végétal, 06/04/2023
Un article qui s’intéresse au développement de l’offre en chocolat végétalien.
En effet, de plus en plus de chocolatiers et de marques de chocolat ont commencé à proposer des chocolats sans ingrédients d'origine animale. Ainsi, les chocolatiers français Weiss et Nicolas Cloiseau ont mis sur le marché des alternatives à base de riz et de noix de coco, tandis que Valrhona, l’un des principaux fournisseurs du secteur, a de son côté lancé en 2021 Amatika, un chocolat vegan.
Les consommateurs ont également pu découvrir des alternatives véganes lors du dernier salon du chocolat, notamment des alternatives au chocolat cru proposées par la marque Rrraw.
Même les poids lourds du secteur comme Nestlé et Mondelez ont commencé à investir sur ce segment et proposent des versions végétaliennes de leurs produits phares. Nestlé a par exemple annoncé l'élargissement de la vente de son KitKat végan à une quinzaine de pays européens alors que Mondelez a développé une tablette de chocolat végétalienne sous sa marque Cadbury.
D’après une étude dévoilée début 2022 par Barry Callebaut, en France, 60 % des 18-44 ans attendent des marques de chocolat qu'elles proposent davantage de recettes et de textures en phase avec le chocolat végétalien. Cette étude montrait par ailleurs la progression de la consommation de chocolat sans ingrédient d'origine animale : alors que début 2020, seulement 25% des consommateurs dans le monde mangeaient du chocolat végétal et ses dérivés, ils étaient 64% à fin 2021.
Les Échos, Ces chocolatiers haut de gamme qui font fondre les investisseurs, 09/04/2023
Pâques ce n’est évidemment pas que du chocolat industriel.
Ces derniers mois deux chocolatiers haut de gamme historiques ont été repris par des fonds d’investissements. Après la PME Chapon reprise par FrenchFood Capital en septembre 2022 c’est la chocolaterie Debauve et Gallais, créée en 1800 et célèbre pour être le chocolatier officiel de Louis XVI, qui vient d'être reprise par Vesper Investissement.
Comme l’explique Pierre-Guillaume Véron, président de Vesper Investissement, “le segment du chocolat haut de gamme enregistre la plus forte croissance du marché. Comme le secteur du luxe, il est très attractif”. La preuve : Debauve et Gallais a réalisé une croissance de 17 % en 2022 et Vesper Investissement vise “40 % de croissance sur l'exercice 2023-2024”.
Du côté de Chapon, la stratégie est de “se développer en Île-de-France avant de s'attaquer au reste de l'Hexagone et à l'international”.
Autre investisseur dans ce segment : le groupe familial de la famille Dolfi. Ces derniers ont “une approche différente de l'acquisition de chocolateries et confiseurs régionaux”. Ainsi, contrairement à Vesper Investissement et FrenchFood Capital, la famille Dolfi “préserve les noms et les recettes des chocolateries et confiseurs locaux, mais les développe en les faisant voyager dans toute la France”.
L'article souligne également l'importance pour les chocolateries de se renouveler et de s'adapter aux nouvelles tendances du marché. Debauve et Gallais et Chapon cherchent ainsi à proposer des produits moins sucrés et à développer leurs ventes en ligne pour atteindre un public plus large.
LSA, Les innovations alimentaires en chute libre en France et dans le monde, 06/04/2023
Le cabinet ProtéinesXTC a publié son 26e baromètre de l'innovation alimentaire mondiale, qui révèle une baisse significative du nombre d'innovations après une crise sanitaire et une inflation importante.
En France le nombre d'innovations est particulièrement en baisse. Il a diminué de 23 %, passant de 3 093 nouveaux produits en 2021 à 2 374 en 2022, tandis que dans le monde, il a baissé de 12,7 %.
Le bio et les innovations à caractère éthique ont reculé, tandis que les produits végétaux sont de plus en plus populaires. Ainsi, comme le souligne Xavier Terlet, “un quart des innovations présentées au SIAL Innovation 2022 étaient des substituts végétaux”. Le succès est d’ailleurs global, car le poids des innovations à caractère végétal dans le monde a été multiplié par plus de 2 en 5 ans pour atteindre plus de 13%. La naturalité et l'écologie ont également diminué, tandis que la recherche de variété des sens et de sophistication ont progressé. La catégorie boucherie, charcuterie, volaille (BCV) et les surgelés salés figurent parmi les secteurs les plus innovants.
Le cabinet s'inquiète par ailleurs de la façon dont les industriels pourront concilier à l’avenir une alimentation saine “dans un contexte durablement inflationniste”.
Le baromètre ProtéinesXTC est téléchargeable ici.
Le Figaro, L'inflation rebat les cartes de la consommation de viande des Français, 05/04/2023
Encore un article sur l’inflation des prix dans l’alimentaire. Celui-ci s’intéresse aux arbitrages que font les Français par rapport à leur consommation de viande.
2 constats s’imposent : les Français réduisent leur consommation de viande ou alors se tournent vers des viandes moins coûteuses et importées en raison de la hausse des prix.
Ainsi, selon le dernier baromètre du Réseau action climat, près de 57% des Français ont réduit leur consommation de viande au cours des trois dernières années (contre 48% lors du baromètre de 2021). De plus, alors que le critère de la provenance locale ou française de la viande était le premier critère d'achat en 2021, c’est désormais le prix qui est devenu le critère prioritaire (+10 points par rapport à 2021).
Néanmoins, malgré les apparences, la consommation totale de viande rouge en France a augmenté de 1% en 2022 d’après le dernier bilan de FranceAgriMer portant sur les marchés des produits laitiers, carnés et avicoles. Toutefois, la hausse profite surtout à la viande de poulet (+4,6%) et, pour cause de grippe aviaire en France, aux importations.
Les Échos, Le vin italien souffre d'être moins valorisé que son rival français, 05/04/2023
Si les exportations de vins italiens ont augmenté de 80% au cours des dix dernières années pour atteindre près de 8 milliards d'euros en 2022, la filière viticole italienne souffre toujours de la comparaison avec son homologue française.
C’est notamment au niveau du prix de vente que le bât blesse. Selon une enquête UniCredit-Nomisma présentée début avril au salon Vinitaly, le prix moyen d'un vin italien est de 3,26 euros contre 6,32 euros pour son homologue français.
Autre problème rencontré par la filière viticole italienne : selon une enquête réalisée par l'observatoire UIV-Vinitaly, la crise énergétique, couplée à la hausse des coûts de transport, a entraîné un manque à gagner de près de 2 milliards d'euros l'an dernier.
Le secteur viticole est considéré comme fondamental pour le pays, avec 674 000 hectares de vignes, 570 000 entreprises et 870 000 employés, et sa valeur est estimée à 31,3 milliards d'euros. Les exportations dépendent fortement de cinq marchés (Etats-Unis, Canada, Allemagne, Royaume-Uni et Suisse), qui représentent 60% à eux cinq. Par ailleurs elles concernent surtout le prosecco et d'autres vins pétillants (7 % des exportations en 2010, 23 % en 2022). En outre, la filière viticole italienne est préoccupée par la validation par l'UE d'un projet de règlement irlandais qui prévoit l'affichage obligatoire d'avertissements sanitaires sur les bouteilles d'alcool. Elle travaille donc en collaboration avec ses homologues française et espagnole pour répondre à cette menace.
Le Figaro, Danone investit dans une start-up experte du lait artificiel produit en labo, 04/04/2023
Danone a investi 2 millions de dollars, via son incubateur Danone Manifesto Ventures, dans la start-up israélienne Wilk, qui a mis au point “une technologie pour reproduire dans des bioréacteurs des cellules humaines et animales productrices de lait”.
Grosso modo, il s’agit de “produire en laboratoire des ingrédients laitiers pour des débouchés potentiels divers (yaourts, laits pour bébé, nutrition médicale...)”. En novembre dernier, Wilk avait présenté son premier prototype de yaourt à base de lait artificiel.
Libération, La marque «Merci !» d’Intermarché, qui affirme mieux rémunérer les agriculteurs, profite-t-elle à de vrais exploitants ?, 07/04/2023
L'enseigne Intermarché vend une gamme « citoyenne» qui rémunère les éleveurs «à la juste valeur de leur travail». Toutefois, un internaute a mis en doute la réalité de ce partenariat sur les réseaux sociaux.
Désireux d’en savoir plus sur ce partenariat, ce dernier raconte “lors de mes achats, je prends une boîte de lait de marque "Merci !" qui est censée rémunérer mieux l'agriculteur qui a fourni le lait. Comme vous pouvez le voir, sur l'emballage, il y a une tête d'un sympathique paysan [...] qui se prénomme François. François comment, on ne le saura jamais. On nous dit aussi qu'il est éleveur dans une ferme "de la Touche" située dans le département 85 (Vendée)”. En faisant ses recherches il s’est rendu compte qu’il n’y avait en fait pas de François au sein de cette ferme.
Chez Intermarché on affirme qu’il s’agit en fait d’une erreur de l’internaute. L’enseigne affirme “il se trouve que sur l'emballage, il est indiqué le prénom de l'éleveur et le lieu-dit de la ferme, et non pas la commune. Malheureusement, le consommateur s'est trompé entre la commune de la Touche, qui existe dans le 85, et le lieu-dit la Touche, situé à Saint-Germain-de-Prinçay dans le même département”.
Après avoir « contacté au hasard plusieurs exploitants mentionnés sur les produits vendus par Intermarché » l’article précise qu’ils sont tous “de véritables agriculteurs produisant pour la marque «Merci !»”. Toutefois, “le produit vendu ne provient pas forcément de l'exploitation des agriculteurs en photo sur les emballages” car ceux qui ont leur photo sur les emballages sont en fait des ambassadeurs. Par conséquent, “la brique avec la photo de François Plessis peut contenir du lait d'autres fermes”.
L’article a également cherché à savoir si « la promesse d'une meilleure rémunération » est bien respectée. Après enquête il s’avère que “ce qui est indiqué sur la brique est respecté” à savoir que 50 % du prix d'une brique de lait est reversé à l'agriculteur.
Les Échos, Et si la fermentation était le futur de l'alimentation, 03/04/2023 + Libération, Sur le marché des boissons fermentées, l’agroalimentaire met les gaz, 04/04/2023
Le premier article s’intéresse au regain d’intérêt pour la fermentation et à son avenir qui s’annonce radieux.
La fermentation est un procédé de conservation très ancien. Mais depuis quelques années la fermentation est revenue au goût du jour. Entre le vin, le pain, le fromage, les yaourts … les produits fermentés “composent aujourd'hui le tiers de nos repas”. Mais surtout, comme l’explique Marie-Christine Champomier-Vergès, directrice de recherche dans l'unité Microbiologie de l'alimentation au service de la santé à l'Inrae, “depuis une dizaine d'années, nous découvrons la diversité du monde microbien” et “le champ des possibles de la fermentation est immense”.
Plusieurs industries s’intéressent à la fermentation. Comme l’explique Les Échos, “les entreprises de la foodtech y voient un levier pour favoriser une alimentation moins carnée”. En effet, la fermentation permet par exemple de faciliter “la digestion des légumineuses, en dégradant des fibres qui normalement stagnent dans le côlon”. Par ailleurs, elle permet de supprimer “ce goût 'd'herbe coupée' que l'on retrouve par exemple dans les laits de soja”. Les industriels du lait, à l’image du groupe Bel, s’y intéressent également avec pour objectif de “proposer des produits qui ressemblent à du fromage, mais sans une goutte de lait et donc sans aggraver le bilan carbone”. Enfin, la fermentation permet également de lutter contre le gaspillage alimentaire. La start-up Green Spot Technologies transforme par exemple des résidus de l'industrie agroalimentaire en poudre à haute valeur nutritive.
Pour les futures applications de la fermentation, les industriels réfléchissent par exemple à “ajouter des ferments ou des ingrédients fermentés directement sur des produits pour les conserver, en lieu et place des conservateurs chimiques”. Problème : la réglementation doit évoluer car “jusqu'à présent, elle limite la présence des bactéries, levures et moisissures dans les aliments afin de maîtriser les risques sanitaires”.
Le second article présente quelques entreprises françaises qui ont rencontré un certain succès en misant sur la fermentation. C’est le cas par exemple de l’Atelier du Ferment, qui s’est spécialisé dans le kéfir de fruits. Lancée en 2017, elle compte désormais dix salariés, affiche une croissance de 60 % en 2022 et commercialise ses produits dans plus de 900 points de vente en France. Chez Bulle d’Opale, on se présente comme la “première microbrasserie artisanale de Kombucha de la Côte d’Opale”. Le Labo Dumoulin est pour sa part spécialiste du kéfir de fruits et des légumes fermentés. Selon, Jean-Baptiste Boulé, directeur de recherches au CNRS, les boissons fermentées “cochent toutes les cases de l'alimentation saine et reflètent la méfiance vis-à-vis des grands groupes agroalimentaires et des produits transformés”. Le succès des kombuchas et kéfirs de fruits se traduit dans les chiffres : ils sont passés de 7,7 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2019 à près de 13,3 millions d'euros en 2022.
Time, Good Eggs and Bad Bunnies: Your Chocolate Choices, Ranked by Sustainability, 05/04/2023
Un article qui propose le classement annuel des chocolatiers industriels les plus durables au monde, basé sur leur impact sur la déforestation et le climat, la traçabilité, les droits du travail et les pratiques agricoles durables.
L’article rappelle en préambule que l'industrie du chocolat pèse 128 milliards de dollars par an mais est depuis longtemps synonyme de “pratiques de travail déloyales, de déforestation et de perte de biodiversité”. Il souligne également que c’est “une source majeure de revenus” pour le Ghana et la Côte d'Ivoire qui, à eux deux, produisent les trois quarts du cacao mondial. Toutefois ces deux pays ont perdu la majeure partie de leur couverture forestière au cours des 60 dernières années, et les plantations de cacao sont responsables d'environ un tiers de ces pertes.
Plutôt que de boycotter le chocolat, ce qui “entraînerait une crise dans le secteur du cacao, jetant des millions de cultivateurs appauvris dans un désespoir encore plus grand”, les consommateurs devraient plutôt rechercher “du chocolat produit de manière durable”. Néanmoins, comme le précise l’article, “lorsque 40 % du chocolat mondial est totalement intraçable, il est difficile de faire le bon choix”.
C’est ce qui a amené à la création d’un Chocolate Scorecard, qui est produit par un consortium d'académiciens internationaux et de 37 groupes de la société civile et classe les 56 plus gros producteurs de chocolat au monde (soit environ 95 % de la production mondiale de chocolat). Il est présenté sous forme d'œufs colorés pour classer les entreprises selon leur durabilité : vert pour bon, jaune pour amélioration, orange pour tentative, et rouge pour "doit rattraper le reste de l'industrie".
Cette année, c’est l'entreprise néerlandaise Original Beans qui a obtenu le meilleur score, suivie de près par son compatriote Tony's Chocolonely. Lindt & Sprüngli a reçu un œuf jaune pour la traçabilité et la transparence, mais un œuf orange pour la déforestation et le climat. Les grands fabricants de chocolat, tels que Nestlé, Mars-Wrigley et Hershey, ont amélioré leur score par rapport à l'année dernière, et ont tous trois atteint le statut de lapin jaune.
Financial Times, The madness of the £25 Martini, 04/04/2023
L’article s’intéresse à l’envolée des prix des cocktails dans les bars de New York et de Londres, où les tarifs pouvant dépasser les 34 dollars pour un martini à New York et les 30 livres sterling pour un cocktail signature à Londres.
Les experts expliquent cette augmentation par les hausses des loyers, du coût de la main-d'œuvre, de la verrerie, de l’impression des menus… mais également par une demande accrue pour des expériences de bar plus personnalisées. Comme l’explique le patron d’un bar londonien, “autrefois, les gens considéraient une visite dans un bar à cocktails comme une visite au pub - ils y passaient toute la soirée. Aujourd'hui, ils prennent un ou deux cocktails, au maximum, mais ils s'attendent à une expérience beaucoup plus intense”. Les bars haut de gamme offrent donc désormais des expériences de service personnalisé, avec des ingrédients de qualité supérieure, des glaçons taillés à la main, des concerts ou encore des uniformes créés par des designers.
Cependant, il est toujours possible de trouver des cocktails abordables dans des bars de qualité inférieure. Malgré les prix élevés, les bars haut de gamme restent populaires auprès des clients.
Modern Retail, What went wrong at bulk delivery service Boxed, 04/04/2023
Un article consacré à la faillite d’un site de livraison de courses aux Etats-Unis, qui vient rappeler que le secteur de la livraison de produits alimentaires en ligne est complexe et que la rentabilité n’est pas toujours au rendez-vous.
Boxed, un site américain spécialisé dans la vente en ligne d’articles ménagers et d'autres produits emballés en vrac, s’est déclaré faillite début avril. Fondé en 2013, Boxed a indiqué dans un message sur sa page d'accueil qu’il allait cesser ses activités de vente au détail et transférer sa plateforme technologique à un nouveau propriétaire.
En 2021, Boxed s'était introduit en bourse en fusionnant avec une société d'acquisition spécialisée, à une époque où la demande pour ce type d'entreprises était en plein essor. Au cours de son dernier trimestre, les pertes nettes de Boxed ont plus que quadruplé pour atteindre 26,3 millions de dollars à la fin du mois de septembre 2022, contre 5,9 millions de dollars au cours du même trimestre en 2021. Les analystes du commerce de détail ont déclaré que Boxed était sous la pression d'entreprises telles que Costco et Sam's Club, en particulier parce que l'inflation a conduit davantage d'acheteurs à se tourner vers les rivaux plus familiers de Boxed.
Boxed avait gagné en popularité en offrant aux consommateurs des rabais en gros similaires à ceux qu'ils pourraient obtenir chez Sam's Club ou Costco, mais sans avoir à se soucier des frais d'adhésion annuels ou de se rendre en magasin. Boxed avait un programme d'adhésion facultatif de 49 dollars où les clients avaient accès à des avantages supplémentaires. Comme le résume Andrew Lipsman, analyste principal du commerce de détail et du commerce électronique chez Insider Intelligence, “la rentabilité du commerce électronique dans le secteur de l'épicerie est un défi. Si vous essayez d'être similaire à Costco, c'est un type d'expérience d'achat qui n'a pas autant migré vers le numérique. Boxed essayait de répondre à cette opportunité”. Toutefois, selon Bryan Gildenberg, consultant chez Confluence Commerce, “la croissance du commerce électronique ayant évolué au cours des deux dernières années, et les acteurs omnicanaux de la vente au détail reprenant pied et gagnant des parts, je pense qu'une entreprise comme Boxed s'est retrouvée dans une position très difficile”.
The Washington Post, Prebiotic sodas claim to boost your health. Experts are skeptical, 04/04/2023
L’article pose d’emblée la vraie question : “les sodas peuvent-ils devenir un jour des aliments santé ?”
Il s'intéresse en particulier à l’essor des sodas prébiotiques aux Etats-Unis depuis quelques années avec des marques comme Olipop, Vina ou Poppi qui ont pour objectif de remplacer le Coca et le Pepsi. Le nombre d'entreprises s’étant lancé sur ce segment a explosé et les sodas prébiotiques sont selon elles “bons pour la santé intestinale, cérébrale et immunitaire”. Les ventes ont explosé notamment grâce à TikTok, où les vidéos sur la santé intestinale sont vues des millions de fois et où les influenceurs sont régulièrement payés pour promouvoir les sodas prébiotiques et leurs allégations de santé.
Les sodas prébiotiques (à ne pas confondre avec les probiotiques) sont infusées de fibres végétales spéciales qui nourrissent les billions de micro-organismes qui vivent dans notre intestin. Ils sont généralement pauvres en sucre car ils sont édulcorés avec des substituts de sucre, et ils contiennent une variété d'autres ingrédients tels que du vinaigre de cidre de pomme, des herbes, des plantes médicinales et des minéraux. L'ingrédient clé dans la plupart des sodas prébiotiques est l'inuline, que l'on retrouve dans des aliments comme la racine de chicorée, les poireaux, l'ail, les asperges et le son de blé. L'inuline passe dans notre estomac et notre petit intestin, et est finalement fermentée dans le gros intestin par des microbes qui transforment les fibres en nouveaux composés tels que des acides gras à chaîne courte.
Cependant, les experts en nutrition restent sceptiques quant à l'efficacité réelle de ces sodas. A l’image de Marion Nestle, professeur émérite de nutrition, d'études alimentaires et de santé publique à l'Université de New York, qui a notamment déclaré que ces sodas prébiotiques ne feront rien de “magique” pour votre santé. Elle a souligné que la preuve derrière les bienfaits revendiqués par ces boissons n'est pas si forte.
En somme, si les sodas prébiotiques peuvent aider à augmenter l'apport en fibres, les experts en nutrition recommandent de consommer ces nutriments à partir d'aliments naturels riches en fibres, plutôt que de compter sur les boissons pour améliorer notre santé intestinale.
The Washington Post, No, moderate drinking isn’t good for your health, 31/03/2023
Selon une nouvelle une étude, publiée dans Jama Network Open, qui a examiné 107 études observationnelles impliquant plus de 4,8 millions de personnes, la consommation quotidienne d'une quantité modérée d'alcool ne protège pas contre les décès dus aux maladies cardiaques et ne contribue pas non plus à prolonger la durée de vie.
L’étude a également révélé que boire des quantités relativement faibles d'alcool augmentait en fait le risque de décès. C’est donc la fin du fameux “French paradox”, une croyance selon laquelle la consommation quotidienne d'alcool est bonne pour la santé qui remonte aux années 1980, lorsque des chercheurs ont mis en évidence le fait que les faibles taux de maladies cardiovasculaires chez les hommes en France étaient associés à la consommation quotidienne de vin. D’ailleurs, comme l’affirme Tim Stockwell, professeur de psychologie à l'université de Victoria, “on a souvent pensé que le vin était quelque chose de spécial, que l'alcool dans le vin avait en quelque sorte des propriétés magiques. Ce n'était qu'un coup de publicité pour l'industrie du vin il y a trois décennies”.
Par conséquent, comme le résume Robert DuPont, psychiatre et expert en toxicomanie, “cette étude met un terme à l'espoir de beaucoup de gens qui pensent qu'une consommation modérée d'alcool est saine”.
L'analyse a également montré que la recherche sur les avantages de la consommation modérée d'alcool était en fait biaisée en faveur des personnes plus saines et qu'elle ne contrôlait pas les facteurs tels que l'âge, le sexe, le statut économique et les habitudes de vie. Boire des quantités modérées d'alcool ne protège pas contre la mort due aux maladies cardiovasculaires, ni ne contribue à une vie plus longue.
The Guardian, Italian academic cooks up controversy with claim carbonara is US dish, 27/03/2023
Suite à une interview accordée au Financial Times, Alberto Grandi, professeur d'histoire de l'alimentation à l'université de Parme a fait sensation dans son pays après avoir déclaré que la recette de la carbonara était américaine et que le seul endroit au monde où l'on pouvait trouver du parmesan de bonne qualité était le Wisconsin.
Il a également affirmé que le tiramisu et le panettone étaient des inventions relativement récentes et que la plupart des Italiens n'avaient même pas entendu parler de la pizza avant les années 1950.
Evidemment cela n’a pas plus au principal syndical agricole italien Coldiretti qui a déclaré que cette interview constituait "une attaque surréaliste" contre la symbolique de la cuisine italienne "précisément à l'occasion de sa candidature au patrimoine immatériel".
Pour ce qui concerne la carbonara, Alberto Grandi s’est appuyé sur les recherches de Luca Cesari, historien de l'alimentation et auteur du livre A Brief History of Pasta, qui a déclaré que la carbonara était "un plat américain né en Italie". En effet, ce plat aurait été préparé pour la première fois par un chef italien en 1944 pour les soldats américains à Riccione, à partir de rations de bacon et d'œufs. Pour ce qui est de la pizza, Alberto Grandi explique qu'avant la Seconde Guerre mondiale, on ne la trouvait que dans certaines villes du sud de l'Italie et que le premier restaurant ne servant que de la pizza a ouvert ses portes à New York en 1911.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey