🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-09
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Pourquoi les Français boivent de moins en moins de vin, 04/03/2023
Time, Current Food Consumption Habits May Add Nearly 1 Degree of Warming by 2100, 06/03/2023
Eater, Is ChatGPT Coming for Your Kitchen?, 03/03/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
LSA, Casino et Teract entrent en négociations exclusives, 09/03/2023 + Les Échos, Comment les agriculteurs d'InVivo veulent s'ouvrir les étals de Casino, Monoprix et Franprix, 11/03/2023
Dans un communiqué publié cette semaine, TERACT et le groupe Casino ont annoncé “entrer en exclusivité en vue de conclure un accord engageant afin de créer le leader français de la distribution responsable et durable. TERACT et le groupe Casino partagent une même vision des défis à relever par la grande distribution en termes d’attentes nouvelles des consommateurs et d’impact environnemental”.
Les deux groupes entrent en discussions exclusives autour de la création de deux entités distinctes :
“Une entité, contrôlée par Casino, qui regrouperait les activités de distribution en France. Le groupe Casino apporterait ainsi au nouvel ensemble plus de 9 100 magasins, son leadership incontesté dans la proximité, la force de ses enseignes, son offre digitale et ses bonnes pratiques RSE. TERACT apporterait son savoir-faire et son expertise dans l’exploitation des jardineries-animaleries et l’alimentaire”.
“Une entité nouvelle, nommée TERACT Ferme France, contrôlée par InVivo, en charge de l'approvisionnement en produits agricoles, locaux et en circuit court permettant la promotion des territoires et une meilleure valorisation des productions agricoles. TERACT Ferme France bénéficiera d’une proximité forte avec le monde agricole au travers du groupe InVivo, son actionnaire majoritaire”.
TERACT Ferme France regroupe les jardineries-animaleries Jardiland, Delbard, Gamm Vert, les boulangeries Louise, les huit usines du boulanger industriel Neuhauser, les enseignes Bio'n Co du sud-est de la France et les trois magasins de produits frais Grand Marché La Marnière.
InVivo discute en ce moment avec Jean-Charles Naouri, le PDG-actionnaire de Casino, pour donner naissance à une plateforme dont InVivo contrôlerait la majorité du capital. Teract, contrôlé à 72 % par InVivo et cotée en bourse, serait de son côté actionnaire minoritaire du nouveau groupe Casino. Le nouvel ensemble aurait vocation à constituer « le leader français de la distribution responsable et durable ».
Comme l’explique Thierry Blandinières, le DG d’InVivo, “notre ambition est de créer un esprit de marché de produits frais à l'intérieur des Casino en y déployant nos magasins”.
Les Échos, Vin : les ingrédients et les calories bientôt étiquetés sur les bouteilles, 06/03/2023
Plusieurs substances sont autorisées dans la fabrication du vin, parmi lesquelles le saccharose, des additifs, des conservateurs, des anti-oxydants, des stabilisateurs et du gaz, la Commission européenne a décidé de réglementer l'étiquetage des bouteilles et d’imposer une certaine transparence à la profession.
Ainsi, à partir du 8 décembre 2023 tous les vignerons, négociants, entreprises privées ou coopératives en Europe devront spécifier sur les bouteilles et les cubis la composition de leur vin, les valeurs nutritionnelles et caloriques. Cet étiquetage pourra par contre être dématérialisé et prendre la forme d'un QR code.
Les producteurs de vin disposeront d'un délai de deux ans pour écouler les bouteilles qui ne sont pas étiquetées suivant cette nouvelle réglementation européenne.
Les Échos, Pourquoi les Français boivent de moins en moins de vin, 04/03/2023
En 60 ans, la consommation de vin a chuté de 70 % en France, passant de plus de 120 litres par an et par habitant dans les années 1960 à moins de 40 litres par an en 2020, selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives. En plus de cette baisse de consommation interne, s’ajoute une “concurrence plus en plus rude à l'international depuis vingt ans”. Tout ceci a poussé le ministère de l'Agriculture a autorisé début février l'arrachage de vignes et la distillation des excédents.
Toutefois, Samuel Montgermont, président de Vin & Société affirme que “cette tendance sociétale (d’une baisse de consommation) est en train de s'accélérer”. Cela s’explique notamment par le vieillissement des amateurs de vin. Ainsi, il explique que “la majorité des consommateurs ont plus de 50 ans et la grande majorité plus de 65 ans”.
Pourquoi une telle baisse de consommation? Les raisons sont multiples :
le changement des habitudes : le vin se déguste principalement lors des repas mais ceux-ci sont beaucoup moins importants que par le passé et donc les 'instants vin' ont disparu petit à petit.
l’évolution démographique : il y a davantage de familles monoparentales
l’évolution sociologique : “il y a 20 ou 25 ans dans les cantines de bureau, vous trouviez des petites bouteilles de vin” mais désormais “on vous regarde de travers si vous buvez tous les midis, ça donne une image un peu alcoolique”
l’évolution du vin lui-même : le vin titrait à 8 ou 9 degrés au 19è siècle mais désormais il est à 14 degrés
Les campagnes de santé publique, appelant à une consommation modérée
Toutefois, le vin garde son caractère festif et reste ainsi plébiscité les week-ends et les jours de fête et, pour ces occasions, les Français privilégient la qualité. Pour résumer, “on boit moins mais mieux” et si le volume de vin vendu a diminué, le ticket moyen est bien supérieur.
Ainsi, les consommateurs se tournent de plus en plus vers les cavistes et de moins en moins vers les grandes surfaces. Si ces dernières majoritaires sur le marché du vin elles commencent à perdre des parts de marché. En effet, selon FranceAgriMer, 8.148 millions d'hectolitres de vin ont été vendus en grande surface en 2021, contre 9.758 millions en 2014 (-16,5 %).
Atlantico, La moitié de la population mondiale pourrait être obèse d’ici 2035 et voici pourquoi, 07/03/2023
D’après un récent rapport de World Obesity, la moitié de la population mondiale sera obèse ou en surpoids d’ici 2035.
Ainsi, alors que l’obésité est déjà un problème dans plusieurs pays dits riches, les pays à faible revenu devraient, selon le rapport, suivre la même tendance.
Deux raisons à cela :
d’une part l’utilisation d’aliments transformés et trop riches en sucre, consommés en trop grande quantité. La qualité et la quantité entrent donc directement en cause.
une diminution de l’activité physique dans de nombreux pays
Le docteur Christophe de Jaeger explique que “dès que la situation socio-économique d’un pays s’améliore, les habitants se dirigent vers le junk-food, à l’image des pays industrialisés, ce qui est profondément néfaste”. Alors que le rapport pointe le fait que les enfants et les adolescents seront le plus touchés par l'augmentation des taux d’obésité, Christophe de Jaeger précise que “les gens qui ont l’habitude d’avoir une activité physique ou une bonne hygiène alimentaire ont tendance à la garder” mais que “les enfants les plus jeunes pâtissent des nouvelles habitudes délétères, comme aller dans des fast-food”. Ainsi, “cela augmente les risques de surpoids, ce qui en soi amène souvent à faire moins de sport”.
Une des solutions serait de donner “des cours de nutrition à l’école, pour que les élèves comprennent l’importance d’avoir une alimentation variée et équilibrée”.
Les Échos, L'agriculture dans les pommes, 08/03/2023
Un article au vitriol sur la manière dont les politiques traitent l’agriculture. En faisant un parallèle avec la filière du nucléaire que “des marchandages politiques, des atermoiements étatiques, des volte-face incessantes” ont fini par “saper”, l’auteure se demande si l’on s’apprête “à traiter avec autant de légèreté et de mépris la souveraineté et l'indépendance alimentaire” de la France.
Comme l’explique le sociologue François Purseigle “les Français s'émeuvent de la disparition des agriculteurs mais ont du mal à accepter qu'ils investissent dans de nouveaux matériels. Ils multiplient les recours en justice pour qu'ils arrêtent leurs activités”. De plus, la France est un des seuls grands pays agricoles dont les parts de marché reculent. Ainsi, en vingt ans, elle est passée de deuxième à cinquième exportateur mondial alors que dans le même temps ses importations alimentaires ont doublé.
Un rapport du Sénat sorti en septembre dernier a fait le constat d’une agriculture française qui a perdu sa compétitivité. Les raisons évoquées sont multiples : “le coût du travail, le poids de la fiscalité, la taille trop petite des exploitations, un climat politicomédiatique qui vitupère un modèle pourtant plus vertueux que celui de nos voisins”. Comme le souligne l’article, la tendance de “critiquer la taille moyenne des exploitations tricolores alors qu'elle est très inférieure aux immensités concurrentes confine à l'absurde”. Autre critique formulée dans l’article : “plutôt qu'améliorer sa productivité, la France a espéré s'en tirer par le haut de gamme. Les prix ont donc augmenté, réservant la qualité française à un nombre limité de consommateurs. Les exportations ont alors logiquement diminué et les importations ont explosé”. Enfin, l’article mentionne “la manie de la « surtransposition » des directives européennes dont on choisit d'alourdir les contraintes”
Les Échos, Comment peut-on être un viandard responsable ?, 07/03/2023
Voilà une question qui paraît complexe. Etre viandard et responsable cela peut paraître antinomique.
Comme le précise l’article, “deux convictions de nature très différentes expliquent le refus de manger de la viande”, à savoir “épargner la Terre de l'empreinte carbone de l'élevage” et “respecter la vie des animaux”. Néanmoins, il existe des “conceptions sont plus variées et nuancées qu'une simple alternative entre un régime végétarien et un «carnivorisme» aveugle”.
Si l’on regarde l’empreinte carbone de la viande, on pourrait se dire qu’une solution serait de la supprimer de notre alimentation. Toutefois, pour beaucoup de consommateurs il n’est pas question d’arrêter de consommer de la viande. En revanche, comme le souligne l’article, “en manger moins, surtout du boeuf, paraît évidemment souhaitable”.
Dès lors comment faire des choix plus responsables? Selon le boucher Hugo Desnoyer, “le choix du type de viande, mais aussi celui de ses commerçants” ont un impact. De son côté, Marie-Victorine Manoa, la cheffe du bistrot Aux Lyonnais, à Paris, met en avant “la déconnexion entre les citadins et la réalité de l'agriculture”. Elle explique notamment que pour rendre les mangeurs de viande plus responsables il faudrait que les restaurateurs travaillent plus souvent “la bête en entier” afin de limiter le gaspillage. Cela passe par exemple par plus “cuisiner les abats” qui “représentent 30 % de ce qui est jeté”. Pour les consommateurs, elle conseille également d’acheter “les pièces boudées, plutôt qu'uniquement les morceaux nobles comme le filet ou la côte de boeuf, qui nécessitent d'abattre beaucoup plus d'animaux”.
Autre piste mise en avant par l’article : l’initiative de la jeune société alsacienne Nemrod qui propose de consommer du gibier sauvage car il s’agit selon son cofondateur de “la viande qui a la plus faible empreinte carbone” car “elle se renouvelle naturellement dans les forêts, sans intervention de l'homme”.
Le Monde, Cochon et religions, pourquoi tant de haine ?, 05/03/2023
Alors qu’il a été vénéré dans l’Antiquité, le cochon est désormais prohibé dans le judaïsme et l’islam, et il a longtemps été rejeté dans les sociétés chrétiennes.
L’article s’interroge donc sur les raisons d’un tel rejet.
Il a été peu à peu rejeté par le christianisme médiéval car il a “tous les attributs de Satan” : “sa couleur noire (au Moyen Age, les cochons ne sont pas encore croisés avec la race rose venue d’Asie), sa gueule ouverte, tel le gouffre de l’enfer, et sa faible acuité visuelle ne lui permettant pas de voir Dieu, qui est lumière”.
Dans le judaïsme, il est précisé “Vous ne mangerez pas le porc (…). Vous le regarderez comme impur. Vous ne mangerez pas de leur chair, et vous ne toucherez pas leurs corps morts” (le Lévitique (11, 7-8)).
Dans le Coran, plusieurs versets sont consacrés à son interdiction (2, 168 ; 5, 4 ; 6, 146 ; 16, 16).
Pour l’historien Michel Pastoureau, c’est “la trop grande proximité anthropologique entre l’homme et le cochon” qui expliquerait l’interdit. Il rappelle ainsi que dans les écoles de médecine du Moyen Age, “l’apprentissage de l’anatomie humaine passait par la dissection du porc”. Il précise également que le cochon est un “animal hybride” car “il a le pied fendu comme les ruminants, mais ne rumine pas”. Or, les animaux “hors catégorie” sont très souvent considérés comme impurs.
LSA, Getir-Gorillas : une fusion laborieuse en France dans un climat social tendu, 02/03/2023
Annoncé en décembre 2022, le rachat de Gorillas par Getir pour créer un leader du quick commerce commence à prendre forme.
Selon l’article, pour les marques, “la piste explorée, mais qui doit encore être confirmée, est celle d'une disparition de la marque et de l'appli Gorillas, au profit de Getir. En revanche, Frichti conserverait son identité propre car l'ex start-up française est très bien identifiée sur certaines verticales, notamment les services aux entreprises”.
Reste également à régler la question des entrepôts et notamment arbitrer lesquels sont en doublons et lesquels doivent être maintenus pour densifier le réseau de livraison rapide. Les acteurs du quick commerce sont confrontés à une contrainte réglementaire car une partie de leur dark stores sont catégorisés comme des commerces et non des entrepôts, et pourraient être forcés à la fermeture ou au déménagement.
Du fait de ces incertitudes, la direction de Getir entretient toujours le flou sur un éventuel plan de licenciement, dont s'inquiètent les syndicats.
Time, Current Food Consumption Habits May Add Nearly 1 Degree of Warming by 2100, 06/03/2023
Selon une étude publiée cette semaine dans Nature Climate Change, le maintien des régimes alimentaires actuels au niveau mondial poussera la planète à dépasser la limite de 1,5 degré Celsius de réchauffement recherchée dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat pour éviter les pires effets du changement climatique, et s'approchera de la limite de 2 degrés Celsius fixée par l'accord.
Le modèle utilisé dans cette étude a révélé que la majorité des émissions de gaz à effet de serre proviennent de trois sources principales : la viande d'animaux tels que les vaches, les moutons et les chèvres, les produits laitiers et le riz. Selon l'étude, ces trois sources représentent chacune au moins 19 % de la contribution de l'alimentation au réchauffement de la planète, la viande étant la plus importante (33 %). Les chercheurs ont également calculé que le méthane représentera 75 % de la part de l'alimentation dans le réchauffement d'ici à 2030, le dioxyde de carbone et l'oxyde nitreux étant responsables de la majeure partie du reste.
Selon Meredith Niles, scientifique des systèmes alimentaires à l'Université du Vermont (qui n’a pas participé à l’étude), “l'étude souligne que l'alimentation est absolument essentielle pour atteindre nos objectifs climatiques de l'Accord de Paris. Ne pas prendre en compte l'alimentation, c'est ne pas atteindre nos objectifs climatiques au niveau mondial”.
L'étude propose quelques pistes pour modifier la production et la consommation alimentaires mondiales afin de limiter le réchauffement. Ainsi, plus de 55 % du réchauffement prévu pourrait être évité grâce à l'amélioration simultanée des pratiques de production, à l'adoption universelle d'un régime alimentaire sain (tel que celui prescrit par la Harvard Medical School) et à la réduction des déchets alimentaires au niveau des consommateurs et des distributeurs.
Eater, Is ChatGPT Coming for Your Kitchen?, 03/03/2023
Tout le monde ne parle que de cela depuis quelques mois et il fallait bien que l’on s’interroge sur l’utilité de ChatGPT en cuisine.
Sur TikTok, Michelle Meng, alias @hashslingers, oppose les recettes générées par l'IA à celles créées par des chefs professionnels, des chaînes de restaurants ou encore des marques agroalimentaires. Ce projet, inspiré par le court métrage de Patrick Zeinali sur YouTube "Robot Vs Human Bake Off", a vu le jour au début de l'année après que Michelle Meng ait été licenciée de son emploi d'ingénieure en informatique.
Elle explique ainsi que pour les plats qui requièrent des compétences très techniques, comme la cuisson ou l'utilisation de levure, l'IA s'en sort bien, car le plat qui en sort est comestible. Toutefois ce sont généralement les chefs qui l'emportent, car les instructions de l'IA ne sont pas vraiment détaillées. Elle précise par contre que l'IA s'en sort étonnamment bien à chaque fois et que l’IA gagne principalement contre les chaînes de restauration rapide, et parfois contre d'autres recettes, parce qu'elle utilise des ingrédients plus complexes.
Interrogée sur le potentiel de l’IA pour la création de recettes elle précise que le problème vient effectivement du fait que l'IA puisse s'emparer des recettes des chefs et des blogueurs culinaires qui sont disponibles en ligne (et qui sont leur propriété créative et intellectuelle) mais sans les créditer.
Elle voit toutefois une utilité à ChatGPT. Selon elle, il s’agit d’un excellent outil de cuisine car s’adresser à ChatGPT pour une recette et, par la suite, différents conseils ou techniques culinaires demande moins d'efforts que de parcourir internet à la recherche de différentes recettes.
Elle admet par contre qu’en termes de création de recettes, il est difficile de reproduire l'histoire, l'émotion et la touche humaine qui sont si importantes dans la nourriture.
Modern Retail, Grocery retailers are among the first to embrace ChatGPT, 07/03/2023
ChatGPT encore. Mais cette fois chez la grande distribution.
La semaine dernière, la plateforme de livraison de produits alimentaires Instacart a annoncé la création d'une fonction "Ask Instacart" en partenariat avec Open AI. Grâce à Ask Instacart, qui devrait être lancée dans le courant de l'année, les clients peuvent poser des questions sur des sujets tels que le budget, la santé, la nutrition et le temps de préparation lorsqu'ils créent leur liste de courses. En février dernier, Carrefour a produit sa toute première vidéo réalisée avec ChatGPT pour répondre à des questions fréquemment posées. Dans cette vidéo de 30 secondes, un robot répond aux questions les plus courantes des clients, comme “comment manger mieux et moins cher via son site web”.
Selon les experts et les cadres de la grande distribution interrogés par Modern Retail, si tous les types de distributeurs sont enthousiastes à l'idée d'utiliser ChatGPT, les épiciers ont des raisons impérieuses de se lancer tête baissée, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, ils disposent d'une base de clients parmi les plus diversifiés. En outre, ils disposent d'énormes catalogues de produits, et des outils comme l'IA peuvent les aider à passer au crible la tâche qui consiste à décider quels produits recommander aux clients, en fonction de leur budget ou de leurs restrictions alimentaires. En retour, la capacité d'outils tels que ChatGPT et l'IA générative en général à personnaliser le contenu pourrait contribuer à augmenter les ventes des épiciers.
D’après Sean Turner, directeur technologique de la startup Swiftly, les épiciers verront leurs ventes augmenter grâce à leur capacité à utiliser l'IA générative pour identifier leurs clients, adapter les messages marketing en fonction des préférences culinaires de cette personne et concevoir un panier de produits qui complétera ses préférences culinaires. Il affirme qu’il est “très difficile pour les épiciers de faire cela aujourd'hui parce qu'ils ont très peu de personnel dans leurs équipes de marketing, et ChatGPT donne vraiment un coup de pouce”.
Time, A Sugar Replacement May Be Linked to Heart Attacks and Strokes. Don't Throw Out Your Stash Yet, 03/03/2023
Alors que les substituts du sucre sont omniprésents dans les aliments et les boissons, une étude publiée récemment dans la revue Nature Medicine montre qu’il y a un lien entre l'édulcorant érythritol et des événements cardiovasculaires tels que la coagulation, les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques. L'érythritol est considéré comme l'un des substituts de sucre les plus "naturels" qui ont émergé comme une alternative aux options artificielles popularisées au cours des cinquante dernières années comme le sucralose, la saccharine ou l’aspartame. Depuis une dizaine d'années, les fabricants de produits alimentaires ont commencé à privilégier des types d'édulcorants non sucrés plus "naturels" afin de contourner les problèmes de santé potentiels liés aux options artificielles (l'aspartame semble par exemple avoir une relation potentiellement causale avec les cancers). L'érythritol est également populaire en tant que substitut du sucre dans les pâtisseries, car il est connu pour avoir un arrière-goût moins artificiel que certains autres édulcorants.
Pour leur expérience, les chercheurs ont recruté plusieurs groupes de personnes présentant des facteurs de risque cardiaque préexistants aux États-Unis et en Europe, et ont suivi leur état de santé au fil du temps après avoir prélevé des échantillons de sang pour mesurer la quantité de divers composés dans l'organisme. Stanley Hazen, directeur du Center for Cardiovascular Diagnostics and Prevention au Cleveland Clinic Lerner Research Institute, explique que son équipe n'avait pas vraiment l'intention d'étudier l'érythritol et qu'elle est tombée par hasard sur ces nouvelles découvertes. Ainsi, sur les 4 000 personnes incluses dans l'ensemble des données de l'étude, celles qui présentaient des taux élevés d'érythritol dans le sang étaient plus susceptibles de souffrir d'un accident cardiaque majeur dans les trois ans que celles qui présentaient des taux plus faibles.
Faut-il alors renoncer aux produit contenant de l'érythritol ? Stanley Hazen affirme qu’à ce stade “il faut certainement éviter l'érythritol”. Toutefois, comme l’explique l’article, il est pour le moment difficile d'établir un lien définitif entre la consommation d'érythritol et les maladies cardiaques car il est nécessaire de mener des études plus approfondies.
The Guardian, Arrests made after wave of ‘sushi terrorism’ upends Japan’s restaurant industry, 09/03/2023
Depuis le début de l’année le Japon fait face à une vague de “terrorisme du sushi”. Qu’est ce qui se cache derrière ce terme?
Vous connaissez tous ces bars à sushis où les sushis sont placés sur des assiettes qui défilent devant vous. Dans ces établissements, des clients sont soupçonnés d'avoir eu un “comportement contraire à l'hygiène et de harcèlement”. Parmi les fait rapportés : un adolescent qui aurait léché le bord d'une tasse à thé avant de la replacer sur le tapis roulant, un jeune homme qui aurait bu dans une bouteille de sauce soja commune dans un restaurant ou un autre qui aurait mis de la salive sur une assiette de sushis...
La médiatisation de ces incidents a obligé les établissements à prendre des mesures draconiennes pour attirer à nouveau des clients inquiets. Ainsi Choshimaru, qui exploite des restaurants dans l'agglomération de Tokyo, a annoncé qu'il arrêtait ses tapis roulants. Sushiro, le leader du marché, a déclaré que ses sushis ne seraient plus livrés que par une “voie express” aux clients. Kura Sushi a déclaré qu'il commencerait bientôt à utiliser des caméras dotées d'une intelligence artificielle pour surveiller les tables des clients.
Depuis l'ouverture du premier restaurant à Osaka en 1958 l’industrie du kaitenzushi est en pleine expansion et pèse près de 740 milliards de yens (5,5 milliards d’euros). Comme le conclut l’article, les changements récents semblent toutefois ramener le sushi à ses origines, les clients de centaines de restaurants étant contraints d'attendre que leurs commandes soient livrées à la main.
Fast Company, Why Patagonia just bought a cracker company, 08/03/2023
La première acquisition de Patagonia depuis 20 ans n’est pas une marque de vêtements mais bien une marque de snacking. Via sa division alimentation et boissons Patagonia Provisions, le groupe vient en effet d’acheter Moonshot, une startup qui fabrique des crackers à faible empreinte carbone.
Comment expliquer cette diversification? Paul Lightfoot, directeur général de Patagonia Provisions l’explique en affirmant que “ la mission de l'entreprise est vraiment simple et claire : sauver notre propre planète. Et [le fondateur] Yvon Chouinard, le reste de l'équipe dirigeante et moi-même pensons que si telle est notre mission, la nourriture pourrait et devrait peut-être être le levier le plus important que nous puissions actionner pour remplir cette mission”.
Moonshot a été lancée il y a deux ans en tenant compte du changement climatique. L'entreprise travaille avec des producteurs de blé de l'État de Washington qui pratiquent l'agriculture biologique et utilisent des pratiques agricoles "régénératrices" telles que les cultures de couverture, la réduction du travail du sol et la rotation des cultures, qui permettent de développer des microbes sains dans le sol et de séquestrer potentiellement plus de carbone. Le blé est acheminé vers un moulin situé à quelques kilomètres de là, afin d'éviter les transports sur de longues distances, et la farine qui en résulte est acheminée vers une usine fonctionnant à l'énergie renouvelable.
Les crackers de la startup rejoindront 28 autres produits (maquereau fumé, mangue séchée…) que Patagonia Provisions vend désormais elle-même et dans des magasins tels que Whole Foods.
CNBC, Toblerone chocolate to cut iconic Matterhorn logo from packaging due to ‘Swissness’ laws, 06/03/2023
Mondelez, le propriétaire de Toblerone, ayant décidé de délocaliser une partie de sa production en Slovaquie dans le courant de l'année, la marque ne pourra plus utilisé l'emblématique montagne suisse du Cervin sur ses emballages. Mondelez devrait également supprimé la référence au fait que Toblerone est un "chocolat suisse" et devra préciser à la place qu'il est "établi en Suisse depuis 1908".
En effet, la législation suisse, en vigueur depuis 2017, exige que tout produit utilisant la "suissitude" pour faire la promotion d’un produit ou d’un service réponde à un ensemble de critères d'origine. Ainsi, les produits à base de lait doivent être fabriqués exclusivement dans le pays.
Financial Times, What makes a drink go viral?, 07/03/2023
Un article qui donne quelques exemples de boissons devenues virales sur TikTok.
L’acteur Tom Hanks, ou plutôt un cocktail dont il a vanté les mérites, a fait le buzz ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’un cocktail qu’il semble avoir inventé par hasard et qui est à base de coca light et de champagne (oui oui vous avez bien lu).
La vidéo dans laquelle Tom Hanks explique sa trouvaille à l'animateur Stephen Colbert a énormément circulé. Il y explique "Je ne suis pas un grand buveur... alors je prends généralement un Coca Light. Nous étions au Café Carlyle... il y avait une bouteille de champagne et je voulais faire la fête". Ravi du résultat, il l'a baptisé #dietcokagne. Le hashtag a déjà accumulé plus de 13 millions de vues sur TikTok.
Autre exemple, en 2022, avec le Negroni Sbagliato (ou "bungled Negroni") qui a fait fureur sur TikTok. Ce cocktail est né d'une erreur commise par un barman milanais dans les années 70, qui a mélangé un Negroni avec du prosecco au lieu du gin. Lorsque les stars de la série House of Dragons Emma D'Arcy et Olivia Cooke ont fait référence à cette boisson dans une interview l'année dernière, le hashtag a explosé en ligne, enregistrant 76,5 millions de vues sur TikTok à ce jour. À la fin de l'année 2022, les recherches de "Negroni Sbagliato" sur Google aux États-Unis avaient augmenté de 5 640 %.
En matière de boissons virales, le #dalgonacoffee (753,3 millions de vues sur TikTok) détient toujours la couronne. Plus récemment, le #orangejuiceespresso (5,8 millions de vues) a également fait l'objet de nombreuses déclinaisons sur TikTok.
BEUC, A climate-neutral basket too good to be true?, Mars 2023
Les mentions "neutre en carbone", "neutre en CO2", "positif en carbone", "certifié neutre en carbone", etc. sont désormais monnaie courante dans les rayons des supermarchés. Les exemples vont des produits transformés à base de porc aux bananes transportées à l'autre bout du monde. Selon le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs), ces allégations trompeuses déroutent les consommateurs. Les règles actuelles ne permettent aux autorités ou aux tribunaux d'intervenir qu'une fois que le mal est fait et que les consommateurs ont déjà été trompés.
Le BEUC demande l'interdiction pure et simple des allégations de neutralité carbone pour les raisons suivantes :
Elles sont scientifiquement inexactes : la production de tous les aliments et boissons nécessitera toujours l'émission de carbone.
La compensation des émissions de carbone, qui sous-tend la plupart de ces allégations, n'offre aucune garantie quant à l'immobilisation du carbone pour l'avenir.
Ces allégations induisent les consommateurs en erreur, en leur donnant la fausse impression que les produits sont un bon choix pour le climat.
De telles allégations peuvent dissuader les consommateurs de modifier leur régime alimentaire (par exemple en mangeant plus de produits à base de plantes), ce qui pourrait être beaucoup plus bénéfique pour le climat en général.
Observatoire Cetelem, Enquête 2/3 – Pénuries, inflation... la réinvention forcée de l’alimentation ?, Février 2023
Parmi les enseignements de l’étude :
Les pénuries alimentaires qui ont touché la France en 2022 ont marqué les Français. 77% déclarent avoir été confrontés au moins une fois à une situation de rupture de stock en magasin au cours des 12 derniers mois (dont la plupart concerne plusieurs produits), citant spontanément en premier lieu la moutarde suivie de l’huile.
Face à ces ruptures de stock, on observe deux types de réaction : si certains ont attendu que le produit soit de nouveau disponible (41%), d’autres ont cherché à remplacer le produit manquant (51%).
Mais ces événement ont peu influé sur les habitudes de consommation puisque 7 Français sur 10 indiquent avoir repris leurs anciennes habitudes de consommation au retour des produits en rayon quand seuls 10% estiment avoir appris à se passer du produit en question. Au contraire, la tendance a été plutôt à faire davantage de stocks (21%), en particulier chez les familles (25%).
La quasi totalité des Français perçoivent la hausse des prix des produits alimentaires. Une majorité (53%) la situe dans une fourchette de 10% à 19%. Les foyers les plus modestes et les familles l’estimant encore plus élevée, à 20%.
Face à cette inflation, 7 Français sur 10 (69%) affirment avoir déjà renoncé à certaines courses alimentaires pour des raisons budgétaires au cours des 12 derniers mois, dont 3 sur 10 indiquent que cela a pu concerner des produits qu’ils considèrent comme essentiels. Les jeunes sont particulièrement touchés par cette flambée des prix alimentaires : 83% indiquent avoir renoncé à certaines dépenses alimentaires, dont 42% concernant des produits essentiels.
Voilà comment la majorité des agriculteurs sont malheureusement traités sur les réseaux sociaux…
Une illustration de la puissance (et des conséquences) des réseaux sociaux avec ce restaurant thaï dont la fréquentation a subitement augmenté suite à un post sur les réseaux sociaux
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey