🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2022-38
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Naturalia et Biocoop, deux stratégies divergentes pour sortir de la crise du bio, 16/11/2022
Fast Company, Is regenerative agriculture the future of farming or the next greenwashing fad?, 15/11/2022
The Guardian, Can the world feed 8bn people sustainably?, 15/11/2022
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Échos, La foodtech Standing Ovation signe avec le groupe Bel pour lancer des fromages sans origine animale,
Le groupe Bel vient de nouer un partenariat avec Standing Ovation, une foodtech qui produit de la caséine (la principale protéine du lait) sans aucune origine animale grâce à la fermentation de précision.
Pourquoi un tel partenariat pour Bel? Le groupe explique que “la réflexion que nous avons chez Bel c'est : 'comment allons-nous nourrir 10 milliards d'habitants en 2050 tout en préservant les ressources de notre planète ?' Nous avons bien conscience que les protéines laitières ne seront pas suffisantes”. Le groupe a choisi Standing Ovation car selon Anne Pitkowski, la directrice recherche et applications du groupe, “en termes de maturité, c'était la start-up la plus avancée. Ils nous ont très vite remis des fromages fabriqués à partir de caséine”. Bel a d’ailleurs participé à la dernière levée de fonds de Standing Ovation.
Comme l’explique l’article, ce partenariat se veut gagnant-gagnant. La start-up se concentre sur sa technologie, tandis que le grand groupe élabore de nouvelles recettes, s'occupe de la production puis de la distribution via ses relais commerciaux. Les 2 entreprises visent une commercialisation en 2024 aux Etats-Unis car la réglementation sur les nouveaux aliments y est plus souple qu’en Europe.
Le Figaro, Too Good Too Go rachète une start-up pour réduire encore le gaspillage alimentaire dans les magasins, 14/11/2022
La start-up danoise vient d’annoncer le rachat de CodaBene, une entreprise qui propose aux distributeurs un logiciel pour les aider à mieux gérer les dates de péremption de leurs produits.
Si Too Good Too Go travaille déjà avec de grands acteurs de la distribution comme Carrefour ou Leclerc pour les aider à écouler une partie de leurs invendus, entre 1% à 3% du chiffre d'affaires des magasins alimentaires reste cependant gaspillé et selon l’entreprise une grande partie pourrait être préservée si les distributeurs géraient mieux les dates de péremption des produits.
Le Figaro, «À consommer de préférence avant...» : cette mention va évoluer pour éviter le gaspillage alimentaire, 18/11/2022
Voilà une bonne initiative anti-gaspi : le gouvernement a donc choisi de mieux expliciter la date de durabilité minimum (DDM). En effet, il y a encore une confusion entre DDM et DLC chez de nombreux consommateurs, qui “traitent de la même manière ces deux dates et jettent l'aliment une fois la DDM atteinte, alors qu'il reste consommable”.
Ainsi, afin d'éviter encore plus de gaspillage alimentaire et la “forte chute des ventes de produits proches de leur DDM”, un décret vient d'être ajouté au Journal Officiel. Celui-ci laisse la possibilité aux fabricants d'ajouter une mention «informant les consommateurs que le produit reste consommable» sur leurs produits. Les fabricants pourront par exemple indiquer la mention “pour une dégustation optimale” avant l'indication de la DDM ou encore “ce produit peut être consommé après cette date”.
Les Échos, Surgelés : Picard prendra sur sa marge pour contenir l'inflation, 16/11/2022
Picard va rogner sa marge pour son exercice qui se terminera en mars prochain ainsi que pour le suivant afin de limiter les effets de l'inflation et de rester compétitif en termes de prix. Comme le souligne la PDG, Cathy Collart Geiger, “cela durera peut-être deux à trois ans”. Et cette dernière assume sa stratégie en expliquant que “les fournisseurs subissent la hausse des matières premières, de l'énergie et des salaires”. Elle précise de plus que “certains nous demandent des augmentations de 30 %, quelques-uns ne nous livrent plus en cas de refus”. Mais elle est réaliste lorsqu’elle affirme que “si nous passons toutes les augmentations, les prix de vente iront au-delà de ce que les clients peuvent accepter”.
De leur côté, les magasins Picard subissent également la hausse des prix de l'électricité et Cathy Collart Geiger prévoit d’ailleurs une multiplication par trois des tarifs pour l’an prochain.
Jusqu'à présent, les tarifs Picard ont grimpé de 10 %, soit moins que ses principaux concurrents (+17,5 %).
Le Figaro, Face à l’inflation alimentaire, les barrières se dressent, 16/11/2022
Dans le contexte actuel de conflit en Ukraine et d’inflation des prix, plusieurs organisations (Banque mondiale, FMI, OMC) mettent en garde contre les risques du protectionnisme qui aggravent l’insécurité alimentaire.
Ces derniers mois, plusieurs États ont cherché à se prémunir contre la crise énergétique et alimentaire en érigeant des barrières commerciales. Dans un récent rapport, l’OMC affirme ainsi “à la mi-octobre, 52 restrictions à l’exportation de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et de fertilisants”. Nous avions déjà évoqué ici le cas de l’Indonésie et de l’Inde.
De son côté, la Banque Mondiale affirme que vingt-huit États appliquent des embargos ou des limitations sur l’export qui touchent en priorité les céréales. C’est le cas de l’Afghanistan sur le blé, le Bangladesh sur le riz, l’Argentine sur le soja, le Kazakhstan et le Pakistan sur le sucre ou le Burkina Faso sur le maïs, le millet et le sorgho. La Chine cherche à préserver sa production d’engrais avec la mise en place d’un embargo sur les phosphates.
Les Échos, Vin : un consommateur sur deux a plus de 55 ans, 16/11/2022 + Le Figaro, La filière vin bousculée par le rajeunissement de sa clientèle, 15/11/2022
En France, la consommation de vin est désormais de 40 litres par tête et par an, bien loin des 100 litres d’il y a quelques décennies.
D’après une étude réalisée par IWSR et Wine Intelligence 1 Français sur 2 consomme du vin. Un tiers des plus de 55 ans déclarent en boire au moins trois à cinq fois par semaine contre un quart dans les autres catégories d’âge.
Au niveau des fréquences de consommation, celles-ci varient assez peu selon les classes d’âge (cela va de 7,5 à 9,6 fois par mois).
Au niveau du choix du vin, les jeunes consomment à parts égales rosés, rouges et blancs alors que la majorité des plus âgés gardent une préférence (54 %) pour le rouge, qu’ils boivent notamment pendant les repas.
Ce sont surtout les parcours d’achat qui diffèrent selon les générations. Ainsi, plus de 40 % des 25-54 ans achètent leur vin chez le caviste, quand les plus âgés ne sont que 32 % à le faire. Par ailleurs, 53% des jeunes privilégient le e-commerce.
Une petite curiosité : chez les 25 à 54 ans, la moitié des personnes interrogées ont déclaré « aimer le goût du vin » alors que les 55 ans et plus sont moins nombreux (42 %) et qu’ils ne sont que 29% chez les moins de 25 ans.
Les Échos, Naturalia et Biocoop, deux stratégies divergentes pour sortir de la crise du bio, 16/11/2022
Alors que les ventes du bio sont en baisse depuis début 2022, l’article s’intéresse aux stratégise mises en place par les spécialistes du bio pour sortir de la crise.
Comme le dit bien Allon Zeitoun, directeur général de Naturalia, “le passage d'une croissance de 15 % par an à une décroissance quasi égale, c'est très brutal”.
Selon l’article, les acteurs du bio ont le même diagnostic : les produits certifiés biologiques souffrent de leur prix (supérieur en moyenne de 54 % au produits non bios selon IRI). Autre constat fait par Allon Zeitoun “le secteur a été victime de la confusion des labels”. Pour Pierrick de Ronne, président de Biocoop, “une partie du public a perdu confiance quand il a vu que les marques internationales déclinaient toutes leurs gammes en version bio” ou encore “que des produits bio affichaient des Nutri-Score E et F”.
Alors comment les acteurs vont-ils s’adapter à cette situation?
Chez Biocoop on compte rester fidèle au modèle militant. L’enseigne explique ainsi avoir “revu (son) modèle” avec “des aménagements moins coûteux, plus simples, plus “cheaps”. Pierrick de Ronne, président de Biocoop, insiste en affirmant “notre rôle est de ne pas laisser des imposteurs et opportunistes s'engouffrer dans la brèche pour dénaturer et diluer la valeur du bio”.
De son côté, Naturalia a lancé un abonnement de 5,99 euros par mois qui propose en contrepartie une réduction de 5 % sur leurs achats. Mais en 2023 l’enseigne va surtout travailler sur son assortiment. Ainsi, si “le bio restera au centre”, l’enseigne pourrait s’ouvrir à plus de produits non bio, de sorte que le bio “ne représentera peut-être plus les 95 % des ventes qui conditionnent la qualification en « magasin bio »”.
BBC, Vegan 'cheese' market booms as demand grows, 16/11/2022
Selon un rapport de Tranparency Market Research, les ventes d’alternatives végétales au fromage devraient atteindre 7 milliards de dollars d'ici 2030 contre 2,5 milliards de dollars en 2020.
L’article s’intéresse à quelques startups qui se sont lancées sur ce créneau comme Willicroft ou encore I Am Nut OK. Le fondateur de Willicroft explique ainsi qu’après être passé à un régime à base de plantes il a eu du mal à abandonner le fromage mais qu’il a eu du mal à trouver de bons substituts dans les supermarchés. Même son de cloche chez Nivi Jasa, qui a cofondé I Am Nut Ok, après être passé à un régime végétal et avoir trouvé les fromages de substitution végétaliens alors disponibles "assez épouvantables".
Néanmoins, pour ces entreprises l'année écoulée a été difficile. Comme l’explique Nivi Jasa, “nous n'avons pas connu de croissance. Il y a eu une augmentation des coûts de l'énergie, le coût des ingrédients comme l'huile de tournesol en provenance d'Ukraine est très cher, et les gens dépensent moins”.
Le leader mondial des fromages de substitution végétaliens est la société grecque Violife, dont les produits sont exportés dans plus de 60 pays, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas. L'une des raisons de son succès, selon Victoria Slater, responsable de Violife pour l'Europe du Nord, est que la marque, dont les produits sont fabriqués à partir d'amidon de noix de coco, est "très adaptable aux différentes demandes régionales" telles que “le halloumi à Chypre, le manchego en Espagne, et le cheddar au Royaume-Uni”.
The Guardian, Can the world feed 8bn people sustainably?, 15/11/2022
Tout d’abord un constat : nous produisons actuellement assez d'aliments pour nourrir ces 8 milliards de personnes. Néanmoins, la population mondiale devrait atteindre 10 milliards d'ici 2050 et il faut donc désormais relever le défi d'augmenter la production alimentaire sans exacerber la dégradation de l'environnement et la crise climatique, qui contribue elle-même à l'insécurité alimentaire dans l’hémisphère sud.
Les Nations unies prévoient que la production alimentaire à partir de plantes et d'animaux devra augmenter de 70 % d'ici 2050, par rapport à 2009, pour répondre à la demande croissante de nourriture. Or la production alimentaire est déjà responsable de près d'un tiers des émissions de carbone. Alors que nous venons de passer le seuil symbolique des 8 milliards d’habitants sur la planète, l’article se demande donc s’il est possible de nourrir autant de personnes de manière durable.
Pour Tim Searchinger, chercheur à l'université de Princeton, “nous ne pouvons pas résoudre le problème actuel en passant à une agriculture plus intensive, car cela nécessite plus de terres”. Au lieu de cela, une refonte à chaque étape de la chaîne de production alimentaire, depuis le moment où les graines sont plantées dans le sol jusqu'au moment où les aliments arrivent sur nos tables sera nécessaire.
Pour Crystal Davis du World Resources Institute, cela commence par exemple par “mettre un terme à la conversion des écosystèmes naturels en terres agricoles”. Cela peut se faire “en partie en restaurant les terres dégradées pour qu'elles retrouvent leur intégrité écologique et leur productivité”. Crystal Davis cite l'initiative 20 x 20, dans le cadre de laquelle 18 pays d'Amérique du Sud et des Caraïbes, dont l'Argentine et le Brésil, se sont engagés à restaurer 50 millions d'hectares de terres d'ici à 2030. Cette initiative comprend un certain nombre de projets visant à introduire des pratiques agroforestières dans les exploitations de cacao et de café en Colombie et au Nicaragua.
Des choses peuvent également être faites au niveau des transports car le transport de marchandises contribue de manière significative à l'empreinte carbone des fruits et légumes, libérant presque deux fois plus de gaz à effet de serre que le processus de culture. En d'autres termes, pour réduire l'impact environnemental de la production alimentaire, il va falloir augmenter les produits cultivés localement.
Par ailleurs, changer les habitudes alimentaires, notamment réduire la consommation de viande, est l'une des solutions les plus nécessaires à la crise climatique, mais c'est aussi l'une des plus controversées et des plus difficiles à introduire. Bamidele Raheem, chercheur à l'Université de Laponie, estime que des changements radicaux dans les habitudes alimentaires pourraient nécessiter un changement de génération.
Enfin, il s’agit de réduire le gaspillage alimentaire. Selon les Nations unies, on estime qu'un tiers des aliments produits ne sont jamais consommés. 14 % des aliments sont perdus entre la récolte et la vente au détail, et 17 % sont jetés par les magasins, les restaurants et les consommateurs. C’est notamment problématique dans les pays à faible revenu où les agriculteurs n'ont pas les moyens de se doter d'installations de stockage sécurisées et de réfrigération. Un exemple de solution pourrait être l'initiative ColdHubs au Nigeria, qui permet aux agriculteurs d'accéder à des chambres froides à énergie solaire payantes.
Fast Company, Is regenerative agriculture the future of farming or the next greenwashing fad?, 15/11/2022
Un article assez complet sur un concept qui est de plus en plus à la mode dans les médias : l’agriculture régénératrice (ou régénérative). Cette dernière a pour objectif de restituer une partie du carbone dans le sol, grâce à diverses techniques qui permettent de retenir le carbone que les plantes capturent naturellement par photosynthèse et transfèrent ensuite sous terre via leurs racines.
L'expression "agriculture régénératrice" a été utilisée pour la première fois il y a au moins trente ans par l'Institut Rodale, un organisme à but non lucratif spécialisé dans l'agriculture biologique, mais elle a suscité assez peu d'intérêt jusqu'à il y a cinq ou six ans.
Le potentiel de l'agriculture régénératrice, également appelée parfois "agriculture du carbone" ou "agriculture intelligente face au climat", a suscité une vague croissante de soutien. De grandes entreprises agroalimentaires ont investi des sommes considérables dans ce domaine. Nestlé a par exemple mis sur la table plus d'un milliard de dollars sur cinq ans pour accroître le recours à l'agriculture régénératrice dans sa chaîne d'approvisionnement. Unilever s'est associé à l'assureur Axa début 2022 pour créer un fonds de capital-investissement d'un milliard d'euros destiné à investir dans des projets d’agriculture régénératrice. Le géant de la chimie BASF commercialise certains de ses produits comme étant adaptés à une agriculture "intelligente sur le plan climatique". McDonald's investit dans la recherche sur l'agriculture régénératrice. General Mills prévoit de déployer l'agriculture régénératrice sur 1 million d'acres de terres agricoles d'ici 2030. PepsiCo veut porter les pratiques régénératives à 7 millions d'acres de terres cultivées d'ici la même année. Heineken teste des pratiques régénératives sur l'orge cultivée pour sa bière. Et la liste est encore longue. Même engouement du côté des startups : Pitchbook estime que les startups dans ce domaine ont levé plus de 700 millions de dollars dans le monde l'année dernière.
Mais à mesure que l'agriculture régénératrice se développe, les critiques se demandent si elle n'est pas surestimée en tant que solution contre le réchauffement climatique. Certains scientifiques affirment qu'il est peu probable qu'elle permette de réduire les émissions à grande échelle ; d'autres ne sont pas d'accord. L’article s’interroge donc : “Comment les agriculteurs et les entreprises agroalimentaires doivent-ils aborder cette idée, et comment les consommateurs peuvent-ils savoir si les allégations relèvent du greenwashing ou si elles sont légitimes ?”.
Reuters, World making little progress on food waste, a big climate problem, 15/11/2022
Chaque année, le monde jette environ 931 millions de tonnes de nourriture, dont la plupart finissent dans les décharges, où elles se décomposent et produisent environ un dixième des gaz responsables du réchauffement climatique, selon les Nations Unies.
Les nations du monde entier se sont engagées en 2015 à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici à 2030, mais peu d'entre elles sont sur la bonne voie pour y parvenir, selon des responsables des Nations unies, des organismes de surveillance de la durabilité et des gouvernements interrogés par Reuters.
Parmi les cinq plus grands gaspilleurs de nourriture par habitant (États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Irlande et Canada) les 3 premiers ont même augmenté leur gaspillage alimentaire depuis 2015 selon des estimations indépendantes que leurs gouvernements ne contestent pas (pour l’Irlande et le Canada on ne dispose pas d’informations fiables). En Nouvelle-Zélande, par exemple, le pourcentage de nourriture jetée à la poubelle par les ménages est passé de 8,6 % en 2021 à 13,4 % en 2022, selon un rapport du cabinet d'études Katar.
Selon une étude réalisée en 2020 par des chercheurs suisses et indiens, l'Américain moyen gaspille plus de 700 calories de nourriture par jour, soit environ un tiers de l'apport quotidien recommandé. L'USDA, l'Agence de protection de l'environnement et la Food and Drug Administration ont convenu en 2018 de s'attaquer ensemble au gaspillage alimentaire. Néanmoins, l'USDA et la FDA ont déclaré à Reuters n'avoir chacune qu'une personne à temps plein dédiée au gaspillage alimentaire.
Au moins une grande nation semble toutefois avoir réussi à réduire le gaspillage alimentaire : le Royaume-Uni a réduit le gaspillage alimentaire de 27 % entre 2007 et 2018, selon The Waste and Resources Action Programme.
Wired, A Lab-Grown Meat Startup Gets the FDA’s Stamp of Approval, 16/11/2022
C’est une première étape importante qui a été franchie pour le secteur de la viande in-vitro aux Etats-Unis. La FDA vient en effet de finaliser le processus de consultation préalable à la commercialisation du poulet fabriqué in-vitro par Upside Foods. Dans le cadre de ce processus de consultation préalable à la mise sur le marché, les fabricants de denrées alimentaires fournissent à la FDA des détails sur leur processus de production et le produit qu'il crée, et une fois que la FDA est convaincue que le processus est sûr, elle émet une lettre “sans autre question”. C’est cette étape qui a été franchie.
Il ne reste désormais plus que deux petites étapes réglementaires à franchir pour Upside Foods avant que la viande cultivée puisse être mise à la disposition du public : les unités de production d'Upside Foods doivent encore recevoir une autorisation d'inspection de l’USDA et les aliments eux-mêmes devront recevoir une marque d'inspection avant de pouvoir entrer sur le marché américain.
Cette décision de la FDA signifie que les produits à base de viande cultivée pourraient bientôt être mis à la disposition du public. Toutefois il est peut probable que la viande cultivée sera largement disponible dans un avenir proche car les installations de production actuelles sont très petites, et de nombreux acteurs du secteur émettent de sérieuses réserves quant à la capacité de la viande cultivée en laboratoire à réduire à terme la consommation mondiale de viande.
Toutefois, si cette annonce de la FDA ne concerne que Upside Foods, l’article affirme qu’il est probable que d'autres déclarations du même type suivront bientôt pour le secteur de la viande in-vitro.
Bouffons, #199 - Pizza hawaïenne : l'ananas de la discorde
Née outre-Atlantique avec la démocratisation des boîtes de conserve d'ananas, la pizza hawaïenne porte en elle la trace de cette époque où l'on « hawaïennisait » les plats à tout bout de champ afin de leur offrir une dimension « exotique ».
Car au milieu du 19e siècle, l'ananas fascine : autrefois onéreux, ce fruit cultivé à Hawaï a longtemps été réservé aux tablées les plus riches avant de finalement débarquer dans les supermarchés d'Amérique du Nord.En ce sens, la pizza hawaïenne est un produit de la mondialisation des mets et des promesses de la grande distribution, bien éloigné du patrimoine culinaire italien.
Tantôt faute de goût ultime, tantôt transgression revendiquée, la pizza à l'ananas devient le symbole d'une entente impossible entre respectables gourmets et indécrottables gourmands.
Pour discuter de purisme en cuisine et de transgression, de cible facile et de communautés culinaro-culturelles, Émilie Laystary tend le micro à la doctorante en sociologie de l'alimentation Sophie Thiron qui étudie la question des normes en matière de cuisine, l'historien de l'alimentation Pierre Leclercq qui parle du nécessaire voyage des aliments et l'artisan mémier Aïtor Alfonso alias Sauce Gribiche qui raconte le consensus populaire autour de la haine pour "la moins napolitaine des pizzas".
CGAAR, Évaluation du coût du changement climatique pour les filières agricoles et alimentaires, 15/11/2022
Le CGAAER a été chargé de conduire une mission relative à l’évaluation du coût du changement climatique pour les filières agricoles et alimentaires. L’enjeu pour la ferme France est majeur, en termes de souveraineté alimentaire et de coût d’adaptation.
Les conclusions du rapport sont bien résumées dans cet article de Réussir.
Ainsi, les auteurs du rapport estiment que d’ici à 2050, « au total, un surcoût estimé global (charges nouvelles ou manques à gagner) de l’ordre de 3 milliards d’€ par an affectera le modèle économique de la ferme France et par voie de conséquence sa compétitivité » et la facture se décompose comme suit :
1 milliard d’euros par an, pour les surcoûts liés à l’eau
1 milliard d’euros par an, pour les surcoûts liés à l’augmentation des aléas
2 millions d’euros, pour le surcoût de mise au point de diagnostics « climat »
190 millions d’euros par an pour le conseil
600 millions d’euros par an, pour renouveler 10% du verger français par an
Le CGAAER formule 3 recommandations :
Poursuivre la recherche et le développement sur la vulnérabilité et la résilience des produits agricoles en France, notamment sur les méthodologies de diagnostics « atténuation carbone » et « vulnérabilité des exploitations ».
Massifier sur le terrain un conseil stratégique en couplant les diagnostics « vulnérabilité » et « atténuation » et le soutenir via, par exemple le PNDAR (programme national de développement agricole et rural) ou un programme type Plan de relance ou PIA4.
Accompagner les agriculteurs dans la transition climatique en poursuivant le soutien financier aux investissements et aux actions mises en œuvre suite à ce diagnostic par des programmes tels que France Relance.
Le rapport complet est téléchargeable ici.
Un thread intéressant sur le comportement des consommateurs face à l’inflation.
C’est tout pour aujourd’hui.
Si vous appréciez cette newsletter n’hésitez pas à la partager.
Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey