🌾🍇🐄 Eat's business on the beach 🍕🍷🧀 n°2
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, L’huile d’olive made in France fait de la résistance, 18/07/2021
The Guardian, Revealed: the true extent of America’s food monopolies, and who pays the price, 14/07/2021
The Economist, As food prices soar, big agriculture is having a field day, 25/07/2021
Et comme c’est l’été, si l’envie vous en dit vous pouvez me payer une glace plutôt que l’habituel café ;-)
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Echos, Rovagnati, le jambon italien sans nitrite qui part à l'assaut de l'Hexagone,
Focus sur une marque de jambon quasiment inconnue en France mais dont les ventes ont décollé de près de 40% depuis le début 2021 (même si le montant reste assez faible pour le moment à 6 millions d’euros) : Naturals du groupe italien Rovagnati.
Porté par quelques chefs italiens ayant pignon sur rue à Paris, la marque est déjà référencée chez la plupart des grandes enseignes (Carrefour, Cora, Monoprix, Intermarché, Système U, Leclerc).
Comme l’explique l’article, le groupe Rovagnati est encore pour le moment assez peu internationalisé (25 millions d’euros réalisés à l’international sur un CA de 300 millions d’euros). Néanmoins le groupe a de grandes ambitions à la fois en Europe et en Amérique du Nord.
En France, le groupe mise sur ses produits estampillés “sans nitrites” et, comme l’explique Alexandre Hurtaud, le directeur de Rovagnati en France, « la France est notre premier marché ». Au niveau du sourcing, les porcs utilisés ne sont pas italiens, ni même français, mais plutôt danois ou hollandais car, toujours selon Alexandre Hurtaud, “ces pays ont cinq ans d'avance sur les autres”.
LSA, Produits locaux alimentaires, premier état des lieux en chiffres et en graphiques, 12/07/2021
Combien pèsent vraiment les produits locaux dans les ventes de la grande distribution ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre le panéliste IRI.
Afin de quantifier le poids des produits locaux, IRI s’est basé sur les entreprises qui vendent plus de 50% de leur offre dans leur région de production. Et si, comme l’explique l’article, les produits frais traditionnels ne sont pas compris dans ce périmètre, l’approche adoptée par IRI permet quand même de couvrir entre 70 et 80% du chiffre d’affaires et de l’offre de produits alimentaires.
Au final, selon Emilie Mayer, Directrice Business Insight chez IRI, ce marché pèse “1,8 milliard de chiffre d’affaires, 2,2% des PGC et est en hausse de 6 %”. Comme elle le précise, ce chiffre est à comparer “aux 11% que représentent au total l’offre des PME en grandes et moyennes surfaces”.
Il y a des disparités entre les régions. Ainsi, en Bretagne et dans le Grand-Est, les produits locaux pèsent respectivement 4,7 et 4,1% du chiffre d’affaires PGC, FLS et FE de la région contre seulement 0,5% en Ile-de-France. Même constat au niveau des produits, où les marques locales pèsent plus dans la crèmerie ou la charcuterie que dans l’épicerie sucrée.
Le Monde, L’huile d’olive made in France fait de la résistance, 18/07/2021
Le Monde propose un focus en plusieurs parties sur la filière huile d’olive française et quelques entreprises du secteur. On commence par le domaine Leos, qui appartient à Patrick Bruel. Il s’agit d’un domaine d’une quarantaine d’hectares (ce qui est beaucoup plus petit que certaines exploitations du sud de l'Espagne).
L’article rappelle que c'est l’Espagne qui est le leader mondial de la production d’huile d’olive avec environ 1,3 million de tonnes produites chaque année. Les olives sont produites en grande partie en Andalousie, où les oliveraies couvrent des dizaines de milliers d'hectares. D’ailleurs, comme le précise Joël Gayet, le responsable du développement du Domaine Leos, “la France importe aujourd'hui 96 % de son huile” et l’huile d’olive importée “reste globalement de qualité médiocre à très moyenne”.
Par conséquent, pour se démarquer des huiles d’olives espagnoles ou italiennes, les huiles d’olives françaises “ne peuvent prendre leur place qu'en misant sur le haut de gamme”. C’est donc en misant sur une bouteille qui reprend les codes du luxe et sur des variétés d’olives particulières que le Domaine Leos se démarque.
L’Usine Nouvelle, Panzani passe sous la coupe du fonds britannique CVC Partners, 26/07/2021
C’est la fin d’un feuilleton qui aura tenu en haleine les fidèles lecteurs de cette newsletter pendant plusieurs mois. Lustucru a perdu son pari de bâtir un champion français des pâtes en reprenant le leader du marché Panzani. Le groupe espagnol Ebro a finalement décidé de vendre Panzani au fonds britannique CVC Partners pour 550 millions d’euros.
France Inter, Après le confinement, les Français boivent à nouveau de moins en moins de lait, 17/07/2021
Après plusieurs années de baisse continue la consommation de lait avait connu un rebond en 2020 (+5%) grâce aux confinements successifs et le retour en grâce du petit déjeuner. Mais en 2021 cette dernière est repartie à la baisse. En effet, d’après les chiffres du Syndicat national du lait de consommation liquide, elle a baissé de 24% en avril, puis de 4% en mai. Et, comme l’explique l’article, cette baisse ne concerne pas que le lait de consommation mais également le beurre, la crème fraîche et les yaourts.
Pour expliquer cette baisse, Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait, avance plusieurs éléments :
"Le lait est la star du petit-déjeuner et la consommation hors foyer du premier repas de la journée a redémarré"
"Le retour des produits d'importation"
Le changement des habitudes alimentaires au fil du temps : comme le petit-déjeuner, le goûter n'a plus le même succès qu'avant et passe de plus en plus souvent à la trappe.
Par ailleurs, les industriels du lait font face à une autre problématique : une hausse des coûts de production. Comme l’explique Emmanuel Vasseneix, “la reprise de l’économie dans le monde, notamment marquée par la forte demande en Chine, entraîne une flambée de l’ordre de 50% en un an pour les matières premières plastiques et de 20 % pour le carton”.
LSA, Carrefour va investir dans Cajoo, spécialiste de la livraison express, 28/07/2021
Pas une semaine sans une information sur le Q-commerce. Cette fois-ci c’est Carrefour qui fait la Une avec l’annonce le 28 juillet d’une prise de participation minoritaire dans la startup française Cajoo.
Selon Elodie Perthuisot, directrice exécutive e-commerce, data et transformation digitale chez Carrefour, cet investissement représente “une nouvelle étape dans la feuille de route digitale du Groupe”. Comme elle le précise, “le quick-commerce est une tendance de fond, née pendant le confinement, et désormais de plus en plus ancrée dans les habitudes des consommateurs, sur toutes nos géographies”. Ainsi, “Carrefour s’associe à cette nouvelle tendance et explore avec Cajoo toutes les pistes stratégiques pour créer de la valeur sur ce nouveau segment prometteur”.
Agro Media, Arrivée du premier ananas «Zéro Carbone» sur la plateforme de Rungis en France, 21/07/2021
Le spécialiste des fruits et légumes frais et exotiques, Omer-Decugis & Cie, vient d’annoncer le premier ananas “Zéro Carbone” au monde. L’ananas «Terrasol» atteint en effet la neutralité carbone grâce à la mesure et la compensation de l’intégralité de ses émissions carbone depuis les plantations en Équateur jusqu’à sa plateforme située sur le MIN de Rungis. Selon l’article, la mesure de l’empreinte carbone de l’ananas a été a été réalisée par l’agence environnementale Sambito, ce qui a permis de déterminer la compensation nécessaire pour atteindre la neutralité carbone.
Le Telegramme, Le bulot a-t-il sa place sur les plateaux de fruits de mer ?, 16/07/2021
Voilà un débat qui change de l’habituel pain au chocolat/chocolatine.
Comme l’explique l’article, “longtemps méprisé, (le bulot) est devenu un incontournable sur les plateaux de fruits de mer”. Mais, comme l’indique Yves Guéguen, patron du restaurant « Le Vivier » à Ploemeur, « les gens les préparent souvent mal. Surtout les très gros qui sont assez baveux et durs à mâcher, ils en ont une mauvaise expérience ».
L’article rappelle également qu’en Normandie, le « bulot de la baie de Granville » fait l’objet d’une appellation protégée depuis 2019.
The Guardian, Revealed: the true extent of America’s food monopolies, and who pays the price, 14/07/2021
Un article très intéressant et très complet sur la concentration dans le secteur agroalimentaire aux Etats-Unis. L’article se base sur une étude réalisée par The Guardian et Food and Water Watch sur 61 produits alimentaires achetés régulièrement par les Américains. D’après les résultats de l’étude, quatre entreprises ou moins contrôlaient au moins 50 % du marché pour 79 % des produits alimentaires. Pour près d'un tiers des produits alimentaires, les principales entreprises contrôlaient au moins 75 % des parts de marché.
Comme le pointe l’article, cette concentration de la transformation des produits agricoles aux mains de quelques entreprises influence fortement ce que les 2 millions d'agriculteurs américains cultivent et combien ils sont payés, ainsi que ce que les consommateurs mangent et le prix des produits alimentaires.
Globalement, sur chaque dollar dépensé par les Américains au supermarché seuls 15 cents vont aux agriculteurs. Le reste est consacré à la transformation et à la commercialisation des aliments.
Parmi les exemples frappants :
PepsiCo contrôle 88 % du marché des dips, car le groupe possède 5 des marques les plus populaires, dont Tostitos, Lay's et Fritos.
Grupo Bimbo contrôle 64,2% du marché des bagels et bialys
93% des sodas que boivent les Américains sont détenus par seulement 3 entreprises
73% des céréales pour petit-déjeuner consommées par les Américains sont détenues par seulement 3 entreprises
Plus étonnant, certaines entreprises françaises dominent certains segments :
Danone représente 79,5% du marché du lait de soja réfrigéré et 33% du marché des yaourts
MOM représente 71,9% du marché des gourdes laitières
The Guardian, Secrets and pies: the battle to get lab-grown meat on the menu, 18/07/2021
L’article nous apprend qu’un des ingrédients indispensables pour fabriquer de la viande cultivée en laboratoire, les lignées cellulaires, fait l’objet d’une bataille entre les différentes startups de ce secteur. Ainsi, selon l’article, il n'existe actuellement pas de lignées cellulaires qui soient publiquement accessibles. Ce n’est pas tant qu’elles sont introuvables mais plus le fait qu’elles font l’objet de brevets et que les différentes entreprises gardent leurs découvertes à huis clos. Et ces comportements ont pour corollaire un ralentissement de l’innovation dans ce secteur. Ainsi, le manque de lignées cellulaires accessibles au public “constitue un obstacle à l'entrée des entreprises dans ce domaine, même si l'intérêt est grand”.
Comme l’explique l’article, de nombreux obstacles technologiques, sociaux et économiques subsistent avant que nos supermarchés ne soient remplis de différentes gammes de viande de culture. Pour surmonter ces obstacles, des organisations telles que le Good Food Institute (GFI) militent en faveur d'un échange plus public de données, d'outils et d'idées. En effet, à l'heure actuelle, la plupart des recherches dans ce domaine sont effectuées par des entreprises privées qui semblent désireuses de protéger leur propriété intellectuelle. Le GFI comble le manque de lignées cellulaires dans l'agriculture cellulaire en finançant la création de lignées qui seront librement accessibles, et en créant un dépôt pour les stocker
New York Times, Investors Bet on Foie Gras Grown From Cells in a Lab, 17/07/2021
La startup française Gourmey, spécialisée notamment dans la production de faux foie gras à partir de cellule souche, vient de réussir une levée de fonds de 10 millions d’euros. Avec cette levée l’entreprise espère notamment trouver un marché aux États-Unis dans un contexte de préoccupations croissantes concernant la cruauté envers les animaux.
L’article rappelle qu’en 2019, le conseil municipal de New York a adopté une loi qui interdira la vente de foie gras dans la ville à partir de l'année prochaine, rejoignant ainsi la Californie. De plus, des pays comme la Grande-Bretagne, la Finlande, Israël et la Norvège ont également interdit la production de foie gras.
Selon Nicolas Morin-Forest, cofondateur et directeur général de Gourmey, la production de foie gras à partir de cellules cultivées est un moyen de préserver une tradition culinaire française vieille de plusieurs siècles. Selon lui, “il y a un marché énorme pour une alternative qui va bien au-delà des végétaliens et des végétariens”. Il précise également que “plein de gens ne sont pas végétaliens ou végétariens, mais ne sont toujours pas à l'aise de manger du foie gras à cause de la façon dont il est produit”. Pour fabriquer son faux foie gras, l’entreprise utilise des cellules d'un œuf de canard fraîchement pondu qui sont placées dans un cultivateur. Elles y sont ensuite nourries de protéines, d'acides aminés et de sucre, semblables aux nutriments qu'un canard obtiendrait d'un régime à base d'avoine, de maïs et d'herbe. Les cellules sont ensuite récoltées et transformées en faux foie gras.
Reste un obstacle de taille : le coût. Selon Nicolas Morin-Forest, le foie gras cultivé en laboratoire par Gourmey coûte aux alentours de 1 000 € le kilo.
The Counter, How palm oil became the world’s most hated, most used fat source, 01/07/2021
Un article consacré à l’historique du développement de l’huile de palme.
Cette dernière est désormais omniprésente, que ce soit dans les aliments mais également dans les savons, les rouges à lèvres et même l'encre des journaux. De nos jours, l’huile de palme est l’un des produits les plus détesté au monde à cause notamment de son lien avec la déforestation en Asie du Sud-Est. Mais, malgré cette détestation globale, l’huile de palme reste, avec plus de 73 millions de tonnes en 2020, plus utilisée que n’importe quelle autre huile végétale. Et cette situation s’explique en partie par son prix bon marché. En effet, le palmier à huile africain peut par exemple produire jusqu'à 10 fois plus d'huile par hectare que le soja.
L'huile de palme est depuis longtemps un aliment de base dans une zone qui s'étend du Sénégal à l'Angola, le long de la côte occidentale de l'Afrique. Elle a fait son entrée dans l'économie mondiale dans les années 1500, à bord de navires impliqués dans la traite transatlantique des esclaves.
Vers 1900, l'huile de palme a commencé à être utilisée pour teindre la margarine en jaune. Mais elle s'est avérée être un ingrédient principal parfait car elle restait ferme à température ambiante et fondait dans la bouche, tout comme le beurre. Comme l’explique l’article, les magnats de la margarine et du savon se sont par la suite tournés vers les colonies européennes d'Afrique pour obtenir de plus grandes quantités d'huile de palme. Cependant, les communautés africaines refusaient souvent de fournir des terres aux entreprises étrangères, car la fabrication artisanale de l'huile était encore rentable pour elles. Ces derniers ont eu plus de succès en Asie du Sud-Est, où ils ont créé une nouvelle industrie de plantation de palmiers à huile.
La consommation d'huile de palme a augmenté au fur et à mesure que les concurrents disparaissaient : d'abord l'huile de baleine dans les années 1960, puis les graisses comme le suif et le saindoux. Dans les années 1970 et 1980, les préoccupations sanitaires liées aux huiles tropicales telles que la noix de coco et le palmier ont réduit la demande en Europe et en Amérique du Nord. Mais les pays en développement se sont rués sur l'huile de palme pour la friture et la cuisson.
Enfin, dans les années 1990, les organismes de réglementation des États-Unis et de l'Union européenne ont pris des mesures pour interdire les graisses trans dans les aliments. Les fabricants se sont tournés vers l'huile de palme qui était un substitut bon marché et efficace.
New York Times Magazine, Learning to Love G.M.O.s, 25/07/2021
Un article (très long) du New York Times Magazine sur un sujet des plus sensibles : les OGM.
Le point de départ de l’article est la découverte de la chercheuse Cathie Martin, qui a passé près de vingt ans à étudier les tomates. Cette dernière a en effet créé une variété de tomate de couleur violet foncé et qui est exceptionnellement riche en antioxydants (elle en contient deux fois plus que les myrtilles) et a des bienfaits anticancéreux. Cathie Martin a publié un article sur les bienfaits de cette variété de tomate dans la revue universitaire Nature Biotechnology en 2008.
Elle a un temps envisagé de mettre cette variété de tomate en vente dans les magasins ou de la proposer en ligne sous forme de jus. Mais comme celle-ci contient une paire de gènes provenant d'un muflier (et qui incite les tomates à produire plus d'anthocyanine) elle était alors considérée comme un OGM. Afin d’obtenir toutes les autorisations nécessaires, Cathie Martin a mis presque six ans.
L’article rappelle que, depuis leur introduction au milieu des années 1990, les OGM sont restés très impopulaires auprès des consommateurs, qui les considèrent comme des outils douteux aux mains des grandes entreprises agricoles et qui ont des effets potentiellement dangereux sur les consommateurs et l'environnement. A titre d’exemple, environ 94 % du soja cultivé aux États-Unis est génétiquement modifié, de même que plus de 90 % du maïs, du colza et des betteraves à sucre, ce qui représente une superficie totale d'environ 170 millions d'acres de terres cultivées. Dans le même temps, la résistance aux aliments génétiquement modifiés n'a fait que s'affirmer. En témoigne la croissance du marché des produits certifiés sans OGM, qui a été multiplié par plus de 70 depuis 2010, passant d'environ 350 millions de dollars cette année-là à 26 milliards de dollars en 2018.
Mais, selon l’article, la tomate violette développée par Cathie Martin pourrait changer la donne. D’une part, contrairement aux cultures OGM traditionnelles comme le soja et le colza, cette tomate n'a pas été conçue pour faire du profit et serait cultivée en petits lots plutôt que sur des millions d’hectares. De plus, les gènes supplémentaires qu'elle contient ne servent qu'à stimuler la production d'anthocyanine, un nutriment que les tomates produisent déjà. Plus important encore, les propriétés anti-inflammatoires et anticancéreuses du fruit, qui semblent considérables, sont des choses qu’un nombre croissant de consommateurs recherchent.
Financial Times, What growing avocados in Sicily tells us about climate change and the future of food, 25/07/2021
Le changement climatique déplace les frontières de la production alimentaire, les agriculteurs et les entreprises agricoles s'adaptant à des températures plus élevées dans le monde entier. Alors que dans certaines régions, la chaleur et la sécheresse menacent la culture de certaines plantes, suscitant des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire, dans d'autres, le réchauffement climatique a permis aux producteurs de cultiver de nouvelles plantes et variétés qui, au cours des décennies précédentes, auraient été difficiles à produire de manière rentable. Le Financial Times propose un exemple avec la culture de l’avocat en Sicile qui remplace petit à petit certains vignobles.
En effet, de nombreux agriculteurs siciliens se tournent de plus en plus vers les fruits tropicaux. Selon Francesco Viola, professeur associé à l'université de Cagliari, qui a mené des recherches sur le climat de l'île et l'écosystème méditerranéen, le réchauffement climatique a entraîné une augmentation de 1 °C de la température de l'île au cours des 30 dernières années. Comme le résume Ettore Prandini, le président de Coldiretti (l’équivalent italien de la FNSEA), “les frontières des cultures en Italie sont en train de changer”.
Comme l’explique l’article, de nombreuses études montrent que le réchauffement des températures redessine la carte viticole. Ainsi, d’après des recherches menées par Elizabeth Wolkovich, professeur associé à l'université de la Colombie-Britannique, un réchauffement de 2 °C dans les prochaines années rendrait 56 % des zones viticoles du monde impropres à la culture de la vigne.
The Economist, As food prices soar, big agriculture is having a field day, 25/07/2021
Un article sur quelques mastodontes du monde agricole qui restent encore assez méconnus du grand public : ceux que l’on surnomme les “ABCD”. Il s’agit des quatre grands négociants agricoles, qui se nomment ADM, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus. Le plus jeune des quatre, ADM, a été fondé en 1902. Le plus ancien, Bunge, 84 ans auparavant.
Depuis quelques mois les produits agricoles commencent à flamber, comme c’est par exemple le cas pour le soja et le maïs, qui sont respectivement 56 % et 68 % plus chers qu'il y a un an. Cette mauvaise nouvelle pour les consommateurs en est en revanche une bonne pour ces grandes entreprises qui s'approvisionnent, stockent et expédient les denrées alimentaires pour le compte d'acheteurs publics et de multinationales. Ces grands négociants possèdent les réseaux de silos, de chemins de fer et de navires, ainsi que les données et les relations nécessaires pour redessiner les itinéraires d'approvisionnement.
Au cours des décennies qui ont précédé les années 2010, les ABCD ont prospéré grâce à la croissance démographique, à la prospérité croissante et à l'accélération de la mondialisation. Puis leur activité a commencé à fléchir à cause d’une surabondance prolongée de récoltes, qui a maintenu les prix à un niveau bas et stable, réduisant ainsi leurs marges. Par ailleurs, l’arrivée des smartphones et des nouvelles technologies ont permis aux agriculteurs d’avoir accès en temps réel à des données sur les conditions locales et les prix mondiaux, réduisant ainsi le pouvoir de marché des intermédiaires. Les producteurs ont également acheté des capacités de stockage pour faire face aux fluctuations des prix, ce qui a réduit les possibilités d'arbitrage. En conséquence, entre 2013 et 2016, les ventes combinées des ABCD ont dégringolé de 351 milliards de $ à 250 milliards de $. Les revenus sont restés stables depuis. Mais l’année dernière a tout de même été faste pour eux, avec des bénéfices nets combinés qui ont doublé, pour atteindre 4,5 milliards de dollars.
Une étude très intéressante financée par WWF et Tesco qui reconsidère le gaspillage alimentaire en se focalisant sur le gaspillage à la ferme.
Ainsi, en considérant les pertes de récolte comme du gaspillage alimentaire, l’étude estime que 2,5 milliards de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque, soit environ 40% de la production annuelle. Sur ces 2,5 milliards de tonnes, 1,2 milliard seraient perdues sur le lieu de production. Comme le précise le rapport, ces pertes sur le lieu de production représentent « quatre fois plus que ce qui est nécessaire pour nourrir les 870 millions de personnes sous alimentés dans le monde ». Elles sont évaluées à 370 millions d'euros annuels environ.
Parmi les solutions mises en avant dans le rapport : mettre fin à la déconnexion grandissante entre les producteurs et les marchés, qui entraîne des erreurs sur les volumes produits et peut maintenir le cultivateur dans une situation de rapport de force défavorable.
L’étude complète peut être téléchargée ici.
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A dans 2 semaines! Bonnes vacances à ceux qui sont partis et bon courage à ceux qui travaillent encore.
O. Frey