🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 n°9
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente. Bonne lecture et bonne rentrée à toutes et à tous!
Korii, Pour relancer l'économie, le gouvernement britannique invite au restau, 31/08/2020
Le gouvernement britannique a mis en place le plan « eat out to help out » (manger au restaurant pour aider) pendant tout le mois d’août afin de soutenir les restaurants suite à la crise du Covid-19. Le principe : le gouvernement prend à sa charge 50% de l’addition (jusqu’à un maximum de 10 livres sterling) pour tout repas au restaurant le lundi, mardi ou mercredi. Le succès semble être au rendez-vous car ce sont déjà 64 millions d'additions qui ont été subventionnées.
Le JDD, Le Nutri-Score entre dans les cantines scolaires, 30/08/2020
Elior, l’un des leaders de la RHD, qui sert 120 millions de repas par an de la crèche à l'université, va déployer le Nutri-Score dans ses restaurants scolaires. La restauration scolaire représente 30% de l’activité d’Elior en France mais est, selon Philippe Guillemot, le directeur général d'Elior Group, “profitable, mais faiblement”. Le groupe cherche donc à rassurer les parents et mise sur la transparence.
Le JDD, La petite bière qui mousse, 30/08/2020
Si la France s’est mise un peu tard à la bière artisanale, elle a depuis plus que rattrapé son retard puisque que le pays est désormais devenu le leader européen en nombre de brasseries. En effet, selon les chiffres de Brasseurs de France, ces deux dernières années, une microbrasserie a été créée chaque jour. Ces dernières ont en partie redoré l’image de la bière, dont les ventes déclinaient depuis 30 ans. Par ailleurs, elles ont lancé des bières spécifiques à chaque terroir (bière à la mirabelle en Lorraine, au blé noir en Bretagne…). Néanmoins, la part de marché des microbrasseries n’est à l’heure actuelle que de 7%, ce qui est en partie lié au fait que les grands brasseurs ont racheté certaines d’entre elles.
Le JDD, A Brooklyn, le modèle américain, 30/08/2020
Focus sur Brooklyn Brewery, l’un des fleurons des brasseries artisanales américaines, installée à Williamsburg, l’un des quartiers bobos de Brooklyn.
La brasserie a été fondée à la fin des années 80 par Steve Hindy, un ancien reporter de guerre de l’Associated Press. Elle n’a désormais plus rien d’une microbrasserie puisqu’elle produit environ 10 millions de bouteilles et exporte 60% de sa production.
Une des particularités de Brooklyn Brewery : les bières sont élevées en fûts de chêne.
Le Figaro, « Boudés par les bobos», les vins de Bordeaux cherchent à sortir du «bordeaux bashing », 28/08/2020
Les vins de Bordeaux n’ont plus la cote auprès des caves à vin et des bistrots branchés de Paris, victime selon les viticulteurs bordelais de «bordeaux bashing». Ils doivent désormais faire face à la concurrence des vins de Bourgogne, plus fruités, des vins du Languedoc, moins chers mais également des Côtes-du-Rhône, des vins de Loire ou des beaujolais, qui n’avaient pas les faveurs des consommateurs par le passé.
Si les vins de Bordeaux ont du caractère, Le Figaro explique que c’est aussi en partie parce qu’il fallait plaire à un homme : l'œnologue et critique américain Robert Parker. C’est pour cette raison que de nombreuses maisons ont produit des vins concentrés, boisés, tanniques. Or, de nos jours « cette mode est un peu passée », comme l’affirme Bernard Farges, le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Ainsi, comme il l’affirme, «Les gens recherchent des vins moins boisés, moins lourds en alcool, beaucoup plus fruités que par le passé ». En conséquence, «Le fait qu’il n’y ait même plus de bordeaux sur les cartes dans certains restaurants est un effet de mode qui suit ces nouveaux types de consommation.»
Mais le “bordeaux bashing” provient également du fait que les vignerons bordelais sont en décalage par rapport à leurs collègues des autres régions, notamment en ce qui concerne leur position par rapport au bio ou leur manière de commercialiser leurs vins qui se fait encore beaucoup via des négociants professionnels quand les autres le font plutôt en direct.
BFM Tv, Pourquoi un supermarché allemand affiche des tarifs plus élevés que le prix de vente, 31/08/2020
A Berlin, un magasin du discounter Penny (groupe Rewe) va afficher le "véritable" prix des produits en tenant compte du coût environnemental lié à leur production. Pour plusieurs produits, deux tarifs distincts seront affichés : en rouge, un prix bas, en vert un prix élevé. Si les consommateurs paieront effectivement le prix rouge, le prix vert sera, pour sa part, affiché à titre indicatif et reflétera le véritable coût de 16 des produits en incluant le coût des dommages environnementaux occasionnés pour les produire.
The Financial Times, Covid-19 means crunch time for the sad desk salad, 31/08/2020
A New-York, il y a quelques mois, les files d’attente devant l’enseigne Just Salad ne désemplissaient pas à l’heure du déjeuner. Mais désormais ce n’est plus le cas car la crise du Covid-19 est passée par là. Sweetgreen, la chaîne spécialisée dans les salades, a pour sa part vu ses revenus chuter de près de 70 % au plus fort de la pandémie.
Alors que les restaurants américains dans leur ensemble ont vu leurs ventes chuter d'environ 24 % en avril, mai et juin, chez les spécialistes des soupes et des salades elles ont chuté de 69 %.
Les ventes de Sweetgreen ont toutefois repris ces dernières semaines et l’enseigne a rouvert ses 33 sites de New York. La chaîne s’en sort car elle a investi dans un système de commande sur smartphone, qui permet aux clients de venir chercher leurs salades ou de se les faire livrer sans avoir à faire la queue dans une file d'attente. Chez Just Salad, 90 % des commandes se font désormais en ligne, et la plupart d'entre elles passent par l'application ou le site internet de la chaîne, ce qui lui permet d'éviter les frais élevés facturés par des plateformes tierces comme Grubhub ou Uber Eats. Même chose chez Chopt, qui a ouvert des nouveaux points de vente dédiés à la vente à emporter et la livraison, où il n'y a pas de caissiers et où les clients doivent soit commander à l'avance en ligne, soit utiliser leur téléphone pour scanner un code QR afin de commander au restaurant.
Techcrunch, Amazon opens its first Amazon Fresh physical grocery store, in LA, 27/08/2020
Le géant du commerce électronique a ouvert son premier supermarché Amazon Fresh dans le quartier de Woodland Hills à Los Angeles. Il s’agit du premier d'une longue série de magasins Amazon Fresh que le groupe prévoit d'ouvrir.
Si Amazon possède déjà des magasins Whole Foods et d'autres plus petits Amazon Go, l'idée est ici de créer une nouvelle expérience d’achats alimentaires et de cibler un client différent. Alors que Whole Foods se concentre principalement sur les aliments bio et diététiques et que Amazon Go est plus petit et s’appuie sur un système automatisé de paiement grâce à son système de contrôle par caméra, Amazon Fresh proposera un grand nombre de grandes marques reconnues, en plus des gammes de produits Amazon en plein essor, ainsi que de nombreux articles préparés à l'avance.
Il s’agit également d’un élément essentiel du plan d'action d'Amazon dans sa tentative plus large de concurrencer plus directement des distributeurs comme Walmart, qui détient une part de marché d'environ 26 % dans les ventes de produits d'épicerie aux États-Unis
New York Times, The Beer Industry Looks for Ways to Help Black Brewers, 28/08/2020
Garrett Oliver, le maître brasseur de la brasserie Brooklyn Brewery, après avoir constaté qu’il n’a jamais vu de postulant afro-américain pour un poste de maître brasseur, a créé en juillet dernier la Fondation Michael James Jackson (du nom de l'influent écrivain britannique spécialiste de la bière et du whisky, décédé en 2007). Une campagne GoFundMe a déjà permis de récolter plus de 149 000 dollars pour des bourses d'études dans le domaine de la brasserie et de la distillation pour les Noirs, les indigènes et les personnes de couleur travaillant dans l'industrie.
En Amérique, le monde de la bière est majoritairement blanc. Bien que les Noirs représentent environ 13 % de la population du pays, ils constituent moins de 1 % des brasseurs, selon une enquête de la Brewers Association, qui représente plus de 5 400 petits brasseurs indépendants aux États-Unis. De plus, sur plus de 8 000 brasseries aux États-Unis, seules 60 appartiennent à des afro-américains.
Comme Garrett Oliver, plusieurs entreprises ont créé des programmes éducatifs ou des stages d'apprentissage pour amener plus de personnes noires dans le secteur de la brasserie. C’est le cas de Orpheus Brewing, à Atlanta ou de Crowns & Hops, qui a lancé l'initiative 8 Trill Pils afin de fournir de l'argent et un soutien aux brasseries appartenant à des Noirs.
New York Times, Charcuterie with all the smoke but not the meat, 26/08/2020
De plus en plus de chefs américains explorent les charcuteries à base de protéines végétales. Jambon à la pastèque, prosciutto au radis, bâtonnets de viande séchée à base de racine de bardane… comme la charcuterie traditionnelle, ces nouveaux aliments sont séchés, fumés et servis en charcuterie - mais ils sont faits sans viande. Comme le précise l’article, “La charcuterie à base de plantes peut faire penser à un oxymore” car à la base “charcuterie” vient du mot français “chair”. Sauf qu’ici, la chair en question provient du jardin et non de chez le boucher.
Comme l’explique un des chefs, “Notre but n'est pas de reproduire la viande, mais de donner aux légumes certaines des saveurs que les carnivores aiment. Nos menus sont peut-être végétaliens, mais 95 % de notre clientèle est omnivore.”
Techcrunch, Pinduoduo’s latest aim: Sell $145 billion of farm produce in 2025, 24/08/2020
La plateforme de ecommerce chinoise Pinduoduo s'est fixé un objectif ambitieux pour 2025 : dépasser les 1 000 milliards de yuans, soit 145 milliards de dollars par an en volume brut de produits agricoles. En 2019, les ventes en ligne de produits agricoles en Chine approchaient les 400 milliards de yuans (58 milliards de dollars), soit une augmentation de 27 % par rapport à l'année précédente, selon les statistiques du ministère du commerce.
Pinduoduo affiche donc clairement son ambition de devenir la tête de pont de la numérisation du secteur agricole chinois. En effet, seulement 2,5 % des produits agricoles chinois ont été vendus en ligne en 2019, contre plus de la moitié par les marchés traditionnels et environ un tiers par les supermarchés.
Pour Pinduoduo, les fruits et légumes restent une catégorie clé, puisque plus de 240 millions de ses utilisateurs (soit 38 % du total) ont acheté des produits agricoles sur la plateforme en 2019.
Pinduoduo estime que son approche "d'achat groupé" peut contribuer à normaliser les pratiques de culture et permettre aux petites exploitations agricoles de réaliser des économies d'échelle.
Autre service proposé par Pinduoduo pour inciter les agriculteurs à s’inscrire sur sa plateforme : elle propose de faire venir des experts agricoles pour former les agriculteurs. L’entreprise investit également dans des technologies d'agriculture de précision comme les robots, les capteurs IoT et la transmission de données à faible puissance.
Bloomberg, McDonald’s Says Its Burgers Do Decompose, Busting Long-Held Myth, 31/08/2020
C’est la fin d’un vieux mythe. McDo vient d’annoncer officiellement que ses hamburgers se décomposent dans "le bon environnement". Selon la déclaration que le groupe a posté sur son site internet, "Sans une humidité suffisante - que ce soit dans la nourriture elle-même ou dans l'environnement - les bactéries et les moisissures ne peuvent pas se développer et donc, la décomposition est peu probable". Selon Bloomberg cette déclaration ferait écho à cette vidéo TikTok montrant un hamburger de 24 ans apparemment bien préservé.
Vice, TikTok Teens Are Exposing Brutal Conditions For Migrant Farmworkers, 31/08/2020
En Californie, les adolescents utilisent les médias sociaux pour défendre les milliers d'ouvriers agricoles, qui vivent et travaillent dans tout l'État. Alors que des incendies géants ravagent des hectares en Californie, cette main-d'œuvre, en grande partie composée d’immigrés et sans papiers et dont beaucoup sont des enfants, des adolescents et de jeunes adultes.
Plusieurs vidéos ont été postées sur TikTok, dont une présentant des enfants qui cueillent des fraises dès l'âge de huit ans (soit quatre ans de moins que l'âge limite de 12 ans fixé par le gouvernement fédéral pour les travaux agricoles dans les exploitations non familiales).
D’autres, comme Flor Martinez (https://www.instagram.com/flowerinspanish/) utilisent Instagram pour dénoncer les conditions dans lesquels travaillent ces ouvriers agricoles.
Ce tweet datant de juillet dernier et posté par Gianna Nino, une travailleuse agricole autochtone migrante, est devenu viral.
Stripfood, De « Martine à la ferme » à « Tricatel », comment renouveler la vision fantasmée de l’agro-alimentaire ?, 31/08/2020
Un article qui traite du marketing des marques alimentaires, de ses dérives mais également de ses points forts et des pistes pour l’améliorer.
Pour Stéphane Brunerie, la marque a encore un avenir dans l’alimentaire, notamment parce que “notre charge mentale ne nous permet clairement pas d’assimiler la prolifération des labels, démarches responsables, équitables ou autre informations nutritionnelles”.
Selon lui, le défi des marques alimentaires est de réinventer le contrat de confiance avec les consommateurs et par corrélation de repenser la manière de marqueter celles-ci. Et les pistes qu’ils donnent sont intéressantes.
On aurait juste aimé un paragraphe supplémentaire consacré au marketing des DNVB (Digital Native Vertical Brands) alimentaires afin de voir quels sont les clés de leur succès.
C’est tout pour aujourd’hui.
A la semaine prochaine.
O. Frey