🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 n°8
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente. Bonne lecture!
Les Echos, Comment le monde agricole fait face au défi de l'eau, 13/08/2020
Juillet 2020 a été enregistré comme le mois le plus sec depuis 1959.
L'eau est devenue un problème chronique pour les agriculteurs depuis quelques années et celui-ci va s’intensifier avec le réchauffement climatique. Selon Patrick Bertuzzi de l’INRAE, “Sur la moitié nord de la France par exemple, on observe un déficit climatique de 300 à 380 mm, soit un manque en volume 300 à 380 litres d'eau par mètre carré de sol depuis le début du mois d'avril”. Désormais, des sécheresses sont également observées à l'automne ou au printemps, ce qui était rare dans le passé.
Les agriculteurs affirment qu’une solution serait de créer des retenues collinaires, qui sont des sortes de bassines à ciel ouvert, creusées dans le sol, permettant de stocker l'eau lors de fortes précipitations. Mais cette solution est décriée par les associations écologiques et les hydrogéologues, qui pointent une modification du cycle de l'eau, des retenues en surface libre qui n'empêchent pas l'évaporation de l'eau stockée et un impact sur les surfaces où les retenues sont installées.
D’autres solutions existent, avec pêle-mêle un travail sur la génétique des plantes pour sélectionner des variétés plus résistantes, la diversification des cultures, les systèmes de goutte-à-goutte et d'irrigation enterrée, les sondes hydriques qui indiquent également les meilleurs moments pour irriguer les cultures.
Alimentation Générale, Le Président Xi Jinping impose la fin du gaspillage alimentaire, 13/08/2020
L’article nous apprend notamment qu’en Chine, la tradition exige que soient servis à table autant de plats qu’il y a de convives, plus un. Autre tradition : à la fin d’un repas, la politesse exige de laisser de la nourriture dans son assiette pour ne pas donner l’impression que l’on n’a pas eu assez à manger.
Mais afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, des associations de professionnels de la restauration de Pékin, Wuhan et Xian essaient d’imposer le modèle « N-1 », à savoir autant de plats qu’il y a de convives, moins un.
La semaine dernière, le gouvernement chinois a publié une “instruction” dans laquelle le président Xi Jinping affirme que le gaspillage alimentaire des chinois est « choquant et inquiétant ». L’Académie chinoise des sciences estimait en 2018 que près de 100 grammes la quantité de nourriture gâchée en moyenne par personne à chaque repas.
Novethic, [La mondialisation dans l’assiette] Le succès du lait d’amande, un massacre pour les abeilles, 12/08/2020
L’offre de lait végétal s’est élargie en France. Dans le monde, la consommation de lait végétal augmente régulièrement, et en particulièrement celle du lait d’amande (+250% en 5 ans aux Etats-Unis). Toutefois, ce dernier est montré du doigt.
L’explication : 75 % des amandes consommées dans le monde sont cultivées en Californie. Or pour répondre à la demande, de plus en plus forte, la plupart des producteurs californiens se sont tournés vers les pesticides pour accroître leur rendement. De plus, l’amande est environ six fois plus gourmande en eau que les céréales.
Korii., Halloumi, le fromage qui menace de faire capoter le CETA, 14/08/2020
Le halloumi, fromage emblématique de Chypre au lait de chèvre et de brebis, est au coeur d’une dispute autour du CETA, l'accord commercial de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada.
Le 31 juillet, le parlement chypriote a voté contre l’accord et Chypre est ainsi devenu le premier pays de l'UE à se retirer officiellement d'un accord signé par l'Europe. Selon Chypre, le halloumi serait en effet menacé par des copies américaines, danoises, britanniques ou canadiennes.
Un porte-parole du Mouvement pour la démocratie sociale, l'un des partis qui se sont opposés à l'accord, a ainsi déclaré «Nous demandons l'enregistrement du halloumi comme produit d'appellation d'origine protégée (AOP) dès que possible, sans quoi nous ne pourrons soutenir la ratification du CETA».
Le Figaro, Le champagne affronte une crise historique, 18/08/2020
Alors que les vendanges ont débuté le 17 août dans plusieurs communes de l’Aube, soit le démarrage le plus précoce de l’histoire du vignoble et que la récolte promet d’être d’une qualité exceptionnelle, la filière champagne fait face à un important problème de débouché.
En conséquence, et après plusieurs mois de négociations tendues, le Comité Champagne a décidé que les propriétaires de vignes ne pourront commercialiser que 8 000 kg de raisins par hectare. Le reste devra donc être coupé et laissé à pourrir au pied des vignes. Cela correspond à la fabrication de 230 millions de bouteilles, soit 20 % de moins que l’an passé.
Cette décision fait écho à des perspectives de marché catastrophiques. LVMH (Moët&Chandon, Krug, Dom Pérignon, Veuve Clicquot…), a vu ses ventes baisser de 30 % au premier semestre. Idem pour Lanson-BCC et Vranken Pommery. Sur l’année 2020, les ventes de champagne devraient, selon l’interprofession, tomber sous la barre des 200 millions de bouteilles (contre 297 millions en 2019) et le chiffre d’affaires baisserait à 3,35 milliards d’euros, soit -34 % par rapport au record historique de 2009 (5,05 milliards d’euros).
L’impact du Covid-19 sur le marché du champagne semble donc bien plus fort que la crise financière de 2008 car à moins de 200 millions de bouteilles vendues, les ventes se retrouveraient 2020 au niveau de celles de 1985.
Le Parisien, Les quatre façons de préparer le café et de le réussir, 12/08/2020
La torréfactrice Anne Caron nous présente quatre techniques pour réaliser un très bon café avec, pour chacune, ses avantages et ses inconvénients.
Avec cet article, l’expresso, le café filtre avec la Chemex, la cafetière à piston et la cafetière à l’italienne n’auront plus aucun secret pour vous.
Cnet.com, French's Mustard Beer: It's real, I drank it, and I must tell you about it, 07/08/2020
Bien connu outre Atlantique, la marque de moutarde French’s vient de sortir une bière… à la moutarde. Celle-ci est produite par la brasserie Oskar Blues. Elle est fabriquée à partir de blé tropical, brassée avec la French's Classic Yellow Mustard et infusée avec du citron vert, du citron, de la mandarine et des fruits de la passion pour créer une saveur fraîche et acidulée.
La journaliste de Cnet a testé la bière en question et ne semble par vraiment convaincue par la combinaison agrumes/moutarde de cette bière.
Pour ceux qui veulent tenter l’expérience à la maison, Oskar Blues a même publié la recette de cette bière à la moutarde.
The Kitchn, To Picard with Love: How France’s Frozen Wonderland Became My Lockdown Hero, 13/08/2020
Eileen, une journaliste coréano-américaine qui vit à Paris nous raconte son histoire d’amour avec l’enseigne Picard, qui est devenu son enseigne alimentaire préférée depuis le confinement.
Alors qu’elle avait initialement une image des produits surgelées qui était reliée à ses souvenirs d’enfance aux Etats-Unis et à des plats réchauffés au micro-ondes, elle a découvert petit à petit les produits de l’enseigne à son arrivée à Paris.
Et si son histoire d’amour avec Picard était plutôt platonique avant le confinement, elle s’est enflammé pendant celui-ci. Eileen met notamment en avant la qualité des produits et le sourcing de l’enseigne.
Wall Street Journal, Stir-Crazy Travelers Are Ordering Airline Food to Relive the Flying Experience, 13/08/2020
Alors que la pandémie a ruiné les espoirs de vacances lointaines de nombreuses familles, cet article du Wall Street Journal nous apprend que certaines compagnies qui fournissaient les snacks et les repas pour les avions ont commencé à écouler leur stock de produits en ligne et dans des magasins de déstockage. Et à leur grande surprise certaines ont été rapidement en rupture de stock. L’article met cela sur le coup de la nostalgie des vols en avion.
En Indonésie, par exemple, la filiale traiteur appartenant à la compagnie aérienne nationale Garuda Indonesia a récemment vendu des repas en ligne dans le cadre d'une promotion intitulée "Fly with Meals". Le menu comprenait une omelette au fromage, une quiche aux épinards et au pastrami, et deux plats indonésiens avec du riz. En Australie, la société de restauration à bord Gate Gourmet a commencé à vendre en ligne des repas qui étaient destinés aux compagnies aériennes au mois de juin. Le programme permettait à chacun d'acheter des caisses de dix plats au prix de 2 dollars australiens (1,38 dollar) par plat. L’entreprise a rapidement épuisé ses stocks, mais elle les a par la suite reconstitués dans certaines villes.
Mais, comme le conclut l’article, les passagers au sol ont encore du chemin à faire pour recréer chez eux l'expérience complète d'un repas en vol : le canapé n'a pas de ceinture de sécurité, donc une serviette tombée est facile à récupérer, se lever pour aller aux toilettes avant que le plateau-repas ne soit dégagé ne nécessite pas de gymnastique particulière et il y a peu de risque de trouver se retrouver bloqué en chemin par le chariot d'une hôtesse de l'air…
The Guardian, 'There’s no way we’d go back': will Covid-19 end free wine tastings forever?, 17/08/2020
En Australie, depuis des décennies, les dégustations de vin gratuites sont une partie essentielle de l'expérience de la visite des caves. Elles ont contribué à faire découvrir à une nation de buveurs de bière les charmes du shiraz, du sémillon et du sagrantino.
Pré-Covid-19, le nombre de caves australiennes faisant payer les dégustations était déjà passé de 29 % en 2017-18 à 50 % en 2019. Alors que les caves australiennes ont rouvert leurs portes, de plus en plus de personnes s'interrogent sur l'intérêt de faire goûter leurs vins gratuitement.
En effet, depuis qu'il a commencé à facturer, le propriétaire d’une cave a remarqué que les visiteurs sont plus attentifs aux vins et aux histoires qui se cachent derrière. Certaines caves proposent ainsi deux types de dégustation, dont un payant.
Financial Times, Coronavirus crisis fuels interest in vertical farming, 17/08/2020
En Angleterre, la crise liée au Covid-19 a suscité un intérêt grandissant pour les "fermes verticales"
Dans la ferme de démonstration de l'entreprise à Invergowrie, près de la ville écossaise de Dundee, des plateaux de produits empilés dans des tours de 9 mètres de haut sont gérés à distance, de l'ensemencement à l'emballage. Les humains n'ont besoin d'entrer dans les tours que pour l'entretien occasionnel.
Cette productivité accrue intéressera particulièrement les agriculteurs britanniques, qui doivent faire face à une forte augmentation des coûts en raison des restrictions liées à la crise sanitaire qui ont affecté l'arrivée de travailleurs saisonniers d'Europe de l'Est.
The Guardian, Tim Spector: ‘Food education should be compulsory’, 16/08/2020
Selon Tim Spector, professeur d'épidémiologie génétique au King's College de Londres, le Royaume-Uni possède l’un des pires régimes alimentaires, les anglais mangent proportionnellement plus d'aliments ultra-transformés et grignotent plus que dans tous les autres pays européens. Par ailleurs, comme il le souligne, les médecins anglais n'ont pratiquement rien appris sur la nutrition lors de leurs études de médecine.
Face à ce constat, il appelle à faire de l'éducation alimentaire une matière obligatoire, de la maternelle à l'université, au même titre que les mathématiques et l'anglais.
Selon lui, les enfants devraient, dès l’école primaire, commencer à apprendre à connaître les plantes, comment les cultiver et les cuisiner, et ces leçons devraient se multiplier lors de leur passage au collège afin qu'ils en apprennent davantage sur l'agriculture, la production alimentaire et la relation entre l’environnement, la nutrition et la santé. Avant de quitter l'école, chacun devrait être capable de préparer un repas sain en partant de zéro avec quelques ingrédients simples, tout comme nous apprenons nos tables de multiplication ou comment écrire une lettre.
CNN, Impossible, Blue Bottle and Shake Shack: Big brands are trying everything to keep you eating and drinking their stuff at home, 17/08/2020
Comment des grands acteurs de la restauration rapide et des chaînes de café tentent de s'adapter aux conséquences de la pandémie.
Ainsi, Impossible Foods a déclaré qu'elle allait commencer à autoriser les restaurants de Hong Kong à revendre ses hamburgers en vrac directement aux clients. L’entreprise a testé ce système à Singapour et selon Nick Halla, senior vice president de Impossible Foods international, les restaurants qui ont participé à ce programme de revente "ont vu une augmentation moyenne de 88% de leurs ventes totales au cours du premier mois, dont plus de la moitié provient des ventes directes aux consommateurs d'Impossible Burger".Cette décision de traiter les restaurants comme des détaillants s'inscrit dans une évolution plus large.
D'autres acteurs ont récemment lancé de nouvelles initiatives dans le monde entier pour tenter de toucher davantage de clients qui passent plus de temps chez eux. Ainsi, Blue Bottle Coffee (dont l’actionnaire principal est le groupe Nestlé) a installé plusieurs distributeurs automatiques à Tokyo. Ceux-ci fonctionnent sans argent liquide et offrent aux passants la possibilité de se procurer de l'infusion froide, du café instantané ou des tasses réutilisables de marque. La chaîne de burgers américaine Shake Shack s’est également emparée de la tendance du fait maison. En avril, elle a lancé des kits de repas aux États-Unis, permettant aux clients d'assembler leurs propres burgers Shake Shack à la maison. Le kit, qui peut être commandé en ligne à partir de 49$ sur Goldbelly, comprend les steaks hachés, les buns, des tranches de fromage et la sauce iconique de Shake Shack. L’entreprise a toutefois refusé de divulguer les ventes réalisées dans le cadre de cette initiative.
Pour l’été, Shake Shack a même lancé "Shack Camp", un coffret qui est, cette fois-ci, plutôt centré sur une expérience pour toute la famille et qui fournit des provisions pour six semaines d'activités aux familles qui sont restées enfermées chez elles.
Une carte de France qui présente les “no beer’s land” pour ceux qui veulent être sûrs de ne pas partir trop loin d’une brasserie.
Une éleveuse de poules pondeuses explique en toute transparence et en quelques tweets pourquoi celles-ci doivent être abattues au bout de 18 mois.
Une photo d’un plat pas vraiment instagrammable mais qui apparemment pourrait nourrir 10 personnes…
A quoi ressemblait le budget d’une famille de 5 personnes en 1800 à Berlin : 72,7% du revenu était consacré à l’alimentaire, dont 44% au pain.
C’est tout pour cette semaine.
Pas de newsletter la semaine prochaine car votre serviteur va se reposer un peu et sera de retour la première semaine de septembre.
O. Frey