🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 n°18
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Comme me l’a suggéré un de nos fidèles lecteurs, pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Wall Street Journal, Cows Make Climate Change Worse. Could Seaweed Help?, 31/10/2020
L’Obs, Pourquoi Carrefour a tout fait pour racheter Bio c’Bon, 02/11/2020
Le Parisien, Bientôt des plats préparés par des particuliers livrés à domicile, 03/11/2020
Et comme c’est bientôt Noël donc voici quelques articles pour vous donner des idées de cadeaux :
Le Figaro, Le retour du “rhumantisme”, 31/10/2020
L’Obs, Eaux de (sur)vie, 29/10/2020
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, Le retour du “rhumantisme”, 31/10/2020
Comme l’explique Thierry Benitah de la Maison du whisky, le rhum superforme désormais par rapport au whisky. Il explique ainsi que cette tendance s’est amorcée au début des années 2000 avec le Diplomatico “qui a donné un nouvel essor à cette eau-de-vie un peu désuète”. On y apprend qu’en France, il se vend désormais entre 40 ou 50 millions de bouteilles de rhum chaque année et que les acheteurs sont “des trentenaires ou de jeunes quadras, souvent des hommes, qui dégustent et collectionnent”.
Le rhum se divisent en 4 grandes catégories :
les très sucrés, qui sont souvent produits en Amérique du Sud ou en Amérique centrale et ont “la cote auprès des non initiés”
les rhums britanniques, originaires de Jamaïque ou de la Barbade, qui sont “bien plus secs” et où les “arômes sont très marqués”
les rhums français, qui sont des rhums agricoles de pur jus de canne, dont “l’essentiel de la production est consommé en France”
les rhums haut de gamme, qui ont été vieillis et “sont devenus très spéculatifs”.
L’article propose également une sélection d’une douzaine de rhums à offrir ou se faire offrir.
L’Obs, Eaux de (sur)vie, 29/10/2020
Ou comment les calvados, armagnac et marc de Bourgogne se sont réinventés pour mieux coller aux nouvelles attentes des consommateurs.
L’article nous propose notamment un focus sur des passionnés qui ont relancé la production de ces eaux-de-vie :
la marque 30& 40, qui a été lancée en 2016, qui propose notamment un calvados “fruité, et pas trop porté sur le bois”.
le Domaine Laballe, qui a relancé la production d’armagnacs, et propose une cuvée Résistance qui est uniquement produite à partir de baco, le cépage emblématique de l'armagnac.
la marque Sab’s, qui propose notamment un marc de bourgogne
Emballages Magazine, Kronenbourg soutient les cafés avec une bouteille consignée, 02/11/2020
Une initiative sympathique de la part de Kronenbourg, la marque alsacienne emblématique (qui continue à produire en Alsace mais appartient désormais au groupe Carlsberg) qui propose le « brassin solidaire ». Il s’agit d’une bière « lager » blonde de 5 degrés, qui est proposée dans des bouteilles en verre consignées de 75 cl. 60 000 exemplaires sont disponibles dans une vingtaine de magasins Leclerc de la région et pour chaque bouteille achetée, la marque reversera 50 centimes à la Fondation Kronenbourg au profit de l’initiative « 1 000 cafés » dont elle est partenaire.
Le Parisien, Bientôt des plats préparés par des particuliers livrés à domicile, 03/11/2020
Si nos lecteurs sont probablement déjà familiers avec le concept de “dark kitchen”, voilà une initiative qui va probablement faire parler d’elle dans les prochaines semaines : le 23 novembre prochain, le patron d’un restaurant parisien va lancer un tout nouveau concept, une dark kitchen baptisée Ella, où ce ne seront pas des cuisiniers qui prépareront les plats mais des particuliers, dans leur cuisine personnelle.
Pour travailler avec Ella, les particuliers en question devront créer une auto-entreprise enregistrée en tant que traiteurs à domicile. Ils prépareront différentes sortes de plats sous forme de bols.
Evidemment se posent les questions de l’hygiène et de la traçabilité : selon le fondateur, en plus d'une attestation sur l'honneur sur le respect des règles obligatoires, ces néo-cuistots devront tenir à jour de nombreux documents (relevés quotidiens de température, planning de nettoyage et désinfection du matériel, tickets d'achats des produits avec photos des labels, etc).
Le Figaro, Jean-Baptiste Bissonnet, la gloire du palais, 31/10/2020
Un portrait de ce trentenaire, héritier de plusieurs générations de bouchers, qui est à la tête des Boucheries Nivernaises, un des fournisseurs officiels de l'Élysée depuis 1967.
Les Boucheries Nivernaises emploient 200 personnes et proposent depuis quelques mois un service de commande en ligne avec livraison en 48 heures dans toute la France.
A propos de la baisse de la consommation de viande ou encore des images diffusées par L214 il affirme « Je comprends la position de ceux qui arrêtent ou ralentissent leur consommation de viande. Nous sommes dans une société qui voit, s'émeut et dit beaucoup plus qu'avant. Je pense surtout qu'il faut être plus regardant sur la qualité et laisser les gens choisir. C'est comme la chasse, je perçois parfaitement l'émoi que cela peut susciter, mais ce sont nos valeurs et traditions françaises. En revanche, les attaques de boucheries, cela m'attriste profondément, car derrière il y a des familles de bouchers, d'éleveurs et d'agriculteurs ».
Libération, L'agriculture, un champ de batailles pour les femmes, 28/10/2020
D’après une récente étude de l’INSEE, la proportion de femmes au sein de la profession agricole a fortement diminué : en 2019, elles représentaient 26,6% des agriculteurs exploitants en France, contre 38,7% en 1982. De plus, seuls 19% des hommes agriculteurs ont désormais une conjointe agricultrice alors qu'ils étaient 60% en 1982.
Selon la sociologue Céline Bessiere, ce déclin s’explique par plusieurs facteurs sociologiques : “la plupart des agriculteurs qui se lancent aujourd'hui ont des parents dans le milieu”, « l'envie » de prendre la relève se transmet plus facilement aux fils, “il y a cette idée qu'elles ne sont pas faites pour ce travail”, “il faut faire face au marchand d'outils agricoles qui vend des machines faites par des hommes pour des hommes”.
Bref, comme le résume, l’agricultrice Cécile Planchais, « sur le terrain, être une femme dans l'agriculture, ce n'est pas simple ».
La Dépêche, Pomme, ananas, champignon : des alternatives durables au cuir animal, 01/11/2020
Alors que les alternatives durables, éthiques, et véganes au cuir animal se développent, l’article nous présente diverses alternatives au cuir issues de produits ou de co-produits végétaux.
Le Piñatex, par exemple, est un matériau textile conçu à partir de fibres dérivées de feuilles d'ananas provenant d'une plantation aux Philippines et qui sont en général brûlées ou laissées à l'abandon. La start-up italienne Frumat, quant à elle, utilise des déchets de l'industrie de la pomme pour mettre au point une fibre organique de diverses épaisseurs et textures. Enfin, selon l’article, c’est le cuir de champignon, qui devrait s'imposer comme l'alternative la plus courue dans l'univers de la mode. Ainsi, Bolt Threads a développé une matière fabriquée à partir de mycélium.
Enfin, l’article précise qu’il existe également du cuir de raisin, du cuir de kombucha, du cuir de déchets de maïs, du cuir de banane, et même du cuir de marc de café…
L’Obs, Pourquoi Carrefour a tout fait pour racheter Bio c’Bon, 02/11/2020
En France, c’est l’info retail de la semaine. Carrefour a mis sur la table 60 millions d’euros (+ une garantie sur des investissements futurs) pour s’offrir l’enseigne spécialisée Bio c’Bon, qui avait déposé le bilan fin août. Cette somme est jugée élevée par de nombreux experts mais traduit les ambitions du groupe dans le bio.
L’article rappelle ainsi que le marché de l’alimentation bio a progressé de 13 % en 2019 et que, depuis quelques années, cette croissance a profité davantage à la grande distribution qu'aux réseaux spécialisés. Par ailleurs, l'offre de produits bio sous MDD Carrefour Bio a connu un développement important. En 2019, le groupe a réalisé 2,3 milliards de chiffre d’affaires dans le bio (+25% par rapport à 2018) et vise 4,8 milliards d’euros en 2022. En septembre 2020, Carrefour cumulait 23 % de parts de marché sur les ventes de produits bio, devant Biocoop et Leclerc.
Les 107 magasins Bio c’Bon sont, pour la plupart, situés dans les centres-villes et Carrefour compte faire de Bio c'Bon la tête de son réseau bio en milieu urbain. D’après l’offre de reprise, l’objectif est de créer un réseau de 250 magasins Bio c'Bon.
RTBF, Lotus abandonne le terme "speculoos" au profit du "biscoff", 30/10/2020
Dès l’année prochaine, le fabricant de biscuits Lotus abandonnera le nom “spéculos” pour celui de “biscoff”.
Chose étonnante, Lotus Speculoos est en fait uniquement présent sur l’emballage en Belgique, aux Pays-Bas et en France. Ailleurs dans le monde, le produit est déjà vendu sous l’appellation de biscoff.
Bloomberg, World’s Largest Consumer of Sugar Wants People to Eat More, 01/11/2020
Dans un monde où le sucre fait l'objet d'une attention croissante en raison de son impact sur la santé et l'obésité, des initiatives sont en cours en Inde pour persuader les gens d’en consommer davantage. L’Inde est en effet un des plus grands pays producteur et consommateur de sucre au monde et les sucreries nationales voient dans l'augmentation de la consommation un moyen de réduire l'offre excédentaire chronique du pays. Elles ont donc lancé une campagne en ligne visant à stimuler la demande intérieure.
Et si vous voulez plus d’infos chiffrées sur le sucre, n’hésitez pas à aller voir les graphiques et cartes interactives que j’ai réalisés sur le sujet.
Wall Street Journal, Cows Make Climate Change Worse. Could Seaweed Help?, 31/10/2020
Selon les données de la FAO, les éructations et les flatulences du bétail libèrent de grandes quantités de méthane et représentent environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais les scientifiques semblent avoir trouvé un moyen de baisser l’empreinte écologique de l’élevage.
Leur solution : cultiver une algue rouge appelée asparagopsis dans le but de nourrir les vaches et les moutons afin de rendre l’élevage moins destructeur pour l'environnement. En effet, ces algues marines altèrent la digestion des bovins, réduisant le méthane produit par un animal d’au moins 80 % selon une étude réalisée par des scientifiques de UC Davis. Dans les faits, cette algue est dotée d'un composé bioactif appelé bromoforme qui bloque une enzyme productrice de méthane dans les intestins des vaches.
Une entreprise australienne, Sea Forest, s’est d’ailleurs lancée dans la culture de cette algue. L'un des principaux défis selon son co-fondateur Sam Elsom est de savoir comment nourrir les algues tout au long des différents stades de leur croissance. La coopérative laitière néo-zélandaise Fonterra testera les effets de cette algue sur les émissions de méthane du bétail dans les semaines à venir. Kingston Farms, un producteur de laine basé en Tasmanie, en Australie, nourrit ses moutons avec ces algues avec pour objectif de produire de la laine neutre en carbone.
The Spoon, Reef Technology Raises $700M to Reinvent the Neighborhood, Including Ghost Kitchens, 03/11/2020
Nos fidèles lecteurs se souviennent peut être de cet article sur Reef dont j’avais parlé dans Eat's business 🍕🍷🧀 n°2. Et bien cette société vient de réaliser une énorme levée de fonds de 700 millions de dollars.
L'idée de Reef est de transformer les espaces sous-utilisés dans les villes en pôles d'activités pour les entreprises locales de quartier. Reef compte utiliser les nouveaux fonds pour passer d'environ 4 800 à 10 000 emplacements aux États-Unis. Ari Ojalvo, le cofondateur et directeur général de la société, a déclaré que les dark kitchen "constitueront une part importante des revenus hors parking" pour Reef.
Ces dark kitchen sont logées dans les remorques mobiles de Reef qui peuvent être garées pratiquement partout où il y a des biens immobiliers sous-utilisés. Les restaurants qui veulent se décharger de commandes de livraison ou ceux qui lancent des concepts virtuels peuvent louer les espaces.
Cette énorme collecte de fonds arrive à un moment où les dark kitchen, les restaurants virtuels et les salles de restauration virtuelles font désormais partie intégrante de l'industrie de la restauration. La crise du COVID-19 a obligé les restaurants, les entreprises de technologie de la restauration et les fournisseurs d'infrastructures comme Reef à repenser les formats dans lesquels les clients accèdent aux repas à emporter et à la livraison.
L’article rappelle qu’Euromonitor a récemment prédit que le secteur des dark kitchen représentera 1 000 milliards de dollars d'ici 2030.
Civil Eats, How Four Years of Trump Reshaped Food and Farming, 02/11/2020
En cette période d’élection américaine, Civil Eats dresse un bilan assez complet des quatre années de présidence de Donald Trump dans les domaines alimentaires et agricoles, que ce soit au niveau de l’accès à la nourriture, les repas scolaires, la sécurité alimentaire, l’économie agricole ou encore le travail agricole.
Suite à l’annonce de ce deuxième confinement, j’ai décidé de lancer un questionnaire permettant de recenser les agriculteurs, TPE ou PME qui auraient du stock à écouler suite à la fermeture des bars et des restaurants.
L’idée est ensuite de communiquer via cette newsletter et mes réseaux sociaux pour aider ces agriculteurs et TPE/PME à écouler ce stock d’invendus.
N’hésitez pas à relayer l’information.
Une aide qui peut être bienvenue pour ceux qui voudraient se lancer dans le e-commerce mais qui n’ont pas les compétences et/ou qui ne veulent pas traiter avec Amazon.
Pour savoir ce que l’on produisait dans votre région en 1824 ;)
Une cartographie des kebab de Paris
C’est tout pour aujourd’hui.
Si vous appréciez cette newsletter n’hésitez pas à la partager.
Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine.
O. Frey