🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 n°13
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente. Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Usbek & Rica, Fiction : 2050 sera l'année des maraîchers, 21/09/2020
Dans une série d'articles, Biocoop s'interroge, aux côtés d'Usbek & Rica, sur l'avenir de la consommation alimentaire et de l'agriculture. Ce premier article est en mode prospectif et met en scène un maraîcher fictif dans la France de 2050.
Ledit François pratique l’agriculture dite « de conservation », qui élimine le labour et met l’accent sur les rotations de culture et l’usage systématique de couverts végétaux. Celle-ci, en traitant le sol comme un être vivant, permet à ce dernier de récupérer sa fonction d’absorption du carbone et de contrebalancer de manière sensible les effets du réchauffement climatique. Pour financer les équipements modernes sur sa ferme, François a été obligé de diversifier son activité et est devenu producteur d’électricité grâce à la grande surface qu’occupent les panneaux solaires installés sur son exploitation, ce qui représente 30% désormais de ses revenus. François est également très connecté aux consommateurs. Il possède un robot-cueilleur autonome pour les pommes de terre et utilise des drones pour analyser la structure des sols, grâce aux mini-spectromètres de masse dont ils sont équipés.
Bref, voila une vision intéressante de ce que pourrait être l’agriculture de demain.
Le Parisien, Produits alimentaires : Foodwatch brocarde des emballages «pleins de vide», 27/09/2020
L’association Foodwatch a été alerté par des consommateurs sur plusieurs produits dont les emballages contiennent jusqu’à 68% de vide. L’association a lancé une pétition demandant aux industriels concernés par cette pratique de réduire leurs emballages. Au total, 7 marques ont été épinglées et certaines ont déjà annoncées qu’elles vont revoir leurs emballages.
Reste que pour comparer les produits entre eux il suffit de regarder le prix au kilo.
Le JDD, Le bio, les bons et les truands, 27/09/2020
Le JDD consacre un article sur les pratiques dans le bio dans le cadre de la sortie du nouveau livre de Christophe Brusset (l’auteur de “Vous êtes fous d’avaler ça!” paru en 2015) dans lequel il dénonce les imposteurs du secteur.
Alors que les ventes dans le bio ont été multipliées par 10 depuis 1999, selon l’auteur “il n’y a pas un bio mais des bio”. En effet, en 2018 près d’un tiers des produits bio consommés en France étaient importés, donc 13,4% depuis des pays extérieurs à l’Union Européenne, notamment la Chine. Or, selon l’auteur, les faux certificats sont courant dans certains de ces pays. Et que dire du bilan carbone de cette pizza labellisée bio qui est fabriquée en France avec des olives du Maroc, de la farine de Chine et des tomates d’Espagne?
Le Figaro, Grande distribution : les produits végétariens et vegans sont principalement composés d'eau, dénonce une étude, 28/09/2020
Selon les résultats d’une étude menée par l'association de consommateurs CLCV, “Plus de la moitié des produits sont principalement composés... d'eau! Les ingrédients d'origine végétale ne représentent en moyenne que 39% de la recette”.
De plus, parmi les 95 produits végétariens et vegans étudiés, “huit produits sur 10 contiennent au moins un additif”. Par ailleurs, la CLCV pointe le manque de transparence sur l'origine des ingrédients, avec seulement 19% des produits qui en précisent la provenance réelle sur leur emballage.
Courrier International, La Deutsche Bank accorde un prêt bancaire garanti en parmesan, 29/09/2020
La banque a accordé à la société italienne Ambrosi un prêt de 27,5 millions d’euros et a accepté en contrepartie une garantie de 125 000 meules de parmesan et grana padano. Le prêt devrait permettre au chef de l’entreprise familiale, Giuseppe Ambrosi, de “construire une nouvelle cave de fermentation pour la production de parmesan et de grana padano”. La banque prend des risques relativement limités, selon le quotidien allemand, chaque meule valant entre 550 et 740 euros.
Actu.fr, Le rhum de Polynésie veut se faire un nom, 28/09/2020
Un syndicat de défense de l’indication géographique protégée (IGP) de rhum vient de voir le jour. Il regroupe quatre distilleries du fenua.
En 2018, 1 250 tonnes de canne à sucre ont été récoltées pour une production de rhum agricole de 62 200 litres (dont 20 880 litres pour l’export). Dans les prochaines années, outre une reconnaissance en IG du rhum agricole de Polynésie française, un travail important doit être mené pour étudier les caractéristiques des cannes à sucre locales et augmenter les surfaces cultivées à hauteur de 300 ha.
Actu.fr, Près de Rennes, ils veulent créer le premier rhum breton, 29/09/2020
Les trois co-fondateurs de la distillerie Breizh’Cool ont essayé, depuis la fin du confinement, de créer le premier rhum breton dans leur entrepôt, près de Rennes.
Comme l’explique un des co-fondateurs, “On fait fermenter un sirop de canne que nous préparons nous-mêmes avec du sucre de canne complet, que l’on distille par la suite”. Dénommé Gwenn, ce breuvage ne pourra toutefois pas prendre la dénomination de rhum car pour ce faire il faut utiliser soit de la mélasse soit un sirop de canne directement importé de la sucrerie. Breizh’Cool compte toutefois le commercialiser sous le nom d’Elixir Blanc.
Que Choisir, Les Nouveaux Fermiers : Nouveaux et surtout ultratransformés !, 30/09/2020
Alors que l’entreprise fait l’objet de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux de la part du monde agricole, Que Choisir s’est intéressé à la composition des produits fabriqués par Les Nouveaux Fermiers. Ainsi, dans les nuggets, le premier ingrédient (après l’eau) est de l’huile de tournesol. Mais comme le dit bien Que Choisir, “les termes « nouveaux » et « fermiers » jouent sur les images que le consommateur va projeter : un fermier est forcément un petit producteur, à l’opposé de l’industrialisation du secteur alimentaire. Et s’il est « nouveau », cela signifie probablement qu’il embrasse la tendance actuelle biologique, de circuit court, de consommation responsable et ancrée dans les problématiques de climat et de biodiversité. Or c’est plutôt tout le contraire.” A bon entendeur.
Ouest France, Guyader Gastronomie lance une filière de cornichons bretons, 24/09/2020
L’entreprise agroalimentaire bretonne Guyader Gastronomie vient de se lancer dans la production de cornichons bretons. Comme l’explique son président, Christian Guyader, « En créant une nouvelle filière, nous voulions proposer un cornichon semé, récolté, préparé et conditionné en Bretagne, le tout à un prix raisonnable ». A cette occasion, l’entreprise s’est rapproché, en 2018, de l’Union des coopératives de Paimpol et de Tréguier. Les Maraîchers d’Armor ont réalisé une production sur un demi-hectare, ce qui a permis de distribuer 40 000 bocaux de cornichons à la grande distribution.
Le Temps, La viande végétale, nouvelle star de la bourse, 27/09/2020
Focus sur la viande végétale, un segment de l'industrie de la protéine alternative, qui ne représente encore que 1% du total mais croît à un rythme de 38% par an et devrait atteindre 152 milliards de dollars en 2025, selon le consultant A.T. Kearney.
L’industrie de la viande traverse une période de disruption dont le fer de lance s'appelle Beyond Meat. Lors de son entrée en bourse, en avril 2019, elle valait 1,5 milliard de dollars pour un chiffre d'affaires d'à peine 30 millions de dollars en 2018. Malgré la crise, l'action a doublé cette année. Au deuxième trimestre 2020, son chiffre d'affaires s'est élevé à 113 millions de dollars (+69%). En septembre elle vient d'ouvrir deux usines de production véganes en Chine.
Parmi les investisseurs de Beyond Meat figure Blue Horizon, une société d’investissement qui s’est spécialisée dans le segment de viande végétale, dispose d'une équipe de huit analystes à Zurich et a investi dans plus d’une quarantaine d’entreprises. La structure de Blue Horizon est hybride dans la mesure où elle a d'abord investi son propre argent dans ces entreprises, puis elle a créé un fonds de capital-risque végane, Blue Horizon Ventures 1, de droit luxembourgeois, avec 150 millions d'euros sous gestion. En 2018, les dirigeants ont même décidé de se lancer eux-mêmes dans la production alimentaire. Comme ils l’expliquent “Nous avons créé une entreprise industrielle, du nom de Livekindly Co., aux Etats-Unis, avec 600 employés. L'idée consiste à acheter de jeunes entreprises véganes et à en faire des partenaires du groupe”. Leur pari : à l'avenir, le prix de la viande animale devrait se renchérir en raison de ses besoins en eau et en énergie, si bien que les produits véganes devraient être de plus en plus compétitifs.
The New Yorker, The Race to Redesign Sugar, 21/09/2020
En 2015, l'Organisation mondiale de la santé a indiqué qu’un adulte moyen, avec une consommation quotidienne de 2000 calories, ne devrait pas consommer plus de 6 cuillères à café de sucre par jour. Après des années à s’être concentrés sur les édulcorants artificiels, les chercheurs mettent actuellement au point de nouvelles formes de vrai sucre, afin d'apporter un pouvoir sucrant avec moins de calories. La nouvelle compétition ne consiste donc pas à développer un substitut au sucre, mais plutôt à concevoir un sucre meilleur.
C’est notamment ce que fait DouxMatok, une startup food tech israélienne qui vient de sortir son premier produit, Incredo : des cristaux de sucre qui ont été redessinés pour avoir un goût plus sucré. Grâce à son pouvoir sucrant plus important, Incredo permet de diminuer de 40% la quantité de sucre utilisée. Incredo entrera en production commerciale avec Südzucker, le plus grand groupe sucrier d’Europe, d’ici la fin de l’année.
L’enjeu est important. En effet, des enquêtes récentes indiquent que 70% des Américains sont préoccupés par le sucre dans leur alimentation, et les acheteurs britanniques considèrent que la teneur en sucre est le facteur le plus important pour faire des choix alimentaires sains. Alors que l'opinion publique se retourne contre le sucre, les entreprises agroalimentaires multiplient les annonces en s’engageant à réduire les quantités de sucre dans leurs produits : Pepsi a promis que d'ici 2025, au moins 2/3 de ses boissons contiendront 100 calories ou moins provenant d'édulcorants ajoutés et un consortium d'entreprises de confiserie (dont Mars Wrigley, Ferrero et Russell Stover) a récemment déclaré que d'ici 2022, la moitié de leurs produits en portions individuelles contiendra au maximum 200 calories par paquet.
Bloomberg, Should Dairies Go Vegan? I Know It Sounds Nuts, 19/09/2020
Le géant laitier canadien Saputo a déclaré qu'il envisageait d'acquérir une entreprise de lait végétal, Arla a annoncé sa propre marque de lait d'avoine, Danone SA a dépensé 10 milliards de dollars en 2017 pour acheter WhiteWave Foods… Pourquoi tous ces projets qui donnent l’impression que l'industrie laitière court après le marché végétalien? Les profits. Seul un quart environ du lait produit dans les fermes finit par être vendu sous forme liquide, la grande majorité étant transformée en fromage, beurre, lait maternisé, yaourt et autres produits similaires. Ces produits manufacturés sont bien plus rentables pour la plupart des grands groupes laitiers que le lait liquide frais, qui nécessite des chaînes d'approvisionnement complexes.
Les marges plus élevées des laits à base de plantes se reflètent déjà dans le comportement d'achat des consommateurs. Alors que le lait de vache dépasse largement ces alternatives en termes de volumes, la concurrence est relativement serrée en termes de prix. En Chine, les laits végétaux détiennent environ un tiers du marché combiné du lait et de ses alternatives, selon les données d'Euromonitor. Aux Etats-Unis, alors que cette part a en fait diminué en volume, la part des laits végétaux augmente rapidement, pour atteindre près de 17 % du marché combiné en valeur des ventes au détail.
Toute la croissance actuelle du marché laitier se fait dans d'autres domaines que le lait liquide. Ainsi, la consommation de beurre aux États-Unis a augmenté de 51 % entre 2000 et 2018 ; le fromage a progressé de 57 % et le yaourt de 138 %, tandis que les ventes de lactosérum et de lait en poudre ont plus que doublé. Seul le lait liquide, et dans une moindre mesure la crème glacée, ont connu des baisses. De ce point de vue, les transformateurs seraient donc mieux lotis si le déclin de la consommation de lait s'accélérait et si les gens se tournaient vers des alternatives végétales. Ne soyez donc pas surpris de voir les grands groupes laitiers devenir de plus en plus végétaliens dans les années à venir.
New York Times, Canada’s Napa Valley seeks elusive audience: Canadian wine drinkers, 21/09/2020
Alors qu’une nouvelle génération de viticulteurs place la vallée de l'Okanagan sur la carte mondiale des vins, aux côtés de régions réputées comme le Bordeaux, la Toscane et la vallée de Napa, les Canadiens qui habitent en dehors de la province de la Colombie-Britannique, ont du mal à s’en procurer.
Cette situation s’explique d’abord par une raison historique : l'alcool a été largement interdit au Canada pendant la Première Guerre mondiale, et certaines provinces interdisent encore aux consommateurs de commander du vin produit dans d'autres provinces. Comme le déplore Séverine Pinte, une viticultrice française travaillant au Canada, "Il est plus facile d'envoyer du vin en Chine". Si les vins de l’Okanagan ont gagné en notoriété, le chauvinisme régional canadien les empêche toujours d'être appréciés à l'échelle nationale. Comme l’explique Jancis Robinson, "L'énorme fossé entre l'est et l'ouest du Canada rend la reconnaissance des vins de la vallée de l'Okanagan aussi difficile à Toronto qu'à Londres".
Par ailleurs, il est difficile de créer une marque de vin nationale dans un pays divisé en régions, où les restaurants haut de gamme de Montréal privilégient les grands crus français et les consommateurs du Québec et de l'Ontario ont tendance à favoriser les vins européens. Si, en 2012, le gouvernement fédéral a adopté un projet de loi permettant aux établissements vinicoles d'expédier des vins à des consommateurs canadiens, ce sont les provinces qui réglementent la vente au détail et huit ans plus tard, seules trois d'entre elles - la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et le Manitoba - l'ont autorisé.
Bloomberg, General Mills Aims to Halve Food Waste by 2030, 23/09/2020
Le géant alimentaire américain General Mills a déclaré qu'il prévoyait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % au cours de la prochaine décennie sur toute la durée de vie de ses produits, avec pour objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Le propriétaire des marques Cheerios, Haagen-Dazs ou Annie's cherchera à atteindre cet objectif en améliorant ses pratiques agricoles, en réduisant les emballages et en diminuant de moitié les pertes et les déchets alimentaires d'ici 2030.
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, General Mills offre ses surplus aux banques alimentaires ou les réutilise pour l'alimentation animale ou la production de biogaz. Au cours de son dernier exercice, 4 % de sa production a fini en déchets alimentaires, dont plus de 90 % ont été recyclés ou convertis en énergie.
Le groupe promeut également l'agriculture régénérative, une approche qui vise à améliorer la santé des sols et la biodiversité et d’ici à 2030, le groupe cherche à mettre en place une agriculture régénératrice sur un million d'acres de terres agricoles (404 686 hectares), soit un cinquième de la superficie totale utilisée pour son approvisionnement en Amérique du Nord.
Financial Times, Why eating insects is about to become big business, 24/09/2020
La culture des insectes devient une activité commerciale importante. Le marché mondial des insectes comestibles représentait 112 millions de dollars en 2019 et devrait atteindre plus de 1,5 milliard de dollars d'ici 2026, selon Global Market Insights.
Alors que les consommateurs prennent conscience des dommages que la production intensive de viande et les chaînes d'approvisionnement complexes causent à l'environnement, les chercheurs et les producteurs espèrent que l'entomophagie - terme technique désignant les insectes mangeurs - pourra apporter des réponses.
Il existe environ 2 000 espèces d'insectes comestibles connues. Les gaz à effet de serre produits par l'élevage de 1 kg de protéines de poulet sont 300 fois plus importants que ceux produits par 1 kg de protéines d'insectes, selon le producteur d'insectes comestibles Eat Grub. Les insectes consomment également beaucoup moins d'eau.
Neuf millions d'Européens ont essayé de manger des produits à base d'insectes en 2019, selon les données de l'IPIFF et pour Christophe Derrien, secrétaire général l’IPIFF, les trois à cinq prochaines années seront "un tournant". Selon lui, “Le principal enjeu pour nous est maintenant de développer ces technologies et de faire en sorte que les producteurs puissent produire à des niveaux suffisamment élevés pour répondre à la demande”.
Pour les chercheurs, l'un des aspects les plus attrayants de l'élevage d'insectes est le fait qu’ils se nourrissent de déchets, ce qui est opportun quand on sait que les Nations Unies estiment qu'environ un tiers des aliments destinés à la consommation humaine dans le monde sont jetés à la poubelle. De plus, leurs excréments sont également utiles car ils peuvent être utilisés comme engrais.
Mais l’adhésion des consommateurs n’est pas encore au rendez-vous et pour le moment l'introduction des insectes dans l'alimentation animale est le principal objectif de l'IPIFF.
Vu sur Netflix le documentaire Kiss The Ground consacré à l’agriculture régénératrice, une agriculture qui est notamment mise en avant par Danone à travers la voix de son PDG. Celle-ci englobe un ensemble de pratiques agricoles qui visent à améliorer la santé du sol principalement par les pratiques qui augmentent sa teneur en matière organique.
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A la semaine prochaine.
O. Frey