🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2022-7
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Konbini, L’abonnement au restaurant est-il le futur de la gastronomie ?, 11/02/2022
Wall Street Journal, The Next 'It' Diet? Not Trying to Lose Weight, 08/01/2022
Courier Media, Hydrate and co-create, 18/02/2022
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Konbini, L’abonnement au restaurant est-il le futur de la gastronomie ?, 11/02/2022
L’article propose plusieurs exemples de restaurants, que ce soient des fast food ou des restaurants plus haut de gamme ayant mis en place un système d’abonnement. C’est le cas par exemple de Shanti, un restaurant indien de Boston qui propose pour 80 dollars par mois, la livraison d’un repas gastronomique pour deux ou encore de La Collina, un restaurant italien de Washington qui a lancé un "Pasta Club" avec, pour 85 dollars mensuels, deux livraisons de pâtes avec la sauce maison de la cheffe. Plusieurs chaînes se sont également lancées comme par exemple Pret A Manger qui propose un abonnement café pour 20 euros par mois permettant de commander jusqu’à 5 cafés par jour.
L’objectif de ces initiatives : diversifier les revenus et fidéliser une clientèle.
Evidemment, des plateformes se sont développées pour accompagner les restaurants à l’image de Table22, qui collabore avec Shanti et La Collina. L’article mentionne également le Summerlong Supper Club qui a lancé un premier programme par abonnement début 2021 à New York, avec seize restaurants partenaires. Enfin, Goldbelly l’un des pionniers des abonnements dans l’alimentaire, qui propose des abonnements allant de la glace à la pizza et qui compte plusieurs centaines de restaurants partenaires a levé 100 millions de dollars en mai 2021.
Les Échos, Street-food, livraison, brasseries :Olivier Bertrand vise « tous les formats » de la restauration, 18/02/2022
Une interview intéressante d’Olivier Bertrand, le PDG du groupe Bertrand, le numéro deux de la restauration en France avec près d’un millier d'établissements, qui vont de Burger King à Hippopotamus en passant par de grandes brasseries parisiennes.
A propos de la restauration rapide, il explique que c’est celle qui a été “la plus résiliente”. D’ailleurs “elle surperforme depuis la réouverture à l'issue du premier confinement” et “les niveaux sont au moins comparables à 2019”. A propos de la restauration traditionnelle, il affirme qu’elle est “vite et bien repartie au moment de la réouverture” mais qu’elle a connu un creux au moment de l'instauration du passe sanitaire. De plus, il estime que “les restaurants zombies qui ont tenu avec les aides vont finir par être rattrapés d'ici à fin mars par leurs problèmes d'offre, d'emplacement et de loyer”. Enfin, à propos des dark kitchen, il explique que c’est un modèle intéressant mais “très difficile à rentabiliser”. Le groupe Bertrand va toutefois lancer 3 marques digitales en 2022, pour trois types d'offre (poisson, boeuf et poulet) et selon leur succès, le groupe ne s’interdit pas de “lancer, dans un second temps, une marque généraliste de « dark kitchen »”.
A propos des problèmes de recrutement dans le secteur, il donne quelques pistes d’amélioration. Son groupe emploie en effet près de 350 000 personnes. Ainsi, il met en avant le fait qu’il “faut simplifier au maximum la vie des collaborateurs”. Cela passe par exemple par un fonctionnement avec des équipes du midi et du soir pour la majorité des enseignes du groupe. Il n’oublie pas non plus la problématique des pourboires : alors que les clients ont de moins en moins de monnaie sur eux, le développement de la numérisation des règlements avec des solutions comme celle proposée par Sunday “permet d'augmenter significativement les pourboires”.
Les Échos, Vin : le Covid a fait émerger des tendances nouvelles dans la restauration, 17/02/2022
Avec le Covid, les gens consomment le vin différemment au restaurant. Ainsi, d’après Marie Durillon, la responsable des vins chez France Boissons, “le vin au verre représente 56 % des actes d'achat au restaurant”.
Ce n’est d’ailleurs pas forcément une mauvaise nouvelle pour les restaurateurs, qui font “une marge extrêmement confortable” avec le vin au verre. D’ailleurs, un restaurateur “rembourse la bouteille qu'il a achetée avec deux verres”. Du côté des clients, “un verre reste toujours plus accessible qu'une bouteille, notamment quand c'est un grand cru”. Par ailleurs, boire le vin au verre “permet de démultiplier les découvertes”.
Autre fait intéressant : alors qu’un consommateur sur deux choisit désormais un vin écoresponsable, selon France Boissons seulement 40 % des restaurateurs indiquent à la carte quels sont les vins de ce type. Par ailleurs, les restaurateurs sont plus nombreux (+12 %) à privilégier l'approvisionnement local et sont 37 % à proposer « des appellations confidentielles » produites dans leur région.
Enfin, le parent pauvre semble être la digitalisation. Comme l’explique l’article, “38 % (des restaurateurs) attendent de leurs fournisseurs des formations au digital”. Parmi les demandes des restaurateurs : “des cartes géolocalisées sur lesquelles placer le vignoble dont ils proposent le vin” et “pouvoir plus communiquer sur le vin via les réseaux sociaux et digitaliser les accords mets vins”. Mais pour cela il reste un gros obstacle : la Loi Evin.
LSA, "Il est urgent de réexpliquer les fondamentaux du bio", estime le DG de Naturalia, 19/02/2022
Une interview d’Allon Zeitoun, le directeur général de Naturalia et président du syndicat des distributeurs spécialisés du secteur (Synadis bio). Il y fait le point sur l’essoufflement du marché du bio et dresse des pistes pour renouer avec la croissance.
Quelques chiffres sur Naturalia (filiale du groupe Casino) pour commencer : 395 M € de CA en 2020 (+ 22 % vs 2019), 257 magasins, 38 ouvertures en 2021, 1 725 collaborateurs.
Selon Allon Zeitoun, la crise du bio a débuté en juin 2021 et “personne n’a rien vu venir”. D’après lui, il y a plusieurs raisons à cet essoufflement :
avec la crise sanitaire, les consommateurs ont réduit leur fréquentation en points de vente et restreint leurs lieux d’achat. Ils viennent par conséquent moins en grandes surfaces spécialisées.
les clients dits « occasionnels » (environ la moitié des consommateurs de bio et 20 à 30 % du marché) achètent tout simplement moins de bio. L’explication : ils se sont tournés vers des alternatives comme le “zéro résidu de pesticides”, le “Haute Valeur environnementale” ou encore “les offres des épiceries locales”. Ainsi, alors qu’avant pour consommer “engagé” il n’y avait que le bio, désormais le bio n’est qu’un label parmi d’autres et “le message est brouillé”.
la croissance de l’e-commerce chez les distributeurs généralistes, qui a gagné entre 60 et 70 % en 2021 (le bio étant surreprésenté sur ce circuit).
Pour sortir de cette crise qui est pour le moment conjoncturelle, mais qui peut devenir structurelle, il faut selon lui “améliorer la performance du modèle”. Il résume le problème ainsi : “un produit conventionnel génère en moyenne 1 500 euros de chiffre d’affaires par trimestre dans un magasin alors qu’une référence bio ne dépasse pas les 750 euros”.
Pour redonner un second souffle au bio, il faut d’après lui “réexpliquer les bénéfices du bio et son prix, augmenter la part du local dans l’assortiment, travailler le sourcing et les mises en avant en magasin” et “réexpliquer ses fondamentaux : sans pesticide, un impact positif sur la biodiversité et le climat, un bénéfice sur la santé et la réduction des émissions de gaz à effet de serre”. Mais il faut tout cela en adoptant “un discours plaisir et non moralisateur”.
RFI, L'exportation des vins et spiritueux français a explosé en 2021, mais les coûts restent élevés, 16/02/2022 + Le Monde, Les exportations de vins et spiritueux français ont battu des records en 2021, 15/02/2022
Le soleil semble au beau fixe pour le secteur des vins et spiritueux. Avec une croissance de 28% en 2021, les vins et spiritueux français pèsent désormais 15,5 milliards d'euros, un record. Avec un solde des échanges commerciaux à 14,2 milliards d'euros, les vins et spiritueux sont le deuxième secteur en termes d’excédents commerciaux, derrière le secteur aéronautique.
Cette très bonne performance s’explique par “la suspension des taxes américaines, la réouverture du marché asiatique et un regain économique global”. Ainsi, aux États-Unis, “la suspension des taxes a permis aux produits français de progresser de 34% en valeur sur ce marché”. Les exportations de vins et spiritueux vers les Etats-Unis représentent environ 4,1 milliards d'euros. Néanmoins, comme le rappelle César Giron, président de la FEVS, « cette reprise remarquable ne doit pas faire oublier que si les sanctions sont suspendues, ce contentieux n'est pas résolu. Il appartient aux pouvoirs publics de régler rapidement et définitivement ce dossier, après quinze ans de conflit ». A noter également que le Brexit a finalement eu peu d’effet car les exportations françaises vers le Royaume-Uni ont augmenté de 20 % pour atteindre un niveau record de 1,6 milliard d'euros. Les exportations vers le marché chinois se portent également très bien, avec un bond de 56 %, à 1,26 milliard d'euros.
Dans le détail, les exportations de champagnes dépassent les 3,5 milliards d'euros, celles de bordeaux 2,3 milliards d'euros, celles de bourgognes 1,27 milliard, les vins de la vallée du Rhône 524 000 euros et ceux de Provence 313 000 euros. Dans les spiritueux, c’est le cognac qui se porte particulièrement bien avec des ventes à l’export qui ont atteint 3,6 milliards d’euros en 2021.
Toutefois, quelques nuages commencent à s’amonceler. Ainsi, selon Antoine Leccia, président d'Advini, “les hausses de matières premières non jamais été aussi fortes”, que ce soit sur les bouteilles (plus de 10%) ou sur les cartons (jusqu'à 30%). De plus, “le coût du frêt a été multiplié par 5, voire 6”. Ainsi, comme l’explique Jérémy Fouquet, gérant de Wine Artisans, “on payait 6 000 dollars pour envoyer un conteneur de 1 100 caisses en Californie, aujourd'hui on paie 12 000 dollars et le conteneur n'est toujours pas arrivé au bout de huit semaines”.
Les Échos, Pourquoi la finance s'intéresse toujours plus au secteur agricole, 17/02/2022
Dans un article paru dans la dernière édition du Déméter, Roberto Vitón de Valoral Advisors a analysé l’intérêt du monde financier pour l’agriculture. Comme il l’explique, “au fil des deux dernières décennies, l'agriculture et l'alimentation sont devenues une classe d'actifs courante pour les investisseurs institutionnels”. Ainsi, il montre que le le nombre de fonds d'investissement - hors fonds souverains - spécialisés sur cette thématique est passé de 41 en 2005 à 730 aujourd'hui.
Selon lui, les investisseurs sont friands de la croissance continue du secteur agricole mais également de la diversité des stratégies d'investissement que leur offre ce secteur ainsi que les liens avec le climat, la nutrition et la durabilité. Les investisseurs misaient en priorité sur les terres agricoles (33 % des encours) mais également sur la production primaire et le non coté (37 %).
Toutefois, Roberto Vitón rappelle qu'un investisseur institutionnel alloue moins de 2 % de ses capitaux à l'agriculture ou à l'alimentation. Il note toutefois que les start-up FoodTech attirent de plus en plus les investisseurs.
Par ailleurs, certains Etats utilisent les fonds souverains pour renforcer leur sécurité alimentaire. C’est le cas par exemple de Singapour, via son fonds d’investissement Temasek, qui a alloué 10 % de son portefeuille de 244 milliards de dollars au secteur, contre 4 % en 2017. Cette montée en puissance ne doit rien au hasard. Singapour ne produit en effet sur son territoire que 10 % de sa nourriture. D'ici à 2030, elle veut porter cette part à 30 % pour réduire sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur.
ADQ, un fonds souverain d'Abu Dhabi, a de son côté pris une position dans le négociant de produits agricoles Louis Dreyfus. La stratégie est comparable : c'est aussi une pierre posée pour garantir la sécurité alimentaire à sa population.
Atlantico, Les engrais et la sécurité alimentaire de l’Europe, l’autre enjeu du bras de fer entre l’UE et la Russie, 18/02/2022
Les problèmes entre la Russie et l’Ukraine risque également d’impacter l’agriculture mais plutôt du côté des intrants. En effet, l’article rappelle que, si l'Union Européenne est pratiquement autonome pour les engrais azotés, ces derniers sont fabriqués à partir du gaz naturel. Or la Russie représente 30 % des achats de gaz de l'Europe et par conséquent, environ un quart des engrais européens dépendent de la Russie. Par contre, le groupe EuroChem, détenu à 90% par un homme d'affaires russe, a récemment annoncé vouloir racheter les actifs chimiques et les engrais azotés du groupe européen Borealis. Sur un marché européen des engrais moyennement concentré, Eurochem pourrait, avec ce rachat, devenir un acteur majeur de ce marché.
De son côté, la Russie est dépendante de l'Europe pour les légumes, les viandes et les vins et spiritueux.
New York Times, The New Secret Chicken Recipe? Animal Cells., 15/02/2022
Encore un énième article sur la viande cellulaire. Mais cette fois-ci c’est à une pleine page dans le New York Times que ce segment a eu droit. L’auteur de l’article y décrit notamment une dégustation réalisée chez Upside Foods.
Ceux qui nous lisent régulièrement n’apprendront rien de bien nouveau sur la viande in-vitro.
Quelques points intéressants toutefois :
Le Dr Uma Valeti, qui a aidé à lancer Upside Foods en 2015 explique “nous sommes en train de changer le paradigme. Nous détachons la viande de l'animal”.
Le marché mondial de la viande in-vitro pourrait atteindre 25 milliards de dollars d'ici 2030, selon McKinsey. Cela reste tout de même une part minuscule du marché de la viande, qui est lui estimé à 1 400 milliards de dollars. Mais les entreprises agroalimentaires y voient un acteur clé dans la catégorie en pleine expansion des alternatives à la viande.
Singapour est devenue la première nation à accorder une autorisation réglementaire en 2020 mais les États-Unis ne sont pas loin derrière car le ministère de l'Agriculture et la Food and Drug Administration pourraient finir de rédiger des règles sur la façon de produire et de vendre de la viande in-vitro d'ici la fin de l'année.
Parmi les enjeux clés des entreprises de ce secteur : maîtriseront-elles un jour la technologie et construiront-elles des usines suffisamment grandes pour produire des quantités commercialement viables de viande à un prix que les consommateurs sont prêts à payer.
La réticence à l'égard de cette technologie reste également un obstacle. Dans une enquête auprès des consommateurs publiée début janvier par l'Agence britannique des normes alimentaires, seules un tiers des personnes interrogées ont déclaré qu'elles étaient prêtes à l'essayer. Selon Dasha Shor, directrice associée chez Mintel, un Américain sur dix seulement serait intéressé par des aliments ou des boissons produits à partir de cellules.
Les jeunes sont plus ouverts à la viande in-vitro que leurs aînés, ce qui explique que des entreprises comme Aleph Farms, en Israël, recrutent des membres de la génération Z comme ambassadeurs de la viande cellulaire.
Les premiers produits qui seront vendus seront probablement un mélange de protéines végétales et de viande in-vitro
Dans l’Etat de Géorgie, les produits issus de la culture cellulaire doivent être étiquetés "cultivé en laboratoire" ou "créé en laboratoire"
Tech Crunch, One day soon, a robot will make you a salad, 17/02/2022
On reparle de robotisation et d’automatisation dans la restauration avec cette fois-ci un focus sur Hyphen, une startup américaine qui vient de lever 24 millions de dollars.
Alors que la problématique des recrutements est prégnante dans le monde de la restauration, l’automatisation des cuisines de restaurants et de chaîne de fast-food est un segment qui intéresse de plus en plus.
Après les pizzas, il semblerait que les salades soient les prochains plats à pouvoir être entièrement préparés par des robots.
Hyphen propose Makeline, une solution modulaire permettant d'automatiser le processus de production des bols de salade grâce à une sorte de tapis roulant qui se déroule sous le comptoir. A la différence de certains de ses concurrents, le système développé par Hyphen repose sur la présence d'un humain derrière le comptoir, ce qui permet de garder des interactions avec les clients.
The Economist, How the sugarloaf pineapple became the champagne of Benin, 19/02/2022
Une fois n’est pas coutume, voilà un article qui s’intéresse à l’ananas. Mais pas n’importe lequel : l’ananas pain de sucre.
L’article explique que l'ananas pain de sucre est au Bénin ce que le jambon est à Parme. L'an dernier, il a obtenu la première "indication géographique" (IG) du pays.
Cette initiative du Bénin est le signe d'une tendance plus large car d’autres pays africains pourrait être tentés de faire de même pour certains de leurs produits phares. En effet, d’après une étude récente, les aliments bénéficiant d’une indication géographique sont en moyenne vendus 43 % plus cher. Pour le vin, qui représente plus de 50 % des ventes de produits protégés par l'UE, ce chiffre atteint 300 %.
Le Bénin espère que cette IG permettra d’améliorer ses exportations d'ananas mais qu'il rendra également plus fructueuses ses ventes de noix de cajou, de noix de karité et de beurre de karité. Des prix plus élevés pourraient faire une grande différence dans un pays où 38 % de la population travaille dans des exploitations agricoles et 45 % vit avec moins de 1,90 dollar par jour.
D'autres pays de la région espèrent également en profiter. Le poivre Penja du Cameroun a été le premier produit africain à recevoir le label tant convoité en 2013. Les ventes de ce poivre très recherché ont permis de multiplier par six les revenus des agriculteurs locaux.
Toutefois, selon Michael Blakeney, professeur à l'université d'Australie occidentale, le grand défi consistera à s'assurer que les avantages des prix supérieurs sont répercutés sur les agriculteurs et ne sont pas captés par les intermédiaires, qui disposent généralement de plus d'informations sur les marchés que les petits exploitants.
Wall Street Journal, Food Delivery Startups Look for New Ways to Sustain Growth, 14/02/2022
Selon PitchBook, les sociétés de capital-risque ont investi 18,4 milliards de dollars dans des start-ups d'épicerie en ligne en 2021, auxquels il faut ajouter plus 6,8 milliards de dollars dans des start-ups de livraison de nourriture. Ensemble, l'épicerie en ligne et les applications connexes ont donc représenté plus de la moitié des 39,3 milliards de dollars investis en 2021 dans la FoodTech.
Aujourd'hui, ces entreprises se réoutillent pour maintenir leur croissance, même si les consommateurs retournent petit à petit faire leurs courses en magasin. Pour certaines d'entre elles, cela signifie se lancer dans des produits plus élémentaires, comme les outils de gestion des ventes et des stocks destinés aux exploitants de magasins d'alimentation. Pour d'autres, il s'agit de proposer des offres d'avenir, comme la livraison de produits alimentaires par drone.
Ainsi, l’un des pionniers du secteur, l’américain Instacart, a déclaré qu'il prévoyait d'étendre son activité émergente de technologie d'entreprise, qui va au-delà des livraisons, en fournissant l'infrastructure sous-jacente et les outils logiciels pour les sites internet des épiceries, les chariots intelligents, les caisses des magasins et les centres de distribution.
Courier Media, Hydrate and co-create, 18/02/2022
Alors que l’on parle énormément des NFT depuis quelques mois, leur utilité reste encore un mystère pour beaucoup de monde.
Néanmoins, les frères Alex et Steve Michaelsen pensent que les NFT pourraient être utilisés pour jeter les bases de la co-création de marques avec les clients. Voici comment ils espèrent en faire un modèle économique durable et non un simple projet à la mode.
Leur projet s’intitule Leisure Project. Il s’agit d’une marque de boissons qui a été lancée en 2020. Celle-ci contient des ingrédients qui permettent de combattre le stress, d’améliorer la concentration et d’aider le buveur à être plus productif et inspiré, même après une séance d'entraînement sportif.
Les 2 frères ont lancé un serveur de discussion sur l’application Discord et ont commencé à construire une communauté, avec des participants qui partagent des idées d'ingrédients (devraient-ils essayer l'allulose comme édulcorant ?), discutent de formulations d'arômes (comment faire pour que la lavande n'ait pas un goût de savon ?) et partagent des recommandations sur le packaging. Les membres sont récompensés par l'accès à des informations et des contributions supplémentaires au fur et à mesure de leur participation. Aujourd'hui, Leisure Project passe à la vitesse supérieure avec la publication d'une série de NFT. Dans les semaines à venir, Leisure Project lancera très exactement 4 567 NFT conçus par plusieurs artistes différents. Ils seront “mintés” (ou frappés en français) à environ 0,08 ETH, soit environ 200 dollars. Les détenteurs de NFT recevront la première série de boissons avec une livraison gratuite et des prix réduits. Mais surtout, ils auront accès aux tests des produits et pourront proposer de nouvelles saveurs et de nouveaux ingrédients, ce qui leur permettra de participer à la recherche et au développement si leurs suggestions sont retenues par les détenteurs de NFT. La vente permettra également de financer des subventions de 10 000 dollars pour les détenteurs de NFT afin qu'ils puissent lancer des projets créatifs, parmi d'autres avantages visant à créer une communauté autour de la marque.
L'objectif est donc de faire du NFT quelque chose que les gens veulent acheter et conserver, plutôt que de le revendre rapidement pour en tirer un bénéfice. Dans ce cas précis, l'avantage de la propriété est en fait l'accès à la construction de la marque.
Depuis le lancement de son Discord en décembre dernier, Leisure Project a déjà rassemblé plus de 1 100 personnes sur la plateforme et devrait expédier le premier lot de produits d'ici l'été. Un phénomène intéressant est à noter : il y a un certain nombre de membres actifs de la communauté qui sont localisés aux Philippines alors que le produit n’est pas disponible en dehors des États-Unis.
L’un des frères explique “Nous pensons qu'à l'avenir, les marques et les produits que les gens apprécient seront co-créés par la communauté même qui les consomme. Et, grâce à cette co-création, les consommateurs devraient être récompensés. Il s'agit d'un changement radical dans la façon dont les marques, les entreprises et la société dans son ensemble ont traditionnellement fonctionné". Affaire à suivre donc.
Wall Street Journal, The Next 'It' Diet? Not Trying to Lose Weight, 08/01/2022
Caroline Dooner, 34 ans, ne fait plus de régime. En 2019, elle a publié un livre, "The F*ck-It Diet", sur sa lutte contre les régimes et l'obsession culturelle d'être mince.
De plus en plus de personnes comme elle, fatiguées de la pression de la balance, des restrictions sur leurs aliments préférés et de l'obligation d'avoir une certaine apparence, se demandent si elles ne devraient tout simplement pas abandonner complètement les régimes. Certaines personnes ont ainsi découvert le mouvement anti-régimes, qui est en plein essor et anticipe un avenir dans lequel les gens n'essaieront pas de changer leur poids. Au lieu de se fier au poids ou à l'indice de masse corporelle, ces diététiciens et nutritionnistes préconisent de mettre fin aux régimes et de mettre davantage l'accent sur des marqueurs de santé tels que l'endurance, le sommeil et le bien-être mental. L'évolution des opinions sur ce que signifie être en bonne santé, ainsi que la recherche scientifique sur les régimes et la santé, contribuent à alimenter ce mouvement.
Mais selon ses partisans, ce mouvement anti-régime a beaucoup de mal à s'imposer. En effet, la communauté médicale considère encore très majoritairement le poids comme un baromètre de la santé et des décennies de recherches scientifiques établissent un lien entre un poids élevé et les risques accrus de maladies cardiaques, de cancer, de diabète et d'autres maladies.
Pourtant, certaines recherches mettent en évidence l'inefficacité et les dangers des régimes, et suggèrent une explication plus nuancée de certains problèmes de santé associés à un poids élevé. Il a par exemple été démontré que les régimes yo-yo ont des effets néfastes sur la santé. Une étude portant sur les données de plus de 9 500 personnes souffrant de maladies cardiaques a révélé que celles qui avaient connu les plus grandes fluctuations de poids sur près de cinq ans présentaient un risque significativement plus élevé de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral ou de décès, par rapport à celles dont le poids fluctuait moins. D’autres études montrent que les régimes peuvent également prédisposer les gens à des troubles alimentaires, en particulier les jeunes et les adolescents. Enfin, des chercheurs ont découvert que la stigmatisation liée au poids peut elle-même être à l'origine de certains des effets négatifs sur la santé généralement associés aux poids élevés.
Pour les anti-régimes, encourager les gens à perdre du poids, c'est les vouer à l'échec. En effet, nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à maintenir la perte de poids qu'ils subissent pendant un régime. D’ailleurs, un examen récent de 121 essais portant sur divers régimes a révélé que le poids et la tension artérielle des participants s'amélioraient généralement après six mois de régime. Toutefois, au bout d'un an, la plupart des personnes avaient repris le poids perdu et les améliorations cardiovasculaires avaient pour la plupart disparu.
Les anti-régimes préconisent plutôt l'alimentation intuitive, c'est-à-dire l'écoute des signaux innés du corps concernant la faim, la satiété et les préférences alimentaires.
Opinion Way, Les Français et la place des agriculteurs dans la société, Janvier 2022
Alors que le Salon de l’Agriculture s’ouvre à la fin de la semaine, Opinion Way propose une étude sur la place des agriculteurs dans la société.
Qu’en retenir?
96% des personnes interrogées estiment que le travail des agriculteurs français est indispensable à notre économie
89% pensent que la contribution des agriculteurs français à notre société est souvent sous-estimée
Etonnamment, 75% estiment savoir en quoi consiste la vie et le travail des agriculteurs français au quotidien. Toutefois, seuls 56% des 18-24 ans l’affirment.
87% affirment avoir plus que jamais envie de soutenir les agriculteurs français
Avec la crise, ils sont 86% à avoir plus que jamais pris conscience de l’importance de l’agriculture dans leur alimentation quotidienne
94% affirment que c’est une nécessité d’en faire plus pour privilégier les produits issus de l’agriculture française
Apur, Drive piétons, dark kitchens, dark stores Les nouvelles formes de la distribution alimentaire à Paris, Février 2022
Une étude très complète sur l’essor des drive piétons, des dark stores et des dark kitchen à Paris.
Traditionnellement, la distribution de produits alimentaires à Paris est assurée par les petits commerçants et artisans de quartiers (primeurs, boulangers, bouchers, cavistes, etc.) d’une part et d’autre part par la grande distribution au travers de différents formats de magasins (supérettes, supermarchés, voire hypermarchés).
Depuis 2 ans environ, de nouveaux canaux de distribution se sont développés à Paris comme les « drive piétons » et plus récemment encore les « dark kitchens » et « dark stores ». Pour ces deux derniers types d’établissements, la crise sanitaire de la Covid-19 a joué le rôle d’accélérateur de leur développement.
L’étude dresse le bilan de l’arrivée de ces nouveaux acteurs de la distribution alimentaire à Paris au début de l’année 2022 et en décrit les conséquences sur l’espace public, la tranquillité des Parisiens et les conditions de travail des livreurs.
Quelques chiffres à retenir :
57 drive piétons solos et 150 drive piétons accolés à un magasin à Paris en 2022
25 dark kitchens dénombrées en janvier 2022 à Paris
plus de 80 dark stores recensés à Paris et sa proche banlieue en janvier 2022
Culs-de-poule est le premier média qui valorise les femmes des métiers de bouche : les boulangères, les cuisinières, les vigneronnes... Sur Instagram ou dans sa newsletter bimensuelle, l'objectif est le même : raconter le parcours, la passion, les savoir-faire et les produits de bonnes femmes.
Culs-de-poule a décidé de lancer son propre magazine papier. Il s’agit d’un semestriel de 196 pages autour d'un métier de bouche. Le premier numéro sera par exemple consacré aux fromagères.
A cette occasion une campagne de crowdfunding a été lancée et il est possible de s’abonner dès maintenant.
N’hésitez pas à aller participer en cliquant sur ce lien.
Et vous, êtes-vous plutôt pizza romaine ou pizza napolitaine?
En parlant de pizza, ce robot est capable d’en produire 300 par heure
Faire ses courses dans un magasin Lidl tout en regardant un site archéologique du 11è siècle
En puriste de la flammekueche je dis également non
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C’est tout pour aujourd’hui.
Si vous appréciez cette newsletter n’hésitez pas à la partager.
Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey