🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2022-6
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Manger plus sainement peut permettre de gagner plus de 10 ans d’espérance de vie, 08/02/2022
L’Opinion, Le blé, levier méconnu d’une superpuissance russe, 09/02/2022
New York Times, How The Sims Became the Internet’s Most Exciting Place to Eat, 07/02/2022
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, Manger plus sainement peut permettre de gagner plus de 10 ans d’espérance de vie, 08/02/2022
En 2019, des équipes du Global Burden of Disease, un programme mondial de recherche en épidémiologie de l’Institute for Health Metrics and Evaluation à Seattle (Etats-Unis) ont estimé qu’environ 11 millions de morts prématurées par an étaient attribuables à une mauvaise alimentation, soit un décès sur cinq, ce qui représente plus que les décès liés au tabac (8 millions de morts par an).
Dans une récente étude publiée dans la revue PLOS Medicine, une équipe de chercheurs de l’université de Bergen (Norvège) a établi qu’un « régime optimal » riche en légumineuses, céréales complètes, fruits à coque, et fruits et légumes, et pauvre en viande, pouvait faire gagner 13 ans d’espérance de vie à un individu nord-américain aujourd’hui âgé d’une vingtaine d’années (10,7 ans pour une femme) par rapport à un régime alimentaire occidental moyen, où la consommation de féculents, produits laitiers et viande est plus importante.
C’est la première fois que des chercheurs réussissent à quantifier comment différents changements alimentaires peuvent avoir un impact substantiel sur l’espérance de vie. Comme l’explique Lars Thore Fadnes, premier auteur de l’étude, “notre idée de départ était d’étudier comment les changements de paramètres de notre alimentation peuvent affecter la santé et avoir des effets qui se combinent entre eux”.
Ainsi, selon les résultats de l’étude, le seul fait d’augmenter sa ration de légumineuses (pois chiches, fèves, lentilles, haricots, à 200 grammes par jour) permettrait de gagner un peu plus de deux ans d’espérance de vie à l’âge de 20 ans, tout comme le fait de manger plus de céréales complètes (riz complet, pain complet, etc.) et de fruits à coque (jusqu’à 25 grammes par jour, soit, par exemple, une poignée de noix). A l’inverse, la suppression de la viande rouge et de la viande transformée de son assiette permettrait de gagner de 1,5 à 1,9 année d’espérance de vie à l’âge de 20 ans. Mais même si l’on se met à changer ses habitudes alimentaires plus tardivement cela peut avoir des effets bénéfiques. Ainsi, changer d’assiette pour un régime optimal à 60 ans pourrait faire gagner jusqu’à huit ans d’espérance de vie. Si le changement a lieu à 80 ans, le gain espéré est de trois ans.
Les chercheurs ont par ailleurs mis en place le calculateur en ligne Food4HealthyLife pour estimer instantanément l'effet sur l’espérance de vie d'une série de changements alimentaires. Ils affirment que cet outil pourrait être utile aux cliniciens, aux décideurs et aux profanes pour comprendre l'impact des choix alimentaires sur la santé.
LSA, Bel fait un pas de géant dans la décarbonation, 10/02/2022 + L’Usine Nouvelle, Comment le groupe Bel s'engage pour la décarbonation, 11/02/2022
Le groupe Bel vient d’annoncer son nouvel objectif de réduction carbone afin de limiter le réchauffement climatique sous le seuil de +1,5°. Le groupe indique pouvoir réduire de 50 % ses émissions par rapport à 2017 et table sur 26 % d’émissions en moins d’ici 2035, et ce sur les trois scopes, en tenant compte de la croissance du groupe. Antoine Fiévet, PDG du groupe Bel a ainsi affirmé, “nous allons diminuer tout ce qu’on peut. Quand ça sera incompressible, on a des projets de séquestration avec des puits de carbone”.
Pour y parvenir, le groupe compte activer quatre leviers :
Atteindre la neutralité carbone sur les scopes 1 et 2 d’ici 2025 : le groupe affirme avoir déjà réduit de 60% les émissions carbone liées à ses opérations sur la période 2008-2020. A ce jour, 2/3 des énergies utilisées dans les usines du groupe (qui représentent 4 % des émissions) sont durables (et c’est même 100 % pour la France). Pour le transport (13 % des émissions), Bel travaille avec des partenaires pour améliorer son empreinte (développement de carburants alternatifs et des solutions de réfrigération des camions moins gourmandes en énergie)
Accompagner l'amont agricole, qui représente 70% des émissions du groupe : mise en place de rémunérations supérieures au marché pour les producteurs laitiers qui accélèrent sur le durable, réduction des émissions de méthanes des troupeaux d’environ 10 % en ajoutant des compléments alimentaires dans les rations, des fermes pilotes pour l’agriculture régénératrice sont testées aux Etats-Unis
Mettre les consommateurs à contribution : amélioration des emballages (pour 2025, Bel veut atteindre 100 % d’emballages recyclables), développement de produits à base de protéines végétales, qui émettent jusqu’à cinq fois moins de carbone que leur équivalent laitier.
Mise en place d'un indicateur carbone, Bel Low Carbon, qui permet d’avoir une vision claire, précise et régulière de l’empreinte carbone pour chaque usine, chaque pays et chaque ferme.
Le Parisien, Consommation : pourquoi la crise sanitaire fait tant de mal aux Amap d’Île-de-France, 11/02/2022
Qu’il est loin le temps où les listes d’attente pour rejoindre une des 315 Amap d’Île-de-France et des 30 de l’Oise, étaient longues comme le bras. Selon l’article, “depuis quelques semaines, plusieurs fermes peinent à trouver un nombre d’adhérents suffisants”. Florent Sebban, porte-parole du Mouvement interrégional des Amap (Miramap), précise ainsi que “certaines fermes évoquent entre 20 et 30 % de non-renouvellement des adhésions”.
Pour comprendre les raisons de ces non-renouvellements, un questionnaire a été lancé auprès des « Amapiens » et, d’après les retours, “30 % évoquent comme raison principale de leur départ un déménagement, 18 % parlent d’une indisponibilité aux horaires de distribution et 14 % mettent en avant un manque de temps pour gérer leurs paniers de légumes (les cuisiner)”.
Néanmoins, selon Florent Sebban, “le modèle économique n’est pas remis en cause, très peu de personnes ont mis la question du prix en avant (les paniers sont en général autour d’une vingtaine d’euros pour plusieurs kilos de légumes) et les consommateurs accordent de plus en plus d’importance à leur alimentation. Et les créations d’Amap se poursuivent en Île-de-France, c’est donc encourageant”.
Novethic, Pourquoi les circuits-courts décrochent après un boom pendant la pandémie, 13/02/2022
Après avoir connu un boom lors du confinement, les circuits-courts font désormais face à une sorte de désamour de la part des Français. En effet, ils sont même retombés à un niveau plus bas qu’avant la pandémie.
Il y a donc encore une fois une dichotomie claire entre ce qu’affirme le citoyen et ce que fait réellement le consommateur. En effet, comme le souligne bien l’article, “les sondages et études se suivent et constatent toutes un enthousiasme grandissant des Français pour des systèmes de distribution plus justes et durables”. Pour Fanny Parise, anthropologue de la consommation, les consommateurs sont en fait “des menteurs de bonne foi”.
La faute serait également à mettre sur le compte de la grande distribution qui, selon Fanny Parise, propose des “récits publicitaires et des histoires de marques qui vont amener les individus à penser que leur consommation est acceptable”. Yuna Chiffolleau, directrice de recherche à l’Inrae, précise également que “des supermarchés font des ponts d’or à des producteurs locaux pour les attirer”.
Autre explication mise en avant dans l’article : la montée en puissance du Q-commerce qui est “non seulement incompatible avec celui des circuits-courts” mais “leur est même préjudiciable dans la mesure où ils habituent les Français à cette facilité”.
Le Parisien, Vin en canette : les consommateurs français enfin prêts à franchir le pas, 14/02/2022
L’article rappelle tout d’abord quelques chiffres : aux Etats-Unis le nombre de références de vin en canette a triplé en un an, passant de 300 marques à 900 à la fin de l’année 2020. Toutefois, à l’échelle mondiale, la canette de vin ne pèse que 0,4 %.
Par contre, “le vin qui se boit à la manière d’un soda n’a pas encore pénétré l’Hexagone” et “le marché du vin en canette en France est pour le moment inexistant”. Toutefois, d’après un sondage OpinionWay réalisé en janvier 2022, “72 % des personnes interrogées sont intéressées à l’idée d’essayer le vin en canette”. C’est même encore plus chez les 18-24 ans où “cette proportion grimpe à 85 %”.
Et vous, avez-vous déjà testé le vin en canette?
L’Opinion, Le blé, levier méconnu d’une superpuissance russe, 09/02/2022
Un peu de géopolitique alimentaire. On connaît la Russie comme exportateur de gaz mais saviez-vous qu’elle est également devenue au fil des années le premier exportateur de blé au monde?
Les chiffres parlent d’eux mêmes. Alors qu’en 2001, la Russie produisait 36 millions de tonnes de blé et n’en exportait quasiment pas, en 2020, la production a dépassé 80 millions de tonnes et 35 millions ont été exportées (ce qui représente 21% des exportations de blé au niveau mondial). En 5 ans, la production de blé russe a augmenté de 35 millions de tonnes, soit l’équivalent de la production française.
Cette hausse spectaculaire s’explique par une modernisation des techniques, un usage d’intrants plus important, des surfaces cultivées qui sont passées de 23 millions d’hectares en 2013 à 27,6 en 2021. Pour Arthur Portier de chez Agritel, elles est également liée au réchauffement climatique “qui finalement arrange bien la Russie”. Ainsi, “la Russie, autrefois contrainte de privilégier le blé de printemps, semé après les gelées car il supporte mal le froid, a pu cultiver de plus en plus de blé d’hiver, semé en août-septembre”.
Avec de telles récoltes, la Russie a désormais une véritable arme sur la scène politique internationale. Mais “on mesure mal, ici en Europe, à quel point” selon Arthur Portier. Cela s’explique par le fait que le la “disponibilité du blé à des prix abordables est la clé de la stabilité politique et sociale dans nombre de pays”. La Russie a également noué 2 accords d’approvisionnement en blé avec la Chine et la Turquie.
Pour ceux d’entre vous qui souhaitent aller plus loin, je vous propose d’aller voir cet article de blog que j’ai rédigé il y a quelques semaines sur la production et le commerce de blé au niveau mondial.
Process Alimentaire, L'Eco-score et le Planet-score livrent leurs premiers bilans d'étape, 07/02/2022
D’après une étude consommateurs réalisée auprès de 1 000 personnes représentatives de la population française âgée de plus de 18 ans, parmi cinq formats proposés, le Planet-score est privilégié par 48% des personnes interrogées contre 18% pour le second (La Note globale) et 8% pour le dernier, l'Eco-score.
Par ailleurs, l’article explique que les soutiens du Planet-score (Synabio, UFC Que Choisir, WWF, France Nature Environnement, …) mettent en avant le "bilan mitigé du test de l'Eco-score" mené par Carrefour. Parmi les problèmes mis en avant : le fait que les consommateurs sont "confrontés à cette étiquette qui affiche une note seule” et que “les clients de Carrefour ont déclaré vouloir en plus l'affiche du mode d'élevage et des pesticides”.
A ce jour, plus de 70 enseignes et fabricants font évaluer leurs produits avec le Planet-score.
Le Figaro, Les producteurs d’arabica et de robusta profitent peu du rebond des prix, 14/02/2022
Les prix du café ont quasiment doublé en un an. Cela s’explique par une succession d’évènements climatiques (sécheresse, gel historique et pluies diluviennes) qui ont perturbé la production au Brésil. Le pays a en effet récolté 48 millions de sacs de café en 2021 (soit un quart de moins qu'en 2020). Au Vietnam, ce sont les restrictions sanitaires qui ont portées préjudice aux récoltes. Au final, la production mondiale de café sera d’environ 167,5 millions de sacs en 2021-2022 (en baisse de 5 % par rapport à l'année précédente). La demande est par contre toujours très soutenue.
Mais la problématique du café est ailleurs. Ainsi, si les ventes de café aux consommateurs représentent entre 200 et 250 milliards de dollars, à peine 10 % de cette somme se retrouve dans la poche des 12,5 millions de producteurs qui se partagent les récoltes dans le monde. La majeure partie du pactole part chez les grands torréfacteurs (Nestlé, Starbucks…). Le système est d’ailleurs pernicieux car le prix du café est cyclique et “atteint des sommets tous les dix ans environ”, ce qui “incite les producteurs à planter des caféiers” et donc “entraîne un bond de la production et, dans la foulée, une dégringolade des prix”. In fine, comme l’explique Florent Gout, le cofondateur d'Esperanza Café, “les torréfacteurs engrangent alors des marges généreuses mais les revenus des petits producteurs stagnent”.
Ainsi, 84 % des producteurs de café dans le monde ont des exploitations de moins de 2 hectares et ne sont pas forcément très organisés. Par conséquent, avec seulement “1 000 à 1 500 euros brut par an et par hectare, ces petits agriculteurs dégagent des revenus insuffisants pour vivre”.
Le Figaro, L’essor du café en grain met à mal l’hégémonie des dosettes, 14/02/2022
Voilà une nouvelle conséquence de la crise sanitaire. Les ventes de machines à café avec broyeur intégré, dites « full automatique » ont explosé en 2021. Ces machines qui permettent de se faire un café à partir des grains sont vendues plusieurs centaines d’euros mais leurs ventes se sont envolées de 45% l’an dernier. Le taux d’équipement des foyers français en machines full automatique est désormais proche de 10%. Selon Maurizio Cozzolino, directeur général de Lavazza pour l'Europe de l'Ouest, ce sont ainsi environ 600 000 machines de ce type qui se sont vendues entre octobre 2020 et octobre 2021.
Maxime Briquet de chez KantarWorldPanel explique que “le café en grain répond à beaucoup d'attentes, de l'aspect authentique et non transformé du produit à la qualité du goût, en passant de la réduction des déchets”. Résultat : la part de marché des sachets de café en grains est désormais proche de 10 % en grandes surfaces (contre 5% il y a à peine deux ans).
Toutefois, le café en grain est encore loin de remettre en cause l’hégémonie des dosettes, qui représentent encore “plus de la moitié des 3,1 milliards d'euros de café vendu en France”. Néanmoins les poids lourds du secteur ont lancé des gammes de café en grains. Nestlé semble toutefois dubitatif sur l’avenir du café en grain qui reste destiné, selon les dires d’Olivier Bergère, directeur général des cafés Nestlé France, à “une clientèle de connaisseurs”.
Difficile donc de donner des prévisions. L’article précise toutefois que beaucoup d’acteurs s'accordent sur deux points :
“l'ère de la domination de la dosette semble faire place à celle de la mixité des façons de boire son café, selon les moments de la journée, et le nombre de personnes du foyer”.
La consommation de café va continuer à croître en France. Euromonitor estime qu’elle pourrait augmenter de 20 tasses supplémentaires par Français et par an d'ici 2025.
LSA, Découvrez qui sont les gros acteurs de la livraison alimentaire à domicile en France, 10/02/2022
Un article qui dévoile plusieurs chiffres intéressants sur la livraison alimentaire à domicile.
Tout d’abord, celle-ci représentait, en 2021, plus d'un quart des achats alimentaires réalisés en ligne en France d’après FoxIntelligence / Nielsen IQ.
C’est Carrefour qui est en tête et représente, selon NielsenIQ, près d'une livraison à domicile de courses sur 3 en France.
Bien qu’Amazon ne réalise plus d'alimentaire en propre et a signé un partenariat avec le groupe Casino sur cette partie, il est le deuxième plus gros acteur de la livraison à domicile de course. Il représente plus de 15 % .
Par ailleurs, La Belle Vie est le deuxième pure player de la livraison à domicile et représente 5% des parts d'achat dans l'Hexagone. De son côté, Greenweez pèse 2.3%.
Enfin, Gorillas, le leader du Quick-commerce ne pèse pour le moment que 1,8%.
Wall Street Journal, Two Years Into Pandemic, Shoppers Are Still Hoarding, 07/02/2022
Aux Etats-Unis, plusieurs experts de la grande distribution avaient prédit que les achats en gros effectués au début de la pandémie, lorsque l'offre de nombreux produits était limitée, se tasseraient une fois que les gens auraient repris le travail, que les magasins auraient pu se réapprovisionner et que les vaccinations se seraient généralisées. Au lieu de cela, les Américains continuent de faire des réserves de nourriture et d'articles ménagers.
Plusieurs explications à cela :
Beaucoup passent plus de temps à la maison et restent incertains quant à la disponibilité des produits.
Certains ont quitté les appartements étroits des villes pour des maisons de banlieue plus spacieuses, ce qui leur permet de stocker plus
L'inflation incite à faire des économies en achetant en gros.
Cela fait évidemment les affaires des spécialistes des achats en gros. Ainsi, les ventes de Costco , Sam's Club (une filiale de Walmart) et BJ's Wholesale Club ont augmenté de 26,6 % en dollars et de 18 % en volume au quatrième trimestre de 2021 par rapport au même trimestre de 2019, selon IRI.
Si IRI prévoit que la consommation baissera en 2022 par rapport à 2021, les niveaux de consommation de produits alimentaires et d'articles ménagers devraient être encore deux fois plus élevés que les niveaux pré-pandémiques. Krishnakumar Davey, président de l'engagement client chez IRI affirme ainsi que “même si quelqu'un agite une baguette magique et fait disparaître complètement le Covid, nous nous attendons toujours à une consommation élevée dans les foyers, car les gens sont habitués à travailler à domicile et le travail hybride est là pour rester”.
Selon Ayelet Fishbach, professeur de sciences comportementales et de marketing à la Booth School of Business de l'université de Chicago, il est dans la nature humaine d'accumuler des réserves supplémentaires en période d'incertitude. Ainsi, “psychologiquement, le coût de la sous-consommation semble plus élevé que celui de la surconsommation” et “nous sommes plus contrariés de ne pas recevoir notre boîte de céréales que d'avoir une boîte supplémentaire et de devoir la jeter”. Par contre, vous vous en doutez, ce sont surtout des produits transformés qui en profitent (Mac & Cheese et autres).
Selon NPD Group, au plus fort de la pandémie, les Américains prenaient 88 % de leurs repas à la maison, contre 83 % avant la pandémie. A ce jour, les repas pris à la maison se sont stabilisés à environ 85 %, mais l'augmentation de 2 points de pourcentage par rapport aux niveaux de 2019 équivaut à environ 2,9 milliards de repas et de collations par trimestre.
Ce changement d’habitude se retrouve également par effet boule de neige au niveau des ventes de congélateurs et de réfrigérateurs. Ainsi, les ventes de congélateurs coffres aux États-Unis ont plus que doublé pour atteindre 1,714 million d'unités, contre 768 600 en 2019, selon l'Association of Home Appliance Manufacturers. Les ventes de réfrigérateurs ont augmenté à 12,8 millions d'unités en 2021, contre 11,1 millions d'unités en 2019.
New York Times, How The Sims Became the Internet’s Most Exciting Place to Eat, 07/02/2022
Un article intéressant sur la manière dont Les Sims, un jeu vidéo qui a tout de même 22 ans, s'est transformé en un monde où les joueurs peuvent cultiver, chercher, cuisiner et découvrir les nombreuses façons dont les gens vivent la nourriture.
On découvre par exemple que Kayla Sims (c’est bien son vrai nom) a commencé à élever ses propres vaches et poulets. Elle a voyagé un peu, essayant pour la première fois des plats comme le bhel puri, les makis au thon, le boeuf yakisoba et la feijoada. Elle a même fait un peu de cuisine. Mais pour tout cela elle n'a pas eu besoin d'une ferme, d'un billet d'avion ou d'une cuisinière, juste du jeu Les Sims. Dans ce jeu vidéo les joueurs peuvent créer des personnages, appelés Sims, et construire une vie virtuelle autour d'eux, des maisons qu'ils habitent aux vêtements qu'ils portent en passant par les emplois qu'ils occupent.
Pour Kayla Sims, l'une des parties les plus agréables du jeu a été la possibilité d'en apprendre davantage sur la cuisine, l'agriculture, la recherche de nourriture et les cuisines du monde entier, le tout dans le confort de son bureau à Oviedo, en Floride. Elle explique ainsi, qu’en jouant à Sims, “vous apprenez à connaître beaucoup d'autres aliments que vous n'avez jamais vus auparavant”.
L’article explique que des millions de joueurs du monde entier se connectent chaque jour pour jouer à Sims. Avec la pandémie, la popularité du jeu n'a fait que croître et les joueurs de Sims ont accumulé 1,2 milliard d'heures de jeu en 2021.
Si, dans les premières versions du jeu, la nourriture servait simplement à satisfaire la faim, Les Sims 4, sorti en 2014, a étendu la profondeur et le réalisme de la façon dont les joueurs peuvent interagir avec la nourriture. De nos jours, les Sims peuvent posséder et gérer un restaurant ou un café, concevoir des menus et embaucher et licencier des employés. Ils peuvent passer du poste de plongeur à celui de chef cuisinier ou même devenir des critiques gastronomiques professionnels. Ils peuvent aussi bien être végétariens ou intolérants au lactose, et la plupart des enfants Sims passent par une phase d'alimentation difficile. Les Sims ayant le trait de personnalité "Foodie", sont fiers de manger de la bonne nourriture et peuvent regarder des émissions de cuisine pour s'inspirer. En tout, ce sont plus de 300 plats que les joueurs de Sims peuvent essayer ou cuisiner.
CNBC, Tequila could overtake vodka as America’s favorite liquor as sales boom, 05/02/2022
Alors que la vodka est le spiritueux le plus vendu aux États-Unis depuis les années 1970, elle pourrait bientôt être détrônée par la tequila.
En effet, la tequila et le mezcal (qui sont tous deux produits à partir d’agave) ont été la deuxième catégorie de spiritueux à la croissance la plus rapide en 2021, derrière les cocktails prémélangés, avec des ventes qui ont augmenté de 30,1 % par rapport à l'année précédente pour atteindre 5,2 milliards de dollars (98% de ces ventes concernaient de la tequila). Il s'agit désormais de la deuxième catégorie en termes de revenus, derrière la vodka et ses 7,3 milliards de dollars.
L’article nous explique également la différence entre tequila et mezcal. Ainsi, la tequila n'est fabriquée qu'à partir de la plante d'agave bleue alors que le mezcal peut être fabriqué à partir de dizaines de sortes d'agaves différentes.
Mais les spiritueux à base d'agave pourraient être en passe de la dépasser dans quelques années seulement. Certes la vodka reste loin devant en termes de volumes, ave 78,1 millions de caisses vendues en 2021 contre 26,8 millions de caisses pour la tequila et le mezcal. Mais la téquila est montée en gamme depuis quelques années et n’est plus uniquement utilisée comme base pour certains cocktails. Diageo, qui possède notamment les téquilas haut de gamme Don Julio et Casamigos, prévoit que les ventes de tequila progresseront plus rapidement que l'ensemble de l'industrie des spiritueux au cours des cinq à dix prochaines années. Par ailleurs, un nombre croissant de célébrités ont lancé leurs propres marques de tequila et de mezcal, espérant imiter le succès de la tequila Casamigos de George Clooney, qui a été vendue à Diageo pour 1 milliard de dollars en 2017.
New York Times, ‘A Sense of Crisis’ for Wasabi, a Pungent Staple of Japanese Cuisine, 07/02/2022
Voilà un autre exemple d’un pays qui est confronté à l’insécurité alimentaire.
L’article s’intéresse à l’un des piliers de la gastronomie japonaise, le wasabi. Ce condiment est un indispensable qui agrémente de nombreux plats japonais. Historiquement, le wasabi a poussé pendant des centaines d'années à l'état sauvage dans les montagnes du Japon. C’est il y a environ quatre siècles que des agriculteurs de Shizuoka ont commencé à le cultiver.
Mais sa culture devient de plus en plus compliquée au pays du soleil levant.
D’une part, la hausse des températures a rendu ses cultures plus sensibles aux moisissures et à la pourriture. Le Japon est de plus en plus soumis à des précipitations imprévisibles, des inondations et des typhons plus intenses. Par ailleurs, la qualité de l'eau de source s'est détériorée au fil du temps, en raison de l'abondance de cèdres et de cyprès héritée de la reconstruction lancée après la Seconde Guerre mondiale. De plus, de nombreux producteurs de wasabi approchent de l'âge de la retraite et ne trouvent pas forcément de jeunes pour reprendre leurs exploitations.
Résultat : à Shizuoka, l'une des plus grandes régions productrices de wasabi du Japon, le volume de wasabi produit a diminué de près de 55 % au cours de la dernière décennie selon le ministère de l'agriculture, des forêts et de la pêche.
Comme le résume bien Hiroyuki Mochizuki, président de Tamaruya, “afin de protéger la culture alimentaire japonaise il est important de protéger le wasabi”.
Les chercheurs et les cultivateurs locaux ont commencé à expérimenter des croisements dans le but de développer des variétés de wasabi robustes qui prospéreront même avec des températures plus élevées. Le problème est que, contrairement à d'autres cultures comme les concombres ou les tomates, l'extraction des graines et la culture des jeunes plants de wasabi nécessitent une technologie sophistiquée.
Fast Company, Your supermarket’s egg aisle has some of the hottest branding in the store. Here’s why, 15/02/2022
Analyse d’un phénomène intéressant aux Etats-Unis : la manière dont les oeufs en boites sont marketés et redonnent des couleurs à un rayon qui est souvent terne et monocouleur.
L’article explique bien la problématique initiale des acteurs de ce secteur : contrairement à un paquet de fraises, dont la couleur est un indicateur de fraîcheur, ou à un pot de yaourt dont la liste des ingrédients est une indication de la qualité, il n'y a pas de moyen facile de faire la différence entre un œuf et un autre sans ouvrir la boîte. La valeur doit donc être indiquée par l'emballage.
Ainsi, à mesure que de plus en plus de marques d'œufs ont commencé à apparaître dans les rayons, elles sont devenues de plus en plus créatives dans leurs efforts pour attirer l'attention d'un acheteur occasionnel. Par ailleurs, l’article explique que les marques d'œufs de qualité supérieure ont longtemps été gênées par une terminologie confuse (notamment sur la différence entre "sans cage" et "en liberté") et ont donc commencé à privilégier le design plutôt que le langage pour indiquer la qualité.
Les marques utilisent donc la couleur, la typographie et les matériaux pour montrer qu'elles sont différentes (et meilleures) que tous les autres œufs sur le marché. Handsome Brook Farms utilise des couleurs vives et des illustrations inspirées de la nature pour faire allusion à ses normes élevées. Consider Pastures a pour sa part misé sur des boites bleues et dorées qui font fureur sur Tik Tok.
Par ailleurs, l’article parle de la multiplication des certifications et met en avant la décision de Handsome Brook Farms. Ainsi, “au lieu de bombarder les gens de certifications”, la marque a décidé de conserver le label bio sur le devant de la boîte, mais de déplacer “American Humane Certified”, une évaluation du bien-être animal, à l'arrière. De plus, à l'intérieur du couvercle, un graphique compare les qualités relatives des autres options d'alimentation des œufs (conventionnelle, sans OGM, biologique) et d'élevage (sans cage, en liberté, en pâturage).
Comme le résume l’article, “à près de 10 dollars la douzaine, les œufs de pâturage ne doivent pas seulement faire appel au sens du bien-être animal du consommateur”.
Quand la viande devient un produit de luxe
Une carte des boulangeries à Paris
Food Karma #22 | Guy Debert – PDG de Kaoka | Le chocolat, un plaisir pas si simple
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey