🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2022-13
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
LSA, InVivo Retail s’allie à 2MX Organic pour dynamiser ses différentes enseignes, 31/03/2022 + Le Figaro, InVivo Retail s'allie à 2MX pour entrer en Bourse, 31/03/2022
Financial Times, How to sell New World wines to the French, 02/04/2022
Bloomberg, The $120 Billion Global Grain Trade Is Being Redrawn by Russia's War in Ukraine, 05/04/2022
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
LSA, InVivo Retail s’allie à 2MX Organic pour dynamiser ses différentes enseignes, 31/03/2022 + Le Figaro, InVivo Retail s'allie à 2MX pour entrer en Bourse, 31/03/2022
2MX Organic, le SPAC (véhicule financier coté en bourse pour lever des fonds) créé par Moez Zouari, Xavier Niel et Matthieu Pigasse vient d'annoncer son association avec le groupe coopératif InVivo afin "de constituer un leader européen de la distribution durable, alternative et responsable".
L'opération a pour but de développer les enseignes d'InVivo Retail, qui représentent à l’heure actuelle 1 600 magasins, dont 220 détenus en propre, pour un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros dans la jardinerie (Gamm vert, Jardiland, Delbard et Jardineries du Terroir), la distribution alimentaire (Frais d'Ici, Bio&Co) et l'animalerie Noa. Une fois l’opération finalisée, 2MX Organic intègrera les activités d'InVivo Retail et InVivo sera actionnaire majoritaire dans la nouvelle structure avec une participation minimum de 60%.
Cette alliance repose sur quatre piliers :
la consolidation de la place de leader d'Invivo sur le marché du jardinage,
l'accélération du développement sur le marché de l'animalerie en élargissant l'offre de produits et de formats,
une transformation digitale complémentaire de l'offre e-commerce,
le développement des activités alimentaires via le lancement d'un nouveau concept de magasins adossés aux jardineries, qui s’appellera Le Grand Marché - Frais d'Ici
Chaque magasin Le Grand Marché - Frais d'Ici aura une surface de 600 à 1500 m2. Les deux partenaires visent l’ouverture de 100 magasins et 2MX Organic veut que l'alimentaire (qui représente actuellement 10 % des ventes d’InVivo Retail) pèse d'ici cinq ans aussi lourd que la jardinerie. Cette ambition sera financée notamment par les 300 millions d'euros qui ont d'ores et déjà été levés par 2 MX Organic et, si besoin, par la capacité d'emprunter 1,5 milliard d'euros supplémentaire dont dispose le SPAC.
Le Parisien, Aldi, le «petit» discounter qui monte, 08/04/2022
Le discounter allemand Aldi, qui se revendique « inventeur du discount », vient d’ouvrir deux nouveaux magasins à Paris et s’est fixé pour ambition de “gagner des parts de marché en conquérant les centres-villes”.
Comme le précise Franck Johner, le directeur général adjoint d’Aldi France, « au total, à Paris, nous sommes passés d’un magasin début 2021 à 19 aujourd’hui ».
Pour rappel, Aldi a racheté fin 2020 547 magasins Leader Price au groupe Casino. Le groupe possède désormais 1 310 magasins en France et compte en ouvrir une centaine en 2022. Franck Johner explique que l’objectif du groupe est “qu’en 2030 chaque Français puisse avoir accès à l’un de nos 1 900 magasins en moins de 15 minutes”.
Les Échos, E. coli, salmonelles, listeria… la série noire de l'agroalimentaire, 07/04/2022 + Le Figaro, «Le risque zéro n'existe pas» : éviter la défaillance sanitaire, un défi pour les industriels de l'agroalimentaire, 06/04/2022
Ces derniers jours, les annonces concernant des problèmes sanitaires dans l’agroalimentaire se sont enchaînées : fermeture d'une usine Buitoni (filiale de Nestlé) dans le Nord suite à l’intoxication de dizaines d’enfants, retrait de “tonnes de Kinder” des rayons ou encore des listeria trouvés dans un fromage au lait cru produit par Graindorge (filiale de Lactalis).
Dans les faits, les produits et les bactéries incriminés sont différents. Ainsi, “les salmonelles provoquent diarrhées et maux de tête, rarement des décès” alors que “l'E. coli peut, lui, laisser des séquelles graves”. Concernant la listériose, on dénombre “quelques centaines de cas par an en France” mais “une fois déclarée, elle peut être meurtrière”.
S’il n’y a pas de lien avéré entre ces différentes affaires, c’est leur enchaînement et le traitement médiatique qui en a découlé qui a “un effet désastreux sur l'opinion publique”. Par ailleurs, “le coût pour les entreprises est énorme en termes d'image” et . “les rappels de produits peuvent vite atteindre des sommes substantielles”. Dans le cas de Buitoni c’est l’image du leader mondial de l'alimentation qui en prend un coup. En effet, l'usine Buitoni a été fermée après « deux inspections d'hygiène approfondies » de la DGCCRF.
Comme l’explique Jean-Philippe Capitain, ingénieur conseil en maîtrise des risques sanitaires et amélioration des performances et qualité en agroalimentaire, “l'ensemble des usines d'agroalimentaire doivent respecter des prérequis en termes d'hygiène”, auxquels s'ajoute un guide des bonnes pratiques de fabrication et d'hygiène spécifique à chaque profession. Si les usines sont soumises à un protocole strict, Jean-Philippe Capitain précise que les autorités sanitaires “n'ont pas beaucoup de moyens” et que “un contrôle est réalisé environ 1 fois par an, surtout au sein des grosses usines”. Néanmoins, les entreprises réalisent également des contrôles car, comme le précise Audrey Rey, consultante spécialisée dans la réglementation agroalimentaire et associée au sein d'Axel Groupe, “ces dernières années, il y a une prise de conscience. Les entreprises d'agroalimentaire effectuent de plus en plus d'analyses car les directions ont très peur des scandales alimentaires”.
Bref, en agroalimentaire comme partout ailleurs “le risque zéro n'existe pas”.
Le Monde, Bactérie E. coli : comment des pizzas Buitoni ont été débusquées par les autorités sanitaires, 01/04/2022
Un article qui explique les différentes étapes qui ont mené à la découverte de la source des intoxications alimentaires récentes.
Tout d’abord, les autorités ont indiqué qu’il s’agit d’une épidémie très inhabituelle d'infections alimentaires, des syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), qui sévit en France métropolitaine depuis le début de l'année. Chez l'enfant, ce syndrome est le plus souvent dû à une bactérie Escherichia coli.
L’article explique que cette épidémie est atypique pour au moins trois raisons :
la saison car les contaminations recensées « dépassent largement le nombre habituellement observé de SHU pédiatriques en hiver » .
l'âge des patients touchés car « habituellement, ce sont les enfants de moins de 3 ans qui sont les plus fréquemment touchés » alors que dans ce cas précis, les enfants malades sont âgés de 1 à 18 ans et leur âge médian est de 7 ans
elle provient de pizzas contaminées alors que, le plus souvent, les aliments en cause dans les SHU sont des steaks hachés ou des fromages au lait cru.
Pour trouver le lien entre les différents malades, les enquêteurs ont utilisé les cartes de fidélité que proposent les enseignes de distribution. Comme l’explique François-Xavier Weill, responsable de l'unité bactéries pathogènes entériques de l'Institut Pasteur, “en 2011, ce système de traçage avait déjà permis de remonter à des graines germées, responsable d'une épidémie de SHU qui avait fait plus de 50 morts en Allemagne”. Par la suite, c’est un test ADN effectuée sur une pizza Fraîch'Up présente dans le congélateur d'une famille touchée et encore non déballée qui a permis de découvrir des bactéries E. coli dans la pâte. Enfin, le génome de la bactérie trouvée dans cette pizza a été séquencé, puis comparé au génome des bactéries prélevées chez les patients.
Toutefois, comme l’affirme Nestlé France, “ à ce jour, la provenance de la bactérie présente dans la pizza Fraîch'Up reste indéterminée”.
La Tribune, Guerre en Ukraine : pourquoi les produits « bio » pourraient moins souffrir de la hausse des prix, 30/03/2022
Un entretien avec Laure Verdeau, la directrice de l’Agence Bio.
Elle revient notamment sur la baisse de la consommation de produits bio. Elle met en avant le fait qu’il faut remettre cette baisse dans un contexte plus global de baisse de consommation alimentaire. Elle précise toutefois que le ralentissement du bio est “surtout dû à l'ouverture croissante de points de vente directe de producteurs qui se veulent "presque bio". C'est une nouvelle catégorie qui émerge et qui est difficile à quantifier. Elle profite de la préférence pour le local exprimée par les Français”. Par ailleurs elle met également en avant la multiplication “ d'autres labels, qui font du "bio-like", sans pour autant avoir les mêmes garanties” mais qui “prennent des parts de marché grâce à des prix intermédiaires”.
Néanmoins, elle précise que “dans le contexte inflationniste actuel, on peut toutefois imaginer que les prix du bio, émancipés des engrais azotés de synthèse, dont les coûts s'envolent, vont croître moins que ceux des produits de l'agriculture conventionnelle. D'autant plus que le bio prévoit une obligation d'autonomie partielle pour l'alimentation animale”.
Dans cet entretien elle donne également des pistes pour relancer le bio. Elle insiste notamment sur le fait qu’il “faut redonner envie de bio. Notamment en objectivant le message, en les informant” et qu’il “manque 20 millions d'euros par an pour communiquer sur les avantages du bio et sur comment manger plus de bio à budget maîtrisé”.
Le Télégramme, Ventes de bio en berne : les distributeurs en appellent à l’État, 30/03/2022
Les spécialistes du bio sont confrontées à une baisse des ventes en 2021 :
« Légère baisse de chiffre d’affaires », à 1,6 milliard d’euros malgré 81 ouvertures de magasins pour Biocoop, qui en compte 767 au total pour 7 500 salariés
385 millions d’euros de ventes en 2021 pour Naturalia contre 395 millions en 2020
Pour Allon Zeitoun, directeur général de Naturalia et président du Synadis Bio, le gouvernement actuel n’est pas très favorable au bio “alors qu’il a toute sa pertinence en termes de réduction des gaz à effet de serre ou d’impact sur le sol et le climat”. Selon lui la filière ne cherche pas tant à avoir une baisse du taux de TVA, mais plutôt “une position claire en faveur du bio”.
Les Échos, Nestlé surfe sur le boom de la consommation de café à domicile aux Etats-Unis, 29/03/2022
Focus sur une catégorie qui, comme l’explique bien l’article, “n'est pas facile à traduire, mais (…) fait les affaires de l'agroalimentaire aux Etats-Unis” : le creamer.
Concrètement, le creamer fait référence à ce nuage de crème légère ajoutée au café pour l'adoucir. Mais évidemment aux Etats-Unis il est plus complexe et surtout moins diététique. On le trouve là-bas sous forme liquide ou en poudre, et il est le plus souvent “un mélange de sucre, d'huile (y compris de palme) et d'arôme (souvent artificiel)”.
Le marché du creamer pèse pas moins de 4,27 milliards de dollars de chiffre d'affaires. C’est un marché qui est mature aux Etats-Unis, mais qui a encore progressé de 5,4 % l'an dernier selon les données de NielsenIQ.
Nestlé est leader sur le marché américain avec sa marque CoffeeMate, devant la marque International Delight, du groupe Danone. Preuve que c’est un marché prometteur : le groupe suisse vient d'annoncer un investissement de 675 millions de dollars (615 millions d'euros) en Arizona pour construire une usine de « creamer ».
Comme l’explique le PDG de Nestlé, Mark Schneider, « Avec un cadre de travail plus flexible et plus de travail à distance, davantage de café sera consommé à domicile, même après la pandémie. Nous perdrons peut-être une tasse de café hors de la maison, mais notre part de marché à la maison est évidemment beaucoup plus forte, et nous allons donc bénéficier de ce développement. »
Le Figaro, La filière du pruneau d'Agen craint une vague de faillites, 07/04/2022
La France est le troisième producteur mondial de pruneaux derrière le Chili et les États-Unis. Néanmoins, avec des températures qui sont descendues jusqu'à -7 degrés, l'épisode de gel qui a touché le sud-ouest de la France début avril a fortement impacté la filière du pruneau.
Nicolas Mortemousque, le président du Bureau national interprofessionnel du pruneau (BIP), explique ainsi que la filière a perdu “au minimum 80% de la récolte”. Par ailleurs, il affirme que “si des mesures très fortes ne sont pas prises, 50% des 1000 pruniculteurs vont déposer le bilan”.
L’article rappelle qu’en 2020, ce sont 37 765 tonnes de pruneaux qui avaient été récoltées, et plus d'un tiers de la récolte qui avait été exporté, notamment vers l’Espagne, l’Italie, la Grèce, l’Algérie et la Chine. En 2021, la production avait déjà fortement chuté, à 16 400 tonnes. Cette année, elle ne devrait pas dépasser 9 000 tonnes selon l'interprofession.
Les Échos, Umiami, l'autre champion français de la viande végétale, 06/04/2022
Encore une belle levée de fonds dans la foodtech française. Cette fois-ci elle est à mettre au crédit de Umiami, une start-up qui produit des “filets de volaille 100 % végétaux” (comprenez “des substituts au poulet à base de protéines végétales”…).
C’est donc une levée de fonds de 26,5 millions d'euros, menée par le fonds d'investissement Astanor Ventures que la startup vient de boucler. Comme le précise Les Échos, il s’agit “d’un montant record pour une start-up française dans les protéines alternatives” (La Vie, avait levé 25 millions d'euros en janvier dernier).
Umiami a développé “un procédé qui permet de créer des morceaux de viande végétale en une seule pièce et dont la texture ressemble à s'y méprendre à de la viande animale”.
Tristan Maurel le directeur d’Umiami explique que “les consommateurs sont de plus en plus conscients des problématiques liés à l'environnement, à la santé et au bien être animal”. La startup a investi dans une usine de 1 000 m2 en région parisienne compte s'implanter en 2023 sur un site industriel de 10 000 m2, afin de produire 15 000 tonnes de “viande végétale” par an.
Umiami se différencie d’autres acteurs comme La Vie car elle ne vend pas directement aux consommateurs mais propose ses produits en marque blanche à des acteurs de l'industrie agroalimentaire et de la restauration.
The Guardian, Don’t let dust cloud your judgment: Tesco urges shoppers to buy sandy veg, 01/04/2022
Alors qu’il y a quelques jours un nuage de sable du Sahara a traversé une grande partie de la France, laissant des traces sur de nombreuses fenêtres et voitures, l’article explique qu’en Angleterre l’enseigne Tesco a été obligé d’installer des panneaux dans ses rayons de fruits et légumes pour informer les clients qu'une petite quantité de poussière s'était déposée sur ses cultures espagnoles.
L'Espagne, qui est l'un des principaux fournisseurs de fruits et légumes du Royaume-Uni, a également subi le passage de ce nuage de sable. La plupart des cultures de fruits et légumes ont donc été touchées.
Financial Times, In Kyrgyzstan, a taste of the ‘purest milk imaginable’, 26/03/2022
Dans les pâturages du Kirghizstan, le proverbe dit : "Quand le sol est plein d'herbe, les pis explosent de lait". L’article s’intéresse donc à l’importance du lait dans ce pays.
Les produits laitiers sont en effet indissociables de la culture et de l'histoire de ce petit pays d'Asie centrale qui fait face aux géants que sont le Kazakhstan et la Chine. C'est un aliment de base qui a façonné les moyens de subsistance pendant des siècles.
On découvre ainsi le jupka, un pain trempé dans le lait, qui est populaire auprès des tout-petits, le byshtak, un caillé frais au goût piquant, les kurut, des petites boules fabriquées à partir de lait acidulé qui a été filtré puis séché au soleil ou encore l'uuz, un fromage de couleur crème fabriqué à partir du lait que produit une vache pour son premier veau de l'année.
Financial Times, How to sell New World wines to the French, 02/04/2022
Un article qui part d’un postulat : si dans les 3 grands pays producteurs mondiaux de vin (France, Italie et Espagne), il est facile de commander du vin directement auprès des établissements vinicoles du pays et à des prix plutôt attractifs, le choix est par contre pratiquement limité aux producteurs nationaux et il est difficile de profiter de la gamme élargie de vins disponibles au niveau global.
L’auteur de l’article pointe d’ailleurs le fait que “en dehors des chaînes d'approvisionnement des supermarchés, il n'existe pas de système de distribution national, même pour le vin français - juste un réseau extrêmement fragmenté de petits grossistes avec leurs propres portefeuilles et territoires limités”.
L’article s’intéresse ensuite à Gaëtan Turner, qui a été élevé à Melbourne par une mère française et un père australien, et qui est le fondateur de South World Wines, un grossiste en vin qui se trouve à Issy-Les-Moulineaux. South World Wines propose actuellement 300 vins provenant de 50 vignobles de 12 pays, dont la Hongrie, l'Autriche et l'Allemagne, ainsi que 18 des meilleurs producteurs australiens. L’article explique que son grand défi est de convaincre ses clients français, aussi impressionnés soient-ils par les vins, d'accepter les capsules à vis si chères à ses fournisseurs australiens. Gaëtan Turner explique par ailleurs que "South World Wines est une petite entreprise mais elle est en pleine croissance, en grande partie grâce aux sommeliers qui reviennent de l'étranger. Ils ont été à Melbourne, New York et Londres, où ils ont été exposés à des vins non français”.
The Wall Street Journal, Restaurants’ Virtual Stores Test Consumers’ Appetite for Metaverse Marketing, 05/04/2022
Les chaînes de fast food Wendy's et Chipotle testent de nouvelles expériences dans des mondes virtuels.
Wendy's a ainsi ouvert un restaurant virtuel dans Horizon Worlds, le jeu de réalité virtuelle de Meta (la maison mère de Facebook). Les visiteurs ne peuvent pas y acheter de nourriture, virtuelle ou autre, mais ils peuvent jouer à un jeu sur le thème du basket-ball situé près du restaurant. Wendy's indique qu'elle suivra des mesures d'engagement, telles que le nombre de personnes qui visitent le restaurant virtuel ou qui en parlent sur les médias sociaux, et le nombre de personnes qui interagissent avec son application pour commander de la nourriture.
De son côté, Chipotle vient de lancer un nouveau restaurant virtuel dans Roblox qui imite l'emplacement original de l'entreprise à Denver. En parallèle, les membres du programme de fidélité de Chipotle peuvent échanger leurs points de récompense contre des cartes-cadeaux Roblox sur l'application ou le site Web de Chipotle. De plus, Chipotle proposera un burrito que l'on pourra commander dans son application et qui comprendra des ingrédients choisis par les utilisateurs de Roblox et d'autres personnes dans un sondage Twitter.
La démarche des chaînes de restauration rapide intervient alors qu'une série de spécialistes du marketing testent des stratégies pour attirer et fidéliser les clients dans les mondes virtuels.
Fortune, Why Walmart’s quest to be a regenerative farming pioneer is falling short, 04/04/2022
En septembre dernier, Walmart et sa filiale Sam's Club se sont engagés à "gérer ou restaurer au moins 50 millions d'acres de terres" liées aux écosystèmes qui produisent des aliments et d'autres produits de consommation d'ici 2030 et à être le fer de lance d'une évolution du secteur vers "un système agricole plus régénérateur".
Malgré ces engagements, les analystes du secteur pensent que leur initiative n'est pas à la hauteur en raison de sa nature volontaire et de l'accent mis sur les cultures de base. Derrière l'étiquette "régénérateur" et une campagne médiatique, les experts affirment que Walmart fait peu pour réellement repousser les limites de l'industrie agricole en général.
Bloomberg, The $120 Billion Global Grain Trade Is Being Redrawn by Russia's War in Ukraine, 05/04/2022
Encore un article très complet sur les conséquences de la guerre en Ukraine sur le commerce mondial de céréales. L'Ukraine est l'un des principaux exportateurs mondiaux de maïs, de blé et d'huile de tournesol, dont les flux sont largement bloqués. Les exportations de céréales sont actuellement limitées à 500 000 tonnes par mois, alors qu'elles pouvaient atteindre 5 millions de tonnes avant la guerre.
Dans toute la ceinture agricole de l'Ukraine, les silos regorgent de 15 millions de tonnes de maïs de la récolte d'automne, dont la majeure partie aurait dû arriver sur les marchés mondiaux. Les stocks, qui représentent environ la moitié du maïs que l'Ukraine aurait dû exporter pour la saison, sont devenus de plus en plus difficiles à acheminer vers les acheteurs. Avant l'attaque de la Russie, le maïs ukrainien était acheminé par rail jusqu'aux ports de la mer Noire, comme Odesa et Mykolaiv, puis chargé sur des navires à destination de l'Asie et de l'Europe. Mais avec la fermeture des ports, de petites quantités de maïs se dirigent péniblement vers l'ouest en passant par la Roumanie et la Pologne avant d'être expédiées.
Les marchés se préparent à de nouveaux bouleversements à mesure que les livraisons en provenance d'Ukraine et de Russie se compliquent et font planer le spectre de la pénurie alimentaire. Certains pays deviennent exportateurs, d’autres exportent plus que d’habitude ou exportent vers des pays qui n’étaient pas leurs clients auparavant.
Ainsi, attirée par la hausse des prix, l'Inde deuxième producteur mondial de blé après la Chine mais qui historiquement gardait ses énormes récoltes de blé chez elle se lance sur le marché de l'exportation. Les exportations indiennes pourraient avoir atteint le chiffre record de 8,5 millions de tonnes pour la saison terminée le mois dernier et pourraient "facilement" atteindre 12 millions de tonnes au cours de la saison 2022-23 qui a débuté ce mois-ci. Les exportations de blé du Brésil au cours des trois premiers mois de 2022 ont largement dépassé celles de toute l'année dernière. Les cargaisons de maïs américain se dirigent vers l'Espagne pour la première fois depuis environ quatre ans. Et l'Égypte envisage d'échanger des engrais contre du grain roumain et de tenir des négociations sur le blé avec l'Argentine.
Les Nations unies ont prévenu que les prix des denrées alimentaires, qui n'ont jamais été aussi élevés, pourraient encore augmenter de 22 %. Une chute sévère des exportations de la mer Noire pourrait laisser jusqu'à 13,1 millions de personnes supplémentaires sous-alimentées.
AgFunder, AgFunder Agrifoodtech Investment Report, Mars 2022
Comme chaque année, AgFunder vient de sortir son rapport sur les investissements dans l’AgTech et la FoodTech.
En 2021, les investisseurs en capital-risque ont injecté 51,7 milliards de dollars dans les startups AgTech et FoodTech au niveau mondial. Cela représente une augmentation de 85 % par rapport au total de 27,8 milliards de dollars de 2020, indiquant l'accélération - et la demande de plus en plus urgente - des investisseurs et des consommateurs pour les technologies qui peuvent permettre des systèmes alimentaires plus durables et résilients.
Voici quelques-unes des principales conclusions du rapport d'investissement AgFunder Agrifoodtech :
51,7 milliards de dollars levés au total
85 % de croissance des financements d'une année sur l'autre
3 155 transactions distinctes
Plus grosse transaction : 3 milliards de dollars, Furong Xingsheng (Chine, ecommerce alimentaire)
Les startups couvrant les technologies et solutions de production agricole et alimentaire entre la ferme ou le laboratoire et le commerce de détail ont obtenu un total de 18,2 milliards de dollars pour 1 846 transactions. Dans le même temps, les startups qui ont un contact direct avec les consommateurs ont récolté 32,1 milliards de dollars pour 1 241 transactions.
Les investissements dans les entreprises de ecommerce alimentaire ont connu une croissance de 188 % par rapport à l'année précédente, représentant plus d'un tiers de tous les financements recensés dans le rapport. La catégorie a été alimentée par des entreprises qui ont levé de multiples tours de table à huit, neuf et dix chiffres en dollars , alors que la tendance aux achats et à la commodité "sans contact" se poursuit.
France Info, Consommation : les ventes en circuit court sont en chute libre, 30/03/2022
Les périodes de confinement liées au covid-19 ont permis aux Français de se tourner vers des producteurs locaux. Mais le retour à la vie normale a fait perdre à cette filière jusqu'à 15% de son chiffre d'affaires.
Des paniers de fruits et légumes bio sont produits à 50 km à la ronde autour de Lyon (Rhône). L’année dernière, la coopérative croulait sous les commandes, mais depuis quelques mois, les clients sont plus rares. "On a perdu en une année 100 à 150 adhérents, ce qui n’est pas rien pour notre système. (...) Ça fait réfléchir sur la pérennité de nos structures", déclare Sarah Gagneret, salariée de la coopérative Alter-conso. À terme, la coopérative, qui emploie huit salariés, pourrait supprimer un poste.
Pour eux, la baisse de la fréquentation s’explique par la hausse des prix de l’alimentation. "Une baisse du pouvoir d’achat et donc un retour vers des circuits de consommation plus traditionnels, des supermarchés", explique Julie Barbier, une autre salariée. La fin des confinements et le retour vers le quotidien peuvent aussi expliquer ce phénomène car les personnes peuvent "plus facilement faire des drives au supermarché", affirme une cliente.
BBC, Follow The Food, Saison 3
Une série documentaire de la BBC découverte grâce à Isabelle Senand. La 3è saison vient de sortir et est centrée sur les technologies agricoles.
L'industrie agricole regorge d'innovations qui permettent aux agriculteurs et aux éleveurs de continuer à produire des articles sûrs et fiables dans le monde entier. Grâce à l'utilisation de la technologie dans l'agriculture, nous avons été en mesure de produire plus avec moins.
Présentée par l'ethnobotaniste James Wong, la série analyse ce que les agriculteurs, les scientifiques, les innovateurs technologiques et les consommateurs ont appris du récent choc causé par la pandémie sur la chaîne alimentaire et découvre comment ils réimaginent le système alimentaire mondial pour faire face à l'insécurité alimentaire et à la crise climatique. De la découverte de la façon dont un géant laitier utilise l'IA et l'imagerie 3D pour augmenter le rendement du bétail, à la façon dont la biofortification peut aider à éradiquer la faim cachée grâce à une sélection végétale de pointe, Follow the Food emmène le public dans un voyage de la ferme à la table.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey