🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2022-10
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Wall Street Journal, Oatly's Growing Pains Trip Up Pioneer of Oat Milk, 14/03/2022
The Guardian, ‘People are bored with coffee’: how posh hot chocolate is conquering the UK, 12/03/2022
Fast Company, The 10 most innovative food companies of 2022, 08/03/2022
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, Alerte sur l'huile de tournesol, nouvel or jaune agricole, 11/03/2022
L'Ukraine est le premier producteur mondial de tournesol. Le pays est également le premier exportateur d’huile de tournesol, une huile qui est présente dans les cuisines et restaurants du monde entier. L’Ukraine représente ainsi la moitié des exportations mondiales d'huile de tournesol et 70% de celles de tourteaux utilisés en alimentation animale.
Ainsi, Lesieur (groupe Avril), le leader français de l’huile de tournesol, a indiqué qu’il n'aura pas de problèmes pour les produits sous sa marque mais qu’il est incertain sur pour les volumes qu'il fabrique sous marque distributeur.
Pour la filière les problèmes d’approvisionnement ne sont pas tant à court qu’à plus moyen terme. En effet, la prochaine campagne est évidemment très compromise en Ukraine. Avec les combats qui s’intensifient dans le pays les agriculteurs risquent de ne pas pouvoir planter à temps. A cela vont s’ajouter « des problèmes de main-d'œuvre, ainsi que d'approvisionnement en engrais et en carburants », selon Marc Zribi de FranceAgriMer. En conséquence, comme l’affirme Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril, “si l'Ukraine n'arrive pas à planter, il y aura une crise majeure sur l'huile de tournesol”. Selon l’article, il serait quasiment impossible de trouver des provenances alternatives suffisantes pour compenser le manque de production ukrainienne.
Si les consommateurs n’ont pour le moment rien à craindre, l’inquiétude monte chez certains industriels, à l’image du spécialiste français du pain industriel et de pâtes à tarte Cérélia.
Sciences et Avenir, Steaks végétaux : les substituts de viande sur la sellette, 12/03/2022
Le magazine scientifique s’est interrogé : les steaks végétaux sont-ils une véritable alternative nutritionnelle à la viande ou un mirage de produits ultratransformés ?
Du côté positif, ces produits contiennent des légumineuses (fèves, soja, pois cassés, lentilles) et des céréales (riz, blé), ce qui est un bon point relevé par les nutritionnistes. En effet, comme l’explique Stéphane Walrand, directeur de recherche au laboratoire de nutrition humaine à l'Inrae de Clermont-Ferrand, “le Programme national nutrition santé (PNNS) conseille un ratio de 50 % d'apports protéiques de sources animales et 50 % de sources végétales”.
Du côté négatif, l’article met en avant le fait que “un produit végétal n'apporte pas, à lui seul, les neuf acides aminés constitutifs des protéines essentielles à l'organisme pour les muscles, la synthèse des enzymes, des anticorps et des hormones”. Stéphane Walrand explique ainsi que “les légumineuses manquent de méthionine et de cystéine. Il faut donc veiller à ce que les céréales, elles-mêmes pauvres en lysine, soient associées aux légumes secs pour garantir une bonne qualité nutritionnelle. Or ce n'est pas toujours le cas”. Autre point négatif : les substituts industriels de viande peuvent s'avérer insuffisants en termes de quantité de protéine. En effet, Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste explique que “en deçà de 15 g de protéines pour 100 g de produit, les besoins journaliers ne sont pas satisfaits . Par ailleurs, l’article explique que les industriels utilisent les protéines sous forme de peptides (hydrolysats) de légumineuses et de céréales, ce qui diminue leur densité nutritionnelle.
Un autre point de vigilance concerne le taux d’isoflavones. Ainsi, selon Catherine Bennetau-Pelissero, professeure en nutrition-santé à l'Université de Bordeaux, “les protéines texturées de soja, produites à partir de graines broyées et déshuilées et utilisées dans la fabrication des galettes, contiennent plus d'isoflavones que les graines brutes”. Pour ses recherches elle a mesuré le taux d'isoflavones de 140 produits du commerce contenant du soja et un steak de soja de 100 g peut en contenir jusqu'à 40 mg.
Enfin, ces produits demeurent très transformés. D’ailleurs, comme l’explique Florence Foucaut, “pour augmenter la sensation agréable au palais - la palatabilité - du soja et des lentilles, les industriels ajoutent du sel, des sucres (sirop de glucose, maltodextrine) et des matières grasses. Il faut donc rester vigilant et éviter ceux qui affichent plus de 10 % de lipides”.
Les Échos, Israël, le paradis de la viande sans viande, 10/03/2022
La FoodTech israélienne a le vent en poupe : en 2021, l'Autorité israélienne de l'innovation a identifié 350 start-up FoodTech, qui ont levé près de 900 millions de dollars, soit trois fois plus que l'année précédente. Parmi les startups de ce secteur, Israël en compte 6 qui sont spécialisées dans la viande in-vitro, ce qui représente environ 10 % de l'ensemble des projets de viande in-vitro existant dans le monde. La première à s’être lancée est SuperMeat (en 2015). Elle a été suivie en 2017 par Aleph Farms et Future Meat Technologies (FMT), puis en 2018 par MeaTech. Enfin, deux nouvelles startups ont vu le jour en 2021, Meatafora et NewCo.
L’article suit notamment Andres Voloschin un cuisinier qui fait de la R & D chez FMT. Le credo de Yaacov Nahmias, le fondateur de FMT : “Nous pouvons produire la même quantité de viande avec 99 % de terres et 96 % d'eau en moins”. FMT a ouvert sa première usine au printemps dernier et compte près de 70 personnes. Selon l’article, FMT n'attend plus que les autorisations gouvernementales. Parmi les partenaires de FMT, on compte déjà plusieurs grands groupes agroalimentaires, au premier rang desquels les américains Tyson et ADM, l'allemand Müller et le suisse Nestlé.
Si elles ont des techniques de production différentes (FMT utilise les cellules fibroblastes des tissus conjonctifs, Aleph Farms et MeaTech des cellules souches), toutes ces startups mettent en avant le développement durable. Pour Didier Toubia, directeur d'Aleph Farms, « la viande cultivée sera aussi pour beaucoup de pays une solution au problème de l'autosuffisance alimentaire » car la production peut être facilement délocalisée. Selon l’article, la commercialisation de la viande de culture est programmée pour cette année ou pour 2023.
La France Agricole, Fruits et légumes : les mentions sans phyto et sans résidus gagnent du terrain, 11/03/2022
D’après une étude FranceAgriMer/Interfel, les volumes de fruits et légumes porteurs de mentions sur les produits phyto et les résidus de pesticides (« cultivés sans pesticides », « sans traitement à la récolte », « zéro résidu de pesticides », « sans pesticides de synthèse »,…) sont en fort développement. Cependant, leurs volumes demeurent assez faibles en comparaison avec l’ensemble de la production française.
A l’heure actuelle, il existe deux grands types d’allégation autour des produits phytopharmaceutiques :
Celles autour du « cultivé sans… » (sans pesticides/sans pesticides de synthèse dès la floraison/sans insecticides du champ à l’assiette…) ou « sans traitement après récolte » ;
Celles autour du « sans résidu de pesticides » ou « zéro résidu de pesticides ».
L’étude montre également qu’il y a une sensibilité à la notion de produits « Sans ». Le consentement à payer plus cher pour des produits sans résidus de pesticides ou cultivés sans pesticides est compris entre 0,10 € et 0,30 €/kg, ce qui les rapproche des produits bio.
Ouest France, Camembert AOP : vers une bataille judiciaire, 09/03/2022
On reparle de la bataille du camembert AOP.
Rappel des faits : l’étiquetage « fabriqué en Normandie » est une contrefaçon selon la Répression des fraudes (DGCCRF). Dans un avis aux opérateurs, datant du 9 juillet 2020, elle leur enjoignait de se mettre en conformité à compter du 1er janvier 2021.
Comme l’explique l’article, à ce jour, aucun procès-verbal n’aurait été dressé alors que les mentions utilisant la Normandie (fabriqué en, lait de Normandie, 100 % lait normand, etc.) continuent de figurer sur les étiquettes de camembert.
Les Échos, Les plats végétariens gagnent du terrain dans les restaurants, 09/03/2022
D’après The NPD Group la consommation de plats « veggies » est en croissance de 24 % sur les cinq dernières années.
Il faut dire que l’offre s’est étoffée dans de nombreux établissements, au premier rang desquels les fast food. En effet, Burger King a intégré début janvier à sa carte de manière permanente le Veggie King et KFC propose un menu salade tomates mozzarella veggie ou une version Caesar parmigiano. Chez Hippopotamus, il est possible de commander un burger garni d'une galette au fromage et aux légumes verts. Les moeurs semblent donc avoir changé et les restaurants ont compris qu’un plat veggie doit être plus qu’une simple assiette de légumes que l’on servait en accompagnement avec d’autres plats. Maria Bertoch, experte « foodservice » chez The NPD Group, résume cela très bien : “les restaurants se sont rendu compte que si, parmi un groupe, l'une des personnes est végétarienne, ce qui arrive de plus en plus souvent chez les jeunes, on risque de perdre toute la tablée si l'on n'a pas d'offre”.
Comme le précise l’article, ce sont les jeunes adultes qui sont les premiers consommateurs de plats végétariens. Ainsi, les 18 à 34 ans achètent plus de la moitié des plats « veggies » alors qu'ils ne représentent que 40 % de la consommation totale.
LSA, Avril s’offre la marque Italians do it better, 10/03/2022
Voilà une belle pioche pour le groupe Avril (connu pour ses marques Lesieur, Puget ou Matines) qui a pris une participation majoritaire au capital de Eccellenza Italiana.
Eccellenza Italiana, commercialise en France des sauces, pâtes, tartinables et huiles d'olive 100% naturels et sans conservateur fabriqués exclusivement en Italie. L’entreprise est connu pour ses 3 marques Italians Do It Better (commercialisée en grande distribution), Al Dente La Salsa (commercialisée dans les enseignes spécialisées) et Il Biologico Italiano (commercialisée dans les réseaux de distribution dédiés au bio).
Grâce à cette opération Eccellenza Italiana compte accélérer son développement à l'international. Les deux fondateurs, Christian de Waldner et Patrizio Micelli, continueront de diriger l'entreprise, qui emploie aujourd'hui une quinzaine de collaborateurs. Ils expliquent que leur ambition “est de devenir le leader sur le marché des sauces chaudes dans un positionnement premium accessible en France puis à l'international, et également de nous développer sur de nouvelles catégories”.
Le Monde, McDonald’s et Coca-Cola suspendent leurs activités en Russie, 09/03/2022
Le groupe McDonald’s a déclaré le 8 mars qu’il allait fermer temporairement ses restaurants en Russie. Le groupe compte actuellement 850 établissements dans le pays. Comme l’explique l’article, “la marque était devenue un emblème de l’ouverture post-communiste”. Ainsi, le jour de l’ouverture du premier McDo à Moscou le 31 janvier 1990, pas moins de 30 000 clients avaient été servis.
Autre annonce : Coca-Cola a déclaré qu’il allait suspendre ses activités en Russie.
L’article précise que les deux groupes ont été critiqués aux Etats-Unis pour leur lenteur à agir, tout comme le groupe PepsiCo, qui vient également d’annoncer qu’il allait limiter en suspendant la vente de ses boissons mais en continuant à fournir des aliments.
McDonald’s a précisé ne pas savoir combien de temps durera cette fermeture, et qu’il continuera à payer ses 62 000 salariés. L’article précise que la Russie représente 9 % du chiffre d’affaires du groupe et 3 % de son bénéfice opérationnel.
La chaîne de cafés Starbucks a également fait part de sa décision de fermer temporairement ses 130 établissements en Russie.
Fast Company, The 10 most innovative food companies of 2022, 08/03/2022
Le magazine américain Fast Company propose son top 10 des entreprises alimentaires les plus innovantes de cette année. Ce top mélange aussi bien des startups agricoles que des géants de l’agroalimentaire. Il est par contre surtout centré sur le marché américain.
1. FarmWise Labs : FarmWise Labs utilise l'IA et la robotique pour automatiser les opérations agricoles. En 2020, elle a mis sur le marché un robot de désherbage commercial unique en son genre, baptisé Titan, qui identifie et élimine les mauvaises herbes qui, autrement, endommageraient les cultures.
2. Caulipower : Caulipower fabrique des substituts de pain sans gluten à partir de chou-fleur et de patate douce. L'entreprise est également connue pour ses pizzas en croûte de chou-fleur et ses chicken tenders à la patate douce. En 5 ans d’existence elle a connu une croissance rapide et a généré près de 101 millions de dollars de ventes annuelles en 2020. En 2021, Caulipower a introduit une gamme de pâtes fabriquées à partir de chou-fleur et vendues dans le rayon des surgelés. Elles auraient un aspect, une texture et un goût similaires à celles à base de blé.
3. Groundwork BioAg : Groundwork BioAg produit Rootella, un inoculant mycorhizien rentable, un champignon naturel qui s'épuise en raison du labourage excessif et de la fertilisation. Ce champignon, qui favorise la résilience des plantes, aide les céréaliers des cinq continents à augmenter leur rendement à l'hectare et à réduire leur utilisation de phosphore, un nutriment essentiel à la croissance des plantes mais qui contribue à la pollution de l'eau.
4. Jot : en 2020, Jot a lancé Ultra Coffee, un concentré puissant, 20 fois plus fort que le café, qui se distingue des autres options par son processus d'extraction contrôlé. Le liquide est vendu directement au consommateur dans des bouteilles en verre et peut être dilué dans un verre d'eau ou une tasse de lait. En deux ans seulement, Jot a vendu pour environ 10 millions de dollars de son Ultra Coffee.
5. Oishii : Oishii a conçu et cultive ce que Fast Company a appelé "le Tesla des fraises", un fruit si délicieux qu'il a plus le goût d'un bonbon que celui d'un fruit. Nous vous en avions parlé ici.
6. Barcel : la marque de tortilla chips épicées Takis existe depuis une vingtaine d'années. Mais cette marque appartenant à Barcel a développé un statut de produit culte chez les jeunes consommateurs. Dans un contexte d'intérêt croissant pour les aliments épicés, Takis a mis le feu aux bouches des adolescents en 2020 lorsque le Jalapeño Challenge, où les utilisateurs se sont filmés en train de manger un jalapeño farci de fromage frais et de Takis, est devenu viral. A ce jour, les vidéos associées à Takis Fuego ont totalisé plus de 500 millions de vues sur TikTok.
7. Gold&Green Foods : alors que d'autres entreprises se ruent sur les laits d'avoine, Gold&Green Foods exploite cette céréale pour créer des substituts de viande riches en protéines. Elle est connue en Europe pour sa gamme de produits Pulled Oats moelleux et polyvalents, qui remplacent facilement le poulet ou le bœuf. Elle s'est associée au distributeur alimentaire américain Sysco pour lancer un produit Pulled Oat prêt à consommer aux États-Unis en 2020.
8. Pod Foods : Pod Foods permet aux consommateurs de découvrir des entreprises alimentaires émergentes dans leur supermarché en mettant en relation des marques naissantes et des distributeurs. Au lieu de prélever une part sur les ventes d'une jeune marque, Pod Foods facture aux distributeurs et aux services de livraison un abonnement forfaitaire pour accéder à un large inventaire de marques émergentes via une application. La société travaille actuellement avec plus de 1 000 nouvelles marques alimentaires
9. AgroStar : AgroStar est à la fois un réseau social, une plateforme éducative et une vitrine de e-commerce. Quelque 5 millions d'agriculteurs indiens utilisent sa plateforme pour discuter entre eux, accéder à du contenu éducatif pour améliorer leurs méthodes agricoles, trouver des outils de données de pointe pour aider à surveiller les cultures et acheter de nouveaux produits.
10. Benson Hill : Benson Hill utilise l'édition de gènes pour développer des aliments et des ingrédients durables et nutritifs. En 2021, elle a lancé commercialement le soja Ultra High Protein, qui peut être utilisé comme aliment pour animaux, pour fabriquer de l'huile de cuisson ou encore comme ingrédient clé dans la catégorie en plein essor des viandes alternatives. L'entreprise a également commencé à commercialiser sa propre gamme d'huile de cuisson, appelée Veri.
The Guardian, ‘People are bored with coffee’: how posh hot chocolate is conquering the UK, 12/03/2022
Focus sur une tendance outre-Manche : la montée en gamme du chocolat chaud. L’article met en avant la marque Knoops, qui connaît une croissance rapide depuis le début de la pandémie. Cette dernière propose dans ses magasins plus de 20 types de chocolat chaud différents, classés en fonction de leur teneur en cacao, depuis un chocolat blanc doux et crémeux à 28 % jusqu'à un chocolat extra noir intense à 100 %. Avec une base de fans grandissante, la petite chaîne prévoit d'ouvrir 10 magasins supplémentaires dans les 12 prochains mois.
De plus, chaque boisson est accompagnée de notes de dégustation : des "notes de cerises et de thé noir" pour le chocolat d'origine unique à 70 % du Congo ou "terreux avec un subtil goût de fumée" pour le chocolat à 80 % de l'Ouganda.
Selon Jens Knoop, le fondateur de Knoops, “les clients nous disent qu'ils se lassent du café et qu'ils veulent quelque chose de nouveau. Ils veulent quelque chose d'intéressant et de 'next level', c'est-à-dire du chocolat d'origine unique provenant du monde entier”.
Selon les analystes, les Britanniques suivent la même voie avec le chocolat chaud qu'avec le café. Ce dernier a en effet connu le passage rapide de la consommation de café instantané à la possession de machines à café et à la souscription d'abonnements à des paquets de café haut de gamme.
Avec la crise sanitaire, les Anglais ont passé plus de temps à la maison, ce qui a conduit à une explosion des ventes de produits nécessaires pour faire du chocolat chaud à la maison, que ce soit des machines Smeg à 160 £ ou encore des cuillères à remuer. D’ailleurs les ventes de chocolat chaud chez le distributeur John Lewis ont plus que doublé au cours des six derniers mois de 2021 par rapport à l'année précédente. Le leader du marché, Hotel Chocolat affirme avoir vendu des "centaines de milliers" d’exemplaires de sa machine Velvetiser.
Wall Street Journal, Oatly's Growing Pains Trip Up Pioneer of Oat Milk, 14/03/2022
Un article complet sur l’ascension et la chute de Oatly. Lancée dans les années 1990 en Europe, Oatly a pénétré le marché américain en 2017. L’entreprise est à l’origine de l’engouement mondial pour le lait d'avoine. Mais désormais, elle a pris du retard sur la seule chose qu'elle était censée faire : produire du lait d'avoine.
Au cours des deux dernières années, Oatly a certes attiré des investisseurs de renom tels qu'Oprah Winfrey et a fait énormément de pub pour vanter le lait d'avoine comme une alternative aux produits laitiers respectueuse du climat. Dans un premier temps les ventes d’Oatly ont grimpé en flèche, ce qui a contribué à faire du lait d'avoine l'alternative aux produits laitiers qui connaît la plus forte croissance aux États-Unis. En mai 2021, l’entreprise a même fait son entrée en bourse avec, à l’époque, une valorisation de près de 10 milliards de dollars.
Mais, comme l’explique l’article, l’entreprise n’a pas su tirer pleinement parti de la demande qu'elle a créée et a laissé le champ libre à tout un tas de concurrents. Ainsi, depuis son entrée en bourse, Oatly a revu ses prévisions de ventes à la baisse et le cours de son action a chuté d'environ 80 % par rapport à son sommet de l'été dernier.
Oatly a en fait eu du mal à construire et à faire fonctionner des usines aux États-Unis (mauvais calcul pour les budgets, les délais et les besoins en équipement). Ces retards de fabrication ont entraîné des pénuries récurrentes de ses produits dans les cafés et les épiceries américains. A tel point que Starbucks, l'un de ses plus gros clients, a dû faire appel à un autre fournisseur.
Conséquence de tous ces déboires : Planet Oat a dépassé Oatly en tant que marque la plus vendue aux États-Unis dans la catégorie du lait d'avoine au détail, qui représente plus de 400 millions de dollars, selon les données NielsenIQ.
L’article précise par ailleurs que depuis 2019, le marché du lait d'avoine aux États-Unis a augmenté d'environ 330 %. Oatly a perdu des parts de marché aux États-Unis, capturant environ 26% des ventes au détail en 2021, soit une baisse de 6 points de pourcentage depuis 2019, selon les données de NielsenIQ.
Financial Times, Why the era of ageing wine in concrete may finally have come, 12/03/2022
Le bois, et plus particulièrement le chêne, est depuis longtemps le matériau de prédilection pour le vieillissement et, souvent, la fermentation du vin. Il a manifestement une affinité avec les saveurs du vin et, surtout, il favorise la bonne quantité d'oxygène nécessaire pour le stabiliser et le clarifier.
Les civilisations anciennes ont peut-être utilisé des pots en terre cuite et d'autres objets similaires, mais les tonneaux en bois ont succédé aux amphores comme récipients de stockage et de transport dès le troisième siècle de notre ère. Vers la fin du XXe siècle, les producteurs de vin du monde entier se sont fait un point d'honneur de se vanter du nombre de fûts de chêne français neufs qu'ils achetaient chaque année.
Pourtant, le béton est de plus en plus à la mode dans la production du vin. Au cours de ce siècle, de nombreux établissements vinicoles ont expérimenté des conteneurs géants en béton en forme d'œuf, censés favoriser le mouvement et le contact utile avec les lies. Et les nouvelles caves conçues pour les prestigieux Château Cheval Blanc à St-Emilion et Masseto à Bolgheri, sont dotées de cuves de fermentation en béton de toutes formes et de toutes tailles. Peut-être le fait que le fait que le vin le plus cher de Bordeaux, Petrus, a toujours été fermenté dans du béton, a joué un petit rôle dans l'encouragement de ce phénomène.
Financial Times, In photos: biotech start-ups challenge dairy industry, 08/03/2022
L’article s’intéresse non pas aux alternatives végétales au lait mais plutôt à un tout nouveau segment : le lait cultivé en laboratoire. Ce dernier est obtenu à partir d’un procédé de fermentation de précision.
Techniquement parlant, il s’agit de prendre des levures ou d'autres micro-organismes et d’y insérer un code génétique qui reproduit une partie de l'ADN d'une vache. Les micro-organismes sont ensuite nourris de sucres et brassés de manière à ce qu'ils se multiplient. C'est en fait un processus similaire au brassage de la bière mais, en raison du code génétique inséré, le résultat obtenu est une protéine de lait.
Toute une nouvelle cohorte d'acteurs sont entrés sur ce segment. La plus grande entreprise de ce secteur émergent est l’américain Perfect Day. Elle a été la première à commercialiser la protéine et vend actuellement des glaces, des protéines en poudre et du fromage à tartiner à des entreprises partenaires aux États-Unis, tout en commercialisant sa propre marque de glaces, Brave Robot. Starbucks a testé le lait Perfect Day dans certains de ses établissements l'année dernière.
Comme le précise l’article, jusqu'à présent, seuls les États-Unis, Singapour et Hong Kong ont donné leur approbation réglementaire. L'Union européenne et le Royaume-Uni doivent encore approuver les produits laitiers cultivés en laboratoire pour la consommation humaine. Par conséquent, certaines start-ups européennes se concentrent d'abord sur les marchés américain ou asiatique, quand d'autres espèrent que les régulateurs locaux auront donné le feu vert au moment de leur commercialisation. L’anglaise Better Dairy, est encore en phase de recherche et de développement. Une fois celle-ci terminée, l'entreprise prévoit de produire du fromage dans son laboratoire de l'est de Londres.
Ces entreprises mettent en avant les bienfaits de leurs produits au niveau environnemental. Kara ten Hoevel, de la société berlinoise Formo explique “nous supprimons entièrement les vaches de la chaîne d'approvisionnement, ce qui signifie que nous supprimons entièrement le méthane, tout en réalisant des économies sur les ressources en terre et en eau nécessaires aux vaches”. Une étude de Perfect Day suggère que les produits laitiers fabriqués en laboratoire produisent 91 à 97 % d'émissions de gaz à effet de serre en moins que les produits laitiers traditionnels.
Reste un problème actuellement pour ces entreprises : le prix. Ces entreprises ne disposent pas encore de procédés de fabrication permettant de produire à plus grande échelle, si bien que le prix reste élevé. Perfect Day affirme qu'un pot de 414 ml de sa crème glacée Brave Robot coûte 4,49 dollars, ce qui reste comparable aux produits conventionnels haut de gamme. Mais certains partenaires de Perfect Day vendent au moins le double de ce prix.
L'autre obstacle est l'acceptation par les consommateurs, car “il est difficile de faire comprendre aux gens que le produit ne provient pas d'animaux, tout en étant presque identique aux produits laitiers conventionnels”.
Une émission intéressante pour en savoir plus sur le blé dans le contexte de la guerre entre la Russie et l’Ukraine
Comme quoi les traductions cela peut parfois servir
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey