🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2021-37
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Alimentation : l’essor du local fait de l’ombre au bio, 26/11/2021
Le JDD, Des artisans produisent des vinaigres haute couture, 19/11/2021
Fast Company, Meet Oishii, the Tesla of strawberries that could upend the $1.3 trillion produce market, 02/11/2021
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Parisien, Produits laitiers : Yoplait de nouveau sous pavillon tricolore, 01/12/2021
Après avoir reçu en octobre dernier le feu vert des autorités de la concurrence, Yoplait revient chez le groupe coopératif Sodiaal, qui a créé la marque dans les années 60.
51% du capital de Yoplait avaient été vendus au fonds d’investissement PAI en 2002. PAI a par la suite revendu ses parts en 2011 pour 800 millions d’euros à l’américain General Mills. Mais General Mills n’a pas réussi à développer Yoplait comme il le souhaitait et a donc décidé de céder à son tour ses parts.
Afin de récupérer Yoplait, Sodiaal a fait jouer son droit de préemption. Suite à un accord entre les deux groupes, Sodiaal a récupéré la marque sans sortir d’argent. En effet, selon l’accord, Sodiaal renonce à ses royalties sur les ventes des yaourts en Amérique du Nord. General Mills conserve par ailleurs l’activité Canada et l’exploitation nord-américaine sous licence.
La Tribune, Premier pays au monde passé à l'agriculture 100% bio, le Sri Lanka fait machine arrière et réintroduit les pesticides, 24/11/2021
Seulement 6 mois après avoir été le premier pays au monde à se lancer dans le développement d’une agriculture 100% bio, le SriLanka fait machine arrière et vient d’annoncer la levée de l'interdiction de tous les produits agrochimiques. Ainsi, Udith Jayasinghe, le secrétaire du ministre de l'Agriculture a déclaré que “compte tenu de la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire (...), nous autoriserons désormais les intrants chimiques dont le besoin est urgent”.
L’une des raisons de cet échec est probablement le fait que cette décision a été prise à la va-vite. Comme l’explique l’article, il était impossible qu'un pays passe à agriculture 100% biologique dans un si court laps de temps. D’autant qu’à l’heure actuelle les pays s’étant fixés un objectif de développement de la production agricole bio ne visent pour la plupart qu’un seuil aux alentours de 10%.
La sécurité alimentaire du pays est actuellement en danger. D’une part il y a un problème de manque de devises étrangères et les finances du pays sont au plus bas. L’économie du pays est en effet dépendante du tourisme, un secteur qui souffrait déjà avant la pandémie. D’autre part, l’interdiction d'importer des produits phytosanitaires a entraîné l'abandon de vastes étendues de terres agricoles ce qui, par ricochet, a entraîné une baisse de la production de denrées de première nécessité.
Le Monde, Alimentation : l’essor du local fait de l’ombre au bio, 26/11/2021
Alors que les ventes de produits bio sont en recul depuis quelques mois, celles de produits locaux cartonnent.
Selon Pascale Hebel, la directrice du pôle consommation et entreprises du Credoc, le local attire “plutôt des populations plus âgées, entre 45 ans et 60 ans, plus matures, davantage préoccupées par des questions de protectionnisme des produits français” alors que le bio intéresse “des populations plus jeunes, moins au fait des enjeux économiques”. D’après Emily Mayer, du cabinet IRI, il y a “une dynamique des produits locaux. Pour les consommateurs, ils cochent la case qualité recherchée. Et ils sont en moyenne 10 % plus chers, contre un différentiel de prix de près de 30 % pour le bio”.
D’ailleurs, comme nous l’explique l’article, le cabinet IRI a cherché à définir ce qui fait qu’un produit est local. Ainsi, selon eux, il s’agit d’un produit fabriqué par une entreprise qui réalise plus de 50 % de son activité dans sa région de production. Partant de cette définition, IRI estime ce marché à 1,8 milliard d'euros (en excluant les produits frais). Selon cette méthode, IRI a montré qu’en Bretagne et dans le Grand-Est, les marques locales pèsent près de 5 % du chiffre d'affaires total des magasins, contre seulement 0,5 % en Ile-de-France.
Et les industriels essaient de surfer sur cette tendance. Ainsi, certains n'hésitent par exemple pas à remplacer la mention “lait de France” par celle de “lait breton”, “lait savoyard” ou “lait vendéen”.
La grande distribution s’est également emparée de ce mouvement. Ainsi, les rayons “produits locaux” fleurissent dans les super et les hypermarchés. Et sur ce créneau, comme l’explique l’article, “les distributeurs indépendants comme E. Leclerc, Intermarché ou Système U ont pris une longueur d'avance grâce à leur modèle décentralisé”. Le développement de cette offre locale est aussi une manière d’anticiper l’avenir. Comme l’explique François Vincent, directeur des marchandises alimentaires de Carrefour France, “de toute façon, à un moment donné, on va avoir un problème d'approvisionnement et on devra avoir des circuits courts, notamment à cause de la taxe carbone, qui un jour ou l'autre va être mise sur l'ensemble des produits”.
Le Figaro, Distribution : Aldi va ouvrir une centaine de nouveaux magasins en France, 25/11/2021
Le groupe allemand Aldi vient d’annoncer qu’il envisage d’ouvrir une centaine de magasins supplémentaires en France en 2022 et s’est fixé pour objectif de devenir « leader » du discount en France.
Comme l’explique l’article, Aldi a récemment connu une forte expansion dans l’hexagone en rachetant 545 magasins de l'enseigne Leader Price au groupe Casino en 2020.
Aldi est présent en France depuis 1988. Le groupe compte plus de 1 300 magasins et emploie plus de 15.000 personnes. Le groupe a annoncé dans son communiqué que son ambition est “que tous les clients puissent accéder à un magasin Aldi en moins d'un quart d'heure de trajet, où qu'ils se trouvent dans le pays”.
A l’heure actuelle, Aldi détient environ 2,5% des parts de marché dans le secteur du discount en France, loin derrière Lidl, qui en détient environ 6,8%.
Les Échos, Le café en grains fait son grand retour, 27/11/2021
Non la dosette n’a pas tué le café en grains dans l’Hexagone, loin de là. En effet, d’après des données IRI, le café en grains a repris du poil de la bête depuis deux ans. Les ventes de café en grains sont en effet en hausse de 36 % sur un an et de 91% sur deux ans.
L’article émet plusieurs hypothèses concernant ce regain d’intérêt pour le café en grains. Premièrement, “la prise de conscience écologique des consommateurs, soucieux de générer moins de déchets d'emballage, source de pollution”. Deuxièmement, le prix. Le kilo de café en dosette revient en effet à 23 euros alors qu’en grains il coûte deux fois moins cher selon IRI (11,58 euros). Enfin, « l'explosion des ventes » des machines expresso avec moulin à café intégré.
L’article nous donne également des chiffres clés sur le marché français du café. Ainsi, sur les douze derniers mois, les dosettes ont réalisé un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros (en hausse de 5,6%), le café moulu 780 millions d’euros (en baisse de 5%), le café soluble 450 millions d’euros (en baisse de 20%) et le café en grains 220 millions d'euros.
Les Échos, Au plus haut depuis 10 ans, l'arabica se trouve concurrencé par le robusta, 26/11/2021
Ce sera probablement bientôt la double peine pour les amateurs de café. En effet, comme l’explique l’article, d’un côté les prix de l'arabica continuent de grimper à des plus hauts historiques et, de l’autre, de plus en plus de torréfacteurs envisagent de se tourner davantage vers le robusta (qui est clairement en dessous de l’arabica) à cause de la plus faible disponibilité de l’arabica.
Ainsi, la livre d'arabica vient de dépasser les 2,45 dollars sur les marchés financiers, un plus haut depuis 10 ans. Depuis début 2021, le prix de l’arabica a plus que doublé (+105%). Par ailleurs, la réouverture des cafés et des restaurants un peu partout dans le monde fait que la demande d'arabica reste vigoureuse. Problème : l'offre n'arrive pas à suivre car la récolte brésilienne (le Brésil est premier producteur mondial d’arabica) a été mauvaise cette année. Et la prochaine récolte ne s’annonce pas mieux à cause du phénomène climatique La Niña. Toutefois, selon un expert, la météo n’est pas le seul facteur encourageant la hausse des prix de l’arabica. Selon lui, la hausse des coûts du fret maritime et la grève des chauffeurs routiers brésiliens sont autant de “goulets d'étranglements dans la chaîne d'approvisionnement”.
Ce sont tous ces phénomènes conjugués qui expliquent donc le regain d’intérêt pour le robusta. D’autant plus que, comme l’explique l’article, le Vietnam, premier producteur mondial production de robusta, “se dirige tout droit vers une récolte record”.
Le Figaro, Nutriscore: les fromagers assouplissent leur position, 25/11/2021
Suite de la petite guerre qui oppose l’industrie du fromage au Nutriscore. Comme l’indique l’article, Bruxelles donner sa préférence au système français pour la mise en place de son projet d’étiquetage nutritionnel harmonisé au niveau communautaire prévu d’ici fin 2022. Ceci aurait pour conséquence de le rendre obligatoire dans l’Hexagone alors qu’il est encore facultatif pour le moment.
Mais le discours d’une partie des industriels du fromage semble s’assouplir. En effet, comme l’explique l’article, “à l’heure où les consommateurs sont demandeurs de transparence sur ce qu’ils mangent, producteurs et industriels laitiers savent que cette position de refus est difficilement tenable”. La filière milite par conséquent plutôt pour une modification de l’algorithme dudit Nutriscore, en améliorant par exemple la prise en compte du calcium et des protéines. Cela permettrait ainsi de “mieux noter un emmental ou un comté, riches en calcium et en protéines, qu’un fromage type Boursin, plus riche en gras”. Par contre, comme l’explique l’article, cela ne réglera pas le problème des fromages AOP qui resteraient mal notés.
La Tribune, La chips de Beauce Belsia vise le marché européen, 23/11/2021
Focus sur Belsia une petite marque de chips artisanales française qui veut partir à l’assaut de l’Europe. Lancée en 2016, la marque se différencie de ses concurrents selon 3 critères d’après son fondateur :
les chips sont fabriquées à partir de leur propre variété de pommes de terres, la Lady Claire
elles sont cuites au chaudron
Belsia n'utilise que des ingrédients naturels et qualitatifs.
Avec son unité de production installée sur la ferme familiale, Belsia produit environ 700 tonnes de chips par an et emploie huit salariés.
L’article nous apprend également qu’il y a une petite dizaine d’entreprises françaises qui se sont spécialisées dans la chips haut de gamme, Belsia se différencie sur deux points : elle a été la première présente sur tous les maillons de la chaîne, de la culture à la transformation des pommes de terre et elle est disponible dans plus de 50% des départements français, alors que ses concurrentes sont souvent seulement présentes dans une région donnée.
L’entreprise vise un chiffre d'affaires de 1,3 million d'euros en 2021 et table sur une croissance de 45% d'ici trois ans, en s’appuyant notamment sur un fort développement de ses ventes en Europe.
Le JDD, Des artisans produisent des vinaigres haute couture, 19/11/2021
Focus sur un vieux métier qui a retrouvé ses lettres de noblesse : vinaigrier.
L’article nous présente notamment deux entreprises artisanales spécialistes du vinaigre. La première est la Maison Pouret, fondée en 1797 et qui est “l’une des dernières vinaigreries à travailler selon la méthode ancestrale”. La demande pour les vinaigres haut de gamme ayant explosé, l’article nous apprend que Maison Pouret a doublé son chiffre d’affaires. Comme l’explique l’un des co-propriétaires de l’entreprise, “les gens cherchent de la qualité et du savoir faire artisanal. Ils sont saturés de mauvais balsamique vendu depuis vingt ans en grandes surfaces”. La seconde est la vinaigrerie d’Aizac chez qui on fabrique le vinaigre selon la “méthode orléanaise”.
On apprend également que c’est en fait Pasteur qui a découvert le principe de fabrication du “vin aigre”, à savoir que la transformation en acide acétique est due au contact de l’air, qui provoque une fermentation du vin et la création d’une “mère” de vinaigre.
Libération, Saumon fumé : chez Petrossian, réveillon les papilles, 26/11/2021
Reportage chez Petrossian où l’on ne fait pas que du caviar.
On apprend par exemple que l’enseigne réalise près de la moitié de ses ventes de saumon fumé pendant la période des fêtes. Au mois de décembre, Petrossian achète près de 40 tonnes de saumon par semaine. Car l’entreprise fume elle-même son poisson depuis les années 30.
Comme l’explique l’article, “l'art de la fumaison, puis du séchage du poisson, est un processus aussi précis que délicat”. Chez Petrossian, le saumon fumé est vendu entre 180 et 200 euros le kilo (contre 40 à 70 euros le kilo pour les marques que l’on trouve en grande distribution). Pourquoi un tel écart de prix? Selon Nicolas Banse, le directeur général adjoint du site de fumaison de la maison, cela s’explique en premier lieu par la sélection de la matière première, le fait que la levée du saumon est réalisée à la main (et non de façon mécanisée) ou encore le temps de salage et d'affinage.
L’article propose ensuite une visite guidée de l'atelier Petrossian. Les saumons y sont expédiés entiers, essentiellement depuis l'Ecosse et la Norvège. Ils sont d'abord bien nettoyés à fond puis la qualité de la peau est examinée. Ils passent ensuite à la découpe puis sont salés. Comme l’explique Nicolas Banse, “La particularité ici, c'est que ce sont les personnes qui font la découpe qui vont aussi saler le saumon. Donc elles vont pouvoir adapter la dose de sel”. Ensuite, le poisson passe à l'étape de séchage et de maturation (un peu plus de vingt-quatre heures). Enfin, le saumon est fumé à froid.
BFM TV, Le groupe Buffalo Grill change de nom et se rebaptise "napaqaro", 30/11/2021
Non ce n’est pas un article du Gorafi. Le groupe Buffalo Grill vient de se donner une nouvelle identité corporate : le groupe va désormais s’appeler “napaqaro”, un jeu de mots pour "nappe à carreaux". Le groupe veut en effet faire disparaître l’univers western associé à sa chaîne. Jocelyn Olive, le président du groupe de restauration précise toutefois que c'est le nom de la marque corporate qui change, le groupe conservant les marques Buffalo Grill et Courtepaille.
L’article rappelle que le groupe a racheté Courtepaille l’an dernier et compte désormais 600 restaurants (360 Buffalo Grill et 240 Courtepaille).
L’Est Républicain, Les ados réclament une raclette à la cantine : la direction accepte... à une condition, 28/11/2021
Voilà un noble combat qui méritait d’être mentionné ici.
Des élèves du collège Jean-Bauchez du Ban-Saint-Martin (Moselle) ont décidé d'interpeller la direction car ils voulaient manger de la raclette à la cantine mais ce plat ne figurait jamais au menu. Ils ont été jusqu’à lancer une pétition et ont placardé dans les couloirs du collège une affiche où on pouvait lire : "Collégiens, de nos jours, le fait qu'il n'y ait pas de raclette à la cantine est devenu banal, accepté de tous. C'EST UN SCANDALE".
La direction a finalement accepté de proposer de la raclette à la cantine. Reste maintenant à gérer toute la logistique d’une telle opération ;)
Lyon Capitale, Lyon : un chef japonais sacré champion du monde de pâté-croûte à l'abbaye de Bocuse, 30/11/2021
Cette année c’est le chef japonais Kohei Fukufa qui a été désigné champion du monde de pâté-croûte. Il a remporté le concours avec un pâté croûte “au canard de Challans et foie gras”.
Financial Times, Plant-based meat loses its sizzle in US as sales fall, 29/11/2021
Les ventes de substituts à la viande d’origine végétale sont en baisse aux États-Unis, ce qui sème d’ores et déjà le doute sur le potentiel de cette catégorie à prendre une part substantielle du marché de la viande.
En effet, au cours du mois de septembre, les ventes de substituts de viande d'origine végétale ont diminué de 1,8 % par rapport à l'année précédente, ce qui porte la baisse pour 2021 à 0,6 %, selon le groupe de données sur le commerce de détail américain SPINS. S’il faut prendre en compte le fait que les ventes de substituts à la viande d’origine végétale avaient bondi au début de la pandémie en 2020, la demande a également été affectée par le fait que les consommateurs ont moins mangé à la maison lorsque les restrictions ont été levées, tandis que des problèmes de chaîne d'approvisionnement ont rendu certains produits indisponibles dans les magasins.
Cette baisse des ventes intervient après les faibles chiffres d'affaires enregistrés ces dernières semaines par Beyond Meat et Maple Leaf Foods. Certains dirigeants comme par exemple Steven Cahillane, directeur général de Kellogg pensent toutefois que cette baisse des ventes est temporaire.
Financial Times, Will dark kitchens make takeaways more sustainable, 23/11/2021
L’article se penche sur le développement des dark kitchens et s’interroge sur leur impact écologique. En effet, le boom des dark kitchens en Europe et les économies d'échelle qui en résultent pourraient, en principe, rendre le secteur plus écologique.
Ainsi, selon une étude chinoise réalisée en 2020 une commande moyenne de livraison express de nourriture en milieu urbain génère 111,8 g d'équivalent CO2 (dont 86% proviennent de l’emballage), soit à peu près la même quantité que si l'on parcourait un kilomètre en voiture.
Comme l’explique l’article, la viabilité des dark kitchens dépend de quatre facteurs : le modèle de livraison, l'emballage, le partage de l'espace de cuisine et l'utilisation de données pour prévoir les commandes des clients, ce qui représente un avantage considérable en termes d'efficacité par rapport à la restauration sur place.
Les dark kitchens ont tendance à se trouver à la périphérie des villes, où l'immobilier est moins cher. Cela signifie que les trajets de livraison sont plus longs que pour les restaurants du centre-ville, ce qui augmente les émissions. Pourtant, plus il y a de cuisines qui partagent un même emplacement, plus il y a de chances qu'un coureur regroupe plusieurs commandes dans la même zone, ce qui réduirait les kilomètres de livraison par repas par rapport à la livraison à partir de plusieurs sites individuels de plats à emporter.
Wall Street Journal, Ghost Kitchens Are Proving to Be a Messy Business, as Reef Global Shows, 29/11/2021
Plusieurs incidents sont en train de remettre en cause le modèle de développement de Reef, un acteur majeur dans le secteur émergent des dark kitchens aux Etats-Unis. Reef construit des dark kitchens dans des entrepôts ou des remorques, qui sont censés être moins chers et plus agiles que les restaurants traditionnels.
Mais, en plus de 3 incendies grave, Reef a dû faire face à de multiples fermetures en raison de violations de permis et d'autres réglementations notamment à New York, Houston, Detroit et Chicago, à des difficultés de raccordements aux services publics locaux, à des coûts plus élevés que prévus et à une pénurie de main-d'œuvre.
Comme l’explique l’article, les difficultés de Reef illustrent les défis à relever pour répondre aux attentes élevées des investisseurs dans le secteur de l'alimentation, un secteur qui se définit généralement par de faibles marges bénéficiaires et une croissance modeste et qui dépend au quotidien des travailleurs, des fournitures en matières premières et de la logistique.
Reef tenterait actuellement de lever 1,5 milliard de dollars de nouveaux fonds pour poursuivre son expansion mondiale. Selon Bob Goldin, consultant en industrie alimentaire chez Pentallect Inc, les cuisines fantômes sont prometteuses, mais pas à l'échelle de la croissance et des marges élevées que les investisseurs semblent parier.
Fast Company, Meet Oishii, the Tesla of strawberries that could upend the $1.3 trillion produce market, 02/11/2021
Un article très complet sur une success story dans le monde des fermes verticales : Oishii Farm.
L’entreprise, fondée en 2017, produit des fraises dénommées “baies Omakase”, qui se vendent à prix d’or (50 dollars pour une barquette de huit!). Selon l’article, le succès de ces fraises auprès des consommateurs représente “une percée potentielle pour les fermes verticales, ces environnements artificiels soigneusement contrôlés qui sont surtout utilisés pour la culture des légumes verts à feuilles”.
L’article voit dans ces fraises cultivées au sein d’une ferme verticale “la clé pour débarrasser des pesticides le fruit américain qui est le plus rongé par eux”. Mais les “baies Omakase” constituent également un test de résistance pour savoir si le modèle Tesla, qui consiste à commencer par un produit de luxe avant de passer au marché de masse, est applicable aussi dans l’alimentaire.
L’un des co-fondateurs de Oishii est japonais et l’article explique que les produits occupent une place de choix dans la culture japonaise. Ainsi, au lieu de vin ou de whisky, les Japonais s'offrent souvent des fruits coûteux. Et certains fruits se vendent à des prix inimaginables pour nous. En 2019, par exemple, une paire de melons Yubari s'est vendue aux enchères pour 70 000 dollars, et une variété de fraise appelée Bijin-hime se vend généralement 448 dollars pièce.
Selon l’article, les fermes verticales commerciales ont pris leur essor aux Etats-Unis plusieurs années après le Japon. On trouve actuellement 200 fermes de ce type en activité au pays du Soleil Levant, dont le leader Spread, qui produit 11 millions de têtes de laitue par an. Aux Etats-Unis, les principaux leaders se nomment AeroFarms, Plenty et Bowery. Ces trois entreprises, spécialisées dans les légumes à feuilles, ont chacune déjà levé plus de 500 millions de dollars. Dans l'ensemble, le secteur est en plein essor en termes d'intérêt des investisseurs. Selon un rapport de septembre 2021 édité par PitchBook, il y a eu 112 opérations dans les fermes indoor depuis le début de l'année, soit une augmentation de 15,5 % par rapport à la même période l'année dernière, et les investissements en capital ont explosé de 403,4 %, pour atteindre 2,71 milliards de dollars.
Le problème de ce secteur : les installations agricoles verticales sont coûteuses à construire (AeroFarms indique que la conception de sa ferme a coûté quelques 52 millions de dollars). Or, comme le dit bien l’article, une entreprise ne peut pas faire payer plus cher le chou frisé car la différence de saveur entre du chou frisé industriel et du chou frisé issu de l'agriculture verticale n’est pas assez prononcée. C’est sur ce point précis que la fraise de Oishii se démarque vraiment. Le co-fondateur de Oishii la qualifie même de "Saint Graal" de l'agriculture verticale. Les baies Omakase seraient en effet gustativement supérieures aux fraises que l’on trouve aux Etats-Unis. Leur nom provient d’ailleurs d'une expression japonaise qui se traduit approximativement par "laissez faire le chef".
Oishii a levé 50 millions de dollars en série A en juin 2021. L'équipe de Oishii prévoit de lancer d'autres variétés de fraises japonaises à des prix plus abordables dans un avenir proche. La société développe actuellement une Everyday Berry, un modèle de qualité supérieure qui ne sera pas aussi coûteux que l'Omakase, ainsi qu'une autre variété destinée à concurrencer les fraises que l’on trouve dans les supermarchés.
The Guardian, ‘We need to break the junk food cycle’: how to fix Britain’s failing food system, 30/11/2021
Un article très complet qui décortique les problèmes de fond du système alimentaire anglais. En effet, entre 1993 et 2015, l'obésité au sein de la population adulte anglaise est passée de 14,9% à 26,9%. Ainsi, deux fois plus d'adultes sont en situation d’obésité au Royaume-Uni qu'en Italie, en Suède ou en Suisse. Dans le même temps, près d'un jeune anglais de 15 ans sur cinq vit dans un foyer où les adultes sont en situation d'"insécurité alimentaire".
A propos de la situation de l’obésité dans le pays, comme l’explique l’article, “les régimes amaigrissants ont beaucoup de points communs avec les politiques de lutte contre l'obésité en Angleterre”. Deux chercheurs de l'université de Cambridge ont publié un article montrant que, de 1992 à 2020, pas moins de 689 politiques distinctes en matière d'obésité ont été proposées en Angleterre. À l'instar des régimes alimentaires qui ont échoué, presque aucune de ces initiatives n'a été réalisée de manière significative. D’ailleurs l’article est très critique sur les récentes politiques anglaises en matière d'obésité qui “ne proposent, le plus souvent, qu’(une) série de brochures d'information condescendantes sur les régimes”.
Comme dans de nombreux pays, c’est la crise sanitaire qui a mis en lumière les problèmes du système alimentaire britannique. Lors du premier confinement des millions de britanniques ont été plongés dans la pauvreté alimentaire. Selon les données de la Food Foundation, au cours des deux premières semaines de confinement au printemps 2020, la proportion de ménages confrontés à l'insécurité alimentaire a doublé dans le pays, pour atteindre plus de 15 %.
L’article met également en cause les hommes politiques britanniques qui “en règle générale, ont montré peu d'intérêt à s'attaquer au problème de la mauvaise qualité de l'alimentation et de son rapport avec la santé”. Ce problème remonte d’ailleurs assez loin, au 19è siècle pour être précis, à l’époque où la révolution industrielle a fait qu'un pourcentage plus important de la population a perdu son lien avec l'agriculture à un stade plus précoce que dans tout autre pays.
Le fond du problème anglais est très bien résumé par l’article : “des décennies de recherche montrent que l'obésité est déterminée dans une large mesure par des facteurs environnementaux tels que les inégalités socio-économiques, l'essor des aliments ultra-transformés et la façon dont les villes sont construites pour faciliter l'utilisation de la voiture. Mais les responsables politiques anglais sont restés attachés à l'idée que le poids est une question de responsabilité personnelle : il suffit de manger moins et de bouger plus”.
Un rapport sur toutes les alternatives à la viande qui se sont développées ces dernières années. Le rapport s’intéresse notamment aux ingrédients qui composent les produits proposés par les différentes marques présentes sur ce créneau. Il analyse également leur impact sur l’environnement en les comparant notamment aux légumineuses.
Parmi les conclusions du rapport :
Jusqu'à présent, tout ce que les produis alternatifs à la viande ont démontré, c'est qu'ils sont meilleurs que leurs homologues de la viande industrielle en termes d'émissions de gaz à effet de serre.
Par contre, ils n'ont pas démontré qu'ils étaient meilleurs que le bétail élevé de manière régénérative ou qu'un régime alimentaire à base de céréales complètes et de légumineuses.
En termes de santé, contrairement aux aliments traditionnels à base de plantes, ces nouvelles alternatives à la viande sont des aliments ultra-transformés, que les professionnels de santé recommandent d'éviter en raison de leurs impacts négatifs sur la santé
Ils n'ont pas démontré que leur popularité pouvait entraîner une baisse des ventes ou de la production de viande
Un thread Twitter qui détaille une visite dans un magasin Amazon Fresh de Londres
Une manière originale de faire un cadeau
Sur le Champ | Episode final avec Edouard Bergeon, 24/11/2021
C’est tout pour aujourd’hui.
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Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey