🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2021-33
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Echos, Vente de vin en ligne : un marché en pleine révolution, 22/10/2021
New York Times, The Amazon Of Quinoa Bowls, 24/10/2021
Fast Company, Bill Gates’s latest big climate investment is . . . milk, 27/10/2021
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Echos, Vente de vin en ligne : un marché en pleine révolution, 22/10/2021
Les sites de vente de vins en ligne ont connu une année record en 2020. Ainsi, comme le précise l’article, Vinatis et Twil ont doublé leur chiffre d’affaires. De leur côté, les chiffres d’affaires de Wineandco et 1jour1vin ont augmenté de respectivement + 30 % et + 37 %. De plus, selon le baromètre SoWine la part de e-consommateurs est passée de 31 % à 46 %. Bref, le vin connaît enfin sa révolution numérique.
Comme l’explique Frédéric Castéja, directeur général du groupe Borie-Manoux (1jour1vin et Lagrandecave), “les barrières psychologiques à acheter du vin sur Internet sont définitivement tombées (…) 60 % de nos clients 'Covid' ont déjà recommandé”. Pour Bernard Le Marois, fondateur du e-caviste Wineandco, le secteur vient de vivre “la quatrième révolution de l'e-commerce”. Son site a, selon lui, “doublé le rythme de recrutement de nouveaux clients et gagné quatre à cinq ans sur nos prévisions de croissance”.
Les vendeurs de vins en ligne ont également observé des changements dans le comportement des acheteurs. Ainsi, ils se sont de plus en plus tournés vers des vins en provenance d'Italie ou d'Espagne et vers les vins bio. Autre observation intéressante : les achats sur smartphone ont augmenté de 75%.
Du côté des viticulteurs le numérique a également fini par séduire les plus réticents. Ainsi, Twil explique que 200 nouveaux vignerons se sont inscrits sur sa plateforme de vente directe. Comme l’explique Angélique de Lencquesaing, la directrice d'Idealwine, “les grandes signatures ont pris conscience qu'elles ne pouvaient plus être absentes du Web parce que les grands amateurs d'aujourd'hui sont déjà passés au digital”.
Le secteur de la vente de vins en ligne est par contre un secteur de plus en plus concurrentiel. Ainsi, alors que Leclerc est selon l’article le 2e cybermarchand de vin en France, plusieurs sites de vente de vins en ligne appartiennent désormais à de grands négociants. C’est le cas par exemple de Wineandco qui appartient à Bardinet-La Martiniquaise ou encore 1jour1vin qui appartient à Borie-Manoux.
Les Echos, La crise énergétique met le marché du riz sous tension, 27/10/2021
Comme le rappelle l’article, le riz est “la denrée de base pour la moitié de l'humanité”.
Malheureusement, les producteurs thaïlandais (le pays est le 3è producteur de riz au monde) sont confrontés à l’explosion de leurs coûts de production en raison de l'envolée du prix des engrais. Le prix des fertilisants est ainsi passé de 10.000 bahts à 16.000 bahts (environ 480 dollars) la tonne selon le président de l'association des agriculteurs thaïlandais. Or l’autre problème auquel font face tout ces producteurs c’est que les prix du riz sont à “des niveaux historiquement bas” (aux alentours de 400 dollars la tonne).
Ouest France, Pour l’Institut Montaigne, il est urgent de « faire de la France le premier pays agricole durable », 28/10/2021 + Les Échos, Ces grands chantiers qui attendent l'agriculture, 28/10/2021
Dans un rapport publié la semaine dernière intitulé « En campagne pour l'agriculture de demain » l’Institut Montaigne met en avant six chantiers prioritaires pour faire de la France la première puissance agricole durable.
Le rapport fait le constat que, si la France reste la première puissance agricole européenne, elle a perdu un tiers de ses parts de marché en Europe en moins de vingt ans. Par ailleurs, en 2019, l’Hexagone est même devenu importateur net de produits agroalimentaires par rapport à ses concurrents européens. D’ailleurs, si on enlevait les vins et spiritueux, la France serait importatrice nette de produits agroalimentaires. De même, si on enlevait les céréales elle le serait encore davantage pour les produits agricoles. Au global, environ 20 % de notre alimentation est désormais importée.
De plus, les agriculteurs français sont beaucoup plus dépendants des aides PAC que leurs voisins. Ainsi, 88 % du revenu des agriculteurs reposent sur des aides directes de la Politique agricole commune (Pac), contre 63 % en moyenne dans les autres pays européens.
Comme l’explique Hervé Gaymard, ancien ministre de l’agriculture et et président du groupe de travail à l'origine du rapport, “il faut viser la souveraineté en matière de protéines végétales. Le plan de structuration des filières qui a été lancé doit être durable. La culture des légumineuses favorise aussi bien le développement de petites exploitations que d'entreprises à plus grande échelle orientées vers la nutrition animale”. Il affirme par ailleurs que “l'une des priorités est de réarmer la politique agricole et alimentaire européenne au travers d'une politique commerciale extérieure s'appuyant réellement sur la réciprocité”. Par ailleurs, “pour retrouver notre compétitivité face aux autres pays de l'Union, il faut éviter la surtransposition des normes européennes”.
Retrouvez le rapport complet de l’Institut Montaigne ici.
Madame Figaro, Trois femmes, trois agricultrices, trois parcours hors du commun, 29/10/2021
Découvrez le portraits de ces trois trentenaires, qui se sont lancées dans l’agriculture.
Elles y parlent de leur parcours, parfois atypique, qui les a mené à choisir ce métier. La première est une ancienne consultante au sein d’un grand cabinet de conseil, la seconde a fait Sciences Po et la troisième est une baroudeuse qui a été séduite par le métier suite à une année de woofing au Canada.
Elles ont aussi des exploitations agricoles différentes. La première est en polyculture-élevage (vaches allaitantes, pommiers) et propose un gîte à la ferme, la seconde est dans une démarche du grain au pain et des graines aux légumes et la troisième dans le maraîchage technologique sous serre.
Capital, "La Vache qui rit, Boursin....l'impact des réseaux sociaux sur nos ventes est devenu spectaculaire", 28/10/2021
Une interview d’Antoine Fiévet, le président de Bel, qui parle de tous les changements récents dans la stratégie de son groupe.
On apprend ainsi que la France continue de peser environ 20% du chiffre d’affaires du groupe. Antoine Fiévet rappelle toutefois que Bel s’est internationalisé dès 1929, grâce à son concept de portion facile à conserver en milieu ambiant. Le groupe produit ainsi 12 Apéricube et 150 Vache qui rit à la seconde.
Par ailleurs, alors que Bel est souvent présenté comme un groupe fromager, Antoine Fiévet précise que “faire du fromage fondu, c’est être des mélangeurs” et que par conséquent “le cœur de notre savoir-faire, c’est la portion”.
Sur l’évolution du portefeuille d’activités du groupe, il confirme les informations communiquées il y a quelques mois, à savoir que le groupe vise à terme “un équilibre à 50-50 entre le laitier et le végétal-fruit”. Actuellement le groupe est à 85% lait et à 15% végétal. Antoine Fiévet précise toutefois que Bel “ne renie absolument pas l’activité laitière, car ce sont des produits aux multiples bienfaits” mais que le groupe végétalise ses recettes, comme c’est le cas avec cette version hybride Vache Qui Rit/pois chiche qui est sortie aux Etats-Unis. Par ailleurs, il revient sur la nouvelle recette de La Vache Qui Rit. Désormais, elle ne contient plus que quatre ingrédients (lait, fromage, beurre et minéraux du lait) car le groupe a notamment retiré le sel de fonte.
Enfin, il parle de l’influence grandissante des réseaux sociaux sur les ventes de certains produits du groupe. Il raconte ainsi qu’aux Etats-Unis suite à la publication d’une recette de pâtes au Boursin sur TikTok, le groupe a enregistré une hausse de 60% des ventes de Boursin chez Walmart. Autre anecdote : en Chine un influenceur peut vendre jusqu’à 15 tonnes de Pik&Croq’ en faisant une seule vidéo.
Les Échos, Miyam, la fratrie qui réinvente le supermarché, 28/10/2021
Focus sur Miyam, un concept de magasin alimentaire qui a ouvert son premier magasin dans le 3è arrondissement de Paris en novembre 2019 et qui vient d’en ouvrir un deuxième dans le 18è arrondissement. A l’origine du concept, 3 frères et soeurs.
Le crédo de Miyam : des « produits frais et sains à des prix abordables », issus en majorité de l'agriculture biologique française en circuits courts. Comme l’explique l’article Miyam “reprend certains codes des nouveaux magasins « directs producteurs » et des chaînes comme Bio C'Bon, mais se distingue par des prix moins élevés”. Par ailleurs, le nombre de références est limité à 400 (soit moins d'un dixième d'un supermarché Franprix).
Miyam cherche également à réduire le plus possible les pertes alimentaires. Ainsi, l’un des co-fondateurs explique avoir moins de 1% de pertes (contre 10% chez La Vie Claire et 15-20% chez Franprix). Pour y arriver, l’article explique que Miyam a développé son propre logiciel pour passer les commandes au plus juste, ce qui fait que “tous les produits frais sont épuisés en deux à trois jours”.
Par ailleurs, Miyam possède également une cuisine à Romainville (93) où les aliments proches de leur date limite de consommation sont cuisinés. Comme le détaille l’un des co-fondateurs “les fraises, on en fait du coulis pour nos cheese-cakes. Les concombres un peu mous, on les utilise pour le tzatzíki, le pain de semoule pour la chapelure”. Dans cette cuisine, l’équipe prépare également des recettes à partir de produits frais. Les produits ainsi cuisinés représentent environ 20 % de l'achalandage. Surtout ils permettent de consolider la marge de chaque magasin car ils sont vendus plus cher.
Réussir, Prix de la baguette : hausse multifactorielle du coût de production, 27/10/2021
C’était un des sujets d’actualité il y a quelques jours : la hausse du prix de la baguette. Réussir propose un petit graphique qui donne le détail des déterminants du prix d’une baguette de pain.
En premier lieu, les salaires et les charges représentent 53% du prix. Les matières premières viennent ensuite, avec 18% du prix. En troisième position, l’énergie et le loyer, qui comptent pour 11% du prix. Idem pour les impôts, le transport et l’emballage. Enfin, le bénéfice pour le boulanger représente 7% du prix.
Midi Libre, Le mystérieux appel à faire des réserves de nourriture du gouvernement chinois à ses habitants, 02/11/2021
Ce lundi 1er novembre, le site du ministère du commerce chinois a publié un communiqué appelant "les ménages à stocker une certaine quantité de produits de première nécessité afin de faire face aux besoins quotidiens et aux cas d'urgence".
De plus, selon l’AFP, le ministère demande également aux autorités locales de faciliter la production et l'approvisionnement ainsi que de surveiller les réserves de viandes, de légumes et d'assurer une stabilité des prix.
Ce qui intrigue les experts c’est que le ministère n’a donné aucune explication. Certains voient cela comme une réponse au rebond épidémique de Covid-19 observé dans certaines zones ainsi que l’approche des jeux olympiques d'hiver de Pékin prévus au mois de février. D’autres y voient même un lien avec la montée des tensions avec Taïwan.
Les Échos, COP26 : les vaches laitières au régime bas carbone, 30/10/2021
Un sujet que nous avons déjà abordé plusieurs fois. Mais cette fois-ci il s’agit d’un focus sur ce qui se passe concrètement en France.
Ainsi, l’article nous apprend que plus de 14 000 élevages laitiers ont souscrit au programme « lait bas carbone » lancé par l'Institut de l'élevage et l'interprofession (CNIEL) en 2016. L’objectif est que 100% des élevages aient souscrit d’ici 2030. Selon les prévisions, cela permettrait de diminuer leur empreinte carbone de 2 millions de tonnes à horizon 2030.
Pour rappel, les élevages laitiers émettent 3 types de gaz impliqués dans les émissions de gaz à effet de serre : du méthane, du dioxyde de carbone et du protoxyde d'azote. Par ailleurs, la moitié des émissions des élevages laitiers sont liées à la digestion de la vache et l'autre moitié est due à la fertilisation des cultures, à la gestion des déjections animales et à l'énergie utilisée (fioul et électricité).
Fast Company, Bill Gates’s latest big climate investment is . . . milk, 27/10/2021
La marque de lait Neutral l’affiche en gros sur ses bouteilles : "Ce lait lutte contre le changement climatique". La marque se targue même d'être la première marque alimentaire neutre en carbone aux États-Unis.
Neutral Foods travaille avec des producteurs laitiers pour mettre en œuvre des stratégies visant à réduire les émissions de carbone liées à la production de son lait biologique. L'entreprise a travaillé avec des chercheurs pour étudier l'empreinte carbone des produits laitiers, depuis les engrais utilisés pour faire pousser les céréales destinées à nourrir les bêtes jusqu'au méthane présent dans les rots et le fumier des vaches, en passant par l'énergie utilisée à la ferme, dans les camions de livraison et dans les usines d'embouteillage. Neutral Foods travaille également avec les agriculteurs pour installer de nouveaux systèmes de gestion du fumier. Dans certaines exploitations, elle prévoit de planter des arbres dans les pâturages pour compenser une partie des émissions. D'autres solutions, comme des additifs à base d'algues pouvant être incorporés dans l'alimentation du bétail pour réduire également le méthane, sont envisagées pour l'avenir.
Les émissions qui ne peuvent pas être réduites sont compensées par l'achat de crédits de carbone auprès de producteurs laitiers américains qui transforment les déjections des vaches en énergie renouvelable.
Neutral vient d’annoncer une levée de fonds de 4 millions de $ à laquelle a notamment participé Breakthrough Energy Ventures, le fonds de capital-risque axé sur le climat fondé par Bill Gates.
L'entreprise prévoit de vendre ultérieurement des versions neutres en carbone d'autres types d'aliments, mais a voulu commencer par les produits laitiers en raison de leur importance pour le climat.
Phys.org, Finnish scientists create 'sustainable' lab-grown coffee, 27/10/2021
Nous vous parlions il y a quelques mois d’une startup qui produit un café à partir d'ingrédients recyclés, comme les enveloppes de graines de tournesol et les graines de pastèque. Et bien figurez-vous qu’une équipe de scientifiques finlandais affirme avoir réussi à faire du café in-vitro. Pour ce faire, les chercheurs se sont basés sur les mêmes principes d'agriculture cellulaire que ceux utilisés pour produire de la viande cultivée en laboratoire.
Le café n'est en fait pas moulu à partir de grains, mais cultivé à partir d'un groupe de cellules de caféiers dans des conditions de température, de lumière et d'oxygène étroitement contrôlées dans un bioréacteur. Une fois torréfiée, la poudre peut être infusée exactement de la même manière que le café classique.
Les chercheurs estiment ainsi que leur café éviterait bon nombre des écueils environnementaux liés à la production de masse de l'une des boissons préférées du monde.
Et qu’en est-il de son goût me direz vous. Et bien l’un des chercheurs affirme que “par rapport au café ordinaire, le café cellulaire est moins amer”.
CNBC, ‘It’s difficult to feed our families’: Volatile cocoa prices are pushing West African farmers further into poverty, 02/11/2021
C’est un sujet que nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises. Néanmoins, comme les choses ne semblent pas avoir vraiment bougées, il est bien de revenir dessus.
Alors qu’on estime que 70% du cacao mondial provient d'Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire représente un peu plus d'un tiers de l'offre mondiale. Toutefois, les agriculteurs ivoiriens pourraient être payés jusqu'à 21 % de moins cette année pour leur récolte de cacao de 2021/22 par rapport à l’année dernière. L’article rappelle ainsi qu’en octobre 2020, les producteurs de cacao ivoiriens ont été payés 1 000 francs CFA ouest-africains par kilo de cacao mais désormais le prix minimum garanti au producteur pour un kilo de cacao est de 825 francs CFA ouest-africains ( soit l’équivalent de 1,45 dollar). Or, comme le précise l’article, dans le même temps les contrats à terme sur le cacao ont augmenté d'environ 10 % entre fin octobre 2020 et fin octobre 2021.
Par conséquent, cette baisse des prix devrait, selon l’article, plonger les agriculteurs dans la pauvreté, voire même de la déforestation car les agriculteurs chercheraient à augmenter leurs surfaces afin de contrebalancer cette baisse de prix.
Les grands chocolatiers (Nestlé, Mondelez, Ferrero, Lindt & Sprungli, Hershey) sont plutôt silencieux sur ce sujet. Paul Schoenmakers, responsable de l'impact chez le chocolatier néerlandais Tony's Chocolonely les accuse d’ailleurs de "fermer les yeux" sur le sort des producteurs de cacao africains "d'une manière assez terrible". Tony's Chocolonely paie par exemple une prime en plus du prix à la production lorsqu'il achète son cacao. Il a récemment annoncé son intention d'augmenter cette prime en la faisant passer de 462 dollars par tonne à 793 dollars par tonne métrique pour la saison 2021/22.
The Guardian, Supermarkets using cardboard cutouts to hide gaps left by supply issues, 22/10/2021
Conséquence des problèmes logistiques liés au Brexit, certains produits sont en rupture dans les supermarchés. Le pays fait en effet face à une pénurie de chauffeurs routiers, de cueilleurs et d'emballeurs dans les exploitations agricoles et les usines agroalimentaires, ce qui entraîne une faible disponibilité de certains produits dans les supermarchés.
Pour combler les vides dans les rayons, des supermarchés utilisent des découpes en carton illustrés par des photos de fruits, de légumes et d'autres produits d'épicerie. Tesco a par exemple commencé à utiliser des photos d'asperges, de carottes, d'oranges et de raisins dans ses rayons de produits frais.
Evidemment tout cela a fait l’objet de nombreuses moqueries sur les réseaux sociaux.
New York Times, The Amazon Of Quinoa Bowls, 24/10/2021
Un article qui s’intéresse à une chaîne de fast-good américaine qui se nomme Everytable. L’entreprise a été lancée en Californie et prévoit d’y doubler le nombre d’établissements (de 10 à 20) cette année, puis de le doubler à nouveau en 2022. Surtout, Everytable compte s’installer à New York en 2022 où le fondateur Sam Polk nourrit de grandes ambitions avec l’ouverture de 100 établissements en 3 ans (à titre de comparaison Chipotle en compte 94 actuellement).
Parmi les spécificités de l’enseigne : une tarification variable selon les zones d’implantation. Ainsi, l’article explique qu’à Los Angeles le “poulet tinga” est le même dans les deux établissements mais “à University Park, il coûte 5,10 $” alors que “à Monterey Park, à 15 minutes de route, il est à 8,35 $”. University Park est en effet un quartier d'étudiants et de familles de la classe ouvrière. Cette tarification variable fait selon l’article “partie de l'approche Robin des Bois d'Everytable, qui vise à rendre les aliments frais et sains accessibles à tous”. Car aux Etats-Unis le problème est très résumé : “les ingrédients frais sont plus chers que les ingrédients hautement transformés, ce qui se traduit par une offre de bols de céréales pléthorique pour ceux qui peuvent dépenser 10 dollars ou plus par repas, et par une restauration rapide pleine de sel, de graisse et de sucre pour tous les autres”.
Ce qui est intéressant chez Everytable c’est indéniablement l’approche qui a été prise pour proposer des produits sains à des prix abordables. On apprend ainsi que l’entreprise a énormément travaillé sur l’efficacité de sa chaîne d’approvisionnement. Ainsi, Everytable a en quelque sorte imité le fonctionnement des grandes chaînes de fast-food avec des grandes cuisines centralisées, sa propre flotte de camions réfrigérés pour livrer les aliments à ses établissements et aux clients à domicile et un réseau croissant de clients abonnés et de réfrigérateurs intelligents. Par ailleurs, chaque établissement a une surface assez restreinte (entre 46 à 65m2), ce qui est “juste assez grand pour abriter un frigo vitrine, un four à micro-ondes et deux employés pour garnir les étagères et travailler à la caisse”.
Comme le résume le fondateur, “la question est de savoir comment produire des repas faits maison au même prix que la restauration rapide. Nous pensons qu'il s'agit de construire le même type d'infrastructure que les fast-foods, avec les mêmes économies, pour les aliments frais”. Il n’hésite pas non plus à prendre Amazon en exemple. Pour lui, ce qui fait la force d’Amazon est “son efficacité opérationnelle et logistique” et “son échelle”. Il résume sa vision d’Everytable de la manière suivante : “honnêtement, je pense qu'Everytable est dans une position similaire pour l'alimentation à celle qu’avait Amazon en 1997”. Comme l’affirme un expert du secteur, “le succès ici réside dans l'intégration de la chaîne” et le modèle d’Everytable lui permet de “peupler les zones mal desservies comme les zones plus riches”.
Et au niveau financier tout semble bien aller pour Everytable. En 2020, malgré la crise sanitaire et la fermeture temporaire de cinq de ses dix magasins de Los Angeles restaurants, Everytable a vendu 5,3 millions de repas et a vu son chiffre d'affaires passer de 6 millions de dollars en 2019 à 36 millions de dollars en 2020. Par ailleurs les marges d’Everytable se portent bien car le coût moyen de production et d'emballage d'un repas est d'environ 3,25 dollars.
Financial Times, Cost of breakfast foods hits 10-year high, 29/10/2021
L'indicateur du petit-déjeuner du Financial Times, qui suit l'évolution des prix à terme du café, du lait, du sucre, du blé, de l'avoine et du jus d'orange, montre que les prix sont en moyenne 63 % plus élevés qu'en 2019, une tendance qui s'est accélérée depuis cet été.
L’article explique ainsi que les problèmes liés à la production de denrées alimentaires sont entrés en collision avec la hausse de la demande, le rebond de la pandémie s'étant avéré plus fort que ce que la plupart des gens avaient prévu.
Ifop, Les Français et le gaspillage alimentaire, 25/10/2021
À l’occasion de la journée nationale contre le gaspillage alimentaire (samedi 16 octobre), l’Ifop a mené pour Nous anti-gaspi une étude afin de réaliser un état des lieux sur le rapport des Français au gaspillage alimentaire.
On y apprend que 90% des personnes interrogées se disent préoccupées par le gaspillage alimentaire. Par ailleurs, 41% des personnes interrogées estiment que la crise du coronavirus a renforcé leurs convictions sur le gaspillage alimentaire.
Enfin, 44% associent en premier lieu le gaspillage alimentaire à la nourriture jetée à la poubelle, que ce soit à la maison ou au restaurant, tandis qu’une proportion similaire (42%) l’associe aux produits que les distributeurs n’arrivent pas à écouler en magasin. Ils sont d’ailleurs 36% à penser que la plus grande part du gaspillage alimentaire est à mettre au crédit de la distribution en magasin.
Pour réduire le gaspillage alimentaire au sein de leur foyer, la majorité des Français interrogés (57%) imaginent qu’ils pourraient davantage cuisiner leurs restes alimentaires.
Un thread twitter très instructif sur les transformations nécessaires dans l’agriculture et l’agroalimentaire pour tenir les engagements de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C
Quand Elon Musk met un responsable du World Food Program de l’ONU qui affirme que 2% de sa fortune suffirait à éradiquer la faim dans le monde devant le fait accompli
Une proposition de Stéphane Layani (MIN de Rungis) sur l’éducation alimentaire
De Meta à Feta il n’y a qu’un pas…
Food Karma #15 | Mathilde Roellinger d’Epices Roellinger | Le goût des épices, 21/10/2021
C’est tout pour aujourd’hui.
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Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey