🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2021-28
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Figaro, Forces cosmiques, rituels ésotériques et êtres surnaturels : ce qui se cache derrière les vins «biodynamiques», 17/09/2021
Les Echos, Transition écologique : pourquoi le colza va devenir incontournable, 15/09/2021
Republic-retail, Le supermarché en ligne PicNic lève 600 millions d’euros et séduit la fondation Bill & Melinda Gates, 16/09/2021 + ECommerce Mag, Picnic : "Nous voulons nous adresser à un marché de masse", 20/09/2021
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Madame Figaro, Pourquoi il ne faudrait plus manger de poke bowl, 16/09/2021 + Libération, Poke bowl, l’indigestion, 07/09/2021
D’après une étude réalisée par Deliveroo, le poke bowl est le 2è plat le plus commandé au monde sur l’appli derrière le cheeseburger. Ainsi, comme le précise Madame Figaro, la mode du poke bowl a gagné Paris et la province depuis maintenant 5 ans, surfant sur la vague de la “healthy food”.
Toutefois, comme le rappelle Libération, le poke bowl tel que nous le connaissons en France “n’a parfois plus grand-chose à voir avec la recette traditionnelle hawaïenne du poke”, qui comprend du poisson de la pêche du jour coupé en dés associé à de l’huile de sésame, du gingembre, des oignons et des légumes locaux. Chez nous le poke bowl se décline désormais en de nombreuses versions avec des ingrédients aussi variés que des falafels, du tofu, voire du poulet pané ou du porc au caramel. Bref cela n’a plus grand chose à voir avec l’original.
Le plat plaît également pour son côté “diététique”. Selon Alexandra Retion, diététicienne, il contient des protéines, des vitamines, des fibres et des glucides, soit “tout ce dont le corps a besoin réuni en un seul plat”. Toutefois, comme le précise Ninon Gouronnec, chargée de cuisine durable à la Fondation Good Planet, “le riz utilisé par la plupart des enseignes n'a pas le même bienfait que celui qu'on lui attribue d'ordinaire” car il est “trop blanc, trop cuit...” et donc “son indice glycémique augmente”.
Autre critique : l’empreinte environnemental d’un poke bowl. Il est en effet composée en grande partie de saumon (une espèce qui est selon Libération menacée de disparition à l’état sauvage et dont l’élevage industriel est très polluant), d’avocat (dont la culture menace les réserves en eau notamment au Mexique, le premier producteur mondial) ou de mangue. Ces deux derniers produits étant, comme le rappelle Ninon Gouronnec, transportés par avion, bateau et camion avant d'être stockés dans des chambres de maturation.
Les Echos, Transition écologique : pourquoi le colza va devenir incontournable, 15/09/2021
Focus sur ce que l’on nomme désormais “l’or jaune végétal”, le colza.
Comme l’explique l’article, le colza est une “plante aux fleurs jaune acide et à l'odeur proche du chou”. Le colza est un oléagineux et est cultivé au nord de la Loire et jusqu'en Scandinavie. Un des avantages du colza est “de produire des graines aussi riches en protéines que le soja après extraction de l'huile”. Mais surtout, le colza a de nombreuses applications. On l’utilise aussi bien pour fabriquer de la colle, des glaces, de la viande, des agrocarburants et même des composants automobiles.
En France, le spécialiste du colza s’appelle Avril (anciennement Sofiprotéol). Si le groupe est surtout connu du grand public pour ses marques d'huiles Lesieur et Puget, il fait partie des quatre + importants triturateurs de colza en Europe, derrière les filiales des américains Cargill, Bunge et ADM. Le groupe réalise un chiffre d'affaires de 5,8 milliards d'euros et emploie près de 7 600 salariés.
L’article nous apprend également que, jusqu'au début des années 2000, il n’existait que 2 débouchés pour le colza, à savoir les biocarburants et tourteaux. Mais désormais, de nouveaux débouchés ont vu le jour car “la pression environnementale pousse les industriels à utiliser des matières premières végétales moins contestées”. Ainsi, on utilise du colza pour fabriquer des biolubrifiants, qui sont utilisés notamment dans la marine. On utilise également des dérivés du colza pour fabriquer les mousses des sièges automobiles ainsi que les panneaux d'isolation thermique des véhicules.
Le colza a également un horizon bien dégagé dans tout ce qui touche à l’alimentation humaine. On peut en effet l’utiliser pour réaliser des galettes, des substituts végétaux à la viande, des boissons et même des glaces, des desserts et des barres pour sportifs.
Le seul problème de cette culture en France : des surfaces qui stagnent et des rendements qui baissent. Ainsi, après un pic de 1,5 million de tonnes en 2017, les récoltes sont redescendues à 1 million de tonnes l'an dernier.
Republic-retail, Le supermarché en ligne PicNic lève 600 millions d’euros et séduit la fondation Bill & Melinda Gates, 16/09/2021 + ECommerce Mag, Picnic : "Nous voulons nous adresser à un marché de masse", 20/09/2021
La startup néerlandaise PicNic vient d’annoncer l’une des plus grosses levées de fonds de ces derniers mois. Avec 600 millions d’euros, il s’agit, selon l’article, d’un nouveau record pour le secteur du retail. Cette levée de fonds est déjà la 5è pour PicNic (après avoir levé 10 millions d’euros en 2015, 35 millions d’euros en 2016, 100 millions d’euros en 2017 et 250 millions d’euros en 2018). Cette fois-ci, en plus des 4 investisseurs historiques, c’est la fondation Bill et Melinda Gates qui fait son entrée au capital. L’entreprise fait évidemment son entrée dans le cercle fermé des licornes.
PicNic vient par ailleurs de valider son test dans la région de Valenciennes et va se développer en France en se concentrant, dans un premier temps, sur les Hauts de France.
Cette nouvelle levée de fonds doit permettre à PicNic d’accélérer son développement, en investissant dans ses infrastructures (développement de centres de distribution automatisés, renforcement de véhicules électriques) et ses équipes, avec à plus long terme l’objectif de s’implanter dans de nouveaux pays. Comme l’explique Grégoire Borgoltz, responsable croissance et distribution de PicNic France, « notre but est de devenir le leader européen des supermarchés en ligne, mais nous nous concentrons en premier lieu sur les Pays-Bas, l’Allemagne et la France ».
Dans l’article de Ecommerce Mag, le PDG et co-fondateur Michiel Muller détaille les grandes étapes du développement de l’entreprise. L’entreprise a été lancée en 2015 aux Pays-Bas. Elle est devenue l’an dernier le n°2 des distributeurs en ligne hollandais devant Jumbo. En 2018, PicNic a réalisé sa première expansion à l’étranger en s’installant dans 4 villes allemandes. Et en 2021, ce fut le tour de la France.
Concernant les dépenses effectuées par les clients, Michiel Muller précise que la plupart d’entre eux effectuent une commande par semaine et 20% en font deux. Le panier moyen est compris entre 60-70 euros. Au niveau des anecdotes, le PDG explique que les allemands achètent beaucoup de pommes de terre, que le lait est l'article le plus acheté aux Pays-Bas et que dans le Top 10 en France on trouve principalement des produits frais.
PicNic vise le milliard d'euros en volume d'affaires à la fin de cette année.
Les Echos, Livraison : la start-up de produits frais Epicery cédée à La Poste, 17/09/2021
La Poste a annoncé la semaine dernière avoir racheté, via sa filiale GeoPost/DPDgroup, 88,9 % des parts d'Epicery, une start-up qui permet de se faire livrer des produits frais de commerçants de quartier.
Epicery est une place de marché qui travaille avec environ un millier de commerçants et artisans et les aide à se développer en ligne et en leur permettant de livrer leurs clients à domicile. En échange, Epicery leur fait payer un abonnement et prélève une commission sur les ventes. La startup est actuellement présente dans 5 villes (Paris, Bordeaux, Toulouse, Lille et Lyon).
Comme l’explique Edouard Morhange, le fondateur, « notre volume d'affaires a augmenté de 400 % entre 2019 et 2020 ».
Si le rachat par La Poste peut surprendre, l’article rappelle qu’Epicery travaille avec une filiale de La Poste, Stuart, pour la livraison. Ce rachat permettra d’accélérer la croissance d’Epicery, qui prévoir de s’implanter dans une dizaine de villes françaises supplémentaires en 2022.
LSA, L'e-commerce plombe les marges des distributeurs alimentaires [Etude], 15/09/2021
Nous avions déjà abordé ce sujet en début d’année. Le développement spectaculaire du e-commerce alimentaire suite à la crise sanitaire pèse de plus en plus sur les marges des distributeurs. En effet, comme le précise l’article, auparavant le client se déplaçait en magasin et choisissait ses produits dans les rayons. Désormais ce client là reste chez lui. Par conséquent, toute cette partie des courses qui était gérée par le consommateur est rebasculée sur le distributeur. Par conséquent cela implique une hausse des coûts, notamment en ce qui concerne les frais de préparation de commande et éventuellement de livraison à domicile.
Ainsi, d’après une étude Euler Hermes parue mi-septembre, à chaque fois qu'1% des ventes de produits alimentaires bascule de la commercialisation en magasin vers la vente en ligne, ce sont 500 millions d'euros de profits qui sont perdus pour les distributeurs des pays membres de l'Union européenne et du Royaume-Uni. Et encore, ce calcul est basé sur hypothèse optimiste de marge e-commerce nulle. Pour une marge e-commerce de -5%, ce sont 1,2 milliard d'euros de profits qui sont perdus et 1,9 milliard si elles est de -10%.
Capital, Yuka de nouveau condamné face à un industriel de la charcuterie, 13/09/2021+ Ecommerce Mag, [Tribune] L'application Yuka dans la tempête, 17/09/2021
Et encore une manche de perdue par Yuka face aux industriels de la charcuterie. L’appli a été condamnée le 13 septembre dernier par le tribunal de commerce d'Aix-en-Provence pour "pratiques commerciales déloyales" et "trompeuses" ainsi que pour "des actes de dénigrement" à l'encontre du fabricant de charcuterie ABC Industrie. Le tribunal de commerce d'Aix-en-Provence a condamne Yuka à verser à ABC Industrie 25 000 € de dommages et intérêts et Yuka devra retirer les qualificatifs "mauvais" et "médiocres" attachés aux produits concernés ainsi que l'appréciation "risque élevé" attribué à l'additif E250 (nitrite).
Il s’agit de la 2è condamnation pour Yuka cette année pour pratique commerciale trompeuse et dénigrement. Comme l’indique l’article de Ecommerce Mag, “les juges ont relevé que Yuka était, non pas une ONG de type association de la Loi de 1901, mais une société commerciale”. Ils ont également considéré que “les fondements scientifiques des critiques de Yuka n'étaient pas objectifs”.
Le Figaro, Forces cosmiques, rituels ésotériques et êtres surnaturels : ce qui se cache derrière les vins «biodynamiques», 17/09/2021
Alors que les vins bio dynamiques se démocratisent chez les cavistes et dans les bars et les restaurants, Le Figaro s’est intéressé d’un peu plus près à ces vins que certains voient comme “plus bio que bio”. La pratique de la biodynamie reste très minoritaire dans l’Hexagone. Ainsi, on estime qu’environ 0,4% des viticulteurs sont certifiés et 0,03% des maraîchers.
Il faut en préambule bien comprendre ce qu’est la biodynamie. A l’origine de la biodynamie il y a un homme : Rudolf Steiner, qui est connu pour avoir fondé l’anthroposophie qui est, selon l’article, un “mélange pêle-mêle d’éléments du Nouveau Testament, de croyances classiques de l'occultisme occidental (magie, astrologie...), de bouddhisme, de karma et de réincarnation”. Ainsi “la biodynamie n'est donc rien d'autre que l'application des croyances anthroposophiques à l'agriculture”.
Les principes de la biodynamie, établis par Steiner en 1924, reposent sur la croyance en des « forces cosmiques », l'influence de la lune, des planètes et du zodiaque sur la croissance des plantes, l'homéopathie ou l'existence d'êtres surnaturels invisibles (gnomes, ondines, esprits de l'air et du feu...). A l’image de ce curieux mélange qui consiste à “mettre de la bouse de vache dans une corne, l'enterrer puis la laisser fermenter pendant tout un hiver avant d'être diluée et pulvérisée sur les champs”.
Malgré tous ces principes un peu bizarres, l’article précise toutefois que “l'absence de fondement scientifique ne remet pas pour autant en cause la qualité du vin produit en biodynamie”. Mais cette qualité s’expliquerait plus par le fait que « les agriculteurs qui se mettent à la biodynamie sont des gens qui se posent des questions, qui cherchent à améliorer leurs pratiques, qui sont attentifs à leurs cultures, qui prennent grand soin de leurs parcelles ».
Comme le résume bien Marc-André Selosse, professeur de microbiologie et de botanique au Muséum national d'Histoire naturelle à Paris, “il ne faut pas confondre l'imposture intellectuelle que représente la biodynamie et la sincérité des gens qui la pratiquent”.
Le Figaro, Aubert de Villaine, Domaine de la Romanée-Conti : «J'espère avoir réussi à faire vivre cet héritage», 18/09/2021
Un entretien très instructif avec celui qui est a la tête du domaine viticole le plus prestigieux du monde, la Romanée-Conti, et qui va bientôt passer la main.
Il y parle notamment de transmission du patrimoine et du savoir-faire, des aléas climatiques et de la spéculation sur les vins du domaine.
Ainsi, il explique comment le domaine a réintroduit le labour dans les rangs à cheval au début des années 2000. Il explique également les problèmes de transmission dans les vignobles bourguignons car, selon lui, “la vraie valeur d’une propriété viticole, qui est une entreprise comme les autres, me semble devoir être liée à ses résultats et non pas à la valeur extravagante qu’elle peut prendre à certaines époques où la spéculation l’emporte sur la raison”. Il en appelle ainsi à l’Etat car “le problème, c’est que si les valeurs sont telles que les familles ne peuvent plus se transmettre les domaines, nous prenons le risque que l’arrivée de grands investisseurs français ou étrangers”.
Le Télégramme, Nestlé va investir plus d’un milliard d’euros dans l’agriculture régénératrice, 16/09/2021
Nestlé a dévoilé un programme destiné à encourager dans sa chaîne d’approvisionnement une agriculture visant, selon le communiqué, à « protéger et restaurer l’environnement, améliorer le niveau de vie des agriculteurs et renforcer le bien-être des communautés agricoles ».
Ce programme s’articule autour de 3 axes : assistance technique aux agriculteurs, soutien aux investissements et primes pour les matières premières issues de l’agriculture régénératrice.
Le groupe compte ainsi investir 1,2 milliard de francs suisses (1,1 milliard d’euros) au cours des cinq prochaines années dans l’agriculture régénératrice. Parmi les projets, Nestlé compte par exemple travailler avec 30 fermes laitières dans 12 pays pour tester les pratiques d’agriculture régénératrice qui peuvent être mises en œuvre à plus grande échelle.
Le Figaro, Picard se met enfin à l’e-commerce, 19/09/2021
En 2020, les ventes de Picard ont augmenté de 15%, grâce en partie à la crise sanitaire mais également grâce au développement du canal e-commerce par l’enseigne.
Le développement du e-commerce s’est fait sous l’impulsion de la nouvelle PDG, Cathy Collart-Geiger, arrivée il y a un peu plus d’un an. Comme l’explique cette dernière “avant ma prise de fonction, il ne représentait que 2 % des ventes de Picard, et nous ne livrions que 25 % du territoire”. Désormais, Picard livre dans toute la France. L’enseigne a également mis en place un système de « click and collect » qui sera disponible dans ses 1 050 points de vente d'ici la fin de l'année. Picard a également noué un partenariat avec Deliveroo pour de la livraison express.
Ainsi, les ventes en lignes représentent désormais 4% des ventes de Picard. La PDG s’est fixée pour objectif qu’elles représentent 10 % en 2026. Et l’enjeu est d’importance car, comme elle le précise, “les clients omnicanaux, qui commandent en ligne sans cesser de se rendre en magasin, consomment deux fois plus que les autres clients”.
Picard compte également ouvrir 200 nouveaux magasins d'ici 2026 car, comme l’explique la PDG, “une des raisons qui font que des clients potentiels ne viennent pas chez nous est qu'ils habitent à plus de quinze minutes d'un point de vente”.
The Guardian, One in three Britons drink plant-based milk as demand soars, 17/09/2021
Selon un récent rapport de Mintel, près d’un Britannique sur trois a bu du lait végétal en 2020 (contre un sur quatre un an auparavant). Ce taux est encore plus élevé chez les 25 à 44 ans (44 %).
Ainsi, les consommateurs britanniques ont dépensé 100 millions de livres de plus en 2020 par rapport à 2019 pour les alternatives végétales au lait. Ce marché pèse désormais près de 400 millions de livres par an.
Selon Amy Price, analyste senior en alimentation et boissons chez Mintel, le fait que près d'un tiers des adultes britanniques consomment du lait végétal est “la preuve de son statut de produit grand public et de son attrait bien au-delà des populations végétaliennes ou végétariennes”.
Le rapport révèle également que c’est le lait d'avoine qui est devenu l’alternative de prédilection. Les britanniques ont dépensé 146 millions de livres sterling pour le lait d'avoine en 2020 (contre 74 millions en 2019) et 105 millions de livres pour le lait d'amande (contre 96 millions en 2019).
L’article rappelle néanmoins que le lait de vache pèse 3,2 milliards de livres sterling en Grande-Bretagne.
Financial Times, Lab-grown meat isn’t about sustainability, it’s big business, 18/09/2021
Comme l’explique l’auteur de l’article, sur le sujet de la viande cultivée en laboratoire “de grandes sociétés internationales de relations publiques voulaient que nous enthousiasmions nos lecteurs pour quelque chose qui n'avait pas encore eu lieu” et ce, malgré le fait que “pour le moment nous ne pouvions pas vraiment en voir”.
Il précise en outre qu’il n'y a pas beaucoup de propriété intellectuelle dans l'industrie de la viande. Ainsi, les entreprises qui font actuellement la promotion de la viande cultivée en laboratoire dans le cadre d'un avenir plus durable souhaitent surtout que le grand public soit intrigué par l'idée... et qu'il la considère comme importante pour l'avenir de la planète. Néanmoins, comme il l’explique, “il ne faut pas croire que la durabilité est le principal moteur de ces entreprises”. La raison selon lui ? “Sauver la vie d'animaux, empêcher la destruction de la forêt tropicale, réduire les pets des vaches… n'excitent pas les investisseurs” car “ces changements ne peuvent pas se traduire par des bénéfices”. Dans le secteur, le Saint Graal est, selon lui, de “remplacer la viande que nous consommons par un produit propriétaire, en détenant la propriété intellectuelle de la viande”.
Finalement la viande cultivée en laboratoire ne vise, selon l’auteur, “qu'à remplacer une dépendance à la viande par quelque chose de plus facile à breveter”, une sorte de “Meathadone”. In fine tout est ici question de propriété intellectuelle. Breveter la viande cultivée en laboratoire permettrait de créer une vache à lait encore plus importante que les produits brevetés en leur temps par Coca-Cola et McDonald’s.
The Guardian, Meat wars: why Biden wants to break up the powerful US beef industry, 06/09/2021
Un article qui se focalise sur l’industrie de la viande aux Etats-Unis.
Un peu de contexte pour commencer : 4 entreprises (Tyson, JBS USA, Cargill et National Beef) contrôlent plus de 80 % du marché américain du bœuf. Et cette concentration des pouvoirs de marché aux mains d’un petit nombre d’acteurs ne plaît pas à l'administration Biden.
Une récente action exécutive signée par le président Biden vise à accroître la concurrence dans l'industrie du bœuf. En effet, le document met en avant le fait qu'au cours des cinq dernières années, "la part des agriculteurs dans le prix des ventes de bœuf a chuté de plus d'un quart - de 51,5 % à 37,3 % - alors que le prix du bœuf a augmenté".
L’article retrace tout l’historique (depuis 1906 tout de même) qui a mené à une telle concentration dans l'industrie de la viande bovine américaine. On découvre ainsi que les 4 leaders du marché ne contrôlaient pas plus de 20 % du marché au milieu des années 70.
Qu'est-ce qui a fait qu’ils sont devenus si gros ? La réponse est à chercher chez les producteurs de maïs et chez la grande distribution.
Ainsi, comme l’explique l’article, le début et le milieu des années 70 ont été une période de croissance explosive et de forte demande de produits agricoles. À cette époque, les agriculteurs et les éleveurs disposant de liquidités et ayant accès à des financements bon marché ont cherché à réaliser des investissements dans leurs entreprises agricoles afin d'améliorer leur trésorerie. Ces années ont été marquées par un boom du nombre et de la taille des parcs d'engraissement, ainsi que par des progrès dans le domaine des antibiotiques, des aliments pour animaux et des technologies génétiques bovines. À la fin des années 70 et au début des années 80, les conditions du marché ont entraîné une surabondance de céréales et, bien que de nombreux agriculteurs aient subi des pertes historiques, ceux qui avaient investi dans les parcs d'engraissement ont pu acheter des aliments bon marché pour engraisser le bétail. Ainsi, alors qu’en 1979, les bovins nourris au grain représentaient un quart de la production totale de viande bovine aux États-Unis, ce chiffre a grimpé en flèche au cours des 40 dernières années pour atteindre plus de 60 % aujourd'hui.
En parallèle, la consolidation du secteur de l'épicerie aux États-Unis était déjà bien avancée dans les années 90. A cette époque, les 20 premiers acteurs de la grande distribution du pays représentaient près de 40 % de l'ensemble des achats de produits d'épicerie au détail. En 2019, ils étaient 4 (Walmart, Target, Albertsons et Kroger) à capturer ces 40 % selon l'USDA. Evidemment, ces 4 acteurs sont capables d'exercer un pouvoir très important sur leurs fournisseurs, et même sur les quatre grands acteurs de viande mentionnés plus haut.
Pour ceux qui sont intéressés, La Banque des Territoires a lancé un Appel à Manifestation d’Intérêt sur le thème “Accélérer la transition alimentaire”
Sont éligibles à cet AMI les structures qui placent l’utilité sociale et sociétale au cœur de leur action :
Associations
Coopératives
Sociétés commerciales d'utilité sociale (ESS, ESUS, sociétés à mission, ...)
Entreprises publiques locales
Structures de l'insertion par l'activité économique et du travail protégé et adapté
Les projets devront présenter un modèle économique viable et un besoin de financement suffisant (de plus de 500 K€), pour envisager un co-investissement de la Banque des Territoires.
Le dossier de candidature complet est à télécharger ici.
Si vous avez envie d’y répondre mais que vous avez besoin d’un accompagnement n’hésitez pas à m’envoyer un mail à : contact@olivierfrey.com
Après Pepsi qui se sépare des ses jus et smoothies, c’est au tour de Coca de se séparer de sa marque de smoothie Odwalla. Et le taux de sucre de ses boissons explique en partie ces ventes.
La Belle Vie vient de passer le million de commandes. Bravo à toute l’équipe!
A lire, ce double coup de gueule de Culs de Poule contre Omnivore et contre Bernard Boutboul. Comment un consultant en restauration peut-il nier ce problème en 2021?
Basics of Bouffe | Saison #1 – La mer | Episode #13- Les huîtres | Charles Guirriec – Poiscaille.
C’est tout pour aujourd’hui.
Il n’y aura pas de newsletter la semaine prochaine, rendez-vous dans 2 semaines.
Si vous appréciez cette newsletter n’hésitez pas à la partager.
Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A dans 15 jours!
O. Frey