🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2021-23
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Echos, « Il faut sortir de la seule logique du profit », tranche le patron de La vache qui rit, 11/06/2021
Le Figaro, Les marques se mettent au vrac… à tâtons, 13/06/2021
Vox, Where’s the “Impossible Burger” of cheese?, 05/06/2021
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
L’Obs, Quand le high-tech met le vin en bouteille, 09/06/2021
Un article qui fait le point sur les avancées technologiques dans le secteur du vin. En effet, comme l’explique l’article, les accessoires connectés liés au vin se sont multipliés en quelques années. Et, suite aux confinements successifs, Dominique Gandy, directeur d'activité « Blanc et Cuisine » pour Fnac Darty explique que « l'électroménager plaisir est très en vogue et a même connu en 2020 une apogée ». Ainsi, les caves à vin connectées ont, par exemple, vu leurs ventes s’envoler de 316 %.
Dernière née dans ce domaine, la cave Ecellar 185 de La Sommelière, intelligente et made in France. Cette dernière est directement pilotable depuis son smartphone. Elle peut accueillir jusqu'à 185 bouteilles, avec, à chaque emplacement, un capteur relié à une application dédiée (Vinotag). Ainsi, chaque ajout ou retrait d'un vin est automatiquement détecté et indiqué sur son smartphone. Il est donc possible de connaître graphiquement et en temps réel le contenu de sa cave.
Les Echos, Cyberattaque : JBS a payé une rançon de 11 millions de dollars, 10/06/2021 + L’Opinion, Agroalimentaire: la cyberattaque contre JBS met en lumière les failles de la numérisation,
Le leader mondial de la viande a annoncé avoir payé pas moins de 11 millions de $ en bitcoin aux hackers qui ont paralysé les usines du groupe aux Etats-Unis et en Australie.
Comme le précise Andre Nogueira, patron de la filiale américaine du groupe brésilien, « Ce fut une décision très difficile à prendre pour notre entreprise et pour moi personnellement (…) Nous avons toutefois pensé que cette décision devait être prise pour prévenir tout risque potentiel pour nos clients. »
Comme l’explique L’Opinion, cette attaque information révèle “des fragilités inquiétantes qui peuvent mettre en péril le système”. En effet, il suffit finalement de “cibler un abattoir dans l’Utah” pour “créer des effets de souffle sur toute la filière”. Plus grave selon l’article, cette affaire met en lumière “les fragilités nées de la numérisation des process industriels” et le secteur agroalimentaire “apparaît mal préparé”.
L’Opinion, Cages et élevage: l’Europe n’est-elle pas en train de se piéger elle-même ?, 11/06/2021
Le Parlement européen a voté une résolution issue d’une initiative citoyenne menée par l’association animaliste CIWF dont le but est d’en finir avec les cages et la contention dans l’élevage dès 2027. La fin des poules en cage était initialement prévue en 2040 et, comme le précise l’article, une interdiction des cages sous six ans risquerait de se traduire par la disparition de milliers d’élevages.
Cette résolution va au delà des cages pour les poules mais, comme l’explique l’article, elle s’appliquerait aussi à toutes les autres volailles, aux truies gestantes, aux lapins d’élevage, voire même aux vaches en stabulation.
20 Minutes, Occitanie : Le logo Nutri-Score menace-t-il les produits du terroir sous label ?, 18/05/2021
Alors qu’un Rocamadour ou du jambon de porc noir de Bigorre obtiennent un Nutriscore peu flatteur de D ou E, un soda light plein d’édulcorants affiche pour sa part un B. C’est le cas également d’un fromage emblématique : le roquefort. Pour Jérôme Faramond, le vice-président de la Confédération générale de Roquefort, « A la base, Nutri-Score a été créé pour les plats cuisinés, pour évaluer les produits transformés. Des progrès sur la valeur nutritionnelle du Roquefort, il n’y en aura pas. Il a déjà des qualités, des apports en calcium, dont Nutri-Score tient très peu compte, alors qu’il met en avant les acides gras. Le lait cru qui entre dans sa fabrication est notre fierté, il respecte la tradition et le terroir ».
Cette situation fait donc réagir les députés de l’Occitanie, région dans lesquelles on trouve de nombreux produits du terroir. De plus, les producteurs de produits labellisés, réunis au sein de l’lnstitut régional de la qualité alimentaire d’Occitanie (Irqualim), ont décidé de monter au créneau pour demander à la Commission européenne à être exemptés de ce système d’étiquetage.
The Conversation, Lobbying et alimentation : les « aliments traditionnels », le nouvel argument des anti-Nutri-score, 10/06/2021
Dans cet article, Serge Hercberg, qui est à l’origine du Nutriscore, et certains de ses collègues répondent aux arguments des défenseurs des produits locaux vis à vis du système de notation. En effet, ils estiment que “cette tentative d’opposer Nutri-score à un modèle alimentaire traditionnel (…) correspond à une stratégie de désinformation”. Pour les auteurs, “en mettant en avant le fait que les charcuteries et les fromages font partie du paysage culinaire et gastronomique d’une région ou d’un pays”, “les lobbys cherchent (…) à entretenir une confusion dans l’esprit du public”.
Selon eux, le phénomène décrit dans l’article précédent n’est pas nouveau mais s’observe dans plusieurs autres pays européens, dont l’Italie et l’Espagne où il y a, selon eux, “l’émergence de nouvelles actions de lobbying anti-Nutri-score”.
Ainsi, ils admettent qu’au sein des charcuteries et des fromages, “une grande partie se trouve classée D et E, en raison de leur teneur élevée en acides gras saturés et en sel, ainsi que de leur forte densité calorique”. Néanmoins, selon eux, “il ne s’agit cependant pas d’une pénalisation intentionnelle ou nouvelle : le classement est opéré en toute transparence et objectivité sur la base des données de composition de ces produits. Le Nutri-score ne fait que traduire de façon synthétique les informations de l’étiquette nutritionnelle obligatoire qui existait avant lui”.
Par ailleurs, les auteurs mettent en avant le fait que le Nutri-score ne s’oppose pas au régime alimentaire de type méditerranéen qui fait la part belle aux fromages, à la charcuterie ainsi qu’à l’huile d’olive car, selon eux, le Nutri-score “classe plus favorablement tous les aliments qui sont pauvres en gras, sucre ou sel, et riches en fibres, fruits et légumes, légumineuses et fruits secs à coque. Autrement dit, les éléments principaux de l’alimentation méditerranéenne”. De plus, en attribuant un score de C à l’huile d’olive, il la classe “dans la meilleure catégorie possible pour les matières grasses ajoutées”. Les auteurs précisent d’ailleurs, qu’“aucune huile n’est classée A ou B, du fait de leur composition, il s’agit d’un produit composé à 100 % de matière grasse”.
Les Echos, « Il faut sortir de la seule logique du profit », tranche le patron de La vache qui rit, 11/06/2021
Dans cette longue interview d’Antoine Fievet, le PDG du groupe Bel, celui-ci met en avant une vision originale de ce que doit être une entreprise à l’avenir.
Il s’est notamment exprimé sur les attentes des consommateurs. Selon lui, certaines ne sont pas atteignables de suite. Ainsi, comme il l’explique, “On nous demande d'être à la fois extrêmement responsables sur le plan écologique, d'avoir un passeport nutritionnel le plus sain possible, des produits les moins transformés possible qui se conservent en dehors du réfrigérateur, tout en étant le moins cher possible”. Pour se conformer à ces demandes multiples “cela suppose d'innover et prend du temps” car une entreprise comme Bel n’est pas “pas en mesure de changer toutes (ses) lignes de production du jour au lendemain”.
Il revient également sur le Nutriscore. Et selon lui, “c'est en partie le gras qui donne son goût au fromage et dans l'alimentation” et comme “le goût reste un élément très important” forcément le gras influe sur le score Nutriscore. Par ailleurs, il rappelle que le Nutriscore se base sur “des portions 100 grammes quel que soit le produit que vous consommiez”. Or, comme il l’explique, “100 grammes chez Bel, cela correspond par exemple à 5 Babybel” et “personne ne mange 5 Babybel par jour !”.
Mais surtout, il donne une vision nouvelle de la responsabilité d’une entreprise. Ainsi, il précise la manière dont son groupe contribue à développer une filière laitière plus durable. Comme il l’affirme, “on ne peut pas se satisfaire de voir un monde agricole qui souffre et qui ne suscite plus de vocations, des entreprises agroalimentaires à la peine et une grande distribution qui cherche trop à ne se différencier que par le prix et qui ne roule pas sur l'or”. Ainsi, il faut selon lui “sortir de la seule logique de profit, sinon nous allons nous autodétruire”.
Le JDD, Agriculture biologique : "Supprimons le label bio!", 12/06/2021
Dans cette tribune, Sébastien Loctin, fondateur de Biofuture, propose d’apposer un label "chimique" sur les produits non bio, ultra-transformés ou remplis d'additifs. En effet, d’après lui “le label bio représente aujourd'hui un obstacle à la poursuite de sa propre démocratisation”. Ainsi, “en labellisant les bonnes pratiques (pas de pesticides, pas d'additifs…), il contribue à les stigmatiser, à les faire apparaître comme des exceptions… alors qu'elles devraient être la norme!”.
Le Figaro, La « guerre de la saucisse » jette un froid entre Londres et les Européens, 13/06/2021
Eh oui, la saucisse peut aussi être source de gastrodiplomatie.
Dans ce cas précis, la saucisse est au cœur de l’accord du Brexit et de son application. En effet, l’article nous explique que l’Angleterre refuse pour le moment de mettre en place les contrôles sur certaines marchandises, notamment la viande réfrigérée. En effet, le pays affirme que cela pourrait faire disparaître les saucisses et nuggets de poulets britanniques des rayons des supermarchés nord-irlandais. Boris Johnson a même lancé à Emmanuel Macron : « Comment le prendrais-tu si la justice française t'empêchait de transporter des saucisses de Toulouse à Paris » ? Ce à quoi le président français aurait répondu que cela ne pouvait pas arriver « puisque Paris et Toulouse font partie du même pays ». Et évidemment les Anglais l’ont mal pris…
Le Figaro, Les marques se mettent au vrac… à tâtons, 13/06/2021
Focus sur ces grandes marques qui développent le vrac en test dans certains supermarchés, notamment chez Franprix ou Day by Day. Qu’ils s’agissent de Panzani, Kellogg's, Benenuts, Carte noire, Ebly, Uncle Bens, Taureau ailé… toutes essaient de se lancer dans le vrac.
Comme l’explique l’article, “conscientes de l'attrait des consommateurs pour ce mode de distribution et leur volonté de réduire l'impact environnemental des produits qu'ils consomment, les grandes marques se mettent aussi au vrac petit à petit”.
Ainsi, Lustucru et Michel et Augustin ont fait leur arrivée chez Day by Day. Et, selon l’article leur objectif est de « tester l'intérêt et la réponse des consommateurs, ainsi que le modèle économique ».
Mais pour les marques il s’agit de se réinventer pour attirer les clients car elles se retrouvent de fait “privées de leur support favori de communication (l'emballage)”. Une autre difficulté mise en avant : la taille des meubles en magasin limite le nombre de références dans les linéaires. Enfin les coûts logistiques augmentent car il y a des étapes supplémentaires (contenants dédiés...) alors que les produits en vrac doivent “par souci de cohérence” être vendus moins cher que les produits emballées. Et tout cela pèse évidemment sur les marges des industriels.
Autres problèmes cette fois-ci côté distributeur : la rotation des produits et en moyenne trois fois plus faible que pour les produits emballés, il faut aussi prévoir de la main-d'oeuvre supplémentaire pour approvisionner et laver les bacs ou encore ramasser les produits tombés par terre.
Le Monde, La culture de l’avocat épuise les ressources en eau du sud de l’Espagne, 09/06/2021
Alors que le Mexique, premier producteur et exportateur mondial d’avocats, connaît ce problème depuis plusieurs années, c’est désormais au tour de l’Espagne de faire face à l’épuisement des ressources en eau à cause de la culture intensive de l’avocat.
C’est en Andalousie, où autrefois les surfaces étaient recouvertes de vignes et d’oliviers, que l’avocat est désormais cultivé sur près de 10 000 hectares, en faisant la première région productrice d’avocats en Europe. Mais dans la région, “l’eau manque pour irriguer ce fruit en vogue, dont l’arbre peut mourir en quelques jours s’il n’est pas arrosé”. Comme le raconte un producteur, “en été, j’irrigue 35 % des racines des avocatiers, le reste est sec”.
La culture de l’avocat espagnol, qui consomme près de 800 litres d’eau par kilo, risque d’entraîner un « effondrement hydrologique » de la région andalouse. D’après une étude de 600 pages coordonnée par Rafael Yus, chercheur en biologie, réalisée sur quatre ans et publiée en octobre 2020, le constat est alarmant. Ainsi, sur l’année 2017, la quantité d’eau consommée dans la Axarquia dépassait de 14,40 hectomètres cubes (l’équivalent de plus de 3 700 piscines olympiques) l’eau disponible. A elles seules, les cultures subtropicales excédaient de 3 hm³ les ressources disponibles à des fins agricoles.
La culture de l’avocat s’est fortement développée en Espagne ces dernières années et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord le prix de l’avocat est plutôt stable (aux alentours de 2,40 euros le kilo). Ensuite, comme l’explique Miguel Gutierrez, secrétaire de l’Association espagnole de fruits tropicaux, parce que « depuis une dizaine d’années, les légumes cultivés sous serre ne sont plus rentables, en raison de la concurrence du Maroc notamment”, ce qui explique que "de nombreux agriculteurs se sont convertis à l’avocat”.
L’article rappelle également que les Français ont englouti 41 % de la production espagnole en 2020.
Les Echos, Le mariage Panzani-Lustucru a du plomb dans l'aile, 15/06/2021
Nous en parlions il y a quelques semaines. Il semblerait d’après Les Echos qu’il faille se résoudre à ne pas avoir un “champion français des pâtes”. En effet, selon plusieurs sources, Ebro aurait en effet souhaité une mise à l'écart de la marque française Lustucru (Pastacorp) du processus de vente. D’après des proches du dossier, Ebro “ne veut pas renforcer un concurrent en France dans les pâtes sèches”.
Parmi les candidats encore en lice pour le rachat de Panzani selon Les Echos : le fonds d’investissement français PAI, le fonds britannique BC Partner, le groupe de plats cuisinés Cofigeo et enfin le groupe coopératif Arterris (qui est le premier collecteur français de blé dur).
Forbes, The Opportunities For Plant Based Dairy Alternatives, 09/06/2021
D’après les résultats d’une étude menée par la Plant Based Foods Association, les ventes de produits alimentaires à base de protéines végétales ont été en hausse de 27% en 2020 et ont dépassé les 7 milliards de $ de chiffre d'affaires aux Etats-Unis en 2020. Ce sont ainsi 57 % des ménages américains qui ont acheté des aliments d'origine végétale en 2020 (soit plus de 71 millions de ménages), contre 53 % en 2019. Et ce sont les laits végétaux qui sont en haut du podium avec des ventes qui ont totalisées 2,5 milliards de $ (+20,4%) devant les substituts à la viande avec 1,4 milliard de $ (+45,3%) et les plats surgelés avec 520 millions de $ (+28,5%).
Comme l’explique l’article de Forbes, il y a une multitude de raisons à cette croissance impressionnante pendant la pandémie :
le désir des consommateurs de manger plus de protéines végétales et moins de protéines animales,
le grand intérêt pour la durabilité de la planète,
la disponibilité accrue des aliments et des boissons à base de plantes,
l'amélioration constante des recettes et des profils gustatifs de ces produits
la pénurie de lait et de produits à base de lait dans les rayons des supermarchés au début de la pandémie
Mais, comme l’explique l’article, un rapport de l’International Food Information Council qui est sorti récemment donne un aperçu des défis auxquels sont confrontés les fabricants d’alternatives végétales au lait. D’après ce rapport, la plupart des Américains consomment plus souvent des produits laitiers que des produits d'origine végétale. Mais surtout, il montre que c’est également une question de génération. Ainsi, 79,8 % des personnes âgées de 55 ans et plus ont déclaré acheter des aliments ou de boissons à base de produits laitiers plusieurs fois par semaine contre 66,8% des 18-34 ans. En revanche, seulement 9,9 % des 55 ans et plus ont consommé des substituts de produits laitiers à base de protéines végétales, contre 34,1 % des 18-34 ans.
Selon l’article, la comparaison la plus frappante concerne le fromage, pour lequel seulement 4 % des consommateurs ont opté pour des fromages d'origine végétale, 74 % pour des fromages laitiers et 20 % pour des fromages mixtes, ce qui montre qu'il est possible d'améliorer le goût, la texture ou la commercialisation des fromages d'origine végétale.
Vox, Where’s the “Impossible Burger” of cheese?, 05/06/2021
Si l’article reprend la plupart des chiffres qui ont été publiés récemment à propos des alternatives végétales aux produits laitiers, il se distingue par un focus sur ce qui fait que certains segments des produits laitiers sont pour le moment plus ou moins hors de danger.
En effet, si les ventes de lait sont effectivement en chute libre aux Etats-Unis, le nombre de vaches laitières a par contre légèrement augmenté au cours de la dernière décennie. Et, selon l’article, cela s'explique, en partie, par l'amour des Américains pour le fromage. La consommation de fromage par habitant a en effet augmenté de 25 % depuis le début des années 2000, ce qui a contribué au maintien de la production de lait à un niveau élevé, puisqu'il faut près de 10 livres de lait pour faire une livre de fromage (la consommation de beurre augmente encore plus vite, et il faut plus de 21 livres de lait pour faire une livre de beurre).
Par ailleurs, s’il existe des alternatives au fromage à base de plantes sur le marché, elles se divisent généralement en deux catégories :
La première est celle des fromages à tartiner fermentés et coûteux, souvent composés de noix, d'assaisonnements et de cultures (et parfois d'huiles, de gommes et d'amidons), qui ont réussi à impressionner les papilles des critiques gastronomiques omnivores. Les leaders de cette catégorie se nomment Miyoko's Creamery, Kite Hill et Treeline Cheese.
La seconde comprend les sachets de mozzarella ou de cheddar râpés ou en tranches, souvent fabriqués avec de l'huile et de l'amidon de pomme de terre ou de maïs, qui ne fondent pas et ne s'étirent pas (et n'ont pas le même goût) que le fromage au lait de vache.
Comme le dit malicieusement l’article, “le problème est bien résumé par la blague sur l'incendie de la maison d'un végétalien dont la seule chose qui n'a pas fondu est son fromage”. Ainsi, malgré les millions de dollars levés, aucune start-up n’a pour le moment réussi à créer un ersatz de fromage râpé ou en tranches "révolutionnaire", comme l’ont été Beyond ou l'Impossible burger dans les substituts à la viande.
L’article explique que l’absence de bons fromages à base de protéines végétales s’explique par deux facteurs :
un problème de demande : la viande fait l'objet d'une attention beaucoup plus grande que le fromage en raison de ses effets néfastes sur l'environnement et sur le bien-être des animaux. On n'entend ainsi pas forcément beaucoup parler de gens qui essaient de réduire leur consommation de fromage.
un problème lié à l'innovation : il est beaucoup plus difficile de reproduire un fromage fondant et extensible comme celui fabriqué à partir de lait de vache que de reproduire des variétés à pâte molle ou à tartiner.
Agfundernews.com, Cargill CEO MacLennan says plant-based will ‘cannibalize’ its protein business, 09/06/2021
Le PDG de Cargill, a déclaré que son entreprise se préparait à un grand bouleversement de ses activités au cours des prochaines années, car la demande des consommateurs pour la nouvelle génération de substituts à base de protéines végétales grignote des parts de marché à la viande provenant d'animaux.
Comme il l’a affirmé récemment lors d'une conférence “notre analyse est que dans [...] trois ou quatre ans, les produits à base de plantes représenteront peut-être 10 % du marché. Nous sommes un grand producteur de viande bovine et cela représente une grande partie de notre portefeuille. Il y aura donc une certaine cannibalisation”.
BBC, Tech firms use remote monitoring to help honey bees, 14/06/2021
Un article qui s’intéresse aux startups dédiées à l’apiculture.
C’est le cas par exemple de Best Bees, qui installe des ruches sur des propriétés commerciales et résidentielles. Pour surveiller la santé de ses colonies d’abeilles, l’entreprise utilise un système logiciel avancé. Les données sont ensuite partagées avec des chercheurs de l'université de Harvard et du MIT, afin de les aider à mieux comprendre la situation critique des insectes. Best Bees est rémunéré par les propriétaires et les entreprises, récolte et met en bouteille le miel pour qu'ils le conservent.
De son côté, la startup irlandaise ApisProtect, fabrique des capteurs sans fil disposés à l'intérieur des ruches et qui collectent et transmettent des données à un "tableau de bord" en ligne. Comme l’explique Fiona Edwards Murphy, la directrice générale “nous recueillons des données sur la température, l'humidité, le son et l'accélération [des abeilles qui s'envolent de la ruche]”. Elle précise ainsi que cela permet de dire à l’apiculteur “quelles ruches sont en croissance et quelles ruches sont en décroissance, ou quelles ruches sont vivantes et quelles ruches sont mortes”.
La startup israélienne Beewise vise à réduire encore davantage le besoin d'intervention humaine. Elle a créé "Beehome", une sorte de grande boîte alimentée par l'énergie solaire qui peut abriter 24 ruches distinctes. Capable de fonctionner de manière autonome ou via une application sur le téléphone ou la tablette de l'apiculteur, chaque Beehome est équipée d'un ensemble de caméras, de capteurs et de bras robotisés qui prennent en charge les actions qui, autrement, nécessiteraient une intervention humaine. Ainsi, grâce à ce système, les seules actions nécessitant une intervention humaine sont de s'assurer que les abeilles ont accès à une source de nourriture et d'eau, et d'aller récupérer le miel récolté par la machine.
Enfin, l’article mentionne un projet de technologie apicole encore plus futuriste. Il s’agit du projet paneuropéen Hiveopolis, qui étudie la possibilité de placer de minuscules robots "dansants" à l'intérieur des ruches pour influencer le comportement des abeilles.
McKinsey, The state of grocery in North America, 08/06/2021
Une étude qui s’intéresse au secteur de la grande distribution aux Etats-Unis. Selon McKinsey, l’évolution du secteur en 2021 et au-delà sera façonnée par cinq grands facteurs. En préambule, l’étude rappelle que le chiffre d’affaires de la grande distribution Aux to, qui connaît traditionnellement une croissance de 1 à 2 % par an, s’est envolé d'environ 12 % en 2020.
Les 5 facteurs identifiés par McKinsey sont :
La pénétration du e-commerce a gagné 5 ans en seulement quelques mois : fin 2019, le e-commerce représentait environ 4 % des ventes. À la fin du printemps 2020, la pénétration e-commerce avait atteint 10 à 15 % des ventes au global, avec des pointes à 20% dans certaines zones urbaines à forte densité
Le passage à l'achat à un guichet unique : les consommateurs se déplacent moins fréquemment qu’avant la pandémie (actuellement le nombre de déplacements ne représente que 35 % des niveaux prépandémiques) et, selon McKinsey, il est peu probable que cela revienne un jour au même niveau qu’avant
L’accélération de l'adoption d'habitudes saines : l'intention de se concentrer sur une alimentation et une nutrition saines devrait augmenter de 38 points de pourcentage par rapport à 2020, les consommateurs recherchant spécifiquement des aliments naturellement sains, riches en protéines, pauvres en sucre et en calories
L'accent est mis de plus en plus sur l'accessibilité financière : lorsqu'ils choisissent l'endroit où faire leurs courses, 45 % des consommateurs indiquent qu'ils prévoient de chercher des moyens d'économiser de l'argent, et 32 % d'entre eux cherchent un équilibre entre le prix et la qualité des produits proposés. Ainsi, en 2020, les ventes de marques de distributeurs ont augmenté de plus de 13 % chez Albertsons et Kroger
L'attente croissante de la personnalisation comme norme : 60 % des principaux distributeurs ont indiqué qu'ils avaient réalisé des investissements en 2020 pour améliorer les capacités à mieux personnaliser les promotions et les prix. Dans la bataille pour conserver des parts de marché, la personnalisation et sa mise en œuvre continueront probablement à gagner en importance
Parlement européen, Premières incidences de la pandémie de COVID-19 sur l’agriculture européenne: analyse sectorielle des systèmes alimentaires et de la résilience des marchés, 28/05/2021
L’étude propose une première analyse quantitative et qualitative des répercussions de la COVID-19 sur l’agriculture européenne et la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire au vu des mesures prises par l’Union européenne et ses États membres pour en atténuer les effets.
Après les gels douche, Ushuaïa se lance désormais dans l’alimentaire…
Voilà une pub dont Coca-Cola se serait bien passé
Vous êtes passionné de podcasts et de Bouffe ? Et si vous lanciez votre propre émission sur une chaîne de podcast spécialisée dans le business de la Bouffe ?
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Business of Bouffe #37 | Alexandre Cammas – Fooding, 14/06/2021
Eat’s Business #22 | AXA vs les restaurateurs, 100% français au restaurant et le durian, un fruit épineux | avec la participation de Victor Mercier du restaurant FIEF
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey