🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2021-11
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Pourquoi le beurre canadien ne ramollit pas ? La polémique du « Buttergate » met en cause l’utilisation de l’huile de palme, 05/03/2021
Bloomberg, Amazon Quietly Began Building a Grocery Chain During Pandemic, 11/03/2021
Ouest France, Alimentation. Les fabricants n’ont plus obligation de mentionner l’origine du lait, 12/03/2021
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Echos, Label rouge et bio portent la filière volaille française, 10/03/2021
La filière volaille française a connu une bonne année 2020, aidée en cela par la pandémie et les freins qu'elle a mis au commerce international. Les achats de volaille des français étaient en effet en hausse de 12,4% l’an passé, avec +10% pour les ventes de Label rouge et 6% pour le bio.
L’article rappelle par ailleurs les efforts faits par la filière ces dernières années : montée en gamme, investissements dans de nouveaux bâtiments, progrès en matière de bien-être, réduction de 60 % de l'utilisation des antibiotiques en dix ans. Mais surtout, les élevages français correspondent au modèle que souhaitent les Français et comptent 3 fois moins d’animaux que chez nos voisins européens et 50 fois moins qu'au Brésil.
La filière française craint par contre la reprise des négociations commerciales entre l’UE et l'Amérique latine qui pourrait potentiellement entraîner l’importation en Europe de “l'équivalent du quart des filets de volailles consommés aujourd'hui”.
L’Usine Digitale, Gaspillage alimentaire : la pépite Phenix étend son empreinte en Europe, 10/03/2021
L’entreprise Phenix, spécialiste des solutions de lutte contre le gaspillage alimentaire, cherche à se développer sur le continent européen et vise une dizaine de pays à l'horizon 2023, notamment en Espagne, en Belgique et en Italie.
Pour rappel Phenix propose 3 services :
une plateforme qui connecte et digitalise le don alimentaire entre des professionnels - supermarchés, industriels et producteurs - et des associations caritatives.
une application mobile qui propose la vente à prix cassé des invendus alimentaires des commerçants de quartier aux consommateurs. Lancé en 2019, elle compte déjà 1,5 millions d’utilisateurs et travaille avec environ 6 000 commerces
un outil dédié aux promotions intelligentes en magasin, prenant en compte la météo, la période de l'année ou encore l'historique des ventes précédentes.
Depuis sa création en 2014, Phenix affirme avoir permis de sauver 115 millions de repas, soit l’équivalent de 120 000 repas par jour. Avec sa stratégie de déploiement, Phénix cherche à sauver l’équivalent de 450 000 repas par jour.
Le Monde, Pourquoi le beurre canadien ne ramollit pas ? La polémique du « Buttergate » met en cause l’utilisation de l’huile de palme, 05/03/2021
Focus sur ce que les médias de l’autre côté de l’Atlantique appellent le #buttergate. Il se trouve en effet que, depuis plusieurs semaines, les Canadiens ont un problème avec leur beurre, qui est devenu trop dur et s’étale mal.
Tout est parti d’un tweet publié le 5 février par Julie Van Rosendaal, une blogueuse culinaire. Par la suite, cette dernière a émis l’hypothèse que ce phénomène proviendrait d’un changement dans l’alimentation des vaches laitières. Dans une tribune, elle accuse notamment l’huile de palme. Cette dernière serait en effet utilisée comme complément alimentaire afin d’augmenter la production de lait ainsi que sa teneur en matières grasses.
Comme le précise Sylvain Charlebois, directeur scientifique du Laboratoire de recherche en sciences analytiques agroalimentaires à l’université Dalhousie, “il n’y a rien d’illégal à donner de l’huile de palme aux vaches laitières, et rien n’empêche les producteurs laitiers de le faire”.
Capital, Lidl suscite la polémique avec sa bouteille de Bordeaux à 1,69 euro, 12/03/2021
Pour sa foire aux vins du printemps, Lidl propose une bouteille de vin de Bordeaux AOP à 1,69 euro la bouteille. Ce prix cassé fait évidemment grincer des dents dans la filière. Selon Cédric Roureau, président du Syndicat des Courtiers de Vins et Spiritueux de Bordeaux, de la Gironde et du Sud-Ouest, “Pour sortir à 1,69 euro, l'achat de vin a dû se faire à un niveau extrêmement bas. Ce qui ne rend service à personne d'avoir des bordeaux à ce prix”. L’enseigne se défend en arguant que ce prix a été obtenu grâce à “l’achat de volumes conséquents, plusieurs centaines de milliers de cols pour la France et d’autres marchés”.
Challenges, La famille Holder vend Ladurée à Stéphane Courbit, 12/03/2021
Alors qu’il y avait beaucoup de prétendants à la reprise de Ladurée, Challenges nous apprend que c’est au final l’homme d’affaires Stéphane Courbit qui a emporté la mise. Au delà de son empire audiovisuelle, ce dernier est également propriétaire du groupe hôtelier de luxe Airelles, qui va notamment prochainement ouvrir Le Grand Contrôle, un établissement de 14 chambres, situé dans l'enceinte du Château de Versailles.
Selon les informations du magazine, Stéphane Courbit détient désormais 80% de Ladurée, la famille Holder conservant les 20% restants.
L’Express, Danone : le PDG Emmanuel Faber écarté par le conseil d'administration, 15/03/2021
Après avoir accepté début mars d'abandonner son poste de directeur général, pour ne garder que celui de président du conseil d'administration, Emmanuel Faber a fini par être remercié par le conseil d’administration de Danone. C’est Gilles Schnepp, qui a dirigé le fabricant de matériel électrique Legrand pendant près de 15 ans, qui va lui succéder à la tête du conseil d'administration.
Ce sont 3 fonds (Artisan Parters, Bluebell Capital, Causeway Capital Management) qui critiquaient les mauvais résultats du groupe français et ont demandé le départ d’Emmanuel Faber.
En attendant qu’un nouveau directeur général soit trouvé, c’est un duo composé de Véronique Penchienati-Bosetta, directrice générale international, et de Shane Grant, directeur général Amérique du Nord qui assurera l’intérim à la tête du groupe.
Les Echos, Galis se prépare à la démocratisation des truffes, 13/03/2021
Avec près de 16 000 chênes truffiers sur une trentaine d'hectares, Galis Truffe est l'une des plus grandes truffières de l’Hexagone. Reprise à la fin des années 90 par un ancien cuisinier, l’entreprise fournit des tables prestigieuses, du George V au Ritz en passant par le Plaza Athénée et le Jules Verne.
Ce qui fait sa particularité : Jérôme Galis, le propriétaire, surgèle et met en conserve une partie de sa production. Grâce à ce procédé, “la qualité est excellente plusieurs mois et permet aux chefs d'aromatiser leurs préparations à base de truffe”.
Sa conserverie réalise jusqu'à 1 million d'euros de chiffre d'affaires par an, contre environ 400 000 euros pour l'exploitation agricole. Et si les restaurants sont fermés depuis des mois, un tiers de sa récolte de l’an dernier a été vendue à des particuliers.
Ouest France, Alimentation. Les fabricants n’ont plus obligation de mentionner l’origine du lait, 12/03/2021 + L’Usine Nouvelle, Trois questions pour comprendre la décision du Conseil d'Etat sur l'origine du lait, 15/03/2021
Le Conseil d’État a annulé un décret gouvernemental datant du 19 août 2016 qui imposait, à titre expérimental, l’étiquetage de l’origine du lait ainsi que du lait et des viandes utilisées comme ingrédient dans des denrées alimentaires préemballées. Initialement prévue pour courir jusqu’à fin 2018, la période d’expérimentation avait par la suite été prorogée par décret jusqu’au 31 décembre 2021.
Le groupe laitier Lactalis a demandé l’annulation du décret, arguant que cette obligation était contraire au règlement du 25 octobre 2011 du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires. L’Usine Nouvelle précise que, pour Lactalis, “l’obligation d'étiquetage représentait une complexité” car le groupe est “présent dans plus de 100 pays à travers le monde”.
L’administration n’ayant pas pu démontrer de lien entre origine géographique et propriétés du lait (condition exigée par la Cour de justice de l’Union européenne pour autoriser un Etat à imposer un tel étiquetage au nom de la protection des consommateurs), le Conseil d’Etat a donc donné raison à Lactalis.
Dans sa décision, le Conseil d’Etat précise que, bien que les consommateurs donnent de l’importance à l’origine des produits, “en dehors de cette approche subjective, il n’y avait pas objectivement de propriété du lait qui puisse être reliée à son origine géographique”.
Euractiv, Atouts et limites des indications géographiques : la Commission européenne a publié son étude d’évaluation, 12/03/2021
Au 1er janvier 2020, l’UE comptait 3 286 indications géographiques (IG) et de spécialités traditionnelles garanties (STG), dont 734 rien que pour la France. Le vin et les produits agroalimentaires représentent respectivement 49% des IG et 44% des STG au niveau européen.
Dans le détail, la France compte :
dans le vin : 363 appellations d’origine contrôlée (AOC) ou protégée (AOP) ainsi que 74 indications géographiques protégées (IGP)
pour les produits agroalimentaires : 143 IGP et 101 AOP
Dans une étude publiée début mars, l’UE s’est interrogée sur l’efficacité de ces indications géographiques. Selon l’article, la conclusion de l’étude est plutôt positive. Ainsi, les IG représentent « un atout important des territoires ruraux » et sont un « outil important pour promouvoir l’identité régionale et le patrimoine gastronomique, en particulier dans les pays ayant une longue histoire de protection des IG ».
Parmi les limites pointées par l’étude, il y a notamment « la faible notoriété et compréhension » des labels dans plusieurs pays européens et le fait que « malgré les nombreuses informations fournies aux consommateurs, […] il subsiste une certaine confusion entre les différents dispositifs ».
Le Monde, « Dark store » : plongée dans un supermarché de l’ombre en plein cœur de Paris, 17/03/2021
Visite d’un magasin Monoprix pas comme les autres. Situé dans le 13è arrondissement de Paris, ce magasin de 1300 mètres carrés n'a ni façade ni vitrine car il se trouve en sous-sol et on n’y trouve aucun client. Ce dernier sert en effet uniquement à préparer des commandes passées en ligne par les clients de son partenaire Amazon. Ce magasin est ce que l’on appelle un “dark store”, il est organisé comme un vrai magasin mais est fermé au public et sert en fait d’entrepôt. Néanmoins, comme le décrit l’article, “Ici, nul besoin que les produits soient rangés à hauteur des yeux pour attirer les regards des clients, comme dans un supermarché classique. Ni de mettre en avant ceux en promotion”. Car en fait, comme l’explique Ferdinand Tomarchio, directeur de l'e-commerce alimentaire chez Monoprix, si l'agencement de ce dark store est similaire à un véritable supermarché c’est surtout pour permettre à l'employé de circuler plus vite dans les rayons. Au niveau de l’assortiment, un produit sur six est un produit de marque Monoprix, soit largement plus que dans un supermarché classique.
Ce phénomène des dark stores n’est d’ailleurs pas que franco-français mais il s’est développé un peu partout, poussé en cela par le développement fulgurant du e-commerce alimentaire suite à la pandémie de Covid-19.
Concernant Monoprix, l’enseigne possède deux dark stores dédiés à Amazon dans Paris pour les livraisons à Paris et sa petite couronne. Pour les autres livraisons en Ile-de-France, les préparations se font depuis sept Monoprix disséminés en Ile-de-France. En province, les préparations se font depuis les magasins de Nice, Bordeaux, Lyon et Montpellier.
LSA, Picnic prêt à se lancer en France en s’appuyant sur Cora, 15/03/2021
Nous vous parlions de cette enseigne de e-commerce alimentaire néerlandaise le mois dernier. Voilà que Picnic va faire une incursion en France et, selon les informations de LSA, c’est à Valenciennes que Picnic va lancer son offre dans le mois qui vient. Pour ses approvisionnements, l'entreprise néerlandaise aurait noué une alliance avec Cora.
Bloomberg, Amazon Quietly Began Building a Grocery Chain During Pandemic, 11/03/2021
Aux Etats-Unis, Amazon a commencé à multiplier les ouvertures de magasins Amazon Fresh depuis quelques mois. Le premier magasin a ouvert à Los Angeles en septembre 2020, le 11è a ouvert début mars et Amazon travaillerait sur 28 nouvelles ouvertures cette année, de Philadelphie à la banlieue de Sacramento. Les magasins Fresh ont une surface allant de 2300 à 4200m2 et les 11 premiers magasins sont pour la plupart disséminés dans des zones suburbaines de classe moyenne supérieure. Ils sont installés à la place d’anciens magasins de jouets Toys R’ Us et d’épiceries fermées. Amazon a utilisé des analyses détaillées des habitudes d'achat pour dresser une liste de 15 000 produits à mettre en rayon, un assortiment qui répond aux besoins quotidiens de la plupart des clients. Les marques de distributeurs, dont la gamme Whole Foods 365, occupent une place de choix.
Comme le rappelle l’article, plus de dix ans après avoir commencé à vendre des produits alimentaires, Amazon ne détient qu'une infime partie du marché américain de l'alimentaire, qui représente 900 milliards de dollars. Selon les observateurs du secteur, les magasins Amazon Fresh sont un moyen pour le groupe de se rapprocher encore plus de ses membres Prime et de séduire un large éventail d'Américains, depuis les acheteurs à faible revenu qui fréquentent les discounters comme Walmart jusqu'aux clients plus aisés qui cherchent à récupérer leurs commandes en ligne. Les magasins Amazon Fresh ont un positionnement d’épicerie grand public, avec un assortiment de produits qui se situe quelque part entre les petits spécialistes comme Trader Joe's et les grands supermarchés.
Rappelons toutefois qu’Amazon avait racheté la chaîne de supermarché Whole Foods Market en 2017 pour 13,7 milliards de dollars. Néanmoins, Whole Foods a eu du mal à se réinventer en tant que destination grand public et les ventes des magasins ont stagné.
The Economist, The importance of "omnichannel" strategies, 13/03/2021
Un article sur les stratégies omnicanales, qui associent les stratégies physiques et numériques, des principaux distributeurs américains et chinois.
Tout d’abord, l’article s’intéresse à Walmart. Et l’accent mis sur l’omnicanal suggère que le groupe n'a pas forcément l'intention de donner la priorité au ecommerce pour son réseau de 4 000 magasins en Amérique. Le groupe considère au contraire que les deux font partie du même écosystème centré sur le client. L’article précise que, suite à la crise sanitaire liée au Covid-19, Walmart a rapidement développé des services pour faciliter l'expérience en ligne et hors ligne, tels que le retrait en magasin, le drive et la livraison depuis ses magasins. Le groupe a également lancé Walmart +, un service d'abonnement similaire à Amazon Prime qui offre aux membres une livraison express, des réductions sur l'essence et d'autres avantages. De son côté, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, Amazon multiplie les ouvertures de magasins Amazon Fresh.
Le même phénomène est observé en Chine ou les grandes plateformes telles qu'Alibaba (avec Freshippo) et JD.com, sont en train de construire de vastes chaînes de supermarchés. Comme l’explique Leigh Hopkins, responsable de la stratégie internationale de Walmart, "en Chine, les actifs hors ligne connaissent un regain d'intérêt".
Mais finalement, comme le dit bien l’article, la principale question est de savoir si ces stratégies omnicanales peuvent être rentables. Il est, en effet communément admis que peu de détaillants, même Amazon, peuvent gagner de l'argent en vendant des produits alimentaires en ligne, en raison du coût élevé de la livraison. Selon les analystes, dans un secteur tel que le commerce de détail alimentaire, dont les marges ne dépassaient pas 2 à 4 % avant le passage à la vente en ligne, seules les entreprises les mieux capitalisées et les plus efficaces sont assurées de survivre à l'assaut de la vente en ligne. Selon le cabinet Bain, à moins que les distributeurs ne commencent à facturer davantage les services en ligne, les pertes d'exploitation liées à l'envoi de marchandises depuis les magasins ou les entrepôts pourraient se situer entre 5 et 15 %.
Financial Times, Battle over food delivery intensifies as Deliveroo prepares listing, 13/03/2021
Un article sur les startups specialisées dans la livraison de repas qui se focalise sur les marchés anglais et américain et leur évolution depuis janvier 2020.
Au Royaume-Uni, le marché pesait 12,3 milliards de $ en 2020 et est dominé par 3 acteurs : Just Eat Takeaway, Uber Eats et Deliveroo. Aux Etats-Unis, le marché pesait 52,7 milliards de $ en 2020 et est également dominé par 3 acteurs : DoorDash , Uber Eats et Grubhub.
Evidemment, tous les acteurs ont profité à plein de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Ainsi, le volume des dépenses des consommateurs de Just Eat Takeaway a augmenté de 51 %, Deliveroo a fait état d'un bond annuel d'environ deux tiers des dépenses des clients. Uber Eats a plus que doublé son nombre de commandes, tandis que le volume de commandes sur la place de marché de DoorDash a triplé en 2020.
Mais l’article montre également que ces entreprises sont encore loin de faire des bénéfices. Ainsi, en raison de la campagne de livraison agressive de Just Eat, ce dernier a vu ses pertes avant impôts bondir de 67 %, à 147 millions d'euros. La plupart de ses rivaux ont affiché des pertes encore plus importantes, mais Deliveroo et DoorDash ont pu limiter leurs dépenses de marketing l'année dernière, ce qui les a rapprochés de la rentabilité.
The Guardian, Eating up the rainforest: China’s taste for beef drives exports from Brazil, 16/03/2021
Comme le résument bien les deux hommes d’affaires présentés dans l’article, “Il y a peut-être 20 ans, les habitants des villages et des petites villes ne mangeaient pas beaucoup de viande, mais ceux des grandes villes oui. Aujourd'hui, les habitants des grandes villes sont plus soucieux de leur santé et mangent plus de légumes, mais ceux des petites villes ont plus d'argent. Maintenant, ils mangent vraiment beaucoup plus de viande. Ils pensent qu'être riche signifie manger plus de viande”.
Et cette envolée de la demande chinoise a permis aux ventes de bœuf brésilien d'atteindre des niveaux record. En effet, le Brésil a, selon les calculs du cabinet Safras & Mercado, représenté 43% des importations de viande de la Chine en 2020 et les exportations de bœuf du Brésil vers la Chine ont augmenté de 76% l'an dernier. Et comme le précise Thiago de Carvalho, professeur d'agrobusiness à l'Université de São Paulo, "La viande brésilienne est [parmi] les moins chères du monde", notamment à cause de la dégringolade de la monnaie brésilienne l'année dernière.
L’article rappelle toutefois que les Chinois consomment moins de viande par habitant que les Américains. Mais, alors que leur viande préférée est le porc, une grande partie du cheptel porcin chinois a été décimé par la peste porcine africaine et les Chinois ont remplacé le porc par le boeuf.
Ce boom a toutefois un coût environnemental élevé car l'Amazonie fournit environ un cinquième des importations de la Chine.
Fast Company, 54 million Americans don’t have access to healthy food. That’s a design problem, 13/03/2021
Un article intéressant rédigé par un universitaire, spécialiste de l'urbanisme, qui s’intéresse à la disparité alimentaire aux Etats-Unis. La faim n’est, effectivement, pas répartie uniformément sur le territoire américain, ni au sein de ses villes. Ainsi, même dans les zones urbaines les plus riches des Etats-Unis, il existe des poches d'insécurité alimentaire profonde et, le plus souvent, ce sont les communautés noires et latinos qui sont les plus touchées.
Selon l’auteur, le développement de ces zones, où l'accès à une alimentation saine est limité, est lié depuis longtemps aux politiques d'urbanisme et de logement. Pour lui, “pendant plus d'un siècle, l'urbanisme a été utilisé comme une boîte à outils pour maintenir la suprématie blanche qui a divisé les villes américaines selon des lignes raciales”. Cela a contribué au développement de ce que l'on appelle les "déserts alimentaires", à savoir des zones où l'accès à des aliments sains, culturellement pertinents et à des prix raisonnables est limité, ainsi que des "marécages alimentaires", à savoir des lieux où l'on trouve une prépondérance de magasins vendant des aliments "rapides" et "vides".
Le ministère américain de l'agriculture estime que 54,4 millions d'Américains vivent dans des zones à faible revenu où l'accès à une alimentation saine est limité.
France Inter, Les insectes comestibles, l'alimentation de demain ?, 10/03/2021
En janvier dernier, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu publique sa première évaluation de produits alimentaires dérivés d’insectes. Selon elle, les larves du ténébrion meunier, aussi appelées "ver de farine", peuvent être consommées sans danger "soit sous forme d'insecte entier séché, soit sous forme de poudre".
De son côté, Just Philippot a réalisé un film sur l'élevage et la consommation d'insectes intitulé "La Nuée " qui devrait sortir prochainement sur nos écrans.
A noter également l’intervention de Christophe Lavelle, Chercheur en biophysique moléculaire, épigénétique et alimentation, au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) au CNRS, et à l’Inserm.
Cette semaine je vous propose 2 études réalisées par les services du Ministère de l’Agriculture :
La première décrit les principales externalités négatives de la pêche et de l'aquaculture sur l'environnement, et présente certaines solutions pour y remédier. Elle est disponible ici.
La seconde s’intéresse à l'essor de la Chine au sein du commerce international de produits agroalimentaires. Elle analyse les tendances à l’œuvre, en distinguant les éléments structurels et conjoncturels, et propose des éléments de réflexion prospective, notamment sur l'incidence de ces évolutions chinoises sur les autres pays du monde. Elle est disponible ici.
A noter que la série Gaufrette & Mochi vient de sortir sur Netflix. Il s’agit d’un programme culinaire pour enfants qui est présenté par Michelle Obama.
Tout au long des dix épisodes, la série met en scène deux marionnettes qui parcourent le monde pour "assouvir leur curiosité gastronomique et apprendre à cuisiner à base d'ingrédients frais", selon Netflix.
Les thèmes abordés sont : la tomate, le sel, la pomme de terre, le cornichon, le riz, l’oeuf, les épices et fines herbes, le maïs, le champignon et l’eau.
Voici la bande annonce de l’émission :
L’eau de mer vendue 24 euros le litre dans un magasin bio…
À Côté D'La Plaque #19 | Mory Sacko – Dévoreur de vie et passionné de tout, il construit sa carrière sur les valeurs de demain, 11/03/2021
Eat’s Business #10 | Agriculteurs stars, culture de truffe blanche en France et eaux gazeuses alcoolisées | avec la participation de David Forge, agriculteur et youtubeur, 16/03/2021
Sur le Champ #5 | Aquaponie | Félix Haget – Eauzons, 17/03/2021
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey